Étiquette : présidentielles

  • France-Elections: Les “émigrés” livrés à l’extrême droite

    France-Elections: Les “émigrés” livrés à l’extrême droite

    France-Elections: Les “émigrés” livrés à l’extrême droite – Maghreb, racisme, xénophobie, Maroc, Algérie,

    La France livrée à l’extrême droite : l’hypothèse reléguée depuis un demi-siècle au rang de plaisanterie relève désormais d’un registre plus sérieux auquel est conviée l’immigration et avec elle les français de confession musulmane. Marine Le Pen n’est plus l’épouvantail avec lequel on éloigne les oiseaux-électeurs du champ politique.

    Tous les sondages la donnent au second tour de l’élection présidentielle face à Macron, avec un score plus resserré que celui de 2017. La dirigeante du Rassemblement National a continué de creuser son sillon électoral au point de hisser l’extrême droite au rang de force politique majeure. D’un scrutin à l’autre, elle a amélioré ses performances et si la victoire est encore différée elle a des chances de survenir dans un futur pas très lointain.

    Le dernier sondage avant le scrutin de ce dimanche la crédite de 25% (+2) d’intentions de vote contre 26% (-2) pour le président sortant. Au second tour, Emmanuel Macron l’emporterait à avec seulement 51% des suffrages contre 49%. L’autre candidat de l’extrême droite, Eric Zemmour semble avoir décroché. Il n’est plus qu’à 8,5%. La dynamique initiale s’est essoufflée, au point où il est considéré comme ayant été un lièvre chargé d’aiguiller le débat électoral en France vers l’extrême droite à savoir la stigmatisation du musulman et de l’étranger.

    En exagérant les problèmes de l’islam et de l’immigration avec la prédiction apocalyptique d’un grand remplacement qui va rayer les Français “de souche” de la carte des peuples, il fait apparaître Marine Le Pen comme moins “dissensuelle” et donc plus capable de diriger le pays. Et paradoxalement, le débauchage d’anciens frontistes, comme la nièce Marion Maréchal, semble avoir été perçus comme des actes de trahison impardonnables. Les ralliés sont devenus des boulets. En 1995, les Français n’avaient pas pardonné à ceux qui avaient trahi Jacques Chirac pour Balladur. Ils ont élu Chirac.

    La candidate de la Droite républicaine est résignée et a même implicitement admis sa défaite en déclarant qu’elle ne donnerait pas de consigne de vote au second tour. Vainqueure de la Primaire, Valérie Pécresse a vite gaspillé les espoirs de son camp à cause d’une lamentable entrée en campagne ponctuée par de nombreux impairs sur les dossiers de la relance économique. La présidente de la Région Île-de-France n’est pas parvenue à soulever l’enthousiasme des foules et a paru manquer de souffle.

    Du souffle, il y en a chez Jean-Luc Mélenchon. Le héraut de La France Insoumise profite de l’exaspération des militants qui ne comprennent pas l’émiettement des forces de gauche et la guerre des égos que mènent les chefs. Il a déjà obtenu le soutien de Christiane Taubira qui a l’air d’avoir retenu la leçon de 1995 en contribuant à la défaite de Lionel Jospin et au passage de Jean-Marie Le Pen au second tour. Une première. Jean-Luc Mélenchon pointe à 17%. Il fait tout pour ramener vers lui les électeurs Verts, Communistes et Socialistes. Ce sera une chance de porter la gauche au second tour, voire même de gagner cette présidentielle. Il joue sur le bilan controversé du président sortant qui a favorisé les classes aisées et réprimé durement le mouvement social des Gilets jaunes.

    La guerre en Ukraine n’a pas produit d’effets sur les intentions des électeurs. Marine Le Pen et Jean-Luc Melenchon qui ont des liens avec le président russe ne sont pas sanctionnés par les électeurs. Sur ce thème, la France n’est pas rangée entièrement derrière son président. La guerre a d’ailleurs largement éclipsé la campagne électorale. L’élection se jouera donc sur des sujets internes: le pouvoir d’achat, le chômage, les retraites, la réduction de la pauvreté. Après une campagne atone, un risque de forte abstention est redouté.

