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  • Algérie. Des scientifiques découvrent une fuite de méthane

    Algérie. Des scientifiques découvrent une fuite de méthane

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    Des scientifiques découvrent une fuite de méthane vieille de plusieurs décennies dans le désert algérien
    Une nouvelle recherche par satellite partagée exclusivement avec Unearthed révèle des fuites importantes sur un important marché du gaz pour l’UE

    Sur le plus grand champ gazier d’Algérie, une source d’énergie clé pour l’UE, une installation libère un puissant gaz à effet de serre dans l’atmosphère depuis près de 40 ans.

    La station de compression, qui aide à pomper le gaz du champ de Hassi R’Mel vers l’Europe, libère régulièrement du méthane depuis au moins 1984, selon de nouvelles recherches par satellite partagées exclusivement avec Unearthed et publiées aux côtés de Bloomberg . Les données satellitaires montrent que du méthane s’échappait du site dès le 5 novembre de cette année-là, apparemment à partir d’une torchère.

    Les résultats viennent avec l’UE cherchant à augmenter les importations de gaz d’Algérie – déjà une source d’énergie clé pour le bloc – à la lumière de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Au milieu de la course au gaz, l’UE cherche également à renforcer les contrôles sur les fuites de méthane au sein du bloc et des principaux exportateurs.

    Le méthane est un puissant gaz à effet de serre et un déclencheur clé du changement climatique. L’arrêt des fuites du secteur pétrolier et gazier est considéré comme un moyen essentiel d’arrêter les pires effets de la dégradation du climat, tout en capturant et en vendant le méthane qui s’échappe, un composant clé du gaz naturel, pourrait aider le marché mondial de l’énergie en difficulté.

    Dans l’installation, située à seulement 14 km au sud du principal hub gazier de Hassi R’Mel, entre 2017 et mars 2022, il y a eu 188 jours où des pics de méthane ont été détectés sur 384 jours où des images satellites de bonne qualité étaient disponibles, avec les plus intenses panaches repérés entre 2017 et 2020. De 1984 à 2017 – une période où la qualité des données satellitaires était limitée rendant les fuites plus difficiles à voir – il y a eu 35 jours où des panaches de méthane ont pu être repérés.

    Unearthed a pu établir que la station de compression se trouvait sur le champ de Hassi R’Mel avec l’aide des spécialistes open source McKenzie Intelligence Services . Ces stations facilitent la circulation du gaz d’un endroit à un autre et cette installation absorbe le gaz des gisements voisins, avant de l’envoyer au hub principal, où une partie est ensuite envoyée pour exportation vers l’UE et d’autres marchés.

    Bien que cette installation soit la source de méthane la plus puissante et la plus persistante sur le champ de Hassi R’Mel, ce n’est pas la seule. Des chercheurs du groupe de télédétection terrestre et atmosphérique (LARS) de l’Université polytechnique de Valence en Espagne ont identifié d’autres sources d’émissions sporadiques à proximité du hub principal de Hassi R’Mel.

    Le plus grand panache de méthane de la station de compression était d’environ 4,5 tonnes par heure et a été repéré le 21 novembre 2021, avec un seuil de détection d’environ une tonne par heure.

    Le bassin de Hassi R’Mel a rejeté environ 939 000 tonnes de méthane l’an dernier,
    en hausse de 67 % par rapport à 2020, selon les données de la société de géoanalyse Kayrros SAS, analysées par Bloomberg. Pour mettre cela en contexte, cette quantité de méthane équivaut à peu près aux émissions annuelles de 17 millions de voitures américaines.

    Une cause majeure du changement climatique

    Le méthane est 84 fois plus puissant que le dioxyde de carbone comme gaz à effet de serre au cours de ses 20 premières années dans l’atmosphère, avant de se dissiper. Alors que le temps presse pour arrêter les pires effets du changement climatique, la réduction des fuites de méthane provenant du pétrole et du gaz est considérée comme un moyen relativement indolore de réduire rapidement les émissions, par rapport au défi de réduire le méthane provenant de l’agriculture et d’autres sources.

    Selon l’ Agence internationale de l’énergie (AIE) , les fuites majeures des infrastructures pétrolières et gazières sont gravement sous-déclarées, avec des émissions supérieures de 70 % aux chiffres communiqués par les gouvernements . L’AIE a également constaté que tout le méthane qui s’est échappé en 2021 aurait pu fournir 180 milliards de mètres cubes de gaz au marché, un chiffre proche de tout le gaz utilisé dans le secteur électrique européen.

    Luis Guanter, qui dirige le groupe LARS , a déclaré que des fuites de méthane comparables à celles de l’Algérie se produisent probablement dans le monde entier, y compris dans des zones où, en raison de facteurs tels que la végétation et la couverture nuageuse, la détection par satellite n’est possible que pour des émissions extrêmement importantes. . « C’est seulement que les méthodes satellitaires que nous utilisons pour cartographier les panaches de méthane sont actuellement plus facilement applicables aux régions semi-arides comme l’Algérie ou le Turkménistan, où les satellites ont détecté de grands panaches de méthane », a-t-il déclaré. « Des travaux supplémentaires sont nécessaires pour améliorer les limites de détection dans les zones végétalisées et fréquemment nuageuses telles que l’Alaska ou la Sibérie. »


    Pour avoir une image complète de l’étendue des fuites de méthane en Algérie, une surveillance sur le terrain serait nécessaire. Cela pourrait être fait à l’aide d’une caméra infrarouge de détection de méthane, mais cette technologie peut coûter jusqu’à 100 000 £ à l’achat et est soumise à des contrôles à l’exportation, ce qui la rend difficile à utiliser dans des pays comme l’Algérie, où l’accès aux sites pétroliers et gaziers est également étroitement contrôlée.

    Itziar Irakulis Loitxate, chercheur au LARS, qui a dirigé les travaux sur l’Algérie, a déclaré à Unearthed que les récents progrès rapides de la technologie satellitaire signifient que des scientifiques comme elle peuvent « obtenir des informations qui n’auraient pas été possibles il y a seulement quelques années ». Elle a toutefois averti qu’il s’agissait encore d’un nouveau domaine d’étude. « Nous espérons que de nouvelles missions satellites et des méthodes d’analyse d’images améliorées aideront à surmonter bon nombre des limites que nous avons aujourd’hui. »

    L’Algérie est considérée comme un point chaud du méthane, mais le pays n’a pas voulu s’engager dans des initiatives visant à réduire le polluant. Plus récemment, lors de la conférence des Nations Unies sur le climat à Glasgow l’année dernière, le pays a refusé de se joindre à 105 autres pour signer un engagement à réduire les émissions de méthane de 30 % d’ici 2030.

    Des fuites importantes de méthane ont également été détectées dans deux installations du plus grand champ pétrolier d’Algérie par une équipe de chercheurs aux Pays-Bas. 80 panaches de deux stations de compression de gaz sur le champ pétrolier de Hassi Messaoud ont été repérés en 2021 par des scientifiques du SRON , un centre de recherche spatiale. La majeure partie du gaz produit à Hassi Messaoud est réinjectée afin d’augmenter la production de pétrole, mais une partie s’échappe évidemment.

    À Hassi R’Mel et Hassi Messaoud, la quantité de méthane provenant du site pourrait être nettement supérieure à ce que les chercheurs sont capables de détecter à l’aide de satellites. Cela s’explique en partie par le fait que le seuil de détection du méthane, une tonne par heure, est relativement élevé, alors qu’il y a des jours où il est impossible d’obtenir une image claire, en raison de problèmes tels que la couverture nuageuse.

    Sonatrach, la compagnie pétrolière publique algérienne, domine le secteur pétrolier et gazier en Algérie et gère toutes les installations mentionnées dans cette histoire.

