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  • En plus du gaz: L’Espagne se tourne vers le pétrole algérien

    Tags: Algérie, Espagne, gaz, pétrole, sahara blend – En plus du gaz: L’Espagne se tourne vers le pétrole algérien

    En plus du gaz, l’Espagne a quasiment multiplié par trois (+286%) ses achats en sahara blend (appellation pour designer le pétrole algérien) pour représenter 5,5% du pétrole importé par la péninsule ibérique au courant du mois de septembre.

    C’est ce qui ressort du rapport de la Corporation des Réserves Stratégiques de Produits Pétroliers (CORES), organisme placé sous la tutelle du ministère de la Transition écologique et des opérateurs pétroliers, et justement chargée d’assurer la sécurité et la diversification des approvisionnements en hydrocarbures. Ce regain d’intérêt pour le pétrole algérien du côté espagnol semble s’inscrire dans la durée. Les rapports de presse parlent d’un côté de tensions politiques avec certains fournisseurs habituels et de l’autre, on souligne la qualité des rapports entre nos deux pays. En effet, malgré la fin de fonction du GME, le gouvernement de Pedro Sánchez, grâce aux visites à Alger du ministre des Affaires étrangères (José Manuel Albares) et de la Transition-Énergie (Teresa Ribera), a établi de bonnes relations commerciales en matière énergétique. «L’Algérie n’était pas considérée comme un partenaire privilégié lorsqu’il s’agissait d’importer du pétrole», estime un spécialiste cité par la presse espagnole. Ce dernier note que la situation «a radicalement changé ces derniers mois.»

    Au vu des chiffres publiés par la CORES, l’Algérie n’est pas le seul fournisseur espagnol qui a progressé. La Libye, a quasiment multiplié par quatre ses livraisons vers l’Espagne. Au cours des douze derniers mois, les deux pays nord-africain représentent plus de 10% du total. L’Algérie et la Libye ont compensé la baisse des importations en provenance d’autres pays.

    Le gaz algérien bat des records

    D’un autre côté, toujours selon le rapport de cet organisme, l’Algérie a, durant le mois de septembre, dépassé la barre de la moitié des importations du gaz par l’Espagne pour atteindre les 52,4% seulement sur la partie gaz naturel. Durant cette période, l’Espagne a profité de la disponibilité des deux gazoducs pour reconstituer ses réserves stratégiques (ils ont atteint fin octobre les 50 jours). Même si d’autres livraisons importantes ont été effectuées à cette période par GNL, c’est à partir du mois de novembre que la cadence de livraisons de GNL va sensiblement augmenter. On estime que le gaz naturel livré par bateau à partir de l’Algérie a connu un fort rebond (+ 300%) et la tendance va se poursuivre au courant des prochains mois. Sur le plan de la logistique, c’est une armada de méthaniers algériens qui atteint une demi-douzaine qui sera chargée de transporter les quantités de GNL pour l’approvisionnement des usines de regazéification d’Enagás reparties à travers six villes espagnoles.

    L’Espagne hub gazier

    Les craintes des espagnoles en termes d’alimentation en gaz font désormais partie du passé. Plus aucun analyste n’ose remettre en doute les capacités de l’Algérie à satisfaire à l’ensemble des besoins du marché espagnol. Au contraire, la presse ibérique a souligné les récentes exportations de gaz de l’Espagne vers certains pays. Le rapport du CORES montre que les exportations ont été multipliées par sept en glissement annuel avec des expéditions record vers l’Inde, la Chine, pour la première fois depuis octobre 2014, mais aussi aux États-Unis, ce qui n’était pas arrivé depuis mai de cette année-là. Les trois puissances à elles seules ont absorbé près des trois quarts (73 %) des expéditions de gaz en pleine crise énergétique. Rappelons que pour toutes quantités de gaz en provenance de l’Algérie, une «clause de destination» contenue dans les contrats gaziers à long terme de la Sonatrach avec ses clients, exige de ces derniers d’avoir l’accord préalable du fournisseur pour réexporter le gaz qu’il leur fournit.

    C. S.

    L’Algérie Aujourd’hui, 13/11/2021

    #Algérie #Espagne #Gaz #Pétrole #Sahara_blend

  • Pétrole algérien s’est progressé à 9,69 dollars en octobre

    Tags: Algérie, pétrole, sahara blend, prix – Pétrole algérien s’est progressé à 9,69 dollars en octobre

    Les cours du Sahara Blend, le brut de référence algérien, ont progressé de 9,69 dollars en octobre dernier, soutenus notamment par des fondamentaux solides du marché pétrolier, a indiqué l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dans son rapport mensuel.

    La moyenne mensuelle des prix du brut algérien est passée de 73,85 dollars/baril en septembre dernier à 83,54 dollars en octobre, soit une hausse de 13,1%, selon la même source. Le prix du brut algérien est établi en fonction des cours du Brent, brut de référence de la mer du Nord, côté sur le marché de Londres avec une prime additionnelle pour ses qualités physico-chimiques appréciées par les raffineurs.

    La hausse du Sahara Blend intervient dans un contexte d’augmentation des prix de brut au marché mondial en octobre, soutenus par des fondamentaux solides du marché pétrolier et les perspectives de reprise de la demande pétrolière pendant les mois d’hiver, ainsi que la baisse continue des stocks de pétrole dans les principales régions consommatrices, selon l’Organisation.

    « Les prix spot du pétrole brut ont bondi de plus de 12% en octobre, sous l’effet de la flambée des prix de l’énergie en Europe et l’Asie », explique également l’Opep. Ainsi, le prix moyen du panier de l’Opep (ORB) a augmenté de 8,23 dollars (+11,1%) par rapport au mois de septembre, pour s’établir à 82,11 dollars/baril en octobre.

    Depuis le début de l’année, l’ORB était en hausse de 27,77 dollars (+68,4 % par rapport à la même période de l’an dernier), pour une moyenne de 68,33 dollars/baril, selon le rapport.

    L’Opep indique, par ailleurs, que la production de l’Algérie en octobre dernier avait atteint 949.000 barils par jour, soit une hausse de 12.000 barils par rapport à la production moyenne de septembre (937.000 baril/jour).

    Pour leur part, les pays de l’Opep ont produit 27,453 millions de barils par jour (Mb/j) en octobre, contre 27,236 Mb/j en septembre, en hausse de 217.000 baril/jour, selon des sources secondaires.

    Quant à la demande mondiale de pétrole, l’Organisation a révisé à la baisse ses prévisions de croissance de la demande en 2021 d’environ 0,16 mb/j, par rapport à l’évaluation du mois dernier, pour se maintenir à 5,7 Mb/j.

    « Les révisions sont dues principalement à la demande plus lente qu’anticipé venant de la Chine et de l’Inde au troisième trimestre 2021 » explique l’OPEP.

