Étiquette : Pegasus
-
Maroc : Un État voyou qui ne cesse de se fourvoyer
L’acte d’espionnage ne s’est pas limité aux journalistes marocains. Le consortium Forbidden Stories et le Security Lab d’Amnesty International ont mis en lumière le fait que l’infection avec Pegasus avait concerné le patron et fondateur de mediapart, Edwy Plenel…Un grand scandale d’espionnage. Sans doute, le plus important depuis le début du siècle. Le Maroc en est le principal acteur. Le Makhzen a espionné, via un logiciel israélien plus de 50.000 responsables politiques et militaires, ainsi que des opposants et des journalistes. Et ce ne sont pas des moindres. Les victimes du Maroc se recrutent parmi les plus hautes sphères de la France, de l’Allemagne, d’Algérie et sans doute d’autres pays. Les investigations lancées par une quinzaine de journaux, lèvera le voile sur les très nombreux méfaits que seules des Etats voyous en sont capables. Le Maroc et Israël répondent parfaitement à la description.Il faut savoir que ce grand scandale d’espionnage est le fait du logiciel espion israélien baptisé Pegasus. Le journal Le Monde et seize rédactions coordonnées par l’organisation Forbidden Stories ont fait éclater l’affaire du siècle. Avec l’appui technique d’Amnesty International, ces médias ont mis la main sur une liste de plus de 50 000 numéros de téléphone, présélectionnés par certains clients de NSO Group pour une éventuelle mise sous surveillance. Pegasus qui permet de prendre le contrôle d’un téléphone, donne accès à l’intégralité du contenu de l’appareil ainsi qu’à son microphone et sa caméra.Les coordonnées téléphoniques de nombreux journalistes marocains figurent dans la base de données de Pegasus. «Depuis la révélation par Amnesty International, en 2020, de l’infection du téléphone du journaliste marocain d’investigation Omar Radi par le logiciel espion Pegasus, les journalistes marocains indépendants se doutaient bien qu’ils pouvaient être ciblés, eux aussi, par le programme de surveillance commercialisé par l’entreprise israélienne NSO Group», rapporte A.I. Ainsi, «le numéro de Taoufik Bouachrine, directeur du journal Akhbar Al-Yaoum, qui purge actuellement une peine de quinze ans de prison pour viol, au terme d’un procès politique, a été entré comme cible potentielle dans le logiciel espion de NSO, ainsi que sa femme»¸ selon sa défense.Les cas d’Omar Radi et de Taoufik Bouachrine, ne sont pas isolés a-t-on découvert lors de l’investigation. Tous les patrons de médias indépendants sont systématiquement traqués. Parmi leurs cibles potentielles, on trouve ainsi les fondateurs du Desk, Ali Amar, ou celui du site éléctronique Badil, Hamid El-Mahdaoui, condamné à trois ans de prison en 2018 pour sa «participation» au soulèvement populaire du Rif, (octobre 2016) sévèrement réprimé par le pouvoir en place.L’acte d’espionnage ne s’est pas limité aux journalistes marocains.Le consortium Forbidden Stories et le Security Lab d’Amnesty International ont mis en lumière le fait que l’infection avec Pegasus avait concerné le patron et fondateur de mediapart, Edwy Plenel, ainsi que Dominique Simonnot, ancienne enquêtrice du Canard enchaîné, actuellement journaliste au quotidien français, Le Monde.L’enquête révèle également un nombre impressionnant de journalistes et patrons de presse français. Mais le forfait ne s’arrête pas là, puisqu’on retient la très probable infection du téléphone du président français Emmanuel Macron, de certains hauts responsables des services de renseignement français, ainsi que de quelques chefs de l’opposition française.L’investigation qui devra durer plusieurs jours, voire des semaines, pour «éplucher» la liste de personnes espionnées par le Maroc, fera à n’en pas douter d’autres révélations. Pour l’heure, on commence déjà à évoquer des numéros de téléphones de journalistes algériens, mais également de responsables du gouvernement. A ce stade des révélations, même préliminaires, le scandale est déjà gigantesque et ne peut que prendre de l’ampleur avec le temps.D’ores est déjà les premières réactions tombent. Paris qualifie l’acte marocain de très grave et less médias français, Mediapart et le Canard Enchaîné ont annoncé qu’ils allaient porter plainte à Paris, suite à des informations indiquant que les téléphones de certains de leurs journalistes ont été espionnés par un service marocain, à l’aide du logiciel sioniste Pegasus. «Nous allons porter plainte contre X avec constitution de partie civile», a précisé le président de la société d’édition du journal Le Canard Enchaîné, Michel Gaillard. «Les numéros des téléphones portables de Lénaïg Bredoux et d’Edwy Plenel (cofondateur du site) figurent parmi les dix mille que les services secrets du Maroc ont ciblés en utilisant le logiciel espion fourni par la société israélienne NSO», a confirmé le site d’information Mediapart dans un article.Anissa MesdoufOuest Tribune, 22/08/2021 -
Discours du roi du Maroc: Au coeur de la fraternité soulignée, les frontières…
