Étiquette : pédophilie

  • Un livre rompt le silence en France sur les abus sexuels sur enfants au sein de la famille

    Source : ara.cat, 21 fév 2021

    Camille Kouchner a dénoncé la culture d’impunité des générations post-68
    Cristina Mas

    BARCELONE L’élite intellectuelle française née en mai 1968 a proclamé une liberté sexuelle derrière laquelle la maltraitance des enfants était également cachée dans la famille. C’était un secret du domaine public jusqu’à ce que Camille Kouchner, fille de l’ancien ministre et fondateur de Médecins Sans Frontières, dénonce dans un livre comment son frère jumeau a souffert alors qu’il n’avait que 14 ans abusé sexuellement par son beau-père, Olivier Duhamel, un constitutionnaliste et membre du comité d’experts de la prestigieuse université Sciences Po. La publication de La familia grande a généré un véritable tremblement de terre et avec le hashtag # MeTooIncesteplus de 80 000 victimes ont enfin pu expliquer les abus qu’elles ont subis dans leur enfance. La tempête a eu un effet domino de démissions de hauts fonctionnaires du monde des lettres qui ont dû chanter le mea culpa , pour leur implication ou leur complicité de silence.

    Duhamel a dû démissionner, comme le philosophe Alain Finkielkraut, qui a aplani les accusations en arguant que la victime était déjà adolescente. L’ancienne ministre de la Justice Élisabeth Guigou, amie de Duhamel, a également dû quitter son poste de présidente du Comité contre la pédérastie. A l’image du préfet de la région parisienne, Marc Guillaume, et du directeur de Sciences Po, Frédéric Mion. Même Emmanuel Macron a dû sortir de la polémique pour promettre des changements législatifs.

    Les milliers de tweets de survivants d’abus et la descente aux enfers des premières épées de l’intelligentsia aident-ils les victimes? Les associations disent oui. Laurent Boyet, ancien inspecteur de police et lui-même victime de maltraitance lorsqu’il était enfant par son frère, préside désormais l’association Les Papallones , qui vient en aide aux enfants maltraités. «Le livre de Camille Kouchner a été un tournant, une réelle prise de conscience dans la sphère politique et sociale. Une vague a été déclenchée pour exiger que les choses changent », a déclaré Boyet lors d’une conversation téléphonique. « Ce problème touche la société dans son ensemble: riches et pauvres, nord ou sud, catholiques ou pas … Un Français sur dix a été maltraité dans son enfance », a-t-il déclaré.

    Culture d’impunité

    Les intellectuels post-68, avec leur autorité morale, avaient des relations normalisées entre adultes et enfants: Bernard Kouchner lui-même – dont l’auteur dénonce que sa mère, l’écrivaine féministe Évelyne Pisier, s’était séparée parce qu’il ne s’occupait pas de ses enfants – elle avait signé une pétition en 1977 pour abaisser l’âge du consentement sexuel à 13 ans.

    «Il était temps – explique la psychiatre Muriel Salmona, qui a également subi des sévices dans son enfance et préside désormais l’association Traumatic Memory and Victimology – que la propagande pédo-criminelle cesse d’avoir tout en tête, et que cela mette fin à l’impunité des pédophiles et à un système qui rend impossible ou illégitime la plainte qui blâme les victimes, les dévalorise, les isole et les conduit à la honte, les privant de protection, de justice et de réparation: les 83% n’ont jamais reçu d’aide », souligne-t-il.

    Les associations de victimes se réjouissent que le livre ait contribué à dénoncer une sorte de loi du silence, qui aide ceux qui ont été maltraités à «se libérer». Le témoignage de Camille Kouchner, qui est juriste, est aussi un exemple de cette omerta : l’auteur avoue qu’elle n’a osé écrire le livre jusqu’à la mort de sa mère, qu’elle avait réagi aux abus en blâmant son fils, qui alors il avait 14 ans, après avoir séduit Duhamel, son deuxième partenaire après s’être séparé de Bernard Kouchner.

    Le scandale entourant la publication du livre a également servi à positionner ouvertement les médias du côté des victimes. Les accusés ont dû quitter leurs espaces lors de rassemblements sociaux. «Cela aide les victimes à identifier ce qui leur est arrivé, à ressentir moins de culpabilité et moins de honte et à connaître leurs droits, ainsi qu’à expliquer les symptômes dont elles souffrent du fait de la violence qu’elles ont subie, et aussi à demander de l’aide. , dit le psychiatre. Boyet a également constaté que les boîtes aux lettres qu’ils installent dans les écoles et les centres sportifs pour que les victimes puissent les dénoncer sont plus pleines. Et un conseil qui se répète: parler est la première étape pour guérir vos blessures.

    Tags : Pédophilie, pédocriminalité, #Metoo #MettoInceste, abus, viol, inceste, Camille Kouchner, Olivier Duhamel,

  • Pédophilie et inceste : comment le passé rattrape ceux qui ont défendu l’indéfendable

    « Les déflagrations touchant Olivier Duhamel ou Gabriel Matzneff ont libéré la parole et remis en cause une certaine époque. Celle où les abus sexuels perpétrés contre des enfants étaient théorisés par une minorité d’intellectuels comme une manière de vivre libre.

    Elle est la seule des trois à parler face caméra. Sur le plateau des « Dossiers de l’écran », ce mardi 2 septembre 1986, l’émotion est particulière. Les télé­spectateurs d’Antenne 2 viennent de regarder en masse un téléfilm, « Amelia ». Plus que ses qualités cinématographiques, c’est sans doute son thème qui les a attirés si nombreux : un inceste et la façon dont il perturbe sa jeune victime.

