Étiquette : presse

  • Journalistes tunisiens : une « répression » croissante

    Journalistes tunisiens : une « répression » croissante

    Journalistes tunisiens : une « répression » croissante – Kaïs Saïed, syndicat national des journalistes, SNJT, presse,

    Des journalistes tunisiens ont manifesté jeudi contre ce qu’ils qualifient de répression et d’intimidation croissantes contre la presse depuis la prise de pouvoir du président Kais Saied l’an dernier.

    La manifestation était organisée par le syndicat national des journalistes, le SNJT, qui a condamné les tentatives des autorités d’ »apprivoiser » les médias et de les transformer en canaux de propagande.

    Les manifestants portaient des pancartes disant « notre liberté dépend de la liberté de la presse » et criaient des slogans contre la « répression ».

    En juillet dernier, Saied a limogé le gouvernement et suspendu le parlement, et a depuis dissous l’assemblée, gouverné par décret et pris le contrôle des principales institutions de l’État, notamment le pouvoir judiciaire et l’autorité électorale.

    La décision de Saied a d’abord obtenu le soutien des Tunisiens fatigués du système politique post-révolutionnaire du pays, mais des groupes de défense des droits ont mis en garde contre des revers majeurs pour les libertés dans le lieu de naissance des soulèvements du printemps arabe de 2011.

    La sous-directrice du SNJT, Amira Mohamed, a mis en garde contre un « danger imminent pour la liberté de la presse » en Tunisie.

    « Aujourd’hui, la liberté de la presse est véritablement menacée », a-t-elle déclaré à l’AFP.

    Plus tôt jeudi, le SNJT a mis en garde dans son rapport annuel contre le recours à la violence physique contre les journalistes et les pressions sur les rédacteurs en chef pour assurer une couverture favorable.

    Il a noté que Saied n’a pas tenu une seule conférence de presse ouverte depuis sa prise de pouvoir, reflétant une politique de communication « qui ne reconnaît pas le droit des citoyens de savoir ce qui se passe dans leur pays ».

    La Tunisie a également perdu 21 places au classement 2022 de la liberté de la presse de Reporters sans frontières (RSF), passant de la 73e à la 94e position.

    L’organisation a averti que « l’intimidation des journalistes est devenue normale » en Tunisie.

    Barron’s, 5 mai 2022

    #Tunisie #Presse #Journalistes #KaisSaied

  • Maroc: Saida Alami condamnée à deux ans de prison

    Maroc: Saida Alami condamnée à deux ans de prison – journaliste, militante, activiste, publications, réseaux sociaux,

    La militante marocaine des droits de l’Homme, Saida Alami a été condamnée, vendredi, à deux ans de prison en raison de ses publications sur les réseaux sociaux dénonçant la corruption et la répression ciblant les journalistes et militants, ont rapporté des médias locaux.

    Un tribunal de Casablanca a condamné la militante Saida Al-Alami, à deux ans de prison, assortie d’une amende de 5.000 dirhams, précisent des médias marocains.

    Le collectif Femmes marocaines contre la détention politique, dont elle est membre, avait demandé sa libération, estimant que « son arrestation (était due à) ses opinions politiques ».

    Amnesty international, a déclaré, le 7 avril courant, que Saida El-Alami a été arrêtée le 23 mars sur fond de publications dans lesquelles elle dénonçait publiquement le harcèlement policier à son encontre et critiquait la répression visant les journalistes et les militants.

    « Les autorités marocaines harcèlent et intimident les militants par le biais d’informations judiciaires infondées et d’accusations forgées de toutes pièces, en vue de faire taire les voix critiques et de faire barrage au militantisme pacifique », assure l’ONG.

    « Elle n’a pas pu consulter un avocat pendant sa garde à vue, ni pendant les 10 premiers jours de son incarcération », a dénoncé l’ONG.

    D’après Amnesty, la militante a été interrogée notamment au sujet d’un post sur Facebook du 22 mars dans lequel elle critiquait de hauts responsables de la sûreté nationale marocaine.

    #Maroc #Saida_Alami #Presse #Journalistes #Réseaux_sociaux

  • Maroc: Le journaliste El Ablak condamné à 4 ans de prison ferme

    Maroc: Le journaliste El Ablak condamné à 4 ans de prison ferme

    Maroc: Le journaliste El Ablak condamné à 4 ans de prison ferme – Makhzen, Hirak, Rif, presse,

    Le tribunal de première instance de la ville d’Al Hoceima, dans le Maroc rural, a condamné le journaliste et militant des droits humains et ancien détenu du mouvement Rif, Rabie El-Ablak, à quatre 4 de prison et une amende de 20 000 dirhams, selon des sources locales des droits de l’homme.

    Le blogueur Rabie El Ablak a été poursuivi pour sa publication de vidéos critiquant les inégalités sociales et la corruption au Maroc et de violation du devoir de respect de l’institution constitutionnelle suprême du royaume en utilisant des moyens électroniques. Membre du Comité de défense d’Al Ablak, Me Souad Brahma, a indiqué que la condamnation était intervenue dans le contexte de son message sur le site de réseau social Facebook.

    De nombreuses voix et organisations de défense des droits de l’Homme ont exigé des autorités marocaines d’arrêter les poursuites contre Al-Ablak et d’abandonner les charges retenues contre lui. «Il n’y a pas de droit plus fondamental que le droit de critiquer quiconque détient le pouvoir, même s’il s’agit d’un roi», a déclaré Human Rights Watch. «Le Maroc devrait cesser de poursuivre des critiques comme Rabie El-Ablak sur la base de lois qui sanctifient effectivement la personne du roi». Al-Ablak avait auparavant passé 3 ans en prison, en raison de son activité dans le mouvement populaire dont la région du Rif a été témoin fin 2016, avant sa libération en 2020.