Les Marocains, n’arrivent toujours à classer le dossier des frontières terrestres, fermées avec l’Algérie, depuis 1994.Dans un discours prononcé à l’occasion de la fête du Trône (31 juillet) Mohammed VI qui déploré les « tensions » entre son pays et l’Algérie, a reitéré son appel à leur réouverture.« Vous n’aurez jamais à craindre de la malveillance de la part du Maroc (…) La sécurité et la stabilité de l’Algérie, et la quiétude de son peuple sont organiquement liées à la sécurité et à la stabilité du Maroc », a assuré Mohamed VI.Notant que « l’état actuel des relations (entre les deux pays) n’est pas satisfaisant ni dans l’intérêt des deux peuples » et « qu’il « n’est pas accepté de la part de plusieurs pays », le roi du Maroc, a appelé « son excellence le président algérien, à œuvrer ensemble, dès qu’il le jugera opportun, pour développer les relations fraternelles que nos peuples ont construites au cours d’années de lutte commune ».« La fermeture des frontières est non seulement incompatible avec le droit naturel mais aussi avec le principe juridique authentique inscrit dans les accords internationaux, dont le traité de Marrakech instituant l’Union du Maghreb arabe (UMA), qui prévoit la liberté de circulation des personnes, des services, des biens et des capitaux entre ses pays », a-t-il souligné.Dans son discours « apaisé » qui ne reflète en aucun cas, l’animosité récente manifestée à l’egard de l’algerie, Mohamed VI est allé jusqu’à même dire qu’il n y a « pas de logique raisonnable qui puisse expliquer la situation actuelle. D’autant plus que les raisons de la fermeture des frontières sont éculées, et qu’elles n’ont aujourd’hui plus aucune justification acceptable ».Mohamed VI est-il mauvais élève en Histoire ? Fait-il semblant d’ignorer les véritables raisons de la fermeture des frontières entre les deux pays ? Assurément pas. Devrions-nous lui rappeler alors que tout a commencé en août 1994?l’Algérie affrontait à l’époque , un terrorisme sanguinaire et la situation économique et sécuritaire était particulièrement difficile.Cet état de fait n’a pas empêché le royaume marocain à lâcher son voisin et le charger d’accusations gravissimes.Ainsi après un attentat à Marrakech, le royaume rendait responsables les services de renseignements algériens . Alger décidait alors de fermer sa longue frontière de 1 500 km avec le royaume.Les temps passent, les écrits restent. Mais force est de constater que les Marocains ne s’en remettent que rarement…à leur passé. Pas les Algériens. L’on se souvient des propos peu diplomates et du dérapage de l’ex Consul marocain à Oran ayant tout bonnement qualifié en juin 2020, l’Algérie de « pays ennemi ».Ce ne serait pas le seul fait grave que Mohamed VI évite d’évoquer. Taper sur leur voisin de l’Est est devenu une habitude chez les officiels marocains, tant Rabat n’en est plus à son premier coup d’essai.Il ne nous dit rien également sur les propos de l’ambassadeur marocain à l’ONU Omar Hilale qui a annoncé durant une réunion du mouvement des non-alignés soutenir « l’autodétermination » du « peuple kabyle » en Algérie.Quid du scandale Pegasus ? Là, aussi, Mohamed VI fait comme si, de rien n’était alors que des hauts responsables algériens avaient été espionnés.Alors faudrait-il croire vraiment aux « bonnes intentions des Marocains » ?Y.O -
Affaire Pegasus: La France ne veut pas se mettre à dos le Maroc (Claude Mangin)
#Maroc #SaharaOccidentalClaude Mangin évoque Pegasus: La France ne veut pas se mettre à dos le MarocLogiciel espion Pegasus : «Ils sont rentrés dans ma vie», s’indigne la militante Claude ManginDans un entretien accordé au journal français Le Parisien, Mme Claude Mangin , militante des droits du peuple sahraoui et épouse du détenu politique sahraoui de Gdeim Izik, Naama Asfari, revient sur le scandale du logiciel espion Pegasus, sachant qu’elle figure parmi les victimes repérées par Amnesty International pour avoir eu son téléphone infecté.Comment avez-vous appris que votre téléphone était espionné ?Claude Mangin:Le 7 juin, j’ai reçu une journaliste de Radio France qui m’informait travailler sur un sujet qui allait faire du bruit. C’était assez vague. Elle m’a demandé si j’acceptais de donner mon téléphone pour qu’il soit analysé. Dans l’après-midi, alors que j’avais rendez-vous chez Orange pour changer d’iPhone, elle m’annonçait qu’il avait été infecté. Avec le rapport d’Amnesty International, j’ai pu constater toutes les connexions entre le 8 octobre 2020 et le 7 juillet 2021. Certains mois, comme en mai, ils sont venus tous les jours, d’autres fois très peu. Le temps des vérifications, j’ai eu un autre téléphone. Lui aussi a été infecté le 6 juillet à deux reprises.Que ressentez-vous aujourd’hui devant l’ampleur de l’affaire Pegasus ?Claude Mangin: Curieusement, c’est difficile à dire. Je ne me pose pas la question. Je fais ce qu’il y a à faire. Cela m’a cependant permis de comprendre comment un article paru le 12 mai sur un site d’information marocain était si bien renseigné sur moi. Ça m’avait fait flipper. Ils savaient tout de ma vie à Ivry. Mais finalement, je ne suis pas surprise. C’est dans la continuité de ce que je subis depuis dix ans, les humiliations, les expulsions du Maroc. C’est juste plus lourd.Ils sont rentrés