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  • Le nouvel équilibre entre l’Espagne et le Maroc, menacé

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    Le désaccord diplomatique entre Alger et Rabat menace le nouvel équilibre entre l’Espagne et le Maroc

    L’Algérie rompt ses relations diplomatiques avec le Maroc, peu après que Mohamed VI ait tendu la main à Pedro Sánchez.

    « L’Algérie a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc à partir d’aujourd’hui », a annoncé le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, lors d’une conférence de presse mardi. Et à Madrid, les poutres du Palais de Santa Cruz, siège du ministère des affaires étrangères, ont tremblé.

    « L’histoire a montré que le Royaume du Maroc n’a jamais cessé de mener des actions hostiles à l’Algérie », a déclaré Lamamra, qui a lu à la presse une déclaration au nom du président, Abdelmadjid Tebboune.

    Des sources officielles du ministère de José Manuel Albares ont déclaré à ce journal qu’elles n’étaient pas surprises par cette situation, qui n’a en principe aucune raison d’affecter l’Espagne, mais qui n’a rien à voir avec ce qui se passe entre les deux principaux voisins, partenaires et amis – bien que rivaux – d’Afrique du Nord.

    Alger avait rappelé son ambassadeur pour des consultations en juillet après que l’ambassadeur marocain à l’ONU ait soutenu l’autodétermination du peuple amazigh de Kabylie en Algérie. Il n’a pas non plus été satisfait lorsque le ministre israélien des affaires étrangères, Yair Lapid, a remis en question le rôle de l’Algérie dans la région depuis le Maroc.

    Le gouvernement algérien reproche également au Maroc son soutien présumé à des organisations considérées comme terroristes, ainsi que l’espionnage via le logiciel Pegasus, dont il aurait été victime.

    La rupture n’a pas été une surprise. Cinq jours plus tôt, le 18 août, l’Algérie a décidé de « revoir » ses relations avec le Maroc en raison d’ »actes hostiles », accusant le pays voisin d’être impliqué dans les incendies de la région de Kabylie, où plus de 90 Algériens, dont 33 soldats, ont perdu la vie, ainsi que dans l’assassinat de l’artiste Djamel Bensmail, qui a été lynché et brûlé le 11 août dans la région de Tizi Ouzou.

    La décision a été prise lors d’une réunion extraordinaire du Haut Conseil de sécurité algérien, présidée par M. Tebboune, afin d’évaluer la situation dans le pays suite aux incendies de forêt massifs. A l’époque, il était question « d’actes hostiles incessants perpétrés par le Maroc et son allié, l’entité sioniste, contre l’Algérie ».

    Le ministre Lamamra avait déjà brossé un tableau de ces « actes hostiles » dans une déclaration à la presse le 15 août. Après que son homologue israélien ait exprimé son inquiétude quant au rôle « joué par l’Algérie dans la région, son rapprochement avec l’Iran et la campagne qu’elle a menée contre l’admission d’Israël en tant que membre observateur » de l’Union africaine (UA), M. Lamamra avait déjà exprimé son inquiétude quant au rôle « joué par l’Algérie dans la région, son rapprochement avec l’Iran et la campagne qu’elle a menée contre l’admission d’Israël en tant que membre observateur » de l’Union africaine (UA).

    La liste des reproches de l’Algérie est longue. Du soutien au MAK (Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie) et au mouvement politique islamo-conservateur Rachad, qui prône un changement de régime pacifique dans le pays, à l’absence de référendum au Sahara occidental et à la stagnation de l’Union du Maghreb arabe (UMA).

    Ignorer Mohamed VI

    Le discours réconciliateur du roi Mohammed VI à l’occasion de la fête du Trône le 31 juillet n’a guère servi.

    Dans son discours, le monarque alaouite a appelé à privilégier « la logique du bon sens et les intérêts suprêmes » du Maroc et de l’Algérie afin de surmonter cette regrettable « situation dans laquelle les énergies de nos deux pays sont gaspillées ».

    Dans sa stratégie visant à plaire aux puissances mondiales, auxquelles il offre la stabilité en tant que porte de l’Afrique, Mohammed VI a avoué que « la situation actuelle de ces relations ne nous satisfait pas et ne profite pas à nos deux peuples, et qu’elle est inacceptable pour de nombreux pays ».

    Evoquant la sécurité et la stabilité de l’environnement africain et euro-méditerranéen, il a assuré que « tout ce qui arrive au Maroc doit avoir des répercussions sur l’Algérie, car les deux constituent un seul et même corps ».

    Comme avec l’Espagne, le souverain a tendu la main au dialogue et au rétablissement des relations bilatérales « sans conditions, afin de construire des relations bilatérales basées sur la confiance, le dialogue et le bon voisinage ».

    Il a même proposé d’envoyer deux avions amphibies pour aider l’Algérie à lutter contre les incendies.

    Cependant, les invitations du monarque alaouite sont restées jusqu’à présent sans réponse. Bien qu’il considère que les causes qui ont conduit à la fermeture des frontières entre les deux pays « ont été dépassées et n’ont plus de justification acceptable ». Cela n’est guère crédible car la question de la souveraineté du Sahara occidental reste la principale pomme de discorde.

    Contrairement à Pedro Sánchez, auquel il s’est également adressé directement la semaine dernière, le président Tebboune n’a pas accepté la main tendue du monarque alaouite.

    Par coïncidence, la crise entre le Maroc et l’Espagne au sujet de l’accueil humanitaire du secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, implique également l’Algérie. Le Sahraoui a quitté l’Espagne dans un avion affrété par la présidence algérienne le 1er juin et a été admis dans un hôpital à Alger, où le lendemain il a reçu la visite du président Tebboune et de la direction militaire algérienne.

    Rivalité des armes

    La tentative de maintenir la stabilité au Maghreb, avec la Libye en état de guerre depuis la mort de Mouammar Kadhafi, la Tunisie avec son parlement dissous par le président Kais Saied et la Mauritanie avec son ancien président, Mohamed Ould Abdel Aziz, emprisonné et accusé de corruption, est maintenant menacée par le pays le plus grand et le plus stable du continent, avec le Maroc.

