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  • France: 216.000 victimes de prêtres et de religieux pédophiles

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    Scandale récurent à l’Eglise catholique. A quel dessein? Pourquoi est-il tu après chaque élection présidentielle en France ? Depuis des décennies, le phénomène des abus sexuels perpétrés dans l’Eglise catholique est légion mais plus personne n’en parlait franchement, lors d’une campagne présidentielle jusque-là ou oser en lever les véritables zones d’ombre. Force est d’admettre qu’un rapport accablant parle, depuis un certains temps, de 3.000 prêtres accusés de pédocriminalité. L’Eglise a tout simplement fermé l’oeil sur cet abus à caractère sexuel alors que dans certains pays d’Europe, on chercherait à introduire le consentement dans le droit pénal sexuel, ce qui est d’ores et déjà qualifié de «grave dérive» à la morale de l’Eglise catholique.

    Et la France? Aujourd’hui, une commission d’enquête dénommée «Sauvé» veut sauver l’honneur de l’Eglise catholique. Elle plaide en faveur du départ de tous les évêques et prêtres. Le problème est que lors d’une campagne présidentielle, les candidats n’ont jamais défendu la cause de l’Eglise catholique, en cherchant à la débarrasser du phénomène des abus sexuels commis par des prêtes et des religieux. Ils focalisent souvent sur l’immigration, l’emploi, la fiscalité ou la cherté de la vie alors que l’Eglise catholique semble embourbée depuis des lustres par une multitude de problèmes. Pourquoi faire ressortir un «vieux dossier» puisqu’il ne risque pas d’être suivi d’actes ni utilisé comme thème de campagne de la classe politique dans le sillage de la future présidentielle de la France en 2022 ? Ainsi, le chaud débat sur les abus sexuels à l’Eglise catholique risque-t-il d’être faussé d’avance. «On passe totalement à côté», prédit un spécialiste.

    La France qui s’évertue d’être un exemple dans la pratique démocratique, la libre expression et la liberté de culte, ne donne pas forcément l’exemple de la «sainteté» de l’Eglise catholique. Elle n’en est pas moins épargnée par le fléau des exactions sexuelles commis par des prêtres et évêques au nom du libertinage et athéisme. On se souvient que le prêtre de Munich avait présenté sa démission au Pape François, au sujet des abus sexuels de l’Eglise. En France, c’est le même constat.

    Pour les spécialistes et les meneurs de la commission d’enquête, la démission collective des évêques de l’Eglise catholique est la solution honorable». Tout compte fait, l’église catholique fait face depuis la fin du XXème siècle à la révélation de nombreuses affaires d’abus sexuels sur mineurs commis par des prêtres, des religieux ou des laïcs en mission ecclésiale sur différents continents. Le haut clergé catholique a réagi tardivement à ces sujets largement médiatisés. Une nouvelle réplique dans la secousse provoquée par la publication du rapport «Sauvé».

    Le phénomène de pédocriminalité est si grandement et délibérément pointé des doigts que son ampleur a traversé les frontières de l’Eglise catholique. Trois personnalités dont le cofondateur de l’Association de victimes «La parole libérée», François Devaux, ont lancé un appel lundi 11 octobre à la “démission collective” des évêques, après la publication d’une enquête par la Commission «Sauvé» mardi 5 octobre qui révèle l’ampleur du phénomène de pédocriminalité dans l’?glise catholique. Cet appel intitulé “Face à la faillite, la démission des évêques est la seule issue honorable”, est également lancé par la théologienne Anne Soupa et la directrice de la rédaction de «Témoignage chrétien», Christine Pedotti.

    La Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’?glise (Ciase) a estimé à 216.000 le nombre de personnes victimes d’un prêtre ou d’un religieux en France depuis les années 1950, voire 330.000 si l’on ajoute les agresseurs laïcs en lien avec les institutions de l’église. “Bien plus que des défaillances, le rapport de la Ciase met en lumière une véritable faillite”, estiment Christine Pedotti, Anne Soupa et François Devaux.

    Selon eux, “n’importe quelle organisation, association, entreprise en tirerait les conséquences qui s’imposent: se défaire de ses dirigeants”. Actuellement, la France compte quelque 120 évêques. “Nous demandons, comme un signe d’espoir et de renouveau, la démission collective de l’ensemble des évêques en exercice”, lancent-ils, “le seul geste à la mesure de la catastrophe et de la perte de confiance dans laquelle nous sommes” et “la seule attitude qui peut permettre de restaurer la maison église”.

    Les auteurs de cet appel considèrent par ailleurs qu’une démission des évêques actuels permettrait de garantir l’indemnisation des victimes d’agressions sexuelles grâce à “cette solidarité et cette fraternité nouvelles”.

    Le Carrefour d’Algérie, 16/10/2021

  • Clergé français: Plus de 200000 enfants abusés depuis 1950

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    -L’enquête révèle que 216 000 enfants auraient été victimes d’abus.
    -L’Église catholique française a fait preuve d’une « cruelle indifférence », selon un rapport.
    -Dernier scandale d’abus sexuels à secouer l’Église catholique romaine
    -Un évêque de haut rang demande pardon et promet d’agir.

    PARIS, 5 octobre (Reuters) – Le clergé français a abusé sexuellement de plus de 200 000 enfants au cours des 70 dernières années, selon les conclusions d’une importante enquête publiée mardi, et ses auteurs ont accusé l’Eglise catholique d’avoir fermé les yeux pendant trop longtemps.

    L’Église a fait preuve d’une « indifférence profonde, totale et même cruelle pendant des années », se protégeant elle-même plutôt que les victimes de ce qui était un abus systémique, a déclaré Jean-Marc Sauve, chef de la commission qui a compilé le rapport.

    La plupart des victimes étaient des garçons, a-t-il ajouté, dont beaucoup avaient entre 10 et 13 ans.

    Non seulement l’Église n’a pas pris les mesures nécessaires pour prévenir les abus, mais elle a également omis de les signaler et a parfois sciemment mis les enfants en contact avec des prédateurs, a-t-il ajouté.

    Le chef de la conférence des évêques de France, Eric de Moulins-Beaufort, a déclaré que l’Église avait honte. Il a demandé pardon et a promis d’agir.

    Les révélations en France sont les dernières à ébranler l’Église catholique romaine, après une série de scandales d’abus sexuels dans le monde entier, impliquant souvent des enfants.

