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  • Le Maroc a payé contre l’ouverture de consulats au Sahara occidental : De la diplomatie du mercenariat

    Le Maroc a payé certains pays pour qu’ils ouvrent des représentations diplomatiques dans les territoires sahraouis occupés, a indiqué mercredi la secrétaire générale de l’Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique (AFSPA), Mme Michèle Decaster.

    « Le Maroc a payé pour l’ouverture de consulats à Dakhla et à Laâyoune alors qu’aucune communauté appartenant aux pays (ayant ouvert ces consulats) ne vit dans ces zones », a-t-elle déclaré sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio algérienne.
    Cette attitude dévoile « la volonté du Royaume marocain d’influencer les instances onusiennes d’une manière détournée », a-t-elle soutenu rappelant que les Nations unies considéraient l’organisation d’un référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui comme la meilleure solution pour le règlement du problème dans la région.
    Mme Decaster a exprimé, en outre, sa satisfaction quant à la position des membres du Conseil de sécurité en dépit de la reconnaissance, en décembre, par le président américain sortant, Donald Trump, de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.
    Elle a dit souhaiter voir l’administration Biden, qui entrera en fonction le 20 janvier courant, annuler la décision de Trump dont l’annonce a menacé de mettre fin à trois décennies de soutien américain au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination à travers la mise en œuvre de la résolution 690 de 1991 du Conseil de sécurité.
    Le 9 décembre dernier, le journal marocain en ligne, le Desk avait révélé que 16 pays, principalement africains, avaient ouverts des représentations diplomatiques à Laâyoune et à Dakhla occupés en contrepartie d’aides financières ou matérielles.
    Parmi les pays ayant bénéficié des aides marocaines, le Desk cite la Guinée-Bissau dont l’ouverture du consulat à Dakhla, en octobre dernier, a été précédée de l’envoi d’une commission technique marocaine en vue de la construction d’un nouveau siège pour le ministère des Affaires étrangères bissau-Guinéen.
    « C’est d’ailleurs la cheffe de la diplomatie de ce pays qui l’avait annoncé, en toute transparence, à la presse », signale le site qui évoque également le projet de réalisation de trois écoles de formation professionnelle dans ce pays en plus du dragage du port de Bissau à titre gracieux.
    L’ouverture du consulat de Djibouti, à Dakhla en février 2020, a été suivie de la signature d’un contrat « pour la mise en place et le développement d’une jetée pétrolière dans le parc industriel de Damerjog », à Djibouti.
    D’après le même site, des entreprises marocaines ont été chargées de réaliser le siège d’un ministère en Gambie, des projets immobiliers aux îles Comores et des logements sociaux en Haïti en contrepartie de la mise en place de consulats dans les territoires sahraouis occupés.
    Le 23 janvier dernier, Sao Tomé-et-Principe ouvrait lui aussi un consulat à Laâyoune, un mois après une promesse marocaine de contribuer au budget de ce pays à hauteur d’un million de dollars par an, selon le Desk.
    Suppression de visas, octroi de bourses d’études, renforcement des investissements, formations d’experts et d’étudiants, figurent également parmi les aides accordées par le Maroc au profit des pays ayant ouvert des représentations diplomatiques à Dakhla et à Laâyoune, signalait le même site.
    SPS
    Tags : #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #WesternSahara #Marruecos #Morocco
  • Sahara occidental : «Camouflets successifs» pour le Maroc

    L’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en Algérie, Abdelkader Taleb Omar a affirmé, jeudi, que le régime marocain avait reçu des «camouflets successifs de la part de la communauté internationale» suite à sa transgression de la légalité internationale et ses tentatives d’imposer une politique du fait accompli au Sahara occidental, dont les résolutions de l’ONU affirment le droit de son peuple à l’autodétermination.

    Dans une déclaration à l’APS en marge d’un sit-in de solidarité avec le peuple sahraoui, et en particulier avec les femmes sahraouies, organisé par le Forum algérien des femmes au siège de l’ambassade sahraouie en Algérie, l’ambassadeur sahraoui a indiqué que le retrait par l’OTAN d’une carte géographique du Maroc qui comprenait des parties du Sahara occidental en la substituant par une autre délimitant clairement les frontières internationalement reconnues entre le Maroc et le Sahara Occidental constituait un «coup dur pour le régime marocain»,
    «Le Makhzen a tenté de faire un tollé et investir dans la première carte de l’OTAN qui n’incluait pas initialement les frontières entre le Maroc et le Sahara occidental internationalement reconnues pensant qu’il s’agissait d’une position définitive «avant que l’Organisation ne remplace l’ancienne carte par une nouvelle carte qui définit clairement les frontières internationalement reconnues», a-t-il expliqué.
    Mardi, l’OTAN a retiré un article sur le programme de renforcement de la formation défense (DEEP) de l’OTAN une carte géographique du Maroc comprenant des parties du Sahara occidental occupé. L’OTAN a remplacé l’ancienne carte par une nouvelle qui délimite clairement les frontières internationalement reconnues.
    Le diplomate sahraoui a souligné que l’exclusion du Sahara occidental occupé par l’Union européenne (UE) de l’accord international de transport de passagers par bus dit «Inter-Bus», constituait «un autre coup dur pour le Makhzen, qui n’a pas digéré l’affaire, et s’est empressé de mobiliser sa presse en vue de nier cette information avant que l’UE ne la divulgue sur son site officiel en publiant le contenu de l’accord qui confirme qu’il n’inclut pas les territoires sahraouis classés comme territoires non autonomes.
    Et les défaites se poursuivent, affirme l’ambassadeur sahraoui, notamment après les déclarations de le secrétaire général de l’Association française pour l’amitié et la solidarité avec les peuples d’Afrique, Michèle Decaster, mercredi, dans lesquelles elle expliquait que «le Maroc a payé les frais de l’ouverture de deux consulats de deux pays» dans chacune des villes sahraouies occupées de Dakhla et Laayoune, alors qu’ils y a pas de ressortissants dans ces régions, soulignant que Mme Michel Decaster «a clairement parlé des ambitions du Royaume du Maroc dans la région». L’ambassadeur a déclaré que la communauté internationale «resserre l’étau autour du régime marocain, en raison de sa persistance à se rebeller contre la légalité internationale et de son mépris des résolutions de l’ONU de manière ouverte, avec la complicité de certaines puissances coloniales qui lui apportent le soutien et la protection au Conseil de sécurité de l’ONU».
    #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #WesternSahara #Marruecos #Morocco
  • Sahara occidental : les « arrangements » de l’Europe avec le droit international

