Étiquette : presse

  • Dix intellectuels demandent la libération du journaliste algérien Ihsane El-Kadi

    Etiquettes : Algérie, Ihsane El Kadi, Noam Chomsky, Annie Ernaux, presse, journalistes,

    Le 2 avril, El-Kadi a été condamné à cinq ans de prison. Il est actuellement détenu à la prison d’El-Harrach à Alger, dans l’attente de son procès en appel fixé au 4 juin.

    Un groupe d’intellectuels, dont le linguiste américain Noam Chomsky et la lauréate du prix Nobel de littérature Annie Ernaux, appellent les autorités algériennes à libérer le célèbre journaliste algérien Ihsan El-Kadi.

    « Ihsane El-Kadi est accusé d’avoir trahi son pays, mais, vu des horizons lointains d’où nous regardons, il nous semble qu’il a, au contraire, rattaché l’amour de cette terre à son travail de journaliste, »  , lit-on dans la pétition publiée mardi dans le quotidien français Le Monde.

    Dix intellectuels ont signé la pétition, dont l’auteure indienne Suzanna Arundhati Roy, le réalisateur britannique Ken Loach et Joyce Blau, membre des réseaux de soutien au Front de libération nationale (FLN) pendant la guerre d’indépendance algérienne.

    En tant que directeur de la webradio Radio M et du journal d’information Maghreb Emergent, le journaliste vétéran de 64 ans a été arrêté en pleine nuit le 24 décembre 2022, par six militaires.

    Le lendemain, il a été emmené par les services de sécurité pour assister à la perquisition et à la fermeture du média qu’il luttait pour son indépendance. Ses collègues et amis ont assisté, en larmes, au spectacle du journaliste menotté conduit sur les lieux de son «crime».

    Le 2 avril, El-Kadi a été condamné à cinq ans de prison. Il est actuellement détenu à la prison d’El-Harrach à Alger, dans l’attente de son procès en appel fixé au 4 juin.

    El-Kadi est poursuivi en vertu de l’article 95 du Code pénal. 

    Selon l’article, « quiconque reçoit des fonds, un don ou un avantage… pour accomplir ou inciter à accomplir des actes susceptibles de porter atteinte à la sécurité de l’État, à la stabilité et au fonctionnement normal de ses institutions, à l’unité nationale, à l’intégrité territoriale, dans l’intérêt de l’Algérie », sera puni de cinq à sept ans de prison.

    Ce n’est pas la première fois qu’El-Kadi fait face à la justice algérienne. Depuis trois ans, le journaliste subit un harcèlement judiciaire sans relâche pour ses écrits.

    Nommé « le dernier samouraï du journalisme » dans le pays, Ihsane El-Kadi a refusé de se plier à la censure de l’État alors qu’une grande partie du reste des médias du pays a été maîtrisée. 

    Quatre ans après les manifestations pro-réformistes du Hirak, l’Algérie reste un endroit dangereux pour être journaliste. L’Algérie est classée 134e sur 180 pays au classement mondial de la liberté de la presse 2022 de Reporters sans frontières (RSF). 

    Les autorités algériennes détiennent au moins 280 militants et des dizaines de journalistes en détention, pour la plupart sous l’inculpation de diffamation d’hommes politiques ou en raison de publications sur les réseaux sociaux.

    Après avoir renversé le régime de Bouteflika, qui a duré deux décennies en 2019, le chemin des Algériens vers la démocratie a rapidement été saboté par le régime naissant du président Tebboune.

    « Plus qu’un pays, l’Algérie est une idée. Une idée tenace de libération. Soixante ans après l’indépendance du pays, cette idée continue de faire rayonner l’espoir dans le cœur de ceux qui luttent encore contre l’oppression », conclut la pétition appelant à la libération. de tous les prisonniers d’opinion en Algérie.

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    #Algérie #IhsaneElKadi #Presse #Journalistes #MaghrebEmergent #RadioM

  • La police interroge deux journalistes tunisiens après une émission controversée

    La police interroge deux journalistes tunisiens après une émission controversée

    Etiquettes : Tunisie, presse, journalisme, Haythem El Mekki, Elyes Gharbi,

    Des militants et des médias protestent alors que les journalistes sont interrogés pour avoir critiqué les forces de sécurité.

    Tunis, Tunisie – L’éminent chroniqueur tunisien Haythem El Mekki et le co-animateur de radio Elyes Gharbi ont été libérés par un procureur après avoir été interrogés sur leurs commentaires sur les puissantes forces de sécurité du pays.

    Lundi, les deux journalistes ont été interrogés dans un poste de police du quartier d’El Gorjani, dans la capitale Tunis, alors que leurs collègues et militants des droits de l’homme manifestaient à l’extérieur.

    Aucune date n’a encore été fixée pour leur prochaine apparition. Aucune des charges retenues contre eux n’a non plus été confirmée. Pour le moment, les deux hommes restent en liberté sous caution, en attendant de nouvelles accusations et un éventuel procès.

    L’affaire concerne une plainte déposée par l’un des puissants syndicats de sécurité tunisiens suite à des propos tenus par El Mekki le 15 mai dans l’émission Midi de Gharbi sur la radio Mosaïque FM.

