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  • Espagne- Sahara occidental : Les dessous du chantage marocain

    Espagne- Sahara occidental : Les dessous du chantage marocain

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    On connait un peu plus sur les secrets du chantage du Makhzen à l’encontre du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, qui l’ont forcé à changer radicalement la position diplomatique de l’Espagne sur la question des territoires sahraouis occupés par Rabat. L’affaire avait fait grand bruit et continue de susciter de vives polémiques dans les milieux politiques et médiatiques ibériques.

    Alors que certains avaient évoqué la piste du logiciel d’espionnage israélien Pegasus que les services secrets marocains l’ont utilisé à grand échelle en Europe et en Algérie, voilà qu’un journal espagnol « Periodista digital » avance une autre hypothèse, plus fiable selon diverses sources.

    Ce journal a rapporté les révélations d’un colonel des renseignements espagnols à la retraite, qui a accusé les services secrets marocains d’avoir usé du chantage à l’encontre du premier ministre espagnol Pedro Sanchez à travers les activités commerciales de son épouse Begoña Gómez.

    Le journal “Periodista digital”- citant l’officier supérieur à la retraite- a indiqué que les services de renseignements marocains étaient au courant des activités de la femme de Pedro Sanchez. Selon ses propos, Sanchez tentait de dissimuler ces activités commerciales, qui lui rapportaient de fonds conséquents. Sans citer ouvertement ces activités, il est clair qu’il s’agit ici d’un business à la limite de la légalité et qu’il pourrait bien être lié à des circuits informels.

    D’autres pensent que ce business touche plutôt à l’évasion fiscale, fausses déclarations aux impôts ou dissimulation, transferts de capitaux. Un Premier ministre en Espagne est tenu de faire des déclarations de son patrimoine avant toute prise de fonction politique supérieure.

    Quelques jours après la divulgation de cette histoire, l’analyste politique Alvise Pérez est revenu en détails sur l’implication de l’épouse du Premier ministre espagnol dans des activités douteuses. L’analyste a fait savoir que “le gouvernement marocain a créé un réseau d’affaires regroupant Begoña Gómez et Pedro Sanchez lui-même”. Avec la découverte de ce réseau, Rabat n‘a pas hésité un seul instant.

    Pedro Sanchez avait été sommé par le makhzen ou de soutenir les thèses sur le Sahara occidental au profit du Maroc ou de procéder à la dissolution dudit réseau commercial. Pour le journal, un abandon du business entraînera des répercussions fatales sur le couple ‘Sanchez’. Ce dernier n’a pas résisté longtemps, voulant sauver surtout sa carrière politique, il a fini par céder aux chantages marocains.

    Pour rappel, le revirement de l’Espagne sur la question du Sahara occidental est dû à l’attitude du Premier ministre Sanchez. Ce revirement n’a jamais été dans les tablettes du gouvernement socialiste espagnol ou dans une quelconque coalition. Aucun débat n’a été avancé par Sanchez, ni au Parlement, ni dans les médias ibériques. La décision d’abandonner la traditionnelle doctrine de neutralité sur la question sahraouie a surpris aussi bien les partis politiques espagnols que les Etats européens.

    La volte-face du gouvernement espagnol en faveur du plan marocain d’autonomie a choqué le peuple sahraoui mais aussi le peuple espagnol. Elle a également provoqué une crise avec l’Algérie, dont les relations économiques étaient au beau fixe avant cette décision.

    A l’époque, le journal espagnol El Pais a publié l’intégralité du message envoyé par le chef du gouvernement espagnol au roi du Maroc, Mohammed VI. En substance, cette lettre considère que la proposition marocaine d’autonomie, qui date de 2007, «est la base la plus sérieuse, crédible et réaliste pour la résolution du contentieux sahraoui».

    A en croire El Pais, Madrid a bel et bien cédé aux menaces et chantages marocains en rapport avec l’émigration clandestine et d’autres sujets sensibles. Un troc désavoué par l’opposition espagnole et qualifié ce geste de honteux et scandaleux.

    Par Mohamed Kouini

    Le Jeune Indépendant, 20 mai 2022

    #Espagne #Maroc #SaharaOccidental #PedroSanchez #Pegasus #Espionnage

  • L’Algérie suspend ses liaisons aériennes avec l’Espagne

    L’Algérie suspend ses liaisons aériennes avec l’Espagne

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    Le ministère algérien des transports suspend tous les vols vers l’Espagne, ne laissant qu’une seule liaison par voie maritime vers Alicante.

    Le ministère algérien des transports a annoncé de nouvelles routes pour la compagnie aérienne nationale Air Algérie. Au total, 15 lignes desservent le continent européen, mais aucun de ces vols n’aura pour terminus l’Espagne. La déclaration, qui a révélé les nouveaux vols jeudi, fait partie d’un programme visant à récupérer les services qui avaient été annulés avec l’arrivée de la pandémie COVID-19.

    Les tensions entre les deux pays ont commencé lorsque le gouvernement espagnol a pris position en faveur du Maroc dans le conflit sahraoui. De plus, cette suspension des services intervient après le retrait de l’ambassadeur d’Algérie à Madrid, l’augmentation du prix du gaz à destination de l’Espagne, la fin des rapatriements d’immigrants illégaux par bateau et l’interruption des licences d’importation d’animaux vivants pour les entrepreneurs espagnols.

    Le Front Polisario et l’Algérie

    Après avoir maintenu une position neutre sur le conflit, Pedro Sánchez a déclaré à la surprise générale en mars dernier que l’initiative marocaine était la base la plus « sérieuse, crédible et réaliste » pour résoudre le conflit.

    Ce changement de position a été critiqué par le Front Polisario, le mouvement de libération nationale du Sahara occidental. L’Algérie a été un soutien clé du Polisario, étant le principal soutien financier des citoyens sahraouis, et le gouvernement algérien ne semble pas à l’aise avec ce changement d’avis.

    Le début des annulations

    Selon des sources gouvernementales algériennes, l’exclusion de l’Espagne de ses plans de vol n’a rien à voir avec la question sahraouie, mais avec une question purement économique. Malgré ces informations, il n’est pas exclu qu’il s’agisse d’une stratégie pour montrer leur mécontentement face à la décision de l’Espagne de soutenir le gouvernement marocain.