    L’insécurité dans cette région, proche du Sahel, a conduit les deux puissances du Nord à renforcer leurs forces armées ces dernières années. L’éternelle « guerre froide » entre les deux pays s’est aggravée avec le réarmement du Maroc. Alors que Rabat s’est consacré à l’achat d’armes, Alger a modernisé son armée.

    Dans cette relation historique de rivalité et de confrontation après l’indépendance en 1962, l’Algérie compte la Russie comme alliée et le Maroc compte les États-Unis comme alliés.

    En fait, l’Algérie a récemment acheté des chasseurs Su-57 et des sous-marins de pointe à la Russie, tandis que le Maroc a signé un accord de défense avec Washington pour la prochaine décennie.

    L’Espagne, entre deux fronts

    Un conflit entre l’Algérie et le Maroc mettrait en jeu la stabilité politique et économique de l’Afrique du Nord, mais aussi celle de l’Europe du Sud, en raison de leurs liens historiques et de leur proximité géographique.

    L’Espagne, qui vient de reprendre ses relations avec le Maroc après quatre mois de crise diplomatique, est directement concernée. Madrid a conclu de nombreux accords avec Rabat et Alger sur la migration et la sécurité, mais aussi sur des questions économiques, notamment la dépendance à l’égard des ressources naturelles.

    La position de l’Espagne, qui soutient les résolutions des Nations Unies (ONU) pour une solution au conflit du Sahara occidental, qui est la raison éternelle des mauvaises relations entre l’Algérie et le Maroc, est maintenant compromise.

    Le ministère des affaires étrangères déclare qu’il restera attentif – bien que préoccupé – à l’évolution de l’escalade entre le Maroc et l’Algérie.

    Mohammed VI a jeté son dévolu sur le Sahara occidental, a montré qu’il s’agissait de son point faible dans la chaussure de l’Espagne, et notre pays a déjà proposé des « pourparlers sans tabou ». Mais l’Algérie aurait du mal à accepter des mesures explicites sur cette question, et Madrid sait qu’elle devra faire preuve de prudence. Ce n’est que dans le cas où les deux parties demanderaient une médiation que le gouvernement espagnol envisagerait de s’immiscer dans cette confrontation.

    L’Espagne entretient des relations commerciales et d’investissement avec ces deux pays. Le Maroc est la première destination des investissements espagnols sur le continent africain. En 2019, l’Espagne était son principal partenaire commercial et son deuxième investisseur après la France. Quant à l’Algérie, elle est l’un des principaux pays de la politique commerciale espagnole et figure sur la liste des pays prioritaires de la « Stratégie Horizon Afrique », récemment approuvée par le ministère de l’industrie, du commerce et du tourisme.

    L’Espagne importe du gaz principalement d’Algérie. En 2019, les importations de carburant en provenance de ce pays ont représenté 92 % du total des importations espagnoles, selon les données de l’Institut espagnol du commerce extérieur (ICEX). Les investissements les plus importants de l’Espagne en Algérie se concentrent sur les secteurs de l’énergie, de la construction et de l’eau.

    En tout cas, le Maroc n’a pas tardé à réagir et, dans un bref communiqué du ministère des affaires étrangères, a regretté et rejeté « catégoriquement » la réaction « injustifiée mais attendue » de l’Algérie et « les prétextes fallacieux, voire absurdes, qui la sous-tendent ».

    Le Maroc a pris note de cette « décision unilatérale des autorités algériennes de rompre les relations diplomatiques avec le Maroc à compter de ce jour ». Et sans prêter attention à la classe politique algérienne, le ministère des Affaires étrangères à Rabat a annoncé que « le Maroc restera un partenaire crédible et loyal du peuple algérien et continuera à agir avec sagesse et responsabilité pour le développement de relations intra-maghrébines saines et fructueuses ».

    El Espanol, 25/08/2021


  • Algérie: L'animosité du Maroc en sept points

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    – Cette animosité avait débuté avec la guerre d’agression ouverte de 1963.
    – En 1976, le Maroc a rompu brutalement les relations diplomatiques avec l’Algérie qui venait, avec quelques autres pays, de reconnaître la République Arabe Sahraouie Démocratique.
    – Les appareils sécuritaires et de propagande du Royaume mènent une guerre médiatique de bas niveau et de grande envergure contre l’Algérie,son peuple etses dirigeants.
    – Le Royaume du Maroc a fait de son territoire une franchise diplomatique et une tête de pont pour planifier, organiser et soutenir une série d’actions hostiles et caractériséescontre l’Algérie.
    – Le Royaume entretient une collaboration active et documentée avec le MAK et RACHAD, deux organisationsterroristes, impliquées dansles incendies qui ont ravagé plusieurs wilayas et dans l’assassinat de Djamel Bensmaïl.
    – Pegasus a révélé l’espionnage massif etsystématique auquel ont été soumis des responsables et des citoyens algériensciblés par lesservices de renseignement marocains.
    – L’attitude marocaine condamne les peuples de la région à la mésentente et à la confrontation.
  • Roi du Maroc : Léthargie physique et victimisme