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    Etiquettes : France, pédophilie, Olivier Duhamel, Gabriel Matzneff,

  • Pédophilie et inceste : comment le passé rattrape ceux qui ont défendu l’indéfendable

     

    LE PARISIEN WEEK-END. Les déflagrations touchant Olivier Duhamel ou Gabriel Matzneff ont libéré la parole et remis en cause une certaine époque. Celle où les abus sexuels perpétrés contre des enfants étaient théorisés par une minorité d’intellectuels comme une manière de vivre libre.

     Jusqu’en 1990, l’écrivain Gabriel Matzneff a été régulièrement reçu par Bernard Pivot dans l’émission «Apostrophes».

    Jusqu’en 1990, l’écrivain Gabriel Matzneff a été régulièrement reçu par Bernard Pivot dans l’émission «Apostrophes». Sygma/Corbis/Getty/Sophie Bassouls

    Par Hubert Prolongeau 

    Le 5 février 2021 à 06h37, modifié le 5 février 2021 à 12h37

    Elle est la seule des trois à parler face caméra. Sur le plateau des « Dossiers de l’écran », ce mardi 2 septembre 1986, l’émotion est particulière. Les télé­spectateurs d’Antenne 2 viennent de regarder en masse un téléfilm, « Amelia » (37 % d’audience, soit trois fois plus que l’imparable western de la 3e chaîne). Plus que ses qualités cinématographiques, c’est sans doute son thème qui les a attirés si nombreux : un inceste et la façon dont il perturbe sa jeune victime.

    Le plateau réunit des psychiatres (parmi eux, Tobie Nathan, tout jeune), des médecins (dont Gilbert Tordjman, qui, terrible ironie du sort, sera, vingt ans plus tard, accusé d’abus sexuels sur ses patientes), une avocate et un juge. Mais la grande nouveauté, c’est la présence de trois victimes. Mesdames X et Y parlent de dos. Eva Thomas, 44 ans, violée par son père à l’âge de 15 ans, refuse cette précaution. Elle a d’ailleurs fondé l’association SOS Inceste un an auparavant, en 1985.

    Elégante, les cheveux gris, vêtue d’un vert apaisant, posant des mots volontairement neutres, sauf celui de « monstre » qui, à un moment, lui échappe, elle raconte l’ébahissement, le refuge dans le silence et l’anorexie. Jamais encore de telles paroles n’ont été prononcées à la télévision. « J’ai choisi de témoigner à visage découvert parce que j’aimerais sortir de la honte », affirme-t-elle. Trente-cinq ans après, Eva Thomas ne se souvient pas d’avoir eu peur pendant ces quelques minutes. « J’étais très déterminée. J’avais prévenu ma famille. Je voulais que ça bouge, alors je me suis jetée dans le vide. »

    Un témoignage qui fait basculer l’opinion

    Le standard téléphonique explose. D’innombrables témoignages de sympathie d’un public bouleversé, mais aussi des protestations de pères revendiquant un « inceste heureux », citant même le leur en exemple. « Cette émission m’a entraînée dans un tourbillon de débats publics. Le thème en était souvent « Inceste : fantasme ou réalité ? » » Depuis, Eva Thomas a écrit deux livres. Son père lui a demandé pardon dans une lettre. Elle l’a revu, a pu renouer un lien. « Quand tout est dit socialement, c’est plus facile de se retrouver. Mais cela n’a été possible que parce qu’il a avoué. »

    Pour Anne-Claude Ambroise-Rendu, autrice d’une éclairante « Histoire de la pédophilie, XIXe-XXIe siècles », parue chez Fayard en 2014, cette émission est l’un des moments qui ont fait basculer l’opinion. « A partir du témoignage d’Eva Thomas, les médias ont donné la parole aux victimes. D’objet de désir, l’enfant abusé est devenu victime de crimes odieux. » Trois ans plus tard, en 1989, un autre témoignage à visage découvert a un impact énorme.

    Le 27 mars, une jeune femme, Claudine Joncour, enfonce le clou en affirmant avoir été violée par son père à partir de ses neuf ans et pendant les quatre années suivantes. Lors de l’émission « Médiations », sur TF1, devant le journaliste François de Closets, elle décrit la terreur, le jeu des évitements pour ne pas être seule avec son père, le chantage auquel il la soumet (« Si tu le dis à ta mère, elle va se suicider »). Après la diffusion, le père porte plainte pour « diffamation ». Les faits étant prescrits, il obtient gain de cause.

    En juillet 1989, le tribunal de grande instance de Saint-Brieuc condamne Claudine Joncour et François de Closets. Peine minimale, certes (amendes réduites et un franc symbolique pour Claudine Joncour), mais peine tout de même. François de Closets se souvient : « C’est l’une des deux émissions vraiment importantes que j’ai faites. Pendant l’enregistrement, j’étais au bord des larmes. J’avais rencontré Pierre Arpaillange, ministre de la Justice, qui avait refusé de toucher à la prescription. » Quelques mois plus tard, la Convention internationale des droits de l’enfant, la première à reconnaître les mineurs comme des êtres à part entière, est adoptée à l’unanimité par l’Assemblée générale des Nations unies.