    La demande mondiale totale de pétrole devrait désormais atteindre 96,4 Mb/j en 2021, a-t-elle avancé.

    Pour 2022, la demande mondiale augmentera à 100,6 Mb/j, soit tout juste 500.000 barils par jour de plus que les niveaux enregistrés en 2019, selon l’Opep.

    L’Organisation a maintenu sa prévision de croissance de la demande mondiale pour 2022, cette croissance représentant 4,2 Mb/j.

    Algérie Medinfo, 12/11/2021

    #Algérie #Pétrole #Prix #Hydrocarbures #Sahara_blend

  • Une philosophie visant à réduire la dépendance extérieure

    Tags : Algérie, économie, importations, hydrocarbures, pétrole, gaz- Une philosophie visant à réduire la dépendance extérieure

    Afin de contrer les difficultés conjoncturelles induites par la double crisse issue du recul des revenus des hydrocarbures et la pandémie du coronavirus (Covid-19). L’impact de cette double crise dans une économie fortement dominée par la rente des hydrocarbures, le gouvernement dans l’objectif d’apporter une riposte, n’a pas lésiné sur les moyens face à la crise et ainsi stabiliser la situation, notamment à travers une croissance pérenne de l’économie. Avec une ambition à la fois conjoncturelle et structurelle inscrite dans le plan de relance économique et sociale dans la continuité du volet économique du programme présidentiel.

    Le Plan de relance socio-économique intervient dans un contexte de conjoncture particulière et vise comme objectif essentiel la construction d’une économie développée et parfaitement intégrée, l’amélioration des march és et des initiatives pour un meilleur climat des affaires, une politique incitative d’encadrement macro-économique et micro-social accrue mais aussi une nouvelle approche dans les relations commerciales internationales. La stratégie qui vise l’édification d’une économie développée et indépendante découle du bilan passé peu consistant et des enjeux de l’horizon 2O3O. En effet, la philosophie du plan de relance économique et sociale se propose de résorber les déséquilibres internes et externes de l’économie nationale et d’assurer une croissance constante et autoentretenue. Elle vise à garantir le plein emploi et à satisfaire les besoins de première nécessit é de la population par la production nationale.

    La réduction de la dépendance extérieure, grâce à une politique soutenue d’intégration où les industries des biens d’équipement et la PME constituent l’élé- ment moteur, demeure dans cette philosophie un axe directeur.  » L’économie nationale, aujourd’hui, devra changer de paradigme pour sortir de l’économie linéaire et planifiée et d’aller vers une économie circulaire offrant plus de liberté financière aux opérateurs économiques et les opérateurs économiques et sociaux devront se mobiliser ensemble pour sauver le pays face à la conjoncture particulière de la chute des cours des hydrocarbures et la pandémie de la Covid-19, qui a mis à genoux l’économie mondiale « . (Dixit A. Tebboune).

    Face à cette conjoncture difficile, au niveau macroéconomique, les secteurs prioritaires doivent dorénavant tenir le rôle principal et constituer la finalité et donc le moteur de la relance économique et sociale où l’industrie et l’agriculture produiront et se développeront pour répondre aux besoins de la société.

    Les priorités au sein des secteurs stratégiques doivent être hiérarchisées d’une part en fonction des besoins et d’autre part en fonction des impératifs de développement des technologies de pointe qui leurs seront indispensables en particulier et à l’économie en général. C’est dire que désormais le niveau de développement du pays doit être suffisant pour accroître la production nationale et élever le niveau de vie de la population.

    ’intensification de la relance économique grâce notamment à la mise en oeuvre dans ce but de toute une série de réformes, de mesures d’organisation économique, de procédés scientifiques et techniques, constitue aujourd’hui, l’orientation générale en vue d’accélérer la croissance.

    A cet égard et parallèlement aux mesures prises pour réduire la dépendance économique, le Plan de relance économique a fixé des objectifs en matière d’exportation de produits industriels qui prendraient la relève du pétrole et du gaz. Aussi, la restructuration des exportations dans le sens d’une diversification plus large des produits exportés, ne laissant à aucun produit une position prépondérante, devient-elle un objectif primordial dans la politique économique à long terme de l’Algérie.

    Par B. Chellali

    Lemaghreb.dz, 10/11/2021

    #Algérie #Economie #Importation #Dépendance

  • La demande de pétrole dépassera les 100M de barils en 2022

    Tags : Pétrole, Saudi Aramco, demande -La demande de pétrole dépassera les 100M de barils en 2022

    Saudi Aramco, la plus grande compagnie pétrolière au monde, prévoit que la demande de brut s’élève à plus de 100 millions de barils par jour, à partir de l’année prochaine.

    La demande de brut a atteint la barre des 100 millions de barils par jour, pour la première fois, au dernier trimestre 2019, mais elle a diminué par la suite, dans le contexte de l’impact négatif de la pandémie de coronavirus.

    Selon l’agence de presse américaine Bloomberg, le PDG de la société, Amin Nasser, a déclaré, ce mardi, lors du Nikkei Global Management Forum, que la demande de pétrole et de gaz resterait solide pendant une décennie.

    Il a prédit que la transition du marché de l’énergie vers des sources non-fossiles serait plus lente que ce que le pensent beaucoup de gens.

    Il est à noter que l’OPEP prévoit que le taux de consommation mondiale de pétrole atteindra les 100,8 millions de barils par jour, l’année prochaine.

    Les estimations de l’organisation indiquent que la demande quotidienne moyenne de pétrole sur l’ensemble de l’année 2021, est d’environ 96,8 millions de barils, contre les 90,5 millions de barils par jour, en 2020.

    Nasser a déclaré que l’offre excédentaire de brut équivaut à trois à quatre millions de barils par jour, mais qu’elle diminuera avec l’augmentation de la demande de carburéacteur et de la reprise du secteur du transport aérien.

    Le carburéacteur est l’un des derniers produits pétroliers dont la demande est encore significativement faible, depuis l’émergence de la pandémie de coronavirus et sa propagation dès le premier trimestre 2020.

    L’utilisation quotidienne des carburéacteurs et du kérosène est d’environ 5,5 millions de barils, contre environ 8 millions de barils en 2019, selon l’Agence internationale de l’énergie.

    Anadolou

    #Saudi_Aramco #Pétrole #Demande

  • La Tunisie veut augmenter le volume de gaz importé d’Algérie

    La Tunisie veut augmenter le volume de gaz importé d’Algérie et l’exploitation de l’interconnexion électrique entre les deux pays et la possibilité d’augmenter le volume d’approvisionnement de la Tunisie en pétrole, gaz de pétrole liquéfié et gaz butane

    (TAP) – La ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie Neila Gongi a tenu mercredi une réunion VTC avec le ministre algérien de l’Énergie et des Mines Mohamed Arkab, au cours de laquelle elle a exprimé le souhait de la Tunisie d’augmenter le volume de gaz naturel importé d’Algérie.

