Étiquette : pression migratoire

  • Le couple royal espagnol boude le stand du Maroc au Salon international du tourisme

    Le Roi et la Reine d’Espagne visitent Fitur lors de son inauguration mais sans visiter le stand marocain

    Le roi Felipe et la reine Letizia d’Espagne ont inauguré mercredi la 41e édition du Salon international du tourisme, Fitur, qui se tient à Ifema et qui est le premier événement à mobilité internationale depuis le début de la pandémie.

    La foire s’ouvre en plein milieu d’une crise diplomatique avec le Maroc sur le conflit migratoire. Don Felipe et Doña Letizia ont visité plusieurs pavillons de la foire, mais ont évité de se rendre au stand du Maroc.

    Il ne fait généralement pas partie de la visite habituelle des Rois, mais en d’autres occasions, ils l’ont visité et aujourd’hui, on s’attendait à ce qu’ils le fassent.

    Cependant, il n’en a pas été ainsi et, en fait, la promenade des Rois a été plus concise que les autres années, où ils ont fait un tour plus large et ont visité d’autres pavillons.

    Cette fois, ils n’en ont visité que deux, accompagnés du ministre de l’Industrie, du Commerce et du Tourisme, Reyes Maroto, et de la présidente de la Communauté de Madrid, Isabel Díaz-Ayuso.

    Ils ont visité les stands du ministère des transports, inauguré le stand d’Iberia et ont été accueillis par une petite délégation de la Géorgie, partenaire de cette édition.

    Il s’agit de la première foire internationale organisée depuis le début de la pandémie. Plus de 60 pays y participent, dont le Maroc, et quelque 5 000 entreprises.

    Le ministre de l’Industrie, Reyes Maroto, a souligné que cet événement  » est un tournant  » dans la reprise du tourisme. En ce qui concerne le conflit avec le Maroc, il a déclaré qu’il existe déjà « un cabinet de crise qui cherche la meilleure solution » à cet égard et a souligné qu’il s’agit de l’un des principaux partenaires commerciaux de l’Espagne.

    « Nous espérons que cette crise sera bientôt résolue et que nous pourrons nous concentrer sur ce qui est important, à savoir la relance du secteur », a déclaré le ministre.

    El Mundo, 19 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, Maroc, Ceuta, couple royal, rois d’Espagne, Salon International de Tourisme, crise diplomatique, brouille, migration, tension, pression migratoire,

  • Ceuta : le ton monte entre le Maroc et l’Espagne

    L’arrivée de milliers de migrants dans l’enclave espagnole de Ceuta par des voies clandestines ravive les tensions entre Madrid et Rabat.

    « C’est une grave crise pour l’Espagne et pour l’Europe ». Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez va se rendre dans l’enclave espagnole de Ceuta, alors que son pays a renvoyé déjà près de 4.000 migrants au Maroc. En 24 heures, près de 8.000 personnes seraient entrées illégalement sur le territoire espagnol, pour la plupart des ressortissants marocains et pour beaucoup des mineurs. Ces arrivées creusent un peu plus la crise diplomatique entre le Maroc et l’Espagne.

    Colère de l’Espagne

    Les services marocains ne sont intervenus que ce matin, à coups de gaz lacrymogène, pour disperser la foule qui se presse pour passer la frontière à Fnideq.

    Ouarda, âgée de 26 ans, est au chômage. Divorcée, elle assume la charge de deux enfants et explique être « venue ici pour passer la frontière clandestinement, pour assurer un avenir à mon fils. A Tetouan, ce n’est pas possible… alors on veut passer, quitte à mourir. »

    Khadija, 26 ans également, est coiffeuse et elle dit aussi avoir plus peur de rester au Maroc que de tenter de fuir. Elle témoigne avoir vu beaucoup de personnes ayant « essayé de passer mais la police les a stoppés avant. »

    Mohammed, un rappeur, explique que les jeunes veulent fuir le pays car ils n’ont pas d’emploi et il clame de pas avoir peur des dangers de l’émigration clandestine : « Il faut que je parte pour sauver ma peau », dit-il.

    Le Premier ministre Pedro Sanchez a déployé des véhicules blindés et des renforts côté espagnol, promettant aux habitants le « retour de l’ordre ». Un stade a été réquisitionné à Ceuta pour rassembler les Marocains adultes en passe d’être expulsés.