    par Ghislain Poissonnier, magistrat

    La récente normalisation des relations entre le Maroc et Israël a remis un coup de projecteur médiatique sur la situation du Sahara occidental. La normalisation entre Rabat et Tel Aviv s’est faite sous pression américaine. Et pour s’assurer les bonnes faveurs marocaines, Donald Trump n’a pas hésité à brader les droits du peuple sahraoui. En effet, dans une déclaration publiée le 10 décembre 2020, les États-Unis « reconnaissent la souveraineté marocaine sur l’ensemble du territoire du Sahara occidental » en estimant « qu’un État sahraoui indépendant n’est pas une option réaliste pour résoudre le conflit ».
    Donald Trump prétend ainsi régler un différend au mépris des principes du droit international et sans consulter l’une des parties, en l’occurrence le peuple sahraoui, représenté par le Front Polisario. Israël, qui occupe depuis 1967 les territoires palestiniens et envisage d’en annexer une partie (ce qu’il a déjà fait pour Jérusalem-Est et pour le plateau syrien du Golan), n’y a bien évidemment rien trouvé à redire. Les ressemblances entre les politiques marocaine et israélienne d’occupation, de colonisation et de répression sont d’ailleurs flagrantes, comme l’a encore récemment souligné Human Rights Watch.
    Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental reste, quoi qu’en disent le Maroc, les États-Unis et Israël, un territoire occupé. Depuis 1963, il est inscrit sur la liste des territoires non autonomes établie par les Nations Unies. Son peuple bénéficie du droit à l’autodétermination, comme l’ont reconnu de nombreuses résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies (par exemple, Rés. 2229 (XXI) du 20 décembre 1966), ainsi qu’un avis de la Cour internationale de Justice rendu le 16 octobre 1975.
    En violation de ces principes, la majeure partie du territoire du Sahara occidental a été conquise par le Maroc en 1975, qu’il a ensuite annexée, la présence marocaine ayant été qualifiée d’occupation par l’Assemblée générale de l’ONU (Rés. A/34/37, 21 novembre 1979).
    Il en résulte que le Sahara occidental se voit reconnaître un statut séparé et distinct par rapport à celui de tout État, y compris de celui du Maroc. Il en résulte également que sa population dispose d’un droit à l’autodétermination, qui doit être mis en œuvre par la tenue d’un référendum, exigée de longue date par le Conseil de sécurité de l’ONU, à laquelle le Maroc s’oppose, s’en tenant à une offre d’autonomie sous souveraineté marocaine, solution désormais avalisée par les États-Unis.
    Condamner – au moins critiquer – la position de Donald Trump aurait été logique. On pouvait légitimement s’attendre à une réaction forte de la part de l’Union européenne (UE) ou de la France, rappelant les États-Unis au strict respect du droit international, mettant en garde le Maroc et Israël contre toutes velléités de « normaliser » leurs annexions et occupations respectives. C’est toutefois le silence qui domine, renvoyant l’UE et la France à leurs propres « petits arrangements » avec la légalité internationale.
    En effet, depuis de nombreuses années, l’UE a conclu des accords économiques et commerciaux avec le Maroc qui sont, dans les faits, appliqués au Sahara occidental. Leur application contribue ainsi à renforcer l’emprise politique et économique du Royaume sur ce territoire. Elle conforte également la politique d’installation de colons marocains et d’entreprises marocaines au Sahara occidental.
    L’assurance donnée par les autorités européennes que cette application ne constitue pas une reconnaissance officielle de la souveraineté marocaine est en réalité de peu de poids face à la contribution qu’elle apporte à la position de Rabat, telle qu’elle vient par exemple encore de se manifester dans le cadre de l’accord de normalisation conclu avec Israël et les États-Unis.
    Cette politique économique a pourtant été condamnée par plusieurs décisions de la Cour de justice de l’Union européenne (21 décembre 2016, Conseil de l’UE c. Front Polisario, et 27 février 2018, Western Sahara Campaign UK c. Commissioners for Her Majesty’s Revenues and Customs, Secretary of State for Environment, Food and Rural Affaires et 30 novembre 2018, Front Polisario c. Conseil de l’UE). La Cour a rappelé qu’au regard du droit international, les accords conclus par l’UE avec le Maroc (sur l’agriculture, sur la pêche, et sur le transport aérien) ne pouvaient s’appliquer au territoire du Sahara occidental, à son espace maritime et à son espace aérien, sans méconnaître le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, dont le consentement est nécessaire pour toute conclusion de tels accords.
    En méconnaissance des principes rappelés par la Cour de Justice, l’UE a conclu de nouveaux accords économiques avec le Maroc, qui cette fois s’appliquent très explicitement au territoire du Sahara occidental. Et ce sans avoir obtenu le consentement du peuple sahraoui, à travers son représentant, le Front Polisario. Les fruits et légumes, les poissons et crustacés, le phosphate du Sahara occidental, exportés vers les États membres de l’UE, sont ainsi libellés comme produits marocains par Rabat et acceptés comme tels par Bruxelles au motif non vérifié que cela profiterait aux populations locales.
    L’exploitation des ressources naturelles de ce territoire occupé, sans l’accord de son peuple, confinant ainsi à une forme de pillage, semble un fait assumé de la realpolitik européenne. Des recours en annulation ont à nouveau dû être intentés contre ces nouveaux accords, preuve que le respect effectif de leurs obligations par les autorités de l’UE dans le dossier du Sahara occidental ne va pas de soi.
    Entre la diplomatie agressive de Donald Trump, qui entend résoudre les conflits sans tenir compte des règles du droit international, et celle plus policée de l’Union européenne, qui affirme des beaux principes sans jamais s’efforcer de les mettre en œuvre, le décalage n’est pas aussi grand qu’il y semble. L’UE privilégie les partenariats, comme ceux noués avec Israël et le Maroc, sous l’angle des avantages économiques, du contrôle de l’immigration et de la lutte contre le terrorisme, en faisant passer au second plan les droits des peuples palestinien et sahraoui à l’autodétermination et leurs droits humains.
    Il est donc temps que l’UE condamne très clairement la déclaration américaine concernant la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. L’UE doit surtout mettre ses accords commerciaux conclus avec le Maroc en harmonie avec le droit international, comme le lui demande la Cour de justice de l’Union européenne. Tout comme le Sahara occidental n’est pas un territoire marocain, les produits de ce territoire occupé ne sont pas marocains. Leur exportation sur le territoire de l’UE ne peut se faire qu’en concertation avec le Front Polisario.
    Source : Les crises, 8 jan  2021
    Tags : #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #EtatsUnis #DonaldTrump #Normalisation
  • La terre en échange de la normalisation : Se conformer aux résolutions de l’ONU