    Dans un communiqué du ministère de l’Industrie publié jeudi, Gongi a en outre souligné la nécessité de mettre à jour les études menées à cet égard, afin d’assurer la continuité de l’approvisionnement en gaz naturel algérien vers les régions frontalières tunisiennes telles que Sidi Youssef, première étape du projet d’approvisionnement pour ces régions.

    Les deux ministres ont également souligné les moyens à mobiliser pour favoriser la coopération bilatérale, notamment le développement de l’exploitation de l’interconnexion électrique entre les deux pays et la possibilité d’augmenter le volume d’approvisionnement de la Tunisie en pétrole, gaz de pétrole liquéfié et gaz butane.

    Le ministre algérien a rappelé pour sa part, les instructions du président algérien Abdelmadjid Tebboune concernant le développement de la coopération et le partage d’expériences entre la Tunisie et l’Algérie et la poursuite de l’activation des commissions mixtes tuniso-algérienne.

    Par ailleurs, il a salué l’expérience tunisienne dans le domaine de la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables, réalisée dans le cadre de projets de partenariat public-privé, d’autant plus que la Tunisie se distingue, aujourd’hui, par le meilleur taux au niveau africain dans cette activité.

    Gongi a affirmé à cet égard, la volonté de son département de partager avec l’Algérie son expérience et son expertise dans ce domaine.

    Dans un autre ordre d’idées, les deux ministres ont souligné la nécessité de favoriser la coopération dans le secteur minier, notamment dans la transformation des phosphates et la production d’engrais phosphatés.

    TAP, 04/11/2021

  • Algérie: Le PLF 2022 tributaire de la rente des hydrocarbures

    Algérie: Le PLF 2022 tributaire de la rente des hydrocarbures – La loi de finances prévisionnelle 2022 se base sur un cours de 45 dollars le baril et un prix du marché de 50 dollars

    La loi de finances prévisionnelle 2022 se base sur un cours de 45 dollars le baril et un prix du marché de 50 dollars, alors que pour le FMI, l’équilibre budgétaire pour 2022 nécessite plus de 150 dollars le baril, contre 141,3 dollars en 2021 et 83,6 pour 2020, rendant urgentes la rationalisation et des actions ciblées de la dépense.

    1.- Le PLF 2022 prévoit des exportations des hydrocarbures de 32,4 mds de dollars fin 2021 et hors hydrocarbures à environ 5 milliards de dollars. Mais le document le plus fiable n’est pas la balance commerciale mais la balance des paiements qui inclut les sorties de devises des services donnant un déficit estimé à -5,3 mds de dollars (3.3% du PIB), contre -16,4 mds de dollars fin 2020, soit un recul de 67,5%. Le PLF 2022 table sur des recettes budgétaires qui s’élèvent à 5.683,22 milliards de dinars. Quant aux dépenses, le PLF 2022 prévoit un budget de fonctionnement de 6.311,53 milliards de dinars et un budget d’équipement de 3.546,90 milliards de dinars. Au total, nous avons des dépenses de 9.858,43 milliards de dinars donnant un déficit budgétaire de 4.175,21 milliards de dinars, soit au cours de 137 dinars un dollar 30,47 milliards de dollars alors que dans la loi de finances 2021, le déficit budgétaire était estimé à 2.784 milliards de dinars, soit 22 milliards de dollars au cours de 2020.

    Pour les subventions, il est prévu 1.942 milliards de dinars, soit 19,7% du budget de l’Etat contre 24% en 2021 et 8,4% du PIB où en plus pour alimenter les caisses de retraite de retenir 3% de la taxe pétrolière, ce qui donne environ 63 milliards de dinars. Pour le gouvernement, ce déficit sera financé en recourant aux mécanismes du Trésor et au Fonds de régulation des recettes (différence entre le prix réel et 45 dollars) et ne recourra pas à la planche à billets ni à l’endettement extérieur, proposant de ne pas toucher au profit de Sonatrach et Sonelgaz afin de leur permettre de relancer l’investissement. Or, Sonelgaz ne fait pas de profit connaissant un déficit structurel d’environ 70 milliards de dinars pour 2020 qui a besoin, selon le rapport officiel du groupe et nécessitant entre 1,5 et 2,2 milliards de dollars/an au cours actuel entre 2021/2030 pour financer ses projets d’investissement et satisfaire la demande croissante en énergie. Quant à Sonatrach, en matière d’exploration et d’exploitation de pétrole et de gaz, ses besoins en investissements pour les cinq prochaines années se situent entre 70/80 milliards de dollars. Mais pour la rentabilité de ces gisements, tout dépendra du vecteur prix au niveau international et du coût, pouvant découvrir des milliers de gisements non rentables, posant le problème de la rentabilité.

    Avec la flambée du prix du gaz, qui connaît avec le coût du transport en Asie un cours dépassant les 30 dollars le MBTU, l’équivalent de 150 dollars le baril de pétrole, et entre 15/20 dollars en Europe et le cours du pétrole à plus de 85 dollars le Brent. A court terme, l’Algérie profite peu de ces hausses puisque selon le rapport de l’OPEP de juillet 2021, les exportations sont passées à plus de 1,2-1,5 million de barils/j, entre 2007/2008 à environ 450.000/500.000 barils/en octobre 2021, et pour le gaz, plus de 65 milliards de mètres cubes gazeux à 40 en 2020, espérant 43/44 pour 2021, du fait de la forte consommation intérieure, près de 40/50% de la production pour le pétrole et le gaz entre 2019/2020 et devant s’accélérer entre 2021/2030, laissant peu pour les exportations. Les études du ministère de l’Energie montrent clairement que la consommation intérieure horizon 2030 dépassera les exportations actuelles, d’où l’importance à la fois de revoir la politique des subventions des carburants, dossier très complexe, de développer les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique pour pouvoir honorer les engagements internationaux. C’est que l’Algérie ne s’est pas adaptée, faute de prévisions, aux nouvelles mutations gazières mondiales avec la percée du marché libre dit spot, ayant privilégié les contrats à moyen et long terme avec un prix fixe qui ne peut être révisé en cas de hausse ou baisse des prix qu’au bout d’une certaine période, après négociations.

    Aussi, la remontée des prix pour 2021, étant prévu un cours moyen entre 70/80 dollars pour 2022) peut permettre une recette de Sonatrach entre 32/33 milliards de dollars, un gain de 6/8 milliards de dollars par rapport aux recettes de 2020, les opérateurs attendant toujours les décrets d’application de la loi des hydrocarbures et le code des investissements. Encore qu’il faille se méfier du juridisme, l’objectif étant de profondes réformes structurelles pour dynamiser l’économie. Aussi, il serait utile, ayant écarté l’endettement extérieur, restant les seules solutions, d’accroître la productivité et puiser dans les réserves de change, via les recettes de Sonatrach (98% des recettes en devises du pays avec les dérivés) en fonction de différents scénarios, d’évaluer les réserves évaluées au 01 janvier 2014 à 194 milliards de dollars, fin 2019 à 62 milliards de dollars, fin 2020, 48 et mai 2021 44 milliards de dollars.