dans ma vie. Mais qu’ont-ils appris ? Que je me bats pour la liberté, pour mon mari et la cause sahraouie. Ma vie est transparente. J’ai aussi culpabilisé parce que tous mes contacts ont pu être infectés. Et Dieu sait si j’ai un réseau… Mais ce n’est pas moi la fautive.Le Maroc a pourtant nié toute implication…Claude Mangin: Je n’y crois pas. L’espionnage correspond aux jours où j’avais notamment des réunions en visio, pour nos actions, comme en mai où j’étais en lien avec le Parlement européen. Ils peuvent très bien recommencer un jour. Mais s’ils sont prêts à ça, cela veut dire qu’on les gêne.Le gouvernement français a-t-il pris contact avec vous ?Claude Mangin: Non et s’il l’avait fait, j’aurais été surprise. J’en veux beaucoup à nos autorités. La France ne veut pas se mettre à dos le Maroc. À chaque nouveau gouvernement, on pense qu’il va agir et permettre à une épouse de voir son mari. C’est simplement du droit international. Je ne l’ai pas vu depuis cinq ans. Pas plus que mes neveux et nièces. Ce sont des années perdues. Et depuis novembre, j’ai droit à cinq minutes au téléphone avec lui, deux fois par semaine.Continuez-vous à vous servir de votre téléphone ?Claude Mangin: J’ai beaucoup réfléchi. On ne peut pas vivre sans ça. La seule solution, c’est de basculer sur un téléphone à touche mais les appels dans le monde entier, au Maroc, vont coûter très cher.Que comptez-vous faire aujourd’hui ?Claude Mangin:Nous préparons une plainte qui va être déposée dans les jours prochains devant les tribunaux français, conjointe avec mon avocat, qui a été espionné dès le 20 septembre 2019, le maire d’Ivry-sur-Seine et l’ambassadeur de la République arabe sahraouie eux aussi victimes. Je crois en la justice et la vérité. Mais là, je vais partir me reposer, j’en ai besoin. Et en septembre, je vais reprendre mon bâton de pèlerin et organiser mon prochain voyage au Maroc.Algérie54, 03/08/2021Etiquettes : Sahara Occidental, Claude Mangin, Naama Asfari, France, Pegasus, espionnage, Maroc,#Maroc #SaharaOccidental -
Pegasus-gate : Le silence gêné de l’Elysée s’éternise
Près de deux semaines après les révélations d’un consortium international de journalistes au sujet de l’affaire Pegasus, l’Elysée reste muet malgré les nombreuses demandes de clarifications de la presse.«Si les faits sont avérés, ils sont évidemment très graves», avait réagi l’Elysée au moment de la révélation de l’affaire Pegasus.Depuis, la présidence de la République reste muette, y compris face aux sollicitations du journal Le Monde.Dans un article publié le 30 juillet, le quotidien s’étonne ainsi que «douze jours après les révélations, malgré les demandes régulières du Monde, l’Elysée n’a toujours pas communiqué sur les résultats de ces analyses, ne serait-ce que pour écarter la thèse d’un piratage au plus haut sommet de l’Etat.»Plusieurs questions demeurées sans réponses sont égrenées : si le chef de l’Etat abordait des sujets confidentiels dans son téléphone infecté, si d’autres membres du gouvernement étaient également concernés ou encore si des pays européens utilisaient le logiciel Pegasus.Le fondateur de Mediapart, Edwy Plenel, jugeait quant à lui le 30 juillet qu’un tel silence était «incompréhensible» et estimait par ailleurs que lire «la liste des questions d’intérêt public auxquelles le pouvoir ne répond pas [permet de] comprendre que ce silence cache quelque chose».Le journal Le Monde rapporte également avoir pu faire analyser le téléphone de François de Rugy, ancien ministre de la Transition écologique, par le laboratoire d’Amnesty international. S’il ne semblait comporter aucune trace d’infection par le logiciel Pegasus, des signes d’un ciblage en provenance du Maroc auraient été détectés.L’ONG a d’ailleurs partagé sa méthodologie, permettant ainsi à l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) de procéder à ses propres vérifications. Des analyses de la police judiciaire avaient par ailleurs déjà confirmé l’utilisation de Pegasus sur plusieurs cibles françaises.France Info fait notamment état des investigations policières en évoquant les propos d’un journaliste de France24 : l’analyse de son téléphone aurait confirmé son ciblage. Les analyses des téléphones d’autres journalistes, comme celui d’Edwy Plenel, avaient déjà été effectuées et confirmaient la présence du logiciel espion.Le logiciel Pegasus, dont l’utilisation a été révélée par un consortium de journalistes dont Le Monde, aurait permis d’espionner les numéros d’au moins 180 journalistes, 85 militants des droits de l’homme ou encore de 14 chefs d’Etat dont le président français Emmanuel Macron. Ce dernier se serait néanmoins entretenu personnellement avec le Premier ministre sioniste, Naftali Bennett, à ce sujet.La Patrie News, 03/08/2021 -
Affaire Pegasus et Sahara Occidental, symptômes d’une crise géostratégique au sein de l’OTAN
1) « Au commencement était un tweet »
Courant décembre dernier, un tweet du président sortant, Donald Trump, annonçait la reconnaissance d’une prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental en échange de la normalisation du royaume avec l’entité sioniste.
