Étiquette : PJD

  • La normalisation du Maroc avec Israël : La réaction du PJD (Centre Moshe Dayan)

    La normalisation du Maroc avec Israël : La réaction du PJD (Centre Moshe Dayan)

    AuteurTiziana della Ragione
    Tel Aviv Notes
    Dans la dernière édition de Tel Aviv Notes, Tiziana della Ragione explore la politique de la réaction du Parti de la Justice et du Développement à la normalisation du Maroc avec Israël.
    Date
    5 mai 2021

    En décembre 2020, à la suite du cadre des Accords d’Abraham dont la médiation a été assurée par les États-Unis, le Maroc a accepté de rétablir ses liens diplomatiques officiels avec Israël après une rupture de 20 ans et, en contrepartie, l’administration Trump a reconnu la souveraineté du Maroc sur le territoire longtemps contesté du Sahara occidental. Les premières mesures visant à normaliser les liens israélo-marocains ont rapidement suivi les annonces officielles. Le 25 janvier, le bureau de liaison d’Israël a rouvert ses portes à Rabat, tandis que la représentation diplomatique du Maroc à Tel Aviv devrait suivre dans le courant du mois, après l’arrivée en Israël du chef de la mission diplomatique marocaine, Abderrahim Beyyoud, en février[1]. Alors que le processus de mise en œuvre de l’accord de paix entre les deux pays se poursuit, avec des collaborations économiques, culturelles et sociales, le Parti de la justice et du développement (PJD), le parti islamiste marocain au pouvoir, a été critiqué pour son acceptation de la décision du Palais. En s’alignant sur la décision du roi Mohammed VI de normaliser les relations avec Israël, le PJD a montré qu’il était plus intéressé à préserver ses bonnes relations avec le Palais et à gagner le soutien du roi pour son programme national de réformes socio-économiques, qu’à adopter une ligne dure sur la Palestine. Sous le gouvernement d’Abdelillah Benkirane (2012-2016), le PJD a réussi des réformes socio-économiques qui lui ont permis d’obtenir 18 sièges supplémentaires au Parlement lors des élections d’octobre 2016, renforçant ainsi sa position de premier parti au Parlement. En mettant en sourdine sa critique du processus de normalisation, le PJD préserve sa position dans l’arène politique et se concentre sur son programme socio-économique, qu’il considère comme la clé de son succès. Cependant, en agissant ainsi, le PJD risque de s’aliéner une partie de son électorat, qui pourrait considérer son silence en faveur de la Palestine comme une forme de trahison idéologique.

    La cause palestinienne a historiquement été une priorité absolue pour le PJD, qui la considère comme une question religieuse, idéologique et politique qu’il ne faut pas abandonner. Le PJD est le parti islamiste marocain le plus influent, et il dirige les coalitions gouvernementales marocaines depuis 2011. Le chef actuel du PJD, le Premier ministre Saadeddine Othmani, a réitéré le soutien de son parti aux Palestiniens lors de l’Assemblée générale des Nations unies de septembre 2020 : « Il ne peut y avoir de paix juste ou durable que si le peuple palestinien peut exercer son droit légitime à établir un État indépendant et viable avec Jérusalem comme capitale. »[2] La normalisation des relations avec Israël a longtemps été une question controversée pour le PJD. Il s’est historiquement opposé à la normalisation avec Israël ; en août 2013, avec d’autres partis, le PJD a soumis un projet de loi qui aurait interdit toute relation entre le Maroc et Israël. Ce projet de loi n’a finalement pas été adopté, mais il a donné au PJD une chance de démontrer à ses électeurs que ses politiciens ne s’étaient pas  » vendus  » aux intérêts occidentaux, même si les décideurs ont avancé une politique qui permettait au Maroc de laisser la porte ouverte à la possibilité de normaliser ses relations avec Israël[3].

    Le fait que le Maroc et Israël aient repris leurs relations diplomatiques ouvertes en décembre 2020 sans résoudre la cause des Palestiniens a été perçu par de nombreux islamistes marocains comme une trahison. Des liens formels avaient été établis à l’automne 1994, un peu plus d’un an après la signature des accords israélo-palestiniens d’Oslo. Ils ont été rompus par le roi Mohammed VI après le déclenchement de la deuxième Intifada palestinienne en 2000, conformément à une résolution du sommet de la Ligue arabe. Certains islamistes marocains ont vivement réagi à la réouverture des liens diplomatiques avec Israël. Le Mouvement pour l’unité et la réforme (MUR), une branche du PJD, a qualifié la décision du régime de « déplorable » et a dénoncé « l’occupation sioniste de la Palestine ». Le « Mouvement pour la justice et la charité », un mouvement islamiste officiellement interdit, a qualifié l’accord entre le Maroc et Israël de « coup de poignard dans le dos » des Palestiniens[4]. Le PJD lui-même a réaffirmé sa « position ferme contre l’occupation sioniste », bien que de manière plus nuancée[5].