    La décision d’Air Algérie d’annuler des vols pourrait entraîner l’annulation de lignes exploitées par Iberia et Vueling. Cela signifie que le seul moyen de transport garanti entre les deux pays est un ferry hebdomadaire entre Alger et Alicante. Les modifications apportées aux itinéraires seront mises en œuvre à partir de la saison d’été 2022.

    Source : Onda Cero, 20 mai 2022

    #Espagne #Algérie #Maroc #SaharaOccidental #Vols

  • Did Morocco hack into Mohammed Barkindo’s smartphone?

    Did Morocco hack into Mohammed Barkindo’s smartphone?

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    Spain, Nigeria’s about-face,…: When the Makhzen excels in blackmail

    Supported by lobbies and Zionist media relays specialized in propaganda, the Makhzen exercises a horrible blackmail on the leaders of some countries and does not shy away from any process, even if it is petty and criminal, to achieve its goals and objectives. It is an undeniable fact that the Moroccan regime tries by all means to demonize Algeria, discredit its image and defeat everything that is favorable to it, economically and politically by presenting it as an unreliable country, allied with Russia, which is blackmailing (sic) Spain and other European countries even though everyone knows that in this game, few nations can compete with Morocco. And it is certainly not the Pegasus scandal that will tell us otherwise.

    The examples are, on this subject, legion. The latest is none other than the about-face of Nigeria in the case of the gas pipeline intended to supply the European continent with gas. While there was no question that the pipeline passes through Morocco, here is that to the surprise of all, the Nigerians suddenly change course, between February and late April, in a very suspicious and dubious way especially, opting for a route of scheme that crosses our western neighbor. The most informed observers see in this reversal an umpteenth twisted coup of the Makhzen but always with the same modus operandi and the same techniques, namely blackmail and diktat. Otherwise how to explain this exit of the Nigerians especially since Algiers and Abuja have everything tied up in this case.

    Specialists do not rule out the use of Morocco to hack the smartphones of some Nigerian officials and especially the SG of OPEC, Mohammed Barkindo, who would have weighed all his influence to bend the position of his country to the benefit of the Cherifian Kingdom, which will, moreover, receive financial support from OPEC, well, well, in order to implement the gas pipeline project on the ground.

    In any case, such actions by the Makhzen are far from being a precedent. Let’s remember the sad Spanish episode in the Western Sahara issue and the change of position of the Iberian government. It is clear that this turnaround of the Prime Minister, Pedro Sanchez, poorly hides the hand of the Moroccan regime that has threatened Spain via the issue of illegal immigration. Worse. It is whispered that the Makhzen holds compromising things on the Spanish PM for the latter to initiate a 360 ° turn, which has prompted the Spanish judiciary to take an interest in the subject and open an investigation while the government of Sanchez is trying to gain time not to embarrass its relations with Morocco and, above all, avoid the display in the public square of other scandals that would affect members of the government.

    File d’Algérie, May 19, 2022

    Read also : L’Humanité accused Morocco of using “Pegasus” to monitor individuals and governments

    Read also : Morocco and the Pegasus scandal: Mohammed VI knew

    Read also : Over 200 Spanish mobile numbers ‘possible targets of Pegasus spyware’

    Read also : On the list: Ten prime ministers, three presidents and a king

    #Morocco #Nigeria #Algeria #Gazoduc_nigeria_europe #Transaharan_pipeline #Pegasus #Espionage

  • Le Maroc, a-t-il piraté le smartphone de Mohammed Barkindo?

    Le Maroc, a-t-il piraté le smartphone de Mohammed Barkindo?

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    Espagne, volte-face du Nigéria,… : Quand le Makhzen excelle dans le chantage

    Appuyé par des lobbies et des relais médiatiques sionistes spécialisés dans la propagande, le Makhzen exerce un chantage horrible sur les dirigeants de certains pays et ne recule devant aucun procédé, fut-il mesquin et criminel, pour parvenir à ses fins et réaliser ses objectifs. C’est un fait indéniable que le régime marocain tente par tous les moyens de diaboliser l’Algérie, discréditer son image et mettre en échec tout ce qui lui est favorable, économiquement et politiquement en la présentant comme un pays non fiable, allié de la Russie, qui fait du chantage (sic) à l’Espagne et à d’autres pays européens même si tout le monde sait qu’à ce jeu, peu de nations peuvent rivaliser avec le Maroc. Et ce n’est certainement pas le scandale de Pegasus qui nous dira le contraire.

    Les exemples sont, à ce sujet, légion. Le dernier en date n’est autre que cette volte-face du Nigéria dans le dossier du gazoduc destiné à approvisionner le continent européen en gaz. Alors qu’il n’était nullement question que le pipeline passe par le Maroc, voilà qu’à la surprise générale, les nigérians changent subitement de cap, entre février et fin avril, de manière très suspecte et douteuse surtout, en optant pour un tracé de schéma qui traverse notre voisin de l’ouest. Les observateurs les plus avertis voient en ce revirement un énième coup tordu du Makhzen mais toujours avec le même mode opératoire et les mêmes techniques, à savoir le chantage et le diktat. Sinon comment expliquer cette sortie des nigérians d’autant qu’Alger et Abuja ont tout ficelé dans ce dossier.

    Les spécialistes avertis n’écartent pas à ce propos le recours du Maroc au piratage des smartphones de certains responsables Nigérians et surtout du SG de l’OPEP, Mohammed Barkindo, qui aurait pesé de toute son influence pour infléchir la position de son pays au profit du Royaume chérifien qui va, d’ailleurs, bénéficier d’un soutien financier de l’OPEP, tiens, tiens, afin de concrétiser sur le terrain ce projet du gazoduc.

    En tous les cas, de tels agissements du Makhzen sont loin de constituer un précédent. Souvenons-nous du triste épisode espagnol dans le dossier du Sahara Occidental et le changement de position du gouvernement ibérique. Il est clair que ce revirement du Premier ministre, Pedro Sanchez, cache mal la main du régime marocain qui a menacé l’Espagne via la question de l’immigration clandestine. Pis. Il se murmure que le Makhzen détient des choses compromettantes sur le PM espagnol pour que ce dernier amorce un virage de 360°, ce qui a poussé la justice espagnole à s’intéresser au sujet et d’ouvrir une enquête alors que le gouvernement de Sanchez essaye de gagner du temps pour ne pas embarrasser ses relations avec le Maroc et, surtout, éviter l’étalage sur la place publique d’autres scandales qui toucheraient des membres du gouvernement.