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    DISCOURS DU ROI DU MAROC ET GAZ ALGÉRIEN : Pourquoi M6 dit n’importe quoi
    par Mokhtar Benzaki
    Mohammed VI dirige-t-il encore son royaume ? À chaque intervention, le roi du Maroc sème des indices inquiétants sur l’état de son pays et sur sa capacité à gouverner. Le dernier en date, son discours du 20 août, où il démontre son décalage absolu par rapport à la réalité.
    Dans un discours monocorde, même apathique, Mohammed VI, dont on ne relève plus la troublante léthargie physique, s’en est pris à tout le monde : l’Union européenne, les ONG, les médias, ses voisins. Enfin, presque tout le monde, car, sagement, il n’a pas glissé un mot sur son encombrant allié du moment, Israël.
    Dans sa bouche, tout est complot et machinations contre le royaume. Le roi du Maroc dézingue à tout-va «certains pays et organisations notoirement hostiles», qu’il n’a même pas eu le courage de nommer à cause du scandale Pegasus.
    Le discours qui semble avoir été écrit par plusieurs marionnettistes de ses collaborateurs est un chef-d’œuvre de fuite en avant, de déni de la réalité et de contre-vérités. Notamment dans sa partie économique relative au gaz algérien. En effet, M6 indique que «quelques pays, notamment des pays européens comptant, paradoxalement, parmi les partenaires traditionnels du Maroc, craignent pour leurs intérêts économiques, leurs marchés et leurs sphères d’influence dans la région maghrébine».
    Le message est adressé aux Espagnols, qui lui ont rendu la monnaie de sa pièce dans l’affaire Brahim Ghali et le morbide lâcher des enfants dans la mer Méditerranée. Il est également adressé à ses alliés historiques français, dont toute la sphère médiatico-politique a été espionnée par les services marocains, sans réaction jusqu’à maintenant du côté de Paris. Mais le message s’adresse aussi à l’Algérie, avec des insinuations sur son influence dans l’affaire du gaz.
    Si le roi du Maroc est en droit de vendre la chimère de l’influence régionale à ses sujets, il n’en demeure pas moins que ses assertions sur la reconduction du contrat au 31 octobre prochain avec l’Algérie est un pur fantasme. Car aucune décision de reconduction n’a été prise. Le mensonge royal omet le fait que si reconduction il y a, elle doit impérativement obtenir l’aval de la partie algérienne.
    Pour rappel, ce gazoduc alimente uniquement le Maroc par le gaz algérien avec, actuellement, 900 000 mètres cubes par an. Or, Mohammed VI, qui y va au bluff, veut contraindre l’Algérie à augmenter ce quota afin que ses usines et ses installations industrielles dépendant du gaz algérien ne subissent pas de plein fouet un arrêt des approvisionnements.
    En adoptant la posture de «victime» de machinations, dont celles de son voisin de l’Est, Mohammed VI veut rassurer les investisseurs marocains et étrangers avec du gaz qui ne lui appartient pas. Comme il veut faire passer un signal à Madrid, que l’Espagne dépend du bon vouloir énergétique marocain, alors que Rabat est payé par l’Algérie avec un tarif en gaz. Un argumentaire erroné et pathétique qui en dit long sur la douce dérive de la Monarchie.
    Mokhtar Benzaki
  • Maroc : Le roi Mohammed VI accuse l’Espagne et la France

    Maroc : Le roi Mohammed VI accuse l’Espagne et la France

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    Détérioration des relations avec l’Algérie: Mohamed VI accuse l’Espagne et la France

    Le monarque marocain Mohamed VI sort une nouvelle carte pour justifier la détérioration des relations algéro-marocaines.Cette fois-ci, le souverain marocain accuse l’Espagne et la France d’être à l’origine du blocage pour la construction de l’ensemble marocain.

    Dans un discours annoncé à l’occasion de l’anniversaire de la révolution du roi et du peuple coïncidant avec la date du 20 août, Mohamed VI, confectionnant à merveille la langue de la désinformation a tenu à épargner l’Algérie, jetant la responsabilité de l’escalade et des tensions de ces derniers mois entre Alger et Rabat, par le comportement de certains pays, qui visent selon lui à ternir l’image du Maroc vis à vis de ses voisins, allusion faite à l’Algérie sans la citer.

    Le souverain marocain estime que les pays du Maghreb font face à une agression délibérée de la part de certains pays européens, soulignant que ces pays ont bloqué la construction de l’ensemble maghrébin. Il notera que le problème n’est pas les régimes maghrébins, mais la mentalité de certains pays européens qui veulent préserver leurs intérêts. Le souverain marocain fera un lien de la détérioration des relations de son pays avec l’Espagne , la coopération gazière entre Alger et Madrid et le rapprochement économique algéro-espagnol.

    Mohamed VI accusera implicitement la France de procéder à ternir l’image des services de sécurité marocain, allusion faite au scandale du logiciel espion sioniste Pegasus et l’espionnage des téléphones du président français Emmanuel Macron et certains responsables français.

    A première vue, l’intervention de sa Majesté n’a rien apporté de concret pour apaiser les tensions avec Alger, notamment en ce qui concerne le soutien de Rabat au mouvement terroriste du MAK responsable des feux de forêts ayant ravagé plusieurs wilayas du pays, les déclarations scandaleuses de son représentant à l’ONU, Omar Hilale, concernant l’intégrité territoriale de l’Algérie et le scandale des téléphones d’algériens espionnés par le Makhzen.

    Le monarque marocain est convaincu que l’Algérie n’acceptera jamais de voir l’ennemi sioniste à ses frontières, idem pour le soutien de Rabat aux organisations terroristes du MAK et Rachad, et le maintien de cette guerre de désinformation menée contre l’Algérie, accompagnée par cette guerre de la drogue que le Makhzen mène contre le peuple algérien depuis des années.

    Il est clair, que Mohamed VI craint qu’Alger ferme sa vanne gazière du gazoduc Maghreb -Europe avec l’expiration du contrat gazier le 31 octobre prochain et cela aura son impact socioéconomique sur le royaume qui devra faire face à d’autres difficultés, qui s’ajouteront à l’impact négatif de la crise sanitaire du Covid-19 et ses répercussions sur l’économie marocain.

    Mohamed VI est conscient aussi que la France utilisera le scandale de l’espionnage pour exercer davantage de surenchère et de chantage sur le régime marocain, en raflant davantage de contrats juteux au détriment de l’indépendance du Maroc, dont la décision politique sera davantage confisquée par l’establishement français.

    La présence de l’entité sioniste au Maroc ne fera que réduire à néant les aspirations du peuple marocain. Mohamed VI n’aura comme contrepartie que le souci de sauver le trône de son prince héritier et fils Moulay Hassan, bien pris en charge par le très influent conseiller du roi, en la personne du sioniste André Azoulay.