    Il est à noter que le «Hirak Rif» est une série de manifestations populaires qui ont eu lieu dans la ville d’Al Hoceima dans la région du Rif au nord du Maroc, depuis l’assassinat du jeune homme, Mohsen Fikri, le 28 octobre 2016, lorsqu’il a été écrasé dans un camion poubelle par la police marocaine, ce qui a déclenché des manifestations de colère appelant à la réalisation d’une liste de revendications de développement pour la région pauvre et marginalisée.

    Rabia El Ablak est un journaliste marocain natif de la région du Rif et l’un des détenus du mouvement populaire du Rif. Les violations des droits de l’Homme au Maroc se sont multipliées «en quantité et en qualité» durant la dernière période, et se sont étendues à des catégories qui étaient jusque-là épargnées, a indiqué récemment Hakima Chaoui, membre de l’Association marocaine des droits de l’Homme, celle ci intervenant lors d’une conférence sur «Le mouvement des droits de l’Homme intitulée défis et enjeux ».

    Mme Chaoui a expliqué qu’«il y a une violation des droits fondamentaux des citoyens, comme le droit au travail», ce qui a mené à des taux de chômage et de pauvreté «très élevés». Elle a souligné que l’exploitation des travailleurs au Maroc a deux visages : désormais, elle «n’est pas limitée au seul niveau national, mais dépasse les frontières avec une exploitation étrangère menée par les entreprises multinationales».

    Elle a également révélé la violation du droit à la santé et du droit à l’éducation après l’adoption de la formule de «l’enseignement à distance» et l’approfondissement conséquent du fossé entre les classes, entre ceux qui ont des capacités et ceux qui n’ont pas les moyens nécessaires pour bénéficier de cette formule d’enseignement, ajoutant que la liberté de la presse et d’expression était aussi touchée par les violations.

    Mme Chaoui a souligné qu’il y a «un recul important par rapport aux acquis pour lesquels le mouvement des droits de l’Homme s’est battu au Maroc, tels que le droit de protester et de manifester pacifiquement, sous prétexte de l’urgence sanitaire». Concernant l’institution judiciaire censée protéger le citoyen, l’intervenante a affirmé qu’elle (l’institution NDLR) est soumise «au service de l’Etat et au service des violations des droits de l’homme et des libertés», soulignant que «les institutions publiques dans le Royaume ont été paralysées».

    Elle a également constaté qu’«il y a un recul significatif des droits de l’Homme au Maroc, mais d’un autre côté, le peuple est devenu conscient de ses droits». Elle a également évoqué les dangers de la normalisation du régime du Makhzen avec l’entité sioniste, précisant qu’«elle est considérée comme un nouveau colonialisme qui expose la région à la guerre et aux conflits».

    #Maroc #Rif #Hirak #Rabia_el_ablak #Journalistes #Presse

  • Maroc: Omar Radi prétend avoir été menacé par Réda Zaireg

    Maroc: Omar Radi prétend avoir été menacé par Réda Zaireg – Presse, journalistes, services secrets marocains, Médias24,

    Selon des twits publiés par le le satiriste marocain Abdelali Achahbi, alias « Crabman », résident au Danemark, le journalistes Omar Radi, qui se trouve actuellement en prison, a été menacé par son confrère Réda Zaireg qu’il accuse d’accointance avec les services secrets marocains. Voici le texte intégral de ces twits:

    Message de Omar Radi, 7 novembre 2014, 16:21

    Chers amis,

    Hier soir (encore), j’ai reçu des appels téléphoniques tardifs dans la nuit, me proférant des menaces orales.

    L’appel que j’ai reçu à la nuit du mardi au mercredi, vers minuit heure marocaine, évoque ce petit commentaire que j’ai fait sur le site d’information pour lequel je travaille, où j’ai pointé du doigt les déficits de gouvernance de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), le bras financier de l’Etat qui draine l’épargne et les cotisations de sécurité sociale des citoyens marocains.

    La personne qui m’a appelé, m’a demandé ce que j’avais contre l’Etat; qu’il fallait que je regarde comment comment mes autres confrères écrivaient respectueusement et que je fasse pareil, et que j’arrête ma gaminerie. A la fin, mon interlocuteur m’a promis de me faire visiter la forêt de la Maamora (forêt à côté de Rabat, où se trouve l’un des centres de détention secrets de la DST marocaine), pêché par une voiture 4×4 noire avec en plaque M rouge (véhicule banalisé des agents des services de renseignement).

    J’ai raccroché. La personne a continué à appeler dans la nuit sans que je en décroche.

    Tout cela peut être un canular, mais ce n’est pas la première fois que ça m’arrive, ni à moi ni à d’autres journalistes et activistes.

    Il y a quelques mois, en juin, je reçois des coups de fils beaucoup plus violents verbalement, après avoir publié cet article accusant la police d’interdire l’accès au tribunal de Casablanca aux citoyens. Cette fois-là, mes interlocuteurs menaçaient de me violer moi et toute ma famille, ce dont j’avais informé quelques-uns parmi vous.

    Bien cordialement.

    ————————————————————————–

    C’est de notoriété publique qu’il y a beaucoup de journalistes marocains qui secondent les desiderata de certains “services”, mais ce qu’on en savait pas encore c’est que certains d’entre eux vont jusqu’à faire le sale boulot. C’est-à-dire menacer par téléphone leurs propres confrères.

    Demain a publié aujourd’hui une information relatant les menaces téléphoniques reçues par le journaliste et activiste Omar Radi.

    Mais il n’a pas fallu longtemps, moins d’une heure!, pour que le coupable se dévoile. Il s’agit de Réda Zaireg, un confrère d’Omar Radi dans le site Médias24.