    Les propos de Daniel Cohn-Bendit

    La télévision est-elle le baromètre de nos évolutions ? Quatre ans avant le témoignage de Claudine, un épisode de l’émission « Apostrophes » à l’optique diamétralement opposée avait été diffusé. On y voyait un Daniel Cohn-Bendit grassouillet, avachi dans son fauteuil comme un gosse mal élevé, son regard insolent jubilant du bonheur de choquer le bourgeois, affirmer face à la mine de séminariste effarouché de Paul Guth, écrivain conservateur alors à succès : « Vous savez que la sexualité d’un gosse, c’est absolument fantastique ! […] Moi, j’ai travaillé avec des gosses qui avaient entre 4 et 6 ans. Ben, vous savez, quand une petite fille de 5 ans, 5 ans et demi, commence à vous déshabiller, c’est fantastique, parce que c’est un jeu érotico-maniaque. »

    Depuis, Cohn-Bendit traîne, comme un boulet, tant ces déclarations que les extraits d’un vieux livre publié en 1975, « Le Grand Bazar », dans lequel il évoquait son expérience d’éducateur au jardin autogéré de Francfort, en Allemagne, en ces termes : « Il m’était arrivé plusieurs fois que certains gosses ouvrent ma braguette et commencent à me chatouiller. Je réagissais de manière différente selon les circonstances, mais leur désir me posait un problème. Je leur demandais : pourquoi ne jouez-vous pas ensemble, pourquoi m’avez-vous choisi, moi, et pas d’autres gosses ? Mais s’ils insistaient, je les caressais quand même. » François Bayrou, en 2009, lui jette ces phrases au visage, un YouTubeur le poursuit dans le métro en l’accusant et met en ligne la vidéo de sa fuite.

    Complicité collective

    Le passé en rattrape d’autres. Le 18 janvier 2021, sur Europe 1, Jack Lang, dont le nom (sans que jamais rien n’ait été prouvé) ressort régulièrement quand on associe pédophiles et politiciens, a reconnu que signer une tribune comme il l’avait fait en 1977 pour demander la décriminalisation des rapports sexuels avec des enfants était une « connerie inacceptable ». Mais, a-t-il ajouté : « On était très nombreux, à l’époque, à signer ça. C’était une série d’intellectuels, c’était l’après-68. Et nous étions portés par une sorte de vision libertaire fautive. »

    Bernard Pivot, lui aussi, met en avant « une autre époque » pour expliquer sa complaisance face aux propos de l’écrivain Gabriel Matzneff, qui se vantait à « Apostrophes » de ses amours avec des adolescent(e) s, ne suscitant que sourires complices, à l’exception de l’écrivaine et journaliste canadienne Denise Bombardier, à l’époque traitée de « mal baisée », aujourd’hui célébrée pour son courage.

    « Il m’aurait fallu beaucoup de lucidité […] pour me soustraire aux dérives d’une liberté dont s’accommodaient tout autant mes confrères de la presse écrite et de la radio », écrivait Pivot au « JDD » pour s’excuser, trente ans après les faits. Notons tout de même que cette « époque » aura été particulièrement longue pour le journaliste, qui a invité Matzneff pour la première fois en 1973, et à plusieurs reprises jusqu’en 1990, année de la fameuse émission avec Denise Bombardier.

    Quelle était-elle, cette époque où certains intellectuels tentaient de faire de la pédophilie un mode de vie toléré ? Des années 1920 aux années 1950, un écrivain comme André Gide défendait, dans son œuvre et dans sa vie, une relation de maître à élève entre un adulte et un enfant, une « pédérastie éducative » qui incluait l’acte sexuel dans un contexte d’échanges « formateurs ». Cette attitude n’entraîna jamais de plainte judiciaire de la part des familles concernées. « Gide était convaincu que cette pédérastie serait reconnue et acceptée, raconte Frank Lestringant, auteur d’une monumentale biographie (André Gide l’inquiéteur, Flammarion, 2011). Au moment de sa mort, il a été beaucoup plus attaqué sur ses positions politiques que sur la pédérastie. »

    Henry de Montherlant et Roger Peyrefitte (l’auteur des « Amitiés particulières ») furent tous les deux arrêtés, l’un en 1938 à une kermesse à Berlin, l’autre en 1940 aux jardins du Luxembourg, pour « détournements de mineurs », sans que cela jette la moindre ombre sur leurs carrières littéraires. Michel Tournier, mort en 2016, obtint en 1970 le prix Goncourt avec un roman, « Le Roi des aulnes », dont beaucoup estiment que, derrière la métaphore de l’ogre, le contenu est explicitement pédophile. Tous ces textes (sauf ceux de Peyrefitte) sont encore disponibles dans la très prestigieuse Bibliothèque de la Pléiade.

    Un éphémère «Front de libération des pédophiles»

    Les années 1970 s’épanouirent sur ce terreau. Le journal « Libération » ouvrit jusqu’au début des années 1980 ses colonnes à quelques écrits extrêmement complaisants. Le journaliste Sorj Chalandon répondit en 2017 à un lecteur pour expliquer (et non justifier) ces errances. « L’ordre moral. Voilà l’ennemi. Et « Libération » de cette époque n’est rien d’autre que l’écho particulier du vertige commun. Nous sommes à la fin des années 1970. Les traces du mai des barricades traînent sur les murs et dans les têtes. […] L’interdiction, n’importe laquelle, est ressentie comme appartenant au vieux monde, à celui des aigris, des oppresseurs, des milices patronales, des policiers matraqueurs, des corrompus […]. »

    Parmi ces libertés à défendre, celle d’une sexualité trop longtemps réprimée : amour libre, droit au divorce, explosion du cinéma porno, libertinage et éducation « sensuelle » des enfants sont jetés dans le même sac libertaire.

    En janvier 1977, circule une pétition en faveur de trois hommes jugés devant la cour d’assises de Versailles pour « attentats à la pudeur sans violence sur mineurs de moins de 15 ans ». Elle demande l’arrêt des poursuites, affirme le « consentement » des enfants et porte les signatures de Louis Aragon, Bernard Kouchner, André Glucksmann, Jack Lang, Roland Barthes, Patrice Chéreau ou Philippe Sollers. Au même moment, une lettre ouverte adressée à la commission de révision du Code pénal pour aller dans le sens « d’une reconnaissance du droit de l’enfant et de l’adolescent à entretenir des relations avec les personnes de son choix » porte, elle, les paraphes de personnalités comme Jean-Paul Sartre, Michel Foucault, Simone de Beauvoir, Alain Robbe-Grillet, Françoise Dolto ou Jacques Derrida.