    Fil d’Algérie, 19 mai 2022

    #Maroc #Nigeria #Algérie #Gazoduc_nigeria_europe #Transaharan_pipeline #Pegasus #Espionnage

  • Au revoir l’Algérie, bonjour le Qatar

    Au revoir l’Algérie, bonjour le Qatar

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    L’un des effets secondaires de la guerre a été une bataille géopolitique non déguisée autour du gaz. L’Espagne, heureusement éloignée sur la carte de la Russie, avait l’Algérie comme principal partenaire énergétique. Mais pour Sánchez, il était difficile de retrouver l’amitié avec le Maroc et de ne pas voir le gaz algérien en danger.

    Ainsi, le Qatar, l’une des principales puissances énergétiques mondiales, est devenu notre nouveau meilleur ami. L’échiquier énergétique bouge.

    Source : 20 minutes, 18 mai 2022

    #Espagne #Algérie #Gaz #Qatar #Maroc #PedroSanchez

  • Espagne-Pegasus: Pas question de blâmer Israël

    Espagne-Pegasus: Pas question de blâmer Israël

    Espagne-Pegasus: Pas question de blâmer Israël – NSO Group, espionnage, Pedro Sanchez, Margarita Robles, Maroc, Emmanuel Macron,

    Le gouvernement espagnol refuse de protester auprès d’Israël au sujet de la vente du programme Pegasus au Maroc.


    – Sánchez ne se plaint pas, même si le ministère israélien de la Défense a autorisé l’exportation du programme malveillant. Macron, lui aussi espionné, se met en colère et parvient à rendre les mobiles français invulnérables aux cyberattaques de NSO

    Le ministère israélien de la Défense doit autoriser chaque exportation de NSO Group, l’entreprise qui fabrique le programme d’espionnage Pegasus dont le Premier ministre du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, deux de ses ministres et peut-être plusieurs autres hauts fonctionnaires dont les téléphones sont encore dans Review. Malgré cela, l’exécutif n’a pas protesté devant Israël, selon des sources du Secrétariat d’État à la communication du cabinet du Premier ministre et du Bureau d’information diplomatique du MAE. Le gouvernement n’a pas non plus déposé de plainte auprès des autorités marocaines au sujet de l’espionnage, même si de nombreux indices laissent penser que ce sont ses services secrets qui ont introduit un programme malveillant dans au moins ces trois téléphones portables et dans celui de la FM Arancha González Laya (janvier 2020-juillet 2021).

    Le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares, a de nouveau disculpé le pays voisin, le 10, lors de son séjour à Marrakech. Le Maroc est pointé du doigt comme le principal responsable des dates d’introduction de Pégase dans ces mobiles, en mai et juin 2021, qui coïncident avec l’apogée de la crise bilatérale avec l’Espagne. La directrice du Centre national d’intelligence, Paz Esteban, a laissé tomber le 5 mai, lors de son passage devant la commission des fonds réservés de la Chambre basse, que le Maroc espionnait l’Espagne, mais ne l’a pas ouvertement accusé de la cyberattaque contre ces téléphones, selon les personnes présentes à la réunion parlementaire.

    Deux jours plus tôt, le journal  » The Guardian  » a révélé que  » plus de 200 numéros de portables espagnols  » ont été  » la cible du programme d’espionnage Pegasus  » en 2019, probablement par le Maroc. Rabat a démenti avoir acquis et utilisé ce « cheval de Troie » israélien. Israël et le Maroc ont toujours entretenu une collaboration étroite et discrète dans le domaine de la sécurité, mais celle-ci a été partiellement rendue publique depuis que les deux pays ont annoncé, en décembre 2020, l’établissement de relations diplomatiques. Le directeur de l’agence israélienne de cybersécurité, Yigal Unna, a par exemple signé un accord à Rabat, le 15 juillet 2021, avec son homologue marocain, le général El Mostafa Rabi. Les deux pays ont également participé à des exercices conjoints, auxquels d’autres puissances se sont jointes, sur la protection contre les cyber-attaques. Quatre mois plus tard, en novembre 2021, le Maroc a été le premier pays arabe -et jusqu’à présent, le seul- à signer un accord de coopération militaire avec Israël à l’occasion de la visite à Rabat de Benny Gantz, le ministre israélien de la Défense. A en juger par les informations de la presse israélienne, Rabat a déjà commandé des SAM ‘Barak-8’ pour un montant de 537 millions d’euros ; des drones ‘Harop’ pour 21,1 millions et serait en train de négocier l’acquisition de missiles de croisière ‘Delilah’ pour ses chasseurs Northrop F-5.

    La colère de Macron

    L’attitude du gouvernement espagnol en mai, face à ce défi sécuritaire, contraste avec celle du président Emmanuel Macron après que, le 18 juillet 2021, une enquête de Forbidden Stories, un consortium de 17 grands médias, a révélé que lui-même, son premier ministre et jusqu’à 14 de ses ministres avaient été espionnés. Au total, un millier de mobiles français ont été contaminés, mais Macron n’a pas accusé Rabat. De hauts responsables français, dont certains liés aux services de renseignement, ont toutefois reconnu, lors de conversations informelles avec des journalistes, que l’agresseur était le Maroc. En revanche, Macron a adressé de sérieux reproches à Israël, qui, dans les mois qui ont suivi, lui a donné des explications et lui a proposé un accord. Il a appelé le Premier ministre israélien Naftali Bennett. Il a dérapé en déclarant qu’il avait hérité « de la question de l’ONS de son prédécesseur, Benjamin Natanyahu » et qu’il enquêtait dessus, selon le journaliste israélien Barak Ravid, expert en cybersécurité, dans le numérique « Axios » publié en octobre. Paris a « partiellement suspendu la coopération diplomatique, sécuritaire et en matière de renseignement » entre les deux pays « ainsi que les visites de haut niveau », a-t-il ajouté.

    La radio publique française a également annoncé que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait annulé une visite en Israël. Néanmoins, le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a réussi à se rendre à Paris le 28 juillet 2021 pour informer son homologue française, Florence Parly, de « l’affaire NSO », selon un communiqué de son ministère. Le ministère de la Défense, basé à Tel Aviv, « autorise les exportations de NSO », rappelle Barak Ravid à El Confidencial. Puis, en octobre 2021, le conseiller israélien à la sécurité nationale, EyalHulata, se rend secrètement à Paris pour proposer à son homologue français, Emmanuel Bonne, un accord et sceller la paix.