    Algérie54, 20/08/2021

  • Cembrero: Comment j’ai découvert que le Maroc m’espionnait

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    Ignacio Cembrero révèle le détail avec lequel il a découvert que le Maroc l’espionnait
    Son appareil mobile avait été infecté par Pegasus, un logiciel difficile à détecter.

    L’espionnage de Pegasus fait constamment la une des médias. Le logiciel espion créé par la société israélienne NSO a contaminé plus de 50 000 appareils dans le monde, touchant notamment des journalistes, des hommes politiques, des hommes d’affaires et des militants.

    Ignacio Cembrero, journaliste spécialisé dans le Maghreb et le Moyen-Orient, est l’un de ceux qui ont été touchés par cet espionnage mondial. Dans un article publié par Cembrero lui-même dans El Confidencial, il décrit comment il s’est rendu compte qu’il était espionné.

    Le journaliste explique dans le journal qu’il a reçu d’un ami un lien vers une information publiée dans le média Maroc-Diplomatique. L’article, qui remet en question son indépendance, affirme qu’il a l’habitude « d’opérer dans les coulisses de chaque crise maroco-espagnole » et de recevoir de l’argent de « fonds ministériels espagnols secrets ».

    Bien que le journaliste affirme qu’il pensait qu’il s’agissait d’un énième article écrit sur lui depuis l’éclatement de la crise diplomatique entre l’Espagne et le Maroc, à la fin de l’article, « dans l’avant-dernier paragraphe », il a trouvé quelque chose qu’il ne s’attendait pas à voir. Sur ce support, « une idée que je n’avais fait qu’esquisser dans l’une de mes conversations WhatsApp a été reprise », raconte le journaliste, qui dit avoir conclu, après mûre réflexion, qu’il était espionné par les services secrets marocains. « Conclusion : les services secrets marocains avaient lu mes WhatsApp et le journaliste alaouite avait fait une erreur en s’en faisant l’écho », ajoute Cembrero.

    Bien qu’à ce moment-là, l’idée ne soit qu’un soupçon, le journaliste avoue dans son article qu’il y a une semaine, il a reçu quelques appels de Forbidden Stories. L’association de médias qui enquête sur cet espionnage l’a informé lors d’un premier appel que son téléphone portable figurait sur la liste des appareils qui avaient été contaminés par le logiciel Pegasus. Lors d’un second appel, il a été informé que les premiers rapports sur ce qui s’était passé seraient publiés le dimanche après-midi.

    Dans des déclarations à Infolibre, le journaliste ne semble pas surpris par cet espionnage et assure que « le Maroc a une longue tradition d’espionnage des journalistes ». Bien qu’il se considère comme privilégié de vivre dans un État de droit, M. Cembrero affirme : « Notre intégrité n’est pas menacée, seulement notre vie virtuelle. Pendant ce temps, des journalistes continuent d’être condamnés à la prison ».

    El Plural, 20/07/2021

  • Où s'arrêtera le Maroc?

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    Assauts diplomatiques, guerre cybernétique, noyautage économique…
    Dans sa guerre totale contre son voisin de l’Est, le Makhzen ne lésine pas sur les moyens et va jusqu’à puiser dans le registre du machiavélisme.
    Brahim TAKHEROUBT
    Ces derniers jours, c’est à l’économie nationale que le Maroc s’attaque par le dangereux procédé de la fausse monnaie. Il y a quelques jours, les services de la Gendarmerie nationale ont appréhendé un Marocain en possession d’une somme de 4 milliards de centimes en faux billets. Aussi modeste que paraît cette somme, il est clair qu’il ne s’agit pas d’un acte isolé commis par un trafiquant voulant arrondir ses fins de mois. 
    L’opération est bien planifiée par le Makhzen qui s’est transformé en laboratoire de théories économiques criminelles. Pour preuve irréfutable, il y a exactement 4 mois, une opération similaire a été neutralisée par les mêmes services de la Gendarmerie nationale. Un réseau criminel composé de six individus a été démantelé, en mai dernier, au niveau de la zone frontalière de Oued Bounaïm, commune de Bab El Assa, daïra de Maghnia (Tlemcen) par les services de la Gendarmerie nationale et les gardes-frontières, selon un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN). 
    Selon la même source, les individus arrêtés avaient en leur possession d’ «énormes sommes d’argent en monnaie nationale (billets de 1000 et 2000 dinars algériens) s’élevant à près de 4 milliards et 108,5 millions de centimes, dont une partie en faux billets estimée à 3 milliards et 93 millions de centimes, qu’ils ont tenté d’introduire et faire circuler avec la complicité des réseaux criminels marocains. 
    «Cette opération s’inscrit dans la dynamique des efforts visant à mettre en échec toute tentative de financement et de soutien aux mouvements subversifs», a souligné le communiqué du MDN. D’une stratégie de la tension permanente, le Maroc pousse le bouchon d’une guerre multiforme. 
    Après les déclarations gravissimes de son ambassadeur à l’ONU, soutenant publiquement une prétendue indépendance de la Kabylie, il a été rattrapé par le grave scandale de Pegasus. Au moins 6000 numéros de différentes personnalités algériennes ont été visés par un logiciel espion vendu par Israël au Maroc. À ce jour, le voisin de l’Est n’a pas jugé utile de s’excuser. 
    Dans son traditionnel discours à l’occasion de la fête du Trône, prononcé le 31 juillet dernier, Mohammed VI a royalement ignoré les deux scandales. Dans une tentative de diversion, le souverain marocain a mis le mouchoir sur de graves faits qui empoisonnent les relations entre les deux pays.
    Quelques jours après cette grossière diversion, le Maroc remue le couteau dans la plaie et passe à une autre attaque qui s’apparente à une déclaration de guerre. 
    En visite à Rabat, le 12 août dernier, le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, a déclaré qu’il a évoqué avec son homologue marocain «les inquiétudes au sujet du rôle joué par l’Algérie dans la région, son rapprochement avec l’Iran et la campagne qu’elle a menée contre l’admission d’Israël en tant que membre observateur de l’Union africaine». 
    Réagissant à ces déclarations fallacieuses et malveillantes, faites à partir du Maroc, concernant l’Algérie, la diplomatie algérienne précise qu’il s’agit d’une «sortie intempestive, dont le véritable instigateur n’est autre que Nasser Bourita, en sa qualité de ministre des Affaires étrangères du Royaume du Maroc». 
    Les déclarations fallacieuses faites à partir du Maroc, concernant l’Algérie, traduisent une «sourde volonté» d’entraîner Israël dans une «aventure hasardeuse» dirigée contre l’Algérie, a déclaré, il y a quelques jours, le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra. Mais où s’arrêtera le Maroc avec ses assauts répétés?
    L’Expression, 18/08/2021
  • Espionnage : Le Maroc passe à une autre étape