    La commission a été créée par les évêques catholiques de France à la fin de 2018 pour faire la lumière sur les abus et restaurer la confiance du public dans l’église à une époque où les congrégations diminuent. Elle a travaillé de manière indépendante de l’Église.

    M. Sauve a déclaré que le problème était toujours là. Il a ajouté que l’église avait jusqu’aux années 2000 fait preuve d’une totale indifférence à l’égard des victimes et qu’elle n’a commencé à réellement changer d’attitude qu’en 2015-2016.

    L’ÉGLISE EST INVITÉE À SE RÉFORMER

    L’enseignement de l’Église catholique sur des sujets tels que la sexualité, l’obéissance et le caractère sacré du sacerdoce a contribué à créer des angles morts qui ont permis aux abus sexuels commis par des membres du clergé de se produire, a déclaré M. Sauve, ajoutant que l’Église devait réformer la façon dont elle abordait ces questions pour rétablir la confiance avec la société.

    L’Église doit assumer la responsabilité de ce qui s’est passé, a déclaré la commission, et veiller à ce que les rapports d’abus soient transmis aux autorités judiciaires.

    Elle doit également fournir aux victimes une compensation financière adéquate, « qui, bien qu’elle ne soit pas suffisante (pour traiter le traumatisme causé par les abus sexuels), est néanmoins indispensable car elle complète le processus de reconnaissance. »

    Elle a ajouté une liste de recommandations comprenant la vérification systématique du casier judiciaire de toute personne chargée par l’Église d’être en contact régulier avec des enfants ou des personnes vulnérables, et la fourniture aux prêtres d’une formation adéquate.

    M. Sauve a déclaré que la commission elle-même avait identifié environ 2 700 victimes par le biais d’un appel à témoignages, et que des milliers d’autres avaient été retrouvées dans des archives.

    Mais une vaste étude menée par des groupes de recherche et de sondage a estimé qu’il y avait eu environ 216 000 victimes, et que ce nombre pourrait atteindre 330 000 si l’on tient compte des abus commis par des membres laïcs.

    Mme Sauve a déclaré que cette ampleur était sans précédent, la plupart des autres enquêtes sur les abus sexuels commis par l’Église catholique se concentrant sur les victimes identifiées individuellement.

    Il y a eu environ 2 900 à 3 200 pédophiles présumés dans l’Église française au cours des 70 dernières années, a-t-il ajouté.

    DISGRACE

    François Devaux, victime d’abus sexuels dans l’église et fondateur de l’association de victimes La Parole Libérée, a déclaré aux représentants de l’église lors de la présentation du rapport : « Vous êtes une honte pour notre humanité.

    « Dans cet enfer, il y a eu d’abominables crimes de masse (…) mais il y a eu encore pire, la trahison de la confiance, la trahison du moral, la trahison des enfants. »

    Il a accusé l’Église de lâcheté et a remercié la commission, affirmant que le rapport marquerait un tournant : « Vous apportez enfin aux victimes une reconnaissance institutionnelle de la responsabilité de l’Église. »

    Les conclusions françaises interviennent un an après que la Grande-Bretagne a déclaré que l’Église catholique avait reçu plus de 900 plaintes impliquant plus de 3 000 cas d’abus sexuels sur des enfants en Angleterre et au Pays de Galles entre 1970 et 2015, et qu’il y avait plus de 100 allégations signalées par an depuis 2016.

    En juin, le pape François a déclaré que la crise des abus sexuels de l’Église catholique était une « catastrophe » mondiale. Depuis son élection en 2013, il a pris une série de mesures visant à éradiquer les abus sexuels commis par des clercs sur des mineurs.

    Cette année, il a publié la révision la plus importante du droit de l’Église catholique en quatre décennies, insistant pour que les évêques prennent des mesures contre les clercs qui abusent des mineurs et des adultes vulnérables.

    Mais ses détracteurs l’accusent d’avoir réagi beaucoup trop lentement aux scandales d’abus sexuels, de ne pas avoir d’empathie pour les victimes et de croire aveuglément la parole de ses collègues du clergé.

    Les évêques français demandent pardon après la publication d’un rapport sur les abus sexuels commis dans les églises

    Un représentant des évêques catholiques français a demandé mardi aux victimes d’abus sexuels commis par des membres du clergé de lui pardonner, après la publication d’un rapport sur l’ampleur des abus commis dans l’Église française depuis des décennies.

    Monseigneur Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, a déclaré que lui et ses collègues évêques voulaient exprimer aux victimes leur honte face aux abus révélés dans le rapport.

    Reuters, 05/10/2021

  • Le lien troublant du Prince Andrew avec Jeffrey Epstein

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    Le lien troublant de la famille royale avec Jeffrey Epstein
    L’année dernière, le prince Andrew s’est retiré de ses fonctions royales en raison de son association avec le délinquant sexuel condamné.

    En 2019, les procureurs fédéraux ont inculpé Jeffrey Epstein d’un chef d’accusation de trafic sexuel d’un mineur et d’un chef d’accusation de complot pour commettre un trafic sexuel. Après avoir plaidé non coupable pour les crimes, Epstein s’est vu refuser la libération sous caution, et a été retrouvé mort plus tard dans sa cellule de prison à Manhattan. La cause de la mort a été classée comme un suicide.

    Mais même après sa mort, le cercle social très en vue d’Epstein a continué à faire la une des journaux. En particulier, les associés d’Epstein comprenaient non seulement des politiciens des deux partis, mais aussi des membres de la royauté. Le fils de la reine Elizabeth, le prince Andrew, aurait eu des liens étroits avec Epstein à un moment donné.

    Depuis l’arrestation d’Epstein, le duc d’York a publié plusieurs déclarations concernant leur amitié, et en novembre si 2019, il a enregistré une interview au palais de Buckingham sur leur relation avec la journaliste Emily Maitlis.

    À la suite d’énormes critiques publiques sur leur conversation, dans laquelle Andrew a déclaré qu’il ne regrettait pas son amitié avec Epstein, le fils de la reine s’est volontairement retiré de ses fonctions royales.

    « J’ai demandé à Sa Majesté si je pouvais me retirer de mes fonctions publiques dans un avenir proche, et elle m’a donné sa permission », a-t-il écrit dans une déclaration.