    Radi lui-même a confirmé que c’est bien son confrère, et très peu frère, qui serait à l’origine de ce “canular”. Ce que l’intéressé en dément pas.

    Dans un post publié sur sa page Facebook, effacé depuis, Zaireg assurait que:

    Il n’y a pas eu de menaces de mort contre Omar Radi: Et il était au courant de ça, mais a voulu jouer au héros. Je vous raconter l’histoire de cet après-midi. Et qu’il cesse de salir les institutions de ce pays.

    Copie du post écrit par Réda Zaireg, effacé depuis…

    Copie du post écrit par Réda Zaireg, effacé depuis…

    Que Réda Zaireg veuille apporter quelques éclaircissements à cette “ténébreuse” affaire est le bienvenu, mais qu’il cherche à défendre les “institutions de ce pays”, voilà un discours qui conforte ceux qui jurent qu’une grande partie des journalistes marocains sont de vulgaires auxiliaires de police.

    Le rôle du journalistes n’est pas de défendre les “institutions du pays”, un rôle qui échoit aux forces de l’ordre, mais plutôt d’informer.

    D’ailleurs, dans la liste d’amis facebookiens de Réda Zaireg on remarque la présence de personnes peu recommandables pour la santé des “institutions de ce pays”, à savoir Mustapha Adib, Omar Brouksy, Ignacio Cembrero, Josep Tual, et d’autres mal-aimés du régime.

    Selon des sources de Médias24, Réda Zaireg a été licencié il y a deux jours du site.

    #Maroc #OmarRadi #RédaZaireg #Presse #Journalistes #Services_secrets_marocains

  • Maroc: Censure numérique et entrave à l’accès à l’information

    Maroc: Censure numérique et entrave à l’accès à l’information

    Maroc: Censure numérique et entrave à l’accès à l’information – Omar Radi, espionnage, vol, Transparency International, pressions, harcèlement,

    Le téléphone du journaliste d’investigation marocain Omar Radi a été piraté à l’aide du logiciel espion Pegasus en juin 2020, après qu’il eut révélé le scandale des « serviteurs de l’État ». Radi avait révélé que près de 100 fonctionnaires marocains avaient acquis des propriétés résidentielles sur des terrains de l’État à une fraction de leur coût réel. En mars de cette année, Radi a été condamné à six ans de prison pour « espionnage » et « viol ».

    Avant la condamnation, et quelques jours seulement après que Radi a publié ses conclusions sur le scandale, le site Web du cadastre du gouvernement, où Radi a obtenu ses informations, a été fermé. Le site a été relancé par la suite, mais avec de nouvelles restrictions au droit d’accès aux dossiers du cadastre, directement ou par l’intermédiaire du site, puisque seuls les propriétaires ou les personnes légalement autorisées peuvent désormais obtenir des informations et des données.

    Restrictions au droit d’accès à l’information

    Les autorités marocaines contrôlent les informations publiées et diffusées sur les différents ministères et administrations publiques. Selon Ahmed Bernoussi, secrétaire général de Transparency International Maroc, les autorités « refusent délibérément de publier ces informations sur les sites officiels du gouvernement afin de dissimuler toute piste liée aux détournements de fonds et à la corruption dans certains secteurs gouvernementaux. »

    La loi marocaine sur le droit d’accès à l’information a été publiée en février 2018 et est entrée en vigueur en mars 2020. Cependant, Bernoussi a déclaré au SMEX que cette loi présente des « défauts fondamentaux » pour plusieurs raisons, principalement « les restrictions injustifiées de l’article 7, qui excluent « toute information liée à la défense nationale ou à la sécurité intérieure et extérieure de l’État. »

    Il a expliqué que « ce dernier point peut être interprété par le gouvernement en fonction de ses intérêts et de ses caprices ». De plus, l’article 29 permet de poursuivre pénalement toute personne qui utilise ou réutilise des informations officielles pour ‘porter atteinte à l’intérêt public’ ».

    Malgré les nombreuses restrictions, la loi sur le droit d’accès à l’information « n’est pas appliquée, même avec ses inconvénients », selon Bernoussi. Par exemple, l’article 10 exige que toutes les institutions gouvernementales publient les informations en leur possession – à l’exception de celles mentionnées dans la section « exceptions » – via toutes les plateformes de diffusion électronique.

    Cependant, plusieurs institutions ne respectent pas cette exigence, comme le ministère de la Santé, qui n’a publié aucune information sur son site web concernant les contrats publics qu’il avait signés avec des entreprises privées pendant les mesures d’urgence COVID-19. Cela a incité Transparency International et l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH) à porter plainte contre le ministère de la Santé.

    D’autres institutions gouvernementales ne disposent pas de sites web, comme le ministère de l’Intérieur, qui n’exploite un site web que pour l’une de ses filiales, la Direction générale des collectivités territoriales.

    Le dilemme de l’accès à l’information et de la liberté d’expression
    Les exceptions et les restrictions imposées par la loi sur l’accès à l’information ne sont pas les seules obstructions auxquelles sont confrontés les journalistes et les chercheurs, car nombre d’entre eux « ne disposent pas de l’expertise technique nécessaire pour accéder aux informations et aux données disponibles en ligne, car cela nécessite des recherches intensives », selon le journaliste et expert en datajournalisme Salaheddine Lemaizi. Dans une interview accordée à SMEX, Lemaizi a déclaré que « l’autocensure joue un rôle crucial en empêchant de nombreux journalistes d’approfondir des sujets liés aux secteurs sécuritaire et militaire et de remettre en question le régime royal. »

    Mohamed El-Aouni, ancien coordinateur du Réseau marocain pour le droit d’accès à l’information et actuel président de l’Organisation pour la liberté des médias et de l’expression, estime que l’exercice du « droit d’accès à l’information dépend essentiellement de la liberté d’opinion et d’expression. »

    Afin d’éviter une confrontation avec les autorités, El-Aouni explique que « les journalistes ou les auteurs peuvent s’abstenir de publier certaines des informations sensibles dont ils disposent, liées à des questions politiques. » Malheureusement, de nombreux journalistes au Maroc craignent de faire l’objet de pressions et de harcèlement, qui pourraient aboutir à des poursuites judiciaires ou à l’emprisonnement.