    Les téléphones français exclus du piratage

    L’accord consistait en l’engagement d’Israël à « interdire le piratage des numéros de téléphone mobile français par de nouveaux logiciels espions vendus par des sociétés israéliennes à des pays tiers. » Auparavant, le gouvernement israélien avait déjà exclu les téléphones mobiles américains et britanniques des attaques avec des cyber-armes fabriquées par NSO et d’autres sociétés israéliennes, selon Barak Ravid.L’Agence nationale pour la sécurité des systèmes d’information, l’équivalent français du Centre national de cryptologie d’Espagne, a examiné à l’été 2021 de nombreux téléphones portables de ministres et de hauts fonctionnaires. Ses analyses forensiques ont largement confirmé les révélations de Forbidden Stories.

    La découverte de cette faille de sécurité dans les communications entre membres du gouvernement français n’a pas provoqué de cessation d’activité, contrairement à ce qui s’est passé en Espagne. Le Conseil des ministres a licencié Paz Esteban, le directeur du Centre national de renseignement, le mardi 10. Le lendemain, le Premier ministre Sánchez a imputé cette décision à « une faille manifeste de sécurité » dans les communications du gouvernement. La réconciliation entre la France et Israël a été scellée à la fin du mois de mars, lorsque le président israélien, Isaac Herzog, a effectué une visite officielle dans ce pays et s’est rendu avec M. Macron à Toulouse. Ils y ont rendu hommage ensemble aux victimes d’une attaque djihadiste – un enseignant et trois élèves – perpétrée en 2012 dans une école juive. La colère de Macron est une broutille comparée à celle de l’administration du président américain Joe Biden. En novembre dernier, son ministère du Commerce a placé NSO et Candiru – également israélienne – sur sa liste noire des entreprises qui mènent des cyberactivités malveillantes. Il leur reproche non seulement de mettre en danger la sécurité nationale, mais aussi de permettre l’espionnage de journalistes, de militants, d’hommes d’affaires, d’universitaires et de diplomates. Le fait de figurer sur cette liste signifie qu’ils ne peuvent pas vendre leurs produits aux États-Unis ou faire des affaires avec des entreprises américaines.

    Le gouvernement espagnol, quant à lui, est resté les bras croisés face à une attaque perpétrée par le Maroc avec une cyber-arme israélienne. Dans les milieux diplomatiques espagnols et dans la communauté du renseignement, ce silence s’explique avant tout parce que, contrairement à la France, l’Espagne a acheté Pegasus. Le CNI a acquis ce programme malveillant pour un montant de six millions d’euros, comme l’a révélé le journal « El País » le 20 avril dernier.

    Le voyage d’Albares annulé ?

    La seule indication du malaise espagnol vis-à-vis d’Israël a peut-être été l’annulation de la première visite qu’Albares devait effectuer en Israël le 21 avril. Le déplacement avait été convenu au début de ce même mois. Le ministre ne voulait pas s’y rendre avant qu’une commission pénitentiaire israélienne n’accorde, début février, la liberté provisoire à la militante espagnole pro-palestinienne Juana Ruiz Sánchez. Le Bureau d’information diplomatique espagnol nie qu’Albares ait prévu un tel voyage au printemps, mais des sources diplomatiques israéliennes le confirment. Elles assurent qu’il a annulé quelques jours auparavant « uniquement en raison de problèmes de calendrier ». La société NSO n’a pas répondu aux questions que lui a posées El Confidencial le mercredi 11 mai sur sa responsabilité dans l’utilisation abusive, par ses clients, du programme Pegasus.

    Après que le gouvernement espagnol ait dénoncé, le 2 mai, avoir subi une cyberattaque, NSO a toutefois répondu au journal français « Le Monde ». La position de NSO sur ces questions est que l’utilisation d’outils cybernétiques pour surveiller des dissidents, des activistes ou des journalistes est un grave abus de technologie et va à l’encontre de l’utilisation prévue de ces outils », a déclaré un porte-parole de l’entreprise, qui a ajouté « qu’elle ne peut pas savoir qui sont les cibles de ses clients » et qu’elle est disposée à coopérer avec l’enquête ouverte par les autorités espagnoles. Celles-ci n’ont pas demandé, pour l’instant, la collaboration de NSO pour leurs investigations, mais José Luis Calama, le juge de l’Audience nationale qui enquête sur le hack, pourrait la solliciter. Le gouvernement espagnol aurait également pu dénoncer devant l’Audience nationale non seulement les attaques subies par leurs mobiles, mais aussi directement à NSO. C’est ce qu’ont fait, en juillet 2021, devant le parquet de Paris, un groupe de journalistes emmenés par l’ONG Reporters sans frontières. Dans la plainte déposée, ils reprochent à la société israélienne une prétendue violation du secret des correspondances, une collecte frauduleuse de données personnelles, une saisie, une extraction et un accès frauduleux à des systèmes automatisés de données, ainsi qu’une entrave à la liberté d’expression et une violation du secret des sources.

    El Confidencial, 16 mai 2022

    #Espagne #Maroc #Israël #Israël #NSOGroup #Pegasus #Espionnage

  • Voyous et logiciels espions : Pegasus frappe en Espagne

    Voyous et logiciels espions : Pegasus frappe en Espagne -CNI, espionnage, Maroc, Pedro Sanchez, Margarita Robles, cybersécurité, NSO Group,

    Les armes, dépourvues de sensibilité et d’orientation morale, sont là pour être utilisées par tous. Une fois sorties, ces créations ne pourront jamais être reconditionnées. Un logiciel espion efficace, le plus malveillant des outils de surveillance, est l’une de ces créations, disponible pour les entités et les gouvernements de tous bords. Les cibles sont standards : dissidents, journalistes, législateurs, militants, voire quelques juristes.

    Le logiciel espion Pegasus, la création diaboliquement efficace du groupe israélien sans scrupules NSO, est devenu un habitué des cycles d’information sur la cybersécurité. Créé en 2010, il est l’idée de trois ingénieurs qui avaient fait leurs premières armes au sein de l’unité cybernétique Unit 8200 des Forces de défense israéliennes : Niv Carmi, Shalev Hulio et Omri Lavie.