    D’autre part, le Premier ministre Othmani s’est montré plus conciliant dans ses déclarations publiques. Contrairement à ce qu’il avait dit quelques mois plus tôt, lorsqu’il avait rejeté toute normalisation avec Israël parce que cela l’aurait « enhardi [Israël] à aller plus loin dans la violation des droits du peuple palestinien »[6], les commentaires d’Othmani étaient cette fois plus réservés. Un article du Middle East Eye explique que les déclarations d’Othmani étaient un geste politique calculé qui démontrait son pragmatisme plutôt qu’un changement idéologique[7]. En tant que premier ministre du Maroc, il aurait été difficile pour Othmani de s’opposer publiquement à la décision du roi. Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne une décision qui a permis au Maroc d’obtenir un objectif de politique étrangère longtemps recherché : la reconnaissance par les États-Unis de sa souveraineté sur le Sahara occidental. En dehors du Maroc, comme un certain nombre de partis et de mouvements affiliés aux Frères musulmans, ont ouvertement critiqué Othmani, interprétant son comportement conciliant comme un apaisement : selon eux, Othmani soutenait la politique du Palais Royal au détriment des principes du PJD[8].

    Que le comportement d’Othmani ait été le signe d’un changement idéologique ou non, le PJD, le bloc le plus fort de la Chambre des représentants avec 125 députés sur 395, n’a pas voulu s’opposer à la décision du roi, désillusionnant son électorat et soulevant des questions sur l’engagement du parti islamiste envers la cause palestinienne. L’une des raisons qui ont pu empêcher le PJD d’exprimer une opposition plus forte à la décision est la position relativement faible de ses représentants dans le système politique. L’actuelle coalition gouvernementale de 12 partis dilue effectivement l’influence du PJD, limitant sa capacité à changer la dynamique sous-jacente de la politique marocaine. Sous Benkirane, le PJD jouissait d’un plus grand pouvoir au sein d’une coalition gouvernementale plus étroite. Cependant, en 2017, le roi a manœuvré pour empêcher Benkirane de former une deuxième coalition, et a finalement contraint son remplacement par Othmani, plus soumis, et la mise en place d’une coalition plus large. Cela a affaibli le poids du PJD au sein du gouvernement et réduit sa capacité à capitaliser sur les victoires électorales et les succès des réformes[9].

    La monarchie a préservé son autorité en empêchant l’émergence d’un parti politique dominant, en maintenant un équilibre entre les partis politiques et en divisant davantage une élite politique déjà fragmentée. La monarchie garde toujours une mainmise sur le système politique et peut ternir les références réformistes du PJD en calibrant et en contrôlant ses efforts de réforme. Cet environnement politique restreint empêche tout parti de défier ouvertement le roi et oblige le PJD à gagner la confiance du palais plutôt que de l’affronter ouvertement. S’opposer à la décision du roi de normaliser les relations avec Israël aurait probablement signifié que le PJD aurait dû sacrifier sa place au sein du gouvernement. Le soutien d’Othmani à la décision du Palais reflète son intention pragmatique de rester à la tête du gouvernement, où il espère que le PJD sera en mesure de mettre en œuvre son programme de réformes socio-économiques. Le succès des réformes socio-économiques durant le gouvernement de Benkirane (2012-2016)[10] a été un élément important du succès électoral, de la légitimité et de la popularité du PJD. En effet, durant cette période, la population a perçu le parti comme étant capable de gouverner car il a su répondre aux attentes de ses électeurs. Entre autres choses, le PJD a fourni différentes incitations aux petites et moyennes entreprises, a soutenu les personnes les plus vulnérables par des transferts d’argent, a fourni un programme d’assurance maladie aux plus nécessiteux, a soutenu des programmes d’éducation et a fait de son mieux pour lutter contre la corruption[11]. Le programme d’aide sociale, en particulier, a augmenté le soutien du gouvernement aux pauvres et a contribué à l’image du PJD en tant que « parti du peuple »[12].

    La réaction du parti à la normalisation avec Israël a mis en évidence les divisions du parti, comme le montre la dissonance entre le comportement conciliant d’Othmani et l’opposition plus vocale de plusieurs membres du PJD. Benkirane, l’ancien secrétaire général du PJD, a récemment annoncé qu’il gelait son adhésion au PJD. Selon le président de l’Observatoire marocain de l’anti-normalisation avec Israël, Ahmed Wihman, cette mesure est le résultat de la normalisation des liens avec Israël[13]. Pour d’autres membres du PJD, en particulier les jeunes, ses relations pragmatiques avec la monarchie créent des problèmes, car ils estiment qu’une approche coopérative sera finalement préjudiciable à la fois à la crédibilité du PJD et au processus démocratique. Une voix importante à cet égard a été celle de Muhammad Amkraz, ministre de l’Emploi et chef du Parti de la jeunesse pour la justice et le développement. Il a exprimé sa surprise face à la décision du pays et a clairement distancé la position de sa faction de celle du Premier ministre, en déclarant que les Jeunes « voient la question palestinienne comme tous les Marocains : une question d’injustice et d’usurpation de terres et de droits de leurs propriétaires légitimes »[14].