    La cheffe de la diplomatie espagnole indique ce soir avoir « rappelé [au Maroc] que le contrôle des frontières a été et doit rester de la responsabilité partagée de l’Espagne et du Maroc ».

    Réaction de l’Union européenne

    Ylva Johanson, la Commissaire européenne aux Affaires intérieures, en appelle à une plus grande coopération des autorités marocaines. Elle déclare :

    « C’est inquiétant : au moins 6.000 personnes, parmi lesquelles un grand nombre d’enfants, ont tenté de rallier Ceuta à la nage, mettant leur vie en danger. Certains ont pu être sauvés, une personne s’est noyée. Il faut que le Maroc s’engage à prévenir ces départs irréguliers et que ceux qui n’ont pas le droit de rester en Europe soient effectivement renvoyés. »

    Un lien avec le Polisario?

    Les autorités marocaines « assurent » que cet afflux record n’a rien à voir avec les dissensions qui opposent le royaume a à l’Espagne. Le Maroc a récemment réclamé des « explications » à l’ambassadeur espagnol à qui les Marocains ont fait part de leur « exaspération » après que le chef du mouvement indépendantiste sahraoui, Brahim Ghali, a été hospitalisé dans le nord de l’Espagne à la mi-avril, pour y être soigné de la Covid-19.

    Le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, milite pour l’indépendance du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, que le Maroc considère comme partie intégrante de son territoire sous le nom de « Provinces du Sud ».

    Ce matin, plusieurs centaines de migrants d’Afrique subsaharienne ont aussi tenté d’escalader la barrière qui sépare le Maroc de l’enclave espagnole de Ceuta. Des migrants essaient également de passer clandestinement vers Melilla, l’autre enclave espagnole sur le continent africain, considérée elle aussi comme la porte d’entrée la plus proche pour l’Union européenne.

    Deutsche Welle, 18 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali, Ceuta, Melilla, migrations, migrants, pression migratoire, crise diplomatique, brouille, tension, marocain, espangol, sahraoui, président sahraoui,

  • Maroc-Espagne : Comme de l’électricité dans l’air

    Rien ne va plus entre le Maroc et l’Espagne. Les deux voisins sont en effet à couteaux tirés.

    Signe d’une crise diplomatique entre les deux royaumes, le ministre espagnol des Affaires étrangères a convoqué mardi l’ambassadrice marocaine en Espagne, Karima Benyaich pour lui exprimer le «mécontentement» des autorités espagnoles après l’arrivée de près de 8000 migrants dans l’enclave de Ceuta.

    «Je lui ai rappelé que le contrôle des frontières a été et doit rester de la responsabilité partagée de l’Espagne et du Maroc», a déclaré Arancha Gonzalez Laya, citée par l’AFP.

    Face à la gravité de la situation, le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, s’est rendu à Ceuta pour s’enquérir de la situation dans l’enclave, selon des images mises en ligne par le journal local.

    Il devait ensuite se rendre à Melilla, l’autre enclave espagnole située sur la côte méditerranéenne du Maroc.«Nous allons rétablir l’ordre dans (la) ville et à nos frontières le plus
    rapidement possible», avait-il déclaré plus tôt lors d’une brève allocution télévisée depuis Madrid.

    Les relations entre Rabat et Madrid se sont tendues depuis l’arrivée en Espagne, le 18 avril, du président de la République sahraouie, Brahim Ghali pour y être soigné du Covid-19. La cheffe de la diplomatie espagnole qui a défendu la présence du chef d’Etat sahraoui a implicitement dénoncé le chantage exercé par le Maroc qui agite la menace de l’immigration clandestine pour faire pression sur l’Espagne dans le dossier sahraoui.

    «Je ne conçois pas que l’on puisse mettre en danger la vie de mineurs dans la mer comme nous l’avons vu ces dernières heures à Ceuta», que cela puisse être «une réponse à une action humanitaire (l’accueil du président sahraoui en Espagne)», a-t-elle affirmé.

    Cet afflux de migrants marocains a également suscité la réaction de la classe politique espagnole. Tout en condamnant le flux migratoire partant du Maroc, plusieurs formations politiques ont appelé les autorités marocaines à assumer leurs responsabilités et agir vite et efficacement.