    El Mekki a critiqué les méthodes de recrutement de la police après le meurtre de six personnes, dont deux pèlerins, à la synagogue El Ghriba sur l’île de Djerba par un garde national en service au début du mois de mai.

    La chaîne privée Mosaïque FM est l’une des stations tunisiennes les plus écoutées, et le Midi Show est extraordinairement populaire auprès de ses 1,5 million d’auditeurs.

    « Le Midi Show est l’une des dernières émissions de radio à exprimer et à animer des personnalités de l’opposition », a déclaré l’activiste Nessryne Jelalia, qui, avec une centaine de journalistes et de militants des droits de l’homme, s’était rassemblée devant la caserne de police à Tunis où El Mekki et Gharbi étaient détenus. interrogé.

    Faire taire la dissidence

    Jelalia a déclaré que le premier contact d’El Mekki avec une notoriété nationale remonte à environ 30 ans ce mois-ci grâce à son implication dans une campagne anti-censure – et qu’il fait maintenant l’objet de poursuites pour liberté d’expression. De tous les blogueurs tunisiens en ligne dont l’activité a contribué à la révolution du pays, El Mekki est le seul qui reste.

    Les gens l’écoutent pour l’entendre parler, dit-elle, « de la situation politique, de l’actualité, et son discours attire un très large public. Il est l’un des rares que nous ayons.

    Jelalia a loué le rôle d’El Mekki en tant que satiriste des mœurs politiques modernes.

    L’audience de lundi était la dernière d’un nombre croissant de poursuites intentées par le président Kais Saied et ses alliés.

    Suite aux arrestations des opposants politiques et critiques de Saied, il y a eu une répression sans précédent de la dissidence au sein des médias et, semble-t-il, en particulier au sein de la station de radio indépendante où travaille El Mekki, Mosaique FM.

    Début février, le directeur général de la station, Noureddine Boutar, a été arrêté puis inculpé de blanchiment d’argent. Cependant, selon ses avocats, la « ligne éditoriale » de la station et notamment du Midi Show figuraient également en bonne place lors des interrogatoires.

    La semaine dernière, l’un des correspondants régionaux de la station, Khalifa Guesmi, a été condamné à cinq ans de prison après avoir refusé de divulguer ses sources pour un article de sécurité qu’il avait écrit.

    Les questions sur l’avenir de la station ont largement circulé parmi la foule rassemblée devant la caserne de police.

    « Je pense que le président Saied est très agacé par le Midi Show et cible cette radio depuis quelques mois », a déclaré le frère d’El Mekki, Thameur, rédacteur en chef de la principale plateforme de médias indépendants Nawaat. « Mosaïque FM est l’un des derniers espaces gratuits des médias grand public en Tunisie.

    « En attaquant deux personnalités aussi populaires [El Mekki et Gharbi], vous finirez par vous retrouver face à la rue », a déclaré Thameur en faisant un geste autour de la foule. « Écoutez, si nous pouvons attirer autant de personnes en 24 heures, pensez à ce que nous pouvons faire avec des semaines.

    Pour El Mekki du moins, ce dernier affrontement avec les services de sécurité intervient après une série d’affrontements passés avec les autorités.

    Émergeant sous le nom de blogueur anonyme Bylasko, El Mekki a commencé sa carrière clandestine en visant férocement la censure sous le président de longue date Zine El Abidine Ben Ali.

    « J’ai été ciblé quotidiennement et à un niveau massif depuis la révolution », a déclaré El Mekki à Al Jazeera dans une récente interview.

    « Je pense que le système pourrait m’utiliser comme un [outil] », avait-il dit, décrivant comment les autorités pourraient utiliser sa liberté pour prétendre qu’elles protégeaient la liberté de la presse. « Ils essaient de prouver que ce n’est pas une dictature », a-t-il expliqué. « Les partisans du président me regardent et me disent : ‘Vous le traitez de dictateur mais vous êtes toujours libre. Comment peut-il être un dictateur ?’ »

    #Tunisie

  • La police tunisienne enquête sur deux journalistes, selon la radio

    La police tunisienne enquête sur deux journalistes, selon la radio

    Etiquettes : Tunisie, presse, journalistes, Radio Mosaïque, Haythem El Mekki et Elyess Gharbi,

    TUNIS, 18 mai (Reuters) – La station de radio indépendante la plus populaire de Tunisie a déclaré jeudi que deux de ses principaux animateurs, critiques du président Kais Saied, avaient été convoqués par la police pour être interrogés, alors que l’on craint une escalade de la campagne gouvernementale contre les médias.

    Radio Mosaique a déclaré que ses animateurs Haythem El Mekki et Elyess Gharbi allaient être interrogés par la police vendredi dans le cadre d’une enquête liée au contenu journalistique.

    Les porte-parole de la police et du ministère de l’intérieur n’étaient pas immédiatement disponibles pour commenter cette information.

    El Mekki, qui présente une émission quotidienne sur Radio Mosaique critiquant les politiques de Saied, a soulevé cette semaine des inquiétudes quant aux méthodes de recrutement de la police dans le pays, après qu’un membre de la garde nationale a tué deux visiteurs et trois policiers lors d’une attaque sanglante contre une synagogue juive ce mois-ci.

