Étiquette : pédophilie

  • Affaire Epstein: Ghislaine Maxwell demande l’annulation de la condamnation pour traite sexuelle

    Tags : Jeffrey Epstein, Ghislaine Maxwell, pédophilie, pédocriminalité, sexe,

    Par Jonathan Stempel

    NEW YORK, 28 février (Reuters) – La mondaine britannique Ghislaine Maxwell a demandé à une cour d’appel américaine d’annuler sa condamnation pour avoir aidé Jeffrey Epstein à abuser sexuellement d’adolescentes, affirmant qu’une série d’erreurs ont entaché son procès et que les procureurs ont fait d’elle un bouc émissaire parce que le financier était mort.

    « Le gouvernement a poursuivi Mme Maxwell en tant que mandataire de Jeffrey Epstein » pour satisfaire « l’indignation publique » suscitée par l’affaire, ont déclaré les avocats de Mme Maxwell dans un document déposé mardi soir auprès de la deuxième cour d’appel de circuit des États-Unis à Manhattan.

    Les avocats de Maxwell ont présenté plusieurs arguments en faveur d’un non-lieu ou d’un nouveau procès pour leur cliente, notamment le fait qu’elle était à l’abri des poursuites, que les procureurs ont attendu trop longtemps avant de l’inculper et que l’un des jurés était partial.

    Un porte-parole du procureur Damian Williams à Manhattan s’est refusé à tout commentaire.


    Maxwell, 61 ans, purge une peine de 20 ans de prison après qu’un jury de Manhattan l’ait reconnue coupable en décembre 2021 de cinq chefs d’accusation pour avoir recruté et préparé quatre filles à être abusées par Epstein entre 1994 et 2004.

    Epstein s’est tué à 66 ans dans une cellule de prison de Manhattan en août 2019, un mois après avoir été inculpé de trafic sexuel.

    L’équipe de procès de Maxwell avait tenté de discréditer ses accusateurs et affirmé que les procureurs avaient transformé son affaire en un règlement de compte juridique qu’Epstein, un délinquant sexuel enregistré, n’a jamais eu.

    Des centaines de femmes ont affirmé avoir été victimes d’abus de la part d’Epstein, et des personnes célèbres, notamment le prince Andrew, qui étaient amies avec lui, ont vu leur réputation entachée ou détruite.

    Mme Maxwell, la fille de feu le magnat britannique des médias Robert Maxwell, a retenu pour son appel une nouvelle équipe d’avocats dirigée par Arthur Aidala, qui a représenté en 2020 le producteur hollywoodien en disgrâce Harvey Weinstein lors de son premier procès pour crimes sexuels.

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  • Ghislaine Maxwell demandera à la cour d’appel d’annuler sa condamnation pour trafic sexuel

    Tags : Ghislaine Maxwell, Jeffrey Epstein, Pédophilie, pédocriminalité,

    NEW YORK – Ghislaine Maxwell devrait demander mardi à une cour d’appel fédérale d’annuler sa condamnation pour avoir aidé Jeffrey Epstein à abuser sexuellement d’adolescentes, affirmant qu’une série d’erreurs ont entaché l’affaire alors que les procureurs en ont fait un bouc émissaire parce que le financier était mort.

    « Le gouvernement a poursuivi Mme Maxwell en tant que mandataire de Jeffrey Epstein » pour satisfaire « l’indignation publique » à propos de l’affaire, et a travaillé avec ses accusateurs « pour développer de nouvelles allégations à partir de souvenirs fanés, déformés et motivés », a déclaré l’avocat de Maxwell, Arthur Aidala. dans un communiqué obtenu par Reuters.

    Un porte-parole du procureur américain Damian Williams à Manhattan a refusé de commenter.

    Maxwell, 61 ans, devrait présenter ses arguments juridiques dans un dossier auprès de la 2e US Circuit Court of Appeals à Manhattan.

    Elle purge une peine de 20 ans de prison après qu’un jury de Manhattan l’a condamnée en décembre 2021 pour cinq chefs d’accusation de recrutement et de préparation de quatre filles pour abus par Epstein entre 1994 et 2004.

    La fille du magnat des médias britannique décédé Robert Maxwell est emprisonnée à Tallahassee, en Floride, et pourrait être libérée en juillet 2037 avec un crédit pour bonne conduite et deux ans passés en prison.

    Maxwell a été arrêtée le 2 juillet 2020, se cachant dans une maison d’un million de dollars qu’elle possédait à Bradford, NH.

    Les avocats de Maxwell avaient tenté de discréditer ses accusateurs et affirmé que les procureurs avaient transformé le cas de la mondaine en un jugement juridique qu’Epstein, un délinquant sexuel enregistré, n’avait jamais eu.

    Epstein s’est suicidé à 66 ans dans une cellule de la prison de Manhattan en août 2019, un mois après avoir été accusé de trafic sexuel.

    Des centaines de femmes ont affirmé avoir été victimes des abus d’Epstein, et des personnalités célèbres, notamment le prince britannique Andrew, qui étaient amis avec lui, ont vu leur réputation entachée ou détruite.

    De nombreux arguments dans l’appel de Maxwell devraient refléter ceux qu’elle a présentés sans succès avant, pendant et après le procès.

    Elle a affirmé que l’accord de non-poursuite d’Epstein en 2007 avec les procureurs fédéraux du sud de la Floride, résultant d’abus présumés dans son manoir de Palm Beach, l’avait également immunisée.

    Epstein, en échange de l’immunité, a plaidé coupable l’année suivante à une accusation de prostitution dans l’État de Floride et a purgé 13 mois de prison. Cet arrangement est maintenant largement considéré comme trop indulgent.

    Maxwell devrait affirmer que les procureurs l’ont inculpée longtemps après l’expiration d’un délai de prescription de cinq ans.

    Elle devrait également contester le refus du juge du procès d’annuler sa condamnation après qu’un juré a admis avoir omis de divulguer avant le procès qu’il avait été abusé sexuellement dans son enfance. Maxwell a affirmé que le juré, identifié comme Scotty David ou Juror 50, a utilisé son expérience pour convaincre d’autres jurés qu’elle était coupable.

    Les avocats de Maxwell ont également déclaré qu’elle n’était pas en mesure de se préparer de manière significative pour son procès dans sa prison de Brooklyn en raison des eaux usées brutes, du manque de sommeil et d’eau, ainsi que d’une surveillance ressemblant à celle d’Hannibal Lecter dans le film « Le silence des agneaux ».

    Lors du procès de Maxwell, les quatre accusateurs ont déclaré que Maxwell et Epstein les avaient d’abord accueillis dans leur orbite avant de les soumettre à des massages sexualisés à Epstein.

    Les procureurs devraient répondre au dossier de Maxwell avant que la cour d’appel n’entende les plaidoiries.

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    #Ghislaine_Maxwell #Jeffrey_Epstein #Pédophilie #Pédocriminalité

  • Tourisme sexuel en Afrique

    Tags : Maroc, Sénégal, Gambie, Ouganda, Afrique du Sud, Cameroun, Madagascar, Tunisie, Ile Maurice, Kenya, tourisme sexuel, pédophilie, pédocriminalité,

    Madagascar – Nosy Be, la pudique

    L’accueil est chaleureux pour les touristes, le long du chemin qui va de l’aéroport à Ambatoloaka, la station balnéaire de Nosy Be, au nord-ouest de Madagascar. Chaleureux mais dissuasif, au vu des messages qui informent des lourdes peines prévues en cas d’«attentat à la pudeur» contre des mineurs.


    Traduisez: le tourisme sexuel est interdit sur la Grande Île et puni d’une amende de 2 à 10 millions d’ariarys (de 715 à 3.500 euros), assortie de 5 à 10 ans de prison.

    Mais la nuit tombée, la première destination touristique malgache se transforme en une véritable plaque tournante du commerce du sexe. Loin des plages de sable fin et des eaux luxuriantes de la mer, les pédotouristes, parmi les 400.000 visiteurs que Madagascar accueille chaque année, vont se fondre avec les habitants de Nosy Be. Une population de quelques 109.000 habitants, essentiellement constituée de jeunes et frappée par la pauvreté et le chômage. Acculés par la misère, ces jeunes ont entre 15 et 20 ans et affluent à Nosy Be pour «trouver» une Européenne ou un mari blanc.

    La prostitution s’est développée dans cette île située sur la côte mozambicaine depuis les premiers grands licenciements provoqués par les programmes d’ajustement structurel des années 90.

    Aujourd’hui, le chômage est massif et 76% de la population vit avec moins d’un dollar par jour, selon des chiffrés rapportés en avril 2011 par le journal Midi Madagascar. Les familles ont du mal à subvenir aux besoins des enfants, qui se retrouvent donc sur les plages à la merci des «prédateurs» occidentaux.

    Cameroun – Kribi, la libertine

    Dès la tombée de la nuit et loin du tumulte des plages, le cœur de Kribi bat au Carrefour Kinguè. A ce croisement de rues, se sont installés les principaux bars et cabarets ainsi que les plus grands restaurants qui rythment les soirées de cette petite ville de 50.000 habitants, située sur la côte atlantique, à quelques 200 km au sud de Douala, la capitale économique du Cameroun.

    Cette petite station balnéaire, avec ses plages de sable fin doré, ses cocotiers, ses bungalows et ses coins sauvages, est un peu pompeusement appelée la «Côte d’Azur du Cameroun».

    C’est ici que se déversent chaque année, surtout entre novembre et janvier, plusieurs centaines de milliers de touristes. Et pratiquement tous à la recherche de ce que Kribi offre de plus exotique en plus de son cadre paradisiaque: ses jolies filles et ses jeunes éphèbes.

    Cependant, malgré le pipeline entre le Tchad et le Cameroun qui traverse la ville, malgré les travaux d’agrandissement du vieil aéroport, malgré le projet de construction d’un port en eau profonde, le chômage est accablant et le tourisme sexuel a le vent en poupe.

    Ici, pour les touristes généralement en provenance de France ou des Etats-Unis, le bonheur ne coûte qu’une petite misère: 10.000 francs CFA (15 euros) pour un échange avec une jeune Kribienne — quand ils ne déboursent pas 60.000 CFA (90 euros) pour faire venir un mineur dans leur chambre, avec la complicité des vigiles des hôtels. Ces chiffres ont été rapportés par le journal camerounais “Le Messager”.

    Pour l’heure, les autorités ferment les yeux et préfèrent parler de simple prostitution. Même si elles ont fait adopter en 2007 une charte contre le tourisme sexuel, signée par tous les acteurs de la filière touristique.

    Et c’est l’écrivain Amély James Koh-Bela, grande militante pour les droits des femmes et la protection des mineurs, qui décrit bien le problème du tourisme sexuel au Cameroun, dans son ouvrage “Mon combat contre la prostitution”: «Des jeunes filles postées aux abords des grands hôtels et restaurants fréquentés par les Européens, des femmes quinquagénaires qui déferlent à Kribi pour trouver des petits jeunes ou des enfants livrés comme des colis dans la chambre d’étrangers avec la complicité du personnel hôtelier».

    Kenya – Mombasa, l’effrontée

    La police a l’habitude d’effectuer des descentes le long de la côte à Mombasa, une ville portuaire située à 440 km au sud-est de Nairobi, la capitale du Kenya. A chaque intervention, les personnes interpelées se révèlent être des mineurs. Ici, les travailleuses du sexe sont en majorité des adolescentes. Des jeunes filles qui se lancent dans le commerce de leur corps pour fuir la pauvreté.