    Le soutien du leader du PJD à la décision du Roi a assuré la survie politique du parti et pourrait lui permettre de faire avancer son programme socio-économique. Le PJD peut en effet toujours compter sur un électorat très hétérogène qui transcende les divisions de classe, géographiques et idéologiques. L’abandon progressif du discours religieux, ainsi que l’adoption de politiques économiques néolibérales, ont aidé le PJD à gagner le soutien d’un électorat plus laïc et d’une classe d’affaires aisée, respectivement[15] Cette dernière peut être particulièrement sensible au récit des avantages économiques et stratégiques de la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, même si la cause palestinienne peut en être affectée. Le territoire jouit d’une position stratégique directement sur l’océan Atlantique et possède des ressources considérables, en particulier des phosphates, un ingrédient clé et fini pour les engrais synthétiques, une ressource essentielle dans la production alimentaire mondiale. On pense également que le Sahara occidental possède d’importantes réserves de pétrole et de gaz offshore. La reconnaissance internationale de son contrôle sur ces eaux pourrait permettre au Maroc de reprendre le développement d’activités pétrolières et gazières offshore et de devenir, à terme, un fournisseur potentiel du marché européen[16]. Si le PJD parvient à présenter les avantages stratégiques et économiques de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental à son avantage, cela pourrait l’aider à accroître sa popularité auprès de certaines circonscriptions. Cependant, les Marocains éprouvent toujours une grande méfiance envers leurs institutions élues et sont mécontents de la situation économique et de la prévalence de la corruption. Tant que les réformes socio-économiques n’auront pas lieu, touchant directement les Marocains les plus vulnérables et les plus pauvres, il sera difficile pour le PJD de maintenir des liens solides avec ses électeurs. Quoi qu’il en soit, il ne semble pas que le compromis du PJD sur la question de la Palestine le fasse ou le défasse lors des prochaines élections prévues en septembre 2021. Malgré la démission de plusieurs de ses membres, le PJD devrait rester le plus grand parti du Parlement après les prochaines élections.

    Tiziana della Ragione est chercheuse junior au Centre Moshe Dayan (MDC) d’études sur le Moyen-Orient et l’Afrique, à l’Université de Tel Aviv. Auparavant, elle a travaillé pour la Commission européenne pendant 13 ans, sur l’analyse des politiques et la gestion des programmes de recherche. Elle est spécialiste des politiques et des programmes de financement de l’UE dans la région MENA.

    1] « Israël ouvre des missions diplomatiques au Maroc », Israel Hayom, 27 janvier 2021 ; « Maroc, les bureaux de liaison israéliens commenceront à recevoir des invités bientôt », The North Africa Post, 10 février 2021.

    2] « Maroc : No peace without recognition of Palestinian rights », Memo Middle East Monitor, 28 septembre 2020.

    [3] Vish Sakthivel,  » Morocco Plays with Anti-Normalization « , Policywatch #2182, The Washington Institute for Near East Policy (WINEP), 13 décembre 2013.

    [4] Diego Urteaga,  » Les partis islamistes marocains rejettent la normalisation avec Israël « , Atalayar, 13 décembre 2020.

    5]  » Morocco Islamist groups reject normalising ties with Israel « , The Guardian, 13 décembre 2020.

    [6]  » Le Maroc rejette la normalisation avec Israël avant la visite de Kushner « , PressTV.com, 24 août 2020.

    7] Khalil al-Anani, « Morocco’s Islamist backing for Israel normalisation is a game changer », Middle East Eye, 19 janvier 2021.

    8] « Les groupes des Frères musulmans dans plusieurs pays dénoncent la « trahison » du PJD marocain », Agence de presse internationale Qods, 25 décembre 2020.

    9] Intissar Fakir, « Le parti islamiste marocain : Redéfinir la politique sous pression « , Carnegie Endowment for International Peace, 28 décembre 2017.

    [10] Pour plus d’informations sur la réforme socio-économique marocaine sous le gouvernement Benkirane, voir :  » Rapport gouvernemental marocain 2012-2016 [en arabe] « , août 2016.

    [11] Amina Drhimuer,  » The Party of Justice and Development’s Pragmatic Politics « , dans  » PJD, Islam, and Governance in Post-2011 Morocco « , édité par A. Kadir Yildirim, Center for the Middle East, Baker Institute for Public Policy, Rice University, 31 mai 2018.

    [12] David Goeury,  » Le pouvoir est-il enfin dans les mains des villes ? « , Espaces Temps, 5 décembre 2014.

    [13]  » Le Parti de la justice et du développement du Maroc a-t-il vendu la Palestine pour le Sahara occidental ? « , Agence internationale de presse du Coran, 16 mars 2021.

    [14]  » Le Marocain Amekraz accusé de mettre les intérêts du pays en second « , Middle East Online (MEO), 14 décembre 2020.

    [15] Amina Drhimuer,  » The Party of Justice and Development’s Pragmatic Politics « , in  » PJD, Islam, and Governance in Post-2011 Morocco « , édité par A. Kadir Yildirim, Center for the Middle East, Baker Institute for Public Policy, Rice University, 31 mai 2018.

    [16] Tiziana della Ragione,  » Rabat augmente les enjeux sur le Sahara occidental « , Limes, 26 janvier 2021.

    Centre Moshe Dayan d’études moyen-orientales et africaines de l’université de Tel-Aviv, 5 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Etats-Unis, accords Abraham, normalisation, PJD, Sahara Occidental,

  • Maroc : Polémique après l’exhibition du drapeau israélien à la frontière avec l’Algérie

    Le parti politique marocain du PJD a vivement critiqué l’initiative de certains entrepreneurs israéliens qui ont exhibé des drapeaux d’Israël au niveau de la frontière maroco-algérienne. Un geste considéré par le parti d’idéologie islamiste, comme une « provocation », le poussant à y répondre en exhibant à son tour le drapeau de la Palestine au même endroit.

    Le Parti de la justice et du développement (PJD), dont le chef du gouvernement du Maroc Saad Eddine El Otmani, est le secrétaire général, n’a toujours pas digéré la normalisation des relations entre le Maroc et Israël. Dans un communiqué diffusé, lundi 3 mai, sur son site officiel, le parti islamiste a ainsi dénoncé l’initiative de certains entrepreneurs israéliens qui ont pris des photos à la frontière avec l’Algérie, au point de Bin Lajraf à l’entrée de la station balnéaire de Saïdia, et ce, en soulevant les drapeaux du Maroc et d’Israël.