    Cette année, le gouvernement a pris des mesures sévères à l’encontre d’éminents dirigeants de l’opposition et d’opposants, notamment en arrêtant le directeur de Radio Mosaïque, Nourredine Boutar, ce qui a suscité la colère des pays occidentaux et des organisations de défense des droits de l’homme.

    La liberté d’expression et la liberté des médias ont été des acquis essentiels pour les Tunisiens après la révolution de 2011 qui a chassé le président autocratique Zine El Abidine Ben Ali et a déclenché les manifestations du printemps arabe.

    Mais les militants et les journalistes affirment que la liberté d’expression est gravement menacée sous le régime de M. Saied.

    Des dizaines de journalistes et de militants ont manifesté jeudi contre les restrictions des libertés et les procès visant des journalistes et des blogueurs.

    « Nous vivons une période sombre. La liberté d’expression est de plus en plus touchée. Une vingtaine de journalistes et de blogueurs sont poursuivis en raison de leurs articles ou de leurs positions contre les autorités », a déclaré à Reuters le chef du syndicat des journalistes, Mahdi Jlassi.

    M. Saied a fermé le parlement en 2021 et s’est emparé de tous les pouvoirs dans le cadre de mesures que ses opposants qualifient de coup d’État.

    #Tunisie #RadioMosaïque #KaisSaïed #

  • Le Parlement algérien ratifie une loi renforçant le contrôle sur les médias

    Topics : Algérie, presse, médias, journalistes, répression,

    Reporters sans frontières critique la législation en disant qu’elle comporte des « chapitres négatifs » qui constituent une violation de la liberté de la presse.

    Le parlement algérien a approuvé une nouvelle loi sur les médias qui renforce le contrôle sur le travail des journalistes et impose de nouvelles restrictions.

    Alors que le gouvernement a déclaré que la loi était essentielle pour garantir le libre exercice de l’activité des médias sous contrôle légal, Reporters sans frontières (RSF) a déclaré que la loi comprenait des « chapitres négatifs » qui constituent une violation de la liberté de la presse.

    La loi interdit aux médias algériens de recevoir tout financement ou aide matérielle de toute « entité étrangère ».

    Le ministre des Communications, Mohamed Bouslimani, a déclaré que la loi vise à « consacrer la liberté et le pluralisme de la presse » et à « la protéger de toutes les formes de déviation ».

    La nouvelle loi exclut de facto les binationaux du droit de posséder ou de contribuer à la propriété d’un média en Algérie.

    « Certains chapitres sont positifs, d’autres représentent une violation de la liberté de la presse, comme la révélation des sources à la justice, si nécessaire, la restriction de l’accès à tout financement », a déclaré Khaled Drareni, le représentant de RSF en Afrique du Nord.

    Contrairement à l’ancienne loi qui exigeait une autorisation formelle du ministère de la Communication pour créer un journal, la nouvelle est beaucoup plus simple en ce sens qu’elle stipule que les journalistes peuvent créer un média en ne faisant qu’une déclaration.

    Plus tôt ce mois-ci, un tribunal algérien a condamné Ihsane El Kadi , journaliste de renom, à cinq ans de prison. Ihsane, un critique virulent du gouvernement qui a été arrêté le 24 décembre, a été accusé de recevoir des fonds étrangers.

    L’arrestation d’El Kadi a également été condamnée par des organisations de défense des droits humains telles qu’Amnesty International et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).

    #Algérie #Presse #Journalisme #Répression

  • Le Maroc, un danger pour la stabilité des pays voisins -Mohamed Ziane-

    Le Maroc, un danger pour la stabilité des pays voisins -Mohamed Ziane-

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Mohamed Ziane, répression, droits de l’homme, presse, journalistes,

    Mon problème réside dans l’interview publiée dans El Independiente dans laquelle, en octobre dernier, je demandais au roi Mohamed VI d’abdiquer ou de démontrer publiquement qu’il peut continuer à régner .

    Le fait d’avoir accordé cette interview en espagnol a été très réussi pour la simple raison qu’il y a l’antécédent du roi Juan Carlos, qui avait abdiqué en faveur de son fils, l’actuel roi Felipe VI .

    Pour les citoyens hispanophones, la proposition est normale et conforme à l’usage actuel. Le vrai problème est qu’en Espagne il y a eu un énorme saut qualitatif en matière de droits de l’homme alors qu’au Maroc, peu importe ce qui est fait pour convaincre le monde qu’il y a eu une amélioration, la réalité est tout le contraire.

    La situation des droits de l’homme au Maroc en 2023 est pire que celle qui existait dans le pays en 1999. Feu le roi Hassan II est devenu convaincu que l’alternance était nécessaire et a commencé à libérer tous les détenus qui étaient liés au monde politique et à l’humanitaire progressiste. idées, même s’ils avaient été envoyés en prison sur la base d’un dossier pour possession de drogue, comme ce fut le cas de nombreux militants syndicaux.