    Par De Paris, Nidal Aloui

    Le Jeune Indépendant, 09/04/2022

    #France #Elections #Présidentielles #Maghreb #Maroc #Algéri

  • Elections présidentielles : La poudrière française

    Elections présidentielles : La poudrière française. Dans les sondages, il y a deux candidats d’extrême droite avec des chances à peu près égales d’accéder au deuxième tour.

    Depuis pas mal de temps déjà, le microcosme politico-médiatique français est en plein dans la présidentielle d’avril prochain, avec dans l’ensemble les mêmes dispositions d’esprit, les mêmes interrogations qu’il y a quasiment cinq ans, comme si au fond rien n’avait changé dans l’intervalle. On ne sait trop, en revanche, si la masse des électeurs entretient la même obsession, ou si elle a pour le moment d’autres préoccupations, d’autres chats à fouetter. La question n’est pas sans intérêt, car elle commande l’attitude à adopter envers les sondages sur les intentions de vote, qui tendent à se multiplier. Il ne se passe désormais pas de semaine sans qu’il y en ait au moins un qui soit publié. Il faut s’attendre à ce qu’ils succèdent à une cadence plus grande à l’approche de l’échéance. D’eux on peut dire ce que les Trois Mousquetaires disaient d’eux-mêmes tous pour chacun et chacun pour tous.

    En effet, leur valeur quelle qu’elle soit, prédictive ou instantanée, serait sérieusement mise en doute s’ils se mettaient à diverger, à se contredire. La valeur des résultats de chacun dépend de leur proximité de ceux donnés par les autres. Ou bien ils se confortent les uns les autres, ou bien ils se décrédibilisent mutuellement. Supposons que le classement par ordre décroissant des intentions de vote correspondant aux candidats, déclarés ou non d’ailleurs, soit le même que celui d’une élection se tenant à la date du sondage.

    On a aujourd’hui en tête le président sortant, nettement devant les deux candidats d’extrême droite, Marine Le Pen et Eric Zemmour, eux-mêmes devant le candidat des Républicains, qu’il reste à désigner, et tout en bas les candidats de gauche, avec Jean-Luc Mélenchon étant le mieux placé, mais finalement pas de beaucoup. La différence la plus notable avec la campagne d’il y a cinq ans, c’est que maintenant il y a deux candidats d’extrême droite avec des chances à peu près égales d’accéder au deuxième tour.

    Cette situation est si peu normale pour un pays comme la France qu’il suffirait que l’un ou l’autre des candidats d’extrême droite passe devant Emmanuel Macron pour que rien n’aille plus. Si l’élection de 2022 est une sorte de répétition de 2017, c’est-à-dire avec au bout l’élection assurée d’Emmanuel Macron, passe encore, même s’il y a en cela déjà beaucoup de soucis à se faire pour l’avenir de ce pays. Mais si les sondages commençaient à dévier par rapport à ceux de 2017, donnant à penser par exemple que le président sortant n’arriverait pas en tête au premier tour, ce serait suffisant pour faire craindre le pire, c’est-à-dire sa non-réélection.

    Avec la montée de l’extrême droite en France, un phénomène difficilement contestable, d’autant qu’il n’est pas récent, la présidentielle, conçue à l’origine pour se jouer en deux tours, se tranche désormais en un seul, le premier, ce qui n’est jamais arrivé auparavant. Son issue se décide au premier tour, indépendamment de la personne du vainqueur. Si au lieu de Macron, c’est un autre candidat n’appartenant pas à l’extrême droite qui remporte le premier tour, il sera élu au deuxième, non moins sûrement que si c’était Macron. La même conclusion devrait être tirée si celui-ci était présent au deuxième tour mais sans avoir pour cela réalisé le meilleur score au premier. S’il y a constitution en sa faveur d’un front républicain dans le premier cas, il devrait en être de même s’il était second au lieu d’être premier. Pourtant non.