    Dans les années 1970, les photos de David Hamilton, flous artistiques sur des corps alanguis de jeunes filles nubiles, ornent la plupart des chambres d’ados, et celles d’Irina Ionesco prenant comme modèle érotique sa fille de 4 ans sont publiées partout. Un très éphémère « Front de libération des pédophiles » est même créé, tandis que l’écrivain Guy Hocquenghem et le philosophe René Schérer, frère d’Eric Rohmer, plaident pour la liberté sexuelle de l’enfant dans plusieurs revues.

    Le sida, «l’affaire» Dutroux et les psychiatres

    Deux écrivains incarnent alors cette tendance : Gabriel Matzneff et Tony Duvert. Le premier, notamment chroniqueur au « Monde » ou au « Point », est très introduit dans les milieux littéraires, et salué autant par Philippe Sollers que par Jean Dutourd ou Jean d’Ormesson, peu connus pour être des promoteurs frénétiques de la libération des mœurs. Un prix Renaudot à peine critiqué lui sera encore attribué en 2013 par un jury dont est membre Christian Giudicelli, un éditeur qui écumait avec lui les bordels pédophiles philippins. Il faudra, pour fissurer cette aura, le choc provoqué par la parution, fin 2019, du « Consentement » (Grasset), le livre d’une de ses « petites amoureuses », Vanessa Springora.

    Le cas de Tony Duvert, que l’écrivain et ancien président de l’Académie Goncourt, François Nourissier, célébrait avec admiration comme un « voyou littéraire », est un peu plus compliqué. Théoricien et prosélyte de la pédophilie, il revendique très clairement le droit pour les enfants à disposer de leur corps comme ils l’entendent et fait de cette liberté le pivot de son œuvre, en particulier dans « Le Bon Sexe illustré » (1974) et « L’Enfant au masculin » (1980). Il obtient en 1973 le prix Médicis pour Paysage de fantaisie. « Son drame, nous explique son biographe Gilles Sebhan, c’est qu’il y a eu un moment assez court où il a cru que la pédérastie pourrait être admise. »

    Le sida finira par ajouter un élément grave à la sexualité, et l’affaire Dutroux, en 1996, superposera définitivement l’image du pédophile à celle du criminel sexuel. Puis, les travaux des psychiatres sur le traumatisme des enfants, comme les témoignages de victimes d’inceste à la télévision, enlèveront tout leur « romantisme transgressif » à ce type de relations.

    Duvert arrêtera de publier, et retournera vivre quelques années chez sa mère, qu’il détestait, avant de mourir dans la solitude (son corps sera découvert plus d’un mois après le décès) dans son pavillon de Thoré-La-Rochette, dans le Loir-et-Cher, en août 2008. Evitant l’unanime condamnation actuelle d’un Olivier Duhamel, effrayant surgeon des excès de l’époque où l’on rêvait qu’il pouvait être « interdit d’interdire ».

    Le Parisien, 5 fév 2021

    Tags : France, pédophilie, pédocriminalité, Inceste, #MetooInceste, Camille Kouchner, Olivier Duhamel, Marc Pulvar,

  • Victime d’inceste dans sa petite enfance, Sylvia est heureuse que la parole se libère enfin (audio)

    Chaque soir, Olivier Delacroix vous ouvre la Libre antenne. Pas de jugements ni de tabous, une conversation franche mais aussi des réponses aux questions que les auditeurs se posent. Un moment d’échange et de partage propice à la confidence pour repartir le cœur plus léger.

    Source : Yahoo Actualités, 31 jan 2021

    Tags : France, pédophilie, pédocriminalité, inceste #MetooInceste,

  • Les victimes d’inceste prennent la parole

    Au début du mois de janvier, une professeure de droit, Camille Kouchner, a publié un livre intitulé « La familia grande ». Dans ce livre, elle témoigne des agressions sexuelles commises par son beau-père sur son frère.

    Ces violences sexuelles faites par des membres de la famille portent un nom : cela s’appelle l’inceste. En publiant ce livre, Camille Kouchner a voulu alerter sur le fait que de nombreux enfants sont victimes d’inceste et que, bien trop souvent, les victimes et les familles ne veulent pas que cela se sache et gardent le secret. En effet, l’inceste est tabou : c’est un sujet si difficile et si violent que, parfois, on préfère ne pas en parler.

    Pourtant, une personne sur dix en France déclare avoir été victime d’inceste. 78% des victimes sont des femmes. Grâce à la publication de ce livre, de nombreuses victimes ont eu la force de témoigner publiquement, c’est-à-dire de dire à tout le monde ce qu’elles avaient vécu.

    Sur les réseaux sociaux comme Twitter, beaucoup de femmes et d’hommes ont expliqué qu’eux aussi, quand ils étaient enfants, ont été touchés ou caressés sur leurs parties intimes par des adultes de la famille. Beaucoup de ces victimes disent qu’elles n’en avaient parlé à personne, parfois pendant des dizaines d’années, parce qu’elles avaient honte ou peur. Pour rendre visible leur témoignage, elles ont utilisé le hashtag #metooinceste.

    Ces actes sont interdits par la loi : aucun adulte n’a le droit de te toucher les fesses, le sexe ou la poitrine. Ce n’est pas normal et ce n’est pas de l’amour. Et si une grande personne de ta famille comme tes parents, grands-parents, grand frère ou grande sœur, ton oncle ou ta tante, ton cousin ou ta cousine, touche tes parties intimes, tu as le droit de dire non. Ton corps n’appartient qu’à toi !

    Si tu trouves que le geste d’un adulte est bizarre ou qu’il te dit que ça doit rester secret entre vous ou que tu te poses des questions, parles-en vite à un autre adulte en qui tu as confiance ou appelle le 119 (on t’explique ce qu’est le 119 dans le sais-tu ?).