    Selon Bernoussi, le véritable respect de la liberté d’opinion, d’expression et de la presse est ce qui garantit véritablement le droit d’accès à l’information, « ce qui n’est pas le cas au Maroc. » Alors que les autorités marocaines prétendent respecter la loi sur l’accès à l’information, « elles détiennent également des journalistes qui révèlent la corruption politique et économique et poursuivent certains d’entre eux en justice pour créer un environnement d’intimidation. »

    Des journalistes accusés de publier des « informations exactes »

    En décembre 2019, la Cour d’appel de Rabat a prononcé une peine de six mois de prison avec sursis et infligé une amende de 10 000 dirhams (environ 1 000 USD) pour publication d’ »informations exactes » à l’encontre de quatre journalistes qui avaient publié des extraits d’un rapport ayant fait l’objet d’une fuite de la Commission d’enquête de la Chambre des conseillers sur la faillite de la Caisse marocaine de retraite.

    Un incident similaire s’est produit lorsque le journal Akhbar Alyoum, qui n’est plus en circulation, a publié un rapport le 13 juin 2012, révélant des primes financières illégales accordées par l’ancien ministre des Finances Salaheddine Mezouar à Noureddine Bensouda, trésorier général du Royaume. Plutôt que d’ouvrir une enquête administrative ou judiciaire sur les bonus illégaux découverts par le journal, la justice a accusé deux employés du ministère des Finances de « fuite de documents ». Le tribunal a acquitté l’un d’entre eux et prononcé une peine de deux mois de prison avec sursis à l’encontre de l’autre.

    Les organisations de la société civile demandent toujours la levée des restrictions imposées au droit d’accès à l’information, en appelant à la promulgation d’une nouvelle loi. Pendant ce temps, les journalistes, les blogueurs et les lanceurs d’alerte continuent de contester les restrictions qui limitent leur droit d’accéder à l’information et de dénoncer la corruption, malgré les difficultés et les risques auxquels ils sont confrontés, notamment les poursuites judiciaires et l’emprisonnement.

    Selon El-Aouni, cependant, la corruption politique, économique et administrative rampante au Maroc finira par succomber à « la persistance des citoyens et des journalistes à revendiquer et à exercer leur droit d’accès à l’information, malgré le harcèlement et les intimidations auxquels ils peuvent être confrontés. »

    Des journalistes accusés de publier des « informations exactes »

    En décembre 2019, la Cour d’appel de Rabat a prononcé une peine de six mois de prison avec sursis et infligé une amende de 10 000 dirhams (environ 1 000 USD) pour publication d’ »informations exactes » à l’encontre de quatre journalistes qui avaient publié des extraits d’un rapport ayant fait l’objet d’une fuite de la Commission d’enquête de la Chambre des conseillers sur la faillite de la Caisse marocaine de retraite.

    Un incident similaire s’est produit lorsque le journal Akhbar Alyoum, qui n’est plus en circulation, a publié un rapport le 13 juin 2012, révélant des primes financières illégales accordées par l’ancien ministre des Finances Salaheddine Mezouar à Noureddine Bensouda, trésorier général du Royaume. Plutôt que d’ouvrir une enquête administrative ou judiciaire sur les bonus illégaux découverts par le journal, la justice a accusé deux employés du ministère des Finances de « fuite de documents ». Le tribunal a acquitté l’un d’entre eux et prononcé une peine de deux mois de prison avec sursis à l’encontre de l’autre.

    Les organisations de la société civile demandent toujours la levée des restrictions imposées au droit d’accès à l’information, en appelant à la promulgation d’une nouvelle loi. Pendant ce temps, les journalistes, les blogueurs et les lanceurs d’alerte continuent de contester les restrictions qui limitent leur droit d’accéder à l’information et de dénoncer la corruption, malgré les difficultés et les risques auxquels ils sont confrontés, notamment les poursuites judiciaires et l’emprisonnement.

    Selon El-Aouni, cependant, la corruption politique, économique et administrative rampante au Maroc finira par succomber à « la persistance des citoyens et des journalistes à revendiquer et à exercer leur droit d’accès à l’information, malgré le harcèlement et les intimidations auxquels ils peuvent être confrontés. »

    SMEX, 05/04/2022

    #Maroc #Presse #Journalistes #OmarRadi

  • Tunisie: Les journalistes en grève contre le  contrôle des médias

    Tunisie: Les journalistes en grève contre le contrôle des médias

    Tunisie: Les journalistes en grève contre le contrôle des médias – presse, Kaïs Saïed, Syndicat des journalistes tunisiens, Mohamed Yassine Jelassi,

    Les journalistes tunisiens prévoient d’organiser une grève le 2 avril pour protester contre les tentatives du président Kais Saied de contrôler les médias, a annoncé mercredi le syndicat de la presse du pays.

    La Tunisie « est devenue un État autoritaire qui emprisonne et intimide les journalistes », a déclaré à l’agence Anadolu Mohamed Yassine Jelassi, président du Syndicat des journalistes tunisiens.

    « Depuis le 25 juillet, les gens sont emprisonnés pour leurs pensées et leurs tweets et sont jugés militairement », a-t-il ajouté.

    Jelassi a accusé les autorités tunisiennes « de chercher à effrayer les journalistes et à les empêcher de faire leur travail ».