    Depuis sa création, l’Organisation des Nations unies a toujours eu pour vocation d’œuvrer au maintien de la paix et de la sécurité internationales et ce, afin d’épargner au monde les affres de la guerre et des conflits armés. Ceci, outre de donner l’opportunité aux peuples des pays colonisés de décider de leur destin, ce qui est le cas de la République arabe sahraouie démocratique qui demeure, comme tout le monde le sait, la dernière colonie en Afrique. 
    Nassim Boubertakh 
    En vertu de la charte des Nations unies, tous les Etats membres de l’Assemblée générale sont tenus de se conformer exclusivement aux résolutions du seul Conseil de sécurité de l’ONU. Cependant, il n’est jamais mentionné, dans les textes de la charte, que les Etats doivent se conformer aux décisions d’un quelconque pays, quelle que soit sa place et son influence au sein de la communauté internationale. L’Organisation des Nations unies a fait du droit des peuples à l’autodétermination un principe immuable et un des éléments fondamentaux sur lesquels repose la notion de maintien de la paix et de la sécurité internationales, en plus d’être un droit reconnu par tous les pays. En effet, le deuxième paragraphe de l’article 1 de la charte appelle au respect de l’égalité entre les peuples et de leur droit à l’autodétermination, principe duquel l’Algérie a fait un des principaux piliers de sa politique étrangère et la source d’inspiration de la feuille de route de ses principes auxquels elle n’a jamais dérogé. 
    Le 30 août 1988, le Plan de règlement de l’Organisation des Nations unies a imposé au royaume du Maroc d’accepter l’activation de la solution politique et de négocier avec le Front Polisario. Ceci a été couronné par l’annonce du cessez-le-feu, suivi du déploiement de la mission de l’ONU (Minurso) chargée de la surveillance de son application après l’entrée en vigueur de ce dernier, le 6 septembre 1991, auquel tait adjointe la promesse d’organiser un référendum sur l’indépendance, l’année suivant sa signature, comme solution au conflit. Ce référendum n’a cependant pas vu le jour, en raison de l’attitude passive de l’ONU du fait de la pression exercée par de grandes puissances, d’une part, et l’obstination de la partie marocaine qui s’est traduite sur le terrain par les multiples violations perpétrées par ses forces militaires, d’autre part. La dernière en date a été les attaques lancées en novembre 2020, le long du mur de séparation, dans la zone adjacente au passage illégal de Guerguerat, considérées par le Front Polisario comme une transgression et une violation flagrante de l’accord de paix susmentionné. Cependant, on peut dire que ces agissements du royaume du Maroc ne sont guère nouveaux par rapport à la question du règlement. Il compte une longue expérience en matière de violations de la trêve et d’entrave aux efforts des missions de la Minurso, ce qui a incité de nombreux envoyés onusiens à présenter leur démission, à l’exemple du diplomate suisse Johannes Manz ainsi que de James Baker et Christopher Ross. 
    Ces agissements que le Maroc perpétue délibérément sont accueillis par un silence étrange et déconcertant de la communauté internationale, voire ils bénéficient de la bénédiction des grands pays qui font commerce des résolutions de l’ONU, des droits de l’homme et de la défense de la liberté d’expression et il apparaît clairement aujourd’hui, que le royaume du Maroc, à l’ombre du régime actuel, est de plus en plus soumis à des agendas étrangers. Il en est pour preuve l’accord suspect signé entre les décideurs au Maroc et le président américain sortant, Donald Trump. 
    Le deal de la honte que l’histoire ne pardonnera pas 
    Le 10 décembre de l’année écoulée, le très controversé président américain, Donald Trump, avait déclaré, à travers un tweet sur son compte, ce qui suit : «Aujourd’hui, j’ai signé une proclamation reconnaissant la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.» Il a ajouté que «la proposition d’autonomie sérieuse, crédible et réaliste du Maroc est la seule base d’une solution juste et durable pour parvenir à une paix et une prospérité durables» !!! Cette décision douteuse annoncée par le président américain a suscité une large polémique dans les cercles internationaux du fait qu’elle est en totale contradiction avec les résolutions de l’ONU et l’approche onusienne visant à régler la question sahraouie. Par ailleurs, quelques observations ont été retenues et se sont imposées sur la forme et le contenu de ce cadeau que le président américain a offert au royaume du Maroc dans le dernier quart d’heure de son mandat. Ces observations sont: 
    -Du point de vue de la forme, depuis quand la prise de décision internationale d’une importance cruciale est annoncée via les réseaux sociaux ? Ceci outre que M. Trump soit connu pour le grand embarras dans lequel il met chaque fois ses collaborateurs au sein de l’administration américaine à cause de ses tweets. 
    -Dans son tweet, Donald www.mdn.dz El-Djeich N° 690 Janvier 2021 61 Trump a explicitement utilisé l’appellation du Sahara occidental, ce qui constitue une preuve concluante qu’au fond de lui-même, il ne croit pas à la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, mais qu’il voulait plutôt conclure un accord avec le Maroc en échange de sa normalisation avec l’entité sioniste, c’est-à-dire la terre en échange de la normalisation. 
    -Seules les résolutions du Conseil de sécurité sont contraignantes et imposent aux Etats de les mettre en œuvre. Quant à l’annonce du président américain du 10 décembre 2020, elle n’engage personne et est considérée du point de vue juridique comme un non-événement. 
    -M. Trump est libre d’exprimer sa position -qui n’engage que lui-en considérant que «la proposition d’autonomie du Maroc est la seule base d’une solution juste et durable pour parvenir à une paix et une prospérité durables !!!». 
    Ce faisant, cela va à l’encontre de la position onusienne et met la prochaine administration américaine dirigée par Joe Biden dans un grand embarras. Selon la tradition américaine, la période suivant l’annonce des résultats de l’élection présidentielle est utilisée afin que les deux équipes, celle du président élu et du président sortant, procèdent au transfert du pouvoir, en raison de la complexité qui caractérise la scène politique américaine. Cependant, M. Donald Trump a brisé toutes les barrières et a pris des décisions contraires à la légitimité internationale, qui viennent s’ajouter à la longue liste de décisions controversées prises pendant son mandat électoral. Ce qui n’est pas étrange de la part d’un président qui a suggéré d’injecter du désinfectant alcoolique dans le corps humain pour faire face au virus de la Covid-19 en évoquant les recherches sur la découverte d’un vaccin efficace contre la pandémie, au grand dam de la communauté médicale et scientifique internationale. 
    Concernant la position de l’Organisation des Nations unies par rapport au décret américain, le porte-parole du secrétaire général de l’organisation a estimé que la position d’Antonio Guterres est inchangée concernant la question du Sahara occidental et qu’il est encore possible de parvenir à une solution sur la base des seules résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. Dans le même contexte, le ministère des Affaires étrangères russe a exprimé le rejet par son pays de l’annonce américaine, soulignant par là même qu’elle constitue un obstacle supplémentaire aux efforts des Nations unies et qu’elle portait atteinte aux fondements juridiques reconnus sur la scène internationale, relatifs au règlement du problème du Sahara occidental et qui nécessite de déterminer le statut final de ce territoire à travers la tenue d’un référendum. A l’opposé, l’histoire retiendra que le royaume du Maroc, dont le chef de la diplomatie avait ouvertement déclaré l’existence d’un bureau de liaison entre son pays et l’entité sioniste et ce, depuis 1994, vient de sacrifier la cause palestinienne, suite à la déclaration américaine, soutenant sa position injuste concernant la question sahraouie. Pire encore, les responsables marocains ont justifié cet acte de normalisation des relations avec l’entité sioniste, en soulignant que cela ne se ferait pas au détriment de la cause palestinienne ! Ici, une question nous interpelle : comment le royaume du Maroc prétend-t-il la cause palestinienne alors qu’il ouvre son espace aérien, des bureaux de liaison de l’entité sioniste et en normalisant les relations diplomatiques dans tous les domaines ? 
    L’Algérie : des positions constantes 
    L’Algérie a exprimé sa position ferme et constante de soutien aux causes de libération et au droit des peuples à l’autodétermination. Une position découlant des référents et principes historiques édictés par la Déclaration du 1er Novembre. Par conséquent, ses positions sont immuables. Elle vient de réitérer sa position à travers une déclaration officielle du ministère des Affaires étrangères concernant les développements récents, affirmant que le conflit du Sahara occidental est une question de décolonisation qui ne peut être réglée que par l’application du droit international et des résolutions pertinentes des Nations unies et de l’Union africaine. C’est-à-dire que l’exercice par le peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination et à l’indépendance est inaliénable, conformément à la résolution de l’ONU n°1514 qui stipule l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux. Résolution, dont la communauté internationale vient de célébrer le soixantième anniversaire l’année écoulée. La position algérienne considère également que l’annonce du président américain sortant n’a aucune valeur juridique, du fait de son incompatibilité avec toutes les résolutions des Nations unies, en particulier celles du Conseil de sécurité se rapportant à la question du Sahara occidental, dont la dernière en date est la résolution 2548, adoptée le 30 octobre 2020, qui a d’ailleurs été formulée et défendue par la partie américaine elle-même. 
    Le communiqué du ministère des Affaires étrangères a conclu que l’Algérie, dont la position se réfère à la légitimité internationale, est contre l’imposition de la force et la conclusion d’accords douteux et renouvelle par là même son soutien ferme à la juste cause du peuple sahraoui. Ceux qui nourrissent l’illusion que l’évolution de la situation dans le proche voisinage géographique de l’Algérie pourrait la faire dévier de ses positions et la dissuader d’exprimer ses positions honorables, seront bien déçus. Bien au contraire, l’Algérie représente une force stabilisatrice importante dans une région minée par les conflits et les guerres. C’est ce qui l’a poussée à fédérer la plupart des efforts visant à assurer la sécurité, en veillant toujours à apporter sa contribution au règlement des différends et conflits par des moyens pacifiques, conformément aux résolutions de l’ONU. Son poids militaire, géographique et économique l’a qualifiée à tenir ce rôle pivot. L’Algérie qui sait parfaitement ce que «vivre sous le joug du colonial » veut dire, qui connaît également l’ivresse que procure le recouvrement de sa liberté, de sa souveraineté nationale et d’arracher son territoire des griffes du colonialisme, ne pourra jamais dévier de ses principes et continuera d’activer auprès de la communauté internationale pour la convaincre de traiter la juste cause du Sahara occidental conformément à la légalité internationale qui stipule le respect du droit des peuples à l’autodétermination.
    El Djeich, janvier 2021
    #Algérie #Maroc #SaharaOccidental #Polisario #ONU #DonaldTrump #Israël #Normalisation
  • Le Maroc tourne le dos aux palestiniens : Tel-Aviv prépare le tapis rouge à Mohammed VI