Les réactions ne se firent pas attendre. A commencer par la 1ère puissance européenne.
L’Allemagne avait, par la voix de son ambassadeur à l’ONU, Christoph Heusgen, déclaré son attachement à une solution conforme aux dispositions du conseil de sécurité et aux intérêts de toutes les parties de la région.
Il y a peu, l’Espagne boudait l’exercice de l’OTAN, African Lions, qui se déroulait à nos frontières, au motif que certaines opérations incluaient des territoires du Sahara Occidental occupé. Ce qui, toutefois, fut formellement démenti par la partie américaine.
Nous laisserons, au passage, à l’appréciation du lecteur, les réels objectifs de ces exercices, dont il en aura également un aperçu dans sa version orientale en Mer Noire.
Pourquoi donc, sont-ce précisément les voix de ces 2 membres de l’UE qui se sont élevées et qui ont exprimé leur plus vive opposition ? Et pourquoi leur position vis à vis de la question sahraoui tend-elle à converger avec celle de l’Algérie?
2) Comme une odeur de gaz
Faut-il considérer comme l’effet d’un pur hasard le choix de l’Allemagne comme destination du président Tebboune pour des soins suite à sa contamination au covid ?
N’y a-t-il été en effet question que bilans de santé du président et n’en a-t-on pas profité pour discuter d’autres diagnostics ? Gardons un instant à l’esprit l’orientation stratégique de l’Allemagne vers l’hydrogène issu du gaz naturel comme principale source d’énergie.
Autre fait remarquable, le rôle de premier plan joué par l’Algérie dans le dossier libyen à la conférence de Berlin et à laquelle le Maroc avait été royalement ignoré.
Quant au Mali, où l’accord d’Alger est à la base de toutes discussions pour parvenir à une paix durable, le rôle central de l’Algérie n’est plus à démontrer. A noter l’immense potentiel gazier découvert dans le nord du pays en 2010, soit peu avant l’arrivée de « jihadistes » en 2011…dans le nord du pays.
Pour ce qui est de l’Espagne, 1er client du gaz algérien, il n’est fait secret pour personne de leur étroite relation dans ce domaine avec notre pays. De même, du reste, que l’Italie.
Suite à l’affaire Pegasus, la réaction de la France, confinée dans un silence gêné jusqu’ici, traduit un mouvement d’humeur vis à vis de son protectorat et sans doute sonne comme un rappel à l’ordre dans ce qui lui semble une volonté ou du moins une tentative de lui échapper pour les faveurs d’un autre protecteur.
Nous évoquerons au passage la découverte d’un important gisement offshore que partagent l’Algérie et la Tunisie. Cette dernière est également partie de la stratégie énergétique européenne, ne serait-ce qu’au regard des gazoducs passant par son territoire.
Ce qui explique sans doute les problèmes politiques, sociaux et économiques qu’elle rencontre.
Ainsi pour résumer, l’on pourra faire le constat suivant qui se vérifiera infailliblement : les troubles, les conflits que connaissent tous les pays déstabilisés ont la fâcheuse manie de surgir aussitôt que l’on découvre des réserves de pétrole ou de gaz.
3) Le Nigal
D’aucuns s’étonnent des gesticulations intempestives du makhzen, qu’ils jugent désordonnées, absurdes.
Ils considèrent le tweet de Trump comme une initiative personnelle, en somme une énième bourde d’un « illuminé » ignorant des usages diplomatiques.
Or il nous semble que ce fameux tweet n’est en réalité que l’affirmation, la divulgation au grand jour de la guerre du gaz que livre l’Uncle Sam (ou plutôt la faction actuellement aux commandes de l’état profond) aux pays producteurs pour imposer son monopole dans la distribution de cette énergie.
Nous en avons vu les effets dans le conflit syrien où se sont opposés 2 projets de gazoducs rivaux, l’un porté par l’Iran et l’autre soutenu par le Qatar et l’OTAN. Bachar eut le tort, selon les impérialistes atlantistes, de privilégier la solution iranienne.
Les faucons étasuniens semblent projeter 2 scénarii pour le cas algérien :
– soit une redite de la guerre Iran-Irak, avec pour protagonistes l’Algérie et le Maroc. L’armement octroyé par le pentagone à ce dernier a drastiquement augmenté dernièrement.
– soit une répétition de la guerre civile syrienne.