    Quelqu’un qui ne gagne pas le premier tour peut perdre le second. Aussi longtemps qu’il est donné premier au premier tour, le sentiment général est que l’élection de 2022 sera une répétition de la précédente. Il n’en sera pas de même si le ou la candidate d’extrême droite commence à gagner sur lui dans les enquêtes d’opinion. S’il en est ainsi, c’est parce que la France est un pays qui couve une crise politique d’une maturité telle désormais qu’un rien, un sondage par exemple, suffirait à la faire éclater à la surface.

    Mohamed Habili

    Le Jour d’Algérie, 20/10/2021

  • France : Qui représentera la droite?

    Favoris

    Par Fouzia Mahmoudi

    Toutes les familles politiques en France commencent à se focaliser de plus en plus sérieusement sur la prochaine élection présidentielle qui se tiendra dans dix-huit mois, car que ce soit à gauche comme à droite, personne ne fait encore figure de candidat «légitime» pour porter le programme de son mouvement.

    À droite toutefois, quelques noms commencent à circuler et à susciter l’intérêt des médias. Parmi eux, Xavier Bertrand, ancien ministre de Nicolas Sarkozy, qui a quitté Les Républicains en 2017, est celui qui retient, pour le moment, le plus d’attention. Toutefois, l’ancien ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux a estimé cette semaine que Bertrand n’était pas forcément «le mieux placé» pour sortir la France de ses «graves difficultés».

    «Je pense que les favoris d’aujourd’hui seront les perdants de demain», a affirmé Brice Hortefeux, alors que le retrait annoncé cette semaine de François Baroin, donné jusque-là pour favori, a ravivé les tensions à droite dans la course à la candidature.

    Le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand, qui pose ostensiblement des jalons, «a fait le choix d’abandonner notre famille politique quand elle était dans la difficulté», or «notre pays connaît aujourd’hui de graves difficultés». «Pour moi, cela ne fait pas de lui le mieux placé pour nous en sortir», a expliqué l’eurodéputé LR.

    «Si c’est lui, nous nous rassemblerons autour de lui, mais en revanche, il ne faut pas laisser entendre qu’il n’y a que lui», a-t-il ajouté, en soulignant les «très nombreux talents» qui «pourront jouer un rôle le moment venu».

    Il a notamment évoqué le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, qui a «une ligne claire, sans hésitation, sans compromission et avec une très grande cohérence», ou la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, qui «ajoute une sensibilité à la fois écologique, environnementale et féministe».

    L’ancien ministre sarkozyste a aussi avancé le nom du président de la région Auvergne Rhone-Alpes, Laurent Wauquiez, «qui a décidé assez courageusement de prendre du recul» vis-à-vis de la politique nationale, «ce qui lui a fait considérablement gagner en humilité, en densité, en sincérité». «Je suis sûr que son retrait d’aujourd’hui permettra son rebond demain», a-t-il ajouté.

    Alors que Les Républicains doivent trouver un système pour départager leurs candidats, Brice Hortefeux a plaidé pour «un dispositif qui évite le cadenassage par une instance d’un parti politique» mais en même temps «qui évite le hold-up par des gens qui fausserait le résultat». «Le mot primaire ne me plaît pas», a-t-il ajouté.

    Reste que ce système de départage, qui était décrié il y a encore une année par le président des Républicains, Christian Jacob, recommence à revenir dans les débats et semble être le seul moyen de décider qui, des différents postulants à la fonction suprême, pour le moment assez peu nombreux par ailleurs, représentera la droite en 2022.

