Étiquette : presse

  • Les médias sont violemment attaqués lors des manifestations au Sénégal

    Cette déclaration a été initialement publiée sur mfwa.org le 5 mars 2021.

    La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) condamne la perturbation des réseaux sociaux au Sénégal, la suspension de deux chaînes de télévision ainsi que la répression meurtrière des manifestations.

    Tout en dénonçant également les manifestants violents, qui ont attaqué d’autres médias, la MFWA demande aux autorités sénégalaises de veiller à ce que la liberté de la presse soit protégée, que les médias de tous bords soient en sécurité et indépendants dans leurs reportages.

    Dans la matinée du vendredi 5 mars 2021, les données du réseau de NetBlocks, une organisation qui surveille l’accès à l’internet et aux réseaux sociaux, ont révélé une perturbation de l’internet mobile chez les grandes compagnies de téléphone Orange et Sonatel au Sénégal.

    « Les métriques montrent que Facebook, YouTube, WhatsApp et certains serveurs Telegram étaient restreints sur le principal opérateur de réseau cellulaire Orange/Sonatel en début de matinée vendredi. Les services affectés ont ensuite été restaurés à partir de 7h30 UTC », avait publié NetBlocks.

    Toutefois, la raison des perturbations observées n’a pas été déterminée, car ni les opérateurs de réseau cellulaire ni les autorités publiques n’ont publié de déclaration officielle à cet effet. Toutefois, les faits montrent qu’un nombre croissant de gouvernements sur le continent ont recours aux coupures d’Internet et au blocage des réseaux sociaux pour réprimer les manifestations antigouvernementales et restreindre l’espace civil et politique en ligne.

    Plus tôt, le 3 mars 2021, des manifestations ont éclaté à Dakar, la capitale du Sénégal, et dans plusieurs autres grandes villes du pays comme Kaolack, Saint Louis et la Casamance. Les manifestations ont persisté le 4 mars. Les protestations résultent de l’arrestation d’Ousmane Sonko, leader du parti politique d’opposition Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité́, (Pastef-Patriotes), député à l’Assemblée nationale et troisième aux élections présidentielles de 2019.

    Alors qu’il se rendait au tribunal pour répondre à une plainte pour viol, Ousmane Sonko avait été arrêté pour « trouble à l’ordre public et participation à une manifestation non autorisée ».

    Au moins deux personnes ont été tuées par les forces anti-émeutes lors de la répression violente des manifestations contre l’arrestation de Sonko. La police et la gendarmerie ont utilisé des matraques, des gaz lacrymogènes et des balles réelles pour disperser les manifestants. Cheikh Ibrahima Coly et Cheikh Diop, âgés respectivement de 20 et 17 ans, ont succombé à des blessures par balle.

    D’autres manifestants ont été arrêtés, plusieurs autres ont été blessés et d’importants dégâts matériels ont été enregistrés. Les autorités n’ont pas encore publié de chiffres officiels sur les arrestations et le bilan de la répression des forces de l’ordre.

    Pourtant, le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome, avait justifié l’arrestation d’Ousmane Sonko en invoquant l’interdiction de rassemblement prononcée en raison du Covid-19 et un plan de circulation mis en place par les autorités.

    Par ailleurs, le 4 mars 2021, le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) a suspendu pour trois jours deux chaînes de télévision privées, WALF TV et SEN TV, pour avoir diffusé en boucle des images violentes.

    Ces deux médias, considérés comme proches de l’opposition, sont accusés par le CNRA d’attiser la violence. Cependant, outre la 2STV, le CNRA avait mis en garde deux autres chaînes privées contre la diffusion de contenus qui « promeuvent explicitement ou implicitement la violence », incitent à des troubles de l’ordre public, ou « sont susceptibles de constituer une menace pour la stabilité nationale ou la cohésion sociale ».

    Des médias considérés comme proches des autorités ont également été pris pour cible par des manifestants en colère. Le média public Soleil et deux autres médias privés, RFM et Dakaractu, ont été visés par les manifestants.

    Tout en condamnant la perturbation des réseaux sociaux au Sénégal, la suspension des deux chaînes de télévision ainsi que les attaques des manifestants contre d’autres médias, la MFWA demande aux autorités d’enquêter sur la répression meurtrière des forces de l’ordre et de punir les auteurs de ces actes.