    IL SOUTIENT NETANYAHOU ET TOURNE LE DOS AUX PALESTNIIENS : Tel-Aviv prépare le tapis rouge à Mohammed VI

    Des proches collaborateurs du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, se penchent sur les préparatifs de la visite du roi du Maroc Mohammed VI en Israël « dès que possible », rapportent des médias israéliens citant de hauts responsables de l’entité sioniste.
    Qualifiant le déplacement en Israël de celui qui est à la tête du Comité d’El-Qods, Mohamed VI, en l’occurrence, «de visite historique »,celle-ci, fait savoir la presse israélienne, aura une grande résonance au profit d’un premier ministre en course électorale pour rester aux commandes de l’entité sioniste, alors qu’il est affaiblit et acculé, par une large opinion israélienne qui lui est hostile.
    Si du côté israélien, la visite en vue du roi marocain chez l’entité sioniste aura un impact positif sur le destin politique de Natanyahu, voulant rester coûte que coûte, à la tête du gouvernement, celui-ci visant à gagner la voix de milliers d’électeurs israéliens d’origine marocaine, compte bien recevoir, en grandes pompes, Mohamed VI. Son père, Hassen II avait affirmé en 1992, faut-il le rappeler, que « peu de pays pouvaient se vanter d’avoir comme le Maroc 750 000 fils comme ambassadeurs en Israël» allusion aux générations de colons israéliens d’origine marocaine, qui ont répondu, depuis 1948, à l’appel du sionisme mondiale, pour coloniser la Palestine, depuis sept décennies et dont un grand nombre, encouragé, par Hassen II, ont quitté le Maroc, pour Israël. 
    Alors que la majorité du peuple marocain continue de manifester son opposition de voir le Maroc avoir des relations officielles, après avoir été des années durant, officieuses, avec l’entité sioniste, notamment par des manifestations de rues ou à travers les réseaux sociaux, leur roi fait la sourde oreille, laissant le Makhzen et le Parti islamiste du chef du gouvernement, Saâd Eddine el-Othmani recevoir les critiques, les condamnations, pensant ainsi mettre à l’abris sa responsabilité première, dans l’établissement officiel, des relations entre sa monarchie et Israël. Pour faire face à l’expression et la colère des citoyens marocains contre la décision en question du Palais royal, endossée, sans surprise, par le gouvernement d’El-Othmani, le patron de l’exécutif et de son parti islamiste n’ont trouvé de réponse que l’expression « le Sahara avant la Palestine » et pour Natanyahu « Israël avant la Palestine ». 
    Deux systèmes coloniaux, au Sahara occidental et en Palestine qui vont à contre sens du cours de l’Histoire, que façonnent les peuples colonisés, palestinien et sahraoui, en lutte pour leur indépendance et liberté, de génération en génération, que l’annonce de Trump ne saurait, ni les freiner ni même changer la nature juridique et politique de ces deux conflits. Peu de jours après la visite officielle de hauts responsables israéliens, à Rabat, décembre dernier, durant laquelle des accords ont été signé entre le Maroc et l’entité sioniste, Netanyahu a invité Mohamed VI, à se rendre en Israël, lors d’une conversation téléphonique. Auparavant le chef du Conseil de sécurité nationale, Meir Ben Shabat, en visite à Rabat, a invité également le roi marocain au nom du premier ministre Netanyahu, sans qu’une date ne soit fixé pour la visite.
    Karima Bennour
    #SaharaOccidental #WesternSahara #Maroc #Marruecos #Morocco
  • Sahara occidental- Maroc: «Deux territoires distincts», souligne le texte d’un accord européen

    Le Front Polisario attire l’attention sur le fait que la déclaration du président Trump n’a été qu’un «rideau de fumée»