    Peu de détails sont connus sur leur amitié, et ces derniers mois, Andrew s’est effacé de l’œil du public, mais en août 2021, le royal a été accusé d’abus sexuels dans un nouveau procès intenté par Virginia Roberts Giuffre, victime présumée d’Epstein. Auparavant, Andrew a nié l’avoir rencontrée. Son porte-parole n’a pas encore commenté la nouvelle action en justice. A la lumière de cette nouvelle, voici ce que nous savons de la relation entre le Duc d’York et Epstein :

    Ils se sont rencontrés en 1999.

    Selon le Guardian, leur amitié a commencé lorsque le Prince Andrew a été présenté à Epstein par Ghislaine Maxwell, une mondaine britannique et la petite amie d’Epstein à l’époque.

    L’étendue de la relation d’Epstein avec Andrew ou d’autres membres de la famille royale est largement inconnue, bien que des photos inédites du duc d’York avec Epstein à Royal Ascot en 2000 aient récemment fait surface. La femme portant du vert qui se tient entre eux est Maxwell.

    Les deux hommes ont également été photographiés en train de marcher ensemble dans Central Park en 2010 (ci-dessus), plusieurs années après la sortie de prison d’Epstein. Deux ans plus tôt, Epstein avait plaidé coupable d’une accusation de sollicitation de prostitution impliquant un mineur, et avait été condamné à 18 mois de prison ; il en a purgé 13.

    Dans une déclaration publiée le 24 août, le prince Andrew a déclaré qu’il avait séjourné dans plusieurs propriétés d’Epstein, mais qu’il « ne le voyait pas souvent et probablement pas plus d’une ou deux fois par an ».

    Epstein a également eu une relation financière avec l’ex-femme d’Andrew, Fergie.

    En 2011, le Telegraph a rapporté qu’Epstein avait versé à l’ancien assistant personnel de Sarah Ferguson, Johnny O’Sullivan, 15 000 £ à la demande du duc d’York. Ce paiement aurait ensuite « permis une restructuration plus large des 5 millions de livres de dettes de Sarah ».

    La duchesse d’York a depuis présenté ses excuses pour son association avec Epstein. Elle a déclaré à la publication à l’époque :

    « Je regrette profondément, en mon nom personnel, que Jeffrey Epstein ait été impliqué de quelque manière que ce soit avec moi. Je déteste la pédophilie et tout abus sexuel sur des enfants et je sais que c’était une gigantesque erreur de jugement de ma part. Je suis tellement contrit que je ne peux rien dire. Dès que je le pourrai, je rembourserai l’argent et je n’aurai plus jamais rien à voir avec Jeffrey Epstein. Je ne peux pas affirmer plus fermement que je sais qu’une terrible, terrible erreur de jugement a été commise en ayant quoi que ce soit à voir avec Jeffrey Epstein. Ce qu’il a fait était mal et pour lequel il a été emprisonné à juste titre ».

    Fergie a également confirmé que son ex-mari Andrew a facilité le paiement.

    Buckingham Palace a publié plusieurs déclarations concernant l’association d’Andrew avec Epstein.

    Alors que certains associés d’Epstein, dont le président Bill Clinton, ont publié des déclarations prenant leurs distances avec Epstein immédiatement après la nouvelle de son arrestation, le prince Andrew est resté silencieux sur la question pendant plusieurs semaines.

    Mais en août 2019, Buckingham Palace a publié plusieurs déclarations concernant la relation du fils de la reine avec Epstein. Dans une déclaration du 24 août, le prince Andrew a admis que c’était « une erreur et une faute » de passer du temps avec Jeffrey Epstein en 2010, alors qu’il était déjà un délinquant sexuel condamné. Andrew a également déclaré qu’il n’avait « ni vu, ni été témoin, ni soupçonné d’un quelconque comportement du type de celui qui a ensuite conduit à l’arrestation et à la condamnation de [Epstein] ».

    « Son suicide a laissé de nombreuses questions sans réponse et je reconnais et compatis avec tous ceux qui ont été affectés et qui veulent une forme de clôture », écrit le duc d’York, avant de conclure par « Je déplore l’exploitation de tout être humain et ne tolérerais, ne participerais ou n’encouragerais aucun comportement de ce type. »

    Il a signé simplement ANDREW. C’est la troisième déclaration publiée par la famille royale ce mois-là au sujet de la relation du duc d’York avec Epstein.

    Le 18 août, une déclaration de Buckingham Palace dit que le Duc d’York est « consterné » par les crimes présumés d’Epstein.

    Il se lit en entier :

    « Le Duc d’York a été consterné par les récents rapports sur les crimes présumés de Jeffrey Epstein. Son Altesse Royale déplore l’exploitation de tout être humain et l’idée qu’il puisse tolérer, participer ou encourager un tel comportement est odieuse. »


    Cette déclaration a été publiée après qu’une vidéo de 2010 du Prince Andrew à l’intérieur de la maison d’Epstein à New York (probablement prise à peu près au même moment que la photo ci-dessus) a été publiée par le Daily Mail. Dans la vidéo, on peut voir le Duc d’York saluer une femme depuis la porte.

    La veille du jour où Epstein a été retrouvé mort par suicide, un certain nombre de documents juridiques relatifs à son affaire pénale ont été dévoilés, l’un d’entre eux comprenant des allégations concernant le Prince Andrew. Interrogé sur ces allégations par NBC News, Buckingham Palace a fait la déclaration suivante :

    « Ceci concerne une procédure aux Etats-Unis, à laquelle le Duc d’York n’est pas partie. Toute suggestion d’inconvenance avec des mineurs est catégoriquement fausse. »

    La même déclaration a été faite au Daily Mail lorsque le journaliste de la publication a demandé si le Prince Andrew allait commenter la mort d’Epstein.

    Le 27 août, l’une des victimes présumées d’Epstein, Virginia Roberts Giuffre, a tenu une conférence de presse. Interrogée sur le prince Andrew, elle a déclaré : « Il sait exactement ce qu’il a fait, et j’espère qu’il va tout avouer ».

    En septembre, Mme Giuffre s’est assise avec Savannah Guthrie de NBC News pour une interview télévisée dans laquelle elle a déclaré que le prince Andrew « était un agresseur ». Dans le segment, Guthrie rapporte que Giuffre dit que le prince Andrew a abusé sexuellement d’elle à trois reprises au total.