    NSO s’est retrouvé à l’avant-garde d’une offensive de charme israélienne, accueillant régulièrement des responsables du Mossad à son siège à Herzliya en compagnie de délégations de pays africains et arabes. Les cybercapacités seraient un moyen d’entrer dans leurs bons livres.

    Le bilan de l’entreprise était de nature à piquer l’intérêt du département américain du Commerce, qui a annoncé en novembre dernier qu’il ajouterait NSO Group et une autre cyberentreprise israélienne Candiru (désormais renommée Saito Tech) à sa liste d’entités « sur la base de preuves ». que ces entités ont développé et fourni des logiciels espions à des gouvernements étrangers qui ont utilisé ces outils pour cibler de manière malveillante des responsables gouvernementaux, des journalistes, des hommes d’affaires, des militants, des universitaires et des employés d’ambassade.

    En juillet 2021, le projet Pegasus , une initiative de 17 médias et groupes de la société civile, a révélé que 50 000 numéros de téléphone intéressant un certain nombre de gouvernements figuraient sur une liste de cibles piratables. Tous avaient été des cibles de Pegasus.

    Les clients gouvernementaux du groupe NSO sont nombreux et couvrent le spectre démocratique autoritaire et libéral. Plus notoirement, Pegasus a trouvé son chemin dans l’arsenal de surveillance du Royaume d’Arabie saoudite, qui aurait surveillé les appels passés par le journaliste saoudien assassiné Jamal Khashoggi et un autre dissident, Omar Abdulaziz. En octobre 2018, Khashoggi, sur ordre du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, a été massacré sur le terrain du consulat saoudien à Istanbul par un commando. NSO a ensuite fait l’objet d’une action en justice, les avocats d’Abdulaziz faisant valoir que le piratage de son téléphone « a contribué de manière significative à la décision d’assassiner M. Khashoggi ».

    Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, la ministre de la Défense Margarita Robles, le ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska et 18 séparatistes catalans sont les dernières cibles de premier plan à figurer dans le canon Pegasus. Le téléphone de Sánchez a été piraté deux fois en mai 2021, des responsables affirmant qu’il y avait au moins une fuite de données. Ceci était le résultat, selon le gouvernement, d’une opération « illicite et externe », menée par des organismes sans autorisation de l’État.

    Assez ironiquement, Robles elle-même avait défendu le ciblage des 18 séparatistes catalans, affirmant que la surveillance avait été menée avec l’approbation du tribunal. « Dans ce pays », a-t-elle insisté lors d’une conférence de presse, « personne ne fait l’objet d’enquêtes pour ses idéaux politiques ».

    La toile de fond de tout le scandale est encore plus sinistre, avec Citizen Lab révélant le mois dernier que plus de 60 législateurs catalans, juristes, membres du Parlement européen, journalistes et membres de la famille ont été ciblés par le logiciel espion Pegasus entre 2015 et 2020. (Citizen Lab trouvé que 63 personnes avaient été ciblées ou infectées par Pegasus, dont quatre autres victimes du logiciel espion Candiru.) Parmi les cibles confirmées figurent Elisenda Paluzie et Sònia Urpí Garcia, qui travaillent toutes deux pour l’Assemblea Nacional Catalana, une organisation qui milite pour l’indépendance de Catalogne.

    Le téléphone de la journaliste catalane Meritxell Bonet a également été piraté en juin 2019 lors des derniers jours d’une affaire devant la Cour suprême contre son mari Jordi Cuixart. Cuixart, ancien président de l’association catalane Òmnium Cultural, a été inculpé et condamné pour sédition.

    L’ enquête de Citizen Lab n’a pas attribué de manière concluante « les opérations à une entité spécifique, mais des preuves circonstancielles solides suggèrent un lien avec les autorités espagnoles ». Likhita Banerji, chercheuse à Amnesty International dans le domaine de la technologie et des droits de l’homme, explique simplement le cas . « Le gouvernement espagnol doit dire clairement s’il est ou non un client du groupe NSO. Il doit également mener une enquête approfondie et indépendante sur l’utilisation du logiciel espion Pegasus contre les Catalans identifiés dans cette enquête.

    Des têtes devaient tomber et la principale victime de cette affaire était la première femme à diriger l’agence de renseignement espagnole CNI, Paz Esteban. La défense d’Esteban des piratages catalans s’est avérée identique à celle de Robles : ils avaient été faits avec l’approbation judiciaire et légale. Mais elle avait besoin d’un cuir chevelu pour une situation de plus en plus embarrassante et n’avait aucune envie de se faire répéter ses raisons. « Vous parlez de licenciement », a-t-elle déclaré laconiquement, « je parle de remplacement. »

    Alors que les implications pour le gouvernement espagnol sont nettement malodorantes, il ne faut pas oublier qui est le Victor Frankenstein ici. NSO a eu quelques égratignures en Israël même. Il a survécu à un procès d’Amnesty International en 2020 pour revoir sa licence d’exportation de sécurité. Mais il y a peu de danger que cette entreprise perde le soutien du ministère israélien de la Défense. En Israël, la cybersécurité continue d’être la tête d’affiche des prouesses technologiques, lucrative, opaque et clairement irresponsable devant les parlementaires et les tribunaux.

    Dr Binoy Kampmark, boursier du Commonwealth au Selwyn College de Cambridge. Il enseigne actuellement à l’Université RMIT. Courriel : bkampmark@admin

    Source : South Front, 15 mai 2022

    #Maroc #Espagne #CNI #Pegasus #Espionnage #PedroSanchez #MargaritaRobles #SNOGroup

  • Services secrets alliés: Stupeur face à la crise du CNI

    Services secrets alliés: Stupeur face à la crise du CNI

    Services secrets alliés: « Stupeur » face à la crise du CNI – Espagne, Maroc, Pegasus, espionnage, Paz Esteban, Pedro Sanchez, Margarita Robles,

    Le limogeage de Paz Esteban en tant que directeur général du CNI en paiement au mouvement indépendantiste, et la décision de rendre public lors d’une conférence de presse que les terminaux mobiles du Premier ministre, Pedro Sánchez ; la ministre de la Défense, Margarita Robles, et le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, auxquels il faut ajouter l’attentat subi par le ministre de l’Agriculture, Luis Planas, a provoqué la « stupeur » des services de renseignement alliés, selon sources de solvabilité maximale consultées par ABC.

