Étiquette : Polisario
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Sahara Occidental : Schenker brandit le deal Trump-Rabat-Israël
Le ministre conseiller à la RASD chargé des Affaires politiques, Bachir Mustapha Sayed, a qualifié la visite effectuée par une délégation de l’administration du président sortant, Donald Trump, à Laâyoune occupée des territoires sahraouis, de « simple tournée touristique de propagande » et d’une « visite d’adieu et de complaisance ». Pour le ministre conseiller à la Présidence sahraouie, la visite du future ex-secrétaire d’État américain adjoint pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, David Schenker, du désormais ex-président, des États Unis, dès le 20 janvier prochain, reflète « la confusion dans laquelle se trouve l’administration de Trump ». L’ex-homme d’affaires Donald Trump traitant, en effet, une question de décolonisation, le Sahara occidental, en l’occurrence, inscrite aux Nations unies et à l’Unions africaine, comme un dossier d’une transaction dans le monde des affaires, s’est attiré les foudres de ses proches et ex-membres de son équipe, ainsi que des réactions, du SG de l’Onu, Antonio Gutteres, des membres du Conseil de sécurité, de l’Union africaine et de l’opinion internationale.L’annonce de Trump, 10 décembre dernier, de reconnaître une pseudo marocanité du Sahara occidental, en contre-partie, l’officialisation des relations, entre l’entité sioniste et la monarchie marocaine, après des décennies de coopération officieuses a été classé sur le registre de « marchandage » entre trois acteurs, Trump, Netanyahou et Mohamed VI, en violation du droit international et des droits légitimes des peuples palestinien et sahraoui. Le déplacement du futur ex-responsable américain David Schenker, dans les territoires occupés du Sahara occidental, escorté par de hauts responsables des autorités coloniales marocaines se voulait, selon des observateurs, réconforter un Palais royal ciblé par la colère des marocains, qui s’inscrit dans la durée, contre la décision du roi Mohamed VI d’officialiser les relations Maroc-Israël.Au moment où David Schenker affichait son soutien à la colonisation marocaine du Sahara occidental, en se rendant dans la ville sahraouie occupée, Laayoune, le roi du Maroc, président du Comité d’El-Qods, faisait la sourde oreille, à l’appel du ministère palestinien des affaires étrangères, lancé au Conseil de sécurité, pour que celui-ci « assume ses responsabilités à l’égard « des crimes de l’occupant israélien par ses fouilles dans la mosquée Al-Aqsa ». Qualifiant de « simple tournée touristique de propagande », cette visite a permis d’alimenter les colonnes des médias marocains et de pays occidentaux, soutenant l’occupation marocaine au Sahara occidental, à l’exemple de la France, au moment où elle observe un black-out médiatique sur les défections dans les rangs et les pertes de l’armée marocaine, en nombre de militaires tués ou en moyens détruits par les frappes de l’armée de libération du peuple sahraoui (ALPS), depuis le 13 novembre dernier, contre les positions des soldats de l’occupant marocain stationnés tout au long du mur séparant le Sahara occidental.Jouer le dernier quart d’heure de sa missionAu moment où David Schenker a violé le droit international, les principes et les textes de la Charte de l’ONU et de l’UA, en se rendant dans les territoires occupés sahraouis, soumis à un système politique des plus terrorisants, le colonialisme, comme l’enseigne l’Histoire des colonisations, au moins 25 procédures ont été ouvertes pour des faits de «terrorisme domestique» après l’attaque commise mercredi contre le Capitole, a déclaré dimanche Jason Crow, parlementaire démocrate, disant tenir l’information de Ryan McCarthy, le secrétaire américain à l’Armée. David Schenker a réitéré la violation par les pro- Trump, du symbole de la démocratie américaine, dans l’espoir de faire échouer la certification de l’élection de Joe Biden, et donc faire abstraction de l’expression des voix des dizaines de millions d’américains, en faisant abstraction dimanche, dernier, de l’existence d’un peuple en lutte pour exercer son droit à l’expression de son autodétermination.La visite à Laayoune sous occupation marocaine de celui qui, dès son retour à Washington remettra les clés de son bureau, n’aura été qu’un déplacement durant le dernier quart d’heure de la présidence de Trump, sans réel impact sur la force et la réalité des évènements et de surcroît la nature du conflit opposant le Front Polisario à Rabat, sur le Sahara occidental.Les unités de l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) poursuivent leur lutte pour accélérer la chute du système colonial au Sahara occidental, leurs attaques ces trois derniers jours, selon le dernier bulletin du ministère de la Défense de la RASD, se sont intensifiées, ciblant des bases et positions de l’armée d’occupation marocaine le long du mur de la honte, pour le 59e jour consécutif, indique en début de soirée dimanche dernier, un communiqué du ministère de la Défense sahraouie. Des unités avancées de l’APLS, lit-on « ont mené dimanche de violents bombardements qui ont visé des positions marocaines dans la zone de Guelb Adlim (secteur de Tchela), la zone de Taref Lekhchibi (secteur de Houza, deux fois), la zone de Rous Echadhimiya (secteur de Mehbes, deux fois), la région de Rous Aoudiyet Achdeydeh (secteur de Forsiya) et la région de Lekhchibi (secteur de Smara) » précise la même source. La veille, les combattants sahraouis ont mené « un bombardement ciblant les positions de l’armée d’occupation dans la zone Guelb Enos (secteur Aousserd), la zone de Astilt Boukerine (secteur de Tchela) ».Karima BennourLe Courrier d’Algérie, 12 jan 2021#SaharaOccidental #Polisario #Maroc #WesternSahara #Normalisation -
Maroc : Répression contre toute critique à la normalisation avec Israël
TOUTE VOIX EXPRIMANT LE REJET DU PROCESSUS DE NORMALISATION AVEC ISRAËL EST MATÉE : Le Makhzen actionne sa machine répressive