    Le porte-parole de la Coalition Caballas, Mohamed Ali, a mis en garde contre la «gravité» de ce qui s’est passé et a annoncé qu’il serait à la disposition du gouvernement de Ceuta pour exiger que le gouvernement accorde la «plus grande attention» à Ceuta.

    «Notre terre ne devrait pas souffrir du différend de politique étrangère entre l’Espagne et le Maroc», a-t-il déclaré.
    La dirigeante du Mouvement pour la dignité et la citoyenneté «MDyC», Fatima Hamed, a qualifié ce qui vient de se produire de «drame», soulignant que la ville de Ceuta n’est pas prête à accueillir autant de monde et à faire face à un tel phénomène. «Ceuta n’est pas préparée à des situations pareilles», a-t-elle déclaré sur son compte Twitter.

    De son côté, la section du parti Vox à Ceuta a sévèrement critiqué la passivité des autorités marocaines face à un tel drame, appelant le gouvernement à dépêcher «d’urgence l’armée et de la marine à la frontière avec le Maroc pour freiner la pression migratoire».

    Un « chantage » marocain

    Le président de Vox Ceuta, Juan Sergio Redondo, a rappelé que sa formation n’a jamais cessé de mettre en garde contre le «chantage du Maroc», rappelant que l’Espagne devrait dénoncer le Maroc devant les instances internationales pour que le pays soit sanctionné économiquement et politiquement».

    Condamnant l’afflux des migrants marocains, le chef du Parti populaire au niveau national, Pablo Casado a appelé le gouvernement espagnol «à garantir immédiatement l’intégrité des frontières et à coordonner avec le Maroc le retour des immigrés dans leur pays».

    Près de 8.000 migrants sont arrivés depuis lundi matin dans l’enclave de Ceuta, dont 4.000 ont été renvoyés au Maroc, selon les chiffres actualisés publiés mardi par le ministère espagnol de l’Intérieur.
    Le ministère a par ailleurs annoncé l’envoi de nouveaux renforts des forces de l’ordre sur place pour faire face à l’afflux massif et soudain de milliers de migrants en provenance du Maroc.
    Cinquante agents supplémentaires vont être déployés en plus des 200 déjà envoyés mardi tandis que 150 autres seront en stand-by, toujours dans le cadre de cette crise migratoire.

    Y.O

    Algérie Breve News, 18 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, Sahara Occidental, Brahim Ghali, migration, migrants, chantage, pression migratoire,

  • CNBC : « Crise diplomatique entre l’Espagne et le Maroc après l’entrée de 8000 migrants sur le territoire espagnol »

    Un fossé diplomatique s’est creusé entre l’Espagne et le Maroc après que des milliers de migrants sans papiers ont tenté de pénétrer sur le territoire espagnol dans le pays d’Afrique du Nord.
    L’Espagne a dû se démener pour sécuriser ses frontières après que des milliers de migrants aient pénétré cette semaine à Ceuta, l’une des deux enclaves espagnoles situées sur la côte nord du Maroc.

    Un fossé diplomatique s’est creusé entre l’Espagne et le Maroc après que des milliers de migrants sans papiers ont tenté de pénétrer sur le territoire espagnol, apparemment sans être inquiétés par les autorités marocaines.

    L’Espagne a dû faire des pieds et des mains pour sécuriser ses frontières après que des milliers de migrants soient entrés cette semaine à Ceuta, l’une des deux enclaves espagnoles sur la côte nord du Maroc.

    Environ 8 000 migrants, dont des familles, seraient entrés à Ceuta lundi et mardi, nombre d’entre eux ayant contourné à la nage les clôtures frontalières qui séparent l’enclave du Maroc, et des migrants ayant utilisé des pneumatiques et des canots pneumatiques. Au moins une personne serait décédée au cours de la traversée.

    L’afflux de migrants a incité l’Espagne à déployer des forces armées pour sécuriser la plage et à renforcer la présence policière dans les enclaves. Un nombre plus restreint de migrants a également tenté de pénétrer dans l’enclave espagnole de Melilla, plus loin le long de la côte, selon le gouvernement espagnol. Environ la moitié des 8 000 migrants, qui étaient pour la plupart marocains selon la BBC, ont été renvoyés au Maroc, ont indiqué les autorités espagnoles.