    La destitution de Paz Esteban comme directeur général du CNI en paiement du mouvement indépendantiste, et la décision de rendre public lors d’une conférence de presse que les terminaux mobiles du Premier ministre, Pedro Sánchez ; la ministre de la Défense, Margarita Robles, et le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, à laquelle il faut ajouter la tentative subie par le ministre de l’Agriculture, Luis Planas, a causé la « stupeur » dans les services de renseignement alliés, selon des sources de la solvabilité maximale consultés par ABC.

    Paz Esteban avait des relations privilégiées avec les services de renseignement des pays alliés qu’il a tissées tout au long de ses 40 ans à la Chambre où, il faut le rappeler, il a occupé différentes responsabilités dans le domaine du renseignement extérieur. Durant ses années à la tête du CNI, l’ancien directeur a renforcé ces contacts de telle sorte que le centre est considéré par ses collègues comme l’un des plus fiables. Cela s’est traduit par un échange fluide d’informations très sensibles qui ont permis d’écarter différentes menaces, notamment dans le domaine du terrorisme djihadiste, mais aussi de disposer de données très fiables sur des scénarios aussi brûlants que l’Ukraine.

     » Ce type de relation est très délicat, et mettre le CNI au centre de la controverse, comme l’a fait le gouvernement, n’aide pas à maintenir la confiance « , affirment des sources des services de renseignement. « Si en plus, gratuitement, des failles de sécurité sont reconnues dans rien moins que les communications de hauts fonctionnaires de l’État, les doutes sont plus grands « , ajoutent-elles.  » Et si tout cela aboutit au licenciement de l’une des personnes avec lesquelles cette affinité existe, avec la quasi-certitude que cela s’est produit dans le cadre d’une manœuvre politique du gouvernement pour rester au pouvoir, la destruction est plus importante « . « , concluent-ils, pour s’interroger : « Quelqu’un croit-il que les services alliés ne vont pas analyser tout cela au moment de partager à nouveau des informations sensibles avec l’Espagne ? ».

    D’autres sources vont plus loin :  » Ce qui s’est passé est grave pour les services de renseignement amis, mais les services hostiles ont également pris note et prendront des décisions en fonction de cela. « Le sentiment général est que le gouvernement n’a pas su mesurer les conséquences de ses actes, qui ne se feront pas sentir immédiatement – les travaux de préparation du sommet de l’OTAN n’en pâtiront pas – mais à moyen et long termes. Pour cette raison, le premier défi d’Esperanza Casteleiro à la tête du CNI sera de rassurer la Chambre en interne, mais aussi de regagner la confiance de nos partenaires internationaux.

    Des sources de la Police et de la Garde civile qui ont des contacts réguliers avec le service de renseignement montrent également leur perplexité face aux démarches du gouvernement dans une affaire aussi sensible que celle-ci.

    « Ce n’était pas le moment, et cela n’a pas été bien expliqué », disent-elles, ajoutant que ce qui reste de toute cette crise est que « l’Exécutif a préféré exposer le CNI pour rester au pouvoir. Et en plus, comme il l’a fait en d’autres occasions, il n’a eu aucun scrupule à sacrifier un serviteur de l’Etat ». Ils sont également d’accord sur le fait que face au sommet de l’OTAN, où l’Espagne déploiera le plus grand dispositif de sécurité de ces dernières décennies, le changement ne sera pas remarqué, mais ils rappellent que  » le CNI a besoin de stabilité et des changements traumatiques comme celui qui a été produit affectent le travail opérationnel. Ses membres ont besoin de sentir qu’ils ont la confiance et le soutien du gouvernement qu’ils servent, et ce qui s’est passé ces jours-ci n’envoie pas exactement ce message.

    INDONEWYORK, 13 May 2022

    #Espagne#CNI#Services_secrets#Renseignements#Maroc#Pegasus#Espionnage


  • Le Maroc pointé du doigt au scandale d’espionnage en Espagne

    Le Maroc pointé du doigt au scandale d’espionnage en Espagne – Pegasus, Pedro Sanchez, Margarita Robles, Sahara Occidental, Algérie,

    La volte-face de Sanchez dans la position vis-à-vis du Sahara Occidental, pourrait-elle avoir des raisons secrètes liées à la mise sur écoute du Premier ministre espagnol par les services secrets marocains ?

    En d’autres termes, le Maroc pourrait-il avoir eu connaissance d’informations compromettantes et aurait-il fait chanter Sanchez afin d’obtenir ce changement si soudain de l’Espagne dans sa position vis à vis du Sahara Occidental qui coïncide avec les révélations de l’utilisation du makhzen de ce logiciel israélien pour espionner la France, l’Algérie et divers autres pays européens en mai 2021.

    La question était sur toutes les lèvres cette semaine alors qu’on découvrait de surcroît que le ministre de l’Intérieur était également sur écoute. Un double scandale en Espagne qui a vu la patronne des renseignements remerciée et où un chef de gouvernement est pris la main dans le sac d’espionnage de parlementaires catalans.

    Dans n’importe quelle démocratie équilibrée, M. Sanchez aurait déjà démissionné.

    Mais il n’en est rien, le gouvernement socialiste persiste et se pose maintenant en victime d’espionnage à son tour pour couronner le tout. Donc il faut donc comprendre que ce logiciel, dont dispose visiblement le gouvernement espagnol, est utilisé par eux et contre eux. Édifiant.

    Le journal espagnol El Mundo a déclaré, cette semaine, que tous les chemins mènent au Maroc dans le scandale de l’espionnage du Premier ministre Pedro Sanchez. Le journal a lié le moment où le programme Pegasus a pénétré dans le téléphone du Premier ministre et du ministre de la Défense et la crise politique entre le Maroc et l’Espagne.

    El Mundo a ajouté que le but du programme d’espionnage israélien était de pénétrer l’épine dorsale de l’État espagnol.

    Le journal espagnol El Pais a déclaré : La décision a été prise rapidement ; « Cela indique la volonté de Sanchez de mettre fin à la crise de Pegasus dès que possible. » Il est prévu que la ministre de la Défense, Margarita Robles, annoncera lors d’une conférence de presse la décision de limoger le directeur du renseignement espagnol.

    Début mai, le gouvernement espagnol a déclaré que les téléphones du Premier ministre Pedro Sanchez et de la ministre de la Défense Margarita Robles avaient fait l’objet d’« écoutes clandestines externes et illégales » à l’aide du logiciel israélien Pegasus.