    Le Jour d’Algérie, 14 oct 2020

    Tags : France, Les Républicains, élections, présidentielles, droite, candidats,

  • Voilà pourquoi Trump est revenu à la Maison Blanche

    Par Moon of Alabama − Le 6 octobre 2020

    Hier, le président Donald Trump a révélé cette intéressante stratégie de réélection :

    Par Moon of Alabama − Le 6 octobre 2020

    Hier, le président Donald Trump a révélé cette intéressante stratégie de réélection :

     

    Agrandir – Je vais sortir du centre médical Walter Reed aujourd’hui à 18h00. Je me sens vraiment bien ! N’ayez pas peur de la Covid. Ne la laissez pas dominer votre vie. Nous avons développé, sous l’administration Trump, d’excellents médicaments et de l’expérience. Je me sens mieux qu’il y a 20 ans.

    Il s’agit d’un pari de la dernière chance, pris à un risque personnel élevé.

    Trump n’était certainement pas assez bien pour sortir de l’hôpital.

    On ne sait pas vraiment quand Trump a été infecté par le virus SARS-CoV-2 et quand il est tombé malade de la Covid-19. Les traitements que ses médecins ont dit avoir utilisés avec lui sont quelque peu contradictoires. Après le diagnostic de la Covid-19, Trump a reçu une forte dose d’anticorps monoclonaux qui attaquent directement le virus et réduisent la croissance globale des virus. Le remdesivir, un médicament antiviral qui réduit la production d’ARN viral, a également été administré :

    Il semblerait que si vous donnez des anticorps monoclonaux, il vaut mieux les administrer tôt dans le cours de la maladie, lorsque le traitement est encore en mode antiviral. L'ajout d'une cure de remdesivir de cinq jours au schéma thérapeutique convient également à cela : les deux sont conçus pour réduire la quantité de virus présente et (en théorie) empêcher la maladie de progresser vers un stade plus sévère.

    Les deux thérapies ont plus de sens dans la première phase d’une infection virale alors qu’elle ne se situe encore que dans la partie supérieure du système respiratoire. Dans cette phase, le système immunitaire normal est toujours en train de renforcer ses défenses. Mais Trump semble avoir déjà été dans la deuxième phase de l’infection où le virus est dans les poumons et lorsque le système immunitaire commence à attaquer le corps. Il a, au moins deux fois, manqué d’oxygène dans le sang, probablement sans le ressentir. Cette «hypoxémie heureuse» est typique de la Covid-19 :

    L'adéquation de l'échange gazeux est principalement déterminée par l'équilibre entre la ventilation pulmonaire et le flux sanguin capillaire, appelé appariement ventilation / perfusion (V / Q). Dans la phase initiale de la COVID-19, plusieurs mécanismes contribuent au développement de l'hypoxémie artérielle, sans augmentation concomitante du travail respiratoire. Une détérioration clinique rapide peut survenir.

    À ce stade, Trump a été amené à l’hôpital Walter Reed et a commencé la thérapie antivirale. Mais sa maladie a dû s’aggraver. Après son deuxième jour à l’hôpital, ses médecins ont annoncé qu’il avait reçu le corticostéroïde dexaméthasone :

    Le stade sévère se manifeste par une réponse immunitaire hyperactive menant à la fameuse «tempête de cytokines», et potentiellement de gros problèmes. La dexaméthasone semble vraiment être la meilleure thérapie que nous ayons pour le moment. J'ai donc trouvé intéressant - et pas dans le bon sens - que l’équipe médicale du président l’ait effectivement mis sous dexaméthasone, car son mode d’action consiste à atténuer la réaction inflammatoire. Et si une personne en est encore aux premiers stades de l’infection, c’est le contraire de ce que vous voulez faire.

    Les médecins ont également déclaré que le scanner thoracique de Trump montrait ce à quoi ils s’ « attendaient » sans décrire ce que c’était. Cela signifie probablement que le virus avait commencé à attaquer les poumons :

    En raison d'un œdème pulmonaire accru (conduisant à des opacités de verre dépoli et à une consolidation sur l'imagerie thoracique), à ​​une perte de surfactant et à une pression surimposée, un collapsus alvéolaire s'ensuit et une fraction substantielle du débit cardiaque perfuse les tissus pulmonaires non aérés, entraînant un shunt intra-pulmonaire.