    Le prince Andrew a toujours nié toute accusation de comportement inapproprié à l’encontre de Giuffre et d’autres personnes, et Buckingham Palace a publié une déclaration supplémentaire à NBC concernant les allégations de Giuffre. Le palais de Buckingham a publié une déclaration supplémentaire à NBC concernant les allégations de Giuffre : « Il est catégoriquement démenti que le duc d’York ait eu une quelconque forme de contact ou de relation sexuelle avec Virginia Roberts. Toute affirmation contraire est fausse et sans fondement. »

    À la mi-novembre 2019, le prince Andrew s’est assis avec la journaliste Emily Maitlis, pour ce qu’elle a appelé une interview « sans retenue ».

    Au cours de leur conversation au palais de Buckingham, Maitlis et le prince Andrew ont discuté de son association avec Epstein et de la raison pour laquelle il a rendu visite au délinquant sexuel condamné à New York en 2010. Le duc d’York a notamment déclaré qu’il ne regrettait pas sa relation avec Epstein et, ce qui est peut-être plus significatif, il n’a pas explicitement exprimé sa sympathie pour les victimes d’Epstein. Il a également nié à plusieurs reprises les allégations de Giuffre à son encontre.

    Quelques jours seulement après la diffusion de l’interview, le prince Andrew a annoncé qu’il se retirait de ses fonctions publiques « dans un avenir prévisible » dans une déclaration.

    Lisez-la dans son intégralité ici :

    Il m’est apparu clairement ces derniers jours que les circonstances liées à mon ancienne association avec Jeffrey Epstein sont devenues une perturbation majeure pour le travail de ma famille et le travail précieux qui se déroule dans les nombreuses organisations et charités que je suis fier de soutenir. J’ai donc demandé à Sa Majesté si je pouvais me retirer de mes fonctions publiques dans un avenir prévisible, et elle m’a donné son accord. Je continue à regretter sans équivoque mon association malencontreuse avec Jeffrey Epstein. Son suicide a laissé de nombreuses questions sans réponse, en particulier pour ses victimes, et je compatis profondément avec toutes les personnes qui ont été affectées et qui souhaitent une forme de clôture. Je ne peux qu’espérer qu’avec le temps, ils seront en mesure de reconstruire leur vie. Bien sûr, je suis prêt à aider tout organisme d’application de la loi approprié dans ses enquêtes, si nécessaire.


    Début décembre 2019, Giuffre a répondu à l’interview d’Andrew par une émission de son cru.

    Elle s’est assise avec Panorama pour discuter à la fois d’Epstein et du prince Andrew, et a qualifié la réponse de la famille royale à ses allégations de « BS ».

    « Les gens de l’intérieur vont continuer à trouver ces excuses ridicules comme son bras était allongé, ou la photo a été trafiquée, ou il est venu à New York pour rompre avec Jeffrey Epstein », a-t-elle déclaré.

    « Je veux dire, allez. J’appelle ça des BS parce que c’est ce que c’est. Il sait ce qui s’est passé. Je sais ce qui s’est passé, et il n’y a qu’un seul d’entre nous qui dit la vérité, et je sais que c’est moi. »

    Elle a également demandé au peuple du Royaume-Uni de se tenir à ses côtés. « J’implore les habitants du Royaume-Uni de se tenir à mes côtés, de m’aider à mener ce combat, de ne pas accepter cela comme étant acceptable. Il ne s’agit pas d’une sordide histoire de sexe. C’est l’histoire d’un trafic d’êtres humains ».

    Buckingham Palace a publié deux déclarations en réponse à l’émission, la première concernant l’association du duc d’York avec Epstein. Elle est assez similaire aux déclarations précédentes publiées par la famille royale au sujet de leur amitié, et se lit comme suit :

    « Le duc d’York regrette sans équivoque son association malencontreuse avec Jeffrey Epstein. Le suicide d’Epstein a laissé de nombreuses questions sans réponse, en particulier pour ses victimes. Le Duc compatit profondément avec les personnes affectées qui souhaitent une certaine forme de fermeture. Il espère qu’avec le temps, elles seront en mesure de reconstruire leur vie. Le Duc est prêt à aider toute agence d’application de la loi appropriée dans ses enquêtes, si nécessaire. »


    La deuxième déclaration se concentre plus spécifiquement sur les allégations de Giuffre. Elle se lit comme suit :

    « Il est catégoriquement nié que le duc d’York ait eu toute forme de contact ou de relation sexuelle avec Virginia Roberts. Toute affirmation contraire est fausse et sans fondement. »

    Town & Country, 10/08/2021

  • Données sur les pédophiles des Témoins de Jéhovah

    Dans la base de données secrète sur les pédophiles des Témoins de Jéhovah

    Le documentaire de Vice TV « Crusaders » examine une base de données secrète contenant des milliers de délinquants sexuels de Témoins de Jéhovah, constituée par la Watch Tower Bible and Tract Society.

    NDLR : Pourquoi toutes les grandes organisations ecclésiastiques ont-elles un tel problème de pédophilie – et pourquoi se sont-elles systématiquement efforcées de le dissimuler ?

    Des années après la découverte de l’Église catholique, qui a systématiquement hébergé et protégé des abuseurs sexuels d’enfants tout en punissant les victimes qui demandaient justice pour leurs horribles épreuves, un nouveau long métrage documentaire de Vice TV s’attaque aux Témoins de Jéhovah.

    Le film d’Aaron Kaufman, Crusaders, sorti dans le cadre de la série de non-fiction « Vice Versa » de Vice TV, viscère la foi des Témoins de Jéhovah dans laquelle il a été élevé, offrant une plateforme publique aux anciens membres pour qu’ils s’expriment sur le fléau de la pédophilie au sein de l’église, et sur les anciens qui s’engagent à garder le secret.

    Diffusé en avant-première sur Vice TV le 28 juillet, Crusaders s’appuie sur l’article publié en 2019 par Douglas Quenqua dans Atlantic sur une base de données secrète contenant des milliers de délinquants pédosexuels Témoins de Jéhovah, constituée et dissimulée aux yeux des curieux par la Watch Tower Bible and Tract Society, l’organisation à but non lucratif qui dirige l’église. Cette liste accablante d’agresseurs a été créée le 14 mars 1997, lorsque – en réponse à des plaintes antérieures de dénonciateurs – un questionnaire a été envoyé aux 10 000 congrégations du pays pour demander aux membres s’ils soupçonnaient un collègue Témoin d’être un prédateur pédophile. L’église a reçu des informations sur de nombreux monstres en son sein, bien que le nombre exact de noms reste inconnu.