    La désignation du Sahara occidental et du Royaume du Maroc comme deux territoires distincts dans le cadre d’un accord en cours entre l’Union européenne et le Maroc est «une avancée importante», a indiqué mardi le Front Polisario qui s’est réjoui du fait que la position affichée, en décembre, par le président américain sortant concernant le Sahara occidental n’ait pas eu d’effet sur les pays européens. «Une avancée importante: dans l’accord Interbus, l’Union européenne distingue le territoire du Royaume du Maroc et celui du Sahara occidental», se félicite la représentation du Polisario en Europe et à l’Union européenne dans une déclaration écrite, évoquant un accord relatif au transport routier.
    «Dans une communication du 30 novembre 2020, récemment mise en ligne, la Commission européenne publie une proposition de décision du Conseil de l’Union européenne concernant la modification de l’accord relatif au transport international de voyageurs par autocar -L’accord «Interbus- en vue de permettre l’adhésion au Royaume du Maroc», précise la même source. «Bien qu’il s’agisse d’un acte préparatoire à la décision du Conseil, ce texte exprime exactement les intentions et la politique des dirigeants européens», poursuit la représentation du Polisario.
    Elle ajoute que dans l’exposé des motifs, la Commission européenne décrit l’intérêt de l’adhésion du Royaume du Maroc à l’accord «Interbus», mais renvoie à une note en bas de page qui résume sa position. La note en question indique que «compte tenu de la jurisprudence de la Cour dans les affaires C-266/16, C-104/16P, T-275/18 et T-180/14, l’accord sera applicable au territoire du Royaume du Maroc, mais ne sera pas applicable sur le territoire non autonome du Sahara occidental». «Ces quatre décisions sont bien connues, et forment la jurisprudence de la Cour de Justice de l’Union européenne sur le Sahara occidental, s’agissant de l’Accord d’association UE-Maroc (arrêt C-104/16 du 21 décembre 2016), de l’accord de pêche UE-Maroc (arrêt C-266/16 du 27 février 2018 et T-180/14 du 19 juillet 2018) et de l’accord d’aviation UE-Maroc (ordonnance T-275/18 du 30 novembre 2018)», rappelle le Front Polisario. «Nous saluons cette attitude que nous considérons comme une avancée importante. Vu les enjeux du moment, le transport par autocar n’est certes pas une question stratégique, mais il en va différemment de ce texte qui entérine la jurisprudence européenne», ajoute le texte.
    Le Front Polisario considère, en outre, que «ce projet rédigé par la Commission entérine l’opposition entre le «territoire du Royaume du Maroc» et le «territoire non autonome du Sahara occidental», considérant qu’il s’agit d’une «victoire importante» que «de voir la direction européenne rejoindre les analyses du Front Polisario, qui ont triomphé devant la Cour de justice de l’Union européenne en 2016».
    Le Front Polisario attire l’attention sur le fait que la déclaration du président Trump n’a été qu’un «rideau de fumée», en référence à l’annonce faite, le 10 décembre dernier, par le président américain sortant au sujet de la reconnaissance de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en contrepartie de la normalisation des relations entre le Maroc et l’entité sioniste. «S’agissant du Sahara occidental, les dirigeants européens retiennent une lecture fondée sur le droit international qui est celle des juridictions européennes depuis 2016. Cela montre qu’il n’existe pas la moindre crédibilité à la proclamation du président Trump et que les forces marocaines d’occupation qui ont cru que les Etats européens suivraient le mouvement, reçoivent un démenti cinglant», conclut le Front Polisario.
    Sud-Horizons, 7 jan 2021
    Tags : #SaharaOccidental #Maroc  #Polisario
  • L'Espagne et la France en tête de liste des pays investissant illégaleement au Sahara Occidental

    PRES DE 30 PAYS INVESTISSENT ILLÉGALEMENT AU SAHARA OCCIDENTAL : L’Espagne et la France en tête de liste

    Bafouant toute légalité internationale, une trentaine de pays investissent illégalement dans les territoires sahraouis occupés dans différents secteurs d’activité, indique un nouveau rapport du Centre d’études et de documentation franco-sahraoui, Ahmed Baba Miské .
    L’Espagne est le pays qui investit le plus au Sahara occidental avec, en tout, 28 entreprises, suivie de la France (16) et l’Allemagne (15). Des entreprises originaires de lointains pays tels que le Bangladesh, Singapour ou la Nouvelle Zélande sont également présentes au Sahara occidental. La pêche et le transport maritime figurent en tête des secteurs dans lesquels les sociétés étrangères activent au Sahara occidental. Les firmes étrangères sont également présentes dans les secteurs des énergies conventionnelles et renouvelables, des mines, essentiellement dans l’extraction du phosphate, la construction, les finances et le sport. Le rapport indique, en outre, que près de quarante compagnies étrangères ont quitté le Sahara occidental dernièrement. La plupart d’entre elles, 19 compagnies, faisaient de l’extraction du phosphate, une dizaine travaillaient dans le secteur de l’énergie au moment où le reste des entreprises activaient dans les secteurs des finances, de la pêche, de la livraison maritime et des mines. Par ailleurs, le centre d’études signale que l’implantation des firmes étrangères dans les territoires sahraouis occupés « constitue des violations flagrantes du droit international et des crimes de colonisation puisque (les entreprises) n’ont obtenu le consentement ni de la population autochtone du Sahara occidental ni de son représentant unique, défini par l’ONU le Front Polisario ». Le rapport rappelle que « le Sahara occidental, depuis le départ de la puissance coloniale, l’Espagne en 1976, est classé par l’ONU comme territoire non autonome, et sans administration ». L’accord de Madrid ne prévoyait pas de transfert de souveraineté sur le territoire ni ne conférait à aucun des signataires le statut de puissance administrante, statut que l’Espagne ne pouvait d’ailleurs unilatéralement transférer ». Aussi, les jugements de la Cour de Justice de l’UE (Union européenne), et en particulier celui du 27 février 2018, ont affirmé et rappelé le » statut séparé et distinct » du Sahara occidental reconnu par l’ONU (de celui du Royaume du Maroc).
    La présence marocaine est une occupation militaire illégale
    Toutes ces décisions et avis juridiques viennent rappeler que ces décisions sont conformes à l’avis juridique de l’Union Africaine publié déjà en 2015, clarifiant le statut juridique de la République sahraouie et du Royaume du Maroc, et rappelant que la présence marocaine est une occupation militaire illégale et que, par conséquent, toutes les activités économiques, qu’elles soient menées par le Royaume du Maroc ou par un tiers, violent le droit international », explique le centre d’études. « Depuis les derniers avis de la Cour de justice de l’UE, un bon nombre de sociétés ont décidé de se conformer au droit international et ont cessé leurs activités dans la partie du Sahara occidental encore occupée par le Maroc. À noter, enfin, que depuis la violation du cessez-le-feu par le Maroc, le 13 novembre dernier, et la reprise de la guerre, la RASD a déclaré tout le territoire du Sahara occidental, zone de guerre (aussi bien sur terre, dans la mer, comme dans les airs). Ce qui devrait inciter plus de sociétés à reconsidérer leurs activités illégales au Sahara occidental », assurent les rédacteurs du texte. « La Charte des droits de l’État et des obligations économiques des Nations unies de 1974 stipule qu’aucun État n’a le droit de stimuler ou d’encourager tout investissement qui pourrait être un obstacle à la libération d’un territoire occupé par la force », note le rapport. Il ajoute que « la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples a également affirmé que « chaque peuple a le droit d’exister, chaque peuple a un droit absolu et inébranlable à l’autodétermination, et a le droit de déterminer librement son statut politique et d’assurer son développement économique et social comme il le veut volontairement ». La même charte stipule que « tous les peuples doivent disposer librement de leurs richesses et de leurs ressources naturelles. En cas de saisie, les personnes dont les biens ont été saisis ont le droit légitime de les récupérer et de recevoir une indemnisation appropriée », souligne le centre d’études.
    M. B.
    Tags : #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #Espagne #France  #Pillage  #Spoliation
  • Sahara Occidental : la normalisation marocaine avec Israël contre le soutien américain (Mustafa Bakhouche)

    Mustafa Bakhouche, professeur en sciences politiques à l’Université Mohamed-Khider de Biskra, estime que la décision du Front Polisario de revenir à la lutte armée n’est pas une déclaration de guerre, mais plutôt une recherche de la paix à travers la relance du processus du règlement international bloquée. Dans cette interview, il souligne que les positions de certains États du Golfe d’ouvrir des« consulats vides »dans les terres désertiques occupées ne sont pas fondées sur des principes et n’ont pas une relation directe avec la question du Sahara occidental, mais plutôt un rôle joué par des États fonctionnels chargés de faire la promotion du projet américain appelé «la transaction du siècle» et la normalisation avec Israël.