    2.-La loi de finances prévisionnelle PLF 2022 prévoit une dépréciation progressive du dinar par rapport au dollar, de 149,3 dinars un dollar en 2022, 156,8 en 2023 et 164,6 qui permet d’atténuer le montant de ce déficit budgétaire car si on avait un dollar à 100 dinars, il faudrait pondérer à la hausse d’au moins 37% le déficit, ce qui donnerait un montant supérieur à 42 milliards de dollars. Cela pose le problème du fait de l’extériorisation de l’économie algérienne dont le taux d’intégration ne dépasse pas 15% des impacts d’actions spéculatives sur les devises, sur le taux d’inflation et de l’opportunité du lancement de projets créateurs de valeur ajoutée dont le retour en capital est à moyen et long terme.

    Cette dépréciation accélère la méfiance du citoyen vis-à-vis du dinar, amplifiant la sphère informelle, servant de soupapes sociales, qui représentent hors hydrocarbures plus de 50% de la superficie économique, idem pour l’emploi, et contrôlant une masse monétaire hors banques, selon les informations données par le président de la République lors de sa conférence de presse, du fait de l’effritement du système d’information, fin 2020 entre 6.100 et 10.000 milliards de dinars, soit au cours de 137 dinars un dollar entre 44,52 et 72,99 milliards de dollars. Les mesures adoptées via la finance islamique ont permis de drainer seulement 100 milliards de dinars, soit à peine 1% si l’on prend le montant de 10.000 milliards de dollars. (Voir étude sous la direction du Pr Abderrahmane Mebtoul pour l’Institut français des relations internationales -IFRI- Paris décembre 2013, les enjeux géostratégiques de la sphère informelle au Maghreb).

    Avec le processus inflationniste interne où la majorité des produits importés, excepté ceux subventionnés, connaissent une hausse entre 50/100%, l’indice officiel de l’ONS non réactualisé depuis 2011, le besoin étant historiquement daté. Sans s’attaquer aux réformes, la vieille recette tant du Fonds de régulation (différence entre le prix du marché réel moyen de l’année et le prix fiscal de 45 dollars) étant un artifice comptable, vision purement monétariste qui n’a fait ses preuves par le passé et la dépréciation du dinar, sans réformes structurelles, il est impossible de dynamiser les exportations hors hydrocarbures. Pour preuve, la cotation du dinar a été de 5 dinars un dollar vers les années 1970, 70/75 dollars vers les années 1980, 90/120 dinars un dollar entre 2000/2018 et le cours le 01 novembre 2021 officiel selon la Banque d’Algérie à 136,884 dinars un dollar et 159,4727 un euro, avec un cours sur le marché parallèle le 31 octobre 2021 à 213 dinars un euro à la vente et 21.500 dinars à l’achat, sans dynamiser les exportations hors rente, le blocage étant d’ordre systémique.

    Contrairement à certaines supputations, ignorant la pratique des relations internationales où n’existent pas de sentiments mais que des intérêts, avec la concurrence internationale, un des marché les plus difficiles à pénétrer supposant des entreprises publiques et privées compétitives en termes de coût/qualité, est l’Afrique où d’ailleurs l’on devra analyser les impacts de l’adhésion de l’Algérie à la zone de libre-échange avec le monde arabe, l’Afrique et pas seulement avec l’Union européenne qui nécessitent des dégrèvements tarifaires, l’adhésion à l’OMC dont les contraintes sont plus dures n’étant pas pour demain. Après analyse sur les 3,1 milliards de dollars hors hydrocarbures, pour les neuf premiers mois de 2021, le constat est que 75/80% sont constituées de dérivés d’hydrocarbures et de produits semi-bruts. L’important est d’avoir la balance devises nettes, devant soustraire les matières importées en devises, les exonérations fiscales, les matières subventionnées par l’Etat et aligner le prix de cession du gaz/pétrole sur le prix international pour voir si les entreprises sont compétitives en termes de coûts/qualité : plus de 85% des entreprises publiques et privées étant selon les données du registre du commerce, des unités personnelles ou petites Sarl peu compétitives.

    3.- Le PLF 2022 prévoit une croissance de 3,3% et hors hydrocarbures de 3,7% à prix courants, un taux de croissance se calculant par rapport à la période précédente, un taux positif en 2021, rapporté à 2020, moins de 6% donnant un taux faible, en termes réels entre 0 et 1% largement inférieur à la croissance démographique. On ne peut tout restreindre, quitte à aller vers une dérive économique, uniquement pour le BTPH plus de 150.000 pertes d’emplois selon les organisations patronales, la majorité des unités fonctionnant à peine à 50% de leurs capacités, 85% des matières premières, entreprises publiques et privées fonctionnent avec des importations en devises. Il faudra tenir compte, avec la faiblesse du taux de croissance d’un indicateur souvent oublié, la pression démographique où la population active dépasse en 2021 12,5 millions sur une population totale résidente de 44,7 millions d’habitants au 1er janvier 2021 et du déficit financier de la Caisse nationale de retraite (CNR) qui devrait atteindre 690 milliards de dinars en 2021, le nombre de retraités dépassant les 3,3 millions, la CNR enregistrant un taux de cotisation de sécurité sociale, estimé à 2,2 travailleurs pour chaque retraité et pour un équilibre, le taux de cotisation devrait atteindre cinq travailleurs pour un retraité. C’est que la situation économique actuelle est complexe devant entre 2022-2025 créer plus de 350.000-400.000 emplois par an, qui s’ajoutent au taux de chômage, impliquant pendant plus de 5 à 7 ans un taux de croissance en termes réels entre 8/9%. Cela influe sur le taux de chômage, qui, selon le FMI, en 2021 serait de 14,1% et 14,7% en 2022 incluant les sureffectifs des administrations, entreprises publiques et l’emploi dans la sphère informelle.

    L’Algérie possède encore des marges de manœuvre (voir notre interview quotidien gouvernemental Horizon 28/10/2021), mais de plus en en plus étroites, le ratio du service de la dette extérieure rapporté aux exportations de biens et services est estimé à 1% à fin 2020, le ratio du stock de la dette extérieure rapporté aux exportations était de 20% en 2020, contre 14% en 2019 et le ratio du stock de la dette extérieure rapporté au revenu national brut est estimé à 4% en 2020, à 3% en 2019. Mais selon la Banque mondiale, l’Algérie a peu attiré l’investissement étranger avec une baisse de 21,3%, 1,073 milliard de dollars en 2020, contre 1,364 milliard de dollars en 2019. Mais l’on devra éviter des promesses reposant sur l’utopie. Comment ne pas rappeler que l’Algérie a engrangé plus de 1.000 milliards de dollars en devises entre 2000/2019, avec une importation de biens et services toujours en devises de plus de 935 milliards de dollars pour un taux de croissance dérisoire de 2/3% en moyenne alors qu’il aurait dû être entre 9/10% et une sortie de devises de 20 milliards de dollars en 2020 pour une croissance négative selon le FMI de 6%.