    L’identité de la plupart de ces personnes est également un mystère, mais pas de toutes. En effet, comme le révèle Crusaders, deux anciens Témoins de Jéhovah (qui, dans le film de Kaufman, se font appeler « Judas » et « Jézabel ») se sont introduits dans un siège local du Massachusetts et ont volé certains de ces dossiers compromettants. De plus, ils ont divulgué un document sur Reddit, puis en ont envoyé de nombreux autres à un ancien militant des Témoins de Jéhovah nommé Mark O’Donnell (qui opérait en ligne sous le pseudonyme de « John Redwood »). C’est ainsi qu’est né l’article de Quenqua, qui a fait la une des journaux nationaux et a braqué un projecteur national accusateur sur les Témoins de Jéhovah, qui n’ont pas apprécié d’être présentés comme une organisation qui, en principe, condamne les abuseurs d’enfants, mais qui, en pratique, s’assure de garder leurs crimes secrets, de peur que la foi ne soit considérée comme un refuge pour le pire du pire.

    Crusaders s’efforce de dénigrer les Témoins de Jéhovah, ce qui implique également d’examiner les systèmes de croyance et les mécanismes de contrôle utilisés par la religion pour manipuler et dominer ses adeptes. L’idée maîtresse des Témoins de Jéhovah est que l’Armageddon est imminent et que la seule façon d’être sauvé d’une mort terrible à la fin des temps est de se conformer à leurs principes, qui sont dispensés par le Watch Tower Governing Body – un conseil de direction composé d’anciens de sexe masculin qui font office de représentants de Dieu sur terre. En suivant la ligne qu’ils ont établie, les Témoins se verront accorder l’accès au Nouveau Système, un paradis post-apocalyptique où ils pourront commencer leur vraie vie, par opposition à leurs existences actuelles dans le Nouveau Système. Si vous suivez les règles, vous êtes en or ; si vous désobéissez – ou même si vous les remettez en question – vous risquez l’excommunication de vos amis, de votre famille et de la seule communauté que vous ayez jamais connue.

    À intervalles réguliers, le documentaire de Kaufman propose des fiches blanches à l’écran définissant les termes clés des Témoins de Jéhovah, tels que « disfellowshipped » (expulsion pour insubordination), « PIMO » (abréviation de « physical in, mentally out ») et « Two Witness Rule » (règle des deux témoins). (abréviation de « physical in, mentally out ») et la « règle des deux témoins », un décret scripturaire qui stipule qu’aucun témoin de Jéhovah ne peut être officiellement accusé d’avoir commis un péché sans deux témoignages corroborants. Cette dernière stipulation revêt une importance particulière, car elle réduit à néant les accusations d’agression sexuelle, qui se produisent très rarement en présence d’autres personnes. Crusaders met en lumière cette pratique monstrueuse à travers des vidéos officielles de Témoins de Jéhovah montrant des anciens prêchant cette doctrine comme quelque chose de sacré – leur fermeté autoritaire et arrogante sur cette question sentant l’auto-préservation transparente, voire la déviance pure et simple – ainsi qu’à travers les témoignages d’un certain nombre d’anciens Témoins de Jéhovah qui ont été molestés par leurs camarades croyants.

    Dans les histoires de Mark et Kimmy O’Donnell (cette dernière a été terrorisée pendant des années par sa mère, qui n’a subi aucune répercussion pour les délits qu’elle a signalés et qui est toujours en contact avec des enfants), Kameron Torres, Asher, Judas et d’autres ex-Témoins de Jéhovah, Crusaders fournit des récits déchirants de première main d’épreuves d’abus sexuels. Dans presque tous ces cas, la pression pour se conformer et garder le silence était exigée non seulement par les responsables de l’église, mais aussi par les parents, les grands-parents, les amis et les collègues, tous tellement convaincus de leur droiture qu’ils croyaient que le fait de couper les liens avec leurs proches était en fait un geste de miséricorde destiné à garantir leur salut éventuel. C’est le cas de Barbara Anderson, Témoin de Jéhovah pendant 43 ans jusqu’à ce qu’elle rompe avec l’organisation après avoir appris qu’elle avait l’habitude d’abriter des pédophiles – une décision qui lui a coûté sa relation avec son fils.

    Le réalisateur Kaufman complète avec assurance ses interviews déchirantes par des titres de journaux, des documents et de la littérature des Témoins de Jéhovah, ainsi que par des vidéos éclairantes d’anciens prêchant devant la caméra et enregistrés subrepticement par Kameron (au cours desquelles un gros bonnet déclare, à propos des sévices subis par Kameron et ses propres fils : « Vous apprenez juste à vivre avec et à mettre cela derrière vous. Essayez de ne pas en parler, essayez de ne pas y penser »). Si certaines de ses reconstitutions dramatiques peuvent être maladroites et guindées – qu’il s’agisse de séquences mises en scène de Judas et Jezebel pénétrant par effraction dans leur QG local pour voler des documents de base de données, ou de plans de remplissage de Mark O’Donnell tapant sur son ordinateur – son approche globale est directe et clairvoyante, expliquant les méthodes astucieuses employées par les Témoins de Jéhovah pour exercer et maintenir leur autorité sur leurs adeptes.

    Le principal portrait qui se dessine est celui d’une secte très structurée et extrêmement dangereuse. Il n’y a guère de différence entre les Témoins de Jéhovah et la Scientologie – ou, d’ailleurs, Heaven’s Gate. Cette secte, qui prêche la fin du monde et qui est la seule à posséder les connaissances nécessaires pour échapper à la mort et à la damnation, exigeait également de ses membres qu’ils se distancient des non-croyants, qu’ils fassent exactement ce que les dirigeants leur disaient et qu’ils fassent tout pour prouver leur loyauté. Dans le cas des Témoins de Jéhovah, le prix payé par beaucoup pour avoir adhéré à ce dogme religieux extrême a été des années d’abus sexuels, et des sentiments de honte et d’impuissance nés du fait de ne rien pouvoir y faire. À cet égard, Crusaders n’est pas seulement un exposé, c’est aussi un vibrant appel aux armes.