    Il ne fait aucun doute que l’impasse dans laquelle se trouve la question du Sahara Occidental tient au fait qu’elle se limite à deux solutions contradictoires. Une logique fondée sur le principe du droit à l’autodétermination adopté par les Nations unies sans pouvoir l’imposer, et une approche marocaine basée sur le maintien du Sahara occidental sous sa souveraineté tout en proposant l’autonomie aux Sahraouis.
    L’ancien secrétaire d’État américain et envoyé onusien à la région, James Baker, a proposé de donner l’autonomie tout en organisant un référendum d’autodétermination, mais le Maroc a rejeté cette solution. Le royaume a œuvré, depuis, pour imposer sa logique sur un fait accompli, qui a abouti, après des années de tergiversations, à un retour au langage de la guerre.
    Le Front Polisario a décidé, en effet, de suspendre son engagement en faveur de l’accord de cessez-le-feu avec le Maroc. La guerre est-elle le début d’une solution à un conflit prolongé?
    Dans le passé, on disait : «Si vous voulez la paix, préparez-vous à la guerre». En raison des tergiversations marocaines et d’une stratégie visant à gagner du temps pour imposer une nouvelle réalité sur le terrain qui change la situation socio-économique et démographique conformément à sa vision, il semble que le Front Polisario est aujourd’hui convaincu que parier sur la voie diplomatique chancelante ne suffit pas.
    C’est pourquoi, le choix sahraoui de reprendre le chemin de la lutte armée, ne signifie, en aucune façon un va-t-en guerre, mais une recherche vers la paix en relançant la voie du règlement international qui stagne depuis 1991. Depuis, le Maroc ne cesse de fabriquer de faux problèmes de procédure dans le but de perturber la tenue du référendum. Parmi ces faux problèmes, celui relatif, particulièrement, à la question de la détermination de l’identité des Sahraouis qui ont le droit de participer au référendum. Le Front Polisario veut, par sa décision de mettre fin à l’accord de cessez-le-feu, envoyer des signaux d’alerte à la communauté internationale sur le sort du processus référendaire et les conséquences qui menacent la sécurité et la stabilité non seulement de la région, mais pouvant aller au-delà pour s’étendre au nord de la Méditerranée, au Sahel et au sud du Sahara, des régions déjà fragilisées et vivant de nombreuses perturbations.
    Comment expliquez-vous la position de certains pays du Golfe, notamment les Emirats Arabes Unis et le Bahreïn ?
    Votre question me conduit à faire référence à un certain nombre d’étranges paradoxes que la région connaît en raison de l’état de bouleversement du système international, ce que les spécialistes des relations internationales appellent le phénomène de transfert et de transformation du pouvoir. D’une force dominante en déclin, dont la force relative diminue progressivement et qui veut continuer à exercer une influence et une force révisionniste en quête de reconnaissance sur la scène internationale. Cette force cherche à dominer et à exercer une influence proportionnelle à sa puissance croissante. Au cours de cette période de transformation et de transition, un vide apparaît et toutes les puissances internationales et régionales essaient d’en profiter pour se repositionner dans la nouvelle phase, et au milieu de celle-ci, nous pouvons être témoins de situations étranges qui ne reflètent ni ne respectent les relations de pouvoir.
    C’est exactement ce que vit la région du Moyen-Orient et celle de l’Afrique du Nord. En raison du retrait des puissances régionales traditionnelles influentes et en raison de considérations liées à la tourmente du système international et aux conséquences du soi-disant «Printemps arabe» (Égypte, Iraq, Libye, Syrie), des pays ne possédant pas les éléments nécessaires de la puissance ont fait surface et essaient de jouer des rôles « fonctionnels » beaucoup plus grands que leur taille.
    Voici le paradoxe lorsque ces pays deviennent des décideurs du sort de la région à travers leurs interventions (financement) dans des pays (Libye, Syrie, Yémen, …) aux dépens des pays pivots de la région.
    En liant votre question à cette idée de bouleversement international et au vide de pouvoir qui en résulte dans la région, je fais référence aux mouvements de l’entité sioniste. Profitant des récentes percées qu’elle a réalisées dans la région du Golfe, à travers les portières des Emirats et de Bahreïn, cette entité parie sur le repositionnement en réorganisant ses relations avec les pays de la région, d’une manière qui réponde à ses aspirations pour les intégrer dans son environnement.
    L’Objectif, à travers ces manœuvres, est de se transformer en leader qui commande les efforts internationaux dans la lutte contre le terrorisme, selon sa vision, et, partant, contrecarrer la menace iranienne et l’expansion turque.
    C’est ce qu’il essaie d’accomplir pratiquement sur le terrain, après avoir réussi à persuader l’Administration américaine d’adopter l’Accord du siècle, qui à son tour a poussé certaines forces fonctionnelles de la région à le commercialiser et à le promouvoir. Le Maroc a trouvé dans cette atmosphère ce qui lui permet de pratiquer une sorte de troc et même de chantage sur la question du Sahara occidental, surtout après que l’Algérie ait déclaré explicitement par la voix du président Abdelmadjid Tebboune, lui-même, de rejeter ce qu’il a appelé la ruée vers la normalisation.
    En échange de son soutien à la position marocaine, qui a pris de nombreuses formes, dont l’ouverture de consulats dans la ville occupée d’El-Ayoun (qui, soit dit en passant, est un comportement illégal qui viole le droit international et les traditions diplomatiques), le Maroc est prêt à normaliser et à reconnaître Israël.
    Par conséquent, je pense que les positions de ces pays ne sont pas fondées sur des principes et n’ont rien à voir directement avec la question du Sahara occidental, mais plutôt des pays chargés de commercialiser le projet de l’Accord du siècle et la voie de la normalisation.
    Qu’est-ce qui a rendu la position américaine hésitante, contrairement à la position française?*
    La position officielle déclarée par les États-Unis est conforme à la légitimité internationale et au droit international et soutient le processus de règlement des Nations unies. Cela dit, la recherche d’une explication sur le manque de sérieux de la position américaine vis-à-vis de la question saharienne, nous mène à souligner :
    Que le Maroc est considéré comme un allié traditionnel des États-Unis depuis l’époque de la guerre froide. Les États-Unis considéraient le conflit du Sahara comme une forme de guerre par procuration.
    Que les États-Unis ont passé la main sur la question du Sahara au profit de leur allié de l’Atlantique Ouest, la France.
    Que le conflit du Sahara Occidental n’est pas une priorité pour le pouvoir américain, compte tenu de l’ampleur de ses intérêts, surtout après la fin de la guerre froide et le recul des considérations stratégiques.
    Que ce qui distingue la prise de décision américaine, c’est le rôle des lobbies et des groupes de pression capables de l’influencer.
    Par conséquent, les États-Unis s’appuient sur «la politique de l’ambiguïté» dans leur position pour s’assurer des bonnes relations avec toutes les parties impliquées dans le conflit, directement ou indirectement…
    L’un des pays touchés par le conflit est peut-être la Mauritanie, à laquelle l’option de la neutralité positive a été imposée. Ni pour ni contre ?
    La vérité est que la position mauritanienne reflète la complexité de la question sahraouie. Pour pouvoir la comprendre, il faut revenir un peu en arrière. Il faut souligner, d’emblée, que les revendications territoriales du Maroc reflètent sa tendance expansionniste car elles ne se limitent pas au territoire du Sahara occidental mais s’étendent à la Mauritanie et à une partie du territoire algérien, en plus de Ceuta et Melilla, qui sont toujours sous souveraineté espagnole.
    En raison de cette tendance expansionniste, la reconnaissance par le Maroc de l’indépendance de la Mauritanie a été retardée de neuf années entières (la Mauritanie a obtenu son indépendance en 1960 et la reconnaissance du Maroc a eu lieu en 1969).