    Selon les données officielles du Premier ministère (source APS), l’assainissement du secteur public marchand durant les 25 dernières années a coûté au Trésor l’équivalent de 250 milliards de dollars et le coût des réévaluations entre 2005/2020, 8.900 milliards de dinars, soit au cours moyen de 135 dinars un dollar, environ 66 milliards de dollars : continuer sur cette voie est un suicide collectif. Evitons les utopies par un langage de vérité : si les projets du fer de Gara Djebilet et du phosphate de Tébessa commencent leur production en 2022, l’investissement de ces deux projets étant estimé à environ 15 milliards de dollars ainsi que le projet du gazoduc Algérie dont le coût est estimé par l’Europe, principal client, nécessitant son accord en plus des pays riverains, entre 19/20 milliards de dollars, la rentabilité ne se fera que dans 5/7 ans.

    En conclusion, toutes les dépenses économiques et sociales prévues auront un impact sur les équilibres macroéconomiques de 2022 qui sont fonction des recettes des hydrocarbures qui, directement et indirectement via la dépense publique, irriguent une grande partie de la société. Malgré ses importantes potentialités, après plusieurs décennies d’indépendance politique en ce mois de novembre 2021, tant sur le plan économique que diplomatique, Sonatrach c’est toujours l’Algérie et l’Algérie c’est Sonatrach.

    PR  Abderrahmane MEBTOUL

    Professeur des universités docteur d’Etat en sciences économiques 1974, expert international

  • Algérie: L’augmentation de la production de l’OPEP+ en décembre ne devrait pas dépasser 400000 b/j

    Algérie: L’augmentation de la production de l’OPEP+ en décembre ne devrait pas dépasser 400000 b/j.

    ALGER, 28 octobre (Reuters) – Une augmentation de la production de brut de l’OPEP+ en décembre ne devrait pas dépasser 400.000 barils par jour en raison des incertitudes et des risques, a déclaré jeudi le ministre algérien de l’Energie Mohamed Arkab.

    « La situation du marché pétrolier indique que l’augmentation en décembre de la production des pays membres de l’OPEP+ ne devrait pas dépasser 400 000 barils par jour », a déclaré l’agence de presse étatique APS en le citant.

    L’OPEP+ a convenu en juillet d’augmenter la production de 400 000 bpj par mois jusqu’au 22 avril au moins, mais le groupe a dû faire face à des appels de la part de grands consommateurs pour des approvisionnements supplémentaires.

    L’OPEP+ « devrait continuer à agir de manière protectrice, en tenant compte du fait que les risques et les incertitudes restent élevés », a déclaré M. Arkab.

    Nasdaq, 28/10/2021

  • Le pourquoi de la flambée du prix du pétrole et du gaz

    Le pourquoi de la flambée du prix du pétrole et du gaz. Le pétrole est coté le 6 octobre à 13h GMT à 81,94 dollars le Brent et 78,30 dollars le Wit et en Asie le GNL dépasse, y compris le transport, les 35 dollars le MBTU

    Le pétrole est coté le 6 octobre à 13h GMT à 81,94 dollars le Brent et 78,30 dollars le Wit et en Asie le GNL dépasse, y compris le transport, les 35 dollars le MBTU contre 27 millions de BTU début septembre où en équivalent baril de pétrole, devant multiplier par six, équivaut à 150 dollars le baril de pétrole, soit presque deux fois plus que le prix du baril de Brent qui vient de passer la barre des 80 dollars. C’est une des conséquences de l’envolée du prix du pétrole qui tire une partie de la demande dédiée à la production d’électricité et au chauffage. Cependant, seule une petite frange des centrales électriques disposent d’une capacité de basculement vers le pétrole ou le charbon, selon Tony Syme, économiste au sein de Salford Business School, le nombre ayant diminué ces trente dernières années du fait de la prise en compte de l’impact environnemental des combustibles fossiles.

    L’alliance composée des treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole OPEP et dix membres hors OPEP lors de la récente réunion d’une décision mesurée, face à l’incertitude de l’économie mondiale, ajustement à la hausse de la production globale mensuelle de 400.000 barils/j par jour pour en attendant la prochaine réunion prévue le 04 novembre 2021 explique également cette tensions sur les prix.

    1.-Une croissance mondiale incertaine expliquant l’attitude de l’OPEP+

    Avec le déploiement des vaccins et l’assouplissement des mesures de confinement les cours et la demande d’or noir ont connu une hausse inégalée tandis qu’une pénurie d’énergie dans l’hémisphère nord a fait grimper les prix du gaz naturel à leur plus haut niveau depuis sept ans, avec des répercussions sur le marché pétrolier. Dans le même temps, les stocks de brut ont diminué, l’OPEP représentant 35/40% de la production commercialisée mondiale et les trois principaux pays qui ont une influence sur les prix étant l’Arabie Saoudite et la Russie et les USA. Cette progression intervient alors même que la reprise économique mondiale montre des signes de ralentissement en raison de problèmes dans les chaînes d’approvisionnement et dans un climat d’inquiétude concernant le variant Delta, qui entraîne un pic d’infections dans plusieurs pays. Selon la directrice générale du FMI dans une déclaration en date du 05 octobre 2021, je la cite « Nous nous attendons maintenant à ce que la croissance ralentisse légèrement cette année » par rapport à ce que le Fonds monétaire international prévoyait en juillet 2021 de plus 6%, l’institution de Washington qui publiera dans une semaine ses prévisions économiques mondiales actualisées en ouverture des réunions d’automne du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. Dans les pays émergents, qui n’ont pas accès à suffisamment de vaccins, la croissance « continue de se dégrader » tandis que les pays riches devraient retrouver leurs niveaux d’avant-crise « d’ici 2022 ».