    Actu Intel, 28/07/2021

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  • Jack Lang: De Marrakech à Epstein

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    Décidement, l’ancien ministre socialiste et directeur de l’Insititut du Monde Arabe arrive toujours à s’en tirer d’affaire. Des rumeurs de partouze pédophile à Marrakech, signataire de la pétition de 1977 et grand ami de Woody Allen, Jack Lang n’est pas sorti de l’auberge. Les détails dans cet article de The Daily Beast

    Epstein a financé une fondation étrange liée à un célèbre politicien français, Jack Lang.

    Le Daily Beast a appris qu’Epstein a financé une organisation française dont les dirigeants ont des liens avec Jack Lang, qui a défendu des pédophiles il y a plusieurs décennies et qui est un ami de Woody Allen.

    Kate Briquelet, Erin Zaleski, William Bredderman

    Au printemps 2019, Jeffrey Epstein était persona non grata en Amérique. Le Miami Herald avait publié un exposé sur les abus du financier sur des mineures, le ministère de la Justice avait ouvert une enquête sur son accord de plaidoyer secret de 2008, et les procureurs fédéraux de Manhattan construisaient discrètement de nouvelles charges criminelles contre lui.

    C’est peut-être pour cette raison qu’Epstein s’est réfugié à Paris, où tout le monde ne fuyait pas le riche délinquant sexuel. Le politicien français Jack Lang, ancien ministre de la culture et ministre de l’éducation du pays, a déclaré au média Franceinfo basé à Paris que lui et Epstein ont assisté à une fête pour le 30e anniversaire de la pyramide du Louvre en mars 2019 – environ quatre mois avant que le FBI n’arrête Epstein. Lang aurait invité le trafiquant sexuel, qu’il a décrit comme « une personne charmante, courtoise et agréable. »

    Maintenant, le Daily Beast a appris qu’Epstein a financé une organisation française dont les dirigeants ont des liens avec Lang, qui, il y a des décennies, a approuvé une opinion dérangeante concernant le sexe avec des enfants de 13 ans et, comme Epstein, est ami avec le réalisateur en difficulté Woody Allen.

    Le nom du groupe, L’Association Pour La Promotion De La Politique Culturelle Nationale Menée Dans Les Années 80 Et 90 Du Xxème Siècle, se traduit par « Association pour la promotion de la politique culturelle nationale menée dans les années 80 et 90 du vingtième siècle ». La mission du groupe, énumérée dans les documents d’incorporation français, est aussi vague que son titre : promouvoir les principaux leaders et les réalisations de la politique culturelle de ces décennies.

    Pourtant, Lang est réputé pour son influence culturelle à cette époque. Un profil publié en 2016 dans Apollo notait : « La nomination de Jack Lang en 1981 est, avec le recul, la plus déterminante dans l’élaboration de la forme que prend aujourd’hui le ministère de la culture. Les années de Lang à la tête du ministère ont été mémorables, colorées et source de divisions. » Les politiques de Lang « ont également donné un véritable coup de fouet à la créativité et à sa libre expression », note le magazine. Un article du New York Times de 1985 a salué Lang comme une « superstar de la culture française » pour son attrait auprès des jeunes électeurs.

    Avant son arrestation en juillet 2019, l’association à but non lucratif Gratitude America Ltd. d’Epstein a versé des fonds à cet obscur projet parisien et à deux autres groupes internationaux : une clinique sexuelle à Rome et une compagnie de ballet lituanienne.

    L’organisation française, qui n’a pas de site Web ou de présence sur les médias sociaux, a été lancée en 2018 – la même année où elle a reçu 57 897 dollars de Gratitude America. Deux des anciens assistants de Lang sont des dirigeants de l’association, tandis qu’un employé actuel du bureau de Lang est un représentant du groupe.

    Jacques Renard, le trésorier du groupe, était directeur adjoint et chef de cabinet du ministère de la culture de Lang dans les années 1980 et au début des années 1990. Christophe Degruelle, président de l’association, est un conseiller municipal de Blois qui a été chef de cabinet de Lang au ministère de l’éducation de 2000 à 2002.

    En 1977, il a signé une lettre publiée dans Le Monde pour défendre trois hommes emprisonnés pour avoir abusé sexuellement d’enfants de 12 et 13 ans.

    Degruelle et Lang ont été photographiés ensemble pas plus tard qu’en 2018, et dans une interview de 2016, Degruelle a déclaré avoir passé les trois dernières années à conseiller Lang en tant que président de l’Institut du monde arabe. « J’ai deux passions dans la vie : la politique et la culture. J’ai la chance d’avoir un équilibre entre l’action publique locale et une activité avec Jack Lang qui répond à mes attentes », a déclaré Degruelle.

    Pendant ce temps, Fabrice Parsy est nommé comme agent du groupe dans un document signé par Renard, selon les dossiers. Parsy travaille actuellement dans le bureau de Lang.

    Sylvie Aubry, fleuriste et propriétaire de boutique, est la secrétaire de l’association, qui partage son adresse professionnelle dans le 14e arrondissement de Paris. On ne sait pas si elle est liée à Lang ou Epstein, ni comment elle est liée aux autres hommes.

    Aucun des responsables de l’association n’a répondu aux messages demandant un commentaire.

    Lang n’a pas répondu lorsqu’un journaliste du Beast lui a envoyé un courriel pour obtenir un commentaire ; à la place, Parsy a répondu en tant que membre du personnel du bureau de Lang, disant que Lang était occupé à planifier un événement pour l’Institut du monde arabe et n’était pas disponible.

    Parsy n’a pas répondu aux messages de suivi du Daily Beast.

    Epstein était un habitué des voyages à Paris. Lorsque le FBI lui a passé les menottes sur un tarmac du New Jersey l’année dernière, il revenait d’un voyage dans la capitale française.

    Les autorités françaises ont commencé à enquêter sur Epstein en août 2019, après qu’il se soit suicidé dans une prison fédérale américaine. L’enquête française « se concentrera sur les crimes potentiels contre des victimes françaises commis sur le territoire national ainsi qu’à l’étranger », avait alors déclaré le procureur de Paris Rémy Heitz, « et sur les auteurs qui sont des citoyens français. »

    Le petit livre noir d’Epstein contenait plusieurs numéros de téléphone français, notamment celui de l’architecte d’intérieur Alberto Pinto-, qui a décoré l’hôtel particulier d’Epstein à New York et a rencontré l’une des victimes d’Epstein à Paris, et celui de l’Hôtel de Crillon, où Aubry est le fleuriste officiel. Le rolodex contenait également une section intitulée « Massage – Paris ».