    L’organisation appelle également les partis politiques à sensibiliser leurs partisans à la nécessité de manifester pacifiquement, ce qui est essentiel pour toute démocratie, et au respect de la presse et des droits des journalistes à faire leur travail d’information du public. Alors que le Sénégal est considéré comme un modèle de démocratie dans la sous-région, sanctionner les médias sous le prétexte de la « sécurité de l’Etat » ou les attaquer pour leur supposée partialité politique ne promet rien de bon pour la crédibilité des libertés civiles et politiques. Ces attaques remettent en question la culture démocratique que le pays a acquise. La violation de ces valeurs démocratiques, ainsi que de la liberté d’expression et de la presse, constitue un dangereux précédent pour le pays et l’Afrique de l’Ouest. Cela pourrait en outre galvaniser d’autres pays qui ne sont pas encore complètement débarrassés des vestiges d’un régime autoritaire.

    Par conséquent, la Fondation des médias pour l’Afrique de l’Ouest exhorte les autorités publiques, les forces de l’ordre et les partis politiques d’opposition à prendre les mesures nécessaires pour apaiser les tensions politiques.

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    Source : FEED MEDIA

    Human Rights Network for Journalists-Uganda, 23 mars 2021

    Tags : Sénégal, Presse, journalistes, manifestations, répression,

  • Sénégal: les journalistes pris entre les feux du pouvoir et de l’opposition

    Les journalistes exerçant au Sénégal disent avoir rarement connu autant de tentatives d’intimidation que depuis le début de l’affaire Sonko et les troubles qu’elle a déclenchés.

    Les défenseurs de la presse ont dénoncé les atteintes commises selon eux par le pouvoir pour contenir la contestation. Mais la pression est aussi venue de l’autre bord, celui des sympathisants d’Ousmane Sonko, surtout après la diffusion d’une interview de celle qui l’accuse de l’avoir violée à plusieurs reprises, rapporte la profession.

    Mamadou Cissé, journaliste de la chaîne Leral, raconte qu’après la diffusion de cette interview, il a « reçu des insultes et des menaces de mort à partir de numéros sénégalais et européens ». « Leurs auteurs nous accusent d’être des vendus et la honte du peuple », assure-t-il.

    La presse est le réceptacle des passions qu’a déchaînées la plainte déposée début février par une jeune masseuse d’un salon de beauté de Dakar contre Ousmane Sonko, principal opposant au président Macky Sall.

    M. Sonko, 46 ans, réfute catégoriquement les accusations de la masseuse et dénonce un « complot » ourdi pour l’écarter de la présidentielle de 2024.

    L’affaire, à la confluence de la politique, du sexe et de la justice, a enflammé les esprits, dans un contexte d’exaspération face aux restrictions justifiées par la pandémie de Covid-19.

    L’arrestation de M. Sonko le 3 mars a provoqué des émeutes telles que le Sénégal n’en avait pas connu depuis des années. La presse a rapporté au plus près les heurts entre jeunes et policiers dans la rue. Trop près, au goût des autorités.

    – « Corrompus » –

    Le Sénégal occupe une honorable 47e place sur 180 au classement mondial de Reporters sans frontières (RSF) pour la liberté de la presse.

    Le préfet de Dakar a pourtant été enregistré ordonnant à ses troupes de disperser au gaz lacrymogène les journalistes en même temps que les manifestants sur le chemin du tribunal emprunté par M. Sonko. Son souci, dit-il, était de libérer la voie publique.

    Le gendarme de l’audiovisuel a suspendu pendant trois jours le signal de deux télévisions privées jugées coupables d’avoir diffusé « en boucle des images de violence ». Et les réseaux sociaux ont rapporté des perturbations sur internet évoquant celles observées dans de nombreux pays à l’initiative des gouvernants en période de crise.

    En retour, des manifestants ont attaqué dans la capitale les sièges de la radio et du quotidien du Groupe Futurs médias (GFM) du chanteur Youssou Ndour et du quotidien Le Soleil, considérés comme proches du gouvernement.

    Après plusieurs jours de confrontation, le pouvoir et la société civile se sont employés à la désescalade.