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    APRÈS PEGASUS : Le Makhzen passe à une autre étape
    Ébranlé par le scandale international Pegasus qui l’avait noyé jusqu’au cou, ainsi révélé par le consortium de journalistes de « Forbidden Stories » en collaboration avec Amnesty, le Makhzen change tout juste d’angle d’attaque.
    Mais sans pour autant se défaire de sa stratégie de nuisance, surtout à l’égard de son voisin de l’Est dont il scrute faits et gestes sous l’œil bienveillant de son allié israélien.
    À présent que la société NSO, qui lui a fourni le logiciel espion Pegasus, est grillée depuis l’éclatement du scandale en juillet dernier, le Makhzen recourt à un autre fournisseur … toujours israélien. Il s’agit des services de « Quadream », une firme concurrente de NSO spécialisée dans la fabrication d’applications d’espionnage. 
    Les produits de « Quadream » sont similaires ou presque à ceux fabriqués par SNO. En revanche, le nouveau fournisseur du Makhzen est basé à Chypre, ce qui ne nécessite pas le passage par une licence d’exportation par le ministère israélien de la défense.
    Tout récemment, en effet, soit le 10 août dernier, une délégation représentant cette société a visité le Maroc pour discuter de la vente de systèmes de surveillance spéciaux aux services du Makhzen, selon des sources bien informées. 
    Selon ces dernières, Quadream a développé des systèmes de cyberattaque d’une capacité « similaire » à Pegasus, en permettant aux services de sécurité de s’introduire dans les smartphones et ordinateurs.
    Il va sans dire que le Makhzen reproduit le même procédé d’attaque qu’à travers Pegasus, sinon pour le besoin d’extraire des informations et d’aspirer des données électroniques aux fins d’espionnage. Par ailleurs, la visite récente du ministre israélien des Affaires étrangères à Rabat n’est pas étrangère sur ce plan.
    Dans une tentative vaine de sortir d’affaire concernant le scandale Pegasus, le Makhzen s’oriente vers cette société chypriote, qui n’est pas sous la supervision du ministère israélien de la défense, pour trouver un échappatoire. Mais toujours pour les mêmes velléités de nuisance contre les pays qui se dressent contre sa politique expansionniste. Car, en faisant le choix de s’allier avec le diable sioniste, il s’est soumis au service de l’agenda israélien sans une moindre résistance.
    Pas que, au-delà d’espionner Smartphones et portables, pour un service dont tirera profit son nouveau allié, les services marocains de Hammouchi comptent aussi sur des avions espions. 
    En effet, selon des informations rapportées le 5 aout dernier, le Maroc va se doter des appareils américains de type « Gulfstream G550 » et reconvertis en avions-espions par la firme israélienne « Elta Systems ». 
    Là aussi, il s’agit pour le Makhzen de passer entre les mailles du filet pour éviter un autre scandale qui lui jouera des tours. Ainsi, les appareils « Gulfstream G550 » disposeront du système dit Elint (Intelligence électronique) dédié à la détection, la localisation et l’identification des équipements électroniques ennemis tels que les radars, les systèmes de missiles sol-air ou les aéronefs, ainsi que d’un système dédié à l’interception de tous types de communications.
    Farid Guellil
  • Maroc : « C’est l’armée qui va chasser un jour Mohamed VI »

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    Entretien / Mustapha Adib, ancien officier des FAR : « C’est l’armée marocaine qui va chasser un jour Mohamed VI »

    Mustapha Adib ; ancien officier des FAR (forces armées royales marocaines), et pilote hélicoptère, n’a franchement pas la langue dans sa poche. Pour lui, le roi Mohamed VI, qui coûte au peuple marocain la bagatelle de 500.000 euros par jour, ne doit sa survie, ainsi que celle de son régime, qu’à la protection de la France. Pour lui, en effet, le traité décrétant le placement du Maroc sous protectorat français n’a jamais été abrogé et demeure dès lors valide et en vigueur. Impossible, en revanche, d’en dire autant de la « proclamation » de Trump sur la prétendue « marocanité du Sahara Occidental ». Mustapha Adib, qui vit aux USA, et qui connait bien les us et usages politiques qui ont court dans ce pays, explique qu’une proclamation n’est qu’un avis exprimé. Ce n’est donc pas une décision. Biden ne peut abroger l’avis de son prédécesseur à la Maison Blanche au nom de la liberté d’expression, pleinement garantie. Si le discours du trône est un show destiné à divertir ses sujets, la provocation de Hilal, son ambassadeur à l’ONU est pour lui d’une vilenie et d’une bassesse telle que des réponses idoines et appropriées ne sauraient y être apportées. Cependant, le compte-à-rebours est déclenché. La fin de ce régime honni est proche. Tic-tac…

    Entretien réalisé par Mohamed Abdoun

    La Patrie News : Quelle lecture faites-vous de l’offensive diplomatique tous azimuts du Maroc, désormais brouillé avec Madrid, Berlin et même l’Algérie, après la provocation de Omar Hilal, ambassadeur du Maroc auprès des Nations-Unies ? Cette brusque agressivité, est-elle liée à la déclaration de Trump sur la prétendue « marocanité du Sahara Occidental » ?