    Cela a augmenté le besoin de donner de l’oxygène supplémentaire et de commencer par le stéroïde anti-inflammatoire.

    Agrandir

    Si la maladie ne peut pas être arrêtée à ce stade, les prochaines conséquences dangereuses, de petits caillots sanguins (microthrombi) sont susceptibles de se produire. Trump devra prendre une sorte d’anticoagulant pour empêcher ceux-ci de provoquer un accident vasculaire cérébral.

    Aucun médecin sain d’esprit ne libérerait à ce moment là un patient de l’hôpital.

    Mais Trump voulait être de retour à la Maison Blanche. Il a calculé qu’il devait montrer que le virus pouvait être vaincu.

    Il n’a aucune autre chance de gagner les élections. Les gens croient à juste titre qu’il a foiré la réponse américaine à la pandémie. Même les électeurs plus âgés qui ont voté pour Trump en 2016 disent maintenant qu’ils voteront contre lui :

    Dans un récent sondage Washington Post-ABC, 52% des électeurs de plus de 65 ans ont probablement soutenu Biden, contre 47% pour le président Trump. Il y a quatre ans, Trump a gagné ces électeurs sur Hillary Clinton.

    Trump en a été averti très tôt. Comme Tomas Pueyo l’a écrit en avril :

    Plus vous êtes âgé, plus vous avez de chances de voter républicain et de mourir du coronavirus. Les électeurs âgés de 80 ans et plus sont 80 fois plus susceptibles de mourir du coronavirus que ceux de moins de 40 ans (taux de mortalité de 16% contre environ 0,2%).
    
    Cet effet est suffisamment fort pour que les personnes qui ont voté pour Trump lors des élections de 2016 soient environ 30% plus susceptibles de mourir du coronavirus que les Démocrates. Dans certains États en ballottage de l'élection de 2016, comme la Pennsylvanie, si le coronavirus était devenu incontrôlé, cet effet à lui seul aurait pu éliminer jusqu'à 30% de l'écart entre les républicains et les démocrates lors de l'élection de 2016.

    Trump ne peut plus convaincre les électeurs, en particulier les plus âgés, qu’il a tout fait pour les protéger du virus. Ce qu’il peut probablement encore faire est de les convaincre que cela n’a pas d’importance parce que le virus peut être vaincu.

    Pour ce faire, Trump devait se mettre en scène.

    Je ne veux pas suggérer que Trump s’est infecté intentionnellement. Mais il a fait à peu près tout ce que l’on ne devrait pas faire si l’on veut empêcher l’infection.

    Trump est relativement vieux, il a des facteurs de risque supplémentaires et malgré cela, il peut maintenant dire qu’il a vaincu le virus. S’il ne lui arrivait plus rien, personne ne pourrait en douter.

    Son vrai message dans cette vidéo de la Maison Blanche est : « Je l’ai battu. Vous pouvez le battre. Le virus n’a pas vraiment d’importance. Ignorez-le. »

    Ce message, dans diverses variantes, sera désormais répété tous les jours. Certaines personnes commenceront à y croire et cela pourrait en effet aider Trump à gagner les prochaines élections.

    Il y a des risques dans cette stratégie. Certains de ceux qui ont récemment été infectés à la Maison Blanche peuvent mourir. Cela conduirait à des accusations selon lesquelles Trump a causé cela par son imprudence.

    Un autre risque, personnel celui-la, que prend Trump, est le fait qu’il n’a pas encore vaincu le virus. Il peut encore avoir besoin d’oxygène. Ses poumons sont toujours touchés et mettront plusieurs semaines à guérir. Ce virus est insidieux. Il y a un risque qu’il y ait une sorte de rechute ou de complication qui nécessitera un traitement supplémentaire chez Walter Reed. La Maison Blanche est équipée pour les urgences médicales mais pas pour les soins intensifs qui s’ensuivent souvent. Si Trump doit retourner à l’hôpital, sa stratégie échouera probablement.