    Dans le même temps, le conseil consultatif des droits de l’homme se mobilise pour convaincre le plus radical des opposants, Mohammed Basri, alias le Fqih Basri , [fondateur de l’Union nationale des forces populaires, parti de gauche, et pendant des années un ennemi acharné de Hasan II] avec qui nous nous sommes rencontrés à plusieurs reprises à Paris dans des réunions auxquelles Moumen Diouri a également participé.

    Lorsque j’étais ministre des Droits de l’Homme, j’ai pris en charge ce dossier car je connaissais les limites à ne pas dépasser avec feu le Roi.

    Malheureusement, au Maroc on a voulu résoudre le problème en se basant sur le concept d’indemnisation et une commission réconciliation et justice a été mise en place à l’image de celle qui existait en Afrique du Sud et au Chili.


    Mais tout était une caricature de réconciliation et des compensations étaient accordées aux militants dissidents et aux agents du gouvernement qui avaient travaillé pour la police politique .

    De cette façon, le Maroc a découvert qu’il devait changer sa politique de rencontre avec les opposants. Au lieu de se retrouver face à face avec les forces du changement, il s’est tourné vers un autre moyen de contenir l’opposition : diriger leurs mouvements.

    Et force est de reconnaître qu’il s’est très bien débrouillé, tant au niveau de la direction des mouvements nationalistes que des partis socialistes, dont l’ex- Parti communiste marocain . Des agents de la police politique pourraient être imposés à la direction.

    Aujourd’hui, il est possible de conclure que la situation des droits de l’homme est pire que celle qu’a connue le Maroc à la fin du régime Hassan II.

    Et quelques exemples peuvent être donnés : l’utilisation des femmes pour démolir et discréditer tous les penseurs, militants politiques ou syndicalistes et, surtout, les forces religieuses, qui continuent à être profondément enracinées dans la société marocaine.

    L’université est totalement soumise au régime et la plupart de la presse, ainsi que les journalistes eux-mêmes, ont été corrompus par le système.

    Au temps de Hassan II , les élections étaient truquées. Pas aujourd’hui, mais la quasi-majorité des députés achètent des voix, ce qui au final produit le même résultat.

    Il faut comprendre que le Maroc de 2023 souffre d’un énorme retard en matière de droits de l’homme par rapport au monde d’aujourd’hui. Il est inutile de comparer le Maroc de 2023 avec le pays qui existait dans les années 70 ou 80.

    Il faut le comparer avec le monde d’aujourd’hui pour se rendre compte que la différence est plus profonde et surtout plus dangereuse. Le Maroc appartient au monde occidental et est, comme les autres pays d’Afrique du Nord de la rive sud, aux portes des nations modernes et civilisées de l’autre rive. Mais quand la différence est encore plus grande que la mer qui nous sépare, il y a un vrai danger d’instabilité.

    Mohamed Ziane (Málaga, 1943) est un avocat marocain et ancien ministre marocain des Droits de l’Homme. Il a été député et fondateur du Parti libéral marocain.

    Source

    #Maroc #Mohamed_Ziane #Mohammed_VI #Presse #Journalistes

  • Maroc : L’AMDH condamne les atteintes aux droits de l’Homme

    Maroc : L’AMDH condamne les atteintes aux droits de l’Homme

    Tags : Maroc, AMDH, répression, presse, journalistes, inflation, prix,

    Une association marocaine a condamné la poursuite, par le régime du Makhzen, des atteintes aux droits et libertés, en réaction aux actions de protestation menées par la population. L’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH) a condamné « la poursuite par l’Etat de la suppression de divers droits et libertés, (face aux) protestations croissantes contre la détérioration continue des conditions de vie et son impact sur le pouvoir d’achat de tous les Marocains ». Dans un communiqué, publié durant le week-end, l’association a enregistré « une hausse sans précédent des prix du carburant, des matières premières, des légumes, de la viande et de divers services sociaux ».

    L’AMDH a également mis en garde contre « les atteintes aux libertés publiques et privées et au droit de manifester, et contre le maintien en détention des défenseurs des droits de l’homme, la poursuite des arrestations et simulacres de procès, les violations de divers droits économiques et sociaux, et les tentatives de faire passer des lois régressives, auxquelles s’ajoutent la Loi de finances qui perpétue la discrimination et la vulnérabilité » des citoyens.

    S’exprimant au sujet du harcèlement des militants, l’association a dénoncé l’arrestation de Ezzeddine Basidi, responsable adjoint de la section de l’association à Sefrou, en raison de ses activités de défense des droits de l’homme, et d’Abdelnabi Boukrine, responsable de la section de Fès de l’Association nationale des diplômés chômeurs.

    Elle a également dénoncé la condamnation par la justice des enseignants contractuels, appelant par là même à la libération de tous les prisonniers politiques, en particulier les détenus du Rif, les prisonniers d’opinion, les journalistes et les blogueurs.

    Dans le même communiqué, l’association a critiqué le ministère de l’Intérieur marocain pour les restrictions continues imposées aux activités du Parti la voie démocratique travailliste et la violation continue du droit de manifestation et de protestation pacifiques. Elle a également exprimé son « rejet total des restrictions systématiques du travail des journalistes ».