    Pour la même raison, le Maroc a attaqué l’Algérie et une guerre a éclaté entre les deux pays en 1963 (la guerre des sables).
    Je note également que la position mauritanienne s’est développée positivement et est passée des revendications portant sur «la mauritanité» du Sahara, parallèlement aux revendications marocaines, au retrait du conflit, en déclarant la neutralité.
    La position mauritanienne peut être comprise et justifiée en regardant la fragilité de ce pays, sa rareté de ressources et ses faibles capacités, d’une part, et, d’autre part, son empressement à se prémunir des ambitions marocaines à son égard.
    Si l’accord tripartite de Madrid du 14 novembre 1975 entre la Mauritanie, le Maroc et l’Espagne prévoyait le partage du Sahara entre le Maroc et la Mauritanie, selon lequel le Maroc acquerrait la région d’Oued Ed-Dahab et la Mauritanie acquerrait la région de Sakia El Hamra tout en assurant la protection des intérêts espagnols dans la région, la Mauritanie, sous la pression des coûts exorbitants du conflit, s’est retirée de la partie qui devait être occupée par les forces marocaines. Depuis, la Mauritanie a maintenu une position de neutralité pour assurer des relations acceptables avec toutes les parties en conflit.
    Envisagez-vous l’existence de solutions autres que celles présentées actuellement : le droit à l’autodétermination ou l’autonomie ?
    En ce qui concerne la solution du conflit, deux visions s’opposent. La première est celle de la légitimité internationale et du droit international qui a inclus la question du Sahara occidental depuis 1963 dans la liste des Nations unies des territoires non indépendants auxquels le droit à l’autodétermination n’a pas été accordé. Et elle ne reconnaît pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. La solution, selon cette vision, passe par l’organisation d’un référendum d’autodétermination. C’est d’ailleurs, une démarche acceptée par le Maroc en 1991, avant de se rétracter en reniant ses engagements internationaux.
    La deuxième vision consiste à conférer aux Sahraouis une large autonomie. A travers cette idée, le Maroc cherche à contourner l’organisation du référendum et garantir «une intégrité territoriale non reconnue par la communauté internationale.
    La réalité a prouvé, au fil du temps, que les deux visions sont inconciliables. C’est pourquoi, il est urgent de réagir en dehors du discours dominant et loin des deux visions, d’une manière qui permette l’élaboration d’une feuille de route viable qui prenne en compte les droits du peuple sahraoui et réponde aux intérêts et aspirations de tous les peuples de la région dans un processus d’intégration vers la construction d’un Maghreb de sécurité et de prospérité. C’est dans ce sens que devraient intervenir les think tanks, les élites, les universitaires et les chercheurs de la région, notamment en Algérie, au Maroc et en Mauritanie. Mon souhait est qu’ils se libèrent de la dépendance liée aux natures clientélistes des régimes politiques, dans leur traitement de la question du Sahara occidental. Je pense, qu’aujourd’hui, nous devons jeter une pierre dans nos eaux stagnantes pour assurer son mouvement, en pensant aux relations entrelacées et au dépassement des calculs des régimes en faveur d’un espace maghrébin basé sur les valeurs de justice et de liberté et qui garantissent l’intégration et des efforts concertés pour que nous soyons tous libérés de la peur, du besoin et du sous-développement .
    Que représente le Sahara occidental pour l’Algérie du point de vue géostratégique ?
    Permettez-moi de préciser ici et d’une manière catégorique, que la position algérienne est dictée par des principes qui n’ont rien à voir avec les calculs de profits ou pertes, ou même par des considérations géostratégiques. L’Algérie, qui a obtenu son indépendance grâce à l’application du principe du droit à l’autodétermination après une lutte acharnée contre le colonialisme français, est très sensible aux questions de décolonisation qu’elle considère comme des questions justes. Par conséquent, l’Algérie a soutenu tous les mouvements de libération dans le monde indépendamment de leur appartenance religieuse ou ethnique ou de leur situation géographique avant même leur indépendance. Il suffit ici de signaler, par exemple, que le chef militant contre l’apartheid, le Sud-Africain Nelson Mandela a bénéficié d’un entraînement militaire en Algérie par les soins des révolutionnaires algériens de l’Armée de libération nationale. C’est pourquoi l’Algérie est connue sous le nom de la Mecque des révolutionnaires. L’enjeu n’est donc pas lié aux calculs stratégiques ou aux ambitions territoriales : l’Algérie, Dieu soit loué, a la taille d’un continent et dispose de suffisamment de ressources. Ce n’est qu’une question de principes.
    Comment voyez-vous ce que devrait être la position algérienne ?
    En fait, cette question m’a été posée à plusieurs reprises. Et parce que je suis convaincu du rôle pivot que peut jouer l’Algérie, compte tenu de la position qu’elle occupe (l’Algérie est le cœur du Maghreb arabe) et compte tenu de son équilibre révolutionnaire, ma réponse a donc toujours été la même, ce que je vais répéter ici. Mais avant cela, je dois d’abord souligner que l’Algérie n’a jamais été partie prenante au conflit et qu’elle l’a exprimé à maintes reprises. Sa position est fondée sur le respect des principes du droit international et de la légitimité internationale, qui affirme le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et le principe de la préservation des frontières héritées de la colonisation. Deux principes les plus importants que l’Algérie a défendus pour instaurer la stabilité et la paix en Afrique et dans toutes les régions du monde qui ont connu le phénomène colonial, notamment en Asie et en Amérique latine.
    Je crois que l’Algérie a une responsabilité morale et historique à l’égard de la question saharienne en référence, d’abord, à l’héritage de la glorieuse révolution de novembre qui a permis aux Algériens de se libérer du colonialisme français. Le processus de libération a soumis à la volonté du peuple algérien d’organiser un référendum sur l’autodétermination qui a débouché sur l’indépendance de l’Algérie. Ensuite, en vertu des relations de proximité et de voisinage et de fraternité qui nous unissent avec les deux peuples frères, marocain et sahraoui, l’Algérie doit aller au-delà des approches traditionnelles qui prévalent aujourd’hui et penser à de nouvelles méthodes qui permettent de transformer la question du Sahara occidental en un processus d’intégration qui dépasse la logique des régimes en faveur de la logique aspirée des peuples. Cela se fait en réfléchissant à des solutions innovantes et originales pour relancer de nouvelles voies qui garantissent les droits de tous les peuples de la région et permettent à leurs intérêts d’être interconnectés de manière à créer une nouvelle construction basée sur un nouveau concept d’intérêts qui transcende les loyautés et affiliations étroites.
    L’Algérie, de par sa situation géographique et son poids, doit se présenter comme un facilitateur pour développer une nouvelle approche qui permette l’émergence d’un nouveau régime maghrébin qui contourne l’état d’obstruction, de blocage et de désaccords stériles, pour ouvrir la voie à celle d’une intégration dans laquelle tous les peuples de la région bénéficient de manière juste et équitable. La justesse de l’approche algérienne pour la résolution de ce conflit, qui n’a que trop duré, réside dans l’affirmation qu’une solution juste et acceptable au conflit passe inévitablement par le respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.
    Entretien réalisé par Fayçal Bakhouche et Mohamed Bouazdia
    *L’entretien a été réalisé avant la dernière déclaration du président américain, Donald Trump
    La Nation, 13 déc 2020
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Polisario, ONU, 
  • Sahara occidental : Appels à la levée des entraves