    Si les Etats-Unis et la Chine, les deux premières puissances économiques, restent « les moteurs essentiels de la croissance », « leur croissance ralentit sans compter l’incertitude qui plane sur l’économie américaine qui pourrait faire face à un défaut de paiement. Pour la Chine , après le groupe immobilier Evergrande en graves difficultés financières, La capitalisation boursière du groupe immobilier ayant baissé de 80% depuis le début de janvier 2021, le géant de l’immobilier Fantasia est en défaut de paiement et pourrait faire faillite en laissant 205,7 millions de dollars d’impayés faisant craindre un krach qui pourrait se répercuter par effet domino sur les places financières mondiales. Selon le FMI , existe une divergence entre les économies avancées qui vont revenir à leurs niveaux d’avant la pandémie « d’ici 2022 » mais avec une dette publique mondiale qui, selon les calculs du FMI, atteint désormais près de 100% du PIB de l’économie mondiale, alors que la plupart des pays émergents et en développement « mettront encore de nombreuses années à se remettre » de la crise du Covid-19. Et pour combler cet écart, la Banque mondiale recommande comme objectif de faire vacciner 40% de la population mondiale d’ici la fin de cette année 2021 et 70% d’ici la première moitié de 2022 où en plus que certains pays émergents sont confrontés à des pressions sur les prix qui « devraient persister dont des prix alimentaires mondiaux, plus de 30% au cours de l’année 2020. C’est dans ce cadre de l’incertitude de l’économie mondiale que rentre la flambée des prix de l’énergie , qui selon les experts est un phénomène mondial très complexe. Pour Michael Lynch, président du cabinet Strategic Energy & Economic Research (SEER), les niveaux de prix auxquels se situe actuellement l’or noir auraient été susceptibles de jouer sur la demande si le marché du gaz naturel n’était pas lui-même incandescent, car une partie de la demande de gaz se reporte ainsi sur le marché du pétrole et fait grimper encore davantage les cours.

    L’augmentation mesurée face à l’incertitude de l’économie mondiale accroit à court terme l’inflation mondiale et les tensions sociales dans bon nombre de pays développés et de pays en voie de développement importateurs d’énergie. Ainsi, pour la France, il y a eu une hausse annoncée est de 12,6% TTC au 1er octobre des tarifs réglementés du gaz appliqués par Engie avec une nouvelle hausse de 15% qui pourrait intervenir dans un mois et au total la facture du ménage moyen chauffé au gaz chez Engie, au tarif réglementé, a augmenté de 29% depuis 2019 et de 44% depuis janvier 2020, selon la Commission de régulation de l’énergie. Encore que pour la France , pour l’électricité, il y a moins d’exposition aux prix de marché parce qu’en partie le risque est couvert par le coût du nucléaire historique, bien plus bas que le prix de marché Au Royaume-Uni, dépendant du gaz pour générer de l’électricité et déjà en proie à des pénuries, dont l’essence, les prix du gaz ont augmenté de 85% depuis le début du mois et de 300% depuis le début de l’année. Pour l’Europe du fait de la météo , nous avons assisté à une production éolienne en baisse au deuxième trimestre 2021, compensée par le gaz, auquel s’ajoutent des problèmes techniques qui ont également pesé sur l’offre dont les installations de GNL un peu partout dans le monde avec des stockages à un niveau historiquement bas.

    2. Les stratégies gazières mondiales
    Entre 2018/2019, selon l’AIE nous avons la répartition suivante 33,1 % de pétrole, 27,0 % de charbon, 24,2 % de gaz naturel, 4,3 % de nucléaire et 11,5 % d’énergies renouvelables (hydroélectricité 6,5 %, éolien 2,2 %, biomasse et géothermie 1,0 %, solaire 1,1 %, agro-carburants 0,7 %), cette structuration étant appelée à évoluer avec la prise de conscience des impacts désastreux pour l’avenir de l’humanité du l’impact du réchauffement climatique. Mais au niveau mondial, la part du pétrole dans la production d’électricité est très faible : moins de 3% en 2019 selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), loin derrière le charbon (36,7%) et le gaz naturel (23,5%). Concernant le gaz naturel, il se trouve sous la surface de la Terre et se compose principalement de méthane et d’autres hydrocarbures. Il est principalement utilisé pour la production d’électricité, le chauffage et comme gaz de cuisson. Le gaz peut également être utilisé pour la climatisation, l’éclairage et comme carburant de remplacement pour les véhicules. Le gaz naturel est considéré comme l’un des combustibles fossiles les plus propres car il émet moins de carbone (environ 50 % de moins que le charbon) et d’autres polluants comme les oxydes de soufre et d’azote. Nous avons deux types de gaz naturel sur le marché à savoir le gaz naturel et le gaz naturel liquéfié.

    Le gaz naturel est issu des combustibles fossiles et est composé de matières organiques en décomposition qui sont rejetées dans le sol depuis plusieurs centaines de millions d’années et est acheminé à travers les canalisations. Nous avons le gaz naturel liquéfié qui a été changé à l’état liquide de manière à le transporter et le stocker plus facilement. En effet, les gisements de gaz naturel étant souvent éloignés d’une grande partie des consommateurs de cette énergie, son transport à l’état gazeux est risqué et coûte cher. Aussi et en le refroidissant, il est possible de le transformer en gaz naturel liquide. Il existe deux marchés principaux sur lesquels s’échange le gaz naturel mondial. Le plus important est le NYMEX ou New-York Mercantile Exchange situé aux Etats-Unis, et le second, le NBP ou National Balancing Point de lIPE ou International Petroleum Exchange situé à Londres. Il existe d’autres marchés plus petits comme le TTF des Pays-Bas ou celui de Zeebruge en Belgique. Les réserves mondiales prouvées sur un total de 197.394 milliards de mètres cubes gazeux( données de 2018/2019) nous avons par ordre décroissant : Russie 47.800 milliards de mètres cubes, Iran 33.500, Qatar 24.300, USA 8.714 , Arabie saoudite 8.602, Turkménistan 6061, Venezuela 5702, Nigeria 5.284, Chine 5.194 et pour l’Algérie entre 2500 et 3000 selon la déclaration du ministre algérien de l’Energie en décembre 2020 , 4500 étant celles de BP des années 2000.

    Les 10 principaux pays producteurs de gaz naturel par ordre décroissant sont la Russie qui représente à elle seule 20 % de la production mondiale de gaz naturel et est également le plus gros exportateur, au deuxième rang avec la révolution du gaz de schiste étant devenu exportateur en Europe, les États-Unis d’Amérique, puis vient le Canada ( troisième position) le Qatar quatrième position, l’Iran ayant été déclassé suite aux sanctions américaines, suivi de la Norvège, la Chine, l’Arabie Saoudite, et l’Algérie qui est en neuvième position. Ces données doivent être interprétées avec précaution car on peut découvrir des milliers de gisements, mais non rentables selon les normes financières fonction des coûts d’exploitation et de l’évolution du prix international lui-même fonction de la demande et de la concurrence des énergies substituables . Quant aux gisements en méditerranée orientale, objet de toutes les convoitises, elles sont évaluées à plus de 20.000 milliards de mètres cubes gazeux. La Commission européenne, le 03 avril 2017 avec trois Etats membres de l’UE – l’Italie, la Grèce, et Chypre – a paraphé un plan avec Israël prévoyant la construction d’un gazoduc allant de ce pays vers les côtes sud-européennes. A l’horizon 2025, le gazoduc, qui serait long de 2 200 kms, acheminerait jusqu’à 16 milliards de mètres cube par an des champs pétrolifères maritimes israéliens et chypriotes vers l’Italie et la Grèce, pour un coût évalué à 6 milliards d’euros, financé en partie par les banques Goldman Sachs et JP Morgan.