    Mais les ardeurs se sont à nouveau excitées la semaine passée quand la masseuse, Adji Sarr, âgée d’une vingtaine d’années, est sortie de son silence pour accorder un entretien à quelques médias et y déclarer qu’elle était enceinte des oeuvres de M. Sonko.

    « On a reçu beaucoup de menaces de morts et d’insultes sur les réseaux sociaux. Ils nous accusent d’être corrompus et de ne pas épouser la thèse du complot » qui viserait M. Sonko, affirme Mamadou Diouf, journaliste au site d’informations Dakaractu.

    – L’appel de Sonko –

    Pour protéger ses journalistes, Dakaractu a renforcé la sécurité de ses locaux et ne signe plus les papiers publiés sur le site, dit-il.

    De telles intimidations de la part d’un parti d’opposition ou de ses sympathisants est « une première », dit le journaliste Issa Sall, grande figure de la presse sénégalaise. « Avant, les menaces étaient plus subtiles ou, mieux: c’était de la diatribe d’intellectuels », dit-il.

    Au-delà de la presse, l’affaire a causé ce que le défenseur reconnu des droits humains Alioune Tine qualifie de « grand malaise », face à l’éventualité que le corps de la femme soit instrumentalisé à des fins politiques ou au contraire qu’une plainte pour viols puisse ne pas être instruite. Dans un climat envenimé, différents interlocuteurs avouent à l’AFP leur réticence à s’exprimer ouvertement sur l’affaire.

    En visite vendredi dans des locaux du groupe de Youssou Ndour, Ousmane Sonko s’est démarqué d’une telle violence et en a appelé les auteurs à laisser la presse « exercer librement son travail ».

    « Ce sont des pratiques que nous dénonçons. Les groupes de presse ne peuvent pas être nos adversaires », a-t-il dit.

    TV5 Monde, 24 mars 2021

    Tags : Sénégal, presse, journaliste, répression,

  • TV5 Monde : RSF manifeste devant l’ambassade du Maroc pour la libération de Maati Monjib

    L’ONG Reporters sans frontières a réclamé vendredi la libération « urgente » du journaliste et historien Maâti Monjib, incarcéré au Maroc depuis trois mois et en grève de la faim depuis le 4 mars, lors d’une action symbolique devant l’ambassade du Maroc à Paris.

    Une dizaine de personnes s’étaient ainsi rassemblées à la mi-journée dans le XVIe arrondissement, brandissant 16 panneaux au « 16e jour de la grève de la faim » entamée par l’intellectuel franco-marocain pour dénoncer « son arrestation abusive » fin 2020.

    « Jour 1: Spasmes gastriques », « Jour 6: céphalées », « Jour 16 : délires »… Chaque panneau représente chaque « étape d’une mise en danger de plus en plus grande », a expliqué le secrétaire général de RSF Christophe Deloire.

    Maâti Monjib, 59 ans selon les précisions de son épouse Christiane Dardé-Monjib, « commence à être très fatigué », a indiqué cette dernière, « inquiète pour sa santé ». D’autant qu’il « est diabétique » et souffre d’ »une arythmie cardiaque ».

    « Je ne comprends pas le silence des autorités françaises », a-t-elle déploré, comme le comité français de soutien à son époux.

    « Il y a urgence », a ajouté M. Deloire, dénonçant une « incarcération arbitraire au terme d’une procédure absolument inique ».

    Militant des droits humains, le journaliste est détenu dans la prison d’El Arjat, près de Rabat. Il a été arrêté le 29 décembre dans une enquête pour « blanchiment de capitaux », des faits qu’il conteste.

    Cet opposant a parallèlement été condamné à un an de prison le 27 janvier pour « fraude » et « atteinte à la sécurité de l’Etat » au terme d’un procès ouvert en 2015. Celui-ci concernait des accusations de malversations dans la gestion d’un centre qu’il avait créé pour promouvoir notamment le journalisme d’investigation.

    Ses avocats et son comité de soutien se sont indignés que le jugement ait été rendu en son absence, sans convocation de sa défense, quand les autorités judiciaires marocaines affirment qu’il a bénéficié d’un « procès équitable ».

    « Le Royaume du Maroc est 133e » sur 180 pays au classement de la liberté de la presse de RSF, « cinq journalistes » y étant détenus « pour des motifs abusifs », a rappelé M. Deloire.