    Leur cible privilégiée ce sont les touristes, qui viennent principalement des Etats-Unis, de Suisse, de Suède, de Norvège ou d’Allemagne. Sur la plage de Mombasa, ces jeunes filles défilent sous le nez des wazungu (hommes blancs), qui n’ont alors que l’embarras du choix.

    Une de ces jeunes filles a récemment déclaré au magazine du Bureau de la Coordination des Affaires humanitaires des Nations unies, Irin News:«Ma mère est veuve et a perdu les deux mains quand elle travaillait dans une aciérie de Mombasa, ce qui me force à faire ce que je fais.» Avant d’ajouter tout de même que la plupart de ses clients préfèrent des relations sexuelles non protégées.

    Les autorités, aidées par des ONG, traquent les touristes sexuels, même s’il est encore difficile d’estimer l’ampleur du phénomène. Cependant, une étude conjointe du gouvernement kényan et de l’UNICEF (Fonds des Nations unies pour l’enfance) faisait savoir que jusqu’à 30% des adolescentes des villes côtières du Kenya se livrent au commerce du sexe. Et le Code de conduite pour la protection des enfants contre l’exploitation sexuelle dans l’industrie du voyage et du tourisme, adopté en 2004, semble toujours ne faire peur à personne. Ni aux pédotouristes, ni à leurs victimes.

    Tunisie – Hammamet, l’opulente

    Tous ceux qui ont eu l’occasion de visiter la ville s’accordent à le dire: avec sa médina, sa marina, sa plage, son parc animalier, et ses centaines d’hôtels, Hammamet est une vraie usine à touristes.


    Très fréquentée l’été par une clientèle venant majoritairement d’Europe de l’Est, la station attire forcément par le charme luxuriant de ses plages, son cosmopolitisme et l’exubérance des soirées qu’elle propose, le plus souvent animées par les meilleurs DJ. Située à une soixantaine de kilomètres au sud de Tunis, la capitale, c’est l’une des principales stations balnéaires de la Tunisie.

    Hammamet, c’est aussi ces cabarets surchauffés où les étrangers peuvent venir admirer les danseuses du ventre. Mais la ville est surtout une destination réputée pour être un véritable lieu de débauche. Partout, on peut croiser des prostituées qui semblent n’avoir aucun mal à offrir leurs charmes à des touristes. Et sur les plages, de très jeunes gens tiennent compagnie à des vieux messieurs souvent bedonnants ou à des femmes d’un âge assez avancé. On peut les voir aussi dans certains restaurants huppés de la ville, quand ils ne les accompagnent pas tout simplement sur les petites plages privées naturistes que compte Hammamet.

    En Afrique du Nord, la station balnéaire est devenue, depuis plusieurs années, une destination de choix pour les touristes sexuels. Le soleil, la douceur du climat et surtout l’assurance de mettre la main sur des proies faciles, les encourage à revenir parfois plusieurs fois par an.

    Pourtant, il continue de régner comme une sorte de silence sur la question. Tout le monde est au courant, mais presque personne n’en parle. Ni les autorités, ni les populations locales.

    Ouganda – Kampala, la délurée

    Un peu comme pour oublier les stigmates de la guerre qui l’a longtemps miné, l’Ouganda a mis en place une politique touristique pour le moins agressive. Kampala, la capitale, est ainsi progressivement devenue une destination populaire. La ville accueille nombre de touristes, des Occidentaux pour la plupart, qui, la nuit tombée, prennent d’assaut les bars, discothèques et hôtels qui pullulent dans la ville.

    Beaucoup parmi eux viennent en Ouganda non pas pour les charmes du pays — qui croupit dans une pauvreté endémique (35% des Ougandais vivent en-dessous du seuil de pauvreté) —, mais plutôt pour les charmes des jeunes Ougandaises, le plus souvent à peine sorties de l’adolescence. Des statistiques estiment à plusieurs centaines de milliers le nombre de victimes du tourisme sexuel, dont une part considérable sont des enfants.

    A l’exception de l’est du territoire, l’Ouganda est un pays relativement sûr pour les touristes sexuels, qui n’hésitent pas à vanter Kampala comme LA destination incontournable. Ceux-ci ont d’ailleurs ouvert un blog où ils décrivent leurs «souvenirs de voyage» et échangent des informations sur le physique des Ougandaises, les lieux où les trouver, le prix à payer, ainsi que sur la meilleure façon de les appâter.

    Les plus aventureux osent même publier quelques photos montrant leurs rapports sexuels avec ces jeunes femmes. Un blog ouvert depuis 2004, sans que les auteurs soient vraiment inquiétés par les autorités.

    En 2009, le Parlement ougandais a pourtant adopté une loi criminalisant le tourisme sexuel et la pédophilie.

    Sénégal – Saly, l’allumeuse

    Bienvenue à Saly, station balnéaire située à environ 90 km de Dakar, la capitale sénégalaise. Hôtels de luxe, clubs et restos chics, plages de sable fin, bungalows au toit de paille… La station passe pour être le lieu de villégiature le plus séduisant d’Afrique de l’Ouest. Mais Saly est aussi et surtout la capitale du tourisme sexuel au Sénégal.


    Le célèbre guide français du Routard, il y a quelques années, décrivait ainsi froidement ce petit village chaud de la commune de Mbour: «Saly est le point de ralliement des Occidentaux vieillissants qui souhaitent goûter aux charmes de jeunes Sénégalais(es), pas toujours majeur(e)s.»

    Ici, des jeunes filles à peine sorties de l’adolescence rivalisent d’ingéniosité pour approcher les touristes blancs, tandis que les jeunes hommes exhibent fièrement leur forte musculature sur la plage, histoire de pouvoir offrir leurs services à des dames âgées… ou à des messieurs.

    Cela conduit souvent à des situations bien dramatiques. Comme l’histoire de cette Française de 65 ans qui se suicide dans sa chambre d’hôtel en consommant une forte dose d’insecticide, après s’être fait dépouiller de tous ses biens par un jeune garçon. Ou comme celle de ces quatre Français condamnés de 2 à 10 ans de prison pour pédophilie.

    Selon le magazine L’Express, qui rapportait la nouvelle il y a quelques temps, l’un d’eux avait attiré une fillette de 10 ans, vendeuse de cacahuètes sur la plage de Saly, avec un billet de 1000 francs CFA (1,50 euro) et lui avait ensuite fait perdre sa virginité.

    Le phénomène a pris une telle ampleur qu’une ONG de lutte contre la pédophilie, Avenir de l’enfant, s’est créée en 2002 pour «briser l’omerta et faire se délier les langues».

    Gambie – Banjul, la pédophile

    Il y a encore une dizaine d’années, cela se murmurait seulement. Aujourd’hui, le phénomène a pris des proportions telles que, sur place, plus personne ne semble s’en offusquer. Banjul, la capitale de la Gambie, pays minuscule coincé entre le Sénégal et la Guinée Bissau, est devenue une destination de choix pour les amateurs de mineurs. Mais, plus spécifiquement encore, pour les amatrices occidentales de très jeunes éphèbes noirs.


    C’est le quotidien britannique “The Guardian” qui décrivait le phénomène dans un reportage marqué par des détails et des témoignages pour le moins étonnants. Des femmes, entre 45 et 60 ans, venues tout spécialement des Pays-Bas, de la Belgique, de Suisse, du Royaume-Uni, et parfois de la France, à la recherche de plaisirs interdits… avec de jeunes garçons.

    Sous la chaleur torride des plages gambiennes, on peut les voir se faire appliquer de la crème solaire par des adolescents. Là-bas, on les appelle les «Marie-Claire», un surnom qu’elles assument sans aucun état d’âme. D’autant plus que ceux pour qui elles viennent en nombre dans le pays ont l’air consentants.

    En effet, plus de 50% de la population gambienne a moins de 18 ans. Soit, à peu près 750.000 personnes. Et, tous ces jeunes sont frappés par un chômage massif et une grande pauvreté des familles. Alors, quand ils ne rôdent pas aux abords des hôtels à touristes, ils se précipitent, la nuit tombée, à Sénégambia, tout juste à l’entrée de Banjul.

    Ce quartier chaud, à la périphérie Est de la capitale, est le temple de la drague. Les quinquagénaires blanches viennent y faire leur marché du sexe. Et les jeunes pubères le savent, qui exhibent leur corps et rivalisent de déhanchements pour séduire des femmes souvent plus âgées qu’eux de 30 ans. Eux aussi ont un surnom, ce sont les «bumsters». Ces gigolos, rapporte une étude de l’Unicef, trouvent d’ailleurs très chic d’être vus avec des blanches.

    Pourtant, explique le journal suisse L’hebdo, les vraies affaires entre les «Marie-Claire» et les «Bumsters» se déroulent un peu loin, dans des appartements ou des maisons de location, afin de ne pas s’attirer les foudres des gérants d’hôtels, dont un grand nombre commence à s’organiser pour lutter contre le phénomène des «Marie-Claire». Mais cela n’a pas l’air de décourager celles-ci. Non seulement beaucoup d’entre elles bénéficient de la complicité de la police, indique encore L’hebdo, mais en plus, elles savent qu’elles peuvent compter sur des proies malheureusement faciles.

    Afrique du Sud – Cape Town, l’homosexuelle

    Personne, dans la ville du Cap, ne s’en cache. Ni ceux qui débarquent d’avion avec leur bermuda au ras des cuisses, ni les autorités qui font tout pour faciliter l’entrée aux visiteurs. Ici, le touriste vient, bien sûr, découvrir les charmes de la nature et la beauté du paysage. Mais certains viennent, aussi, goûter aux plaisirs de la chair, masculine de préférence.


    La plupart des guides touristiques vous l’indiqueront, Le Cap est une destination privilégiée pour les homosexuels, dans un continent où l’affaire est encore considérablement taboue. Et il faut dire que les ingrédients sont réunis: une nature luxuriante, un climat méditerranéen, une forte population gay locale (et souvent très jeune), et une législation qui n’interdit plus l’homosexualité depuis la nouvelle Constitution de 1996 qui a suivi la fin de l’apartheid.

    De fait, aujourd’hui, n’importe quel gay un peu branché vivant en Occident, vous dira que San Francisco, Miami, Sydney, Berlin ou Amsterdam ne font plus tellement rêver. L’exotisme se trouve au en Afrique du Sud. Bilan, sur les 1,5 million de touristes qui affluent chaque année dans la ville, 15% sont homosexuels, fait savoir le Cape Town Tourism.

    Ce qui les attire, ce sont les corps musculeux des «locaux», comme les appellent tous ceux qui débarquent. Lesquels locaux donnent d’ailleurs toutes ses couleurs au quartier gai du Cap. Mais en réalité, les gays sont partout dans la ville, et l’inévitable prostitution qui va avec. A tel point que, dans son Rapport mondial sur l’exploitation sexuelle, la Fondation Scelles (qui lutte depuis 1993 contre la prostitution et le proxénétisme) a placé Le Cap dans sa liste des endroits à surveiller de près.

    Mais ce sont les possibilités de faire du naturisme dans la ville, et donc en Afrique, qui font fantasmer les visiteurs. Beaucoup aussi, viennent tenter de voir, mais sans trop s’aventurer dans les profondeurs du continent «si l’homosexualité en Afrique noire est un mythe ou une réalité», comme le fait observer le sociologue Charles Gueboguo, spécialiste de la question homosexuelle en Afrique.

    Île Maurice – Grand Baie, la partouzeuse!