    Mustapha Adib : Pour répondre sereinement à cette question, il faut commencer par rappeler que le régime marocain n’est absolument pas légitime. Il s’agit d’un régime installé et protégé par la France depuis 1912. Cela dure jusqu’aujourd’hui. Sans ce rappel historique impératif, il serait impossible de comprendre la suite. Le traité de protectorat signé en 1912 n’a en effet jamais été aboli. Ceux qui rétorqueraient pour opposer les traités de Saint-Cloud, Ex-Les Bains… doivent savoir que ces traités en question n’ont été publiés nulle part. Légalement, en droit international, le seul traité qui fait foi, et qui reste en vigueur à ce jour, est celui de 1912, portant protectorat de la France sur le Maroc. Le régime marocain reste un espion et un collaborateur au service des dirigeants français. En revanche, Donald Trump n’a fait qu’exprimer un point de vue. Il n’a pris aucune décision. Les Etats-Unis ne sont pas une république bananière. Un président y a le droit d’exprimer librement un point de vue, ce qui n’engage en rien son pays et son gouvernement. C’est ce qui est arrivé par rapport à la « marocanité du Sahara Occidental. Cela s’appelle « proclamation » (en anglais dans le texte. NDLR). Cela n’a aucune incidence diplomatique ou juridique ici aux USA. A l’occasion, j’en profite our répondre à ceux qui se demandent pourquoi Biden tarde à annuler la déclaration de Trump. Pourquoi est-ce qu’il prendrait la peine d’annuler une décision qui n’existe pas, et qui n’a jamais existé ! il lui serait même interdit d’annuler cela, car il s’agit d’un simple point de vue. S’il le faisait, cela pourrait même constituer une sorte d’atteinte à la liberté d’expression.

    Partant de ce point de vue tout à fait original, je me demande, et je vous demande si le Maroc ne s’est pas fait avoir dans ce fameux « deal du siècle ?

    D’abord, les Marocains n’ont rien à voir avec ce régime illégitime. Les Marocains eux-mêmes cherchent à se libérer de ce régime. Mon avis est que l’écrasante majorité des 40 millions de Marocains ne sont pas d’accord avec ce deal. Ils sont muets tout simplement, comme avant les révolutions française, britannique et autres. Alors, pourquoi ce roitelet a accepté ce deal alors qu’il est président de la commission Al Qods ? Mon avis est que ce personnage se contre-fiche aussi bien des Palestiniens que des Juifs. Il ne pense qu’à lui-même et à son trône. Vous pove lui ramener le diable e personne, il le suivrait sans état d’âme et sans remords. Heureusement que l’Occident commence à se rendre compte que ce régime dictatorial n’a pas sa place en ce bas monde. D’ailleurs, je constate que depuis un peu plus d’un an, les Etats-Unis sont devenus très actifs en Algérie. Bien plus qu’au Maroc d’ailleurs. Beaucoup d’Américains, au sein de l’ambassade algérienne, parlent couramment l’algérien, expriment leur amour pour l’Algérie, et incitent vivement les Algériens à apprendre l’anglais. On assiste à un important retournement de situation sur les plans diplomatique et géostratégique. Les Américains se rendent enfin compte que l’Algérie vaut beaucoup mieux que le Maroc. Votre ministre des Affaires Etrangère Ramtan Lamamra est un grand homme. Je le salue au passage. Tout Etat qui se respecte ne fait que rechercher ses intérêts. Washington a donc vu en l’Algérie ses intérêts. S’il ya un changement dans la stratégie américaine au Maghreb et en Afrique du nord, c’est que les responsables marocains mentent. Ils présentent de fausses données. Il n’est donc pas possible de leur faire confiance. Contrairement aux responsables marocains autoproclamés, les dirigeants algériens gèrent très bien les affaires et les intérêts de leurs administrés. C’est un constat objectif et étayé par les faits du terrain que je fais. Un rapprochement entre Alger et Washington peut apporter beaucoup de choses à votre pays sur les plans scientifique et autre.

    Que vous inspire le scandale Pegasus, dan lequel le Maroc semble englué jusqu’au cou ?

    La réponse à cette question peut être abordée suivant plusieurs angles, selon les preuves, la technicité, l’éthique… bien évidemment, les réponses risquent d’être différentes suivant ces multiples angles d’attaque ou points de vue. Il ya d’abord la véracité des preuves présentées, et la suspicion légitime et fondée. Or, d’un point de vue purement technique ou scientifique, les éléments présentés jusque-là par Amnesty Internationale et Forbiden Story n’apportent pas de preuve convergeant ou accusant formellement le Maroc. J’interpelle instamment Amnesty Internationale en leur demandant de rendre publiques ces preuves afin d’étayer ces accusations. J’ouvre ici une parenthèse pour dire que le régime français ou un autre, dispose peut-être de preuves incriminant formellement le Maroc, mais ces preuves ne peuvent être présentées publiquement car obtenues illégalement. Pour revenir à mes suspicions légitimes et certainement fondées, je sais de quelle manière fonctionne le régime marocain. Je peux donc dire sans le moindre risque de me tromper que ce sont les dirigeants de l’armée et des et des services de renseignements marocains qui ont fait ça, et qui ont utilisé Pegasus pour espionner des journalistes, des opposants, et même des dirigeants étrangers. Cela ne fait absolument aucun doute pour moi.

    C’est ce que pensent, notamment, Claude Mangin et Rosa Moussoui, toutes deux victimes de Pegasus et des dirigeants marocains, avec lesquelles je me suis entretenu sur ce sujet…

    Claude Mangin est une dame de très grande qualité, et une militante hors pairs que je salue au passage. Je respecte son point de vue. Elle a certainement raison dans ses accusations et suspicions légitimes.