    L’inceste a des conséquences psychologiques graves sur les enfants : ils ont du mal à se sentir bien, parfois même des dizaines d’années plus tard, quand ils ont été victimes.

    Pour lutter contre l’inceste et le punir, plusieurs choses ont été mises en place. Par exemple, depuis 2018, les victimes peuvent porter plainte jusqu’à 30 ans après leur majorité (leurs dix-huit ans). Avant, c’était seulement 20 ans après.

    Mais suite à la vague de témoignages, le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé de nouvelles mesures. Il a d’abord salué le courage des personnes qui ont témoigné et leur a dit : « On est là. On vous écoute. On vous croit. Et vous ne serez plus jamais seuls ».

    Il a aussi dit que les consultations chez le psychologue seront gratuites pour les victimes. Des personnes viendront aussi expliquer ce qu’est l’inceste, dans les écoles et les collèges, pour que les enfants puissent comprendre et alerter s’ils sont victimes.

    Les petits citoyens, 1 fév 2021

    Tags : France, pédophilie, pédocriminalité, inceste, viol,

  • Affaire Duhamel : le boomerang de la pétition pro-pédophilie de Gabriel Matzneff

    40 ans après, les signataires d’une pétition datant de 1977, parmi lesquels figurent Jack Lang et Bernard Kouchner, sont sommés de s’expliquer.

    Par Julie Malaure

    près le livre de Vanessa Springora, Le Consentement (Grasset), qui dénonçait l’an passé l’emprise qu’avait exercée sur elle l’écrivain Gabriel Matzneff, l’ouvrage de Camille Kouchner a produit l’effet d’un électrochoc. La Familia grande (Seuil), meilleure vente en ce début d’année, révèle au grand public les faits d’inceste commis par son beau-père, Olivier Duhamel, sur son frère jumeau, le fils d’Évelyne Pisier et de Bernard Kouchner, alors âgé de 14 ans, à la fin des années 1980. Duhamel, le politologue et président du prestigieux club Le Siècle, sur lequel pèse désormais une enquête préliminaire pour « viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité sur mineur de 15 ans », a renoncé à ses fonctions le 4 janvier, entraînant une cascade de démissions : celles de l’avocat Jean Veil et de l’ancien secrétaire général du gouvernement Marc Guillaume, notamment.

    Un Français sur dix aurait déjà été victime d’inceste, selon l’institut de sondage Ipsos. Sous l’impulsion de l’affaire Duhamel, les verrous du silence sautent sur les réseaux sociaux. Le mot-dièse #MetooInceste a déclenché une salve de dénonciations de viols incestueux par de nombreuses victimes. Et c’est ainsi que la très gênante pétition de Gabriel Matzneff, « L’enfant, l’amour, l’adulte », imprimée le 26 novembre 1977 dans les pages du Monde et le lendemain dans celles de Libération, a refait surface. Une pétition pro-pédophilie sidérante, cosignée par une soixantaine d’intellectuels, dont Bernard Kouchner, Jack Lang, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Roland Barthes, Pierre Guyotat, André Glucksmann, Michel Leyris, Patrice Chereau, Catherine Millet ou encore l’académicienne Danièle Sallenave (liste exhaustive en fin d’article).

    Interrogé sur cette pétition au micro de Sonia Mabrouk dans l’interview politique d’Europe 1, lundi 18 janvier, Jack Lang s’est expliqué en ces mots : « C’était une connerie », « portée par une revendication libertaire, fautive ». L’ancien ministre, à la tête de l’Institut du monde arabe, a ajouté ne plus savoir si c’était il y a 40 ou 60 ans. Une réponse qui fut, presque mot pour mot, celle de Bernard Kouchner il y a un an sur le site du Point, laquelle pointait la responsabilité de Jack Lang. « La pétition de Matzneff, je ne l’ai pas lue ! Daniel Cohn-Bendit et moi l’avons signée parce que Jack Lang nous l’avait demandé. C’était il y a 40 ans. C’est une énorme erreur. Il y avait derrière une odeur de pédophilie, c’est clair. C’était une connerie absolue. Plus qu’une connerie, une sorte de recherche de l’oppression. Je regrette beaucoup », expliquait Kouchner, père de la victime d’Olivier Duhamel.

    Autre signataire de la pétition, Daniel Cohn-Bendit, qui a fait paraître en 1975 le livre Le Grand Bazar, dans lequel on peut lire : « Il m’était arrivé plusieurs fois que certains gosses ouvrent ma braguette et commencent à me chatouiller. Je réagissais de manière différente selon les circonstances, mais leur désir me posait un problème. Je leur demandais : “Pourquoi ne jouez-vous pas ensemble, pourquoi vous m’avez choisi, moi, et pas les autres gosses ?” Mais s’ils insistaient, je les caressais quand même. »

    L’affaire de Versailles resurgit

    La pétition gênante de 1977 fait en réalité suite à un texte précédent, signé de Matzneff uniquement et publié en novembre 1976 sous le titre « L’Amour est-il un crime ? ». Le romancier y dénonce l’injustice « monstrueuse » faite à trois hommes placés en détention provisoire depuis trois ans. Jean-Claude Gallien, médecin de 43 ans, Bernard Dejager, visiteur médical de 45 ans, et Jean-Louis Buckhardt, employé à la RATP de 39 ans, sont alors en attente de leur jugement pour s’être livrés à « des actes immoraux et à des attentats à la pudeur sans violence sur des mineurs de moins de seize ans, garçons et filles ». Le substitut réclame à l’époque six ans de réclusion criminelle pour ces adultes ayant « fait de l’enfant l’instrument de leurs plaisirs érotiques ». Les enfants en question, âgés de 12 à 13 ans, y compris frère et sœur, se soumettent dans un camping naturiste à des mises en scène sexuelles photographiées et filmées. La notion de « consentement » n’existe pas encore. Le Monde soutiendra une pétition où ce ne sont que « des caresses et des baisers ».