    Enfin, elle tient l’Etat marocain « pleinement responsable de la tension résultant du dossier des enseignants contractuels » et exige que toutes leurs revendications justes et légitimes soient prises en compte.

    #Maroc #Répression #Presse #Journalistes #Rif #Hirak

  • Le journaliste Radi Ellili aux camps des réfugiés sahraouis

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Mohamed Radi Ellili, presse, journalisme,

    Pour la première fois le célèbre journaliste sahraoui Mohamed Radi Ellili s’est rendu vendredi aux camps des réfugiés sahraouis de Tindouf, au sud-ouest de l’Algérie. Il jouit d’une grande estime auprès ses sahraouis en raison de ses emissions en direct depuis la France où il s’est installé en tant que réfugié politique.

    Les droits de l’homme ne sont pas respectés au Maroc. Encore moins dans les territoires occupés de force du Sahara Occidental. Rabat craint les Sahraouis. Même s’ils baisent la main du roi. C’est ce qu’affirme Mohamed Radi Ellili, un journaliste sahraoui, qui a vu sa carrière professionnelle écourtée, car il affirme avoir été licencié et empêché d’accéder au siège de la Société nationale marocaine de radiotélévision, la télévision publique marocaine, où il était la vedette du journal télévisé dans une chaîne de télévision publique.

    Mohamed Radi est techniquement espagnol. Il est né à El Aaiun en août 1975, alors province espagnole, et capitale du Sahara occidental occupée plus tard par le Maroc, dont la souveraineté n’est pas reconnue par les Nations unies.

    En 1999, après avoir terminé ses études de radiojournalisme, il commence à travailler, sans contrat, pour la Télévision nationale à Rabat. Facturant beaucoup moins cher que ses homologues d’origine marocaine. « Ils m’ont payé un salaire de subsistance, sans cotisations et sans couverture maladie, alors que je faisais le même travail que mes collègues », affirme-t-il.

    A ses débuts, il était correspondant pour la télévision saoudienne MBC et présentateur pour la chaîne de télévision iranienne Al Alam, à Téhéran. En 2006, après avoir obtenu simultanément des diplômes en journalisme télévisé et en sociologie, il est finalement embauché par la Société nationale de la radiotélévision marocaine (la chaîne publique marocaine), mais sans reconnaissance de son ancienneté.

    C’est un bon professionnel, il est formé et il se débrouille bien devant la caméra. Le régime d’occupation se sert de ses origines sahraouies pour donner une image de normalité, d’égalité des chances et d’intégration des sahraouis dans le système du Makhzen. Mohamed Radi le sait, et il s’y prête parce qu’il est obligé de s’accrocher à son unique gagne-pain.

    Nous sommes en 2004 et il travaille sans contrat. C’est un Sahraoui formé académiquement, qui travaille pour sa chaîne présentant l’actualité à El Aaiun. Deux ans plus tard, ils l’engagent ; il se souvient : « ils m’ont promu et m’ont transféré à Rabat, où après avoir présenté des journaux télévisés à des moments différents, ils m’ont confié celui qui avait la plus grande audience ». Battre des records aux heures de grande écoute . « Mes actualités sont les plus regardées, de loin, par rapport à celles des autres chaînes. La société d’études médias Maroc Metri m’attribue les meilleurs records d’audience : une part de 40% », clame-t-il fièrement.

    Le journaliste travaillait sous les ordres de jusqu’à trois directeurs de l’information de sa chaîne, mais son poste était inamovible. Il est l’image de l’information télévisée, le seul présentateur sahraoui, la face visible d’un processus normalisateur d’intégration des Sahraouis dans la vie du Maroc. C’est du moins l’image que l’occupant veut donner. Son entreprise parraine divers cours de spécialisation en France et la BBC à Londres.

    Il est envoyé spécial dans différentes parties du monde, chargé de couvrir cinq rounds de négociations entre le Maroc et le Front Polisario. Sa vie professionnelle et personnelle lui sourit. Jusqu’à ce que, assure-t-il, Fátima Barudi débarque dans la direction des services d’information. Le mari de cette dernière, Mohamed Doudi, est le chef du Bureau d’Information de la Maison Royale.

    « Cette dame ne me fait pas confiance à cause de mes origines sahraouiess – se lamente-t-il. Elle me traite de façon humiliante. Il ne m’appelle jamais par mon nom, elle m’appelle « le Sahraoui de la khaïma » (khaïme est la tente traditionnelle des nomades sahraouis. Ils ne me laissent pas présenter les résultats des élections et ils m’interdisent de voyager pour couvrir différentes informations d’intérêt. Au cours des trois dernières années, ils ne m’ont permis de voyager qu’une seule fois. Ils m’interdisent d’écrire et de mettre en tête d’affiche les nouvelles que je dois présenter.

    Mohamed Radi assure qu’il commence à mordre la poussière. Cette directrice de l’information envoie une lettre à sa hiérarchie indiquant qu’elle a « perdu confiance » en son présentateur vedette, lui reprochant une faute professionnelle. Ils le punissent avec une suspension d’emploi et de salaire pendant huit mois. Une fois réintégré dans son poste, les épisodes de harcèlement au travail se succèdent. Il demande une semaine de congé et lorsqu’il revient au siège de son travail, le 17 juin 2013, le gardien lui interdit d’entrer, selon lui, sur ordre de ses supérieurs, sans identifier personne. Il est licencié oralement et sans aucun document pour le prouver.