    En réponse à une demande de commentaires de Bloomberg pour cette histoire, le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, a déclaré que l’entreprise avait fait des progrès dans la réduction des émissions dues au torchage ces dernières années et que les propres estimations d’émissions de l’entreprise étaient « bien inférieures à ce qui est annoncé ailleurs ». Il a ajouté : « Je tiens également à préciser que nous imposons dans tous les contrats avec nos partenaires la récupération des gaz torchés. »

    L’Algérie est une source clé de gaz pour l’UE, avec les deux tiers des importations annuelles de gaz de l’Espagne et du Portugal provenant du pays, selon une analyse du FT . L’année dernière, 12 % du gaz de l’UE provenaient d’Algérie. Pour le contexte, la Russie représentait 45 % et la Norvège 20 %.

    Le Premier ministre italien Mario Draghi a récemment conclu un accord avec l’Algérie pour augmenter les importations de gaz du pays, afin de réduire la dépendance du pays vis-à-vis de la Russie. Les ministres espagnols ont également cherché à augmenter l’approvisionnement en gaz algérien. Le Royaume-Uni dépend fortement du gaz de la mer du Nord et de la Norvège, une fraction provenant de l’Algérie.

    Pendant ce temps, l’UE travaille sur une législation visant à réduire les émissions de méthane provenant des combustibles fossiles, les décideurs politiques étant sous pression pour étendre les règles de lutte contre les fuites aux principaux marchés d’exportation, comme l’Algérie.

    Charlotte Hanson, une avocate de Client Earth qui suit de près les négociations de l’UE, a déclaré : « De nouvelles enquêtes émergent constamment qui prouvent que les fuites de méthane provenant de l’industrie des combustibles fossiles sont en série sous-déclarées. À l’heure actuelle, les entreprises ou les gouvernements des pays exportateurs de gaz sont peu incités à assainir leur industrie nationale. Grâce à sa prochaine législation sur le méthane, l’UE a une opportunité vitale de changer cela, en exigeant que le méthane qui est actuellement divulgué soit plutôt capturé et utilisé. Cela aiderait à démanteler l’argument en faveur d’une nouvelle extraction de gaz ainsi que les énormes dommages que les fuites de méthane causent à notre climat.

    Unearthed, 30 mai 2022

    #Algérie #Fuite_de_méthane #Gaz

  • Avis d’experts : Un challenge à la portée de l’Algérie

    Avis d’experts : Un challenge à la portée de l’Algérie

    Algérie, énergie verte, renouvelable, climat – Avis d’experts : Un challenge à la portée de l’Algérie

    L’Algérie fait face à un défi majeur: augmenter la part du renouvelable dans la production de l’énergie, sachant que celui-ci ne représente que 3% du mix énergétique contre 97% générés à partir des énergies fossiles.
    Pour nombre d’experts, un tel challenge n’est pas difficile à relever au vu des potentialités de l’Algérie. C’est ce que confirme le Pr Nadjib Drouiche, chercheur au Centre de recherche en technologie des semi-conducteurs pour l’énergétique (CRTSE). «L’Algérie possède tous les atouts pour réussir ce saut en matière de transition énergétique», affirme-t-il. Il révèle, dans ce sillage, qu’il existe d’ores et déjà quelques sites de production de l’hydrogène vert destiné à la production d’ammoniac dans les complexes d’acier comme celui d’El-Hadjar (Annaba) ou les usines de verre comme celle de Larbaâ (Blida). «Cela permettrait ainsi de prévoir l’exportation de l’hydrogène vert vers l’Europe via les pipelines de gaz.» De son avis, «résilience» et «anticipation» constituent les bases d’une politique environnementale pérenne. De ce fait, il juge important l’implication des scientifiques aux côtés des politiques dans le processus de transition, en élaborant des livres blancs dédiés à la transition énergétique. «La mise en œuvre du plan national du climat sera une opportunité pour le pays de réaliser sa transition énergétique et un pas important vers un avenir meilleur.» Et d’ajouter : «Ce programme devrait être revu et actualisé périodiquement à l’avenir pour tenir compte du contexte socioéconomique futur du pays et pour y introduire plus d’actions d’adaptation, comme le processus de dessalement de l’eau de mer.»

    «Une première étape est en train d’être atteinte dans ce sens et cela à travers le programme national de recherche où toutes ces thématiques font l’objet d’un appel à projet et font obligatoirement appel à l’implication du secteur socioéconomique», dit-il. Pour l’expert, l’impératif est «de mettre en place des programmes de recherche dans ce domaine, afin de réussir notre transition énergétique et participer dans les programmes de recherche bilatéraux et internationaux, comme le programme de recherche Horizon Europe, pour assurer un transfert de savoir et de technologie».

    Réfléchir aussi à l’exportation
    Par ailleurs, le scientifique note que «la décarbonisation de l’économie doit passer par une élimination de l’utilisation des combustibles fossiles dans les secteurs des transports, de l’industrie et le tertiaire. Pour cela, un déploiement massif des énergies renouvelables et l’utilisation de technologies permettant le stockage et la valorisation des productibles intermittents sont des incontournables au succès de la transition énergétique. «L’hydrogène vert a aussi un rôle prépondérant pour réaliser ces objectifs et son introduction comme vecteur énergétique pour la décarbonisation de l’industrie et pallier le problème d’intermittence des énergies renouvelables», souligne encore l’expert.

    Des entrepreneurs enthousiastes
    Le Dr Hocini, expert en photovoltaïque et président de l’entreprise Aurès Solaire, insiste sur l’impératif de la consommation de l’énergie propre. Il évoque des projets de partenariats entamés depuis 2014 dans le cadre de la politique des énergies renouvelable de l’Union européenne qui engage des partenaires du sud de la Méditerranée. Il s’agit notamment d’un projet très prometteur d’équiper toutes les écoles en panneaux photovoltaïques. Pour pouvoir aller plus loin et faire travailler les compétences algériennes, Houria Kacimi, responsable de la société Syngery, associée à l’entreprise Aurès Solaire, relève que les autorités doivent réfléchir et à la production et à l’exportation. Ceci doit se faire «en accompagnement des acteurs économiques dans leur démarche de production et d’exportation pour réussir le pari de la transition énergétique».
    Samira Azzegag

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    Communes vertes : Les élus locaux y croient

    Le président de la République a donné des instructions pour obliger toutes les communes à utiliser l’énergie solaire dans l’éclairage public, y compris au niveau des voies express et les zones montagneuses, à l’instar des Aurès, l’Ouarsenis et Djurdjura. Ces instructions ont été données à l’issue d’un exposé sur le secteur de la transition énergétique présenté, dimanche dernier, lors du Conseil des ministres.

    Les élus ne sont pas contre l’utilisation des énergies renouvelables et y sont même favorables. Toutefois, ils demandent plus de soutien financier pour lancer ce type de projets. Laïfa Teldjoune, P/APC d’Oued El Berdi(Bouira), a estimé que le recours aux énergies renouvelables est une option intéressante pour peu que les pouvoirs publics y mettent les moyens financiers nécessaires. «J’ai tracé tout un programme pour équiper, en premier lieu, les écoles primaires en énergies renouvelables mais faute de budget, le projet n’a pas pu être concrétisé», a-t-il regretté. Il a fait savoir qu’en tant que commune déficitaire, «notre marge de manœuvre est très réduite. Nous devrons sélectionner les projets et agir par ordre de priorité, et nous avons préféré commencer par les raccordements en eau et aux réseaux du gaz et de l’électricité». Notre interlocuteur n’a pas omis de poser le problème de l’entretien et de la maintenance des équipements des énergies renouvelables nécessitant une formation spécialisée.