    Grand Baie, c’est un peu le Saint-Tropez de l’île Maurice. En près de 40 ans, ce qui n’était autre qu’un insignifiant village de pêcheurs est devenu le lieu de villégiature de la bourgeoisie locale. Mais aussi, le temple de la luxure et du libertinage.


    Sur les plus de 900.000 touristes qui séjournent dans l’île du sourire chaque année, un nombre considérable se dirige immédiatement vers Grand Baie. À la recherche du soleil, des cocotiers et du sable fin et doré des plages…

    Grand Baie, située à l’extrême-nord de Maurice, attire surtout, parce que, comme n’hésitera pas à vous le dire le premier chauffeur de taxi qui vous conduira à votre hôtel, on y trouve tout ce qu’on veut. Des plaisirs les plus simples, comme se la couler douce au soleil, aux extravagances les plus folles.

    En 2010, un producteur de films X a même fait sensation, en vendant l’île comme une vraie destination sexuelle. Il a monté un site Internet dans lequel il met en scène des femmes sexagénaires effectuant des partouzes avec de très jeunes Mauriciens. Pour des raisons évidentes, nous ne vous redirigerons pas vers le site en question.

    Toujours est-il que, à Maurice, presque tout le monde a toujours nié l’existence d’une quelconque forme de tourisme sexuel. Les autorités juraient même leurs grands dieux qu’elles ne savaient pas ce que cela voulait dire. Jusqu’à ce qu’un rapport du département d’Etat américain cite le pays comme étant un lieu d’exploitation de personnes, dont des enfants.

    Après ces révélations, le gouvernement mauricien a fait voter une série de lois pour endiguer le phénomène. Mais cela suppose de rendre plus coercitives les conditions d’entrée à Maurice. Or, le tourisme est, avec la canne à sucre, l’autre mamelle de l’économie nationale.

    Maroc – Marrakech, la perverse

    Même avant la fameuse sortie de l’ancien ministre français Luc Ferry à la télévision, la ville de Marrakech au Maroc avait la réputation d’être un haut lieu du libertinage. Une ville où tout semble permis; une ville dont l’image est, depuis longtemps, associée au tourisme sexuel et à la pédophilie.


    La ville ocre, comme on l’appelle, regorge en effet de tous les exotismes et de tous les plaisirs possibles. Les casinos du complexe hôtelier La Mamounia, les multiples boîtes de nuit branchées de Marrakech, ses riads et ses cabarets où l’on drague à tout-va.

    Chaque année, ils sont entre 600.000 et un million de touristes (dont une moitié de Français) à assiéger la ville, qui a opté pour un tourisme de luxe. Conséquence, elle accueille essentiellement une clientèle aisée. Le tourisme représente aujourd’hui 10% du PIB du Maroc.

    Les prostitués, hommes et femmes, ont bien vu la manne et ont eux aussi envahi Marrakech. Mais les touristes, en quête de chair plus fraîche, s’offrent les services de «rabatteurs» qui les accostent pour leur «livrer» des mineurs. Il y a quelques années, un reportage de la télévision française évoquait le cas de cette fillette de 8 ans qui avait été «livrée» pour environ 150 euros.

    Ce n’est plus un secret pour personne: à Marrakech, les enfants sont les doubles victimes du tourisme sexuel. Celles des fameux «rabatteurs» et celles des pédotouristes. Des associations se sont engagées dans la lutte contre ce fléau et ont forcé les autorités à agir. Même si, comme l’explique Najat Anwar de l’ONG Touche pas à mon enfant, les résultats sont encore peu satisfaisants: «Les procédures contre les étrangers restent très rares. Les autorités craignent de porter préjudice au tourisme en ternissant la réputation du pays».

    Le tourisme sexuel, version féminine, en Afrique

    Amour… coûte que coûte?

    Le phénomène de «chercher mon vieux blanc» est devenu omniprésent dans nos grandes villes, particulièrement chez beaucoup de ces jeunes filles et femmes qui espèrent une vie meilleure à travers le mariage avec un européen.


    Les seuls critères de choix étant la couleur de la peau et l´indicateur économique du pays du concerné. Obsédées par leur projet ambitieux, elles transcendent tout sens de la mesure, tout appel à la raison et font fi des préjugés, des illusions et des dangers qui ne manquent pas de joncher un tel parcours.

    Les cybercafés avec leurs Webcams V.I.P. se sont vite transformés en un espace où les affinités se trans-nationalisent et où les futurs relations, fiançailles et mariages avec un européen se négocient sur les sites de rencontre.

    Dans cette obsession de trouver «son blanc» coûte que coûte, les coups bas, les complots et les détournements du contact de l´autre côté de l´Atlantique sont désormais monnaie courante entre les copines.

    Dans un stand-up, la grand-mère représentée par l´humoriste Major ASSE, rentre bredouille de l´aéroport parce que son «vieux blanc» a été détourné, chemin faisant. C´est sans doute une représentation exagérée, cependant une parodie par excellence de l´obsession du rêve d´un mariage avec un européen et la tendance ascendante des âges des candidates.

    La version féminine de ce phénomène, mutatis mutandis, qui consiste à attendre sa «vieille blanche» n´a pas aussi tardé à faire école dans les zones touristiques africaines.

    A observer ces jeunes hommes alignés, tels les produits d´une foire commerciale, qui espèrent être choisis par les touristes blanches, on ne tarderait pas à penser à cette légendaire chanson du Jazz, «Love For Sale», de Cole PORTER. C´est à dire la dimension lucrative que ces rapports transnationaux ont prise.

    Le profil des femmes: outre un petit nombre de jeunes femmes, ce sont généralement les femmes européennes âgées de 50 à 75 ans, baptisées les «sugar mamas». Retraitées, célibataires ou divorcées, elles sont à la recherche d´un environnement social ensoleillé et «exotique» pour s´évader du stress, de la froideur des rapports interindividuels dans les sociétés occidentales et de la «jachère sexuelle».

    Rêvant expérimenter les prouesses de virilité propagées dans leurs sociétés sur l´homme noir, elles débarquent sur les plages, dans les hôtels des zones touristiques, en quête de l´aventure exotique chez ces jeunes qui se veulent virils.

    Cibles: ce sont ces jeunes des zones touristiques comme Mombassa au Kenya (une destination favorite), âgés de 20 à 35 ans, attractifs, avec un profil sportif, soit au chômage ou faisant de petits jobs dans le domaine du tourisme, l´hôtellerie, les plages, avec la réputation, le profil de «Rastaman» ou de «sand sand boy».

    Comme certains de ces beaux Massaïs à la merci du tourisme sexuel, ils sont prêts et pavoisent de procurer de la considération, la tendresse et de l´affection que ces femmes estiment ne plus trouver dans leur société d´origine.

    Emportées par la «ruée sexuelle» vers l´Afrique à l´ère de la mondialisation, ces femmes blanches d´un certain âge choisissent comme lieu de vacances une destination touristique africaine, convaincues d´y rencontrer des jeunes hommes frais, sportifs et virils dont l´amour s´achète avec les cadeaux et les billets d´euro.

    Toutefois, elles sont plus ou moins conscientes de la fragilité de leurs rapports, car ce qui fait la survie de telles relations s´avère être la dépendance financière des jeunes partenaires et la satisfaction de ces dernières.

    Dans un contexte marqué par le chômage, la pauvreté et le rêve européen à tout prix, on est en droit de s´inquiéter de la vulnérabilité d´une jeunesse de plus en plus exposée à de relations de dépendance, les yeux tournés vers le Nord comme la planche de salut, souvent au prix de leur dignité et de leur vie.

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    #Tourisme_sexuel #Pédophilie #Pédocriminalité #Maroc #Sénégal #Madagascar #Cameroun #Ile_Maurice

    #Kenya #Tunisie #Gambie #Ouganda #Afrique_du_sud

  • Une association liée à des proches de Jack Lang aurait bénéficié de dons de Jeffrey Epstein

    Tags : Maroc, Jack Lang, Jeffrey Epstein, pédophilie, pédocriminalité, Association pour la promotion de la politique culturelle nationale,

    9 oct. 2020

    Dans un article publié le 5 octobre 2020, le site d’information américain Daily Beast a révélé qu’une organisation dirigée par des proches et anciens proches de Jack Lang aurait reçu, en 2018, la somme de 57 897 dollars (environ 49 000€) de la part de Gratitude America LTD, une ONG appartenant à l’homme d’affaires et pédocriminel américain Jeffrey Epstein. Cette organisation, nommée Association pour la promotion de la politique culturelle nationale menée dans les années 80 et 90 du XXe siècle, serait l’un des trois derniers groupes – et le seul français – à avoir reçu des fonds de Jeffrey Epstein. La mission officielle de l’association est de promouvoir les grands leaders de la politique culturelle des années 1980 et 1990 et leurs accomplissements. Elle n’a aucun site Internet et n’est présente sur aucun réseau social. Lancée en 2018, son trésorier, Jacques Renard, a été directeur adjoint et chef de cabinet de Jack Lang alors ministre de la Culture dans les années 1980 et au début des années 1990.

    Le président de l’association, Christophe Degruelle, est conseiller municipal à Blois – la ville dont Jack Lang a été maire de 1989 à 2000 – et a été chef de cabinet de ce dernier au ministère de l’Education nationale de 2000 à 2002.  Contactés par le Daily Beast, les personnes concernées, y compris Jack Lang, actuellement président de l’ Institut du monde arabe, n’ont pas souhaité ou pris le temps de commenter ces informations. Jeffrey Epstein, «une personne charmante, courtoise et agréable» selon Jack Lang Jeffrey Epstein, hommes d’affaires américain dont la fortune est évaluée à 577 millions de dollars, est mort le 10 août 2019 dans la prison new-yorkaise où il était incarcéré dans l’attente d’un procès à pour trafic de mineurs et à l’issu duquel il risquait la perpétuité.

    Jack Lang et Jeffrey Epstein ne sont pas des inconnus l’un pour l’autre : ils se sont rencontrés il y a plusieurs années lors d’un dîner organisé en l’honneur de Woody Allen au domicile parisien de la princesse de Bourbon des Deux-Siciles. Dans une interview accordée à France Info en 2019, l’ancien ministre socialiste décrivait le milliardaire américain comme « une personne charmante, courtoise et agréable ». Jack Lang évoquait alors une «relation de rencontre» : «Je me suis rendu une seule fois chez lui avenue Foch pour un déjeuner. C’est vrai qu’il était souvent accompagné de quelques jolies femmes, mais qui n’étaient à l’évidence pas des mineures», avait-il précisé, tout en affirmant «être tombé de l’armoire en apprenant toutes ces histoires» concernant le pédocriminel américain. Jack Lang a également déclaré que lui et Jeffrey Epstein avaient participé à une fête pour les 30 ans de la pyramide du Louvre en mars 2019, soit environ quatre mois avant que le FBI n’arrête l’homme d’affaire à l’arrivée d’un vol en provenance de Paris, le 7 juillet 2019.