    Trump recevra toujours de la dexaméthasone. Ce médicament a des effets secondaires et son abandon peut être délicat :

    • La production de corticostéroïdes est contrôlée par un «mécanisme de rétroaction», impliquant les glandes surrénales, l’hypophyse et le cerveau, appelé «axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien» (HPAA).
    • L’utilisation de doses importantes pendant quelques jours ou de doses plus petites pendant plus de deux semaines entraîne une diminution prolongée de la fonction HPAA.
    • L’utilisation de stéroïdes ne peut pas être interrompue brusquement ; la réduction progressive du médicament donne aux glandes surrénales le temps de revenir à leurs schémas normaux de sécrétion.
    • Les symptômes et signes de sevrage (faiblesse, fatigue, perte d’appétit, perte de poids, nausées, vomissements, diarrhée, douleurs abdominales) peuvent masquer de nombreux autres problèmes médicaux. Certains peuvent mettre la vie en danger.

    Il est peu probable que Trump revienne bientôt sur la scène électorale. Il pourra être heureux s’il a assez d’énergie pour le prochain débat télévisé avec Joe Biden. Il aura probablement besoin de médicaments supplémentaires pour le soutenir.

    Lorsque le Premier ministre britannique Boris Johnson est tombé malade avec la Covid-19, son approbation dans les sondages a augmenté. Nous n’avons pas vu cet effet pour Trump. Mais les sondages peuvent être erronés. Ils se sont trompés en 2016 parce que beaucoup de ceux qui ont été interrogés ne voulaient pas admettre qu’ils voteraient pour Trump. Cet effet peut maintenant être encore plus fort qu’il ne l’était à l’époque.

    Le retour de Trump à la Maison Blanche envoie un message de confiance. Il est probable que cela lui apportera des voix supplémentaires.

    En décidant de quitter l’hôpital tôt, Trump a montré sa volonté de prendre un risque personnel important pour obtenir sa réélection. On peut détester le bâtard mais l’admirer pourtant pour cela.

    Moon of Alabama

    Traduit par jj, relu par Wayan pour le Saker Francophone


    Tags : Etats-Unis, USA, Donald Trump, coronavirus, covid 19, campagne électorale, élections, présidentielles, 


  • Etats-Unis : La campagne présidentielle américaine raccourcie d’un mois

    LA QUESTION DU JOUR PAR MOHAMED HABILI

    A l’annonce de l’infection de Donald Trump par le Covid-19, les principales places boursières à travers le monde, de même que les cours pétroliers, ont réagi à la baisse. Modérément sans doute, mais à la baisse quand même, ce qui montre bien que pour elles, c’est là une mauvaise nouvelle.

    Si elles avaient réagi à la hausse, cela aurait signifié que pour elles la perspective d’une disparition de Trump de la scène était quelque chose de souhaitable. Ce serait dans ce cas comme si elles avaient indiqué que c’est dans son rival qu’elles se reconnaissaient, et qu’à leur manière insidieuse elles travaillaient déjà à sa victoire.

    Elles ont ensuite, il est vrai, amorcé leur remontée, mais tout de même pas au point de retrouver leur niveau d’avant, ce qui semble dire qu’elles ne sont pas encore entièrement rassurées. Qu’une mauvaise nouvelle pour Trump et son camp soit reçue comme telle par les marchés financiers, voilà qui est flatteur pour lui.

    Les médias anti-Trump, aussi virulents avec lui qu’il l’est avec eux, ont rapporté cette baisse, mais ils ne s’y sont guère attardés, peut-être seulement de crainte de lui accorder plus d’importance qu’elle n’en a. Ils auraient été obligés de lui prêter une plus grande attention si elle avait été plus importante.