Depuis la normalisation de ses relations avec Israël, le palais royal du Maroc fait face à une contestation qui a dépassé le cadre social pour devenir un véritable rejet de la politique étrangère menée par le gouvernement, avec la bénédiction du makhzen et ses relais.Il y’a environ un mois, en pleine euphorie de l’arrivée d’une délégation de haut niveau israélo-américaine à Rabat, le gouvernement sous couvert de la lutte contre le coronavirus avait décrété un couvre-feu. Cette décision qui avait fait sourire les observateurs était en réalité dictée par la peur du palais de voir la rue marocaine s’embraser pour dénoncer la normalisation avec l’État hébreu. Il est connu, depuis les événements du Rif, que les marocains optent généralement pour des manifestations nocturnes. La peur de voir la masse envahir la rue a poussé le Makhzen à anticiper les mouvements de contestation. Récemment, une manifestation des enseignants a été violemment réprimée par les forces de sécurité marocaines. Pourtant, les revendications des marcheurs étaient d’essence sociale et découlaient de la crainte des enseignants de voir s’installer au Maroc un système d’éducation à deux vitesses, un enseignement de qualité pour les nantis et un gavage sans aucune assise pédagogique pour la classe pauvre. Les enseignants ont été violemment réprimés par peur de voir le mouvement déborder pour investir le terrain de la contestation purement politique par le rejet de la normalisation des relations avec l’État hébreu.Il y a quelques jours, un sit-in des étudiants organisé à l’appel de l’Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM) dans l’enceinte de l’université de Rabat a été empêché par la police marocaine qui a violé la franchise universitaire pour réprimer violemment la manifestation. Les animateurs de l’UNEM ont été même pourchassés dans les rues de Rabat, ce qui démontre la crainte de voir le mouvement de rejet de la normalisation des relations avec Israël s’élargir. Les services de sécurité marocains sont à l’affût du moindre indice de contestation et un vaste mouvement de répression des animateurs du mouvement estudiantin s’est installé avec la bénédiction du Makhzen qui craint que les mouvements de protestation qui se déclenchent sporadiquement dans les villes du royaume ne fassent jonction pour aboutir à un raz-de-marée qui pourrait faire trembler le socle du royaume et mettre en danger l’existence même du système royal établi comme mode de gouvernance d’un pays qui n’arrive toujours pas à mater les velléités révolutionnaires des régions du Rif, ou encore moins la lutte que mènent les sahraouis dans les zones occupées du Sahara occidental. Le palais royal est devant un tournant qui pourrait ébranler ses bases. La normalisation des relations de son pays avec Israël qui était perçue comme un moyen d’asseoir son autorité sur le Sahara occidental et comme un moyen permettant la relance de son économie est aujourd’hui perçue comme une damnation. Mais le makhzen a-t-il le courage ou la volonté de faire machine arrière, surtout que le garant du plan de normalisation, le président américain Donald Trump, est sur le départ ?Slimane BenLe Courrier d’Algérie, 12 jan 2021#SaharaOccidental #Polisario #Maroc #WesternSahara #Normalisation -
Sahara occidental : «Biden peut annuler sans risque la décision de Trump» selon des universitaires américains
La déclaration unilatérale du président sortant Donald Trump sur la prétendue souveraineté du Maroc dur le Sahara occidental ne cesse de susciter l’indignation de l’opinion publique américaine et internationale.
Pour certains analystes, l’élu à la présidence américaine à la possibilité d’annuler cette déclaration. C’est d’ailleurs l’avis de nombreux hommes politiques américains. «Joe Biden peut revenir sur la décision du président américain sortant, Donald Trump, relative à la reconnaissance de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental sans «conséquences sur le plan stratégique», ont soutenu trois universitaires américains dans une tribune publiée dans le magazine américain Foreign Policy. «Il n’y a aucune raison stratégique empêchant Biden d’annuler, dès son investiture (le 20 janvier courant), le revirement impétueux de Trump», au sujet du Sahara occidental, assurent les auteurs du texte, Jospeh Huddleston, Harshana Ghoorhoo, Daniela A. Maquera Sardon, trois chercheurs de l’université Setan Hall (Etats-Unis) spécialisés dans les questions de politique internationale.Les auteurs de la tribune ont constaté, par ailleurs, que l’un des éléments les plus frappants dans la proclamation de Donald Trump (faite le 10 décembre dernier) est le fait qu’elle ait été liée à la normalisation des relations diplomatiques entre le régime marocain et l’entité sioniste. Une normalisation qui a été le prix à payer par le Maroc pour «gagner» la reconnaissance du président américain sortant, notent les universitaires. Ils relèvent que la décision de Trump a été rendu publique «alors que le Maroc et le Front Polisario, le mouvement de libération sahraoui, s’engageaient dans un conflit armé actif». Ils ont tenu à rappeler, en outre, le caractère illégal de la présence marocaine au Sahara occidental, en vertu des résolutions des Nations unies et des verdicts prononcés par plusieurs cours internationales.«Ceci signifie que les activistes défendant le droit à l’autodétermination (du peuple sahraoui) et le Front Polisario ne sont pas des «séparatistes», comme cela a été mentionné dans le Washington post et le New York Times, mais plutôt un mouvement de décolonisation», affirment les trois universitaires. «Le fait que les Etats-Unis prennent position en faveur de l’occupation démontre que la politique étrangère de ce pays privilégie désormais le pouvoir à la loi et les actions unilatérales à la coopération», déplorent-ils, considérant, néanmoins, que tout n’était pas perdu et que l’annulation de la décision de Trump serait «aussi facile à faire qu’une rature sur un texte».