    Au printemps 2019, Jeffrey Epstein était déjà persona non grata en Amérique : le Miami Herald avait publié un article sur les abus commis par le financier sur des jeunes filles mineures, le ministère de la justice avait ouvert une enquête sur sa négociation de peine secrète de 2008, et les procureurs fédéraux de Manhattan étaient en train d’établir de nouvelles accusations criminelles contre lui. Les autorités françaises ont quant à elle commencé à enquêter sur Jeffrey Epstein en août 2019, après son suicide présumé (une version contestée par certains de ses proches) en prison. Le procureur de Paris Rémy Heitz avait à l’époque annoncé que l’enquête se concentrerait sur «les crimes potentiels contre les victimes françaises commis sur le territoire national ainsi qu’à l’étranger», et «sur les auteurs qui sont des citoyens français». La police avait alors perquisitionné l’appartement d’Epstein, situé avenue Foch, dont la valeur est estimée à 8,6 millions de dollars. Le «petit livre noir» de Jeffrey Epstein comportait plusieurs numéros de téléphone français, dont celui de l’architecte d’intérieur Alberto Pinto. Le bureau du procureur de Paris a déclaré au Daily Beast qu’il enquêtait également sur la complice présumée d’Epstein, Ghislaine Maxwell, qui est citoyenne française.

    Si les informations données par le Daily Beast interpellent, c’est que Jack Lang n’est pas étranger à la défense de personnalités accusées de pédophilie. En 1977, à une époque où les pratiques pédophiles étaient plus acceptées par certains cercles intellectuels qu’aujourd’hui, il a co-signé une lettre ouverte publiée dans Le Monde défendant trois hommes emprisonnés pour avoir abusé sexuellement des jeunes de 12 et 13 ans (13 et 14 ans selon certains rapports). Dans ce texte rédigé par Gabriel Matzneff, lui aussi connu pour son penchant pour les pratiques pédophiles, on peut lire : «Trois ans de prison pour des câlins et des baisers, c’est suffisant». Parmi les autres signataires figuraient Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir. Trente ans plus tard, Jack Lang, a défendu Woody Allen lorsque sa fille, Dylan Farrow, l’a accusé de l’avoir agressée sexuellement alors qu’elle était âgée de sept ans. Le jour de janvier 2018 où celle-ci a fondu en larmes lors d’une interview accordée à CBS This Morning, Jack Lang a tweeté #WoodyAllenforever et «l love you» pour soutenir le réalisateur américain.

    Dans une interview donnée à Franceinfo, l’ancien ministre a alors dénoncé un «Woody-bashing», et déclaré ne pas s’ériger «en juge ou en Cour suprême de la morale» dans cette période où il y aurait aux Etats-Unis, selon lui, «une sorte de chasse aux sorcières dans la presse, dans certains médias».

    Source

    #Jack_Lang #Pédophilie #Pédocriminalité

  • Maroc. Prostitution masculine : Les travailleurs du sexe

    Maroc. Prostitution masculine : Les travailleurs du sexe

    Tags : Maroc, prostitution, pédophilie, pédocriminalité, sida, VIH,

    ABDELHAK NAJIB

    Phénomène urbain qui prend de plus en plus d’envergure, la prostitution au masculin se vit en toute liberté chaque jour à Casablanca et dans d’autres villes du Maroc, comme Marrakech, Tanger, Essaouira ou Agadir. Jeunes adolescents, moins jeunes, homosexuels convaincus ou candidats hétérosexuels aguerris au tapin nocturne sur quelques artères des grandes villes, ils fréquentent aussi les boîtes de nuit, des cabarets, des bars et des hôtels où ils ont leurs entrées. Dans ce milieu, la violence sous toutes ses formes est monnaie courante. Coups, blessures, agressions, abus sexuels, viols, proxénétisme primaire, vengeance… C’est le lot quotidien d’une partie de la jeunesse marocaine livrée à elle-même et à l’insouciance et au je-m’en-foutisme.

    « Il vaut mieux être une pute qu’un homme dans ce pays. Si j’avais de l’argent, je changerais de sexe, je deviendrais une femme, mais surtout je serais riche. Parce qu’ici, il y a deux choses qui marchent : être un grand voleur ou une pute. Moi, je veux être une pute ». Saïd, 19 ans a eu son baccalauréat, haut la main, c’est lui qui le dit. Mais il n’en est pas fier. Il habite Derb El Kabir, quatre frères, une sœur, le père est vivant, la mère aussi, mais lui, il n’aime pas avoir faim. Alors ? : « C’est un ami qui m’a montré cette voie. Il est passé me voir un jour vers quatre heures de l’après-midi et m’a demandé de l’accompagner chez des amis. Une fois chez ses amis, j’ai vite compris, et cela ne m’a pas dérangé. J’étais juste un peu surpris, mais après, je me suis détendu ». Saïd n’est pas offusqué qu’on qualifie ce qu’il fait de prostitution, mais il préfère le mot : « pute, oui je suis une pute, et alors ?» Saïd ne vit plus chez ses parents, mais il loue avec un ami dans l’ancienne médina. « C’est tout près du centre, et moi, je n’aime plus Derb El Kabir, ma famille m’a jeté et là je me sens plus libre ». Son quartier général, ce sont les trottoirs et les passages du boulevard Mohamed V. « Vers minuit, on sort du café derrière vers Driss Lahrizi, on fume de la chicha, et on se met au travail. Parfois, je lève un client en cinq minutes, parfois, cela traîne, mais je me fais ma nuit, coûte que coûte. Parfois, je vais à Aïn Diab dans un cabaret connu et là, je peux me faire plus de sous. C’est connu ». Saïd dit aussi qu’il se fout de ce que les gens peuvent penser : « quoi que tu fasses, on dira toujours du mal de toi. Tu crois que c’est facile de faire le tapin ici tous les soirs et de risquer sa vie ? Non, mon ami, c’est très risqué et dangereux et il faut les avoir bien en place pour faire ce que je fais, alors ceux qui me jugent, je leur dis d’aller se faire voir chez les Grecs ». 19 ans à peine, mais Saïd a le visage marqué de ceux qui ne dorment pas assez ou pas quand il le faut. Lui, il ironise en disant que chez lui tout est à l’envers…

    De quoi manger, de quoi se droguer et le Sida pourquoi pas !

    « Bien sûr que je fume et je bois et je peux prendre tout ce qui peut faire tourner la tête. J’ai besoin de me sentir bien, alors je ne me prive de rien. En plus, c’est bien d’avoir la tête ailleurs quand on fait le tapin, on ne voit pas le temps passer ». Saïd est un cas parmi des milliers d’autres qui sillonnent le Maroc du Nord au Sud à la recherche d’un moyen pour gagner des sous, et pour certains, encore trop crédules, ou irréversiblement naïfs, c’est aussi « un moyen de faire une bonne rencontre pour partir à l’étranger ». Oui, certains croient qu’ils vont tomber sur le touriste sympathique qui va succomber aux charmes des mâles marocains et qui va se décider à les prendre sous sa cape providentielle pour leur offrir le paradis avec vue sur une rue parisienne ou milanaise. « C’est déjà arrivé. Hassan a fait la pute pendant six ans et un jour un type est venu le prendre, ils sont partis à Marrakech, il a passé un week-end avec lui, et l’autre est devenu fou de lui. Alors il a fait des mains et des pieds pour lui débrouiller, un visa. Aujourd’hui, il vit en Italie. Il a une voiture, de l’argent et il ne fait plus la pute ».

    Tout le monde peut être client, la nuit

    Et les exemples fusent. Qui a trouvé un partenaire se prénommant Juan, qui, vit à Barcelone, qui a trouvé un autre, qui porte le nom germanique de Manfred, qui a même pris un ticket pour un pays arabe comme les Emirats, le Koweït et même l’Arabie Saoudite. «Koul wahed ou zahrou (traduisez : chacun sa chance.)» Et les jeunes rêvent de tickets de sortie. Mais le quotidien ne se conjugue pas souvent avec chance. Les cas de Hassan et tous les autres qui ont pu filer en douce sont rares, comparés à ceux qui restent là, sur le boulevard, chaque nuit, à attendre les clients pour quelques dirhams, un gueuleton et peut-être une nuit au chaud dans un plumard miteux, mais un plumard en tout cas. Cela les change des rues, du froid, des courses nocturnes pour éviter la police et de la faim au ventre. Parce que, ce qu’il faut savoir, c’est que le monde de la prostitution masculine est un univers dont les lisières ne sont jamais définies. On y trouve de tout : des homosexuels, des hétérosexuels et surtout des mineurs d’où un autre fléau qui se greffe sur le premier, puisque nous sommes de plein fouet dans la pédophilie la plus basique.

    «Il ne faut pas croire que ce sont des gars pauvres qui viennent ici pour se payer un petit coup dans la rue, le passage ou derrière une porte ! Pas du tout, il y a bien sûr des gens qui payent 20 dhs, mais d’autres peuvent donner même 200 dhs. J’ai couché avec des gars qui travaillent dans des sociétés, des banques, des hommes mariés, des touristes, des vieux, très vieux et parfois, il y a des femmes qui viennent ici pour lever un type tard dans la nuit. » Saïd connaît son milieu mieux que quiconque. Il en parle dans les détails et multiplie les anecdotes. Saïd a trouvé le moyen de tout relativiser : il met ses jugements sur lui-même et sur les autres en suspens et il vit ce qui se présente comme s’il n’avait rien à faire avec hier et demain. « Combien je peux gagner par mois ? Je ne sais pas. Mais parfois, en une nuit, je peux me faire 300 dhs. Des fois, moins. Mais tu sais, il faut manger, payer le loyer, l’eau et l’électricité et surtout acheter des habits. Moi, je vis de ce que je fais, il ne faut pas croire ». Ce qu’il dit aussi sans détours, c’est qu’il aime ces rencontres de la nuit, ces visages différents, ces parties de sexe à la va-vite, ce monde du risque. Saïd sait qu’il vit dangereusement, mais il ajourne le face-à-face avec la peur : « Le sida ? Oui, ça existe, et j’en connais qui l’ont chopé ici sur le boulevard. Mais moi, je me protège ». Tout le monde dit qu’il se protège sur ce boulevard et du côté du parc de la Ligue arabe, un autre haut lieu de rencontres nocturnes à la recherche du plaisir furtif. Pourtant, le Sida fait des ravages dans ce milieu spécialement. À la question si Saïd a déjà fait un dépistage, la réponse est claire : non et il ne le fera jamais. Pourquoi ? « Je ne veux pas savoir ». La véritable autruche qui met la tête dans le sable, sauf que pour lui, c’est tout près des égouts éventrés du passage Sumica, El Glaoui et autres. Qu’il finira droguer, malade, impuissant et seul. « Moi, je ne pense pas à demain. Je pense à aujourd’hui ».

    Il y a une constante dans ce milieu des prostitués masculins de la nuit. La violence. Tous les soirs, une bagarre, du sang qui coule. Tous les soirs, un type qui atterrit aux urgences. Toutes les nuits, un type qui perd ses illusions sur le lendemain qu’il ne veut pas voir. Tous les soirs un plus costaud qui vient prendre ta place et te met un gnon à l’œil et te laisse sans travail à cause d’un œil au beurre noir.

    Cicatrices et cassage de gueule

    Parce que qui voudrait batifoler avec un individu qui porte encore les stigmates de la violence, ce qui est l’anti-plaisir par excellence ? « On se bagarre souvent, parce que c’est un monde où la plus forte gagne plus d’argent. Il y a des types qui nous agressent, ce sont des drogués qui veulent baiser gratuitement, alors ça éclate et souvent il y a des coups de couteaux et du sang. Souvent la police vient embarquer tout le monde. « On est relâché après, présenté au tribunal pour coups et blessures ». À Oukacha, ils vont purger entre trois et six mois, et ressortent pour retrouver la rue. Ils sont plus coriaces, plus durs à cuire. Et le cycle de la violence monte d’un cran.