    Le président de la commune d’Ath Mansour (Tizi-Ouzou), Amrane Youcef, abonde dans le même sens. Il a soutenu que les énergies renouvelables représentent une alternative aux énergies traditionnelles. «Notre commune est une région du soleil qui peut développer facilement l’énergie solaire. Cependant, rien n’a été fait jusque-là et aucun projet n’a été concrétisé, faute de ressources financières», regrette-t-il. Il a expliqué que se doter en énergies renouvelables permettra à l’APC de réduire sa facture d’énergie. «On n’arrive à peine à payer nos factures d’électricité et de gaz. Les énergies renouvelables nous permettront d’économiser et de réutiliser cette argent dans d’autres projets de développement», ajoute-t-il.

    Un exemple, Boudjima
    Smaïl Boukherroub, président de l’APC de Boudjima (Tizi-Ouzou), a fait savoir que 80%de l’éclairage public du chef-lieu de la commune est alimenté en énergie solaire. Mais la prouesse reste l’alimentation par cette source d’énergie de 6 écoles primaires sur les 8 que compte la commune. «Les deux écoles restantes le seront dans deux semaines au plus tard», annonce non sans fierté notre interlocuteur. Ila précisé que la plupart de ces projets sont financés par le budget communal. Il a indiqué que l’objectif est de généraliser l’utilisation de cette source d’énergie dans toute la commune. «Ce mode d’alimentation en énergie permet de réduire de moitié la facture énergétique de la commune et de préserver l’environnement», rappelle-t-il. Selon lui, l’argent économisé dans la consommation de l’électricité sera utilisé pour notamment améliorer les services des cantines scolaires. Il a ajouté que sa commune amorce une dynamique d’énergie verte à travers la réalisation de tous ces projets. Il a relevé que ces derniers ne coûtent pas cher et ne demandent pas une haute technicité pour la maintenance du réseau. «Les coûts de réalisation varient selon les dimensions des installations. Ils oscillent entre 0,6à 1,6 million de dinars», a-t-il conclu.
    Amokrane H.

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    Tizi-Ouzou : Les écoles de Boudjima passent à l’énergie solaire

    Les établissements scolaires de la commune de Boudjima, au nord-est de Tizi-Ouzou, seront alimentés dans leur totalité en énergie solaire d’ici 15 jours, a appris l’APS, ce mercredi, du premier responsable de cette commune, Smaïl Boukherroub.

    «Sur les 8 écoles que compte la commune, 6 sont déjà équipées en installations solaires et sont fonctionnelles, et les 2 autres restantes le seront dans 2 semaines, au plus tard», a-t-il indiqué à l’APS, ajoutant que «80% du réseau d’éclairage public du chef-lieu de la commune a été également remplacé par des panneaux photovoltaïques». L’idée du passage à l’énergie solaire a germé en 2018 à cause de la facture très salée de l’énergie électrique due à la Sonelgaz par la commune qui était dans l’incapacité d’honorer sa dette.

    A la même période, souligne-t-il, la fondation Zinedine-Zidane avait proposé un don d’une ambulance équipée au profit de la commune dans le cadre d’un programme d’aide. «Je lui avais alors suggéré d’équiper l’école du chef-lieu en panneaux photovoltaïques, en lieu et place de ce don. Elle a marché pour la première, et l’APC a équipé depuis 5 autres écoles», explique le maire.
    Ensuite, poursuit-il, «nous avons commencé à remplacer le réseau d’éclairage public en luminaires fonctionnant à l’énergie solaire, vu que celui électrique est défectueux. Et comme ça a bien marché, nous avons procédé par tranche en fonction du budget de la commune».

    Le coût approximatif de ces opérations s’élève, selon Boukherroub, à environ 12 millions de dinars. «Une somme conséquente pour une commune rurale comme la nôtre, mais ça valait le coup car cela nous permettra de réduire de moitié nos dépenses en énergies, soit entre 2 à 2,5 millions de dinars par an», a-t-il conclu.

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    Transition énergétique : Vert l’éclairage

    La transition énergétique est un choix stratégique prôné par les plus hautes autorités du pays, à travers un programme national de développement des énergies renouvelables. Cette option devra permettre à l’Algérie de se libérer progressivement de la «dépendance» vis-à-vis des hydrocarbures et de voir l’émergence d’une énergie verte fondée sur la valorisation des ressources d’énergie durables et inépuisables.
    Il est question de mettre en place un programme de développement des énergies renouvelables d’une capacité de 15.000 mégawatts (MW) à l’horizon 2035, dont 4.000 d’ici trois ans. C’est du moins ce qui est énoncé dans le plan d’action du gouvernement qui précise, à ce propos, que «la réalisation de ces capacités permettra non seulement d’économiser près de 240 milliards de mètres cubes de gaz naturel», mais aussi l’éviction de l’émission de «200 millions de tonnes de gaz carbonique».

    La réalisation de cette capacité aura tout autant un impact sur le plan économique, à travers la création d’un tissu de petites et moyennes entreprises dans l’ensemble des métiers et services gravitant autour des énergies renouvelables. Ce levier permettra aussi la création d’emplois et l’émergence de nouveaux métiers qui vont booster et favoriser le développement local. Concrètement parlant, la priorité du gouvernement consiste en «l’hybridation de la production de l’électricité de source conventionnelle au niveau du sud du pays par la production photovoltaïque». La réglementation d’encouragement de la production d’électricité à partir de sources renouvelables devrait, à cet égard, bénéficier d’une réactualisation et d’une véritable mise à niveau dans l’objectif d’«intégrer des mécanismes adaptés à l’autoproduction par les résidentiels», peut-on lire dans le programme du gouvernement.

    Dans le document, il est fait état de la mise en œuvre par le gouvernement d’une «politique d’efficacité énergétique», au travers de «mesures fortes» pour permettra à terme de «réduire drastiquement le gaspillage et de préserver les ressources énergétiques du pays». Dans les faits, cela devrait se traduire par un encouragement dans les différents secteurs d’activité de «la généralisation des procédés d’isolation thermique dans les nouvelles constructions, la mise en place d’un programme national pour la conversion des véhicules au GPLc et le développement du GNC pour les véhicules de transport collectif». Mais pas seulement, puisqu’il s’agit tout autant d’intégrer ce procédé dans «l’équipement du réseau d’éclairage public et des administrations publiques avec des dispositifs à basse consommation ainsi que la mise en place d’un cadre réglementaire prohibant l’importation et la production d’équipements énergivores».

    Dans le même ordre d’idées, les pouvoirs publics ambitionnent de favoriser l’investissement dans ce projet au travers de «l’élargissement du dispositif incitatif à l’investissement aux filières permettant la localisation de l’activité de production d’équipements et de composants dédiés à l’efficacité énergétique».
    Fatma-Zohra Hakem

    Horizons, 25/11/2021

    #Algérie #Energie_verte #Energie_renouvelable #Climat #Pollution

  • COP26: Accord conclu après un drame tardif sur le charbon

    Tags : COP26, climat, charbon, réchauffement, pollution – COP26: Accord conclu après un drame tardif sur le charbon

    GLASGOW, 14 novembre (Reuters) – Les négociations de l’ONU sur le climat se sont terminées samedi par un accord qui, pour la première fois, désignait les combustibles fossiles comme le principal moteur du réchauffement de la planète, même si les pays qui dépendent du charbon ont formulé des objections de dernière minute.

    Si l’accord a été applaudi pour avoir maintenu l’espoir de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius, nombre des quelque 200 délégations nationales auraient souhaité repartir avec davantage.

    « Si c’est une bonne négociation, toutes les parties sont mal à l’aise », a déclaré l’envoyé américain pour le climat, John Kerry, lors de la réunion finale d’approbation du pacte climatique de Glasgow. « Et cela a été, je pense, une bonne négociation ».

    La conférence de deux semaines qui s’est tenue en Écosse a permis de remporter une victoire importante en définissant les règles relatives aux marchés du carbone, mais elle a peu contribué à apaiser les inquiétudes des pays vulnérables concernant le financement du climat promis de longue date par les pays riches.