«En théorie, le gouvernement marocain pourrait réagir au changement de la position américaine en rompant ses relations diplomatiques avec Israël, mais il paierait un prix plus élevé que les Etats-Unis», notamment sur le plan économique, assurent les universitaires. «Il s’agit d’une crise mais c’est aussi une opportunité pour les Etats-Unis et les Nations unies. Une administration Biden engagée en faveur d’une justice anticoloniale et considérant la coopération internationale comme une voie pour résoudre les conflits pourrait donner la possibilité au Conseil de sécurité de l’ONU de mettre enfin en œuvre le référendum qui résoudra le conflit une fois pour toutes», estiment-ils.A l’échelle internationale, la mobilisation au profit de la cause sahraouie se renforce de jour en jour. « La lutte du peuple sahraoui pour l’indépendance et l’autodétermination doit rester une priorité pour le continent africain, a indiqué une déclaration du Comité exécutif du Congrès national africain (ANC), au pouvoir en Afrique du Sud. De son côté la diplomatie suédoise a réitéré la nécessité d’organiser un référendum d’autodétermination libre au Sahara occidental, saluant les récentes déclarations de l’ancien conseiller à la sécurité nationale américaine, John Bolton dans lesquelles il avait critiqué la reconnaissance de la prétendue «souveraineté» du Maroc sur le Sahara occidental, en échange de la normalisation avec Israël.#SaharaOccidental #Polisario #Maroc -
Sahara Occidental : la TV algérienne illustre la guerre dans le secteur du Mahbes (vidéo)
Au Maroc, c’est un tabou. Le Makhzen cache les bombardements quotidiens réalisés contre les positions des unités marocaines qui surveillent le mur de sable. Certains analystes attribuent ce silence au désir des autorités marocaines d’attirer les investissements américains dans le territoire sahraoui. D’autres, à la volonté de Rabat de donner une image de paix jusqu’à l’inauguration du consulat américain àa Dakhla qui, finalement, n’a pas eu lieu.
Face à ce black-out médiatique, la télévision publique algérienne a voulu s’enquérir in situ de la situation. Son équipe de reporters a fait le déplacement jusqu’aux territoires libérés du Sahara Occidental. A la région du Mahbes, plus précisément, où elle a eu l’occasion d’accompagner les combattants de l’armée de libération sahraouie lors de ses attaques contre les positions marocaines retranchées dans ce secteur.Dans leurs documentaires diffusés lundi soir, les reporters algériens ont donné la parole aux soldats et officiers sahraouis dont des jeunes qui sont nés à l’exile après l’instauration du cessez-le-feu de 1991. L’un d’eux a dévoilé leur morale et détermination à « suivre la voie du courage et du sacrifice tracée par leurs parents qui ont tout donné pour libérer le pays ».[youtube https://www.youtube.com/watch?v=4HKbjTOah0Q]Tags : #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #WesternSahara -
Une trentaine de pays investissent illégalement dans les territoires sahraouis
Une trentaine de pays investissent illégalement dans les territoires sahraouis occupés dans différents secteurs d’activité, indique, Mohamed Ould Cherif, directeur du Centre d’études et de documentation franco-sahraoui, que les investissements dans les territoires occupés représentent un acte illégal.
Lors de son intervention, mardi, sur les ondes de la Chaine 3 de la Radio Algérienne, Mohamed Ould Cherif, précise que les investissements sont estimés à des millions de dollars. « Je ne peux pas vous dire exactement le chiffre exact, mais ce n’est pas des investissements légers», ajoute-t-il.Selon lui, la pêche et le transport maritime figurent en tête des secteurs dans lesquels les sociétés étrangères activent au Sahara Occidental. « Les firmes étrangères sont également présentes dans les secteurs des énergies conventionnelles et renouvelables, des mines, essentiellement dans l’extraction du phosphate », conclut il.#SaharaOccidental #Polisario #Maroc #WesternSahara #Investissement -
Les droits palestiniens ont toujours passé après l’«intérêt national» des régimes arabes
La normalisation avec Israël n’est qu’un dernier exemple des dirigeants arabes qui font progresser leurs propres intérêts aux dépens des Palestiniens.
Joseph Massad, 28 décembre 2020
Depuis la Première Guerre mondiale, les Palestiniens sont utilisés comme une monnaie d’échange par divers régimes arabes afin de faire progresser leurs propres intérêts en sacrifiant les droits palestiniens.
Pourtant, les apologistes des régimes arabes qui, récemment, ont normalisé leurs relations avec Israël, défendent la décision de leurs gouvernements à l’aide des mêmes arguments utilisés voici des décennies par les tout premiers normalisateurs – l’Égypte et la Jordanie –, à savoir que ces pays ont consenti des sacrifices depuis 1948, en plaçant les intérêts palestiniens au-dessus de leurs propres intérêts « nationaux », autrement dit, les intérêts de leur régime.
Leurs décisions de passer aujourd’hui à la normalisation avec Israël, nous disent-ils, ont finalement placé leurs propres intérêts nationaux à l’avant-plan et, malgré tout, en même temps qu’ils normalisent leurs relations, ils aident également les Palestiniens !
La propagande américaine
Un argument majeur – avancé à ce propos – renvoie à la notion idéologique de la « paix » telle qu’elle est sponsorisée par les Américains, et cette notion constitue la pierre angulaire de la propagande américaine contre les peuples en lutte contre l’oppression coloniale et raciste, que ce soit dans le monde colonisé ou à l’intérieur même des États-Unis.
La « paix » qui maintient des relations coloniales et racistes oppressives, nous dit-on, apporte la prospérité, alors que la lutte contre l’injustice et l’oppression – ce qu’on appelle la « guerre », dans le jargon américain – n’apporte que destruction et pauvreté.