    En octobre 1976, Bernard Dejager vient d’obtenir sa mise en liberté provisoire quand Matzneff, qui a pris fait et cause pour cette « affaire de Versailles », du nom du tribunal des Yvelines où le jugement doit avoir lieu, le rencontre à sa sortie de la prison de Fresnes. Il raconte l’homme « cassé, écorché vif, révolté par le traitement subi, que pétrifie l’attente de la cour d’assises, qui peut-être le condamnera à une peine de cinq à dix ans de réclusion criminelle ». Dejager est libre, Gallien et Buckhardt, après ces trois ans de détention provisoire, le seront à leur tour, à l’issue d’une condamnation de 5 ans avec sursis. Bernard Dejager, de son côté, fera l’objet d’une nouvelle enquête en 2018, à l’âge de 89 ans, la police ayant trouvé des documents à caractère pédopornographique, notamment des vidéos, dans son appartement de Seine-Saint-Denis.

    Mais trois mois avant la comparution des prévenus, Matzneff écrit que les enfants « n’ont pas été victimes de la moindre violence, mais au contraire ont précisé au juge instructeur qu’ils étaient consentants et que cela leur avait été fort agréable ». Les « amoureux de l’extrême jeunesse » combattent par l’entremise de leur meilleur défenseur l’idée que « l’éveil de l’instinct et des pratiques sexuels chez la très jeune fille ou chez le jeune garçon soit nécessairement nuisible et funeste à leur épanouissement ». « Cela n’est pas vrai », poursuit le futur prix Renaudot essai, qui ajoute à cette équation l’argument de « l’amour ». « Une relation d’amour entre un adulte et un enfant peut être pour celui-ci extrêmement féconde, et la source d’une plénitude de vie », publie Le Monde.

    Libération est revenu sur cette pétition le 2 janvier 2020, l’interrogeant comme le « fruit d’un vertige », dans un article signé du journaliste et romancier Sorj Chalandon. Autre temps, autres mœurs, encore ? Sauf qu’à bien y regarder, les lecteurs du Monde réagissaient déjà en 1976 à la tribune de Matzneff, le journal publiant quinze jours plus tard quelques réponses vives à cette « défense du vice présentée sans scrupule ». Le signe que ce n’est peut-être pas la faute à l’époque, finalement ?

    Les signataires de la pétition :

    Louis Aragon, Francis Ponge, Roland Barthes, Simone de Beauvoir, Judith Belladona, docteur Michel Bon, psychosociologue, Bertrand Boulin, Jean-Louis Bory, François Chatelet, Patrice Chereau, Jean-Pierre Colin, Copi, Michel Cressole, Gilles et Fanny Deleuze, Bernard Dort, Françoise d’Eaubonne, docteur Maurice Eme, psychiatre, Jean-Pierre Faye, docteur Pierrette Garrou, psychiatre, Philippe Gavi, docteur Pierre-Edmond Gay, psychanalyste, docteur Claire Gellman, psychologue, docteur Robert Gellman, psychiatre, André Glucksmann, Félix Guattari, Daniel Guérin, Pierre Guyotat, Pierre Hahn, Jean-Luc Henning, Christian Hennion, Jacques Henric, Guy Hocquenghem, docteur Bernard Kouchner, Françoise Laborie, Madeleine Laïk, Jack Lang, Georges Lapassade, Raymond Lepoutre, Michel Leyris, Jean-François Lyotard, Dionys Mascolo, Gabriel Matzneff, Catherine Millet, Vincent Monteil, docteur Bernard Muldworf, psychiatre, Négrepont, Marc Pierret, Anne Querrien, Griselidis Real, François Régnault, Claude et Olivier Revault d’Allonnes, Christiane Rochefort, Gilles Sandier, Pierre Samuel, Jean-Paul Sartre, René Schérer, Philippe Sollers, Gérard Soulier, Victoria Thérame, Marie rhonon, Catherine Valabrègue, docteur Gérard Vallès, psychiatre, Hélène Vedrines, Jean-Marie Vincent, Jean-Michel Wilhelm, Danielle Sallenave, Alain Cuny.

    Le Point.fr, 19 jan 2021

    Tags : Olivier Duhamel, Camille Kouchner, pédophilie, pédocriminalité, inceste, abus, viol,

  • Brigitte Macron: son déjeuner avec Olivier Duhamel interroge énormément et fait parler

    Depuis quelques jours, le nom d’Olivier Duhamel ne cesse de faire la une de l’actualité. En effet, sa belle-fille Camille Kouchner l’accuse de fait d’une extrême gravité dans son livre La familia Grande. Les autorités judiciaires auraient même ouvert une enquête pour ” viols aggravés sur mineur “. Dès lors, un déjeuner entre le politologue et Brigitte Macron refait aujourd’hui parler de lui. Car à un moment, ils se sont rencontrés afin de travailler ensemble. LD People revient donc sur cette histoire.

    Brigitte Macron : une rencontre avec Olivier Duhamel
    Un véritable séisme médiatique

    Depuis peu, c’est l’affaire dont tout le monde parle. En effet, Olivier Duhamel est loin d’être un anonyme. Professeur émérite de droit constitutionnel et de science politique, il est également un habitué des couloirs du pouvoir. Il est en outre le beau-père des enfants de Bernard Kouchner, l’ancien ministre. Dès lors, il s’agit d’un personnage très important et surtout très influent. Après le scandale qui le touche aujourd’hui, l’une de ces rencontres avec Brigitte Macron fait donc la une de l’actualité. Car le beau-père de Camille Kouchner a en effet œuvré pour l’élection présidentielle d’Emmanuel Macron.