    La semaine dernière, le journaliste tunisien Khalifa al-Qasimi a été arrêté en vertu de la loi antiterroriste du pays pour avoir partagé des informations sur le démantèlement d’une cellule terroriste dans la ville centrale de Kairouan.

    La Tunisie est en proie à une profonde crise politique depuis que Saied a limogé le gouvernement, suspendu le parlement et assumé le pouvoir exécutif, dans un geste décrié par les opposants comme un « coup d’État militaire ».

    La Tunisie a été considérée comme le seul pays qui a réussi à mener à bien une transition démocratique parmi les pays arabes qui ont été témoins de révolutions populaires renversant les régimes au pouvoir, notamment l’Égypte, la Libye et le Yémen.

    Anadolou, 23/03/2022

    #Tunisie #Presse #Journalistes #KaisSaied

  • Maroc: Les journalistes de la MAP, des officiers de la DGED?

    Maroc: Les journalistes de la MAP, des officiers de la DGED?

    Maroc: Les journalistes de la MAP, des officiers de la DGED? – Presse, journalistes, espionnage, Ali Lmrabet, Mansour Madani, Saïd Ida Hassan, 

    Il y a le feu entre la MAP, l’agence de presse officielle du Makhzen, et la version francophone du site Lakome. Dans un article publié par ce site, le journaliste Christophe Guguen a rappelé une évidence mise en exergue par la Cour des comptes, à savoir le « manque d’objectivité et d’indépendance de l’agence de presse officielle ».

    Que la MAP soit un appendice du Makhzen, ce n’est pas un scoop. Par contre ce qui est vraiment une révélation c’est que cette vérité élémentaire soit dite par un organisme d’Etat marocain, en l’occurence la Cour des comptes.

    Mais il y a autre chose dans l’article de Lakome qui a chatouillé la sensibilité de la direction de la MAP : la dépendance de cette dernière à la DGED (Direction générale des études et de la documentation), les services secrets extérieurs du royaume dirigés par le copain du roi, Mohamed Yassine Mansouri. Et c’est cette allusion à l’un des fondements de la MAP qui a fait sortir de ses gonds la direction de cette agence de désinformation.

    La réaction n’a pas tardé. Par la voix de son directeur de l’information, Adil Zaari Jabiri, la MAP a distribué à la presse marocaine une mise au point dans laquelle, outre de maladroites justifications, elle s’en prend à la condition d’« étranger » de Christophe Guguen. Comme si écrire sur le Maroc, et ses tares, relevait de la seule prérogative du journaliste marocain. La MAP semble ignorer que Othman Al Omeir, qui dirige le groupe Maroc Soir, une dépendance médiatique du Palais dont l’une des spécialités est de s’en prendre constamment au gouvernement islamiste d’Abdelillah Benkirane et à tous le dissidents marocains, est un sujet du roi Abdellah d’Arabie saoudite.

    Mais, allons à l’essentiel. Pour M. Zaari Jabiri les fonctionnaires-journalistes de la MAP ne sont pas des « espions ». A cela, il faut répondre par des faits. Rien que des faits.

    La trajectoire professionnelle de l’actuel directeur général de la MAP, Khalil Hachimi Idrissi, est assez connue pour qu’on n’en rajoute pas trop. Il faut juste dire que de Paris où il faisait des études d’histoire, alors qu’il s’intéressait plutôt aux histoires des autres pour le compte de certaines officines marocaines, à Casablanca où en tant que rédacteur en chef de Maroc hebdo, sous la houlette de son professeur et mentor Mohamed Selhami, Hachimi Idrissi a toujours fait autre chose que de l’information, publiant toutes les histoires sales qui affectent les politiciens, journalistes et hommes d’affaires qui n’étaient pas dans les bonnes grâces du régime.

    On sait aussi comment a été monté le journal Aujourd’hui le Maroc, propriété du même Hachimi Idrissi et dont l’un des actionnaires n’est rien moins que la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), un établissement public, symbole du Makhzen économique, dont le rôle n’est pourtant pas de financer des journaux privés.

    Voilà pour l’actuel directeur général de la MAP.

    Pour la MAP elle-même, on semble oublier que l’actuel patron de la DGED, les espions marocains à l’étranger, Mohamed Yassine Mansouri, est un ancien directeur général de la … MAP. Et que plusieurs honorables correspondants de cette dernière à l’étranger ont été priés ces dernières années de quitter leurs postes sous peine d’expulsion. Le cas le plus retentissant est celui de Hafid Bakkali, l’ancien chef du bureau de la MAP à Nouakchott, expulsé manu militari par la Mauritanie pour faire autre chose que du journalisme…

    Ce n’est pas connu du grand public, mais dans le cadre de son travail, l’agent de la MAP est appelé à rédiger deux textes sur le même sujet traité. Le premier est une dépêche courante et normale destinée au public, et le deuxième est une note d’information (N.I.) dans laquelle l’agent transcrit sans aucune autocensure tout ce qu’il a vu et entendu. Ces NI sont destinées aux services secrets et aux hauts responsables de l’Etat. Ce sont les seules « informations » rédigées par ces drôles de « fonctionnaires-journalistes » qui ne sont pas soumises à la censure puisqu’elles doivent impérativement transcrire fidèlement ce que les agents voient et entendent.

    Si ce n’est pas de l’espionnage, c’est quoi alors ?

    En 2007, dans une affaire opposant les deux agents de la MAP à Madrid, Mansour Madani et Saïd Ida Hassan au journaliste Ali Lmrabet, la Cour d’appel (Audiencia Provincial) de Madrid, a dans une sentence judiciaire historique, en se basant sur des informations publiées au Maroc et qui n’ont jamais été démenties au Maroc, reconnu que les liens entre la MAP et la DGED sont « suffisamment prouvés » (Voir copie jugement ci-dessous).