    Citoyen français, M. Monjib a porté plainte la semaine dernière à Paris pour détention arbitraire.

    En 2015 déjà, « interdit de quitter le territoire » marocain, il « avait cessé de s’alimenter » pendant une vingtaine de jours, obtenant la « levée de cette interdiction », rappelle RSF.

    TV5 Monde, 19 mars 2021

    Tags : Maroc, Maati Monjib, RSF, presse, journalistes,

  • Les dirigeants mondiaux doivent réglementer les logiciels espions et mettre fin à la surveillance des journalistes.

    La campagne du CPJ documente les liens entre l’espionnage et d’autres violations de la liberté de la presse

    New York, le 15 mars 2020 – À la lumière de dizaines d’incidents au cours desquels des journalistes et leurs proches ont été ciblés par des logiciels espions, le Comité pour la protection des journalistes a lancé aujourd’hui une campagne appelant les gouvernements à mettre fin à l’utilisation de logiciels espions et à prendre des mesures pour empêcher les États ayant un mauvais bilan en matière de liberté de la presse de se procurer de tels outils.

    Le CPJ a cartographié des dizaines d’incidents dans lesquels des journalistes et leurs proches ont été ciblés par des logiciels espions depuis 2011. Le projet s’appuie sur des recherches publiées et des entretiens du CPJ pour démontrer les implications mondiales pour la liberté de la presse de la surveillance à l’aide d’outils avancés vendus aux gouvernements pour l’application de la loi et la collecte de renseignements.

    « Une industrie secrète de logiciels espions a permis aux puissants d’espionner les journalistes et leurs proches et nous avons un besoin urgent de transparence et de responsabilité », a déclaré Robert Mahoney, directeur exécutif adjoint du CPJ. « C’est pourquoi nous demandons aux gouvernements d’interdire les attaques de la presse par des logiciels espions, et de sanctionner ceux qui continuent à les autoriser, à les mener ou à les faciliter – y compris les entreprises et les tiers qui fournissent la technologie et l’expertise derrière des portes closes. »

    De nombreux pays soupçonnés d’espionnage sont connus pour réprimer les médias, et les recherches du CPJ montrent que certains des journalistes ciblés, ou ceux qui ont un lien avec eux, ont également fait l’objet d’arrestations et de violences physiques en représailles de leur travail.

    Points clés :

    -Les logiciels espions peuvent exposer les communications avec les sources, suivre les mouvements d’un journaliste ou voler des informations privées, exposant ainsi les cibles à des attaques physiques et à d’autres formes de censure.
    -La carte interactive du CPJ répertorie 38 journalistes, commentateurs et leurs proches collaborateurs ciblés par des logiciels espions – souvent avec succès – ainsi que les États suspectés dans chaque cas et les entreprises qui les auraient fournis.
    -Les chercheurs ont attribué les attaques à des acteurs situés aux Émirats arabes unis, en Arabie saoudite, au Maroc, en Éthiopie, au Mexique et en Inde.
    -Les cibles des logiciels espions étaient situées dans neuf pays, dont les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni et la France.
    -Quatre sociétés accusées d’avoir fourni les logiciels espions sont basées en Israël, en Italie et en Allemagne.
    -Certaines des cibles ont été emprisonnées pour leur travail, notamment Omar Radi et Maati Monjib au Maroc, selon les recherches du CPJ.
    -Parmi les cibles non journalistiques figurent Griselda Triana, veuve du journaliste mexicain assassiné Javier Valdez, et Omar Abdulaziz, confident du chroniqueur saoudien assassiné Jamal Khashoggi du Washington Post.

    Les recommandations du CPJ aux gouvernements et aux entreprises sur la manière de mettre fin à l’utilisation abusive des logiciels espions sont disponibles dans une note d’orientation détaillée. Le CPJ propose également des conseils de sécurité numérique aux journalistes sur la manière de protéger leurs informations, ainsi que des conseils spécifiques sur le logiciel espion Pegasus de NSO Group.

    Le 18 mars à 12 heures EDT, le CPJ partagera les résultats de ses recherches et discutera de l’impact des logiciels espions sur la liberté de la presse et la sécurité des journalistes lors d’un événement en ligne, « Une menace invisible : La liberté de la presse et les dangers des logiciels espions », avec des experts du CPJ, le blogueur saoudien Omar Abdulaziz, la journaliste d’Al-Jazeera Ghada Oueiss, et Bryan Fogel, directeur de « The Dissident ». Cliquez ici pour plus de détails et pour confirmer votre présence à l’événement.