Au contraire des peuples arabes qui n’ont jamais cessé de témoigner leur solidarité avec les Palestiniens depuis que la Grande-Bretagne a sorti la déclaration Balfour en 1917, les régimes arabes, comme je l’ai déjà écrit auparavant dans Middle East Eye, ont toujours fait passer leurs propres intérêts en premier et ils entretiennent des liens et collaborent avec Israël depuis 1948 – dans le cas de l’émir hachémite Faysal, depuis 1919, même.
Les apologistes de la reddition de Sadate à Israël ont prétendu durant des décennies que le zèle excessif témoigné par le président Gamal Abdel Nasser dans la défense des Palestiniens avait amené l’Égypte à sacrifier « 100 000 martyrs égyptiens » pour les Palestiniens, pour reprendre les termes du président égyptien Abdel Fattah el-Sisi en 2014.
En fait, d’après les sources militaires égyptiennes, les pertes égyptiennes dans la guerre de 1948 furent de 1 168 soldats, officiers et volontaires tués (c’est le chiffre que mentionne le livre d’Ibrahim Shakib, The Palestine War 1948, pp. 432-433), alors que d’autres sources officielles égyptiennes (reprises dans le livre de Benny Morris, 1948: A History of the First Arab-Israeli War, pp. 406-407) parlent de 1 400 tués.
De plus, le roi Farouk d’Égypte était entré en guerre en 1948, non pas parce qu’il avait placé les intérêts palestiniens avant ceux de l’Égypte mais, comme l’ont montré des analystes, en raison de sa rivalité avec la monarchie irakienne à propos de l’hégémonie sur le monde arabe post-colonial.
Non seulement Nasser n’a jamais lancé une seule guerre contre Israël mais, en outre, toutes les guerres suivantes de l’Égypte ont été livrées pour défendre l’Égypte et non les Palestiniens. En 1956 et en 1967, Israël a envahi l’Égypte et occupé le Sinaï.
Au cours de ces guerres, les soldats égyptiens sont morts en défendant leur pays, et non en défendant les Palestiniens. Entre 1968 et 1970, Israël et l’Égypte se sont livré une guerre d’usure (« War of Attrition ») au cours de laquelle des soldats égyptiens ont été tués en défendant leur pays contre l’agression israélienne permanente, et c’est une guerre qui se déroula sur le sol égyptien ; et, en 1973, l’Égypte lança une guerre en vue de libérer le Sinaï, et non la Palestine, et une fois encore, des soldats égyptiens perdirent la vie en défendant leur pays contre une occupation étrangère.
Sacrifier les Palestiniens
Lorsque Sadate signa les accords de Camp David, en 1978, non seulement il ne le fit pas pour défendre les Palestiniens mais, en réalité, il les sacrifia en même temps que leur droit à l’indépendance et ce, en échange de la restitution du Sinaï à l’Égypte (mais… sans sa pleine souveraineté) et d’un généreux paquet d’aide américaine qui servit à enrichir les classes supérieures égyptiennes et à appauvrir la majeure partie de la population.
Le régime jordanien, dont l’armée était dirigée par un général colonial britannique, se lança dans la guerre de 1948 pour agrandir son territoire, ce qu’il fit en annexant la Palestine centrale (rebaptisée la « Cisjordanie ») après la guerre. En 1967, les Israéliens envahirent la Jordanie et occupèrent la Cisjordanie. Dans les deux guerres, des soldats jordaniens moururent pour les intérêts du régime jordanien, et non pour ceux des Palestiniens.
En 1994, quand la Jordanie signa son traité de paix avec Israël, les intérêts palestiniens furent sacrifiés une fois encore dans la reconnaissance par la Cisjordanie du droit d’Israël à l’existence sur des terres palestiniennes volées et dans la sauvegarde d’un certain rôle pour les Hachémites autour des lieux saints musulmans à Jérusalem.
En échange, la Jordanie reçut elle aussi un généreux paquet d’aide américaine dont bénéficièrent le régime et les classes supérieures. Au contraire de l’accord avec l’Égypte, celui avec la Jordanie fut conclu sans même demander à Israël de quitter la moindre parcelle des territoires occupés en 1967. Il s’ensuivit que la « paix » de la Jordanie avec Israël légitima l’occupation et la conquête israéliennes et n’imposa l’abandon ni de l’une ni de l’autre.
Alors que, historiquement, les soldats égyptiens et jordaniens peuvent avoir été informés de ce qu’ils participaient à ces guerres au profit de la Palestine, la vérité là-dedans, c’est que, sans qu’ils n’en sachent absolument rien, ils y combattirent pour assurer les intérêts de leur régime. Quant au Soudan, au Maroc, à Bahreïn et aux EAU, on ne voit toujours pas clairement comment ils auraient pu faire passer les intérêts palestiniens avant les leurs propres.
Les « dividendes » de la paix
Un argument apparenté réside dans ce qu’on appelle les « dividendes de la paix », dont les États-Unis font une promotion des plus lourdes. Cette fois, on voudrait nous faire croire que tout l’argent dépensé dans des guerres et armements avec Israël serait désormais utilisé à des fins de développement et de prospérité économique.
L’ironie, bien sûr, veut que les budgets militaires de l’Égypte et de la Jordanie, soutenus en guise de récompense par les énormes paquets d’aide militaire américaine, aient monté en flèche une fois la normalisation des relations de ces pays avec Israël. Par contre, le développement économique et les bénéfices sociaux de l’État ont été réduits à un étiage sans précédent dans les deux pays, provoquant une pauvreté massive et un déclin dans les services de l’éducation et de la santé, au point que même certains hauts responsables jordaniens, pourtant partisans de l’accord de paix, prétendent que la Jordanie n’a pas engrangé les « dividendes de paix » qu’elle était en droit d’attendre.