    Les jeunes portent des scarifications fruits de plusieurs automutilations, sinon des font tentatives de suicide ou encore de coups infligés par des concurrents de la rue. « Une fois, trois types qui travaillaient dans le parc sont venus ici et m’ont attaqué. Je n’avais pas de problème avec eux, je les connaissais de vue, mais ce soir-là ils sont venus ici exprès pour créer du grabuge. J’ai eu la main droite cassée et j’ai perdu une dent.

    Les services de police luttent contre toute cette violence, mais elle est tapie partout. Et les jeunes qui font le trottoir savent comment se débrouiller dans les méandres de la ville. Ils ont leurs cachettes, leurs raccourcis et leurs couvertures. Le monde de la nuit ayant ses propres règles, il est difficile de savoir qui est qui et qui fait quoi.

    Reste que pour tous ces jeunes qui sont là, tous les soirs, (il suffit de faire un tour en voiture au-delà de minuit pour voir toute cette faune étalée et dans l’expectative), les nuits se suivent et se ressemblent : un client, une moto qui s’arrête, la portière d’une bagnole qui s’ouvre, un coup bas, quelques dirhams, quelques contusions dans l’âme, la mort qui frôle de près et aucun espoir.

    Prostitution et pédophilie : Aucune frontière à l’horizon

    Les associations qui œuvrent sur le terrain dans plusieurs villes au Maroc s’occupant des enfants des rues, des mineurs, et qui tentent de sensibiliser la société civile, savent, grâce à un travail de proximité, que des milliers d’enfants marocains sont victimes d’abus sexuels par des individus plus âgés moyennant quelques dirhams. D’un autre côté, des associations comme l’Alcs, dont le travail de lutte contre le Sida se passe de tout commentaire, ont diagnostiqué aussi les risques liés à la prostitution masculine en rapport avec le virus du sida.

    Sans oublier les réflexions de plusieurs pédo-psychiatres ou psychanalystes qui mesurent les traumatismes qui résultent des abus sexuels, des viols, de la prostitution et de la dégradation de l’image de soi.


    Tout cela pour dire que le problème que pose la prostitution masculine au Maroc diffère à plus d’un titre de sa sœur jumelle la prostitution au féminin, qui, elle, est régie par des codes et des pratiques autres. Dans ce monde exclusivement masculin, les premières victimes sont les enfants des rues. Livrés à eux-mêmes, sans encadrements, n’étaient le travail des associations, ils sont une proie facile.

    Ils sont violés dans les ports où ils trouvent refuge et pour dormir et pour manger, ils sont abusés par plus grand qu’eux dans les passages, la nuit moyennant une protection contre l’agressivité ambiante. Ils sont surtout les victimes de plusieurs pédophiles, dont des touristes qui profitent de leur précarité pour profiter d’eux. C’est simple, et les témoignages à cet égard sont très nombreux et surtout révélateurs du danger qui guette ces gamins, un sandwich, un jus de fruits, un gâteau à la crème dans une laiterie et le gamin est pris dans les filets. Et c’est compréhensible. Comment un gamin de 10 ou 12 ans, le corps noué par la faim et la soif, éreinté par le manque de sommeil et les courses interminables dans les rues, peut-il opposer la moindre résistance à un adulte qui lui fait miroiter un bon sandwich accompagné d’une limonade, avec un jus de fruits panaché pour dessert ? Impossible de dire non, impossible de résister, impossible de rester la faim au ventre. Des fois, les pédophiles leur achètent des sandales chez les Chinois à 30 dhs et un pull ou un jeans à 50 balles et le tour est joué. Souvent, ils atterrissent dans des salles de cinéma où ils sont touchés et se laissent faire, par besoin, par peur, par ignorance, juste comme ça… Dans d’autres cas, ce sont des cireurs, encore des gamins de 10 à 14 ans, qui se font accoster par plus grand qu’eux, marocains ou étrangers, se font cirer les chaussures et se voient proposer un extra, mais ailleurs. Et la suite est prévisible : encore un morceau à se mettre sous la dent, un billet de 20 dhs et le gamin passe à la biroute. Cela, c’est la réalité de la rue. La stricte réalité de milliers de gosses qui ne peuvent rien contre ce qu’ils subissent. Certains iront même jusqu’à penser que ce qu’ils vivent est dans l’ordre des choses parce que personne ne leur a expliqué que c’est un crime et que les pédophiles doivent payer pour leurs agressions. Et surtout, ne comptez pas sur ces enfants pour dénoncer qui que se soit, ni de porter plainte. Ils gardent ce qu’ils subissent pour eux, mais entre eux, dans leur milieu, ils savent tous, que les prédateurs rôdent et que dans cette jungle qui s’appelle la vie, il y a rarement des moyens pour s’en tirer.

    Sans famille

    Ce que nous avons remarqué durant cette enquête, c’est que rares sont les jeunes qui vivent encore avec leurs familles ou qui ont gardé des liens avec les leurs. Pour la plupart, c’est la débrouille, même quand ils sont encore jeunes (18 à 20 ans). Ils vivent chez des amis, entre eux, louent des chambres sur des terrasses, ou dorment parfois dans la rue. « Cela fait trois ans que je n’ai pas vu mes parents ni mes frères. Ils savent ce que je fais et ils ne veulent pas de moi ». Le rejet familial est la première conséquence à prendre au sérieux. Du jour au lendemain, on se retrouve seul, sans soutien, sans personne sur qui compter. On mesure le choc de la solitude et surtout la dureté de la vie dans la rue. Le mot jungle prend ici toute sa valeur. « Moi, mon père a menacé de me ramener les flics si je venais taper chez lui. Et il peut le faire. Il a honte de moi ». D’autres disent avoir été séquestrés par leurs frères, tabassés par leurs pères, menacés de mort même. Alors, pour eux, il n’y a plus de retour en arrière. La famille, c’est fini. Reste le monde de la rue, les faux amis, les coups bas et surtout l’attente de l’irrémédiable qui finira par arriver. Ou la mort ou la prison. Et rien d’autre.

    3 questions à Othmane Mellouk*

    « Travailleur du sexe : c’est aujourd’hui un métier »

    LGM : La prostitution masculine prend de plus en plus d’ampleur dans les grandes villes du Maroc, quelles en sont les raisons ?

    Othmane Mellouk : Vous savez, ce n’est pas un phénomène nouveau. Cela a toujours existé, mais aujourd’hui, ce qui est nouveau, c’est la visibilité, alors qu’avant cela se faisait en cachette pour toutes les raisons sociales, de morale…

    Les temps ont changé et les mentalités aussi, ce qui fait que les hommes osent se montrer plus. C’est dans ce sens que je parle de visibilité. Et c’est vrai que c’est un phénomène très étendu dans les grandes villes. Pour nous, au sein de l’ALCS, nous avons un projet conçu avec le ministère de la Santé et le Fonds mondial de lutte contre le sida, pour la prévention dans des villes comme Casablanca, Marrakech, Tanger, Agadir, Essaouira, El Jadida et d’autres villes.

    C’est vous dire que nous avons conscience de l’importance du phénomène et des risques qui y sont liés. Aussi, je tiens à ajouter que pour nous, on ne parle pas de prostitués masculins, mais de « travailleurs du sexe » pour éviter toute connotation péjorative.

    Sur le terrain, comment évaluez-vous ce phénomène ?

    D’abord, il y a une différence entre les travailleurs du sexe masculins et féminins. Pour les hommes, il n’y a pas d’intermédiaire, donc le gain est plus conséquent. Ce qu’il faut savoir que pour les femmes, les tarifs sur le terrain peuvent descendre jusqu’à 15 dhs voire moins dans les milieux ruraux, comme l’Atlas, mais pour les hommes, le minimum, c’est 50 dhs, et cela peut aller jusqu’à 200 ou 300 dhs par client.


    Ce qu’il faut savoir aussi, que pour les hommes, il y a deux types de travail, celui qui cache un problème d’ordre psychologique : le type est homosexuel et pour justifier son acte, il le fait pour l’argent, genre : « je ne suis pas homo, je le fais que pour l’argent ». Ce sont là, des jeunes qui peuvent s’en sortir facilement. Mais il y a aussi ceux qui le prennent pour un véritable métier.
    Les jeunes louent des appartements comme c’est le cas à Marrakech où le phénomène est répandu, ils quittent leurs familles par peur, par rejet, parce qu’ils ont été menacés par les leurs et travaillent de façon régulière.

    Comment prévenir les risques liés au travail du sexe chez les hommes ?

    Il y a des programmes de prévention. Au Maroc, cela s’est fait très tôt. Et nous recevons des jeunes qui viennent chercher des préservatifs et faire des tests qui restent secrets et anonymes. Donc, certains sont conscients des risques. Chez nous, nous n’avons pas d’étude dans le milieu masculin, mais pour les femmes, 2% des travailleuses du sexe (prostituées) seraient séropositives. Mais nous sommes en avance par rapports à d’autres pays arabes comme l’Egypte où le pourcentage masculin de séropositifs est de 7%. Alors qu’au Maroc il serait plus bas que celui des femmes. Mais la prévention est importante et des prises en charges doivent être mises en place. Les risques sont bien réels, et le phénomène n’est pas près de disparaître, c’est le contraire qui pourrait avoir lieu.

    *Othmane Mellouk est président de l’ALCS (Association de lutte contre le Sida) de Marrakech

    La Gazette du Maroc, 26 – 03 – 2007

    #Maroc #Prostitution #Pédophilie #Pédocriminalité

  • Tourisme sexuel: en voyage, ne fermez pas les yeux!

    Tourisme sexuel: en voyage, ne fermez pas les yeux!

    Tags : Maroc, pédophilie, pédocriminalité, tourisme sexuel, prostitution, Marrakech,

    Le commerce du sexe se hisse au 3e rang des commerces illégaux les plus florissants. Deux nouveautés aggravantes: le portrait-robot du voyageur sexuel est de plus en plus diversifié. Et un nombre croissant de mineures se retrouvent enceintes d’un client de passage.

    La faiblesse d’une réglementation dissuasive et un niveau de vie en dessous de 1 dollar par jour de moyenne par personne, dans certaines régions du monde, poussent les familles à solutionner leur situation de précarité en répondant aux demandes sexuelles de “prédateurs ” occidentaux. Sur 1,2 milliard de touristes en 2015 (soit 38 arrivées par seconde), 13% choisissent leur destination en fonction de l’offre en matière de sexe, certaines agences peu scrupuleuses se spécialisant même dans les “prestations ” touristiques. Les pays les plus fréquemment visés sont les Philippines et la Thaïlande, mais aussi la République dominicaine, ainsi que certains pays d’Afrique du Nord, et plus récemment Cuba. Certaines destinations “phares ” sont par ailleurs étiquetées selon les “spécialités ”. Grand Baie (île Maurice), la partouzeuse; Marrakech (Maroc), la perverse (Maroc); Cape Town (Afrique du Sud) l’homosexuelle; Banjul (Gambie), la pédophile; Hammamet (Tunisie), l’opulente; Riga (Lettonie), la débauche; ou encore Kribi (Cameroun), la libertine… Les pays industrialisés sont également partiellement touchés. Ce sont généralement ceux où la prostitution est légalisée, comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Allemagne, les Pays-Bas et les pays de l’Est européen. Selon les chiffres officiels de l’Ecpat, une ONG qui milite pour la fin de la prostitution infantile, le touriste sexuel est majoritairement masculin : 7% ont moins de 30 ans; 18% entre 30 et 40 ans; 33% entre 40 et 50 ans; 24% entre 50 et 60 ans et 18% plus de 60 ans. En volant à l’autre bout de la planète, ce client de l’amour low-cost s’imagine atterrir dans un espace où les êtres humains n’auraient pas les mêmes droits. Derrière les frontières et à l’abri des regards, il s’ “éclate ” sans crainte et profite de son séjour pour braver les interdits qu’il respecte habituellement chez lui (voyeurisme, exhibitionnisme, pédophilie). Il s’autorise même le délit. Ainsi par exemple, à Prague, 20% des délits du week-end sont causés par des touristes sexuels. Même si bon nombre de gouvernements se refusent à l’admettre, dans certains pays, des enfants sont également sacrifiés pour satisfaire cette quête d’exotisme.