    N’empêche, si au lieu d’une baisse, ç’avait été une hausse, et même plus modérée que ne l’a été la baisse, les grands journaux américains, tous mortellement anti-Trump, n’auraient pas manqué d’y voir un bon présage pour la suite des événements.

    L’hospitalisation de Trump, bien que normale, n’en donne pas moins à penser que son cas n’est pas aussi bénin qu’il a pu sembler d’abord. Toujours est-il qu’elle confirme l’idée que sa campagne électorale est terminée. Elle ne l’est pas que pour lui, mais également pour Joe Biden, qui ne pourrait pas poursuivre la sienne comme si de rien n’était. Ce serait du plus mauvais effet s’il le faisait. Il aurait l’air de tirer profit de la maladie de son rival.

    Pis encore, de s’en réjouir. Un tel manque de goût serait sans doute contreproductif. Moins il en fait, donc, mieux c’est pour lui. Comme il a déjà souhaité prompt rétablissement à Trump, il ne lui reste au fond qu’à se retirer à son tour de la scène, du moins le temps de la quarantaine de Trump, et en entendant que ce dernier reprenne sa campagne. Une hypothèse peu probable, on s’en doute un peu.

    La compétition se trouve ainsi amputée de sa phase la plus intense, sinon la plus décisive, sachant que ce n’est pas dans la dernière ligne droite que les électeurs américains se décident, mais bien avant. Cela est encore plus vrai dans le contexte actuel de polarisation extrême. Quand un pays est divisé en deux camps bien tranchés, comme c’est le cas des Etats-Unis depuis non pas d’hier mais l’élection de Trump, les électeurs ont eu largement le temps de faire leur choix.

    Le président sortant avait d’ailleurs lancé la campagne pour un deuxième mandat dès le début de son arrivée au pouvoir. De même que les démocrates, qui n’ont jamais accepté sa victoire contre Hillary Clinton, s’étaient appliqués dès ce moment à le délégitimer. Ils l’auraient sûrement destitué si en plus de la Chambre des représentants ils avaient pris le contrôle du Sénat aux élections de mi-mandat, il y a maintenant près de deux ans.

    Le Jour d’Algérie, 3 oct 2020

    Tags : Etats-Unis, USA, Donald Trump, Joe Biden, élections, présidentielles, campagne électorale, covid 19, coronavirus, 

  • Etats-Unis : Le face à face Trump-Biden, un échec

    Changements:
    COMMENTAIRE PAR FOUZIA MAHMOUDI

    Une majorité d’observateurs s’accordent à dire que le premier débat présidentiel entre le président sortant républicain, Donald Trump et son adversaire démocrate, l’ex-vice président Joe Biden a été un échec pour les deux hommes. La réactivité de Biden a été remarquée, alors que l’on s’attendait à voir le candidat démocrate bafouiller ou perdre ses mots, comme cela lui est souvent arrivé tout au long de sa campagne.

    Ainsi, Trump, qui a par ailleurs été testé, ainsi que son épouse, positif au Covid-19, qui espérait balayer son adversaire grâce à une stratégie brutale et sans concessions, se voit obligé d’attendre le prochain débat dans deux semaines pour tenter de prendre le dessus. Surtout que des voix s’élèvent pour un changement dans le déroulement des prochains face-à-face entre Trump et Biden.

    En effet, le président américain s’est dit jeudi opposé à un changement des règles pour ses prochains débats avec le candidat démocrate, après un premier duel télévisé chaotique. La commission chargée d’organiser les débats électoraux aux États-Unis a ainsi annoncé, il y a quelques jours, la mise en place de mesures additionnelles afin de «maintenir l’ordre» lors de deux prochains duels entre les candidats à la Maison-Blanche. «Pourquoi est-ce que j’autoriserais la Commission des débats à changer les règles pour les deuxième et troisième débats alors que j’ai facilement remporté le premier ?», a tweeté le président américain.