    3.-Le pourquoi la flambée du prix du gaz ?
    Fin septembre, début octobre , le prix du gaz naturel liquéfié (GNL) importé par l’Asie du Nord-Est a dépassé les 30 dollars par million de btu (british thermal unit, la mesure de référence sur ce marché) et vient de battre un record le 05 octobre 2021 la cotation du gaz le 05 octobre 2021 était de 34,47 dollars le MBTU. En Asie, la demande chinoise, s’est accentuée par la vague de froid, où à Pékin, le thermomètre est descendu à -20 degrés en janvier, la capitale chinoise n’ayant pas subi de températures aussi glaciales depuis les années 1960, et 29 dollars en Europe équivalent sur baril de pétrole ça fait 200 dollars le baril du pétrole où actuellement chaque bateau de GNL commandé actuellement vaut une fortune, idem pour le charbon, avec des prix autour de 200 dollars par tonne, le marché du carbone et du pétrole. L’atténuation des tensions sur le gaz notamment pour l’Europe dépendront du côté approvisionnement, de l’augmentation ou non des livraisons de gaz à l’Europe du russe Gazprom, qui s’est dit prêt à étudier de nouveaux contrats pour augmenter les volumes .

    De façon plus immédiate, les gouvernements peuvent aider les ménages en jouant sur la fiscalité au travers de la TVA ou de taxes spécifiques, comme il peut élargir des aides comme le chèque énergie, aux ménages modestes et les entreprises peuvent acheter sur le plus long terme afin profiter de tarifs plus avantageux à l’horizon de quelques années, mais la majorité des gouvernants pourrait décider de « lisser » les hausses de tarifs en anticipant sur les baisses futures, en répercutant seulement une partie sur les consommateurs pour l’instant. Cette hausse des prix a été une aubaine pour les gisements marginaux USA, au bord de la faillite, fortement endettés vis-à-vis des banques dont la rentabilité tourne autour de 50/60 dollars le baril, mais alors que le prix du pétrole et du gaz est à un niveau très élevé Europe et en Asie, l’industrie américaine de la fracturation n’a pas augmenté sensiblement sa production. Selon l’EIA, la production pétrolière américaine était de 11,1 millions de bpj à la fin mars 2021, mais elle n’a augmenté que de 400 000 bpj à la fin août, mais ces données pour la fin août 2021 sont antérieures à l’ouragan Ida qui a temporairement emporté la majeure partie de la production offshore dans le golfe du Mexique.

    La raison la plus courante invoquée par les grandes compagnies pétrolières américaines est qu’elles prévoient de maintenir la production à un niveau stable afin d’augmenter les dividendes pour les actionnaires. Mais existent d’autres raisons. L’enquête sur l’énergie en mars 2021 publiée par la Banque de la Réserve fédérale de Dallas met en relief quatre facteurs en mars : consolidation de l’industrie, difficultés de financement, prévisions pessimistes et réglementation fédérale – qui empêchent les compagnies pétrolières de produire davantage de pétrole ; la hausse des coûts et l’incapacité à embaucher du personnel qualifié ; 64 % des personnes interrogées s’attendent à ce que le prix du WTI se situe entre 65 et 75 dollars le baril d’ici la fin décembre 2021. De nombreuses sociétés de production américaines ayant répondu à l’enquête ont cité la hausse des coûts des matières premières, du carburant et du personnel comme des facteurs inhibant la croissance de la production. Par exemple, 39 % des entreprises ont déclaré que leur société avait du mal à embaucher et que les travailleurs cherchaient à être mieux payés que ce qu’ils offraient. Les restrictions gouvernementales et les problèmes d’obtention de permis pour la construction de pipelines sont également considérés comme des facteurs qui augmentent les coûts des entreprises, en plus des problèmes persistants avec la chaîne d’approvisionnement. Toujours selon cette enquête le manque d’accès aux sources traditionnelles de capitaux , certains pensant que les bailleurs de fonds seraient incités à revenir dans le secteur du schiste alors d’autres pensent qu’avec la transition énergétique, avec les attitudes négatives à l’égard de la production de combustibles fossiles adoptées par l’administration actuelle, continueront à supprimer les financements.

    En conclusion l’on devrait assister à des prix élevés des fossiles traditionnels entre 2021/2025, en attendant que la transition énergétique, irréversible avec le réchauffement climatique se mette en place 2025/2030, mais qui ayant un cout à moyen terme, le cout des énergies renouvelables, avec les innovations technologiques, ayant diminué de plus de 50%. Les pays de l’OPEP+ peuvent en profiter durant un temps car la demande ira en décroissant entre 2022/2030, grâce aux recettes pour réaliser cette transition énergétique s’ils ne veulent pas être marginalisés, les pays du Golfe et l’Arabie Saoudite l’ont compris.

    Concernant l’Algérie les exportations de l’Algérie se font grâce au GNL qui permet une souplesse dans les approvisionnements des marchés régionaux pour 30% et par canalisation pour 70%. L’Algérie possède trois canalisations. Le TRANSMED, la plus grande canalisation d’une capacité de 33,5 milliards de mètres cubes gazeux, le MEDGAZ directement vers l’Espagne à partir de Beni Saf au départ d’une capacité de 8 milliards de mètres cubes gazeux qui après extension prévu courant 2021 la capacité sera porté à 10 milliards de mètres cubes gazeux et le GME via le Maroc dont l’Algérie a décidé d’abandonner, dont le contrat s’achève le 31 octobre 2021, d’une capacité de 13,5 de milliards de mètres cubes gazeux. A court terme, l’Algérie profite peu de ces hausses puisque selon le rapport de l’OPEP de juillet 2021 la production est passée de plus de 1,2- 1,5 millions de barils/j entre 2007/2008 à environ 950.000 barils/j contre 850.000 en mai 2021, et pour le gaz plus de 65 milliards de mètres cubes gazeux à 40 en 2020, espérant 43/44 pour 2021, du fait de la forte la consommation intérieure, renvoyant à la politique généralisées des subventions et de la faiblesse des investissements ayant peu attiré les investisseurs étrangers. Les opérateurs attendent les lois d’application de la loi des hydrocarbures et le code des investissements. Encore qu’il faille se méfier du juridisme, ayant parfois les meilleures lois peu appliquées, devant s’attaquer à l’essence du blocage, le système bureaucratique rentier.

    Auteur: Pr Abderrahmane Mebtoul

    L’Express, 25/10/2021

  • Algérie. Plein gaz de… schiste ?