    «Hisser le drapeau sioniste sur le site susmentionné est une provocation pour nous Marocains et toute la nation islamique », a indiqué le secrétaire régional de la formation islamiste de l’Oriental, Ismaïl Zougar sur le site du parti. Et d’ajouter : « Le drapeau israélien est hissé alors que les Palestiniens souffrent du blocus, de la faim et de la déportation, et Al Qods est encore témoin de batailles et d’affrontements entre l’armée sioniste et les fidèles et les citoyens arabes et musulmans de la Palestine», s’est-il indigné.

    « Un lieu symbolique pour les Marocains »

    En réponse à ce « mouvement provocateur aux sentiments des Marocains et de l’ensemble de la nation islamique et arabe », des dirigeants du PJD ont ainsi décidé, dimanche dernier, de hisser à leur tour « les drapeaux marocain et palestinien sur le même lieu », a indiqué la même source.

    Par ailleurs, Ismaïl Zougar a souligné que l’exhibition du drapeau israélien à la frontière maroco-algérienne a beaucoup irrité son parti qui considère que ce lieu jouit d’une symbolique particulière chez les Marocains. « Les Marocains se rendent sur ce lieu pour prendre des photos, et saluent parfois leurs frères algériens », a-t-il expliqué. Et d’ajouter aussi qu’ « un certain nombre de Marocains communiquent depuis ce même lieu avec leurs familles en Algérie, car les frontières sont fermées entre les deux pays les empêchant de se rendre visite ».

    ObservAlgérie, 05 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Algérie, Oujda, Israël, Palestine, PJD,

  • Au Maroc, le parti islamiste de gouvernement fragilisé à l’approche des légistatives

    Le parti islamiste PJD, à la tête d’une coalition gouvernementale au Maroc depuis une décennie, est fragilisé par une nouvelle loi électorale adoptée contre son gré qui vise à l’écarter du pouvoir même s’il gagne les législatives de l’automne, selon des experts.

    Longtemps cantonné dans l’opposition, le Parti justice et développement (PJD) avait remporté un succès électoral historique fin 2011 durant le Printemps arabe, s’imposant à la tête d’un gouvernement aux prérogatives toutefois limitées face au pouvoir du roi.

    Cinq ans plus tard, le PJD était parvenu à conserver sa place grâce à un nouveau succès aux législatives. Mais, cette année, son avenir est plus incertain.

    Une nouvelle législation a été votée au parlement mi-mars par tous les partis présents dans l’hémicycle, à l’exception du PJD.

    Le nouveau calcul déterminant le quota d’élus vise tous les partis. Mais, en tant que première formation politique du pays, le constat est sans appel pour le PJD: en réalisant le même score qu’en 2016, il n’obtiendrait, selon les estimations, que 80 à 85 sièges (sur 395), contre 125 à l’époque.

    « L’objectif du nouveau quotient électoral est d’empêcher le PJD de prendre la tête du prochain gouvernement », analyse Ahmed Bouz, professeur en Sciences politiques, selon qui ce mode de calcul « n’existe dans aucun autre pays ».

    « Le principal enjeu est la désignation d’un nouveau chef de gouvernement et la formation d’une majorité. Le PJD est le grand perdant car il reste le favori des prochaines élections », confirme le politologue Mustapha Sehimi.

    – « Isolé » –

    Pour justifier leur vote en faveur de la nouvelle loi électorale, les sept autres formations du parlement –dont quatre sont représentées au gouvernement– ont fait valoir qu’elle permettrait aux petits partis d’accéder à l’hémicycle.

    « Nous pensons que la démocratie doit donner la parole aux petits partis et aux minorités », a argué après le vote le député Mohamed Hjira, du parti Authenticité et Modernité (PAM, opposition).

    Quelle leçon tirer de l’épisode?

    « Le PJD est isolé, il n’a plus de majorité politique », tranche M. Sehimi.

    Impuissant à bloquer la réforme, le chef du gouvernement et patron du PJD Saad-Eddine El Othmani a dénoncé un « recul démocratique qui affaiblit les institutions de manière inédite dans l’histoire du Maroc ».

    Elle « vise les chances électorales du PJD », a-t-il récemment accusé lors d’une session extraordinaire du conseil national de son parti qui, dans l’espoir de changer la donne, a annoncé avoir saisi la Cour constitutionnelle.

    En 2016, malgré son triomphe, ce parti islamiste modéré –il existe une autre mouvance islamiste au Maroc, qui ne participe pas au jeu politique– avait déjà eu le plus grand mal à former une majorité.

    A l’époque, le roi Mohammed VI avait limogé le chef historique du PJD, Abdelilah Benkirane, un orateur né, et désigné comme chef du gouvernement Saad-Eddine El Othmani, un personnage plus lisse et plus consensuel.

    – Israël et cannabis –

    A ce titre, la politique de M. Othmani a suscité des dissensions internes, entre une ligne pragmatique dite « de « gouvernement », caractérisée par ses compromis », et « une autre plus attachée aux fondamentaux », note M. Sehimi.

    Ces divisions se sont récemment cristallisées sur deux dossiers majeurs: la normalisation des relations avec Israël –historiquement une « ligne rouge » pour les islamistes– et le projet de légalisation du cannabis thérapeutique –dénoncée par M. Benkirane comme une « légalisation de la drogue ».

    Le président du conseil national du parti, Driss El Azami, a annoncé début mars sa démission, refusant « de tout accepter et tout justifier » –avant de revenir sur sa décision. M. Benkirane a gelé son adhésion au parti.