    Le locataire de la Maison-Blanche martèle, sans éléments concrets à l’appui, qu’il est sorti grand vainqueur de son affrontement avec son rival démocrate. «J’ai largement gagné le débat, selon une compilation de sondages etc.», a-t-il lancé sur son réseau social préféré, sans autres explications sur le «et cætera».

    Malgré ses tentatives répétées, Chris Wallace, le modérateur du premier débat, présentateur chevronné de Fox News, n’a pas pu empêcher le dialogue entre les deux candidats septuagénaires de virer à la cacophonie. «Je suis juste attristé par la manière dont la soirée s’est déroulée», a-t-il reconnu dans une interview au «New York Times». «Je n’aurais jamais pensé que ça déraillerait de cette manière».

    Les deux autres débats présidentiels sont prévus les 15 et 22 octobre, respectivement à Miami, en Floride et à Nashville, dans le Tennessee. Le vice-président républicain Mike Pence affrontera de son côté la colistière de Joe Biden, la sénatrice Kamala Harris, le 7 octobre à Salt Lake City, dans l’Utah. Trump, pour sa part, doit se ressaisir car les sondages continuent inlassablement de donner Biden vainqueur avec une large avance. L’une de ses seules chances aujourd’hui est de briller dans les deux débats qui restent, prouver à ses électeurs de 2016 qu’ils doivent continuer de le soutenir et convaincre ceux qui hésitent encore à le choisir pour quatre nouvelles années à la Maison-Blanche.

    Le Jour d’Algérie, 2 oct 2020

    Tags : Etats-Unis, Donald Trump, Joe Biden, face à face, élections, présidentielles,

  • Gendarmes du monde

    par Abdou BENABBOU

    Le débat affligeant mardi entre les deux candidats à la présidentielle américaine a été déroutant par son indigence et par la réelle nature et le vrai profil de ceux qui s’imposent comme régisseurs du sort du monde. Plus haut et plus loin que les ressentiments, les sympathies, les idéologies, les colères ou les adhésions que chaque terrien peut nourrir en lui, l’intérêt porté sur un événement aussi important que la présidentielle américaine est impossible à occulter parce qu’il a, mal gré bon gré, des répercussions toujours prouvées sur la marche de l’humanité entière.

    Le spectacle offert a quelque chose de terrifiant quand il réveille la conscience souvent embuée par de fausses idées reçues sur une prétendue grandeur des hommes. On sait que l’être humain n’est pas toujours un animal bien-pensant. Mais quand cet animal détient entre ses mains l’ensemble des destins et qu’il ne se situe pas à la hauteur de la fabuleuse responsabilité qu’il doit assumer, il laisse place à la désespérance bien qu’elle soit née d’une basse chamaillerie entre deux hommes d’Etat étrangers.

    Il n’est pas non plus question de s’immiscer dans un débat a priori interne. Le monde étant devenu un petit village, le sujet n’a pas de frontière et ce qu’il a de grave est qu’il dénude deux hommes avec leurs basses afférences censés occuper la Maison Blanche.

    Les Etats-Unis d’Amérique restent une puissance omniprésente avec la particularité évidente de rythmer la cadence du monde. Peu importent l’antipathie ou l’empathie que chacun en fonction de ses idées et de ses visions arrêtées pourrait leur vouer. Mais le jugement est permis car le sort de tous les pays est lié, d’autant que les Américains se targuent d’être les gendarmes du monde.

    Dans le débat de mardi entre l’actuel président et le vice-président d’Obama point d’analyses ni d’échanges sur la réalité du monde, les prises de bec n’ont été qu’un crêpage de chignons. L’empoignade a surtout démontré pourquoi le monde va si mal.

    Le Quotidien d’Oran, 1 oct 2020

    Tags : Etats-Unis, gendarme du monde, Donald Trump, Joe Biden, élections, présidentielles,