    3 millions d’enfants abusés

    Sur les 12,3 millions de personnes soumises au travail forcé dans le monde, 40% d’entre elles sont des mineurs victimes d’exploitation sexuelle. Ce sont donc plus de 3 millions d’enfants, de 13 à 15 ans, qui sont largués par leurs familles sur des plages touristiques ou emmenés de force à la ville. Ils s’y retrouvent esclaves de proxénètes, pour le compte de maisons closes ou de réseaux hôteliers. Un rapport récent de l’Unicef rappelle que la lutte contre la précarité reste la meilleure arme pour contrer ce fléau.

    L’organisation forme les filles mineures à éviter les pièges de la prostitution, tout en leur faisant prendre conscience qu’un bagage scolaire suffisant leur permettra de trouver un travail dans l’industrie du tourisme, mais différemment, en devenant réceptionniste, secrétaire ou interprète par exemple. Et surtout, que la panacée n’est pas de trouver un mari de race blanche. La police locale étant aux premières loges du vice, Interpol s’emploie également, depuis plusieurs années, à édicter des recommandations et à favoriser la coopération policière et judiciaire internationale, un travail qui n’est toutefois pas facilité par la corruption qui sévit au sein même des institutions locales.

    « Je te retrouverai et tu assumeras, papa! »

    Dommage collatéral aux conséquences désastreuses, de très jeunes femmes se retrouvent enceintes d’un client de passage, exigeant des rapports intimes sans protection. Comme nous l’explique l’Institut international des Droits de l’Enfant, aux Philippes par exemple, ces enfants, issus du tourisme sexuel, sont appelés “poissons de lait ” car ils ont la peau plus blanche que la population locale. Ils font l’objet d’insultes, de discriminations et d’isolement dès la prime enfance à l’école. Doublement stigmatisées, les jeunes mères prostituées, abandonnées par leur propre famille qui les a plongées dans l’enfer du sexe, commencent depuis peu, aidées par des ONG locales, à se lancer dans des recherches à l’international pour tenter de retrouver le père “voyageur sexuel ” de leur enfant. Le but: lui faire assumer ses responsabilités (abandon d’enfant et pension alimentaire) dans son pays d’origine.

    Dans certains pays, comme le Maroc, le tourisme sexuel représente une part significative du PIB. Cette “consommation locale ” est pourvoyeuse de devises et apporte une bouffée d’oxygène certaine à l’économie. De ce fait, les procédures judiciaires enclenchées par les autorités locales contre les “sexotouristes ” restent encore trop rares. Mais, s’il est compréhensible que les pays pauvres n’imaginent pas de limiter d’initiative le phénomène sans compromettre, dans leur esprit, leur survie financière, une réflexion éthique s’invite à nos consciences: si tout peut se vendre, peut-on impunément tout acheter ? Comme le précise, en réponse, la Charte du “Guide du Routard ”, la bible du globetrotteur à la recherche de bons plans : «Tant que le tourisme sera le fait des pays riches visitant des pays pauvres, il sera porteur d’un profond déséquilibre entre hôtes et visiteurs. Pratiquons donc un tourisme dans le respect de l’autre et dans la dignité de chacun, un tourisme qui conserve à l’hôte le plaisir de nous recevoir», tout en gardant à l’esprit que passer une frontière, ce n’est pas accéder à un monde sans limites et sans règles.

    Des poursuites en Belgique

    Certains pays, dont la Belgique, ont adopté des lois d’extra-territorialité (loi belge du 13 avril 1995 relative aux abus sexuels à l’égard des mineurs), permettant de punir eux-mêmes leurs ressortissants pour des abus sexuels commis sur mineurs, même si ceux-ci ont eu lieu à l’étranger. C’est ainsi par exemple, que huit ans après des faits d’attentats à la pudeur sur de jeunes Marocaines, Philippe Servaty, surnommé le “pornographe d’Agadir ” a été condamné, en février 2013, par le tribunal correctionnel de Bruxelles, à 18 mois de prison avec sursis pour attentat à la pudeur. L’homme, qui a pratiqué le tourisme sexuel entre 2001 à 2004, a par ailleurs été reconnu coupable de détention et de diffusion d’images à caractère pédopornographique. Le 17 mars 2016, Pieter Ceulen, un pédophile anversois, a été cueilli par la police à son arrivée à l’aéroport de Zaventem. Ce sexagénaire avait été condamné en janvier de cette année par le tribunal correctionnel d’Anvers, à 19 ans pour abus sexuels sur des enfants au Cambodge et aux Philippines, ainsi que sur ses propres filles adoptives. 750 gigabytes de matériel pédopornographique ont été collectés à son domicile lors d’une perquisition. Un accord ordonnant son extradition immédiate, après son arrestation, a été conclu entre les autorités cambodgiennes et le parquet général d’Anvers.

    Depuis dix ans, le 2 juin est consacré “Journée mondiale pour un Tourisme responsable ”. Cette date marque l’engagement de tous les professionnels de la chaîne touristique (tour-opérateurs, compagnies aériennes, hôtels) de soutenir les efforts des ONG qui luttent contre le trafic des êtres humains. En Belgique, un groupe de travail, composés de représentants de Child Focus, Plan Belgique, Ecpat, la SNCB, Febetra (Fédération des Transporteurs belges) le ministère des Affaires étrangères, le ministère de la Défense et la cellule “Traite des êtres humains ” de la Police fédérale a lancé une campagne publique commune “Stop Prostitution Enfantine ”, adressée à tous les Belges en déplacement professionnel ou privé à l’étranger. L’appel au boycott est simple : que vous soyez touriste, homme d’affaires, fonctionnaire d’une ambassade, expatrié, personnel hôtelier, accompagnateur de voyage, chauffeur de car, «ignorez la prostitution enfantine à l’étranger. Mais si vous voulez sauver un enfant, captez toutes les images et ne fermez pas les yeux, témoignez!». Cette campagne s’inscrit dans le cadre d’un projet plus large lancé à l’échelle du continent européen : “Ne détournez pas le regard! ” Si vous souhaitez signaler un abus ou une anomalie à votre retour de vacances, vous pouvez contacter : la Police fédérale ( www.polfed-fedpol.be/); le point de contact de Stop Prostitution Enfantine (www.jedisstop.be) ; l’Ecpat (tél. 02-522.63.23); Child Focus (tél. 116.000).

    #Maroc #Tourisme_sexuel #Pédocriminalité

  • Quand Wikileaks dénonçait le tourisme sexuel au Maroc

    Quand Wikileaks dénonçait le tourisme sexuel au Maroc

    Maroc, Wikileaks, pédophilie, pédocriminalité, prositution, tourisme sexuel, traite humaine,

    Source : Wikileaks

    La situation de la traite humaine au Maroc.

    Les sources d’information sur la traite des personnes (TIP) comprennent le ministère marocain de la Justice (MOJ) ; le ministère de l’Intérieur (MOI), en particulier la Direction des frontières et de la migration ; le ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité (MOSD) ; le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle (MOEPT), et le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération (MFA). En outre, des organisations internationales telles que l’OIM, le HCR, le PNUD, l’UNIFEM et l’UNICEF ont fourni des informations. Les ONG internationales telles que Caritas, Médecins sans Frontières (MSF) et les églises chrétiennes qui apportent une aide directe à la communauté des migrants sont bien placées pour donner un aperçu de leur situation. Les ONG nationales, en particulier celles qui se concentrent sur les femmes et les enfants, comme Bayti, INSAF, Solidarité Féminine, la Fondation Occidental Oriental, l’Association marocaine des droits de la femme, la Ligue démocratique pour la défense des droits de la femme, l’organisation anti-pédophilie Hands Off My Child, et d’autres ont été en mesure de fournir une image de la situation des femmes et des enfants exploités.

    En février 2010, le gouvernement marocain a validé une étude de l’OIM détaillant la traite au Maroc. Le rapport fournit une image complète des types de traite au Maroc mais se concentre exclusivement sur les victimes de la traite à travers les frontières internationales, principalement les Marocains victimes de la traite à des fins d’exploitation sexuelle ou de travail forcé vers l’Europe et le Moyen-Orient et les Subsahariens victimes de la traite à travers le Maroc vers l’Europe. Le rapport intitulé « Trafic transnational de personnes : Situation et analyse de la réponse marocaine » devrait être rendu public en février ou mars 2010 et comprend une liste de recommandations législatives et politiques pour le GOM afin d’améliorer sa réponse à la traite des personnes.

    Le rapport de l’OIM n’a pas abordé la question de la traite interne ou du travail des enfants, en particulier le problème répandu des « petites bonnes » (c’est-à-dire des jeunes filles rurales amenées dans les zones urbaines pour travailler comme domestiques). Les fonctionnaires du GOM et de l’ONU ont indiqué que l’UNICEF et l’UNIFEM, avec la coopération du GOM, prévoient d’entreprendre une deuxième étude qui traitera du trafic interne ; cette étude devrait commencer cette année.

    Le Maroc est un pays d’origine, de transit et pour les hommes, les femmes et les enfants soumis à des conditions d’exploitation sexuelle commerciale et de travail forcé. Le trafic domestique concerne généralement de jeunes enfants ruraux recrutés pour travailler comme enfants domestiques ou ouvriers dans les centres urbains. Le Maroc est également un pays de transit et de destination pour les hommes, les femmes et les enfants victimes de la traite internationale, principalement en provenance d’Afrique sub-saharienne et d’Asie. C’est un pays d’origine pour les hommes, les femmes et les enfants victimes de la traite vers les pays européens et le Moyen-Orient.

    #Maroc #Wikileaks #Traite_humaine #Pédophilie #Prostitution #Tourisme_sexuel

  • Quand Wikileaks dénonçait la pédophilie au Maroc

    Quand Wikileaks dénonçait la pédophilie au Maroc

    Maroc, Wikileaks, pédophilie, pédocriminalité, prositution, tourisme sexuel, traite humaine,

    Source : Wikileaks, 16 février 2010

    La situation de la traite humaine au Maroc.

    Les sources d’information sur la traite des personnes (TIP) comprennent le ministère marocain de la Justice (MOJ) ; le ministère de l’Intérieur (MOI), en particulier la Direction des frontières et de la migration ; le ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité (MOSD) ; le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle (MOEPT), et le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération (MFA). En outre, des organisations internationales telles que l’OIM, le HCR, le PNUD, l’UNIFEM et l’UNICEF ont fourni des informations. Les ONG internationales telles que Caritas, Médecins sans Frontières (MSF) et les églises chrétiennes qui apportent une aide directe à la communauté des migrants sont bien placées pour donner un aperçu de leur situation. Les ONG nationales, en particulier celles qui se concentrent sur les femmes et les enfants, comme Bayti, INSAF, Solidarité Féminine, la Fondation Occidental Oriental, l’Association marocaine des droits de la femme, la Ligue démocratique pour la défense des droits de la femme, l’organisation anti-pédophilie Hands Off My Child, et d’autres ont été en mesure de fournir une image de la situation des femmes et des enfants exploités.