    Alors que la presse locale a multiplié les analyses sur la « crise interne » du PJD, la formation s’est attachée à afficher son unité lors de la réunion extraordinaire de son conseil national.

    Le PJD table sur la fidélité de sa base, même si tous les partis peinent à mobiliser leur électorat.

    En 2016, le taux de participation avait plafonné à 43%. A ce jour, selon deux récents sondages, 60% des Marocains ne font pas confiance aux partis et ils sont 64% à dire qu’ils ne voteront pas aux prochaines élections.

    DB, 30 mars 2021

    Etiquettes : Maroc, élections, PJD, islamistes, cannabis, Israël, normalisation,

  • « Le cannabis au Maroc: une fois de plus, le royaume entre dans l’histoire » (Fred Rocafort)

    Fred Rocafort*

    Le 11 mars, le cabinet marocain a approuvé un projet de loi visant à légaliser le cannabis médical. Le projet de loi va maintenant être soumis au parlement marocain pour examen. Si le projet de loi aboutit finalement, le Maroc deviendra un véritable pionnier, en tant que deuxième pays du monde arabe à légaliser toute forme de cannabis.

    Aux termes du projet de loi, la culture du cannabis ne sera autorisée que dans certains secteurs des montagnes du Rif. Cela reflète les préoccupations du gouvernement concernant l’augmentation des revenus des agriculteurs dans une région qui a «connu des manifestations contre les inégalités économiques».

    Ce qui va se passer au Parlement est une hypothèse. Le plus grand parti de la coalition au pouvoir, le Parti de la justice et du développement (PJD), est divisé sur la question. Comme l’a démontré l’approbation du cabinet, la direction du PJD soutient le projet de loi. Cependant, il existe une dissidence au sein de la base, ce qui, selon certains, pourrait conduire à une division au sein du parti. Un ancien secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane , a «gelé» son appartenance à son parti sur le projet de loi, déclarant que le cannabis était «mauvais» et incompatible avec l’islam.

    En plus des désaccords sur le cannabis, l’acrimonie reflète également le mécontentement des extrémistes du PJD face aux relations chaleureuses du gouvernement avec Israël . De plus, l’ Algérie a exprimé sa préoccupation quant à l’impact potentiel de la légalisation au-delà de la frontière marocaine. La perspective d’intensifier les tensions existantes avec son voisin – y compris au sujet d’Israël – peut refroidir davantage les attitudes à l’égard du projet de loi.

    En fin de compte, le fait qu’il existe au moins un certain soutien pour la légalisation du cannabis au sein du PJD est remarquable. Il n’y a pas si longtemps, le parti a exprimé son «refus catégorique» d’envisager des initiatives de légalisation.

    Alors que les conflits au sein du PJD pourraient compliquer l’approbation du projet de loi, les principaux partis d’opposition, le Parti de l’authenticité et de la modernité ( PAM ) et le Parti de l’indépendance ( Istiqlal ), soutiennent depuis longtemps la légalisation du cannabis médical. À eux deux, le PAM et l’Istiqlal détiennent 148 des 395 sièges de la Chambre des représentants. Cela signifie que le projet de loi pourrait vider la chambre basse même si plus de la moitié de la délégation du PJD vote contre. À la Chambre des conseillers, les deux partis contrôlent 48 sièges sur 120. En supposant que le projet de loi bénéficie du soutien d’au moins quelques conseillers du PJD, son adoption pourrait être obtenue avec une poignée de votes de la myriade d’autres partis représentés à la chambre haute.

    L’accord de normalisation historique du Maroc avec Israël en décembre dernier a mérité à juste titre des éloges. Maintenant, le royaume a une autre chance de faire l’histoire.

    *Fred est un ancien diplomate qui a rejoint Harris Bricken après plus d’une décennie d’expérience juridique internationale, principalement en Chine, au Vietnam et en Thaïlande. Son large éventail d’expériences comprend le démarrage et l’exploitation de sa propre entreprise en Asie, en tant que conseiller juridique interne pour une multinationale basée à Hong Kong, ainsi que de nombreuses années en tant que fonctionnaire du département d’État, offrant une perspective centrée sur le client à son service juridique. travailler. Fred co-anime le podcast hebdomadaire Global Law and Business de Harris Bricken, qui couvre les développements juridiques et économiques dans des régions du monde entier pour déchiffrer les tendances mondiales du droit et des affaires avec l’aide d’invités internationaux.

    Harris Bricken, 24 mars 2021

    Tags : Maroc, cannabis, Algérie, Haschich, PJD,



  • Middle East Monitor : Le Parti marocain de la justice et du développement a-t-il vendu la Palestine pour le Sahara occidental?

    Le Marocain Abdelilah Benkirane a récemment annoncé qu’il gelait son appartenance au Parti de la justice et du développement pour protester contre l’adoption par le gouvernement d’un projet de loi visant à légaliser l’utilisation du cannabis à des fins médicales. C’est un ancien secrétaire général du parti, c’est donc une décision importante.

    Le Parti de la justice et du développement est le principal parti islamique au Maroc et dirige des gouvernements de coalition depuis 2012. Après près d’une décennie au pouvoir, le parti a enregistré peu de réalisations sur les fronts politique, économique et sécuritaire.