    Le président britannique de la COP26, Alok Sharma, était visiblement ému avant d’enfoncer son marteau pour signaler qu’il n’y avait pas de veto au pacte, après que les discussions se soient prolongées pendant des heures supplémentaires – et la nuit – jusqu’à samedi.

    Un drame de dernière minute s’est produit lorsque l’Inde, soutenue par la Chine et d’autres pays en développement dépendant du charbon, a rejeté une clause appelant à l’ »élimination progressive » de l’électricité produite à partir du charbon. Après une réunion entre les émissaires de la Chine, de l’Inde, des États-Unis et de l’Union européenne, la clause a été modifiée à la hâte pour demander aux pays de « réduire progressivement » leur utilisation du charbon.

    Le ministre indien de l’environnement et du climat, Bhupender Yadav, a déclaré que cette révision reflétait les « circonstances nationales des économies émergentes ».

    « Nous sommes en train de devenir la voix des pays en développement », a-t-il déclaré à Reuters, estimant que le pacte avait « distingué » le charbon mais gardé le silence sur le pétrole et le gaz naturel.

    « Nous avons fait notre possible pour parvenir à un consensus qui soit raisonnable pour les pays en développement et raisonnable pour la justice climatique », a-t-il ajouté, faisant allusion au fait que les nations riches ont historiquement émis la plus grande part des gaz à effet de serre.

    Ce changement en un seul mot a été accueilli avec consternation tant par les pays riches d’Europe que par les petites nations insulaires et les autres pays encore en développement.

    « Nous pensons avoir été mis à l’écart dans un processus non transparent et non inclusif », a déclaré l’envoyée du Mexique, Camila Isabel Zepeda Lizama. « Nous avons tous des préoccupations restantes, mais on nous a dit que nous ne pouvions pas rouvrir le texte… alors que d’autres peuvent encore demander à édulcorer leurs promesses. »

    Mais le Mexique et d’autres pays ont déclaré qu’ils laisseraient l’accord révisé en l’état.

    « Les textes approuvés sont un compromis », a déclaré le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. « Ils reflètent les intérêts, les conditions, les contradictions et l’état de la volonté politique dans le monde aujourd’hui. »

    PERCÉE DU MARCHÉ DU CARBONE

    Parvenir à un accord a toujours été une question d’équilibre entre les demandes des nations vulnérables au climat, des grandes puissances industrielles et de celles, comme l’Inde et la Chine, qui dépendent des combustibles fossiles pour sortir leurs économies et leurs populations de la pauvreté.

    La voix de M. Sharma s’est brisée sous le coup de l’émotion en réponse aux nations vulnérables qui ont exprimé leur colère face aux changements de dernière minute.

    « Je m’excuse pour la façon dont ce processus s’est déroulé », a-t-il déclaré à l’assemblée. « Je suis profondément désolé ».

    L’objectif global qu’il avait fixé pour la conférence était trop modeste, selon les défenseurs du climat et les pays vulnérables : il s’agissait de « maintenir en vie » l’objectif de l’accord de Paris de 2015, à savoir empêcher la hausse des températures mondiales de dépasser 1,5 °C (2,7 °F) par rapport aux niveaux préindustriels. Les scientifiques affirment que le réchauffement au-delà de ce point pourrait déclencher des impacts climatiques irréversibles et incontrôlables.

    En demandant aux nations de fixer des objectifs plus stricts d’ici l’année prochaine pour réduire les émissions responsables du réchauffement climatique, l’accord reconnaît effectivement que les engagements sont encore insuffisants. Selon les engagements nationaux, le monde est actuellement sur la voie d’un réchauffement d’environ 2,4°C.

    Les négociations ont également permis une percée dans la résolution des règles de couverture des marchés de compensation des émissions de carbone dirigés par les gouvernements. Les entreprises et les pays dotés d’une vaste couverture forestière avaient fait pression pour parvenir à un accord, dans l’espoir de légitimer les marchés mondiaux de compensation volontaire, qui connaissent une croissance rapide.

    L’accord permet aux pays d’atteindre partiellement leurs objectifs climatiques en achetant des crédits de compensation représentant des réductions d’émissions réalisées par d’autres pays, ce qui pourrait débloquer des milliers de milliards de dollars pour la protection des forêts, le développement des énergies renouvelables et d’autres projets de lutte contre le changement climatique.

    L’ÈRE DU CHARBON SE TERMINE

    Jennifer Morgan, directrice exécutive du groupe de campagne Greenpeace, voit le verre à moitié plein.

    « Ils ont changé un mot mais ils ne peuvent pas changer le signal qui ressort de cette COP, à savoir que l’ère du charbon se termine », a-t-elle déclaré. « Si vous êtes un dirigeant d’une entreprise de charbon, cette COP a vu un mauvais résultat ».

    Les pays en développement soutiennent que les nations riches, dont les émissions historiques sont en grande partie responsables du réchauffement de la planète, doivent financer leurs efforts pour abandonner les combustibles fossiles et s’adapter aux impacts climatiques de plus en plus graves.

    L’accord promet de doubler le financement de l’adaptation d’ici à 2025, par rapport à 2019, mais ne donne aucune garantie. L’année prochaine, un comité des Nations unies rendra compte des progrès accomplis dans la mise en œuvre des 100 milliards de dollars par an promis pour le financement de la lutte contre le changement climatique, après que les pays riches n’ont pas respecté l’échéance de 2020 pour ces fonds. Le financement sera ensuite rediscuté en 2024 et 2026. lire la suite

    Mais l’accord a laissé de nombreuses nations vulnérables découragées en ne proposant aucun financement pour les pertes et dommages liés au climat, une promesse faite dans le pacte initial appelé Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques en 1992.

    Les pays riches ont une fois de plus refusé de reconnaître leur responsabilité financière pour les émissions qu’ils ont produites pendant des années et qui ont entraîné le changement climatique, alors qu’ils étaient en pleine prospérité économique.

    Bien que l’accord de Glasgow ait tracé une voie pour aborder la question en établissant un nouveau secrétariat dédié à la question, les pays vulnérables ont déclaré que cela représentait un strict minimum d’acceptabilité.

    « Ce paquet n’est pas parfait. Le changement de charbon et un résultat faible sur les pertes et dommages sont des coups durs », a déclaré Tina Stee, envoyée climatique des îles Marshall. Pourtant, « les éléments du paquet Glasgow sont une bouée de sauvetage pour mon pays. Nous ne devons pas négliger les victoires cruciales couvertes par ce paquet ».

    Reuters

    #COP26 #Glasgow #Charbon #Climat #Pollution #Réchauffement

  • Maroc-Sahara Occidental: Spoliés et empoisonnés !

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, phosphates, cadmium, pollution,

    A la suite du reportage diffusé à la télévision, sur la 5, par le journaliste Martin BOUDOT sous le pour titre « Vert de rage ». (toujours en ligne ici : https://www.france.tv/france-5/vert-de-rage/vert-de-rage-saison-2/2759971-engrais-maudits.html), Gilles, Brigitte et Philippe, militants de l’Association de Solidatité avec le Peuple Sahraoui, ont participé à une réunion.

    On sait que le Maroc est le 2ème producteur mondial de phosphate. Le royaume exploite, via la société royale OCP (Office Chérifien de Phosphate) des gisements sur son territoire mais également au Sahara Occidental, à Boukraa. En toute illégalité !

    Ce reportage met en évidence les problèmes de santé et sur l’environnement dûs au traitement du phosphate dans l’usine marocaine. Il est clairement question des problèmes liés au cadnium. Le % (60mg/kg) aurait dû être modifié ; le ministre de l’agriculture s’y était engagé à la suite de l’intervention du sénateur (EELV) Labbé.