    Le présentateur vedette se rend alors devant les juridictions pénales et prud’homales, où il engage les actions correspondantes pour faire rétablir ses droits. Il assure être soutenu par plus de 30 associations différentes d’avocats, de défense des droits de l’homme et de différents secteurs de la société civile au Maroc, où il a fait le tour de 17 villes pour dénoncer son cas. Il a écrit à tous les partis politiques du Maroc et « bien qu’à titre personnel ils me témoignent leur soutien et leur solidarité, 39 parlementaires parmi eux, aucun parti ne m’a répondu ».

    Mohamed Radi s’estime dénigré en tant que sahraoui, stigmatisé et « soupçonné d’avoir donné des informations privilégiées et sensibles au Front Polisario ». La présence de son cousin, Mohamed Lamin Ahmed, un des leaders fondteurs du mouvement de libération sahraoui, est utilisée par les marocains pour l’accuser. Du racisme pur et dur. Celui dont j’entendais parler lorsque j’étais à l’université. Un racisme qui fait que les marocains pensent que les sahraouis sont des ignorants, paresseux. Ils les appellent « les frères de leurs chameaux ». Le jour où il a commencé à présenter le journal télévisé, personne ne voulait croire que je suis sahraoui. « Mon propre directeur m’a dit que ce n’était pas ma place et que je devais retourner dans le sud. Ma réussite professionnelle, étant sahraoui, les dérange », affirme Ellili.

    La direction de la chaîne, n’ayant aucun argument pour justifier mon limogeage, a opté pour l’accusation à connotation politique. Il prétedent qu’il est un agent infiltré du Front Polisario.

    #Maroc #Sahara_Occidental #Front_Polisario

  • France : L’expression « Sahara marocain » bannie

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Rachid M’Barki, BFMTV, Team Jorge, presse,

    RACHID M’BARKI LICENCIÉ DE BFM TV
    Journalistes français, attention ! Voilà ce qu’il vous en coûtera de dire « Sahara marocain » au lieu de « Sahara occidental »

    Il a été procédé, ce jeudi, au licenciement du journaliste Rachid M’Barki par le directeur de la chaîne française « BFMTV ». Le motif : une grave erreur professionnelle qui consiste en la diffusion de faux reportages tendant à approuver l’occupation du Sahara occidental par le Maroc.

    Le directeur de BFMTV a déclaré que l’enquête interne menée par l’administration a montré qu’entre 2021 et 2022, M’Barki était impliqué dans la diffusion de plusieurs reportages qui ne correspondaient pas à la ligne éditoriale. Il a souligné que le contrat de M’Barki avec la chaîne a pris fin le 21 février 2023.

    Une désinformation made in Israël

    Mi-février 2023, une enquête menée par un groupe international de 100 journalistes a révélé l’affaire impliquant le présentateur de BFMTV Rachid Mrbarki, accusé d’être soumis à une influence extérieure et liée à un vaste projet de désinformation mené par une société israélienne.

    BFM a ouvert une enquête interne en janvier dernier en raison de ces soupçons. Vogele, son directeur, a precisé que M’Barki « a réussi à demander des documents d’illustration « à la dernière minute », « lorsque le rédacteur en chef était occupé à autre chose ».

    M’Barki a utilisé le terme « Sahara marocain », au lieu de « Sahara occidental » , comme l’ont rapporté plusieurs médias français.

    En réponse à une question de Politico, M’Barki a admis qu’il « utilisait des informations qui lui venaient d’informateurs » sans nécessairement suivre « la voie habituelle de l’édition ».

    M’Barki, 54 ans, qui a rejoint la chaîne en tant que présentateur principal depuis sa création en 2005, a reconnu « l’ingérence » et la possibilité d’une erreur professionnelle dans le jugement qui l’aurait conduit à « présenter un service à un ami ».

    Le journaliste a été suspendu le 11 janvier 2023 par le directeur de la chaîne Marc-Olivier Vogel, qui a expliqué aux collaborateurs qu’il devait prendre cette décision après avoir été alerté sur des informations potentiellement biaisées diffusées à l’antenne.

     » BFM, victime de cette histoire »

    La personne qui l’a alerté est le journaliste Frédéric Mezzo, alors en poste à la cellule d’investigation de Radio France, dans le cadre d’une enquête plus large baptisée « Story Killers » coordonnée par le consortium Forbidden Stories. Frédéric Metzou a informé Marc-Olivier Vogel de la découverte du pot aux roses.

    « Il ne fait aucun doute que BFM est victime dans cette histoire », a déclaré le directeur général de la chaîne d’information, Marc-Olivier Vogel, à Radio France Inter après avoir ouvert une enquête interne et suspendu le journaliste de 54 ans.

    L’enquête, menée par le groupe de journalistes Forbidden Stories, auquel la cellule d’investigation du Monde et de Radio France a contribué pour le compte de la France, a établi que cette affaire est liée à un vaste projet de désinformation mené par une société israélienne qui vend ses services autour du monde.