    Néanmoins, les arrivées ont provoqué une dispute diplomatique entre l’Espagne et le Maroc, notamment à la suite de rapports et de séquences qui semblaient montrer les autorités marocaines permettant aux migrants de tenter d’entrer à Ceuta sans essayer de les arrêter.

    CNBC a contacté le ministère marocain des affaires étrangères pour un commentaire mais n’a pas encore reçu de réponse.

    Ceuta et Melilla sont sous domination espagnole depuis le XVIIe siècle, bien que le Maroc revendique ces territoires depuis son indépendance en 1956. Certains pensent que la tension actuelle entre l’Espagne et le Maroc provient du fait que l’Espagne a accepté que Brahim Ghali, le leader du Front Polisario du Sahara occidental, qui souhaite l’indépendance du Sahara occidental vis-à-vis de l’administration marocaine, soit admis dans un hôpital en Espagne pour y être soigné le mois dernier, ce qui a provoqué la colère de Rabat.

    Le Maroc aurait retiré son ambassadeur pour des discussions avec Madrid après que la ministre espagnole des affaires étrangères ait fait part à l’envoyé de son « dégoût » pour ce qui s’était passé, a rapporté la BBC mardi.

    Une crise pour l’Espagne, mais aussi pour l’Europe

    L’Union européenne a exprimé son soutien à l’Espagne, même si ce dernier incident, qui s’ajoute aux milliers de tentatives de migrants d’entrer sur le territoire européen ces dernières années, n’a fait que souligner la porosité des frontières de l’Union et l’absence d’action unifiée de l’UE en matière de migration.

    C’est aussi une nouvelle démonstration du désespoir persistant des migrants qui tentent d’entrer dans l’Union à la recherche d’une opportunité économique ou d’un refuge contre les conflits, la pauvreté et les violations des droits de l’homme.

    La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré sur Twitter que « l’UE est solidaire de Ceuta et de l’Espagne » et que le bloc a besoin de « solutions européennes communes pour la gestion des migrations ».

    « Cela peut être réalisé avec un accord sur le nouveau pacte sur les migrations. Des partenariats plus forts basés sur la confiance mutuelle et des engagements conjoints avec des partenaires clés comme le Maroc sont cruciaux », a-t-elle déclaré.

    La commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson, a également tweeté que « la chose la plus importante maintenant est que le Maroc continue de s’engager à prévenir les départs irréguliers », ajoutant que « les frontières espagnoles sont des frontières européennes. L’Union européenne veut construire une relation avec le Maroc basée sur la confiance et des engagements partagés. La migration est un élément clé à cet égard. »

    Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a rencontré d’autres responsables du gouvernement espagnol mardi au cours duquel ils ont discuté de ce que le gouvernement a décrit comme une « crise grave pour l’Espagne, mais aussi pour l’Europe. »

    La vice-Première ministre espagnole Carmen Calvo a déclaré que « ce qui s’est passé … est une attaque contre nos frontières, et cela ne peut pas faire partie des bonnes relations avec le Maroc, mais nous continuerons à les maintenir parce que nous sommes des pays voisins et proches ».

    L’Espagne a déclaré que sa priorité « est de garantir le contrôle du trafic à la frontière avec le Maroc » et de fournir aux villes de Ceuta et Melilla « tous les moyens nécessaires pour résoudre la crise humanitaire causée par l’arrivée de tant de personnes et procéder au retour de toute personne entrée irrégulièrement à Ceuta et Melilla, comme le prévoient les accords signés depuis des années par l’Espagne et le Maroc. »

    M. Sanchez s’est rendu à Ceuta et Melilla mardi, après s’être engagé à rétablir « l’ordre dans la ville et à ses frontières ».

    Plus tôt dans la journée, M. Sanchez avait déclaré sur Twitter que sa priorité était de « rétablir l’ordre à Ceuta ».