    Le silence de l’Elysée est assez parlant sur ce sujet. L’avocat de Naâma Afari estime que le Maroc ferait chanter la France pour la neutraliser et la faire taire sur ce sujet. Ce n’est pas tout. Les services secrets marocains auraient même espionné Mohamed VI…

    Comme je l’ai déjà dit, on ne sait vraiment pas qui espionne qui. Si l’Elysée se tait c’est qu’il doit aussi espionner d’autres pays à l’aide de logiciels aussi performants que Pegasus, voire plus, et dont nous n’avons sans doute jamais entendu parler. J’ai lu dans plusieurs articles que des responsables français ont désigné du doigt les dirigeants marocains. Cela me conforte dans mes suspicions, à savoir que Paris doit posséder ces preuves incriminant formellement le Maroc, mais qu’elle ne peut pas les présenter publiquement, car obtenues illégalement.

    Vous qui devez être en contact étroit avec pas mal de sujets marocains, et sur la base du constat accablant que vous établissez, comment se fait-il que ce régime ait échappé aux printemps arabes ? Est-ce qu’il ne doit sa survie qu’à la protection française ? On sait d’ailleurs que celle-ci avait été inutile du temps de la Tunisie de Benali…

    Vous répondez vous-même à cette question quand vous dites que ce régime est en effet protégé par la France. L’aide française destinée par la ministre de l’intérieur de l’époque Michèle Alliot Marie n’est heureusement pas arrivée à destination. La révolution tunisienne non plus n’est pas arrivée à son terme. Car les vraies révolutions durent souvent assez longtemps. La mafia qui gère la France, et je ne sais si elle est constituée de Français ou pas, protège bec et ongle le régime marocain. C’est pour ça que rien ne pourra marcher au Maroc sauf si, à mon avis, un coup d’Etat devait avoir lieu de la part des militaires marocains.

    Oui, mais il y a eu des tentatives de putsch et d’assassinat qui ont échoué par le passé. Ce roi, ou sa lignée, seraient-ils protégés par la « grâce divine », comme ils osent le prétendre. Je pose ma question ironiquement s’entend…

    Absolument pas. Pour les amateurs d’armes, il est connu qu’on n’atteint presque jamais sa cible du premier coup. Si cela n’a pas marché en 1971 ou 72, ou même février 2011 où on a assisté à un scénario programmé, cela finira par marcher un jour.

    Pour vous donc, la solution finale, si je puis dire, réside entre les mains des FAR (forces armées royales), sachant que cette armée est elle aussi gangrénée par la corruption et l’arbitraire. Cette situation est censée arranger les affaires des hauts gradés de cette armée…

    A mon avis, je pense oui. En dépit de ce constat, émergeront des officiers qui œuvreront et réussiront faire changer les choses. Le changement souhaité et attendu viendra de la part de l’armée marocaine. J’en suis convaincu.

    Et quel avis gardez-vous sur la sortie de Omar Hilal concernant le MAK. J’ai eu à commenter cete sortie surréaliste en disant que le Makhzen, aveuglé, vient de se tirer une balle dans la jambe…

    Le régime marocain, à travers initiative, s’est en effet tiré une balle dans la jambe. Ce qu’a fait cet individu est à mon avis enfantin. Il est ridicule que cet individu se soit permis de comparer les Kabyles d’Algérie, qui sont totalement algériens, aux Sahraouis d’un territoire qui relève de la responsabilité des Nations-Unies pour mener jusqu’à son terme le processus d’autodétermination de ce peuple. S’il veut parler des Kabyles, il faut qu’il ait le courage d’évoquer ceux du Rif. Il y a eu une tentative de création d’une république du Rif, mais celle-ci a échoué, selon mon propre point de vue. Abdelkrim Khettabi est musulman. Des tentatives similaires ont eu lieu dans plusieurs autres parties du Maroc. Les régimes tyranniques et dictatoriaux ne maitrisaient pas du tout les territoires qu’ils prétendaient posséder et régenter. Les cartes historiques ne sont que du pipeau. Les sultans marocains d’antan ne contrôlaient absolument pas les territoires que l’on voit sur ces cartes. Alors, de là à comparer les Kabyles algériens, qui sont patriotes et citoyens algériens à part entière, aux Sahraoui, il me semble que le régime marocain, avec ce roitelet et ses soutiens en France, ont fait montre de beaucoup de bassesse à travers cette initiative. Le niveau est si bas, que je ne peux le décrire, ni même lui réserver une réponse adéquate, c’st-à-dire d’un niveau aussi bas que celle-ci.

    N’est-ce pas là une preuve de panique, après la proclamation de Trump, qui ne lui a rien apporté de concret ?

    Le régime marocain panique depuis 1912. Ce n’est donc pas nouveau. Il me fait penser à une personne piégée par les jeux de hasard, en train de jeter désespérément ses ultimes cartes.

    Son discours amical et conciliateur entrerait donc dans ces tromperies et ces mensonges ?

    Tout d’abord, je signale n’avoir même pas pris connaissance de ce discours. Ce sont des journalistes qui m’ont appelé pour me demander de réagir par rapport à celui-ci. J’ai répondu que ce roitelet est un menteur, et que je n’allais don pas gâcher dix à quinze minutes de mon temps à écouter des mensonges. D’ailleurs, j’ai raté beaucoup d’entretiens avec d’autres journalistes parce que je sais que ce roi est un menteur. Il ne faut absolument pas le croire quand il prétend qu’il aime l’Algérie. C’est un grossier mensonge. Ce stipude discours, j’en ai pris connaissance après coup. Il en est ressorti qu’il faisait mine de tendre la main à l’Algérie. Il y prétend qu’il ne serait pas responsable, et convoque pour cela les dirigeants de l’époque or, si le président algérien ne l’était pas en effet, lui, si. Au Maroc, la responsabilité et la culpabilité son filiales. Elles se transmettent de père en fils. Il existe une énorme différence entre une démocratie pluraliste comme la vôtre et un régime royal et dictatorial pareil à celui qui règne sur le Maroc. Si ce roitelet est là aujourd’hui, il est tenu d’assumer les actes de ses ancêtres et de ses parents. En revanche, il nous coûte 500.000 euros par jour.