Ainsi, se dessine aux portes de l’Algérie, qui se trouve au cœur de cet enjeu géostratégique dans cette partie du monde, une configuration similaire au cas syrien : deux projets de gazoduc antagonistes. L’un prévu de longue date, le Nigal, livrant à l’Europe le gaz du Golfe de Guinée (riche en gaz mais connaissant une instabilité du fait notamment de l’intervention des puissances étrangères) et passant par le Niger et l’Algérie et le second longeant et traversant une dizaine de pays africains par la côte ouest dont le Maroc pour alimenter l’UE.
Le Maroc, dans la vision du Pentagone, est un pion destiné à renforcer la suprématie étasunienne. Grisé de s’entendre promu au rang « d’allié stratégique » et flatté de se voir intégré dans ce plan américano-sioniste de domination mondiale, il croit avoir acquis un « totem d’immunité » dans ce jeu des grandes puissances.
Il ose désormais afficher officiellement des positions et des déclarations allant à l’encontre des principes des nations unies, et de sa propre population, allant jusqu’à blesser ses sentiments religieux. Il se sent donc libre de faire publiquement son coming-out.
Que le royaume prenne garde toutefois de ne pas oublier le sort réservé par l’oncle Sam à ses « alliés » ou « amis » d’un moment et le peu de cas qu’il accorde à ses pactes et à ses accords au gré de ses intérêts. Le cas de Sadam Hussein, pour ne prendre que celui-ci, en est à cet égard un exemple édifiant.
4) L’Histoire se répète-t-elle sous nos yeux ?
Bon nombre d’analystes s’inquiètent des multiples tensions et conflits de par le monde, qui n’attendent qu’une étincelle pour finir en conflagration mondiale.
Et le contexte actuel n’est pas sans rappeler la situation qui prévalait à la veille de la 1ère guerre mondiale, dont l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand a constitué le détonateur.
C’est ainsi que l’Allemagne et la Turquie (l’Empire Ottoman en ce temps) conclurent un accord pour la construction d’une ligne de chemin de fer Berlin-Baghdad (le fameux Bagdadbahn) financé par la Deutsche Bank et dont le tracé coïncidait avec les champs pétroliers de la région.
Ainsi le gouvernement allemand, s’étant auparavant immiscé dans le capital de la Turkish Petroleum Company en acquérant 24% des parts, entrait de facto en conflit avec la France et l’Angleterre dans une région qui constituait leur sphère d’influence.
L’Empire Ottoman céda un moment à la suite de pressions exercées par l’Angleterre qui envoya des bâtiments de guerre au large de la Turquie, plaçant cette dernière sous la menace de leurs bombardements (manœuvred’une extrême gravité qui constituait en soi une déclaration de guerre).
Les travaux reprirent toutefois, ce qui déclencha, nous en sommes convaincus, la 1ère guerre mondiale, qui opposait les principaux protagonistes avec d’un côté le tandem franco-anglais et de l’autre l’alliance turco-allemande.
Plus près de nous, la crise de Tanger en 1905 et d’Agadir en 1911 avaient cristallisé les tensions entre puissances impérialistes (France, Espagne, GB et Allemagne) dans cette partie de la région, objet de convoitises. Puis durant la 2ème guerre mondiale, les troupes américaines débarquaient à Casablanca et Marrakech entre autres pour prendre à revers et en étau les forces de l’axe. Ils décident d’y demeurer encore pour « endiguer l’expansion soviétique ».
Aujourd’hui, se retrouvent à nos portes quasiment les mêmes acteurs avec les mêmes objectifs : le contrôle du gaz et de sa distribution.
5) Quelle perspective pour l’Algérie ?
Une situation qui semble à priori menaçante pourrait toutefois constituer une opportunité pour l’Algérie.
Ainsi de par sa position géographique privilégiée, ses infrastructures gazières existantes, l’Algérie est à même de s’imposer naturellement comme le partenaire logique et évident de la stratégie énergétique européenne.
Par ailleurs sa neutralité et son attachement au principe de non-ingérencedans les affaires internes, maintes fois (ré)affirmés, privilégiant les solutions politiques, diplomatiques et économiques en font un pays exportateur de paix dans la région et un acteur crédible et sûr, dont la constance ne s’est jamais démentie au cours de son histoire.
En outre les principaux partenaires européens sont conscients de la non viabilité, de l’inefficience du Gazoduc ouest-africain, qui, plus est, contribuerait à accroître la domination et l’emprise des USA dans un secteur vital comme celui de l’énergie.
Les Européens qui sont déjà sous la coupe des USA dans le domaine militaire via l’OTAN, voient en effet d’un mauvais œil l’étau étasunien se resserrer autour d’eux au prétexte de la lutte contre l’ogre russe et le dragon chinois, notamment dans le blocage du projet Northstream et en Afrique du Nord dans le verrouillage et le sabotage du projet Nigal. Nous suggérons à l’occasion l’idée de participer au Northstream car ce dernier aboutira vu son importance pour la patience européenne, en premier chef l’Allemagne qui ne ménagera aucun effort pour que ce projet aboutisse.