    Les appels à la reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), se font de plus en plus nombreux, mettant à nu les manœuvres qui entravent l’aboutissement de ce processus.

    Pour bon nombre de capitales, il est temps que la communauté internationale et les Nations unies interviennent pour permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination et à l’indépendance dans un référendum. Le gouvernement sahraoui ne cesse de rappeler qu’il n’est guère contre les solutions pacifiques, mais conditionne son retour à la table des négociations avec le Maroc à la reconnaissance par ce dernier du Sahara occidental en tant qu’Etat souverain membre à part entière de l’Union africaine (UA).
    A l’échelle internationale les avis sont quasi unanimes. Le dernier appel en date est celui du parti des Verts en Suède qui estime que le gouvernement suédois doit reconnaître la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Il a, à l’occasion, critiqué la «position faible» de l’Union européenne à l’égard du conflit au Sahara occidental. «Le Parti Vert veut que la Suède reconnaisse le Sahara occidental en tant qu’Etat. La reconnaissance suédoise adressera un signal important et clair à la communauté internationale et aux mouvements de libération qui croient en la paix et le développement démocratique dans la région», souligne la porte-parole officielle du parti des Verts suédois pour les affaires de politique étrangère, Mme Janine Alm Eriksson, dans un article conjoint avec la porte-parole officielle de la jeunesse du parti Vert, Aida Badili.
    Les deux responsables ont vivement critiqué les obstacles dressés par le président américain sortant, Donald Trump, aux efforts de paix au Sahara occidental, à travers sa reconnaissance «irresponsable et illégitime» de la prétendue souveraineté du Maroc sur le territoire occupé, dans cet article relayé dimanche par l’agence de presse sahraouie (SPS). «Le fait que le Président américain sortant utilise maintenant ses derniers jours au pouvoir pour mettre fin à un processus de paix qui est déjà dans l’impasse, est extrêmement inacceptable et irresponsable, mais c’est aussi une position qui montre qu’il est du devoir de la communauté internationale d’agir pour résoudre le conflit», écrivent les deux responsables du parti écologiste dans leur article. Pour ces deux porte-parole, l’annonce de Trump, faite le 10 décembre, relative à la question sahraouie, «menace des vies humaines et constitue une position irresponsable du Président américain, car elle peut causer de graves dommages et prolonger des décennies de conflit et d’occupation…». Les deux responsables estiment, dans le même contexte, que la solution logique au conflit est «le retrait du Maroc du Sahara occidental et la fin du conflit par la reconnaissance internationale de la RASD». S’agissant des récents événements survenus dans la zone tampon à El Guerguerat, dans le sud-ouest du Sahara occidental, après l’agression marocaine le 13 novembre dernier contre des civils sahraouis, Mmes Badili et Eriksson ont déploré le fait que le cessez-le-feu de 30 ans entre le Maroc et le Front Polisario qui devait aboutir à l’indépendance du Sahara occidental «a été violé lorsque l’occupant a attaqué des manifestants (pacifiques)» dans la région. «Les actions du Maroc constituent une violation grave de l’accord de cessez-le-feu, par ce comportement, la sécurité et la stabilité de la région sont en danger et il devient nécessaire de faire la lumière sur une solution à long terme qui rétablirait le droit des Sahraouis à leur patrie». Les deux responsables ont critiqué la «position faible» de l’Union européenne à l’égard du conflit au Sahara occidental, occupé depuis 1975. «Il faut mettre fin à l’occupation, le peuple du Sahara occidental a le droit de jouir de la liberté et de l’autodétermination, et la communauté internationale a le devoir d’intervenir – et non d’entraver le processus», concluent-elles.
    Sud Horizons, 5 jan 2021
    #SaharaOccidental #Polisario #Marruecos #WesternSahara  #Maroc #Morocco #DonaldTrump #Israel
  • L'OTAN attise les tensions sur le Sahara Occidental occupé

    L’OTAN a enflammé les tensions en Afrique du Nord après que son site Web ait montré une carte avec la frontière marocaine s’étendant profondément dans le territoire occupé du Sahara occidental, a-t-on rapporté aujourd’hui.

    Le changement de frontière inattendu est apparu dans un article décrivant le programme de dotation pour l’amélioration de l’éducation en matière de défense de l’OTAN (Deep), paru pour la première fois le 14 décembre.
    Cela représente un changement par rapport aux cartes précédentes qui montrent le Maroc à l’intérieur des frontières reconnues par l’ONU, le Sahara occidental étant séparé de lui par une ligne.
    Il n’y a pas eu de déclaration officielle de l’OTAN annonçant un écart par rapport au consensus international écrasant sur le territoire, dont 80% est illégalement occupé par le Maroc.
    Mais la publication de la nouvelle carte est intervenue peu de temps après que les États-Unis aient reconnu les revendications du Maroc sur le Sahara occidental en échange de l’établissement de relations diplomatiques par Rabat avec Israël.
    Le Sahara occidental a été annexé par le Maroc et la Mauritanie en 1975 après la défaite des colonisateurs espagnols.
    Les deux nations ont signé les accords de Madrid avec le dictateur Francisco Franco en 1975 – une semaine avant sa mort.
    Le Front Polisario a proclamé la création de la République arabe sahraouie démocratique avec un gouvernement en exil situé en Algérie.
    La Mauritanie a retiré ses forces en 1979, mais le Maroc a refusé de renoncer à sa revendication sur la terre, insistant sur le fait que le Sahara occidental faisait partie intégrante du pays.
    Mais une commission d’enquête des Nations Unies a constaté que «la majorité de la population du Sahara espagnol était manifestement en faveur de l’indépendance».
    Et la Cour internationale de justice a rendu un verdict accablant rejetant la revendication du Maroc de souveraineté historique précoloniale.
    En 1991, l’ONU a négocié un cessez-le-feu sur la base que le Maroc organiserait un référendum sur l’indépendance.
    Mais le Maroc a renié l’accord et les promesses ultérieures, offrant à la place une autonomie régionale à la dernière colonie africaine.
    L’OTAN a été contactée pour commentaires.
    Morning Star, 3 jan 2021
    #Maroc #SaharaOccidental #Polisario #WesternSahara #OTAN #NATO