Sur le plan des relations publiques, suite à l’hostilité du Congrès et des médias envers les Saoudiens et d’autres États du Golfe après le 11 septembre, les familles qui règnent sur le pétrole ont décidé une fois de plus d’accroître leurs profits au détriment des Palestiniens en cessant d’exiger qu’Israël respecte les lois internationales et se retire des territoires occupés, ce qui, jusqu’alors, constituait les conditions préalables à l’instauration de relations plus cordiales. Bien vite, ces États se sont acoquinés avec Israël et son lobby américain afin d’endiguer la vague de cette hostilité en promettant des relations plus étroites, lesquelles aujourd’hui sont bien ouvertes.
Rien de tout ceci n’appartient à la poussière du passé, mais fait partie de la normalisation en cours aujourd’hui et par laquelle le président Trump a annoncé d’énormes achats par les Saoudiens, les Marocains, les Bahreïniens et les Émiratis d’armes américains durant la préparation et la mise sur pied des accords de normalisation en 2019 et après, ce qui va encore militariser la région plus que jamais.
En vue de prouver leur allégeance à la politique antipalestinienne des États-Unis et d’Israël, les hauts responsables des États du Golfe n’ont plus cessé ces dernières années de s’en prendre aux Palestiniens dans les médias et la presse en général du Golfe appartenant aux familles du pétrole. Ces attaques se sont encore durcies récemment, et tout particulièrement en Arabie saoudite et dans les EAU.
Les intérêts nationaux
Ironiquement, les EAU avaient espéré obtenir des États-Unis les très sophistiqués avions de combat F-35 en échange de leur paix avec Israël. Toutefois, Israël et ses partisans au Congrès refusent d’autoriser la chose. Humiliés par ce résultat et dans le but de dissiper les inquiétudes israéliennes, les EAU ont suggéré au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou que des pilotes de chasse israéliens prennent en charge les F-35 pour une période temporaire, après quoi ils entraîneraient les pilotes des EAU en vue de les remplacer.
Le Maroc lui aussi a finalement reçu de la part des États-Unis une légitimation de sa reprise et de son annexion du Sahara occidental et, de son côté, le Soudan a été écarté de la liste américaine des pays qui soutiennent le terrorisme. Aucun de ces pays n’a concédé ou sacrifié la moindre parcelle de son intérêt national pour obtenir de telles récompenses.
Au contraire, à l’instar d’autres pays arabes depuis 1948, ils ont sacrifié les droits palestiniens, pourtant repris dans les lois internationales, afin d’obtenir des bénéfices pour eux-mêmes. La Ligue arabe, une ennemie des intérêts palestiniens depuis sa création, a également refusé de condamner ces acords de paix, même s’ils contredisent la politique qu’elle défend de longue date.
Plutôt que de sacrifier leurs intérêts nationaux pour défendre les Palestiniens, les régimes arabes ont tiré parti de la moindre opportunité pour brader les droits palestiniens en vue de favoriser leurs propres intérêts sans relâche.
Au départ déjà, lors de la collaboration de l’émir hachémite Faysal, en 1919, avec les sionistes en vue de s’assurer leur soutien à son royaume syrien de l’époque ; puis avec la normalisation des relations entre Israël et le roi Mohammed VI afin de légitimer le contrôle par le Maroc du Sahara occidental, les Palestiniens ont été un envoi de Dieu aux régimes arabes qui les ont utilisés et qui continuent encore à le faire de façon abusive dans le but de satisfaire leurs propres intérêts.Publié le 28 décembre 2020 sur Middle East Eye
Traduction : Jean-Marie FlémalJoseph Massad est professeur de politique arabe moderne et d’histoire intellectuelle à l’université Columbia de New York. Il est l’auteur de nombreux livres et articles universitaires et journalistiques. Parmi ses livres figurent Colonial Effects : The Making of National Identity in Jordan, Desiring Arabs, The Persistence of the Palestinian Question : Essais sur le sionisme et les Palestiniens, et plus récemment Islam in Liberalism. Citons, comme traduction en français, le livre La Persistance de la question palestinienne, La Fabrique, 2009.
Source : Charleroi pour la Palestine, 11 jan 2021
Tags : SaharaOccidental #Maroc #DonaldTrump #Israël #Normalisation #Algérie #Palestine
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Maroc : Un autre flop pour le Makhzen
Désemparé, le Makhzen l’est à coup sûr. Sinon comment expliquer tout le tapage médiatique qu’il a organisé des jours durant autour d’un événement qui, au final, n’a pas eu lieu. Alors qu’elle devait couronner la visite au Sahara Occidental occupé de David Schenker, sous-secrétaire d’Etat chargé des questions du Proche Orient et de l’Afrique du Nord au département d’Etat, l’inauguration d’un consulat étasunien à Dakhla a été carrément passée sous silence par les deux délégations.