    Les associations locales (Bretagne) telle que « Halte aux Marées Vertes » dont Gilles MONSILLON est coprésident sont très mobilisées. Le Journaliste s’est appuyé sur un rapport d’analyse qui a mis en évidence un taux trop élevé de cadnium dans les urines des habitants, dûs vraisemblablement à la présence de ce produit dans les engrais répandus dans les champs de pomme de terre (en particulier). Le reportage met également en avant les problèmes de santé des habitants (marocains) autour de l’usine de transformation du phosphate en engrais et des eaux côtières. L’eau est impropre à la consommation et l’émail des dents est attaquée.

    Il faut également noter que de grosses quantité d’eau sont utilisées pour « lessiver » le phosphate. (Prévision 160millions de M3 en 2030 !). A tel point que le Maroc a commencé à s’inquiéter de la ressource et prévoit de construire des unités de désalinisation ainsi que de retraitement des eaux de lavage ! (cf. projet Laayoun)

    Depuis peu, un député européen (Benoit BITEAU) s’est saisi de la question.

    A NOTER :

    l’OCP emploie actuellement 15000 personnes.
    L’importateur des engrais à base de phosphate marocain en France est le groupe ROULLIER, basé à Saint-Malo (le seul port breton où du cadmium est détecté en rouge). Monsieur Roullier est un milliardaire qui emploie 8000 collaborateurs et qui a quelques gamelles dûes au non respect des normes environnementales. cf. https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/ille-et-vilaine/saint-malo/bretagne-bol-d-air-a-l-ammoniac-les-engrais-azotes-polluent-l-air-des-malouins-2157898.html
    La région Bretagne informe de son côté qu’aucune recherche n’a été et ne sera menée prochainement pour attribuer ou non la présence de ces métaux au transit d’engrais. Le cadmium est pourtant à surveiller : il est considéré par l’OMS comme un cancérogène certain pour l’homme : https://www.mediapart.fr/journal/france/170621/les-engrais-de-l-usine-timac-polluent-l-atmosphere-de-saint-malo
    Le chef de cabinet du ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, n’est autre que Fabrice Rigoulet-Roze… L’ancien directeur stratégique du groupe Roullier de 2008 à 2011
    Au Sahara Occidental, le Maroc à créé une fondation « Phosboucraa » qui a un partenariat avec « Ecole 42 » de Xavier Niel
    Le Maroc multiplie les partenariats ; ainsi avec « l’école des mines » de Paris pour la formation.
    Une nouvelle réglementation devra être appliquée par les Etats Membres de l’Union Européenne en 2022.
    Souvenons nous que WSRW https://wsrw.org/fr/nouvelles/phosphate est une ressource essentielle sur le phosphate exploité au Sahara Occidental. (via APSO en France)
    Outre la pollution mise en évidence par le reportage de Martin BOUDOT, l’usine chimique n’est pas à l’abri des dangers subis en général dans ce genre de complexe industriel …

    Ainsi, fin mars 2021, un dramatique accident a causé la mort d’un ouvrier … A la suite d’un court-circuit, un incendie s’est déclaré à l’intérieur d’une unité électrique au sein de l’unité «Maroc Phosphore 1» du Complexe Chimique OCP.

    Cette usine est dédiée à la transformation de la roche de phosphate extraites dans les mines de Benguerir.

    Selon les médias marocains, bien que pris en charge par les secours, l’employé a malheureusement perdu la vie durant son transfert vers l’hôpital.

    Si il et désormais démontré que le cadnium contenu dans le phosphate empoisonne l’air, l’eau et la terre à proximité des usines de transformation et dans les champs, il est impossible de contrôler les abords de l’exploitation sur le territoire sahraoui. Rappelons que le Maroc occupe le Sahara Occidental depuis 1975 et le départ des espagnols.

    Pour le moment, on ignore si ces problèmes de santé touchent également la population autour de l’exploitation du phosphate à Boucraa et au port de Laayoun. Personne n’est en capacité d’aller sur place, le royaume chérifien bloque quiconque qui cherche des renseignements ou questionne la population. Pour autant, depuis le jugement du tribunal de l’Union Européenne (2021), d’une part le Front Polisario est reconnu comme interlocuteur et d’autre part, le Maroc n’a pas le droit d’exploiter les richesses sans le consentement du Front Polisario, seul représentant du peuple sahraoui.

    D’ailleurs, le phosphate a été découvert au Sahara occidental en 1962, durant l’occupation espagnole, dans la mine de Boukraa. L’exploitation de cette mine a débuté en 1972 et se poursuit encore de nos jours, en toute illégalité !

    Le produit est transporté depuis Boukraa jusqu’au port de Laayoun, par un tapis roulant de 80km !

    Il est alors embarqué jusqu’à l’usine de Safi pour le transformer en engrais, puis exporté. C’est ensuite le groupe ROULLIER, basé à Saint-Malo, qui le diffuse en France …

    Il y a donc ici un problème de santé publique et d’environnement (au Maroc, au Sahara occidental et, sur ce que nous étudions, en France) mais aussi la question de la spoliation des ressources sans le consentement du peuple sahraoui !

    ASPS Lorraine, 07/11/2021

  • COP26 : fin du mois et fin du monde

    COP26 : fin du mois et fin du monde – Or d’ici 2050, l’horizon convenu pour atteindre la neutralité carbone, c’est-à-dire l’égalité entre les émissions de gaz à effet de serre et leur élimination de l’atmosphère, il se présentera bien des situations où il faudra arbitrer entre la fin du mois et la fin du monde

    S’il n’a pas la réputation d’être un écologiste intransigeant, Joe Biden est toutefois le premier président américain, davantage en cela que par exemple Barack Obama, à faire de la lutte contre le réchauffement climatique une des priorités de son action à la tête des Etats-Unis. Pas la seule priorité sans doute, sinon il serait le militant d’une seule cause, mais il semble bien que chez lui, c’est une seule et même chose de sauver la planète et de relancer l’économie tout en la mettant sur des rails nouveaux.

    Il l’a redit avant-hier à Glasgow : le monde devrait se consacrer avec d’autant plus de conviction et d’entrain à la bonne cause que tel serait son intérêt, qu’il en serait récompensé par la création d’emplois à la fois nombreux et rémunérateurs. De tous les dirigeants qui sont montés à la tribune de la COP26, c’est lui qui a mis le plus en relief cette idée que lutter contre le réchauffement climatique, loin de nuire à l’économie a pour effet au contraire aussi bien de la renouveler que de la relancer. A la différence par exemple du Premier ministre britannique, ou du président français, qui ont mis l’accent pour leur part sur les catastrophes qui frapperaient demain sûrement si les bonnes décisions n’étaient pas prises aujourd’hui, lui a surtout souligné la chance qu’il y aurait pour tout le monde à mettre en place une économie où les émissions de gaz à effet de serre seraient réduites au minimum.

    De toutes les expressions employées pour désigner la menace pesant pour l’heure sur le climat et le vivant tout entier, à savoir réchauffement, changement, dérèglement du climat, et la plus récente, l’urgence climatique, sa préférence irait probablement à la dernière, parce que plus conforme à son discours en la matière. Lorsqu’une chose est urgente, force est de s’y consacrer en entier et en priorité, toutes autres affaires cessantes.

    On se libère de tout ce qu’on était en train de faire pour s’y mettre sur-le-champ, sinon on risque de le payer très cher, par la mort peut-être, ou la faillite, une calamité, une catastrophe quelconque dont on ne pourrait plus ensuite se relever. Or le même Biden, confronté ces derniers temps, d’une part à la hausse des prix de l’énergie, consécutive à la reprise économique, et de l’autre à l’urgence climatique, a fait comme tous les présidents américains en pareil cas : il a demandé aux pays producteurs de pétrole d’augmenter leur production. Une contradiction chez lui qui n’a pas échappé aux journalistes, et que du reste lui-même n’a pas cherché à nier. Seulement il l’a minimisée en la présentant comme une ironie qui n’aurait que l’apparence de la contradiction.