    « Ce ne sont pas des hypothèses », a déclaré le ministre des Affaires présidentielles Felix Bolanos lors d’une conférence de presse tenue à la hâte, évoquant des incidents « extrêmement dangereux » enregistrés en 2021.

    Les médias et les médias ont pointé du doigt le Maroc comme le pays le plus important qui a utilisé le programme pour espionner les politiciens et les opposants au pays et à l’étranger.

    Une chose est certaine, cette affaire n’a pas fini de rebondir au vu du climat malsain de scandale d’état qu’elle a entraîné entre notamment les deux monarchies voisines (Maroc/Espagne). L’opposition espagnole de son côté, ne relâche pas la pression sur le gouvernement Sanchez et demande des auditions plus approfondies.

    Attendons de voir et d’entendre.

    Aldjazair.org, 13 ai 2022

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    #Maroc #Espionnage #Pegasus #Espagne #PedroSanchez #SaharaOccidental #Algérie

  • Pourquoi Madrid se plie-t-elle au Maroc ? – Analyse-

    Pourquoi Madrid se plie-t-elle au Maroc ? – Analyse-

    Pourquoi Madrid se plie-t-elle au Maroc ? – Analyse- Sahara Occidental, Pegasus, espionnage, Brahim Ghali, Pedro Sanchez, chantage,

    L’Espagne a échangé cinq décennies de neutralité sur le Sahara Occidental tout en n’obtenant rien d’autre qu’un scandale de logiciels espions en retour.

    La politique étrangère de l’Espagne s’efforce de garantir le statut du pays en tant que puissance moyenne pertinente avec une voix en Amérique latine, en Europe et dans le bassin méditerranéen. En Afrique du Nord, cependant, Madrid patine sur une glace mince.

    Les choses ont d’abord tourné au vinaigre après la reconnaissance par le président américain de l’époque, Donald Trump, en décembre 2020, de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental occupé, une ancienne colonie espagnole. L’Espagne a refusé d’emboîter le pas et a fait face à des mois de colère de la part de la monarchie marocaine après que les autorités ont autorisé Brahim Ghali – le chef du Front Polisario, qui résiste au contrôle marocain du territoire – dans un hôpital espagnol pour un traitement au COVID-19. Rabat a riposté en rappelant son ambassadeur.

    La querelle de 15 mois comprenait plusieurs prises de bec au cours desquelles le Maroc a armé des milliers de personnes – dont des centaines de ses propres ressortissants mineurs – comme munitions diplomatiques. Le royaume a interrompu à plusieurs reprises les patrouilles frontalières, laissant des dizaines de bateaux de migrants atteindre les îles espagnoles des Canaries et autorisant des milliers de franchissements de clôtures dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla , sur le continent africain.


    À la mi-2021, le téléphone du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a été piraté à deux reprises par le malware Pegasus développé par Israël ; Le Maroc est le principal suspect, ce qui fait craindre que Rabat cherche à faire chanter Madrid.


    En mai et juin 2021, au plus fort de la confrontation, le téléphone du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a été piraté à deux reprises par le malware Pegasus développé par Israël. Il en était de même d’un téléphone appartenant à la ministre des Affaires étrangères de l’époque, Arancha González Laya, ainsi que des téléphones de la ministre de la Défense Margarita Robles et du ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska. Le ministre de l’Agriculture Luis Planas, ancien ambassadeur d’Espagne au Maroc, a subi une tentative ratée.

    Étant donné qu’un seul client de Pegasus a ciblé plus de 200 téléphones espagnols , dont celui du journaliste marocain Ignacio Cembrero, tous les signes pointent vers le Maroc. Depuis que le scandale a éclaté au début du mois, le gouvernement espagnol a nié la responsabilité du Maroc et limogé le chef des espions de Madrid. Bien qu’elle ait été au courant des attentats dès le début, l’Espagne s’est lancée dans une série d’efforts de réconciliation avec le Maroc après avoir accueilli le chef du Polisario.

    Selon Ali Lmrabet, un journaliste marocain exilé en Espagne et cible de longue date du Makhzen – l’État profond du pays – Rabat pourrait bien faire chanter Sánchez. Il suggère que les services de renseignement marocains ont probablement trouvé quelque chose dans les près de 3 gigaoctets de données siphonnées du téléphone de Sánchez. « Le chantage des politiciens étrangers est leur spécialité », a-t-il déclaré.

    En juillet dernier, Sánchez a profité d’un remaniement ministériel pour licencier González Laya, qui avait été vilipendé dans la presse marocaine. Le diplomate pro-marocain et ancien ambassadeur à Paris José Manuel Albares a pris sa place. Quelques semaines plus tard, le roi d’Espagne Felipe VI a souligné la « profonde amitié partagée » des deux pays dans un hommage écrit à l’occasion du 22e anniversaire du trône du roi du Maroc Mohammed VI. Quand, l’automne dernier, l’Algérie a interrompu les expéditions de gaz vers son voisin, l’Espagne est intervenue pour sécuriser l’approvisionnement énergétique du Maroc. Pourtant, aucun des gestes ne semblait satisfaire Rabat.

    Finalement, Sánchez a cédé sur le plus gros problème de tous – craignant les conséquences du gel de Rabat dans la dissuasion de l’immigration et l’asphyxie économique causée par la fermeture des frontières marocaines à la frontière avec Ceuta et Melilla. Dans une lettre au roi Mohammed VI datée du 14 mars, Sánchez a qualifié la proposition marocaine de 2007 d’autonomie sahraouie sous le contrôle de Rabat au Sahara occidental de « base la plus sérieuse, crédible et réaliste » pour résoudre le conflit. Quatre jours plus tard, le palais marocain a divulgué la missive diplomatique à la presse.

    L’inclinaison vers le Maroc défait un demi-siècle de neutralité espagnole formelle dans le conflit entre le Maroc et le Polisario. Fondamentalement, la nouvelle position rapproche Madrid de la position de Rabat que celle de Berlin ou de Paris ; L’Allemagne et la France ont toutes deux reconnu le plan d’autonomie comme une simple « contribution », mais se sont abstenues de superlatifs. Après 10 mois, les lumières se rallument dans la résidence de l’ambassadeur du Maroc à Madrid. Cela n’a pas été gratuit.