    Olivier Duhamel aurait même participé à un dîner aux côtés de Brigitte Macron et d’autres personnalités importantes. En effet, il avait été invité pour l’occasion afin d’étudier le sujet épineux du choix du Premier ministre. À l’époque, personne ne pouvait néanmoins se douter de ce qui allait suivre. Même si certains témoins affirment désormais que ces faits horribles étaient en réalité connus par la famille. LD People revient sur la rencontre entre Brigitte Macron et Olivier Duhamel.

    Un déjeuner très parisien

    Cette réunion informelle s’est déroulée en avril 2017. À cette période, l’époux de Brigitte Macron sait qu’il a beaucoup de chance d’arriver à la fonction suprême. Dès lors, il pense déjà au choix de son Premier ministre idéal. Le magazine L’Express avait d’ailleurs consacré un article sur cette rencontre. Mais ce ne serait pas la seule fois que Brigitte Macron et Olivier Duhamel se seraient croisés. Car le politologue aujourd’hui mis en cause a, en effet, été invité à la Rotonde, pour célébrer la victoire du futur président de la République. Dès lors beaucoup de questions se posent. Le couple présidentiel, était-il des proches de celui qui fait aujourd’hui la une des médias ? En réalité, il ne semble pas que ce soit exactement le cas. Mais dans le cadre de leurs fonctions, les époux Macron sont effectivement en contact avec un grand nombre de personnes ne venant d’horizons différents.

    D’ailleurs à ce moment-là Olivier Duhamel semblait à un acteur incontournable de tous les sujets politiques à venir. Mais cette période de toute-puissance semble maintenant révolue. En effet, le livre publié par Camille Kouchner fait de très graves accusations contre Olivier Duhamel. Selon elle, l’homme d’influence aurait abusé de son frère durant de longues années alors qu’il était encore adolescent. Le principal intéressé ne s’est pourtant toujours pas expliqué sur ces faits. Mais tout son passé est aujourd’hui décortiqué dans les moindres détails. Ainsi, sa proximité avec Brigitte Macron et le président de la République à une époque pourrait soulever des questions. Même s’il semblait évidemment difficile de se douter de ce que cachait cet homme apparemment sans histoire.

    Source : Idpeople.com

    Tags : Brigitte Macron, Emmanuel Macron, Olivier Duhamel, Camille Kouchner, Inceste, viol, pédophilie, pédocriminalité, #MettoInceste,

  • Jack Lang rattrapé par son passé, il justifie sa tribune pro-pédophile

    Lundi 18 janvier 2021, Jack Lang a confié être horrifié par les accusations d’inceste visant Olivier Duhamel dans une interview sur Europe 1. Pourtant, en 1977, l’ancien ministre reconnait avoir signé une lettre ouverte demandant la libération de personnes accusées de pédophilie.

    Le secret a été gardé pendant des années par les enfants de Bernard Kouchner concernant les abus sexuels qu’auraient commis Olivier Duhamel sur l’un de ses beaux-fils. Dans son livre, La familia grande, Camille Kouchner accuse son beau-père d’inceste, sur son frère jumeau. Invité d’Europe 1, lundi 18 janvier 2021, Jack Lang s’est dit choqué par ces révélations concernant le politologue. Et l’ancien député français ne mâche pas ses mots : « C’est une honte ce qui a été accompli par Olivier Duhamel, il n’y a pas de mot pour designer l’inceste et la pédophilie. Cela me révolte d’autant plus que je l’ai connu comme collègue, je suis professeur de droit comme lui. Nous avons participé ensemble à la réforme constitutionnelle de Nicolas Sarkozy « . Jack Lang, qui côtoyait donc Olivier Duhamel, n’aurait jamais pu imaginer une telle affaire si elle n’avait pas été exposée médiatiquement. « Je ne fréquente pas ces milieux, je vis en dehors de tout ça. Je ne participe pas à des mondanités qui me sont totalement étrangères » ajoute ce dernier.

    Jack Lang : « Que dois-je faire ? Je dois m’immoler devant vous ? »
    Le président de l’Institut du Monde arabe avait, en 1977, signé une tribune qui avait pour but de décriminaliser la pédophilie. Sonia Mabrouk n’a pas hésité à rappeler cet acte à Jack Lang. L’ancien ministre de l’Éducation nationale a répondu qu’il était une victime de ses décisions passées. « C’était une autre époque, c’était une connerie », regrette-t-il, « Je combats et j’ai combattu en permanence l’inceste, la pédophilie, cette violence sexuelle, j’ai été un militant permanent des violences faites aux femmes (…) donc je n’ai pas à me justifier ». Essoufflé par toutes ces justifications, Jack Lang questionne à son tour la journaliste : « Que dois-je faire ? Je dois m’immoler devant vous ? » Ambiance…

    Source : Voici.fr, 18 jan 2021

    Tags : Jack Lang, pédophilie, pédocriminalité, Maroc, Marrakech, Villa Majorelle, Olivier Duhamel, Camille Kouchner, #MetooInceste

  • Violée par son père : « Tout a commencé quand j’avais 10 ans » (Témoignage)

    Témoignage de Mlle L, violée par son père.

    Tout a commencé quand j’avais 10 ans; Je commençais à être formée et je sentais quelque chose d’anormal, je ne me suis jamais sentie à l’aise quand j’étais seule qvec lui. J’ai été violée par mon père de mes 10 ans à mes 16 ans, des années de peur, de culpabilité, masi également de déni de la part de ma mère, et de honte car moquée par mon enseignante à qui je m’étais confiée et qui ne m’avait pas crue.

    Il buvait trop, ça faisait ressortir les pires côtés de sa personne. Et quand il buvait, son visage changeait : physiquement, je veux dire, ce n’était pas le même. C’était « le monstre ».