    En février 2010, le gouvernement marocain a validé une étude de l’OIM détaillant la traite au Maroc. Le rapport fournit une image complète des types de traite au Maroc mais se concentre exclusivement sur les victimes de la traite à travers les frontières internationales, principalement les Marocains victimes de la traite à des fins d’exploitation sexuelle ou de travail forcé vers l’Europe et le Moyen-Orient et les Subsahariens victimes de la traite à travers le Maroc vers l’Europe. Le rapport intitulé « Trafic transnational de personnes : Situation et analyse de la réponse marocaine » devrait être rendu public en février ou mars 2010 et comprend une liste de recommandations législatives et politiques pour le GOM afin d’améliorer sa réponse à la traite des personnes.

    Le rapport de l’OIM n’a pas abordé la question de la traite interne ou du travail des enfants, en particulier le problème répandu des « petites bonnes » (c’est-à-dire des jeunes filles rurales amenées dans les zones urbaines pour travailler comme domestiques). Les fonctionnaires du GOM et de l’ONU ont indiqué que l’UNICEF et l’UNIFEM, avec la coopération du GOM, prévoient d’entreprendre une deuxième étude qui traitera du trafic interne ; cette étude devrait commencer cette année. —

    Le Maroc est un pays d’origine, de transit et pour les hommes, les femmes et les enfants soumis à des conditions d’exploitation sexuelle commerciale et de travail forcé. Le trafic domestique concerne généralement de jeunes enfants ruraux recrutés pour travailler comme enfants domestiques ou ouvriers dans les centres urbains. Le Maroc est également un pays de transit et de destination pour les hommes, les femmes et les enfants victimes de la traite internationale, principalement en provenance d’Afrique sub-saharienne et d’Asie. C’est un pays d’origine pour les hommes, les femmes et les enfants victimes de la traite vers les pays européens et le Moyen-Orient.

    Les garçons et les filles marocains risquent d’être victimes de la traite interne à des fins de travail. Les jeunes filles sont amenées à quitter la campagne pour travailler comme domestiques dans les grandes villes. Ces jeunes filles étaient particulièrement vulnérables aux abus. Elles reçoivent un salaire minimal, qui est souvent envoyé directement à leurs parents ; elles ne vont pas à l’école et sont exposées aux abus physiques et sexuels de leurs employeurs. Si le phénomène est si répandu, c’est en partie en raison de la mentalité omniprésente des citadins qui considèrent qu’avoir une jeune fille comme une forme de charité. Ces employeurs pensent qu’ils aident financièrement une famille rurale, qu’ils fournissent un logement aux jeunes filles et qu’ils leur donnent une formation professionnelle. Les garçons sont mis en apprentissage dans le secteur artisanal, dans le domaine de la construction ou dans des ateliers de mécanique où ils travaillent à transporter des fournitures et à effectuer des tâches subalternes.

    On ne dispose pas d’informations actualisées et précises sur le nombre d’enfants victimes de la traite à des fins de travail. Une étude de 2003 de l’UNICEF intitulée « Comprendre le travail des enfants » (UCW) estime que 600 000 enfants âgés de 7 à 14 ans travaillent. Une étude réalisée en 2001 par Save the Children a estimé qu’à cette époque, entre 66 000 et 88 000 enfants étaient employés comme enfants domestiques. Cela représentait 2,3 % à 3 % de la population totale des enfants âgés de 7 à 15 ans (2,87 millions au total).

    L’emploi de ressortissants non marocains comme travailleurs domestiques est très rare, bien qu’il existe une petite communauté de Philippins et d’autres nationalités d’Asie travaillant au Maroc. Le rapport TIP de l’OIM a trouvé quatre cas de femmes philippines recrutées dans leur pays pour être employées comme domestiques et qui sont ensuite devenues des victimes de la traite au Maroc. À leur arrivée, les femmes ont été contraintes de travailler de longues heures, ont reçu des salaires faibles ou nuls, ont dû rembourser le prix de leur voyage et les frais d’embauche, se sont vu confisquer leurs documents de voyage, ont vu leur liberté de mouvement limitée et ont été menacées d’arrestation par la police si elles tentaient de partir.

    Le phénomène de la traite des enfants en route vers l’Europe, souvent avec l’aide et l’encouragement de leurs familles, a continué à être un problème. Les familles envoient généralement ces mineurs non accompagnés en espérant qu’à l’âge de 18 ans, ils seront en mesure de normaliser leur situation et de travailler pour soutenir leur famille au Maroc. En 2007, le GOM et l’Espagne ont signé un accord pour faciliter le rapatriement de plus de 6 000 mineurs vivant en Espagne. À ce jour, ces rapatriements n’ont pas eu lieu et les responsables du MOI ont indiqué que des mineurs, bien qu’en faible nombre, continuaient à se trouver parmi les migrants clandestins. En septembre 2009, les médias marocains et espagnols ont rapporté l’interception de six mineurs à bord d’un navire de contrebande le long de la côte de Tarifa, en Espagne. Les enfants étaient âgés de 10 à 16 ans. L’Espagne, par le biais de son agence d’aide internationale, et l’Italie, par le biais de programmes financés par l’OIM, ont aidé en 2009 au développement communautaire des zones qui sont une source pour les mineurs non accompagnés.

    Les femmes subsahariennes, qui ont souvent commencé leur voyage en tant que migrants volontaires, ont été contraintes de se prostituer pour rembourser leurs dettes à leur arrivée au Maroc ou alors qu’elles étaient encore en route vers l’Europe. Le rapport TIP de l’OIM, les ONG et les organisations caritatives chrétiennes qui travaillent avec ces femmes ont indiqué que des bandes criminelles de Nigérians sont responsables de la gestion de ces réseaux de trafic vers l’Europe et gèrent fréquemment des maisons closes au Maroc pour exploiter les femmes pendant le transit. Selon un rapport publié par MSF en 2007 et confirmé par des ONG qui travaillent avec les migrants, ces bandes criminelles nigérianes sont bien organisées et maintiennent en captivité des femmes subsahariennes dans des maisons à Casablanca, Rabat et Nador à des fins de prostitution. Les femmes subiraient des traitements terribles, notamment des coups, des tortures et des violences sexuelles.

    En outre, des Marocaines ont été victimes de la traite des êtres humains en route vers la Syrie, l’Arabie saoudite, le Bahreïn, les Émirats arabes unis et d’autres pays arabes du Golfe, avec la promesse de salaires élevés pour travailler dans des hôtels, des restaurants ou comme employées de maison, et ont été contraintes à leur arrivée de travailler dans des bars et des maisons closes. Selon les médias, en janvier 2010, un tribunal pénal d’Abu Dhabi, aux Émirats arabes unis, a condamné sept hommes à la prison à vie et six autres, dont une Marocaine, à des peines de dix ans pour leur rôle dans un réseau de trafic d’êtres humains. Les 18 victimes étaient toutes des femmes marocaines amenées dans le Golfe par l’intermédiaire d’un recruteur marocain et à qui on avait promis des salaires élevés pour travailler dans des hôtels. À leur arrivée, elles ont été contraintes de se prostituer, enfermées dans des appartements, menacées et battues. Le quotidien marocain Al Misaa (Le Soir) a rapporté en janvier 2010 que 500 femmes marocaines, titulaires d’une licence d’ »artiste et de danseuse » mais travaillant comme prostituées dans des hôtels haut de gamme, ont été expulsées de Bahreïn durant l’été 2009. Les responsables du GOM reconnaissent le problème de la traite des êtres humains au Bahreïn, mais sont sceptiques quant à la source d’Al Misaa et expriment des doutes quant au nombre élevé de femmes expulsées.

    La Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l’étranger (MRE) a publié un rapport en 2007, dans lequel il est indiqué que l’emploi des MRE dans le Golfe est constitué en grande partie de femmes (70 %) et que, dans la plupart des cas, le travail effectué une fois dans le pays ne correspond pas exactement à leur contrat. Le rapport soulignait également que de nombreuses femmes, en particulier celles employées dans le cadre de « contrats d’artistes », se livraient à la prostitution. Selon les statistiques du ministère marocain de l’Emploi et de la Formation professionnelle (MEFP), entre 2000 et 2006, 2 046 Marocains sous contrat « art et musique » ont été employés dans les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Ce nombre comprenait 1 519 à Bahreïn, 387 à Oman et 125 dans les Émirats arabes unis. Le rapport a également noté que si tous les contrats ne sont pas frauduleux, les MRE sont également employés dans d’autres domaines et ensuite victimes de la traite à des fins de prostitution. Le rapport indique également que pour la même période, le MOEPT a signalé que 1 759 Marocains étaient employés dans la gestion hôtelière, 888 comme coiffeurs, 414 comme domestiques, 447 comme esthéticiennes, 364 comme tailleurs, et dans de nombreuses autres professions.

    Ni le gouvernement marocain ni les ONG n’ont pu fournir de statistiques précises sur le nombre d’enfants et/ou de femmes victimes de la traite à des fins d’exploitation sexuelle, bien que toutes les parties aient reconnu l’existence du problème. Une étude sur la prostitution au Maroc réalisée en 2008 par l’ONG Organisation panafricaine de lutte contre le sida (OPALS) a révélé que les enfants de moins de 15 ans étaient exploités principalement dans les régions et villes suivantes : Azrou (Ain Louh), Beni Mellal et la région de Meknes (El Hajeb). L’ONG Touche Pas a Mon Enfant (TPME), qui travaille avec les victimes de pédophilie et d’exploitation sexuelle des enfants, notamment à Marrakech et Agadir, a publié un rapport annuel en 2009. Le rapport a enregistré 306 cas d’abus sexuels en 2008 et a noté que le nombre réel de cas est inconnu. Le TPME a fait état d’une implication directe dans 166 cas, tandis que 140 autres ont été glanés dans des articles de presse. Ces cas d’abus sexuels comprennent un large éventail de crimes, dont l’inceste, le viol de mineur et d’autres crimes qui ne sont pas considérés comme des crimes de traite.

    Le rapport TPME et d’autres ONG signalent que le tourisme sexuel est un problème, en particulier dans les destinations touristiques populaires telles que Tanger, Agadir et Marrakech. Les clients sont généralement originaires des pays du Golfe arabe et d’Europe. Les médias marocains ont rapporté qu’en mai 2009, 16 ressortissants saoudiens et 2 Libyens ont été arrêtés pour leur participation à un réseau de prostitution haut de gamme à Casablanca. Selon la presse, les ressortissants étrangers, qui étaient accusés d’exploiter un réseau de trafic d’êtres humains et de débauche de mineurs, ont été condamnés à des peines de prison allant de six mois à cinq ans et à des amendes allant jusqu’à 20 000 dirhams (2 500 USD) en juin 2009. Le propriétaire marocain de l’appartement et les portiers ont été condamnés à trois ans et demi de prison.