    Avant la décision de Benkirane, le cheikh Abou Zayd Al-Mokri Al-Idrissi avait également annoncé qu’il gelait son appartenance au parti, et Idris Al-Azmi a démissionné de la tête de son Conseil national. De nombreux hauts fonctionnaires et membres du parti ont critiqué ses politiques, principalement celles introduites par son actuel secrétaire général, Saadeddine Othmani, en sa qualité de Premier ministre, notamment sa signature de l’accord de normalisation avec Israël.

    Cet accord a été annoncé le 10 décembre de l’année dernière par le président américain de l’époque, Donald Trump. Le 22 décembre, le Maroc a accepté de lancer des vols directs, de promouvoir la coopération économique, de rouvrir les bureaux de liaison et de s’orienter vers des «relations diplomatiques, pacifiques et amicales» avec l’État d’occupation.

    Bien que Benkirane n’ait pas fait référence à l’accord de normalisation lorsqu’il a discuté de son appartenance au Parti de la justice et du développement, les observateurs estiment que l’adoption du projet de loi sur le cannabis a été la goutte d’eau pour lui. Selon le président de l’Observatoire marocain contre la normalisation, Dr Ahmed Wihman, cette décision était « absolument » le résultat de la normalisation des relations avec Israël. Il en va de même pour le cheikh Al-Idrissi, qui a également appelé le parti à se réformer et à revenir à ses objectifs fondateurs.

    Al-Azmi a déclaré qu’il était confus par ce qui se passe au sein de son parti, avec une contradiction entre les politiques et les principes actuels. « Je ne peux plus tolérer ni comprendre, ni expliquer ou accepter ce qui se passe au sein du parti », a-t-il expliqué. « Sommes-nous vraiment encore nous? »

    De nombreux observateurs considèrent l’accord de normalisation avec Israël comme un défaut majeur pour le parti islamique. Certains sont allés plus loin et prétendent avoir vendu la Palestine pour le Sahara occidental, étant donné que la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le territoire semble avoir fait partie intégrante de l’accord de normalisation avec Israël. Cependant, Wihman – qui est de gauche et s’oppose aux islamistes – a rejeté cette affirmation. «Cela n’arriverait jamais», m’a-t-il dit.

    Le secrétaire général de l’Union nationale du travail du Maroc, Abdelilah El-Halouti, a également fermement rejeté cette affirmation et souligné que «le Parti de la justice et du développement fait partie de la politique marocaine et ne renoncera jamais à son soutien et à sa solidarité avec la Palestine».

    De nombreux responsables du parti ont nié avoir vendu la cause palestinienne pour le Sahara occidental. Abdelaziz Aftati est membre du Secrétariat général du parti, et a déclaré que « tout ce qui concerne la normalisation s’effondrera » tout en réitérant le soutien de son parti à la résistance palestinienne contre les sionistes. « Nous faisons partie de la nation islamique, avec les peuples arabe et musulman, et cette nation ne peut pas s’élever sans résister aux sionistes. C’est une lutte d’existence et nous y sommes impliqués. »

    Compte tenu de toutes ces assurances, il est difficile d’expliquer pourquoi le chef du Parti de la justice et du développement a signé l’accord. Wihman estime qu’Othmani y était obligé par le roi Mohammed VI. Néanmoins, « malgré le fait qu’il était sous pression, il [Othmani] est responsable de ce qu’il a signé. »

    Lorsqu’il a été interrogé par le directeur de l’organisation anti-normalisation de Wihman sur sa décision de signer l’accord, Othmani a dit à Aziz Hinnawi qu’il faisait partie de la politique du Royaume et qu’il ne pouvait pas rejeter l’ordre du roi. Un témoin oculaire de la rencontre entre Hinnawi et Othmani a déclaré que le Premier ministre avait alors fondu en larmes.

    Au Maroc, la signature d’accords avec d’autres Etats et le suivi des relations extérieures du Royaume est la mission du Palais Royal; le Premier ministre n’a aucun pouvoir sur ces questions. Selon Wihman, cela est stipulé dans la Constitution. «Othmani», dit-il, «ne voulait pas mettre le roi en colère».

    Cependant, Othmani aurait pu démissionner, et Wihman pense qu’il aurait dû le faire. El-Halouti, cependant, a souligné que le Parti de la justice et du développement est entré au parlement au motif qu’il ne défierait en aucune façon la monarchie. « Rejeter la normalisation et refuser de signer l’accord aurait mis le roi en colère et plongé le pays dans le chaos. La démission du Premier ministre aurait eu de graves conséquences politiques, sociales et économiques. » Le parti, a-t-il ajouté, a choisi l’option la moins nuisible.

    Wihman et El-Halouti et d’autres à qui j’ai parlé ont insisté sur le fait que le Parti marocain de la justice et du développement n’a renoncé ni à ses principes ni à aucun de ses objectifs en normalisant les relations avec Israël. Ses objectifs restent les intérêts nationaux marocains tout en respectant les Palestiniens et leur droit de résister à l’occupation israélienne, de libérer la Palestine et d’avoir un État indépendant.

    Middle East Monitor, 16 mars 2021

    Tags : Maroc, PJD, Palestine, Israël, Normalisation, Sahara Occidental,

  • Maroc: Benkirane gèle son adhésion au PJD suite à la légalisation du cannabis

    Le chef du gouvernement marocain Saadeddine Othmani a appelé les membres du Parti de la justice et du développement à s’abstenir de commenter la décision de l’ancien secrétaire général du parti, Abdelilah Benkirane, de geler son adhésion, en raison de l’adoption d’un projet de loi visant à légaliser l’usage du cannabis .