L’Europe a donc, on le voit, tout intérêt à s’associer à l’Algérie pour sa sécurité énergétique, un pays reconnu comme un médiateur crédible, susceptible non seulement de prévenir une 3ème guerre mondiale qui gronde à nos portes mais également de contribuer à l’avènement d’un monde apaisé, inaugurant un nouvel âge d’or des relations internationales.
Miloud Boumaza
La Patrie News, 02/08/2021
Etiquettes : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Pegasus, espionnage, Etats-Unis, Union Européenne, UE, Allemagne, gaz, OTAN,
-
Revirement ou tactique ? Mohamed VI feint l’apaisement
par El-Houari Dilmi
Rabat a-t-elle voulu demander implicitement pardon à Alger, à en juger par le « discours mielleux » du monarque marocain à l’égard de l’Algérie ? Alors que l’ambassadeur d’Algérie à Rabat, rappelé le 18 juillet dernier, n’a toujours pas rejoint son poste, le roi du Maroc Mohamed VI a déploré samedi, dans un discours prononcé à l’occasion de la fête du Trône, les « tensions » entre son pays et l’Algérie, réitérant son appel à rouvrir les frontières terrestres avec son voisin. « Vous n’aurez jamais à craindre de la malveillance de la part du Maroc (…) La sécurité et la stabilité de l’Algérie et la quiétude de son peuple sont organiquement liées à la sécurité et à la stabilité du Maroc », a assuré le monarque marocain dans un discours en grande partie consacré à l’Algérie. Mohamed VI a invité le président Abdelmadjid Tebboune « à œuvrer à l’unisson au développement des rapports entre les deux pays voisins ».
Cette nouvelle « sortie » du roi du Maroc intervient au moment où les relations entre l’Algérie et le Maroc sont plombées depuis plusieurs décennies par la question du Sahara occidental. Ces rapports, déjà tendus, ont été marqués par un nouvel accès de tension il y a deux semaines quand l’ambassadeur marocain à l’ONU a annoncé durant une réunion du mouvement des non-alignés soutenir « l’autodétermination » du « peuple kabyle » en Algérie, en réaction au soutien de l’Algérie aux Sahraouis. Alger n’a pas tardé à riposter en rappelant son ambassadeur à Rabat pour consultations.
« A sa plus proche convenance, j’invite le Président algérien à œuvrer à l’unisson au développement des rapports fraternels tissés par nos deux peuples durant des années de lutte commune », a déclaré Mohamed VI. Il a également réitéré son appel à rouvrir les frontières fermées depuis l’été 1994 à l’initiative de l’Algérie. Alger avait, rappelle-t-on, riposté à la décision de Rabat d’imposer un visa d’entrée à son territoire aux Algériens. Depuis 2004, le visa a été supprimé et les lignes aériennes entre les deux pays rétablies mais l’Algérie refuse de rouvrir ses frontières terrestres.
«Une dérive dangereuse»
Pour rappel, le 16 juillet dernier, l’Algérie, via un communiqué du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, avait condamné une « grave dérive dangereuse de la diplomatie marocaine » au sujet d’un prétendu « droit à l’autodétermination du peuple kabyle ». En effet, le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger avait condamné « énergiquement » « une dérive particulièrement dangereuse » de la représentation diplomatique marocaine à New York. « La représentation diplomatique marocaine à New York a fait distribuer à tous les pays membres du Mouvement des Non-Alignés une note officielle dont le contenu consacre formellement l’engagement du Royaume du Maroc dans une campagne hostile à l’Algérie, à travers un soutien public et explicite à un prétendu droit à l’autodétermination du peuple kabyle qui, selon ladite note, subirait la plus longue occupation étrangère », avait souligné le MAE dans son communiqué. « Cette double assertion vaut reconnaissance de culpabilité en ce qui concerne le soutien marocain multiforme actuellement accordé à un groupe terroriste connu, comme cela a été le cas du soutien aux groupes terroristes qui ont ensanglanté l’Algérie durant la décennie noire », toujours selon le communiqué du MAE.
« Cette communication diplomatique marocaine est aventuriste, irresponsable et manipulatrice ; elle relève d’une tentative à courte vue, simpliste et vaine, destinée à cultiver un amalgame outrancier entre une question de décolonisation dûment reconnue comme telle par la communauté internationale et ce qui n’est qu’un complot dirigé contre l’unité de la nation algérienne», avait ajouté le ministère des Affaires étrangères, précisant que « dans la situation ainsi créée par un acte diplomatique douteux commis par un ambassadeur, l’Algérie, République souveraine et indivisible, est en droit d’attendre une clarification de la position définitive du Royaume du Maroc sur cet incident d’une gravité extrême ».
Système d’espionnage visant l’Algérie
Les relations entre Alger et Rabat se sont encore détériorées par l’affaire « Pegasus ». L’Algérie avait réagi via l’ouverture d’une enquête judiciaire, ordonnant l’ouverture d’une enquête préliminaire sur l’existence d’un système d’intelligence informatique d’écoute et d’espionnage ayant visé les intérêts de l’Algérie, mais aussi des personnalités algériennes espionnées par le Maroc. « Si les faits, objet de cette enquête, sont avérés, ils constitueraient des infractions réprimées par la législation algérienne sous sa forme criminelle pour avoir rassemblé des renseignements, objets et documents au profit d’une puissance étrangère aux fins de nuire à la défense nationale et constitueraient également des infractions d’accès frauduleux dans un système de traitement automatisé de données et d’atteintes aux secrets des communications», selon le parquet du tribunal de Sidi M’Hamed.