    La méthodologie de la carte et de la recherche, compilée par Jonathan Rozen, chercheur principal du CPJ pour l’Afrique, peut être consultée ici.

    Committee to protect journalists, 15 mars 2021

    Tags : Logiciels espions, espionnage, répression, presse, journalistes, NSO, Pegasus, Whatsapp, Maroc, Maati Monjib, Omar Radi,

  • Le principal parti tunisien s’excuse pour les attaques contre des journalistes lors d’un rassemblement

    DUBAÏ: Le plus grand parti politique tunisien a présenté ses excuses dimanche pour les violences contre les journalistes lors du rassemblement de samedi, a rapporté l’agence de presse officielle TAP.

    Ennahda a présenté ses excuses pour «les exactions commises contre les journalistes» lors de la marche dans la capitale Tunis, qui avait été organisée par le parti, a ajouté le rapport.

    «Les abus commis par les participants à la marche contre un certain nombre de journalistes ne représentent en aucun cas la position du parti dans ses relations avec les professionnels des médias», a cité Ennahda.

    Le Syndicat national des journalistes tunisiens, SNJT, a condamné les violences «récurrentes» contre les journalistes commises par les partisans d’Ennahdha lors du rassemblement de samedi, a ajouté le rapport.

    «L’apathie manifestée par les dirigeants d’Ennahdha face aux actes de violence révèle leur approbation tacite de ces pratiques et leur volonté d’exercer un contrôle sur le quatrième pouvoir», a cité le SNJT par TAP.
    Le syndicat a déclaré qu’il poursuivrait les agresseurs et le comité d’organisation pour avoir violé «les lois garantissant la liberté de travail des journalistes», ajoute le rapport.

    Le parti a organisé samedi l’une des plus grandes manifestations depuis la révolution de 2011, où des dizaines de milliers de partisans ont défilé dans le centre de Tunis en scandant «Le peuple veut protéger les institutions!» et «Le peuple veut l’unité nationale.»

    Le conflit s’est déroulé dans un sombre contexte d’anxiété économique, de désillusion à l’égard de la démocratie et de demandes de réforme concurrentes des prêteurs étrangers et de l’Union générale tunisienne du travail, l’UGTT, alors que les remboursements de la dette se profilent.

    Ennahda est un parti islamiste modéré dirigé par le président du Parlement Rached Ghannouchi et a soutenu le Premier ministre Hichem Mechichi dans une impasse avec le président Kais Saied au sujet d’un remaniement ministériel.

    Il a été interdit avant la révolution, mais il est membre de la plupart des coalitions au pouvoir depuis lors et bien que sa part des voix ait diminué ces dernières années, il détient toujours le plus de sièges au parlement.
    « Nationalistes, islamistes, démocrates et communistes », a déclaré Ghannouchi à la foule, « nous avons été rassemblés pendant la dictature … et nous devons nous unir à nouveau. »

    Arab News, 1 mars 2021

    Tags : Tunisie, Ennahhdha, presse, journalistes,

  • Les pratiques de répression du Makhzen contre la presse d'opposition mises à nu

    RABAT- La journaliste marocaine, Afaf Bernani a mis à nu, les pratiques de la répression auxquelles se livre la sûreté marocaine à l’encontre des journalistes opposants, précisant que le Makhzen  » mobilise ses suppôts de la presse, en vue de dénoncer leurs collègues qui rejettent ses politiques ».