    La police a perquisitionné l’appartement d’Epstein, d’une valeur de 8,6 millions de dollars, avenue Foch, ainsi que les bureaux de l’agent de mannequins français Jean-Luc Brunel, que les avocats des victimes (et même son propre ancien comptable) ont accusé de procurer des filles à Epstein et qui a déjà été accusé de viol lui-même. En 1988, l’émission 60 Minutes a révélé que Brunel avait drogué des mannequins et qu’il avait violé une femme alors qu’elle était inconsciente. (Brunel a nié toutes ces allégations).

    Le parquet de Paris a déclaré au Daily Beast qu’il enquêtait également sur la complice présumée d’Epstein, Ghislaine Maxwell, dans le cadre de l’enquête sur les viols et abus présumés de mineurs en France. Maxwell est une citoyenne française, où elle est née et où sa famille possède des maisons. Elle possède également la nationalité britannique et américaine.

    Après la mort d’Epstein, l’attention des médias s’est portée sur Maxwell et ses allées et venues, et certains tabloïds ont émis l’hypothèse qu’elle se terrait à Paris.

    Maxwell est détenue dans un centre de détention fédéral à New York dans l’attente de son procès pour des accusations liées au réseau sexuel d’Epstein. La mondaine britannique a longtemps nié toute implication dans les crimes sexuels d’Epstein et s’est opposée aux poursuites des victimes qui l’accusaient d’abus.

    Virginia Roberts Giuffre, une survivante du réseau de traite d’Epstein, a affirmé qu’Epstein et Maxwell l’ont emmenée à Paris et l’ont forcée à avoir des relations sexuelles avec eux et d’autres personnes, y compris le propriétaire non identifié d’une grande chaîne d’hôtels.

    Pour sa part, M. Lang a affirmé qu’il ne savait rien de l’histoire peu glorieuse d’Epstein.

    Il a déclaré à Franceinfo qu’il avait rencontré Epstein il y a quelques années, lorsque la princesse Camilla de Bourbon-Two Sicilies, la duchesse de Castro, aurait fêté le réalisateur Woody Allen – également un ami de longue date d’Epstein – dans sa maison à Paris.

    M. Lang, 81 ans, a défendu M. Allen à la suite des accusations d’abus sur sa fille, Dylan Farrow, lorsqu’elle avait 7 ans. Le jour où Farrow a fondu en larmes lors d’une interview de janvier 2018 avec CBS This Morning, Lang a tweeté pour soutenir Allen, écrivant « #WoodyAllenforever » et (la faute de frappe, la sienne) « Il t’aime ».

    « Pourquoi, dans cette étrange époque, devrions-nous jeter le mépris sur Woody ? Cela aboutit à la pire des choses : une censure économique, un interdit professionnel sur un grand maître du cinéma mondial », a déclaré Lang à Franceinfo, interrogé sur ces tweets. Il a ajouté : « Je ne m’érige pas en juge ou en Cour suprême des mœurs, mais à cette époque, aux États-Unis, il y a eu une sorte de chasse aux sorcières dans la presse, dans certains médias. »

    Lang n’est pas étranger à la défense des pédophiles accusés. En 1977, il a signé une lettre publiée dans Le Monde pour défendre trois hommes emprisonnés pour avoir abusé sexuellement d’enfants de 12 et 13 ans. (Selon certains rapports, les victimes avaient 13 et 14 ans). « Trois ans de prison pour des câlins et des baisers, c’est suffisant », peut-on lire dans la lettre du scribe français Gabriel Matzneff, connu pour avoir écrit sur son penchant pour les relations sexuelles avec des enfants. Parmi les autres signataires figurent les intellectuels français Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir. Les médias ont récemment appelé Matzneff « le Jeffrey Epstein de Paris », après la publication des mémoires de Vanessa Springora, Consentement, qui affirme que Matzneff a commencé à la violer lorsqu’elle avait 14 ans. La police française a demandé à d’autres témoins et victimes des abus de Matzneff de se manifester.

    A propos d’Epstein, Lang a déclaré à Franceinfo : « Je ne suis allée qu’une seule fois chez lui, avenue Foch, pour un déjeuner. Il est vrai qu’il était souvent accompagné de plusieurs jolies femmes, mais qui n’étaient manifestement pas mineures. » Il se dit très surpris d’apprendre les accusations portées contre Epstein.

    Je ne m’érige pas en juge ou en Cour suprême des mœurs, mais à cette époque, aux États-Unis, il y a eu une sorte de chasse aux sorcières dans la presse, dans certains médias.

    Jack Lang, défendant Woody Allen

    Interrogé sur Maxwell, Lang a affirmé qu’il ne se souvenait pas de l’avoir rencontrée mais qu’il connaissait son père, le défunt magnat de l’édition Robert Maxwell. « Robert Maxwell est quelqu’un que tout le monde a rencontré dans les années 1985-1986, pendant le maelström autour de la privatisation de TF1 », a déclaré Jack Lang, en référence à la chaîne de télévision nationale française.

    L’homme politique n’était pas le seul visiteur de marque du pied-à-terre d’Epstein.

    Le magnat du cinéma en disgrâce Harvey Weinstein a séjourné chez Epstein à Paris et aurait tenté d’agresser sexuellement l’une des femmes du financier lors d’un massage non sexuel.

    Pendant ce temps, le majordome français d’Epstein a affirmé que Steve Bannon, l’ancien stratège en chef du président Trump, a fait appel à Epstein à l’automne 2018. (Bannon a également été repéré entrant dans le manoir d’Epstein à Manhattan pour ce que Page Six a décrit comme une « réunion secrète »). L’employé a dit à Franceinfo que le prince Andrew, le magnat de Microsoft Bill Gates et sa femme Melinda, et l’ancien Premier ministre israélien Ehud Barak ont également rendu visite à Epstein à Paris.

    Plusieurs survivantes du trafic d’Epstein disent qu’il a abusé d’elles à Paris.