    Othmani a déclaré: « Le secrétariat général du parti étudiera la question afin de prendre les initiatives appropriées d’une manière appropriée qui facilite la discussion et renforce les moyens de compréhension et de compréhension, dans le cadre des efforts visant à servir le pays et les intérêts. du parti », selon un communiqué publié vendredi soir sur le site officiel du parti.

    Auparavant, Benkirane avait annoncé la suspension de son adhésion, suite au vote des membres en faveur du projet de loi sur le cannabis.

    Il a également annoncé avoir rompu les relations avec Othmani, Mustafa Ramid, le ministre du Travail Mohamed Amkraz, le ministre de l’Énergie Aziz Rabbah et l’ancien ministre Lahcen Daoudi.

    Benkirane avait auparavant menacé de se retirer du parti si ses députés adoptaient le projet de loi controversé.

    Jeudi, le gouvernement marocain a approuvé un projet de loi visant à légaliser l’usage du cannabis à des fins médicales .

    En légalisant le cannabis, le Maroc cherche à attirer des investissements mondiaux en attirant des entreprises spécialisées dans les utilisations légitimes du cannabis à des fins médicales.

    La légalisation des usages légitimes du cannabis fait l’objet de débats au Maroc depuis un certain temps déjà, tout en continuant de susciter la controverse sur les plateformes de réseaux sociaux.

    Middle East Monitor, 13 mars 2021

    Tags : Maroc, PJD, Abdelilah Benkirane, cannabis, haschich,

  • Gueguerre entre le Makhzen et le PJD sur fond de la cause palestinienne

    Le Maroc a abrité en 2009 le Forum de l’Avenir, une entité fondée dans le but d’imposer, d’une manière souple, la normalisation avec l’Etat d’Israel.

    Le PJD, conscient de cela, n’a pas caché son mécontentement envers ce forum créé par la France et les monarchies arabes. Il critique même l’inertie du roi Mohammed VI en tant que président du Comité Al-Qods face à la « judéïsation » de cette ville sainte.

    Karim Bouzida alerte son supérieus de la DGED, Mourad El Rhoul, sur le danger de voir la politique de normalisation du Maroc avec Israel critiquée par le PJD, à l’opposition à l’époque.

    Voici le contenu d’un document qu’il a envoyé par mail :

    3 nov 09

    Note d’alerte

    Communiqué PJD/Forum de l’avenir

     ANALYSE

     

    • La stratégie d’évitement

    En effet le secrétariat général évite de critiquer frontalement l’accueil par le Maroc du  forum de l’avenir, et de facto ce qui est désigné par « politique de normalisation », ainsi et pour semble t il éviter de se retrouver de front avec l’Etat, particulièrement suite au communiqué tranchant de la primature qui avait dénoncé la position du parti en ce qui concerne le fonds d’appui a El Qods.

    Aussi et dans le cadre de l’habituel distribution des rôles c’est au groupe parlementaire Pjd que ce rôle a été dévolu, s’appuyant nous semble t il sur principe de l’immunité et se prévalant de la position de représentants de la Nation.

    • La volonté de banalisation

    La position contre le forum de l’avenir est dilué dans une somme de positions « banales« (conseil de la concurrence, non participation au hajj…) qui auraient été discutées par le groupe, évitant d’y consacrer une déclaration spécifique.

    • L’argumentaire

    La position contre le forum de l’avenir est construite a partir de « « …الانتهاكات الصهيونية الممنهجة لحرمة المسجد الأقصى وتهديد سلامته وكدا مساعي الكيان الصهوني الحثيثة لتهويد مدينة القدس عبر اعتماد سياسات إرهابية وعنصرية، ضد المقدسيين ترمي إلى تفريغها من ساكنتها المرابطة… »

    Faisant ainsi de la question d’Al Qods et de la logique de “normalisation” l’épicentre supposée des travaux du forum.

    • La « sacralisation » de la position du PJD

    La dernière formule employée en signature du communiqué est un louange « والله الموفق  

    والهادي إلى سواء السبيل »

    Louange  qui semble faire référence a l’extrait suivant du saint Coran :

    سورة الأحزاب الآية 4                                 

    Or la formule « الهداية للسبيل” est expliquée selon Ibn Katir ابن كثير par le droit chemin « الطريق المستقيم »

    Au même moment Tabiri  الطبري l’explique suivant والله يبين لعباده سبيل الحق، ويرشدهم لطريق الرشاد « 

    Points marquants

     

    • La surenchère

    Ce communiqué se veut une surenchère par rapport a la position officielle du Royaume, tout en se positionnant ex nihilo ! , en ce sens qu’il affirme : « …إن فريق العدالة والتنمية يطالب الدول الإسلامية، وعلى رأسها المملكة المغربية باتخاذ كل المبادرات التي يتطلبها واجب حماية القدس الشريف باعتباره أولى القبلتين وثالث الحرمين الشريفين من كل أشكال العدوان الصهيوني »

     

    Ce faisant, le communiqué fait abstraction purement et simplement de  la mobilisation  du peuple Marocain et de l’engagement de Sa Majesté dans le soutien indéfectible a la cause Palestinienne, notamment a travers les efforts récents de Bait Mal al Qods

    De même qu’il occulte les déclarations faite par le Ministre des A.E au Caire le 24 juin dernier :

    « …قال السيد الطيب الفاسي الفهري, وزير الشؤون الخارجية والتعاون, إن جلالة الملك محمد السادس, رئيس لجنة القدس, يرفض أية سياسة تهدف إلى تهويد القدس الشريف وتغيير الطابع العربي والإسلامي للمدينة المقدسة. وأضاف السيد الفاسي الفهري, الذي ترأس الوفد المغربي في الاجتماع الطارئ لوزراء الخارجية العرب, الذي انعقد اليوم الأربعاء في القاهرة, في تصريح لوكالة المغرب العربي للأنباء, أن جلالة الملك « جد منشغل » بقضية الاستيطان الإسرائيلي في الأراضي الفلسطينية المحتلة. وأوضح وزير الشؤون الخارجية والتعاون أنه « لا يمكن أن تكون هناك مفاوضات سلام جادة ( بين الفلسطينيين والإسرائيليين ), وإسرائيل تواصل سياسة الاستيطان في الضفة الغربية بصفة عامة, وفي القدس بصفة خاصة ».