    Faux comptes sur Internet, faux contenus sur les réseaux, piratage, manipulation des élections…

    Le journal israélien Haaretz a rapporté que la société s’est ingérée dans 30 élections à travers le monde, et qu’elle a commencé cette activité il y a plus de deux décennies, et a déclaré qu’elle « menace la démocratie ».

    Les journalistes d’investigation ont pu interviewer un responsable de cette cellule en Israël, où se trouve l’équipe de Jorge.

    Et il leur a assuré, à l’appui d’une présentation devant eux, qu’il pouvait automatiquement créer de faux comptes sur Internet, écrire du contenu sur les réseaux sociaux, ou pirater des e-mails ou des comptes sur l’application Telegram, afin d’influencer notamment les campagnes électorales.

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    #Maroc #France #BFMTV #Rachid_Mbarki #Sahara_Occidental #Presse #Team_Jorge

  • L’affaire Rachid M’Barki sème la panique parmi les journalistes franco-marocains

    Tags : France, Maroc, presse, lobbying, BFMTV, Rachid M’Barki, Sahara Occidental,

    Le licenciement du journaliste de BFMTV Rachid M’Barki en raison, entre autres, de sa partialité dans le conflit du Sahara Occidental risque de semer la zizanie parmi les journalistes franco-marocains opérant dans les chaînes françaises dont France2 qui en 2017, coupable de parti pris en faveur du Maroc dans le conflit qui l’oppose aux sahraouis.

    Dans ce documentaire, qui relaie la position du Maroc sur le sahara occidental, Ali Baddou, prête sa voix aux aux images de Yann-Artus Bertrand. Selon le MRAP, le documentaire est un « publi-reportage financé par le pays désireux de se montrer sous un jour flatteur et s’apparente en fait à un outil de propagande du pouvoir marocain ». Voici le texte intégral de son commentaire:

    France 2 relai du pouvoir marocain ?

    En juin 2017, la chaîne publique France 2 a diffusé un film documentaire « Le Maroc vu du ciel » avec des photos d’avion de Yann Arthus Bertrand et des commentaires du journaliste Ali Baddou. Magnifiant le Maroc, vantant son développement et sa démocratie, il contribuait à la désinformation du public français, en affirmant notamment, au mépris du droit international, que le Sahara occidental était une province marocaine. Ce film avait suscité en 2017 de très nombreuses réactions par voie de presse et vers le médiateur de France Télévision qui avaient amené le photographe à préciser qu’il « s’associait à la douleur du peuple sahraoui et soutenait le processus démocratique exigé par les Nations unies ».

    La direction de France 2 n’a tenu aucun compte de ses remarques, ni des protestations, puisqu’elle a reprogrammé ce film le mardi 10 décembre. Alerté par de nombreux comités locaux, le MRAP dénonce la rediffusion de ce film qui ressemble à un publi-reportage financé par le pays désireux de se monter sous un jour flatteur et s’apparente en fait à un outil de propagande du pouvoir marocain. Dakhla et El Aaiun sont présentées comme des villes marocaines. Le documentaire, qui n’est pas avare d’images vues d’avion, n’en donne aucune du mur de sable de 2700km qui scinde le territoire du Sahara occidental et sépare les familles sahraouies. Les commentaires dithyrambiques d’Ali Baddou relaient ouvertement les thèses du pouvoir marocain ; il va même jusqu’à prétendre que « la Marche Verte » de novembre 1975 était destinée à libérer pacifiquement les « provinces du Sud » de l’occupation espagnole alors que c’était le début de l’occupation et de la colonisation illégales du Sahara occidental condamnées par le Conseil de sécurité des Nations unies.

    La carte du Maroc, présentée à plusieurs reprises, inclut le territoire du Sahara occidental alors qu’aucun pays au monde ne reconnaît la souveraineté du Maroc. En 2016 et 2018, la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) a confirmé l’avis de la Cour de Justice Internationale de La Haye d’octobre 1975 en précisant clairement que le Maroc et le Sahara occidental sont deux entités distinctes et séparées selon le droit international. Le Sahara occidental est considéré par l’ONU comme un territoire non autonome en voie de décolonisation. Depuis 1991, une mission des Nations unies (Minurso) est en charge d’organiser un référendum d’autodétermination qui n’a pas encore été réalisé à cause des manœuvres d’obstruction du Maroc soutenue par certains pays, dont la France.

    Au nom du droit des téléspectateurs à une information correcte et du droit du peuple sahraoui à une information objective sur la situation au Sahara occidental, le MRAP demande à la direction de France 2 de programmer un film sur le Sahara occidental (comme par exemple le film « Les Enfants des nuages » de Javier Bardem qui a reçu le prix Goya en Espagne) et d’organiser un débat contradictoire sur le conflit du Sahara occidental en donnant la parole à des juristes internationaux, des universitaires, des responsables d’associations françaises, marocaines, sahraouies et, bien sûr, aux représentants du Front Polisario qui lutte pour l’autodétermination et l’indépendance du peuple sahraoui.