    Si la Cour des comptes du royaume du Maroc estime que la MAP n’est pas une agence de presse fiable et objective, et si une cour de justice du royaume d’Espagne assure que cette agence est liée aux services secrets marocains, la MAP a un sérieux problème.

    Demain online, 27/01/2013

    #Maroc #MAP #DGED #Espionnage Yassine Mansouri #AliLmrabet #Courdescomptes #Presse #Journalistes #Espions

  • L’affaire Omar Radi : histoire belge, sexe et tragédie

    L’affaire Omar Radi : histoire belge, sexe et tragédie – Maroc, répression, presse, journalistes,

    Vendredi 28 mai 2021, 9h30, Aïn Sebaa, quartier périphérique de Casablanca, face à la prison Oukacha. Le léger voile de brume maritime qui recouvrait ce quartier de la côte atlantique, se déchire lentement, par pans, laissant le soleil reprendre droit de cité. La journée s’annonce torride. La température frise déjà les dix-neuf degrés. Sweat noir, pantalon beige clair et baskets blanches, une dame installe un petit campement, pour quelques heures au pied d’un muret de clôture en pierres ocres, sur lequel court un grillage. A ses côtés, son compagnon, Driss Radi. Le blouson de Fatiha Cherribi, c’est son nom, est entrebâillé sur un T-shirt frappé de l’effigie d’Omar Radi, leur fils, journaliste d’investigation, victime de la vindicte du régime, en raison de la pertinence de ses enquêtes, de ses interviews ou de ses déclarations sur les crimes de la mafia au pouvoir.

    Une irrépressible appétence pour le traquenard sexuel

    Le journaliste de 35 ans dort en prison, à l’isolement, depuis le 29 juillet 2020. Il y a rejoint ses collègues Taoufik Bouachrine et Soulaïmane Raïssouni, respectivement incarcérés depuis le 24 février 2018 et le 22 mai 2020. Les journalistes font tous les trois face à des charges similaires. Mais dans le souci de donner du crédit à ses accusations, le parquet les a agrémentées de variations sur le même thème pour lequel il semble avoir désormais, une irrépressible appétence, le sexe : « traite d’êtres humains, abus de pouvoir à des fins sexuelles, viol et tentative de viol », pour le cas de Taoufik Bouachrine, « agression sexuelle » sur un militant LGBT pour Soulaimane Raïssouni et enfin « attentat à la pudeur avec violences et viol » pour Omar Radi. Pour ce dernier, le parquet a rajouté une cerise sur le gâteau, avec les charges d’ « atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat ». Rien que ça ! Il faut croire que le logiciel des sécuritaires et du parquet est infecté et pollué par le sexe. Pour s’en convaincre, il faut compulser l’actualité des journalistes, des militants ou des défenseurs des droits de l’homme : Hicham Mansouri, journaliste, arrêté à son domicile, déshabillé et filmé par les policiers est condamné à dix mois de prison pour adultère , le 30 mars 2015; Hajar Raissouni, journaliste, arrêtée en même temps que son fiancé, Rifaat Al Amine, à la sortie du cabinet de son gynécologue et condamnée, le 30 septembre 2019, pour relations sexuelles hors mariage et avortement illégal; Fouad Abdelmoumni, économiste, militant des droits de l’homme et secrétaire général de Transparency Maroc, filmé en février 2020, par une caméra espion avec sa compagne en pleines ébats, dans leur chambre à coucher et la vidéo envoyée à sa belle-famille et ses amis. Maître Mohamed Ziane, ex-bâtonnier de l’ordre des avocats, ex-ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Droits de l’Homme et défenseur de Taoufik Bouachrine, objet, en novembre 2020, d’un montage vidéo montrant un homme nu, lui ressemblant aux côtés d’une de ses clientes, Wahiba Kherchich.

    Devant la prison d’Oukacha, une dizaine de personnes se joignent, en ordre dispersé, aux parents d’Omar Radi. Ils sont venus soutenir la cause des détenus. Embrassades, étreintes et effusions cèdent rapidement le pas à de véhémentes protestations et à d’innombrables quolibets. La veille, après le départ du groupe, les autorités, courroucées par le sit-in continuel des familles et des amis des prisonniers, devant la prison, ont décapité un ibiscus, un yucca et un eucalyptus qui avaient pour tort d’abriter du soleil les protagonistes de ces rassemblements. La nouvelle de l’ignominie et les photos du saccage se répandent immédiatement sur la toile où ils suscitent l’indignation générale.

    1 dîner 2 cons, l’œil du cyclone

    On a tout écrit sur l’affaire Omar Radi. Le journaliste avait pris part au Mouvement du 20 février 2011. Il avait sans doute, l’espace de quelques semaines, été victime de la supercherie grandeur nature, orchestrée par le Palais et ses complices, après l’éclosion du Printemps marocain. Une escroquerie intellectuelle qui a débuté avec le discours du 9 mars 2011 qui promettait, en effet, un peu plus que les revendications de la rue. Si bien que l’on pensait que le Mouvement avait fait plier le roi et l’avait décidé, sinon forcé à s’affranchir des travers caractérisant son régime. Comme bien de ses confrères, Omar pensait donc avoir gagné le droit à la liberté d’enquêter et de communiquer à ses compatriotes, le résultat de ses investigations, en un mot faire son métier de journaliste.