    De même qu’il est a relever que les déclarations officielles du Royaume lors du forum de l’avenir se sont tout particulièrement employé a dénoncer les exactions commises contre le peuple Palestinien

    A titre d’illustration : « …عبر المغرب مجددا، اليوم الثلاثاء بمراكش، عن انشغاله البالغ وإدانته لما يتعرض له المسجد الأقصى من انتهاكات وأعمال عدوانية اسرائيلية لا مشروعة…وقال وزير الشؤون الخارجية والتعاون السيد الطيب الفاسي الفهري، في كلمة خلال الاجتماع الوزاري لمنتدى المستقبل، إن المملكة المغربية تشدد على ضرورة الحفاظ على الوضع القانوني الخاص لمدينة القدس وطابعها المتميز وحماية معالمها الروحية والحضارية.

    • L’accusation directe de l’ Etat Marocain

     Le communiqué accuse ouvertement l’Etat Marocain d’avoir choisi d’abriter le forum de l’avenir comme l’un des leviers d’une coupable « politique de normalisation« délibérée avec Israel

    • L’usage politicien d’une cause universelle

    Ce communiqué ne déroge pas a la manie du Pjd d’inscrire une cause universelle dans un cadre d’étroits intérêts politiques.

    L’instrumentalisation de la cause Palestinienne permettant au parti de                       tisser /raffermir des fils de rapprochement avec les partis dits  progressistes              ( Usfp, Psu…) des organisations des droits de l’Homme ( AMDH)  et des mouvements islamistes prohibés ( JAOI)

    CONTEXTE

    Il est a souligner le M.A.E a eu a réagir par 2 fois a des positions du Pjd

    • Au moment de la rupture des relations avec le Vénézuela, le Pjd avait alors rendu visite a l’ambassadeur du Vénézuela en poste a Rabat , dans le cadre d‘une délégation incluant le M.P et l’U.C au moment de l’exclusion par le Vénézuela de l’ambassadeur d’Israel.

    Mustapha Ramid avait alors déclaré :

    « …إن الرئيس الفنزويلي كان إسلاما أكثر من حكام المسلمين، وعربيا أكثر من العرب، من خلال إقدامه على طرد السفير الصهيوني من بلاده، وعلى الدول العربية استيعاب الدرس الفنزويلي وقطع العلاقات مع الصهاينة ».

    Par la suite  le M.AE.C avait publié un communiqué stipulant que :  « …المغرب قد قرر إغلاق سفارته في جمهورية فنزويلا البوليفارية ونقلها إلى جمهورية الدومينيكان…هذا القرار يأتي على إثر العداء المتصاعد للسلطات الفنزويلية إزاء قضية الوحدة الترابية للمملكة المغربية، وإلى إجراءات التأييد التي اتخذتها مؤخرا حكومة البلد لفائدة الجمهورية الصحراوية المزعومة ».

     

    • Au moment de l’envoi d’une lettre par le député Aftati a l’ambassade de France

    Le M.A.E.C avait alors déclaré :

     « …هذه المراسلة ليست مقبولة ولا معللة بأية حال من الأحوال سواء على الصعيد السياسي أو الأخلاقي…إن الجنسية الفرنسية التي يحملها السيد بوبكر لا يمكنها أن تشكل حجة وتعلل أية حماية أجنبية، في ما يتعلق بانتخابات وطنية وداخلية…إن التوجه إلى السفارة الفرنسية بالمغرب من قبل مسئول بحزب العدالة والتنمية ليس مفهوما ولا معللا بتاتا« .

    RECOMMANDATIONS

    Toute riposte a ce communiqué PJD, devrait a notre sens, intégrer les donnes suivantes :

    • Le Pjd cherche obstinément a se frayer un position de joute politique et de polémique, notamment avec la difficulté d’être tenaillé par un nouvel élément fort dans l’opposition (PAM) et un acteur de la majorité usant d’une dialectique d’opposition (USFP)

    • La prompte propension du PJD a user de la position de victime martyrisée par une partie de l’Etat cherchant son « éradication »

    • Le risque d’exposition médiatique « gratuite » du PJD et de son dirigeant Ramid sur les plans national et international

    • La publication de ce communiqué semble décalée et intervient après la tenue de l’événement qu’il appel a boycotter ( a vérifier)

    Toutefois, nonobstant ces facteurs de risques, nous recommandons d’étudier le déploiement d’une riposte institutionnelle tenant compte  de la gravité des faits exposés ci avant et étant entendu que nul acteur, quel qui soit et sous des prétextes fallacieux, ne saurait s’ériger en censeur/au dessus de l’engagement permanent et tangible d’Amir Al Mouminine  pour la cause Palestinienne

    Cliquez ici pour télécharger le document original

    Communiqué du PJD