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  • Algérie- Le poisson hors de portée : Attrape-moi si tu peux

    Algérie- Le poisson hors de portée : Attrape-moi si tu peux

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    Le littoral algérien s’étale sur 1600 km sur la Méditerranée. En dépit de cet avantage naturel, les produits de la mer restent inaccessibles pour les consommateurs.

    La sardine, ce poisson pélagique, le moins cher sur le marché, n’est pas vraiment à la portée de tous. Elle a été vendue cette semaine à 500 DA le kilo. Un prix hors de portée des familles à faible revenu. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la norme de consommation du poisson par année habitant est de 6 à 10 kg. En Algérie, on est loin de ce chiffre, en dépit du potentiel énorme que recèle notre pays en la matière.

    Interrogé sur les causes de l’instabilité des prix, Samir Grimes, expert en environnement et en développement durable, estime que ces derniers mois, il a été constaté une stabilité des prix mais qui restent volatiles. «Il existe un faisceau de raisons qui font que les prix des produits de pêche ne sont pas à la portée d’une grande majorité des Algériens. Certaines espèces pélagiques telles que la sardine, la sardinelle, l’anchois qui constituent près de 90% de la production halieutique, ont connu une certaine stabilité, même si d’un point de vue nutritionnel, ce ne sont pas les espèces les plus pourvoyeuses de protéines», affirme l’expert.

    Parmi les causes de la volatilité des prix, selon Grimes, la désorganisation du marché du poisson. «Je citerais le poids de l’informel, l’absence d’un véritable marché de gros, la non-optimisation des halles à marée, le manque de contrôle dans les différentes étapes de commercialisation. Il y a lieu également d’évoquer la concentration de l’effort de pêche sur la zone côtière, créant une tension permanente sur les stocks», explique-t-il. En outre, il met l’accent sur la pollution marine et toute la production dite de loisir. «La pollution des fonds marins empêche le renouvellement des stocks. La pêche de loisir, notamment l’utilisation de petites barques à grande échelle, constitue des quantités non négligeables, qui échappent complètement au marché formel. La spéculation et certaines formes de monopole posent aussi problème et impactent négativement le prix de la vente au détail», ajoute-t-il.

    Parmi les autres facteurs qui influent sur les prix, la facture énergétique, les coûts de la construction et réparation navale, le coût de la pièce de rechange et des autres intrants dans la production. «L’ensemble de ces coûts se répercutent automatiquement sur le prix de vente au consommateur», note l’expert.

    Quelles solutions ?

    Dans un autre volet, Grimes insiste sur la nécessité de régler toutes insuffisances. «Il est impératif de redistribuer l’effort de pêche sur l’ensemble de la zone côtière et assurer un véritable contrôle des prix à la première vente et lutter contre les circuits informels. Il s’agit également de développer les activités de soutien à la pêche, la production des engins et de filets de pêche, les pièces de rechange», soutient-il.

    Il met par ailleurs en exergue le développement de l’aquaculture marine et continentale qui vient en soutien à la pêche pour répondre à la demande nationale sans cesse croissante. «Dans certaines périodes, il est possible de recourir à des importations d’appoint ciblées sur certaines espèces», relève Grimes.

    Enfin, notre interlocuteur évoque l’accompagnement des intervenants dans le secteur. «En amont, il est essentiel que les mesures incitatives au niveau des banques et des douanes soient renforcées. La modernisation de la flotte de pêche et l’établissement de partenariats sont aussi importants afin d’agir directement sur la baisse raisonnable des prix et leur stabilisation à long terme», conclut-il.

    Horizons, 25/09/2021

  • Mauritanie : L'ambassadeur d'Espagne reçu par le ministre des Pêches

    Le ministre mauritanien des Pêches et de l’Economie maritime, M. Abdel Aziz Ould Dahi a reçu mardi l’ambassadeur d’Espagne en Mauritanie, Jesus Santos Aguado, a rapporté l’agence officielle de presse mauritanienne AMI.

    Le ministre mauritanien était accompagné du secrétaire générale du ministère des Pêches et de l’économie maritime, Mme El Alya Mint Menkouss, du directeur général de l’exploitation de la ressource maritime, M. Sidi Ali Ould Sidi Boubacar, du directeur de la programmation et de la coopération, M. Mohamed Ould Ali Ould Birham et du commandant des garde-côtes mauritaniens, le colonel Mohamedou Ould Abderrahmane.

    Selon AMI, les sujets abordés par les deux étaient  parties ont discuté la coopération bilatérale dans les domaines du développement de la pêche en Mauritanie, de l’appui à la société mauritanienne de distribution du poisson et aux garde-côtes mauritaniens, en plus de la lutte contre la migration illégale.

    L’entretien a eu lieu à un moment où les conséquences de la fermeture de El Guergarate sont plausibles. A Nouadhibou, le secteur d’embllage du poisson surgelé est paralysé par le manque du carton importé du Maroc. Le poisson mauritanien exporté vers l’Espagne a aussi été secoué par cette fermeture. 

    Au lieu de débarquer à Nouadhibou, les bateaux de pêche européens opérant en Mauritanie ont été obligés de changer de cap vers Dakhla comme plan de sortie pour contourner le barrage organisé par les sahraouis.

    Selon Western Sahara Ressources Watch, « il existe des exportations terrestres à grande échelle de produits de la pêche des entreprises marocaines et internationales basées au Sahara Occidental occupé via le port de Nouadhibou en Mauritanie » tout comme « un trafic allant dans l’autre sens, de l’industrie mauritanienne, sur le transport terrestre par camion vers le marché européen via le Sahara Occidental occupé ». 

    « Les Sahraouis ont bloqué la semaine dernière la route entre les territoires occupés et la Mauritanie, en signe de protestation contre les violations persistantes du droit international par le Maroc, à travers le pillage des ressources du territoire », indique l’ONG qui rappelle qu’un cas « similaire s’est produit en avril 2019, lorsqu’un barrage routier sahraoui a interrompu le commerce à travers le territoire illégalement occupé. L’industrie de la pêche espagnole en Mauritanie a ensuite fait pression sur la Commission européenne pour qu’elle modifie l’accord de pêche UE-Mauritanie afin d’inclure une possibilité de débarquer des captures mauritaniennes « au Maroc ». « Selon un rapport de presse, le commissaire aux pêches a promis de prendre de telles mesures une fois que le ministre espagnol de la pêche lui aurait fait part des conséquences de l’arrêt du trafic sur le territoire », ajoute-t-elle.

    Pour WSRW, l’utilisation du territoire occupé du Sahara Occidental pour le transbordement de poisson, quelle que soit sa provenance, est illégal.

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Mauritanie, ressources naturelles, poisson, exportation, importation, El Guergarate,