    Tout le monde sait, s’est-il défendu, que stopper le dérèglement climatique n’est pas une affaire susceptible de se régler en 24 heures, que cela prendra du temps, de sorte que ce n’est pas une urgence à proprement parler. Ainsi donc, des deux urgences ici, celle concernant le carburant, dont il faut faire baisser le prix, est bien plus pressante que celle relative au climat, dont il faut arrêter le réchauffement. La deuxième peut attendre, pas la première.

    Or d’ici 2050, l’horizon convenu pour atteindre la neutralité carbone, c’est-à-dire l’égalité entre les émissions de gaz à effet de serre et leur élimination de l’atmosphère, il se présentera bien des situations où il faudra arbitrer entre la fin du mois et la fin du monde. Si pour boucler chaque mois, on est obligé de nuire si peu que ce soit et à son corps défendant au climat, le moment risque de ne jamais arriver où il sera enfin possible de faire de son rétablissement sa priorité absolue.

    Mohamled Habili

    Le Jour d’Algérie, 03/11/2021

  • Turquie : « Avec la Tour, nous mettons fin à la pollution visuelle sur la colline de Çamlica » (Erdogan)

    – « Avec une hauteur de 587 mètres par rapport au niveau du Bosphore, la Tour de Çamlica a acquis le statut de construction la plus haute d’Istanbul. Elle a une vue imprenable sur le Bosphore », s’est félicité le Président turc

    AA / Istanbul

    Le Président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a procédé samedi à l’inauguration de la Tour de Çamlica, une gigantesque tour regroupant des dizaines d’émetteurs TV et radio.

    Le Chef de l’État turc s’est félicité, dans son allocution, de la disparition « de la pollution visuelle » qui surplombait la colline de Çamlica, dans la partie asiatique d’Istanbul.

    En effet, de nombreuses antennes TV et radios étaient installées sur ses hauteurs de la métropole turque.

    Erdogan a d’abord souhaité que cette nouvelle tour de télécommunications soient bénéfiques pour les sociétés du secteur.

    « Nous avons terminé avec succès ce projet qui est un modèle pour notre pays mais aussi pour le monde entier », s’est-il félicité.

    Pour le président turc, cette réalisation est essentielle en matière de protection de l’environnement.

    « Avec la Tour de Çamlica, nous sommes passés au modèle d’unique transmetteur en termes de communication et de diffusion, tout en mettant fin à la pollution visuelle sur la colline de Çamlica », a-t-il argumenté.

    Il en a profité pour ceux qui accusent son gouvernement de ne pas donner d’importance à l’environnement, donnant ainsi de nombreux exemples qui prouvent le contraire : « L’écologie ne se fait pas par la parole, mais par les actes », a-t-il lancé.

    Le président a ensuite donné quelques informations concernant la Tour de Çamlica.

    « Avec une hauteur de 587 mètres par rapport au niveau du Bosphore, la Tour de Çamlica a acquis le statut de construction la plus haute d’Istanbul. Elle a une vue imprenable sur le Bosphore », a-t-il indiqué.

    Cette caractéristique est essentielle du point de vue du potentiel touristique qu’elle représente, d’autant plus que plusieurs activités sociales sont proposées à divers étages de la Tour.

    Avant de conclure, le Chef de l’État a fait allusion à un autre grand projet qui concerne la métropole Istanbul.

    « Fin juin nous entamerons le lancement des travaux pour la construction du Canal Istanbul », a-t-il rappelé. Ce projet, en proposant une nouvelle voie de navigation alternative, vise à sécuriser le Bosphore, ce canal naturel qui relie la Mer Marmara à la Mer Noire, et qui divise en deux Istanbul avec les parties européenne et asiatique.

    Pour Erdogan, avec le Canal, le statut géographique et stratégique d’Istanbul sera renforcé.

    Il a terminé en indiquant que « deux nouvelles villes » vont être construites autour de ce futur canal.

    AA

    Etiquettes : Turquie, Tayyip Erdogan, pollution, climat, réchaffement climatique, Tour de Çamlica, antennes TV et radios, télécommunications,

  • Algérie: Création prochaine d’un institut de transition énergétique

    Le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables Chems Eddine Chitour a annoncé mardi la création prochaine d’un institut dédié à la transition énergétique pour la formation d’une élite devant contribuer à la stratégie de l’Etat dans ce cadre. Dans un enregistrement vidéo diffusé à la conférence animée par des opérateurs activant dans le domaine des énergies renouvelables, Chems Eddine Chitour a annoncé la création d’un institut dédié à la transition énergétique pour la formation des futurs cadres devant contribuer à réaliser le programme de la transition énergétique avec l’implication des citoyens.

    Le ministre intervenait dans le cadre de la tenue de la 2éme journée du Salon international des énergies renouvelables, énergies propres et du développement durable (ERA 2021) au Centre des conventions d’Oran, « Les citoyens devraient savoir que s’orienter vers les énergies renouvelables et la transition énergétique s’avére impératif », a-t-il souligné ajoutant que « la formation d’élite dans ce domaine est le meilleur capital à laisser aux générations futures ». Par ailleurs, M. Chitour a fait savoir que l’Algérie a surexploité ses énergies fossiles, relevant que la consommation nationale de pétrole s’élève à plus de 65 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) par an, alors que la consommation nationale en gaz s’élève à 800 millions de mètres cube par semaine. « La transition énergétique implique la contribution de tout un chacun », estimant que d’énormes opportunités s’offrent aujourd’hui pour créer des startups et de micro- entreprises à même d’accompagner la transition énergétique ».

    Le ministre de la Transition énergétique a par ailleurs, estimé que la conversion de véhicules au GPL/c (gaz de pétrole liquéfié/ Carburant est vitale, pour rationaliser la consommation de l’énergie dans le domaine des transports. « Nous avons aussi la possibilité de mettre en place un plan pour développer l’hydrogène vert qui mettra l’Algérie au diapason des avancées enregistrées dans le monde », a noté Chems Eddine Chitour, rappelant qu’à partir de 2030 les réserves de gaz seraient moins importantes, l’hydrogène vert devrait ainsi remplacer le gaz naturel ».

    Le Maghreb, 27 mai 2021

    Etiquettes: Algérie, transition énergétique, Chems Eddine Chitour, institut de transition énergétique, énergie verte, énergie renouvelable, pollution, climat, réchauffement climatique,

  • Energies renouvelables : L’Algérie élue à des organes clefs de l’IRENA

    Par/Agences

    L’Algérie a été élue à des organes clefs de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), à l’issue des travaux de la 21ème réunion du Conseil de cette organisation inter-gouvermentale tenue par visioconférence les 25 et 26 mai, a indiqué jeudi un communiqué du ministère de la Transition énergétique et des énergies renouvelables.

    « L’Algérie a successivement été élue membre, puis vice-présidente de la Commission du programme et de la stratégie (CSP), aux côtés des Etats-Unis élus à la présidence de cet organe, composé de dix Etats membres et qui a pour mission notamment d’examiner la mise en œuvre du programme de travail, la formulation du projet de programme de travail et plans stratégiques, en vue de présenter ses recommandations à ce sujet au Conseil », a précisé la même source.

    L’Algérie a été élue aussi comme membre du Comité consultatif sur l’éthique pour un mandat de deux ans, au même titre que les Emirats Arabes Unis et l’Allemagne, a ajouté le communiqué soulignant que cet organe est composé de trois Etats membres chargés d’aider à la mise en œuvre de la politique sur l’éthique et les conflits d’intérêts de l’IRENA.