Selon El Portal diplomatico (Le Portail diplomatique), un site proche du Front Polisario, ni le diplomate américain, ni le chef de la diplomatie marocaine, l’inénarrable Nacer Bourita, n’y ont, en effet, fait allusion lors de la conférence de presse qu’ils ont conjointement animée dans la ville précitée. Les deux se sont, plutôt, longuement étalés sur la profondeur historique des relations existantes entre les deux pays et sur, selon, les heureuses perspectives de développement qui les attendent. Un “oubli” qui a toutefois ses raisons. Qui, pour le site précité, tiennent au pragmatisme étasunien.Se sachant sur le départ: il quittera son poste dès la prise, le 20 du mois en cours, par Joe Biden, le président élu, de ses fonctions présidentielles, et instruit de la nomination déjà de son successeur – il s’agit, toujours selon El Portal diplomatico, de Brett McGurk, un diplomate connu pour son appui constant au mouvements de libération nationale chement – David Schenker a, à l’évidence, préféré ne pas trop s’engager sur un “terrain” qui pourrait, après la date sus-indiquée, connaître des changements qui ne s’accommoderaient pas de l’existence d’un consulat américain au Sahara Occidental occupé: des sources concordantes font, en effet, état de la volonté du président élu de revenir, au plus tôt, sur les décisions prises par le président sortant à propos du Sahara Occidental.Ce qui a fait dire à Mustapha Bachir Sayed, membre de la direction nationale du Front Polisario et conseiller du président de la RASD chargé des Affaires politiques, dans une déclaration à l’agence de presse nationale, APS, que la visite de la délégation américaine, dirigée par le désormais ancien sous-secrétaire américain chargé des questions du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord, dans les territoires occupés s’est réduite, au final, “à une tournée touristique de propagande organisée par le guide touristique marocain au profit d’une administration dont le mandat prendra fin dans moins de deux semaines”.Un constant, tout aussi ironique que sans appel, que les surprenantes déclarations de l’ambassadeur étasunien à Rabat ne font que conforter. David Fischer, c’est son nom, a justifié la non ouverture du consulat américain à Dakhla par une raison des plus farfelues; qui renseigne sur le peu de considération que l’Administration américaine de Trump accorde au Makhzen. Sinon comment expliquer que l’ambassadeur susnommé ait justifié la non inauguration de ladite représentation consulaire par le fait saugrenu que “la recherche d’un édifice adéquat devant l’abriter se poursuit toujours”; “saugrenu”, du fait que l’inauguration en question avait été annoncée, à grands bruits et depuis plusieurs jours déjà, par toute l’armada médiatique, locale et internationale, au service du Makhzen.Ce qui supposait que le consulat était déjà prêt: on n’inaugure pas, en effet, quelque chose qui n’est pas encore sortie de terre ou pour laquelle on n’a pas encore trouvé de construction pour l’abriter. Comme explication méprisante, il n’y a pas mieux. Que le Makhzen a préféré ignorer – pouvait-il en faire autrement, lui, qui s’accroche à l’Administration américaine comme le ferait une personne en danger de noyade à une planche qui se présenterait à elle au milieu de l’immensité de la mer? – occupé qu’il était, selon le témoignage du journaliste d’AP (Associated Press), une agence de presse américaine, qui avait couvert la “tournée touristique de propagande” de deux jours, de David Schenker au Sahara Occidental occupé, “à empêcher la presse internationale à entrer en contact avec la population sahraouie des villes visitées”.Selon les propos de ce journaliste rapportés par El Portal diplomatico, les autorités marocaines ont déployé, pour ce faire, “d’importantes forces de police et armées”. Ce qui constitue la meilleure preuve que le Makhzen, en dépit de ce que pensent Donald Trump et son Administration, aujourd’hui, tous deux sur le départ, n’est pas chez lui au Sahara Occidental…Mourad BendrisDzair-tube, 11 jan 2021#SaharaOccidental #Maroc #DonaldTrump #Israël #Normalisation #Algérie #Palestine -
Sahara occidental : Trump au pas de charge et cadeau empoisonné pour Biden et la sous-région
Le 20 janvier prochain, jour d’investiture du président américain élu Joe Biden, nombreux sont les pays qui vont pousser un soupir de soulagement. Dès que le nouveau chef de la Maison Blanche aura prêté serment, la page ouverte il y a quatre ans par le président Trump sera fermée et de nouvelles données apparaîtront dans la politique étrangère des Etats-Unis.C’est du moins la prédiction que la plupart des observateurs de la scène politique américaine font du départ prochain du turbulent président républicain et de son remplacement par son vainqueur démocrate, s’il n’est pas destitué d’ici là après l’incident majeur provoqué par ses supporters en saccageant le siège du Congrès, le Capitole, cœur du pouvoir législatif américain, le 6 janvier dernier.Ces analystes font le pari que la prochaine administration au pouvoir à Washington fera le contraire de la précédente sous la houlette notamment du duo formé par le président sortant, M. Trump, et son secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères Mike Pompeo. Avec Joe Biden, s’attendent-ils, il y aura davantage de recours aux instruments du multilatéralisme tellement malmenés et mis en danger par son désormais prédécesseur et futur ex-locataire du Bureau ovale.Leur pronostic est construit sur l’image que le président élu donne de sa personne de futur chef de la première puissance mondiale : un profil aux antipodes de celui de M. Trump, qui finira sa carrière de président sous le signe de la