    Le référendum pour une « nouvelle » constitution approuvé à la manière soviétique, à plus de 90% et les élections remportées par les islamistes du Parti de la Justice et du Développement, les affaires pouvaient reprendre pour le palais, au sens propre comme au figuré. Le PJD avait promis de lutter contre la corruption et pour plus de justice sociale. Il se fit défenseur des corrompus et de l’injustice et leur bras séculier pour rattraper tous ceux qui avaient, de près ou de loin, pris part au Printemps marocain, artistes, poètes, chanteurs, journalistes, activistes ou simples citoyens épris de liberté. Omar Radi était de ceux-là, même s’il passa entre les gouttes de la répression immédiate. Bien plus tard, le 25 août 2018, l’homme dira son mot sur la méthode Mohammed VI, lors du sixième épisode de l’émission « 1 dîner 2 cons », diffusé le 25 août 2018. Il dit :

    -«……Carte blanche a été donnée par le roi, dans son discours du trône, aux sécuritaires de transformer le pays qui l’était déjà, en état policier, à l’exemple de la Tunisie de Ben Ali……………….La police et les services de renseignements ont accentué leur emprise sur le pays….. Ils ont accéléré la dépossession des terres collectives. »

    A la minute 17.30, le journaliste explique les raisons profondes de la révolte du Rif, ignorées par les marocains et qui sont la dépossession de trente mille (30.000) hectares de terres entre Ketama et Al Hoceima, pour alimenter l’assiette foncière du projet « Phare de la Méditerranée» (Manarat Al Moutaouassit).

    Dans la même séquence, Omar Radi se livre à un réquisitoire en règle contre le bilan de Mohammed VI dont il dit qu’il a poursuivi le sabotage des partis politiques entamé par Hassan II…………..

    Il n’y aura jamais de septième épisode de l’émission. Quelques jours plus tard, l’Association Racines, ayant hébergé le tournage du talkshow, est dissoute par les autorités. Le nœud coulant se resserrait un peu plus autour du cou d’Omar.

    On a également tout éventé du traquenard sexuel tendu au journaliste. Qui oserait, en effet, croire qu’une jeune femme violée n’appelle pas les secours alors qu’à quelques pas de l’agression, se trouve réuni un groupe de personnes ?

    La mauvaise histoire belge

    On a également tout démonté de cette prétendue affaire d’espionnage qui rappelle les histoires belges, l’humour en moins. Il faut, en effet le dire, la pitoyable mise en scène imaginée par le Makhzen est une insulte à tout ce que l’humour gaulois pourrait colporter sur les habitants du plat pays. Un employé de nationalité belge qu’on prend pour un diplomate hollandais et qui serait l’agent traitant d’Omar. C’est le citoyen belge lui-même, Arnaud Simons, qui remettra les pendules à l’heure et apportera un démenti cinglant aux déclarations du parquet dans une lettre où il détaille les relations qui l’ont lié au détenu.

    Il écrit :

    « Le poste que j’ai occupé a fait l’objet d’une offre d’emploi publique avant mon entrée en fonction et après mon départ et aurait pu être occupé par tout autre candidat, indépendamment de sa nationalité. Je ne suis ainsi moi-même pas néerlandais mais belge, ce qui ne fait que mettre en lumière le manque de sérieux des accusations d’atteintes à la sûreté de l’État portées contre Omar. »

    On aurait pu en rire et même se taper sur les cuisses, n’était-ce la tragédie qui emporte la famille Radi !

    Avec beaucoup d’élégance, l’ex-fonctionnaire de l’ambassade des Pays-Bas évoque un manque de sérieux des accusations. Il aurait pu tout aussi légitimement parler d’incompétence ou d’amateurisme, les policiers n’ayant même pas été capables d’orthographier convenablement son nom, transcrivant Simon en lieu et place de Simons. Au cours des auditions à la BNPJ, Omar Radi aura eu beau demander aux officiers de police judiciaire de corriger l’orthographe, s’ils voulaient retrouver l’homme pour le faire témoigner. Rien n’y fit.

    Dans sa lettre, Arnaud Simons bat également en brèche la thèse officielle d’un Omar Radi tentant de nuire à la situation diplomatique du Maroc, au travers de la crise du Rif. Il écrit :

    « J’ai quitté le Maroc à l’été 2015…………….. Les évènements du Rif n’ont débuté que bien après mon départ ……………………… Omar et moi n’avons depuis mon départ plus eu aucun contact téléphonique et lui et moi n’avons jamais discuté des évènements du Rif.

    Il semblerait pourtant que ce soit notamment sur base de cet élément que se fonde l’accusation contre lui d’avoir violé l’article 191 du code pénal, qui punit de cinq ans de prison l’« atteinte à la sûreté extérieure de l’État [en entretenant] avec des agents étrangers des intelligences ayant pour objet de nuire à la situation diplomatique du Maroc ».

    S’il devait s’avérer qu’Omar a effectivement reconnu avoir eu des contacts directs et téléphoniques avec moi coïncidant avec les événements en question, ses aveux poseraient alors plus de questions concernant la nature des séances d’interrogatoire qu’il a subies que sur l’authenticité des faits.»

    L’ibiscus qui refusait de mourir

    Des lignes accablantes en forme de démenti. Elles disent qu’en termes de nuisance à sa diplomatie, le régime marocain n’a nul besoin d’aide. Mohammed VI et ses thuriféraires s’en chargent à merveille, avec leur comportement d’un autre âge ! Car si Mohammed VI avait été ce souverain démocrate modèle, « roi des pauvres », qu’on avait vendu aux marocains à la disparition de son père, et si son régime avait été la monarchie parlementaire exemplaire dont la courtisanerie se gargarise, Omar Radi n’aurait peut-être jamais été journaliste ou à tout le moins pas celui que l’on connaît, auteur de ces enquêtes qui lui valent aujourd’hui la prison. Car vous l’aurez compris, c’est plutôt ailleurs qu’il faut chercher les raisons de l’arrestation du journaliste et sa condamnation. Dans la pertinence des articles et dans la qualité des enquêtes qui ont démasqué Mohammed VI.