    Selon le ministère, « l’Algérie compte apporter sa contribution à la mise en œuvre de la stratégie des Nations unies pour la lutte contre les changements climatiques et participer avec détermination aux travaux de l’IRENA, notamment au sein du Conseil et de ses organes subsidiaires, dans lesquels elle œuvrera à faire avancer les actions en faveur de la promotion et le développement des énergies renouvelables dans les pays en développement, la mobilisation des investissements et l’accès aux financements, ainsi que le renforcement des capacités, la formation et l’amélioration de la recherche et développement ».

    Le Chiffre d’affaires, 28 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, énergies renouvelables, IRENA, énergie verte, pollution, climat, réchaffement climatique,

  • Le projet d’une université chinoise pose des problèmes de sécurité en Hongrie

    BUDAPEST, Hongrie (AP) – Des tas d’ordures, de débris jetés et de bâtiments abandonnés sont dispersés dans une zone post-industrielle sur la rive gauche du Danube, juste au sud du centre-ville grandiose de la capitale hongroise, Budapest.

    La zone a été inutilisée pendant des décennies, languissant dans la décadence post-socialiste au cours des 30 années écoulées depuis que les tisons anticommunistes ont insisté pour la fin de la domination soviétique en Hongrie à la fin des années 1980.

    Mais c’est ici que l’un de ces premiers réformateurs, le premier ministre nationaliste de droite hongrois, Viktor Orban, envisage de construire une gigantesque université qui a prêté allégeance au Parti communiste chinois.

    Cette semaine, la Hongrie a signé un accord stratégique avec l’Université Fudan basée à Shanghai sur l’ouverture d’un campus à Budapest d’ici 2024. Ce serait le seul avant-poste étranger de l’école et le premier campus universitaire chinois dans l’Union européenne à 27 pays.

    Les responsables hongrois insistent sur le fait que Fudan, classée parmi les 100 meilleures universités du monde, contribuera à élever les normes de l’enseignement supérieur en Hongrie, en dispensant des cours à 6000 étudiants hongrois, chinois et autres et en apportant des investissements et des recherches chinoises dans le pays.

    Mais les critiques affirment que cet investissement massif impose un fardeau financier excessif aux contribuables hongrois et montre les liens qui se réchauffent entre Orban et les autocraties de Moscou et de Pékin.

    «Ils veulent faire entrer une université, qui est en effet une université sérieuse au niveau international, mais sa charte exige qu’elle représente la vision du monde du Parti communiste chinois», a déclaré le maire de Budapest, Gergely Karacsony, qui s’oppose au plan. «Nous voyons de très graves risques pour la sécurité nationale dans cet investissement.»

    Des documents gouvernementaux obtenus en avril par le centre de journalisme d’investigation hongrois Direkt36 montrent que les coûts de construction avant impôts du campus de 64 acres (près de 26 hectares) sont estimés à 1,8 milliard de dollars, soit plus que la Hongrie a dépensé pour l’ensemble de son système d’enseignement supérieur en 2019.

    L’État prévoit de financer environ 20% du projet sur son budget central, et le reste grâce à un prêt de 1,5 milliard de dollars d’une banque chinoise. Selon les documents, la construction sera réalisée en utilisant principalement des matériaux et de la main-d’œuvre chinois.

    « Les Chinois font tout, alors que nous ne faisons qu’une seule chose: payer », a déclaré Karacsony. «Toute université prestigieuse dans le monde ouvrirait un campus ici si les contribuables hongrois payaient tout.»

    Le gouvernement hongrois, qui mène de fréquentes batailles avec l’UE, a poursuivi une stratégie économique appelée «ouverture à l’Est», qui favorise une coopération diplomatique et des échanges commerciaux accrus avec des pays comme la Chine, la Russie, la Turquie et d’autres en Asie centrale.

    Karacsony a déclaré que les politiques avaient fait de la Hongrie « une sorte de bastion avancé des grandes puissances orientales de l’Union européenne ».

    L’année dernière, la Hongrie a accepté de contracter un prêt de 2 milliards de dollars auprès de la banque chinoise Exim pour construire une ligne de chemin de fer entre Budapest et la capitale serbe de Belgrade, dans le cadre de l’initiative mondiale «  Belt and Road  » de la Chine.

    La Hongrie héberge également le plus grand centre d’approvisionnement de la société de télécommunications chinoise Huawei en dehors de la Chine et est le seul pays de l’UE à avoir approuvé un vaccin COVID-19 chinois .

    Selon Peter Kreko, directeur du think tank Political Capital basé à Budapest, le développement de Fudan fait partie des efforts de la Chine pour étendre le soft power et son influence par le biais de programmes éducatifs et d’investissements. Il a fait écho aux préoccupations du maire de Budapest selon lesquelles le projet pourrait ouvrir la porte à l’espionnage.

    « Ces dernières années, la Hongrie est devenue une sorte de plaque tournante d’espionnage pour les espions russes et chinois en raison … du manque de volonté des forces de renseignement de repousser l’influence étrangère malveillante », a déclaré Kreko.

    L’ambassade des États-Unis à Budapest a exprimé des réserves quant à la venue de l’université chinoise en Hongrie «compte tenu de l’expérience avérée de Pékin dans l’utilisation des établissements universitaires pour faire avancer un programme d’influence malveillante et étouffer la liberté intellectuelle».

    Ni le porte-parole du gouvernement hongrois ni le ministère responsable du projet n’ont répondu aux multiples demandes de commentaires.

    Orban a décrié les puissances occidentales pour leur engagement dans «l’impérialisme libéral» et défend ce qu’il appelle la «démocratie illibérale» en Hongrie, basée sur le populisme de droite et une ferme opposition à l’immigration.

    Les récents changements apportés à la gestion des universités hongroises ont renouvelé les affirmations selon lesquelles Orban cherche à étendre son contrôle sur les institutions éducatives et culturelles du pays.

    En 2018, l’Université d’Europe centrale, l’une des principales institutions de troisième cycle de Hongrie, a été effectivement expulsée du pays après l’adoption d’amendements à une loi sur l’enseignement supérieur qui était largement considérée comme ciblant l’université.

    Après avoir envoyé l’université privée «en exil», a déclaré Karacsony, «ils en apportent maintenant une autre qui représente l’idéologie du Parti communiste chinois et coûte des milliards de dollars aux contribuables hongrois».

    En 2019, une rare manifestation étudiante a éclaté sur le campus de Fudan à Shanghai après que le ministère chinois de l’Éducation ait modifié la charte de l’université , supprimant les références à «l’indépendance académique et la liberté de pensée».

    La charte stipule que l’école «adhère à la direction du Parti communiste chinois (et) met pleinement en œuvre la politique éducative du parti».

    Lors d’une récente visite à l’Université Tsinghua à Pékin, le président chinois Xi Jinping a déclaré que les universités du pays devraient former une nouvelle génération «fidèle à la cause socialiste» et au PCC.

    Le site sur le Danube, prévu pour le campus de Fudan, avait auparavant été choisi pour accueillir une «ville étudiante» qui fournirait un hébergement, des loisirs et des installations sportives à 8 000 étudiants hongrois.

    Krisztina Baranyi, maire du district de Budapest où le projet est prévu, a déclaré que les intérêts de la capitale et de ses étudiants étaient supplantés par le projet Fudan. Elle a déclaré qu’elle lancerait un référendum local pour bloquer la construction.

    «Il n’y a pas de dialogue, ils ne nous incluent pas dans quoi que ce soit», a-t-elle dit. « Je pense que le référendum est le seul moyen de montrer que nous ne sommes pas d’accord avec cela. »

    Associated Press, 02 mai 2021

    Etiquettes : Hongrie, université chinoise, pollution,

  • Analyse : La révolution verte de l’Europe ? Les plans de dépenses de l’Italie suscitent des doutes

    L’Union européenne présente son Fonds de relance contre la pandémie, doté de 750 milliards d’euros, comme l’occasion du siècle de transformer l’économie de la région et de l’aider à devenir le leader mondial de la réduction des émissions de carbone.