    Paris le 13 décembre 2019

    #Maroc #France #Presse #Rachid_Mbarki @France2tv #BFMTV #Team_Jorge

  • QATARGATE : Pourquoi le méga-scandale de l’UE est-il largement ignoré par les médias restants du Royaume-Uni ?

    Tags : Parlement européen, corruption, Union Européenne, presse, Brexit,

    « La réponse au Qatargate montre clairement que la classe politique restante est tellement investie dans l’UE qu’elle est prête à minimiser les allégations extraordinaires de corruption. »
    « Son seul objectif est de protéger l’UE contre les atteintes à sa réputation », déclare Frank Furedi.

    Beaucoup plus de colonnes et de temps d’antenne ont été consacrés au non-port de la ceinture de sécurité de Rishi Sunak qu’à ce méga-scandale à Bruxelles, dans lequel de nombreux membres de l’oligarchie de l’UE et leurs amis au sein des ONG sont accusés d’avoir accepté des pots-de-vin en espèces de la part du gouvernement Qataris.

    Eva Kaili, l’ancienne vice-présidente du Parlement européen, a été arrêtée et accusée de corruption en décembre et est actuellement détenue dans une prison juste à l’extérieur de Bruxelles.

    En ce qui concerne le lobby Remainer et ses amis à Bruxelles, le principal problème n’est pas le comportement prétendument corrompu des gros bonnets pro-fédéralistes de l’UE et de leurs associés, mais les munitions que ce scandale fournit aux eurosceptiques.

    Comme l’a soutenu Simon Tisdall du Guardian lorsque le Qatargate a éclaté pour la première fois, le scandale est « une bonne nouvelle pour les autocrates du monde – la corruption de l’UE est un énorme objectif pour la démocratie ».

    J’ai rencontré de nombreux eurocrates à Bruxelles qui partagent le point de vue de Tisdall. Beaucoup d’entre eux semblent indifférents aux crimes extraordinaires qui ont été allégués. Pour eux, le vrai crime est que des eurodéputés corrompus ont fourni à leurs adversaires un précieux outil de propagande.

    Comme un commentateur du New European s’en est plaint, le scandale « alimente l’argument politique eurosceptique selon lequel l’UE est un gâchis corrompu composé de bureaucrates intéressés, une opinion qui va maintenant gagner de nouveaux sympathisants. Les eurosceptiques et les europhobes verront tout cela comme la confirmation que nous nous en sortons mieux et que les institutions de l’UE sont corrompues.

    L’optique, et non le scandale lui-même, est la principale préoccupation des europhiles. Stéphane Séjourné, chef du groupe libéral Renew au Parlement européen, a averti la semaine dernière que, à moins que quelque chose de décisif ne soit fait pour réformer les institutions de l’UE, le scandale renforcera l’euroscepticisme.

    Il a déclaré: « Si nous ne le résolvons pas avant l’été, il alimentera les débats extrémistes lors des prochaines élections européennes » en mai 2024. Arancha González, ancienne ministre espagnole des affaires étrangères et ancienne conseillère auprès de la Commission européenne, craint que le scandale pourrait remettre en cause la légitimité de « l’ensemble du projet européen ».

    Cette crainte de promouvoir l’euroscepticisme est clairement à l’origine du black-out efficace du scandale par les médias britanniques.

    Les europhiles britanniques ont également tenté de détourner le scandale avec « whataboutery ». Les autres affirment que les opposants à l’UE n’ont aucune autorité morale pour critiquer Bruxelles car eux aussi sont imprégnés de pratiques de corruption.

    Comme l’écrit Martin Fletcher dans le New Statesman :

    « Depuis quand notre propre gouvernement – ​​sa souveraineté si heureusement restaurée par le Brexit – est-il un tel parangon de vertu ? Qu’en est-il des pairies de Boris Johnson pour des alliés tels qu’Evgeny Lebedev, et pour Peter Cruddas et d’autres qui ont fait des dons substantiels au Parti conservateur, ou du lobbying inconvenant de David Cameron auprès d’amis ministres au nom de son payeur, Lex Greensill ? N’oublions pas non plus que pas moins de 37 députés britanniques ont bénéficié de voyages gratuits au Qatar au cours des cinq dernières années.

    En attirant l’attention sur cette longue liste de méfaits conservateurs, Fletcher tente de minimiser l’importance du Qatargate. Il essaie essentiellement d’assimiler les députés bénéficiant de l’hospitalité du Qatar à l’approche de la Coupe du monde à la corruption pure et simple de personnalités publiques au Parlement européen.

    La réponse au Qatargate montre clairement que la classe politique restante est tellement investie dans l’UE qu’elle est prête à minimiser ces extraordinaires allégations de corruption. Son objectif unique est de protéger l’UE contre les atteintes à sa réputation.

    La classe restante préfère protéger les siens de l’éclat de la responsabilité plutôt que d’affronter les influences corruptrices à l’œuvre à Bruxelles. Un double standard corrosif est à l’œuvre ici.

    Frank Furedi est sociologue, commentateur et auteur de 25 livres. Il est directeur exécutif du groupe de réflexion MCC-Brussels et professeur émérite de sociologie à l’Université du Kent.

    Conservative post, 06/02/2022

    #Qatargate #UE #Corruption #Parlement_européen