Le Quotidien d’Oran, 02/08/2021
Etiquettes : Algérie, Maroc, Kabylie, MAK, Espionnage, Pegasus, #Algérie #Maroc #Pegasus
-
Maroc-Algérie: Il faut des excuses !
Le roi est-il bien informé ?
par Maâmar Farah
En qualifiant le climat trouble qui préside aux relations algéro-marocaines d’héritage du passé, Mohammed VI fait abstraction de toutes les hostilités présentes dirigées contre notre pays. Le silence sur le dérapage de son ambassadeur à l’ONU et l’«oubli» de l’affaire Pegasus nous donnent à penser que le souverain marocain est peut-être mal renseigné sur l’ampleur de la crise.
Croire qu’une réouverture des frontières réglerait tout relève de la légèreté en politique.
Vous avez touché à notre unité nationale en demandant officiellement à New York «l’indépendance de la Kabylie» et vous avez espionné nos dirigeants en collaboration avec les sionistes. Il faut un peu plus qu’un discours conciliant pour réparer le mal ! Il faut des excuses !
M. F.
Le Soir d’Algérie, 02/08/2021
Etiquettes : Algérie, Maroc, Kabylie, MAK, Pegasus, Espionnage, #Algérie #Maroc
-
MAROC-ALGÉRIE Mohammed VI : quel revirement !
Dans un contexte de tension extrême entre les deux pays, le roi du Maroc a prononcé un discours qui se veut apaisant en direction de l’Algérie, à qui il a consacré la moitié de son discours, soit 8 minutes sur les 16 qu’a duré son allocution.Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Mohammed VI s’est exprimé ce samedi à l’occasion de la fête du Trône et son allocution traditionnelle s’est transformée en un véritable plaidoyer en faveur d’une accalmie dans les relations entre Alger et Rabat. Le roi, qui n’est pas apparu au plus haut de sa forme, a surtout consacré la plus grande partie de son discours à des appels à un retour à la normale en des termes empreints de messages de différents niveaux.Le premier de ces messages est directement lié aux derniers événements qui ont exacerbé les tensions entre les deux pays et là on observe une grosse différence entre les faits très graves qui se sont produits et les propos tenus sur le sujet. « Vous n’aurez jamais à craindre de la malveillance de la part du Maroc (…) la sécurité, la stabilité de l’Algérie, et la quiétude de son peuple sont organiquement liées à la sécurité et à la stabilité du Maroc », a-t-il déclaré. Ces mots qui se veulent rassurants sont inévitablement considérés comme étant la réponse attendue par Alger après la grosse provocation de Omar Hillal au sujet de la Kabylie.Lors d’une réunion des non-alignés (en juillet dernier), le représentant permanent du Maroc à New York avait plaidé, dans une note officielle de son pays, « l’autodétermination de la Kabylie », ce qui a provoqué une forte réaction d’Alger qui a exigé de Rabat d’éclaircir sa position officielle sur le sujet. Dans un communiqué publié par le ministère des Affaires étrangères, Alger a exigé des explications qui ne sont jamais venues, ce qui a valu le rappel de l’ambassadeur d’Algérie au Maroc et un nouveau communiqué du MAE annonçant que l’Algérie se réservait le droit d’aller plus loin dans ses actions. Compte tenu de la gravité de la situation, Mohammed VI a tenu à répondre en personne à la demande algérienne en des termes qui désavouent également Omar Hillale, l’homme fort dans l’échiquier posé par le roi à l’échelle internationale, puisque son discours marque un net retrait par rapport aux propos de Hillal qui, lui, évoquait ouvertement « l’indépendance de la Kabylie ».Le second message contient un appel à l’ouverture des frontières terrestres fermées en 1994 par l’Algérie en riposte à la décision de Rabat d’imposer un visa d’entrée à son territoire aux Algériens accusés d’être responsables des attentats terroristes de Marrakech.«À sa plus proche convenance, déclare à ce sujet Mohammed VI, j’invite le Président algérien à œuvrer à l’unisson au développement des rapports fraternels tissés par nos deux peuples durant des années de lutte commune .» Mohammed VI insiste sur le sujet, il appelle à la « sagesse de l’Algérie » qui campe sur sa position. La sollicitation marocaine n’est pas une nouveauté, elle a même pris l’allure de supplication, de harcèlement permanent pour un changement de position d’Alger qui ne s’est pas laissé influencer en dépit de la suppression du visa en 2004 et du rétablissement des lignes aériennes entre les deux pays.La question qui se pose bien évidemment depuis la prononciation de ce discours est le pourquoi de la volte-face marocaine, le pourquoi du changement radical du ton en provenance de Rabat qui a accéléré provocations et jeux dangereux tout au long de ces derniers mois. Ce que l’on peut dire aujourd’hui est que tous les spécialistes du dossier Algérie-Maroc s’accordent sur un constat : « Le Maroc a pour habitude de faire