    Mais un examen plus approfondi par les écologistes des plans de dépenses préparés par l’Italie – le plus grand bénéficiaire de l’argent de l’UE – soulève des questions sur le caractère écologique de la contribution de Rome, sur la manière dont elle sera mesurée et même sur les investissements qui peuvent être qualifiés de « verts ».

    Ils ont critiqué le plan présenté au Parlement cette semaine, estimant qu’il était loin de correspondre à la révolution promise.

    Le gouvernement de Mario Draghi entend soumettre ce document de 273 pages à Bruxelles vendredi pour obtenir plus de 200 milliards d’euros (242 milliards de dollars) de la cagnotte destinée à rendre les 27 États membres de l’Union plus écologiques, numériques et résilients.

    L’UE exige que la plus grande partie des investissements dans chaque pays – environ 37 % – soit consacrée à des projets qui rendront l’économie de la région plus verte. Mais les lobbyistes écologiques et les groupes de réflexion affirment que le plan de l’Italie n’atteint pas ce seuil.

    « Un plan pas très vert », tel est le titre d’un rapport de Greenpeace Italia, qui s’est réuni devant le Parlement cette semaine avec d’autres défenseurs de l’écologie pour protester contre ce qu’ils considèrent comme un manque d’ambition en matière d’environnement.

    Le document de Draghi propose 59 milliards d’euros de fonds européens sous la rubrique « transition écologique », à dépenser au cours des six années du plan – soit quelque 10 milliards de moins que le projet préparé par son prédécesseur Giuseppe Conte, qui a perdu le pouvoir en janvier.

    Cela représente 31 % des fonds européens, contre les 37 % prescrits. M. Draghi a complété ce montant par 9 milliards d’euros d’emprunts publics distincts, mais les lobbyistes soulignent que cet argent ne sera pas soumis à l’examen de Bruxelles et pourra donc facilement être révoqué.

    Draghi a déclaré au Parlement cette semaine que les politiques vertes figurent dans plusieurs des six chapitres de son plan, et pas seulement dans celui de la « transition verte », ce qui signifie que l’objectif de 37 % fixé par Bruxelles a été atteint.

    La Commission européenne dispose de deux mois à compter de la réception d’un plan national pour vérifier qu’il répond aux critères. Les ministres des finances de l’UE ont ensuite un mois supplémentaire pour les évaluer.

    Un fonctionnaire a déclaré cette semaine que de nombreux pays prévoyaient de consacrer jusqu’à 50 % de leurs fonds à des projets verts, mais que, dans tous les cas, tous les plans seraient soigneusement examinés.

    TRANSPORT ÉLECTRIQUE

    Plus spécifiquement, les opposants affirment que le plan de Draghi offre peu de choses pour la conversion au transport électrique, vital pour les villes du nord industriel de l’Italie qui sont parmi les plus polluées d’Europe, ou pour une conversion à l’agriculture biologique, moins intensive.

    Le plan ne prévoit que 750 millions d’euros pour développer des stations de recharge pour les voitures électriques et 300 millions pour les bus électriques.

    Rome a émis des doutes sur le fait de forcer le pas aux voitures électriques si les batteries ne sont pas rechargées par de l’énergie provenant de sources renouvelables.

    Le ministre de la transition écologique, Roberto Cingolani, soutient qu’avec un système de transport public polluant et un parc automobile vieillissant, les priorités de l’Italie sont claires. « Nous devons d’abord réparer les transports publics », a-t-il déclaré à Reuters. « C’est une urgence absolue ».

    Pourtant, Greenpeace Italia a déclaré que cela n’est même pas fait. Selon l’organisation, le plan de M. Draghi visant à étendre les lignes de transport public urbain de l’Italie de quelque 240 kilomètres (150 miles) est suffisant pour la seule ville de Rome.

    L’Allemagne recevra beaucoup moins d’argent du Fonds européen de relance économique que l’Italie, mais prévoit d’en utiliser plus de 5 milliards d’euros pour des mesures visant à favoriser les véhicules électriques et hybrides.

    Le transport électrique est également une pierre angulaire du plan espagnol, qui consacre 6,5 milliards d’euros à la « mobilité durable, sûre et connectée » dans les villes.

    « Draghi a alloué seulement 3,6 milliards d’euros au développement des lignes de transport public et 24 milliards aux trains à grande vitesse sans aucune évaluation de l’impact sur le CO2 », a déclaré Matteo Leonardi, cofondateur du groupe de réflexion italien ECCO sur l’énergie et le changement climatique.

    ECCO accuse également le gouvernement de n’avoir « aucune stratégie en matière d’énergies renouvelables ».

    Son objectif d’installer 4 200 mégawatts supplémentaires à partir de sources d’énergie renouvelables est seulement suffisant pour que l’Italie atteigne le quota d’énergie renouvelable recommandé par l’UE pour une seule année, a déclaré le groupe de réflexion dans un rapport.

    LENTEUR DU PROCESSUS

    Selon les entreprises italiennes du secteur de l’énergie, le véritable problème réside dans la lenteur de la procédure, qui peut prendre des années avant d’obtenir des permis pour de nouvelles capacités solaires et éoliennes.

    La plus grande compagnie d’électricité italienne, Enel (ENEI.MI), estime qu’au rythme actuel, il faudrait une centaine d’années pour atteindre les objectifs en matière d’énergie solaire pour 2030.

    « Nous avons la force d’installer 6 à 8 gigawatts par an, mais pour cela, nous devons changer les règles… et maintenant », déclare M. Cingolani.

    Une grande partie de la stratégie énergétique du plan de relance repose sur l’utilisation de l’hydrogène, mais les écologistes se plaignent qu’elle ne précise pas comment le gaz doit être produit.

    L’hydrogène n’est pas nécessairement « vert », car il peut être produit à partir de combustibles fossiles dans lesquels les entreprises énergétiques italiennes continuent d’investir.

    L’hydrogène vert, fabriqué par électrolyse à partir d’énergie renouvelable (éolienne et solaire), est actuellement trop cher pour être utilisé à grande échelle et Enel a déjà déclaré que les électrolyseurs devaient coûter six fois moins cher pour être viables.

    ECCO a déclaré qu’en l’absence d’une impulsion décisive en faveur des énergies renouvelables ou du transport électrique, le plan italien risquait de n’être qu’un simple  » blanchiment vert « , dans l’intérêt de l’environnement.

    « du greenwashing, dans l’intérêt des entreprises publiques qui visent à maintenir un système basé principalement sur les combustibles fossiles ».

    Dès son entrée en fonction, M. Draghi a créé un nouveau ministère de la transition écologique dirigé par M. Cingolani, un éminent physicien qui était auparavant responsable de l’innovation au sein de l’entreprise publique italienne de défense Leonardo.

    L’illustre carrière scientifique de M. Cingolani a porté sur des domaines tels que la robotique et les nanotechnologies plutôt que sur le changement climatique. Certains observateurs ont suggéré qu’il aurait peut-être été plus à sa place au ministère des infrastructures, qui a été attribué à Enrico Giovannini, qui est en revanche un éminent expert en développement durable.

    Dans son premier discours devant le Parlement en février, M. Draghi a déclaré : « Nous voulons laisser une planète saine, pas seulement une monnaie saine ». Certains écologistes doutent que le plan de relance de l’ancien chef de la Banque centrale européenne soit à la hauteur de cet engagement.

    (1 $ = 0,8280 euros)

    Reuters, 30 avr 2021

    Etiquettes : Europe, Union Européenne, UE, révolution verte, Italie, énergie renouvelable, hydrogène, émissions de carbone, climat, pollution, réchauffement climatique,