    « Pour sortir du bourbier de Rabat, vous avez déclenché une crise avec l’Algérie, une crise au sein du gouvernement, et une crise… dans cette chambre », a fustigé le 30 mars Cuca Gamarra, porte-parole du principal parti d’opposition espagnol. ont convoqué le Premier ministre au parlement espagnol pour expliquer une volte-face historique dont ils n’ont entendu parler que du palais marocain. « C’est humiliant », a déclaré Gamarra.

    Le pivot a suscité une condamnation généralisée à travers le spectre politique – de Vox à Podemos – une rareté dans le paysage politique fragmenté de l’Espagne.

    En effet, le pivot a suscité une condamnation généralisée à travers le spectre politique, une rareté dans le paysage politique fragmenté de l’Espagne. Vox d’extrême droite l’a qualifié de « putain d’insulte ». À son tour, le jeune partenaire de gauche de la coalition au pouvoir, Podemos, l’a déploré comme « regrettable ». Dans la perspective de la prochaine visite de Sánchez et Albares à Rabat, le porte-parole du Parti nationaliste basque, Aitor Esteban, a rappelé au ministre des Affaires étrangères son manque d’approbation du parlement.

    Mais, surtout, le demi-tour a enragé l’Algérie, troisième fournisseur de gaz de l’UE mais aussi ennemi du Maroc et allié le plus fidèle du Polisario, à un moment critique. La Russie a coupé le gaz à la Pologne et à la Bulgarie, et la bonne volonté de l’Algérie est plus critique que jamais. Le pays a rapidement retiré son ambassadeur à Madrid après le pivot. Pour Eduard Soler, chercheur senior au Centre des affaires internationales de Barcelone, « Celui qui dit savoir quelle sera la réponse algérienne vous donne des informations inexactes ». Soler a déclaré à Foreign Policy que « l’Algérie traverse actuellement un processus pour en créer un ».

    En effet, Alger a prévenu Madrid qu’il allait revoir « tous ses accords… dans tous les domaines ». Au lendemain de ce changement, l’Espagne a tenté d’apaiser l’Algérie en livrant à la hâte le demandeur d’asile Mohamed Benhalima, un ancien officier militaire devenu célèbre après avoir dénoncé la corruption du régime algérien et rejoint les manifestations du Hirak dans le pays. Malgré les avertissements d’Amnesty International sur le « risque élevé de torture » auquel il était confronté dans son pays, l’Espagne a ignoré ses obligations internationales en tant que signataire de la Convention des Nations Unies contre la torture et a sommairement rejeté sa demande d’asile. L’Algérie a depuis cessé d’accepter les rapatriements de ses migrants irréguliers depuis l’Espagne et a considérablement réduit le nombre de vols entre les deux pays.

    Benhalima, pour sa part, a rapidement « avoué » toutes les charges retenues contre lui à la télévision algérienne après son refoulement. Dans une vidéo précédente , cependant, le dissident a averti que de tels aveux constitueraient une preuve de « graves tortures ». Le gouvernement espagnol n’a pas encore répondu à une pétition du Congrès demandant au ministère de l’Intérieur de justifier le rapatriement. Cette semaine, Benhalima a été condamné à mort .

    La seule lueur d’espoir dans la plus récente crise du Maghreb en Espagne semblait être que le robinet de gaz ne serait pas fermé. (L’Espagne s’approvisionne pour près de la moitié de ses besoins en gaz auprès de l’Algérie.) « L’Algérie veut construire l’image d’un fournisseur fiable », a déclaré Soler, un sentiment partagé par Gonzalo Escribano, directeur du programme énergie et climat de l’Institut royal espagnol Elcano.

    Escribano note qu’Alger ne peut se passer des revenus provenant des exportations vers l’Espagne. Pourtant, l’épée de Damoclès plane sur Madrid. À la fin du mois dernier, l’Algérie a menacé de mettre fin à ses exportations de gaz si l’Espagne approvisionnait le Maroc en pétrole algérien. Madrid s’est depuis engagé à ne pomper que du gaz non algérien via le gazoduc qui relie l’Espagne au Maroc.

    « On a beaucoup parlé de l’Espagne ratant la chance de devenir le centre énergétique de l’Europe en raison des représailles algériennes après le pivot », a déclaré Escribano. « Honnêtement, ça n’a pas de sens ; L’Algérie n’a pas la capacité de compenser un arrêt hypothétique des exportations russes et, à son tour, l’Espagne n’a pas la capacité de l’exporter vers le nord à travers les Pyrénées. L’Algérie a cependant déclaré sa relation avec l’Italie « stratégique » et s’est engagée à augmenter ses exportations de gaz de 50% vers le pays. Alger entend également privilégier Rome par rapport à Madrid à l’avenir. L’impact de cette riposte est limité. Si le PDG de Sonatrach, la compagnie pétrolière nationale algérienne, n’exclut pas une hausse des prix , ses conséquences seraient loin d’être catastrophiques.

    « C’est une erreur de savoir comment le ministère gère toute cette affaire avec le Maroc. C’est une capitulation », a déclaré un diplomate espagnol qui s’est rendu à plusieurs reprises dans la région, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat. « Quand il s’agit de Rabat, vous n’affirmez pas vos intérêts [en] cédant à chaque fois qu’il y a un incident. » Interrogé sur la précipitation apparente de cette décision, le diplomate a répondu que la survie politique du ministre des Affaires étrangères dépendait de sa gestion de l’affaire.

    Des sources diplomatiques ont confirmé à Foreign Policy qu’Albares et son équipe avaient négocié le pivot sans solliciter l’avis du réseau diplomatique informel habituel d’experts sur le Sahara occidental.

    Et jusqu’à présent, le gouvernement n’a pas grand-chose à montrer. Bien que les passages frontaliers entre le Maroc et les deux enclaves nord-africaines de Ceuta et Melilla doivent ouvrir la semaine prochaine, mais sans contrôles douaniers, comme l’Espagne l’avait promis plus tôt, le Maroc a continué à devenir de plus en plus agressif. Amnesty International a rapporté que « les autorités marocaines ont intensifié leur harcèlement des défenseurs des droits humains et des militants au cours des deux derniers mois ». En avril, l’Algérie a dénoncé le bombardement par le Maroc d’un convoi de camions à la frontière entre la Mauritanie et le Sahara occidental.

    Marcos Bartolomé , journaliste et chercheur basé en Espagne.

    Foreign Policy, 13 mai 2022

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    #Espagne #Maroc #SaharaOccidental #PedroSanchez #Pegasus #Espionnage