marche arrière, de se rétracter, peut-être tactiquement, lorsque l’Algérie perd patience et fait preuve de grande fermeté, l’histoire de ces deux pays est ponctuée d’événements de ce genre qui ne servent en fait qu’à apaiser une tension qui s’est trop exacerbée.»Les spécialistes font une seconde lecture du discours prononcé à l’occasion de la fête du Trône. « L’allocution est traditionnellement très attendue par les Marocains, et elle l’était encore plus cette année puisque le roi, que l’on dit malade, était très peu visible, pratiquement inexistant au point où tous se demandaient qui gère encore ce pays englué dans des problèmes sérieux.Le roi est finalement apparu mais lorsqu’il s’est exprimé, c’était, encore une fois, pour détourner l’attention de la situation interne, pour dire, une fois de plus, que l’Algérie est le problème essentiel, tout le paradoxe marocain est là », conclut-on.A. C.Le Soir d’Algérie, 02/08/2021Etiquettes : Maroc, Algérie, Kabylie, MAK, Espionnage, Pegasus, #Maroc #Algérie #Pegasus -
Algérie- Maroc : seule l’ouverture des frontières terrestres intéresse le Makhzen
Le discours du souverain marocain a tourné autour de deux axes. Dans le premier, M6, a répété, à satiété, que son pays n’est pas l’ennemi de l’Algérie : «Je peux rassurer nos frères Algériens que le mal et les problèmes ne viendront jamais du Maroc. Aucune menace ni aucun danger ne viendra de nous parce que ce qui vous touche nous touche et ce qui vous atteint nous fait mal. Aussi, considérons que la sécurité et la stabilité de l’Algérie et la quiétude de son peuple sont liées à la sécurité et la stabilité du Maroc. Le contraire est valable aussi. Ce qui touche le Maroc affecte l’Algérie parce qu’ils sont comme un seul corps.»Le deuxième point, sur lequel le roi du Maroc a longuement discouru est la question des frontières terrestres. Il semble d’ailleurs qu’il s’agit du seul sujet qui intéresse le pouvoir marocain. « Ma conviction est que les frontières ouvertes constituent un état naturel entre deux pays voisins et entre deux peuples frères. La fermeture des frontières va à l’encontre d’un principe légal consacré par les conventions internationales dont la Déclaration de Marrakech constitutive de l‘Union du Maghreb arabe (UMA) qui consacre la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux entre les Etats membres.»Dans cette déclaration, M6, invite l’Algérie à rouvrir les frontières terrestres entre les deux pays sans conditions, occultant le contexte historique qui avait présidé à la fermeture. Faut-il rappeler que les frontières terrestres entre l’Algérie et le Maroc sont fermées depuis 1994. Alger a décidé de fermer les frontières après que Rabat ait instauré le régime des visas entre les deux pays et que Rabat a accusé l’Algérie d’être impliquée dans l’attentat terroriste du 24 août 1994 ayant ciblé un hôtel à Marrakech. Rabat a renvoyé des centaines d’Algériens.Sans un mot n’a été prononcé, dans le discours du roi, sur les graves dérives de la diplomatie marocaine, ces derniers temps.L’Algérie attend, toujours, des clarifications exigées suite à l’attitude de l’ambassadeur du Maroc à New York.Cette dérive qui, faut-il le rappeler, est d’une gravité extrême en ce qu’elle constitue un soutien officiel, public et explicite, à une sédition fomentée par une organisation terroriste.A la mi-juillet, la représentation diplomatique du Maroc à New-York avait remis une note aux Etats membres du mouvement des Non-alignés dans laquelle elle affirmait le soutien du royaume à «l’autodétermination du vaillant peuple kabyle ».La note a été qualifiée à Alger de « dérive dangereuse » et fait réagir tout le pays, y compris des militants kabyles détenus. Le 16 juillet, l’Algérie a rappelé son ambassadeur au Maroc « pour consultations ».L’affaire «Pegasus», est venue s’ajouter aux autres pour envenimer davantage les relations entre les deux pays. «Pegasus», ce programme informatique israélien utilisé par le Maroc pour espionner des personnalités et des entreprises algériennes.Pour le chef du Makhzen, rien n’est intéressant, sauf l’ouverture des frontières terrestres. Et c’est sur cette base, seulement, qu’il formule son appel à l’Algérie «pour travailler ensemble sans conditions afin de construire des relations bilatérales fondées sur la confiance, le dialogue et le bon voisinage. Nous ne sommes pas satisfaits de l’état actuel de ces relations, cela n’est pas dans l’intérêt de nos deux peuples, jugé inacceptable par un certain nombre d’Etats.»C’est à méditer du crédit qu’il faudrait accorder à un tel discours. L’Algérie officiel n’a, à l’heure où nous mettons sous presse, n’a pas répondu.Abir N.La Nation, 01/08/2021Etiquettes : Algérie, Maroc, Kabylie, MAK, espionnage, Pegasus, #Algérie #Maroc #Pegasus #Espionnage