turbulence et du désordre et menacé par la sanction de l’«impeachment», puis des déclarations pondérées. Ce que dit M. Biden sur sa vision des relations internationales et du leadership de son pays laissent penser que, lui et son staff, seront nettement moins enclins à malmener des organisations mondiales certainement imparfaites, comme les Nations unies et ses différentes agences par exemple, mais nécessaires au règlement des conflits, à la coopération et au maintien des équilibres internationaux.Mais pareil présage ne tiendrait que si, seulement, l’on oublie qu’en partant le président Trump va laisser derrière lui un héritage épouvantable duquel il sera difficile pour son vainqueur de s’en libérer facilement en ce qui concerne certains aspects de la politique étrangère qu’il a poursuivie au forcing durant les derniers mois de son mandat. Il s’agit entre autres de la question palestinienne depuis le choix de faire déménager l’ambassade US de Tel-Aviv vers Jérusalem en mai 2018 et d’appuyer à la manière d’un char d’assaut la normalisation des relations entre certains Etats arabes et Israël.Le lobby pro sahraoui à l’épreuveTout près de nous, le choix trumpien de reconnaitre la «souveraineté» du Royaume du Maroc sur le Sahara Occidental en contrepartie d’un rapprochement politique et stratégique avec Israël, et l’inauguration hier d’une représentation des Etats-Unis à Dakhla en présence du secrétaire d’État américain adjoint pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, David Schenker, ne sera pas un cadeau pour l’administration Biden. La thèse selon laquelle le futur président peut annuler sans risque la décision de M. Trump sur le Sahara occidental prête à sourire. Elle semble faire oublier le poids extraordinaire du lobbying pro-israélien sur l’ensemble des groupes politiques qui se partagent l’alternance au pouvoir aux Etats-Unis. Face à ce lobbying, il ne sera pas facile de refermer une représentation quelques mois après son ouverture même si son statut et son implantation – à Dakhla et non pas à Laayoune – ne semblent pas encore assez clair pour l’instant…Le plus sérieux à dire à ce sujet est que le prochain dirigeant du Département d’Etat et son sous-secrétaire chargé des dossiers Moyen-Orient / Afrique du Nord (MENA) vont devoir cogiter très fort : premièrement pour ne pas heurter les intérêts de l’Etat hébreu, l’allié stratégique par excellence dans son rapprochement calculé et intéressé avec le Maroc qui compte essentiellement sur cette carte ; deuxièmement pour reprendre langue avec l’ONU qui considère le Sahara occidental comme l’un des derniers territoires autonomes en attente d’un statut définitif, et, troisièmement, pour ne pas hypothéquer le précieux capital relationnel avec l’Algérie, un pays vanté depuis une trentaine d’année comme un «partenaire privilégié» sur les questions de sécurité et d’antiterrorisme. Mais qui considère comme d’autres pays importants en Afrique notamment, sauf que ceux-ci n’ont pas de réfugiés sur leur sol, que la question sahraouie relève de la décolonisation. Décrit sommairement, et qui pourrait déboucher sur un statuquo de type nouveau à l’échelle de la prochaine administration américaine qui regardera pendant un moment prioritairement vers l’Iran pour ce qui est du continuum Moyen-Orient-Maghreb, cet embarras n’est pas non plus à éluder par les indépendantistes sahraouis du Polisario, qui n’ont jamais été confrontés à une telle adversité sur le plan politique et diplomatique que celle qu’ils vivent depuis l’annonce par le président Trump, le 10 décembre dernier, que son pays reconnait la «souveraineté» de Rabat sur le territoire sahraoui.Le lobby pro sahraoui, considéré dans sa diversité comme l’un des actifs à Washington, a perdu une grande bataille qu’il va devoir regagner auprès des élus et du personnel politique dans la capitale fédérale américaine pour que la cause qu’il défend demeure visible et audible. Ce sera certainement de haute lutte et cela dépendra aussi de l’évolution à observer sur le terrain sahraoui même où les porte-parole de la résistance et de l’autodétermination à l’exemple peut-être d’Aminatou Haidar sont particulièrement attendus.L’Algérie, en désaccord avec la nouvelle politique américaine que le président Trump impose aujourd’hui au pas de charge moins d’une dizaine de jours avant qu’il ne quitte la Maison-Blanche, va devoir redoubler elle aussi d’efforts diplomatiques pour convaincre du bien-fondé de son soutien à l’autodétermination des Sahraouis face à l’appui des Etats-Unis au plan marocain de l’autonomie de leur territoire sous «souveraineté» du royaume. «L’impartialité» américaine que le chef de la diplomatie Sabri Boukadoum a déclaré souhaiter au passage à Alger de David Schenker ne sera pas, pour l’obtenir, une promenade de santé. Surtout dans le contexte politique national actuel.En attendant que ce contexte hésitant s’éclaircisse, notamment par les changements de gouvernement annoncés, la remise en jeu de la diplomatie algérienne passe sans doute avant tout par un changement à notre ambassade à Washington.ReportersDZ, 11 jan 2021#SaharaOccidental #Maroc #DonaldTrump #Israël #Normalisation #Algérie #Palestine -
La diplomatie suédoise: Il est temps d'organiser un référendum libre au Sahara occidental
La ministre des Affaires étrangères suédoise, Ann Linde a affirmé la nécessité d’organiser un référendum d’autodétermination libre au Sahara occidental, saluant les récentes déclarations de l’ancien conseiller à la sécurité nationale américaine, John Bolton dans lesquelles il avait critiqué la reconnaissance de la prétendue « souveraineté » du Maroc sur le Sahara occidental, en échange de la normalisation avec Israël.