    Pas une semaine ne s’écoule depuis son arrestation sans que, tour à tour, Fatiha et Driss Radi, ne se fendent d’une lettre psychanalysant leur peine, leur douleur et leur chagrin de parents. Aucun traducteur, aucun interprète ne saura jamais rendre la charge d’émotion de ces courriers-là.

    Devant la prison d’Oukacha, l’ibiscus étêté par les autorités a repris goût à la vie. Il feuillit de plus belle et bien plus vert qu’auparavant, comme un pied de nez à ses tortionnaires et un clin d’œil d’espoir aux familles d’Omar, de Soulaïmane, de Taoufik et des autres. Au fond de leur cellule, tous ces garçons me font penser à cet arbre magnifique qu’on a voulu tuer et qui revient hanter ses assassins et leur rappeler la tirade de l’apôtre de la non-violence, Mohandas Karamchand Gandhi, à la face de ses tourmenteurs :

    -« Vous pouvez m’enchaîner, vous pouvez me torturer, vous pouvez même détruire ce corps, mais vous n’emprisonnerez jamais mon esprit ! »

    Blog de Salah El Ayoubi, 05/01/2022

    #Maroc #OmarRadi #Presse #Journalistes

  • Maroc: Le journaliste Erramdani, collabore-t-il avec la DGED?

    Maroc: Le journaliste Erramdani, collabore-t-il avec la DGED? – Marocleaks, DGED, Ahmed Charaï, Printemps Arabe, Erramdani Ridouane,

    Selon un email datée du 5 avril 2011, le journaliste de Med Radio Erramdani Ridouane a travaillé avec Ahmed Charaï dans un « projet » dont il n’a pas cité la nature.
    L’animateur du programme “Bidoun Loughat Khachab (Sans langue de bois), précédemment appelé “Qafas Al Itiham” (Banc des accusés), sur Med Radio, propose un « groupe de noms de presse qui peuvent participer dans le projet cité. Certains sont à temps plein et certains sont engagés dans d’autres institutions qui peuvent coopérer avec nous ».

    Ensuite, il étale la liste suivante:

    A temps plein:
    Azzeddine El-Hadef : ancien rédacteur en chef de Nichane
    Il a quatre ans d’expérience dans Nichane – Bon style d’écriture

    Moussa Metrouf : ancien rédacteur en chef de Nichane
    Il a de l’expérience dans la compilation de matériel, la relecture et la rédaction
    Il est plus mature qu’Azzeddine El-Hadef

    Ismaïl Belaouaali : ancien journaliste à Al-Jarida Al-Oula et Nichane
    Un bon journaliste dans le domaine politique – Il a de bonnes sources dans certains partis – Il coopère actuellement avec le site Goud

    Journalistes dans d’autres institutions

    Mohamed Mahalla : journaliste au magazine Awal en ce moment – Il travaillait avec moi dans Le Matin
    Il a la capacité de travailler sur des questions sociales – Il est frand connaisseur du travail sur Internet

    Sami Al-Modani : ancien journaliste à Al-Sabah et Nichane – Actuellement à Akhbar Al-Youm
    Un bon journaliste dans le domaine politique

    Abdel Wahed Maher : journaliste à Akhbar Alyoum
    Il est familier avec les questions d’affaires locales, notamment à Casablanca – Il peut coopérer avec nous

    A El Ahdath Almaghribiya, nous pouvons compter sur:
    Al-Mukhtar Al-Ghziwi
    Abdel Majid Hachadi (questions judiciaires et de sécurité)
    Jamal Zayed

    Nous pouvons exploiter en particulier le réseau de correspondants

    Tariq Bachlame peut aussi être traité car il a de l’expérience dans la presse écrite

    Il y a aussi un groupe de journalistes au Maroc Soir

    Pour éviter d’apparaître sur la photo, je propose que l’on choisisse deux ou trois jeunes hommes que je connais bien en partant du principe que je suis porteur du projet

    SOURCE : Marocleaks, 30/12/2021

    #Maroc #Marocleaks #ErramdaniRidouane #MedRadio #AhmedChara #DGED #PrintempsArabe

  • Maroc: Sit-in de solidarité avec le journaliste Omar Radi

    Maroc: Sit-in de solidarité avec le journaliste Omar Radi

    Maroc: Sit-in de solidarité avec le journaliste Omar Radi – presse, répression, Soulaiman Raïssouni, Taoufik Bouachrine

    Le procès en appel du journaliste marocain Omar Radi, condamné à six ans de prison ferme par les autorités marocaines, s’ouvre « ce jeudi à la Cour d’appel de Casablanca devant laquelle un sit-in de solidarité est prévu pour appeler à la libération immédiate du militant et de tous les journalistes emprisonnés dans le pays, a annoncé son père », cité par des médias.

    Condamné arbitrairement Omar Radi, journaliste d’investigation et militant des droits humains a été primé pour ses publications sur l’accaparement de terres publiques par des spéculateurs.

    Il est également à l’origine de l’éclatement du scandale de corruption dit des « serviteurs de l’Etat » qui a éclaboussé près de cent personnes, notamment des officiels de haut rang, qui auraient acquis des terrains publics pour une fraction de leur valeur sur le marché.

    En juillet 2020, il a été arrêté pour une supposée affaire de « viol » et « atteinte à la sûreté de l’Etat ». Des accusations que le journaliste de 35 ans ne cesse de réfuter.

    « La détention d’Omar Radi est injuste et contraire à la loi en vigueur, assure la défense. Dans le droit marocain, la détention préventive est une mesure exceptionnelle », selon l’un de ses s avocats.

    La patrie news, 10/12/2021

    #Maroc #Presse #Journalistes #Omar_Radi #Soulaimane_Raissouni #Taoufik_Bouachrine