    Le schéma était toujours le même : il finissait sa énième bouteille, il criait sur maman, des cris, des hurlements, et il finissait dans ma chambre. « Ma petite fille », me disait-il. Un mélange de tendresse et de violences dégoûtantes, je ne saurais pas comment te l’expliquer. Il disait au’il préférait m’apprendre la sexualité plutôt que je me fasse malmener par n’importe qui. Limite, je devais lui dire MERCI. Mon sauveur…lol.

    Le plus dur c’était le silence: Garder ça pour moi. Je savais que c’était mal mais j’avais l’impression que tout était de MA faute, que j’attirais ça, que je repoussais pas, que j’étais coupable. J’étais dans une école catholique, et un jour, j’en ai parlé à l’une de mes enseignantes. Ce fut dur pour moi; mais je l’ai fait. Je voulais juste être comprise car j’étais à bout et je lui faisais confiance car nous partagions les mêmes valeurs. C’est ce que je pensais. Elle m’a dit d’arrêter de raconter des bêtises et que je voulais être le centre de l’attention : elle a même ri. J’avais 12 ans et je voulais de l’aide. Je ne le supportais plus.

    Source : Twitter

    Tags : #MetooInceste, Olivier Duhamel, Camille Kouchner, Inceste, viol, pédophilie, pédocriminalité,

  • Crimes sexuels sur mineurs: le Sénat français veut poser un interdit « clair »

    Deux ans et demi après l’entrée en vigueur de la loi Schiappa contre les violences sexuelles et sexistes, le Sénat examinera jeudi une proposition de loi visant à créer un nouveau crime sexuel pour protéger les mineurs de moins de treize ans.

    Dans un contexte marqué par l’affaire Olivier Duhamel, la chambre haute relance ainsi la question du seuil d’âge qui avait animé le débat public en 2018. D’autres textes sont également en préparation à l’Assemblée nationale, dont un de la députée LREM Alexandra Louis. Elle a estimé récemment dans un rapport d’évaluation de la loi Schiappa que la législation actuelle ne « marque pas un interdit assez fort » et « ouvre encore trop le débat autour du discernement » des mineurs.

    La question de l’inceste
    Le texte intégrera la question de l’inceste, a précisé la députée à l’AFP, alors que Brigitte Macron a dit souhaiter une réforme judiciaire pour lutter contre ce crime mis en lumière par l’affaire Duhamel. Au Sénat, le texte examiné jeudi en première lecture est porté par la présidente centriste de la délégation aux Droits des femmes Annick Billon. Il a été adopté à l’unanimité par les sénateurs en commission, a-t-elle indiqué à l’AFP.

    Poser “un interdit clair”
    Pour Annick Billon, il s’agit de poser « un interdit sociétal clair ». La nouvelle infraction de crime sexuel sur mineur, qu’elle propose de créer, reposerait sur la prise en compte du jeune âge de la victime sans qu’il soit nécessaire d’établir son absence de consentement. L’infraction serait constituée en cas de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’elle soit, commise par un majeur sur un mineur de moins de treize ans, dès lors que l’auteur des faits connaissait ou ne pouvait ignorer l’âge de la victime. La peine encourue serait identique à celle actuellement prévue en cas de viol commis sur mineur de quinze ans, soit vingt ans de réclusion criminelle.

    La question du consentement
    Actuellement, une condamnation pour viol ou agression sexuelle suppose que les juges démontrent l’absence de consentement à travers les notions de « violence, menace, contrainte ou surprise » de la part de l’auteur. La loi de 2018 a précisé que, lorsque les faits concernent un mineur de moins de 15 ans, « la contrainte morale ou la surprise sont caractérisées par l’abus de la vulnérabilité de la victime ne disposant pas du discernement nécessaire pour ces actes ».

    Le seuil d’âge: 13 ou 15 ans?
    Les auditions de la commission des Lois ont montré que la volonté de légiférer à nouveau ne fait pas consensus. Selon la rapporteure Marie Mercier (LR), ce sont les représentants des avocats « qui ont exprimé l’opposition la plus ferme à la proposition de loi, jugée inutile et inopérante ». Le seuil d’âge à 13 ans ne fait toujours pas non plus l’unanimité. Le choix de cet âge a été longuement réfléchi, souligne Mme Billon. « 13 ans, c’est l’âge de la responsabilité pénale des enfants », développe-t-elle. « C’est aussi un écart d’âge suffisant » pour ne pas mettre en difficulté des jeunes couples constitués d’un mineur et d’un jeune majeur. Mais les associations de protection de l’enfance poussent à ce que cette limite soit fixée à 15 ans.

    “Promesse d’Emmanuel Macron”
    « La promesse de campagne d’Emmanuel Macron la situait à 15 ans, la faisant coïncider avec la majorité sexuelle. Simple bon sens », a rappelé Innocence en danger dans un communiqué, saluant néanmoins « une réelle avancée législative ». Alexandra Louis défend elle aussi l’âge de quinze ans, « beaucoup plus protecteur », comme la sénatrice PS Laurence Rossignol. Les sénateurs ont adopté en commission un amendement de la rapporteure pour renforcer la protection des jeunes de 13 à 15 ans en précisant que « la contrainte ou la surprise peuvent également résulter de ce que la victime mineure était âgée de moins de quinze ans et ne disposait pas de la maturité sexuelle suffisante ».

    La question de la prescription
    La question de la prescription est un autre point délicat. Le texte aligne le délai de prescription sur celui du viol, soit 30 ans à compter de la majorité de la victime. Mme Billon proposera dans l’hémicycle de l’allonger à 40 ans « pour ouvrir le débat ».

    7 sur 7, 19 jan 2021

    Tags : #MetooInceste, Olivier Duhamel, Camille Kouchner, Inceste, viol, pédophilie, pédocriminalité,