    Afaf Bernani s’est rappelée dans son post publié sur le réseau social Facebook, ce qu’elle avait subi avec sa collègue, comme injustice commise par la police marocaine, pendant le mois de Ramadhan, le 5 juin 2018, lorsque plus de 10 éléments de la sûreté ont tenté de s’introduire dans le domicile, dans la ville de Rabat ».
    « Sous l’effet du choc et du traumatisme que nous avons subi du fait des poursuites policières, j’ai décidé avec ma collègue de ne pas ouvrir la porte de l’appartement et nous nous sommes réfugiées dans une chambre, sous les menaces de coupure d’eau et d’électricité, proférées par les policiers », a écrit Bernani.
    Ayant exécuté leurs menaces, ces éléments ont forcé la porte et fait sortir les deux journalistes par la force. » Ma collègue a perdu connaissance, suite au choc, ce qui les a amenés à appeler une ambulance », a-t-elle ajouté.
    Une fois arrivées au tribunal dans la ville de Rabat, à 00h00, en provenance du siège de la Sûreté, j’ai trouvé un grand nombre de  » journalistes de la presse de diffamation (…) qui avaient pour instructions, de nous prendre en photos, ce qui est une grave violation de la Constitution », a-t-elle indiqué.
    « Le juge au sein du tribunal, ainsi que ses collègues m’ont traitée de tous les noms , parce que j’ai refusé de livrer du faux-témoignage, j’ai contredit le PV et refusé même que des propos me soient attribués concernant des déclarations qui condamnent le journaliste Taoufik Bouachrine.
    « Ces fait font partie du vécu d’autres journalistes, comme le journaliste Slimane Raissouni, Omar Radi et l’académicien Mâati Monjib ».
    Une liberté d’expression et de presse muselée au Maroc
    Des activistes marocains ont diffusé un reportage intitulé  » La liberté d’expression et de presse muselée au Maroc », lequel relate le vécu de journalistes marocains les plus importants ayant été victimes de l’arbitraire du régime marocain et de ses pratiques de répression au cours des deux dernières années.
    Il s’agit d’un rédacteur en chef du Journal indépendant Akhbar Al-Youm, le journaliste Souleiman Raissouni qui a critiqué dans son éditorial les pratiques des services de sécurité, lequel a été arbitrairement arrêté le 22 mai 2020 devant son domicile par des policiers en tenue civile et mis en prison depuis plus de 7 mois, sans procès.
    Le rapport a également révélé que l’arrestation était « sans aucun document officiel la justifiant », en ce sens que les autorités marocaines l’ont donc accusé « d’attentat à la pudeur avec violence et détention », ajoutant que la détention est intervenue « deux semaines après une sale campagne de dénigrement » lancée à son encontre par des sites médiatiques pro-Pouvoir.
    Le rapport a en outre rappelé l’arrestation du propriétaire du Quotidien Akhbar Al-Youm et du site Alyaoum24, Taoufik Bouachrine, le 23 février 2018 au siège du journal par 40 agents de sécurité, dirigés par le chef de division de la Police judiciaire, indiquant qu’en date du 26 février de la même année, le Parquet général a retenu contre lui des accusations de « viol et de traite des êtres humains », précédées d’une large campagne de « diffamation » contre sa famille et ses sympathisants.
    Les organisations internationales de défense des droits de l’homme ont par ailleurs condamné l’injustice faite au journaliste Bouachrine et souligné son droit à un procès équitable, appelant à ce titre à sa libération et à une indemnisation financière pour son arrestation arbitraire.Le journaliste a, néanmoins, été condamné à 12 ans de prison ferme, passant après un procès en appel à 15 ans de prison.
    En termes de violations faites aux journalistes marocains, le journaliste et militant des droits de l’homme, Omar Radi se trouve actuellement dans sa cellule d’isolement dans des conditions très effroyables, alors que la sécurité marocaine a commencé à l’interroger, le 24 octobre 2020, pour « intelligence avec une puissance étrangère et atteinte à la sécurité de l’Etat, bien qu’il ait été initialement arrêté pour viol ».M. Bouachrine a déjà été arrêté le 26 septembre 2019 et condamné à quatre mois.
    Il est actuellement en détention pendant cinq mois, sans procès, a poursuivi le rapport. Le rapport a en outre évoqué le cas du militant des droits de l’homme, El-Mouti Mondjib qui se trouve dans un isolement depuis son arrestation le 25 décembre 2020 pour « blanchiment d’argent », indiquant que la première arrestation arbitraire a débuté en 2015.Les communiqués rendus publics par les organisations de défense des droits de l’homme au Maroc et à l’étranger, ont appelé à sa libération et à mettre fin à toutes formes de persécution, dont il fait l’objet de façon permanente et aux pratiques de harcèlement au Maroc, notamment contre la liberté d’expression ».
    APS
    #Maroc #Makhzen