    Algérie. Plein gaz de… schiste ? La reprise des cours du pétrole ces dernières semaines tutoit aujourd’hui les 80 dollars le baril

    La reprise des cours du pétrole ces dernières semaines qui tutoient aujourd’hui les 80 dollars le baril est assurément une bonne nouvelle pour l’économie nationale qui souffre de la contraction drastique des recettes en devises depuis 2018. Alors que notre pays subit les contrecoups financiers et économiques du Covid-19, ce renchérissement de l’or noir est de nature à donner un peu d’air frais aux finances de l’État mises à mal depuis deux années, pour relancer l’investissement productif et les programmes bloqués. Mais il semble bien que le gouvernement ne compte plus sur la rente pétrolière si volatile et dont les recettes sont loin du volume des années Bouteflika durant lesquelles le pays croulait sous les pétrodollars.

    Le gaz de schistes qui soulève les passions et les polémiques pourrait bien être le principal levier pour pallier la raréfaction des recettes pétrogazieres. Le président directeur général de la Sonatrach a implicitement confirmé la volonté du gouvernement de reprendre le dossier du gaz de schiste qui a été mis sous le coude dans le sillage de la levée de bouclier de la société civile dans le grand sud sur les présumés impacts de son exploitation sur l’environnement et notamment les nappes d’eau.

    Invité lundi à la télévision publique, Toufik Hakkar a asséné que les réserves du gaz non conventionnels (comprendre le gaz de schiste notamment) pourrait couvrir environ 150 ans de la consommation actuelle. Il serait naïf de croire que le patron de Sonatrach ait lancé cette affirmation fortuitement. Cette déclaration sonne comme une préparation de l’opinion publique à un probable retour au processus d’exploitation de cette ressource rare dont l’Algérie dispose des plus grandes réserves au monde après l’Argentine et l’Afrique du Sud notamment.

    Le PDG de la compagnie nationale des hydrocarbures sait pertinemment que le temps du pétrole cher est définitivement révolu et que les transitions énergétiques qui s’opèrent dans de nombreux pays, mettent l’Algérie en demeure d’explorer d’autres ressources rares qui pourraient suppléer les énergies fossiles. Il apparaît donc clair que le début de l’exploitation du gaz de schiste figurerait dans les prochaines années comme un recours quasiment inévitable.

    Ceci d’autant que la production du gaz mais surtout du pétrole suffit à peine à la consommation interne qui attirent des pics. De fait, l’exploitation du gaz et du pétrole de schiste s’avère être une nécessité vitale pour les finances publiques avant d’être un impératif économique. Il reste à convaincre les opposants à cette opération que cette exploitation n’impactera pas l’environnement. Une mission il est vrai qui est loin d’être une sinécure.

    Par Imane B.

    L’Est Républicain, 20/10/2021

  • Hydrocarbures: l’embellie continue

    Le pétrole en hausse, les prix du gaz explosent et des réserves très importantes: Hydrocarbures: l’embellie continue. Le PDG de Sonatrach affirme que l’Algérie bénéficie de réserves de gaz non-conventionnel couvrant 150 ans de consommation

    Le PDG de Sonatrach affirme que l’Algérie bénéficie de réserves de gaz non-conventionnel couvrant 150 ans de consommation. Le seul point noir tient dans le fait que les technologies actuelles ne permettent pas de les exploiter. Mais les recherches avancent assez vite.

    La situation exceptionnellement favorable du marché des hydrocarbures au niveau a permis à l’Algérie de reconstituer une partie de ses réserves de changes. A plus de 84 dollars le baril pour le pétrole et une hausse de plus de 200% pour le gaz, les caisses de l’Etat sortent de la zone rouge. Il reste que cette situation demeure exceptionnelle et ne saurait durer très longtemps. Il est habituellement admis qu’un choc haussier, comme celui auquel on assiste, est suivi par un autre baissier. C’est justement toute la crainte de l’Algérie, pour qui, l’équilibre des prix du brut devrait se situer dans une fourchette comprise entre 70 et 80 dollars. C’est l’estimation du P-dg du groupe Sonatrach, Toufik Hakkar. «Si les prix vont au-delà de ce niveau, il y aura des décisions pour le rééquilibrage entre l’offre et la demande sur le marché, pour revenir à un niveau acceptable de prix», a-t-il affirmé lors d’une interview accordée à la télévision nationale.

    Selon le premier responsable du groupe Sonatrach, l’Algérie en tant que membre actif de l’Opep+ travaille avec ses alliés à l’équilibre du marché afin que les prix du pétrole brut ne s’élèvent pas à des niveaux pouvant «encourager la production le pétrole de schiste notamment aux Etats-Unis, ce qui cause un déséquilibre entre l’offre et la demande», insiste M.Hakkar.

    Cela au plan conjoncturel, sur le fond le PDG de Sonatrach a souligné que la consommation interne de gaz et de pétrole avoisine la moitié des réserves exprimées. Ce qui est beaucoup et posera dans les dix prochaines années un véritable problème entre la production et l’exportation, puisqu’au rythme actuel, à l’échéance 2030, le pays ne pourra plus exporter ses hydrocarbures, à peine suffisants pour la consommation locale. Mais l’inquiétude que peut susciter cet état de fait est somme toute relative, puisque, selon le PDG de la compagnie pétrolière nationale, chaque année l’Algérie effectue les opérations d’exploration, permettant de maintenir les réserves conventionnelles dans un état plus ou moins important. Mais la véritable assurance ne vient pas des réserves conventionnelles prouvées, mais celles non conventionnelles.

    En effet, M.Hakkar affirme que l’Algérie bénéficie de réserves de gaz non-conventionnel couvrant 150 ans de consommation. Le seul point noir tient dans le fait que les technologies actuelles ne permettent pas de les exploiter. Mais les recherches avancent assez vite.

    En attendant et au même titre que les autres pays producteurs, l’Algérie profite de l’embellie, tout en se mettant en position d’honorer tous ses contrats, notamment du gaz. A ce propos, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a révélé que Sonatrach discutait avec ses clients des moyens de s’adapter aux changements actuels que connaît le marché gazier.

    «Nous sommes en discussion avec nos clients sur la façon de s’adapter aux changements du marché. Il faut savoir que dans ce cadre, l’Algérie reste fidèle à ses engagements en termes de fourniture de gaz», a affirmé M. Arkab lors d’un point de presse en marge d’une rencontre régionale tripartite entre la Commission de régulation de l’électricité et du gaz (CREG), les associations de protection des consommateurs et les directions de l’énergie.

    Pour le ministre, «il y a un grand changement dans le marché pétrolier et surtout gazier, qui a poussé Sonatrach à ouvrir des discussions avec ses clients, mais je vous assure que l’Algérie, via Sonatrach, est toujours fidèle à ses engagements contractuels».

    Nadera Belkacemi

    Ouest Tribune, 20/10/2021