    « Ses citoyens doivent savoir qu’ils ont le soutien absolu du gouvernement espagnol et la plus grande fermeté pour assurer leur sécurité et défendre leur intégrité en tant que partie du pays contre tout défi. »

    CNBC, 19 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, Melilla, migration, chantage, pression migratoire, marocains,

  • Maroc : « J’ai dit au revoir à ma famille et je suis parti sans rien »

    « J’ai dit au revoir à ma famille et je suis parti avec rien », a déclaré Mohamed, un Marocain de 30 ans.

    S’adressant à la chaîne de télévision espagnole RTVE, il a expliqué comment il avait rejoint le nombre record de migrants qui sont entrés illégalement dans l’enclave nord-africaine de Ceuta en Espagne depuis lundi.

    Comme beaucoup d’autres, il a déclaré que l’emploi était la principale raison pour laquelle il tentait d’effectuer la traversée.

    « Je veux travailler et aider ma famille. Tous mes amis, nous voulons travailler ».

    Mohamed a raconté à RTVE (en espagnol) qu’il avait pris un taxi avec un cousin et quelques amis avant de nager pendant 30 minutes pour atteindre le territoire espagnol.

    Sur le chemin de la frontière, ils ont été arrêtés par les autorités marocaines, a-t-il dit. « Mais ensuite ils nous ont laissé continuer, c’était comme un oui et un non ».

    Environ la moitié des 8 000 migrants qui sont entrés ont été renvoyés, selon les autorités espagnoles. Des dizaines de jeunes hommes faisaient la queue pour rentrer au Maroc mercredi matin.

    Selon l’agence de presse espagnole Efe, la police marocaine a désormais bouclé la zone frontalière pour empêcher toute nouvelle tentative de passage.

    Les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla sont devenues des aimants pour les migrants africains qui tentent de rejoindre l’Europe.

    Cependant, le nombre sans précédent de personnes qui ont franchi la frontière cette semaine a exacerbé les tensions diplomatiques entre l’Espagne et le Maroc voisin.

    Que s’est-il passé cette semaine ?

    Les migrants – dont beaucoup utilisent des anneaux gonflables et des canots pneumatiques – ont commencé à arriver à Ceuta aux premières heures de lundi. Si beaucoup étaient de jeunes hommes, des familles entières et environ 1 500 enfants sont également entrés.

    Au moins une personne est morte en faisant la traversée cette semaine.

    Mardi, l’Espagne a déployé des troupes pour aider la police des frontières de Ceuta. Des scènes dramatiques ont été filmées au large, alors que des familles pataugeaient dans l’eau et que des agents de la Guardia Civil espagnole plongeaient dans la mer pour sauver de jeunes enfants.

    Mardi soir, les rapports indiquaient que le nombre de personnes tentant d’entrer par la mer avait diminué. Certains migrants retournaient volontairement au Maroc, tandis que d’autres pouvaient être vus emportés par des soldats.

    Dans l’autre enclave espagnole, Melilla, 86 Africains subsahariens sont entrés mardi par la jetée sud. Melilla possède une formidable clôture frontalière et plusieurs centaines d’autres migrants ont été bloqués par les forces de sécurité, rapporte Efe.

    Des responsables espagnols cités par Efe ont déclaré que les gardes marocains avaient aidé les forces espagnoles à Melilla. Les médias espagnols ont indiqué que la situation était différente à Ceuta, où les gardes-frontières marocains se tenaient à l’écart et regardaient les migrants prendre la mer pour tenter de rejoindre l’enclave.

    Dites au Maroc ce qu’il en est

    Par Nick Beake, BBC News, Ceuta

    Avec son petit sac d’affaires en bandoulière, Mokhtar Gonbor, 30 ans, a résumé la raison pour laquelle la plupart des jeunes hommes rentrent maintenant chez eux.

    « Nous n’avons pas de nourriture, pas d’argent et nous dormions dans la rue la nuit dernière ». Il retournait au Maroc – même si sa vie là-bas n’était pas celle qu’il souhaitait.

    Quelques rues plus loin, les habitants du bar de Fernando buvaient leur café et regardaient sur une vieille télévision les images extraordinaires des arrivées record des dernières 24 heures.

    Mercedes, une femme d’une soixantaine d’années, explique qu’elle a de la peine pour les enfants qui n’ont même pas de vêtements. Mais elle a tapé la table de colère lorsqu’elle nous a dit que les migrants étaient laissés passer la frontière chaque fois que le Maroc voulait de l’argent ou quelque chose de l’Espagne.