Les déclarations de la ministre suédoise sont intervenues lors d’un entretien numérique organisé, vendredi, par la jeunesse socialiste suédoise, consacré au débat de la politique étrangère de la Suède, ainsi qu’aux relations internationales et aux positions politiques et de solidarité de ce pays vis-à-vis de certaines causes de libération, de décolonisation et des droits de l’Homme.Selon l’Agence de presse sahraouie (SPS), la question du Sahara Occidental a été au centre du débat animé par la responsable du département des relations extérieures de la jeunesse socialiste, ajoutant que les questions des intervenants étaient principalement axées sur la position de la Suède à l’égard des derniers développements enregistrés dans ce dossier.Dans ses réponses, la MAE suédoise a souligné que son pays « s’est toujours opposé à tout accord illégal au sein de l’UE, tel l’accord de pêche, entre autres, et ce de par son insistance sur l’importance de permettre au peuple sahraoui d’accéder à ses droits humains ».La question du Sahara occidental est inscrite au niveau de l’Organisation des Nations Unies depuis longtemps, a ajouté Ann Linde, regrettant que de nombreux pays placent leurs relations avec le Maroc avant cette question.La cheffe de la diplomatie suédoise a, dans ce cadre, indiqué qu’elle rencontrera, la semaine prochaine, son homologue marocain auquel elle ne manquera pas de faire part de son inquiétude sur la question du Sahara occidental.Concernant la persistance de la vacance du poste d’envoyé de l’ONU au Sahara occidental, Mme Ann Linde a précisé avoir « contacté le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, pour l’interpeller sur la nécessité pour l’ONU d’intervenir et de désigner un nouvel envoyé » au Sahara occidental.La ministre suédoise des Affaires étrangères a, par ailleurs, salué l’article de John Bolton, ancien conseiller américain à la sécurité nationale sous Trump, dans lequel il a critiqué le président sortant et fustigé la reconnaissance par celui-ci de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental en échange de la normalisation avec Israël.Pour sa part, la responsable du département des relations extérieures de la Jeunesse socialiste a exprimé sa « profonde gratitude pour la position du ministère suédois des Affaires étrangères à l’égard de la question du Sahara occidental ».L’autodétermination du peuple sahraoui est une priorité pour l’AfriqueLa lutte du peuple sahraoui pour l’indépendance et l’autodétermination doit rester une priorité pour le continent africain, a indiqué une déclaration du Comité exécutif du Congrès national africain (ANC), au pouvoir en Afrique du Sud. Dans une déclaration du Comité national exécutif du parti, à l’occasion de son 109e anniversaire, qui coïncide avec le 8 janvier de chaque année, relayée par l’agence de presse sahraouie (SPS), l’ANC a affirmé que « dans le contexte du renforcement de l’unité et de la solidarité africaines, l’autodermination du peuple sahraoui est une priorité pour parvenir à l’unité et à la solidarité africaines ». Le Congrès national africain a exprimé, à plusieurs occasions et événements continentaux et internationaux, son soutien au peuple sahraoui et à son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance.Le 11 décembre dernier, l’ANC avait appelé, via un communiqué, « toutes les forces internationales et progressistes » du continent à condamner l’annonce du président américain sortant, Donald Trump, de reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental occupé, affichant sa « consternation » quant à cette décision.L’ANC avait rappelé, entre autre, que le Royaume du Maroc, membre de l’Union africaine (UA) et donc engagé de fait à respecter son Acte constitutif et ses décisions, n’a aucune souveraineté sur le Sahara occidental, position reconnue par de nombreuses résolutions de l’Union africaine, des Nations Unies ainsi que par l’arrêt de 1975 de la Cour internationale de Justice.Le Maghreb-DZ, 11 jan 2021#SaharaOccidental #Maroc #Polisario #Autodétermination -
Maroc – Sahara Occidental : La guerre s'intensifie
L’armée de libération sahraouie poursuit toujours ses attaques contre les cantonnements des forces d’occupation marocaines, notamment le long du mur de sable alors que l’occupant marocain a tiré sur des civils mauritaniens.Après avoir ciblé de nombreux positions des soldats de l’occupation au cours de la semaine écoulée qui ont laissé certaines de leurs bases en ruines, les unités de l’Armée sahraouie ont lancé dimanche soir une série de “bombardements dévastateurs, sur des positions de l’armée royale marocaine retranchées à Miran, dans le secteur de Smara”.En outre, “des unités avancées de l’APLS ont bombardé des positions ennemies retranchées dans la région de Lafreena du secteur de Smara”, selon un communiqué militaire sahraoui. D’autres positions marocaines à Aouserd et Al Bakary ont été visées par des raids intenses.Les bombardements ont également visé les positions de “soldats ennemis retranchées dans la région ouest de Fadrt Tamat, secteur Hawza, et dans la région d’Amqali du secteur Smara, dans la région d’Akwirt Ould Abalal, secteur d’Al Mahbas, la région de Rus Sebti, secteur d’Al Mahbas, et la région d’Abirat Tinushad, secteur d’Al Mahbas”, a conclu le communiqué.Plus au sud, vers la zone de Al Guerguerat, la tension est vive. L’armée marocaine a détruit ce samedi un véhicule civil mauritanien, qui transportait des orpailleurs. Aucune information sur des pertes humaines n’a été fournie. Il y a quelques jours, des soldats des FAR ont tiré sur une patrouille de l’armée mauritanienne, sans faire de victimes. Cette zone qui jouxte trois territoires, mauritanien, sahraoui occupé et des régions libérées connaît une grande fébrilité. Les FAR surexcitées et sur le qui vive tentent de construire des fortifications nouvelles et d’installer de positions de surveillance. Cette zone connaissaît dans son principal couloir une certaine activité, il y a quelques mois, avant de devenir déserte depuis l’agression des FAR contre les populations civiles sahraouie en novembre dernier. En face, les troupes mauritaniennes observent l’agitation des forces d’occupation marocaines, qui semblent se résoudre à rebâtir un autre mur de sables dans ce secteur.Sur le plan politique, des universitaires, chercheurs et activistes de différents pays ont signé une pétition dans laquelle ils condamnent la reconnaissance par le président américain sortant, Donald Trump, de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, exigeant son annulation pure et simple.Selon le texte de la pétition diffusé sur les réseaux sociaux, “la décolonisation du Sahara occidental ne consiste pas seulement à imposer le respect des normes des Nations unies en matière d’autodétermination et contre la domination étrangère. Il s’agit aussi de contrecarrer les forces coloniales et l’occupation qui ont longtemps déstabilisé l’Afrique et le Moyen-Orient”, rappelant que “le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination a été reconnu par la Cour internationale de justice, la Cour européenne de justice, l’Union africaine, l’Assemblée générale de l’ONU et le Conseil de sécurité de l’ONU”.D’un autre côté, les signataires du document estiment que le mandat de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso) doit être élargi pour inclure le suivi de la situation des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental.Le Jeune Indépendant, 11 jan 2021Tags : Sahara Occidental, Maroc, Polisario,