    C’est hallucinant comme chiffre. En êtes-vous vraiment sûr ?

    Absolument sûr, oui. C’est en effet le coût exorbitant de la monarchie marocaine. Du coup, j’ai envie de m’exclamer pour interpeller ce roitelet, et lui dire ceci : écoute c…. pourquoi est-ce que tu touches 500.000 euros par jour ?! » Tu es comptable et responsable de la malheureuse décision prise par ton père Hassan II. C’est lui, l’initiateur de la frontière fermée et des visas imposés au Algériens.

    Oui, et il avait fait ça à un moment où nous avions le plus besoin de nos voisins…

    Absolument. J’en suis parfaitement conscient. Nous avons des amis et de la famille des deux côtés de cette frontière. Nous sommes un même peuple. Cette décision a été cruelle et inacceptable. Elle reste impardonnable à ce jour. Ce régime criminel subit le retour de flamme de sa décision. Il va finir par isoler totalement les Marocains.

    Est-ce que ce « roitelet menteur » comme vous dites, nous prépare un mauvais coup en endormant notre méfiance à travers ce discours par trop conciliant, ou est-ce qu’il a tout simplement peur ?

    Pour moi, c’est ni l’un ni l’autre. Il est dans la continuité de son show qui est celui de distraire le peuple marocain. Il sait que le danger va venir du peuple marocain. Il essaie de distraire les Marocains, et de gagner du temps. Ce discours n’est qu’une diversion parmi tant d’autres. Il ne faut pas croire que c’est dirigé au Algériens. Loin de là. Même quand il prétend tendre la main aux dirigeants algériens. Juste avant, il provoquant l’Algérie en martelant que les Kabyles avaient le droit à l’autodétermination. Encore une fois, cette sortie est d’une telle bassesse, que je ne lui trouve franchement aucune réponse de même acabit.

    N.B : Sachant que cet entretien a été fait quelques jours avant ce terrible drame qui a endeuillé l’Algérie, Mustaha Adib a tenu, dans un message, à nous assurer de sa sympathie et de sa compassion en ces douloureuses circonstances. Nous l’en remercions au nom de tout le peuple algérien.

    La Patrie News, 16/08/2021

  • Le portable de Cembrero entre les mains de la justice espagnole

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    Selon E Confidencial, le journaliste espagnol Ignacio Cembrero a remis son téléphone portable au parquet pour une enquête sur espionnage présumé.

    « Le journaliste et collaborateur d’El Confidencial Ignacio Cembrero a remis ce vendredi son téléphone portable au ministère public afin d’enquêter sur l’espionnage dont il affirme avoir été victime dans le cadre du programme Pegasus, une affaire qui devrait être transmise au parquet de Madrid », précise la même source.

    « M. Cembrero, qui, selon l’organisation Reporters sans frontières (RSF), était « très probablement » surveillé par le Maroc, a exprimé sa surprise d’être le seul téléphone portable espagnol figurant sur la liste et a demandé dans sa plainte que les auteurs de l’espionnage présumé soient identifiés », ajoute-t-on.

    El Confidencial indique que le journaliste espagnol, « spécialisé dans la couverture du Maghreb, a également remis le texte du journal numérique marocain Maroc Diplomatique dans lequel il a trouvé en juin dernier des extraits de ses messages WhatsApp adressés à de hauts responsables du gouvernement espagnol sur la crise entre l’Espagne et le Maroc ».

  • Pegasus: Des experts de l’ONU demandent un moratoire

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    Vente de logiciels espions : Des experts de l’ONU demandent un moratoire

    Des experts de l’ONU ont demandé jeudi un moratoire international sur la vente de technologies de surveillance en attendant de fixer un cadre réglementaire garantissant les droits humains, après le récent scandale d’écoutes lié au logiciel israélien Pegasus.

    A la mi-juillet, une enquête, publiée par un consortium de 17 médias internationaux, a révélé que le logiciel Pegasus, conçu par l’entreprise israélienne NSO Group et utilisé par le Maroc qui est fortement impliqué dans cette affaire, aurait permis d’espionner les numéros d’au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d’entreprise de différents pays.

    « Nous sommes profondément préoccupés par le fait que des outils intrusifs très sophistiqués sont utilisés pour surveiller, intimider et réduire au silence les défenseurs des droits humains, les journalistes et les opposants politiques », ont déclaré les experts de l’ONU, cité dans un communiqué.

    « De telles pratiques violent les droits à la liberté d’expression, à la vie privée et à la liberté, peuvent mettre en danger la vie de centaines de personnes, mettent en péril la liberté des médias et sapent la démocratie, la paix, la sécurité et la coopération internationale », ont-il ajouté.

    Le communiqué est signé par trois Rapporteurs spéciaux de l’ONU, dont celle sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, Irene Khan, et le Groupe de travail sur la question des droits de l’Homme et des sociétés transnationales et autres entreprises.

    « Ces dernières années, nous avons à plusieurs reprises tiré la sonnette d’alarme sur le danger que représentent les technologies de surveillance pour les droits humains. Une fois de plus, nous exhortons la communauté internationale à élaborer un cadre réglementaire solide pour prévenir, atténuer et réparer l’impact négatif des technologies de surveillance sur les droits humains et, en attendant, à adopter un moratoire sur leur vente et leur transfert », ont-ils indiqué.

    Le travail journalistique portant sur Pegasus se fonde sur une liste de 50.000 numéros de téléphone sélectionnés par les clients de NSO depuis 2016, obtenue par l’organisation Forbidden Stories et Amnesty International.

    Les experts de l’ONU exhortent Israël « à divulguer pleinement les mesures qu’il a prises pour examiner les transactions d’exportation de NSO à la lumière de ses propres obligations en matière de droits humains ».

    « Il est du devoir des Etats de vérifier que des entreprises comme le Groupe NSO ne vendent pas ou ne transfèrent pas de technologies à des Etats et des entités susceptibles de les utiliser pour violer les droits humains, ou ne passent pas de contrats avec eux », insistent-ils.