    Son amie, Maria Jesus, est intervenue : « Le Premier ministre devrait dire au Maroc ce qu’il en est et le remettre à sa place. »

    Quelle a été la réaction ?

    Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a promis de rétablir l’ordre.

    Les responsables européens ont soutenu l’Espagne, le vice-président de la Commission européenne Margaritis Schinas ayant déclaré mercredi à la radio espagnole que l’Europe « ne se laissera intimider par personne » sur la question de la migration.

    Le Maroc a retiré son ambassadeur pour des consultations après que la ministre espagnole des affaires étrangères, María Aránzazu González Laya, a fait part à l’envoyé de son « dégoût » pour ce qui s’était passé. La plupart des migrants seraient originaires du Maroc.

    Depuis le XVIIe siècle, Ceuta et Melilla sont sous domination espagnole, bien qu’elles soient depuis longtemps revendiquées par le Maroc. Elles ont un statut semi-autonome, comme certaines régions d’Espagne continentale.

    Cet afflux intervient dans un contexte de regain de tension concernant le Sahara occidental, un territoire occupé par l’Espagne jusqu’en 1975, date à laquelle le Maroc l’a annexé. Depuis lors, il est disputé entre le Maroc et le peuple sahraoui, dirigé par le Front Polisario.

    Dégradation des liens au sujet du Sahara occidental

    En avril, l’Espagne a autorisé le dirigeant sahraoui Brahim Ghali, 73 ans, à être soigné à l’hôpital pour Covid-19, apparemment à Logroño. Il dirige le Front Polisario, qui lutte pour la souveraineté du Sahara occidental contre les revendications du Maroc. Le gouvernement marocain a réagi avec colère et a averti l’Espagne que l’hébergement de M. Ghali entraînerait des « conséquences ».

    La ministre espagnole des affaires étrangères, Arancha González, a déclaré qu’elle n’était pas au courant que le Maroc utilisait la question de la frontière pour exercer une pression politique. Mais beaucoup voient dans les événements de lundi, lorsque les gardes-frontières marocains ont semblé ne pas empêcher les migrants de traverser, la preuve de représailles.

    De telles difficultés sont susceptibles de compliquer la coopération habituellement étroite entre les deux voisins sur la question des migrants. Toutefois, l’Espagne affirme avoir déjà rapatrié environ la moitié des migrants, à la suite de discussions avec le Maroc.

    La grande majorité de ceux qui ont atteint Ceuta étaient marocains. Ces dernières années, la police locale a pris des mesures énergiques à l’encontre des migrants subsahariens dans le nord du Maroc, ce qui les a poussés à chercher d’autres itinéraires vers l’Espagne, comme la traversée de l’Atlantique vers les îles Canaries.

    Selon Frontex, la force frontalière de l’UE, l’immigration illégale vers les îles Canaries, au large des côtes marocaines, a augmenté cette année.

    Toutefois, le nombre total de sans-papiers ayant atteint l’Europe depuis le début de l’année reste bien inférieur aux niveaux observés en 2015-2016.

    BBC News, 19 mai 2021

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  • Bruxelles appelle le Maroc à empêcher les départs de migrants

    La commissaire européenne, Ylva Johansson, a jugé hier “inquiétant” l’afflux de quelque 6 000 migrants la veille dans l’enclave espagnole de Ceuta et appelé le Maroc à empêcher les “départs irréguliers” depuis son territoire.

    “Il est inquiétant qu’au moins 6 000 personnes, dont un grand nombre d’enfants, aient rejoint Ceuta à la nage, en mettant leur vie en danger. Beaucoup ont dû être secourus, une personne est morte”, a déclaré la commissaire aux Affaires intérieures devant le Parlement européen.

    “Le plus important maintenant, c’est que le Maroc continue à s’engager à empêcher les départs irréguliers, et que ceux qui n’ont pas le droit de rester soient renvoyés de façon ordonnée et efficace. Les frontières espagnoles sont les frontières de l’Europe”, a-t-elle poursuivi.

    De son côté, le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a annoncé que son pays avait renvoyé au Maroc 1 500 des quelque 6 000 migrants entrés à Ceuta et continuait ces renvois.

    APS

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