    Juliette Bryant avait 20 ans et était une aspirante mannequin quand Epstein l’a attirée d’Afrique du Sud en 2002 en lui promettant des emplois de mannequin à New York. Dans un procès, Mme Bryant affirme qu’Epstein l’a exploitée pendant des années, qu’il l’a violée à plusieurs reprises dans son complexe des Caraïbes et qu’il a abusé d’elle dans ses résidences à travers le monde, y compris à Paris.

    Juliette Bryant a été « forcée de se rendre au domicile d’Epstein à Paris, où elle a été hébergée par Ghislaine Maxwell, l’un des principaux recruteurs de jeunes femmes d’Epstein, et où [l’assistante et co-conspiratrice d’Epstein] Sarah Kellen l’a forcée à se faire photographier nue pour Epstein », peut-on lire dans sa plainte. « Au cours de ce voyage, Juliette a été témoin du fait que des jeunes femelles étaient sur appel pour donner du plaisir sexuel à Epstein ».

    Une plainte déposée par Teala Davies indique qu’elle avait 17 ans lorsque le financier s’est « glissé dans la chambre de Teala » à Paris et l’a violée en 2003. Une autre plainte déposée par une femme dénommée Mary Doe affirme que le trafiquant l’a invitée « à séjourner chez lui à Paris et s’est arrangé pour qu’elle assiste à un concert en compagnie d’un top model mondialement connu ».

    Anouska De Georgiou, mannequin et actrice britannique, a déclaré à la NBC qu’Epstein a abusé d’elle à ses domiciles de Paris, New York et des îles Vierges américaines. Et dans chaque endroit, il y avait ce microcosme d’acceptation, de gens qui disaient « oui », qui agissaient comme si c’était normal », a déclaré Mme De Georgiou.

    Giuffre, qui a été victime de la traite des êtres humains par Epstein de 1999 à 2002, a déclaré que lui et Maxwell l’ont abusée sexuellement en France à plusieurs reprises.

    Dans une déposition de 2016, Giuffre a déclaré avoir eu des contacts sexuels avec Maxwell, Epstein et une troisième personne (dont le nom a été caviardé) dans un hôtel donnant sur les Champs-Élysées. Par la suite, Maxwell se serait rendu en ville pour recruter une fille pour Epstein.

    Maxwell « s’est approché de cette fille française pour me montrer combien il était facile pour elle de se procurer des filles », a témoigné Giuffre. « Je n’étais pas très doué pour ça. Et, vous savez… une partie de ma formation consistait à amener d’autres filles. Alors elle s’est approchée d’elle. En cinq minutes, elle avait son numéro et cette fille est venue plus tard cette nuit-là à l’hôtel et a servi Jeffrey. »

    « Je n’ai pas vu Ghislaine avec elle », a ajouté Giuffre. « Je sais juste qu’elle m’a raconté ce qui s’est passé et que Jeffrey m’a raconté ce qui s’est passé. »

    Giuffre a déclaré qu’elle avait également été contrainte d’avoir des relations sexuelles avec Maxwell, Epstein et une troisième personne dans une résidence du sud de la France avant une fête d’anniversaire.

    Plus tard dans la déposition, Giuffre a déclaré que Maxwell l’avait envoyée chez le propriétaire d’une grande chaîne d’hôtels à l’époque de la fête d’anniversaire du top model Naomi Campbell. « Ghislaine m’a demandé d’aller lui faire un massage érotique », a déclaré Giuffre.

    Les relevés de vol du jet privé d’Epstein indiquent qu’il s’est souvent rendu à Paris ces dernières années, y compris juste avant son arrestation. Le 19 mars 2019, son avion a voyagé de New York à Paris, et de là, a fait des escapades à Nice et à Vienne, en Autriche, révèlent les carnets de vol publiés par Business Insider.

    Le 2 avril 2019, l’avion d’Epstein s’est rendu de Paris à New York, avant de revenir à Paris le 19 avril. De là, Epstein s’est rendu à Rabat, au Maroc, pendant une journée le 25 avril. Il s’est envolé pour New York trois jours plus tard. Son dernier voyage à Paris a eu lieu le 14 juin.

    La « petite amie » d’Epstein, Karyna Shuliak, était à Paris avec lui avant son retour le 6 juillet et son arrestation à l’aéroport de Teterboro, selon le New York Daily News. Shuliak, 31 ans, aurait été la dernière personne à parler à Epstein dans un appel téléphonique enregistré depuis la prison.

    Les voyages à l’étranger ont été mentionnés dans un procès que le procureur général des îles Vierges américaines a intenté contre la succession d’Epstein, d’une valeur de 634 millions de dollars.

    « La surveillance d’un délinquant sexuel disposant de ses propres îles privées et des ressources nécessaires pour faire entrer et sortir les victimes dans des avions et des hélicoptères privés a présenté des défis uniques et a permis à l’entreprise Epstein de limiter l’examen par le gouvernement des îles Vierges », indique la plainte.

    Epstein, un délinquant sexuel enregistré dans le territoire des Caraïbes, « a trompé le gouvernement concernant ses plans de voyage » avant de s’envoler pour Paris.

    « Le 19 mars 2019, les îles Vierges ont été informées qu’Epstein se rendrait en France pour 10 jours […]. Son formulaire de notification ne divulguait pas de voyage dans d’autres pays », indique la poursuite. « Il a ensuite été découvert par les autorités chargées de l’application de la loi qu’Epstein s’était également rendu à Vienne et à Monaco au cours de ce voyage. »

    Le U.S. Marshals Service enquêtait sur le voyage non déclaré d’Epstein en Europe quelques semaines avant son suicide et a demandé l’aide des autorités en France, à Monaco, en Autriche et au Maroc, selon les documents obtenus par Muckrock.

    Selon les documents expurgés, un contrôleur aérien des îles Vierges américaines a affirmé avoir vu Epstein débarquer de son avion avec des jeunes filles à plusieurs reprises entre juin 2018 et novembre 2018. Le contrôleur a déclaré avoir vu des filles qui semblaient avoir 11 ou 12 ans avec Epstein, et dans un autre cas, une fille qui semblait avoir 16 à 18 ans.

    Mais deux jours après la mort d’Epstein, le service des maréchaux américains a fermé l’enquête et annulé les demandes d’assistance de la France et des autres pays.

    The Daily Beast, 06 oct 2020

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