    Le rapport TIP de l’OIM a noté un nombre limité de cas présumés d’adultes marocains victimes de la traite vers l’Europe. Dans un cas présumé, un groupe de jeunes de Beni Mellal et Khouribga a acheté un contrat pour travailler légalement en Espagne pour 5 000 euros. À leur arrivée, les jeunes ont découvert que la société qui les employait était fictive et l’intermédiaire marocain leur a demandé de commencer à travailler comme trafiquants de drogue sous peine d’être expulsés. Dans un autre cas rapporté par le journal Ash Sharq Alawsat en février 2009, un groupe de femmes marocaines a été contraint de se prostituer dans l’enclave espagnole de Ceuta pour payer les dettes contractées lors de leur passage en Europe.

    Bien qu’il n’existe pas de statistiques précises sur le nombre de victimes de la traite internationale au Maroc, la Direction des Frontières et de la Migration au sein du MOI a indiqué que le GOM a démantelé 130 réseaux de trafic et de contrebande en 2009. L’OIM, avec la coopération du GOM, a rapatrié volontairement 1 258 migrants illégaux en 2009. Le MOI a réussi à déjouer la tentative de migration illégale de 5 549 personnes, dont 2 672 Marocains et 2 877 non Marocains. La Marine royale marocaine a intercepté 131 migrants subsahariens sur des bateaux en bois qui tentaient des traversées illégales en 2009. Ces chiffres sont nettement inférieurs à ceux des années précédentes. Le MOI a attribué cette diminution à sa forte coopération avec le gouvernement espagnol et à l’efficacité accrue du MOI dans la surveillance de ses frontières. Le HCR, l’OIM et les ONG qui travaillent avec la population migrante estiment qu’il y a entre dix et vingt mille migrants subsahariens au Maroc à tout moment.

    TRAFIQUANTS

    Les trafiquants d’enfants, connus sous le nom de « simsars » ou intermédiaires, se rendent généralement dans des villages éloignés à la recherche de familles démunies afin de placer les enfants comme domestiques ou apprentis dans les zones urbaines. Les intermédiaires négocient, contre rémunération, le salaire que la famille recevra pour le travail de l’enfant. Selon le rapport TIP de l’OIM, les gangs criminels nigérians qui s’attaquent aux migrants subsahariens sont organisés selon des lignes ethniques en « maisons » dont le chef est basé à Oujda, même s’il existe des filiales dans les grandes villes du Maroc. Ces gangs se disputent le contrôle du trafic de migrants subsahariens. Les gangs seraient impliqués dans diverses activités criminelles, notamment le trafic de drogue, le trafic d’êtres humains et la prostitution. Il existe également des bandes criminelles marocaines ayant des liens internationaux qui sont impliquées dans le trafic de drogues et la contrebande ainsi que dans le trafic de personnes. Les trafiquants qui travaillent comme intermédiaires pour les réseaux des pays du CCG se trouvent généralement dans les grandes villes du Maroc. Bien que certains travaillent dans des agences de voyage, la plupart des intermédiaires opèrent par référence et recherchent également des recrues dans les hôtels et les boîtes de nuit des villes.

    Le gouvernement marocain reconnaît que la traite est un problème. Alors que le Ministère de la Justice est désigné comme le ministère de coordination pour les questions de traite, le MOI est le principal ministère chargé de la prévention, de l’application de la loi et des questions de protection. Au sein du MOI, la Direction de la migration et de la sécurité des frontières s’occupe de l’immigration clandestine tandis que la prostitution et l’exploitation sexuelle relèvent de la police. Trois autres ministères sont principalement responsables des questions relatives au travail des enfants : Le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle est chargé de faire appliquer le Code du travail ; le ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité supervise le Plan d’action national pour l’enfance ; et le ministère de l’Éducation nationale, plus précisément son département de l’éducation non formelle, tente de fournir une éducation corrective et une formation professionnelle aux enfants travailleurs. Les poursuites judiciaires à l’encontre des personnes accusées de trafic ou de violations des lois du travail relèvent du ministère de la Justice.

    Le gouvernement est limité dans sa capacité à traiter les problèmes de trafic dans certains domaines, principalement en fournissant des ressources suffisantes, humaines et autres, pour traiter le problème. Par exemple, le MEPT emploie 421 inspecteurs pour l’ensemble du pays, dont 45 sont désignés comme points focaux pour le travail des enfants. Le nombre d’inspecteurs est insuffisant pour faire face à l’ampleur du problème du travail des enfants. En outre, les inspecteurs n’ont pas l’autorité légale de contrôler les maisons, ce qui les empêche de faire respecter la question du travail des enfants. Le Maroc est également très limité dans les services sociaux qu’il peut offrir aux victimes et compte principalement sur les ONG et les organisations caritatives pour fournir des services.

    La corruption et l’impunité restent des problèmes et réduisent l’efficacité de la police et le respect de l’état de droit. La petite corruption est très répandue au sein de la police et de la gendarmerie, et une corruption plus large et systémique a sapé à la fois l’application de la loi et l’efficacité du système judiciaire. Le ministère de l’Intérieur a multiplié les enquêtes sur les abus, les violations des droits de l’homme et la corruption. En conséquence, en 2009, le gouvernement a indiqué qu’il avait poursuivi un total de 282 agents de sécurité pour divers crimes allant de « coups et blessures entraînant la mort » à la petite corruption dans tout le Maroc et le Sahara occidental. Des poursuites ont été engagées contre environ 191 employés de la police judiciaire, de la gendarmerie royale, des forces auxiliaires, de la marine royale et des gardiens de prison pour corruption et abus d’influence ; la plupart des autres cas concernaient des abus physiques ou des mauvais traitements. Malgré ces enquêtes et ces poursuites, de nombreuses autres enquêtes n’ont que rarement débouché sur des mesures disciplinaires ou des procédures judiciaires, et de très nombreux autres cas de corruption n’ont jamais fait l’objet d’une enquête.

    #Maroc #Wikileaks #Traite_humaine #Pédophilie #Prostitution #Tourisme_sexuel

  • Le scandale sexuel de la couronne britannique au Maroc

    Le scandale sexuel de la couronne britannique au Maroc

    Maroc, Charles III, Elizabeth II, Prince Andrew, sexe, pedophilie, pédocriminalité,

    C’est une affaire sordide sortie par Gérar Fauré, « ex-dealer des stars et ancienne plaque tournante de la cocaïne, qui a longtemps gravité dans les endroits inavouables fréquentés par les élites », selon le média « Entrevue ». Selon lui, bien avant l’implication du prince Andrew dans l’affaire Epstein, dans les années 1970, le Reine Elizabeth II aurait couvert les scandales sexuels d’Andrew et Charles au Maroc pour préserver l’image de la famille royale.

    Dans une interview accordée par Fauré au média cité, Fauré affirme que le Maroc se trouve en possession de « vidéos compromettantes de plusieurs membres de la famille royale d’Angleterre ». « C’était dans les années 1970 », dit-il. « Il savait (le roi Hassan II) qu’un coup d’État se préparait, et il avait besoin d’obtenir des moyens de pression qui pourraient lui servir plus tard ».

    Questionné sur le procédé pour faire chanter la Reine, Fauré affirme que « son frère connaissait très bien un gangster français, Michel, qui avait un bar hôtel restaurant de pédophiles au Maroc. Tous les pédophiles du monde venaient chez lui. Hassan II lui a demandé de mettre des caméras partout dans l’établissement. Il a refusé dans un premier temps, avant de céder. Résultat, Hassan II avait des bandes immensément compromettantes pour la reine d’Angleterre. Plusieurs membres de la famille royale anglaise figuraient sur ces vidéos, parfois pédophiles. Le prince Charles, devenu le roi Charles III, et le prince Andrew auraient été filmés dans cet établissement… »

    D’après lui, tel que l’avait pressenti Hassan II, il y a eu un coup d’État, en 1972. « Ce coup d’État a échoué, précise-t-il, et les aviateurs rebelles se sont réfugiés à Gibraltar, un territoire britannique. Hassan II a alors demandé à la reine d’Angleterre d’extrader les aviateurs vers le Maroc. Ce qu’elle a refusé dans un premier temps. La reine n’a pas plié ».

    Cependant, le roi du Maroc à l’époque « a envoyé à la reine d’Angleterre des photos compromettantes de membres de la famille royale avec des petits enfants. Et deux jours plus tard, la reine d’Angleterre a renvoyé les aviateurs à Hassan II, au Maroc, tout en sachant qu’ils allaient être exécutés sur place, sans passer par un tribunal. Mais ça valait mieux qu’un scandale pédophile. Pourquoi croyez-vous qu’aujourd’hui, ils veuillent tous partir et s’éloigner de cette famille, comme Harry et Meghan ? Ils savent très bien ce qui se passe dans cette famille pourrie ! Ce sont des malades mentaux ! », conclue-t-il.

    #Maroc #CharlesIII #Prince _Andrew #Sexe #pédophilie #Pédocriminalité

  • Maroc: Jacques Bouthier auditionnée à nouveau

    Maroc, Jacques Bouthier, pédopornographie, pédophilie, pédocriminalité, harcèlement,

    Affaire Jacques Bouthier : Un Français mis en examen au Maroc
    Cette affaire avait été enclenchée à la suite de plaintes d’anciennes employées du groupe de courtage Assu 2000 à Tanger.

    Par Le HuffPost avec AFP

    MAROC – Un Français a été mis en examen dans le cadre d’une vaste enquête au Maroc pour harcèlement sexuel visant l’ex-patron français Jacques Bouthier et plusieurs de ses collaborateurs, a-t-on appris ce mercredi 3 août auprès de l’avocate des plaignantes.

    « Ce Français a été auditionné mercredi par un juge d’instruction qui a décidé de le laisser en état de liberté provisoire », a déclaré à l’AFP Me Aïcha El Guella.

    Cet ancien employé d’une des filiales marocaines du groupe français Assu 2000 qui réside au Maroc sera soumis à « un contrôle judiciaire, doublé de confiscation de son passeport et d’interdiction de quitter le territoire », précise l’avocate.

    Cette nouvelle mise en examen porte à neuf le nombre de personnes -trois Français et six Marocains dont deux femmes- présumées impliquées dans cette affaire enclenchée à la suite de plaintes d’anciennes employées du groupe de courtage Assu 2000 (rebaptisé Vilavi) à Tanger.

    Six d’entre elles sont ainsi en état de détention provisoire et trois autres laissées en liberté.

    Elles sont accusées de « traite humaine », « harcèlement sexuel », « attentat à la pudeur » et « violences verbales et morales ».

    Des faits présumés entre 2018 et avril 2022

    Tous ont été auditionnés ce mercredi par le juge d’instruction qui a fixé une nouvelle audition au 6 octobre, selon Me El Guella.

    Les faits présumés se sont produits entre 2018 et avril 2022 dans des succursales marocaines du géant français du courtage à Tanger.

    Au total, sept plaintes ont été déposées contre Jacques Bouthier et des cadres de sa société.

    Plusieurs plaignantes ont déjà fait état de harcèlement sexuel systématique, de menaces et d’intimidations au sein d’Assu 2000 à Tanger, et ce dans un climat de précarité sociale.

    Des confessions rares au Maroc où les victimes d’abus sexuels restent souvent stigmatisées par la société.

    Âgé de 75 ans, l’homme d’affaires, une des grandes fortunes de France, a été mis en examen le 21 mai à Paris avec cinq autres personnes, notamment pour traite d’êtres humains et viols sur mineure.

    Il est aussi poursuivi pour association de malfaiteurs en vue de commettre le crime d’enlèvement et séquestration en bande organisée, ainsi que détention d’images pédopornographiques.


    Huffpost, 03/08/2022

    #Maroc #Jacques_Bouthier #Pédophilie #Pédocriminalité #Harcèlement