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  • Hydrocarbures: l’embellie continue

    Le pétrole en hausse, les prix du gaz explosent et des réserves très importantes: Hydrocarbures: l’embellie continue. Le PDG de Sonatrach affirme que l’Algérie bénéficie de réserves de gaz non-conventionnel couvrant 150 ans de consommation

    Le PDG de Sonatrach affirme que l’Algérie bénéficie de réserves de gaz non-conventionnel couvrant 150 ans de consommation. Le seul point noir tient dans le fait que les technologies actuelles ne permettent pas de les exploiter. Mais les recherches avancent assez vite.

    La situation exceptionnellement favorable du marché des hydrocarbures au niveau a permis à l’Algérie de reconstituer une partie de ses réserves de changes. A plus de 84 dollars le baril pour le pétrole et une hausse de plus de 200% pour le gaz, les caisses de l’Etat sortent de la zone rouge. Il reste que cette situation demeure exceptionnelle et ne saurait durer très longtemps. Il est habituellement admis qu’un choc haussier, comme celui auquel on assiste, est suivi par un autre baissier. C’est justement toute la crainte de l’Algérie, pour qui, l’équilibre des prix du brut devrait se situer dans une fourchette comprise entre 70 et 80 dollars. C’est l’estimation du P-dg du groupe Sonatrach, Toufik Hakkar. «Si les prix vont au-delà de ce niveau, il y aura des décisions pour le rééquilibrage entre l’offre et la demande sur le marché, pour revenir à un niveau acceptable de prix», a-t-il affirmé lors d’une interview accordée à la télévision nationale.

    Selon le premier responsable du groupe Sonatrach, l’Algérie en tant que membre actif de l’Opep+ travaille avec ses alliés à l’équilibre du marché afin que les prix du pétrole brut ne s’élèvent pas à des niveaux pouvant «encourager la production le pétrole de schiste notamment aux Etats-Unis, ce qui cause un déséquilibre entre l’offre et la demande», insiste M.Hakkar.

    Cela au plan conjoncturel, sur le fond le PDG de Sonatrach a souligné que la consommation interne de gaz et de pétrole avoisine la moitié des réserves exprimées. Ce qui est beaucoup et posera dans les dix prochaines années un véritable problème entre la production et l’exportation, puisqu’au rythme actuel, à l’échéance 2030, le pays ne pourra plus exporter ses hydrocarbures, à peine suffisants pour la consommation locale. Mais l’inquiétude que peut susciter cet état de fait est somme toute relative, puisque, selon le PDG de la compagnie pétrolière nationale, chaque année l’Algérie effectue les opérations d’exploration, permettant de maintenir les réserves conventionnelles dans un état plus ou moins important. Mais la véritable assurance ne vient pas des réserves conventionnelles prouvées, mais celles non conventionnelles.

    En effet, M.Hakkar affirme que l’Algérie bénéficie de réserves de gaz non-conventionnel couvrant 150 ans de consommation. Le seul point noir tient dans le fait que les technologies actuelles ne permettent pas de les exploiter. Mais les recherches avancent assez vite.

    En attendant et au même titre que les autres pays producteurs, l’Algérie profite de l’embellie, tout en se mettant en position d’honorer tous ses contrats, notamment du gaz. A ce propos, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a révélé que Sonatrach discutait avec ses clients des moyens de s’adapter aux changements actuels que connaît le marché gazier.

    «Nous sommes en discussion avec nos clients sur la façon de s’adapter aux changements du marché. Il faut savoir que dans ce cadre, l’Algérie reste fidèle à ses engagements en termes de fourniture de gaz», a affirmé M. Arkab lors d’un point de presse en marge d’une rencontre régionale tripartite entre la Commission de régulation de l’électricité et du gaz (CREG), les associations de protection des consommateurs et les directions de l’énergie.

    Pour le ministre, «il y a un grand changement dans le marché pétrolier et surtout gazier, qui a poussé Sonatrach à ouvrir des discussions avec ses clients, mais je vous assure que l’Algérie, via Sonatrach, est toujours fidèle à ses engagements contractuels».

    Nadera Belkacemi

    Ouest Tribune, 20/10/2021

  • Algérie. Ennemi public n°1

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    L’appel du Suisse Jean Ziegler, altermondialiste et membre du Comité consultatif du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, qui plaidait depuis plus d’une décennie pour que les spéculateurs soient jugés pour crime contre l’humanité, a trouvé écho en Algérie. Le président de la République a demandé au gouvernement de réviser le code pénal pour alourdir les sanctions à l’égard des spéculateurs qui pourraient écoper d’une peine à perpétuité.

    Considérés comme ennemi public numéro 1, une menace contre la stabilité sociale, des « parasites » à l’origine des hausses récurrentes des prix des produits de consommation et l’affaiblissement du pouvoir d’achat des Algériens et menacent la stabilité sociale du pays, les autorités ont pris la ferme décision de sévir contre les spéculateurs. Le président de la République avait estimé que la spéculation « n’était pas acceptable ni du point de vue de la religion, ni de la loi, ni de la morale ».

    Exactement ce que défendait Jean Ziegler quand il a soutenu en 2011, suite à une envolée des prix de trois aliments de base, maïs, blé et riz, qui couvrent 75% de la consommation mondiale, que les spéculateurs boursiers qui ont ruiné les économies occidentales par appât du gain et avidité folle devraient être traduits devant un tribunal de Nuremberg pour crime contre l’humanité. Bien évidemment, ce dernier ne réussira jamais à imposer son point de vue, la spéculation étant une activité jugée mauvaise, certes, mais admise vu le risque que doit courir le spéculateur quand il mise son argent pour tirer profit par anticipation de l’évolution à court, moyen ou long terme du niveau général des prix ou d’un prix particulier en vue d’en retirer une plus-value ou un bénéfice, ou tout perdre quand les choses n’évoluent pas selon ses calculs. Qu’en sera-t-il en Algérie où le pas a été franchi avec la criminalisation de l’activité spéculatrice ?

    Pour le moment, nous ne sommes qu’au stade de l’approbation du projet de loi sur la lutte contre la spéculation, qui prévoit des peines très sévères à l’encontre des spéculateurs, pouvant aller jusqu’à la perpétuité, et il serait hâtif de déduire ce que sera cette activité dans l’avenir. Il est sûr que cette loi dissuaderait de nombreuses personnes d’investir dans le créneau, mais il ne faut compter sur une loi, seulement, pour venir à bout de la spéculation. Les lois sont faites pour réprimer les criminels, sans jamais arriver à briser ou éliminer radicalement le crime. De toute façon, le bilan est à tirer après l’application de la loi en question. Déjà, pour éviter tout amalgame, le Président Tebboune a enjoint au ministre du Commerce de «sensibiliser les commerçants et la société civile sur la loi sur la lutte contre la spéculation et de la présenter aux citoyens via les médias, pour faire la distinction entre le stockage organisé à des fins commerciales et le stockage visant à créer la pénurie ou engendrer une hausse des prix».

    Pour plus d’efficacité, donc, il serait indispensable, sur un plan plus économique, de mieux comprendre les causes profondes des pénuries, qui peuvent effectivement être provoquées par des spéculateurs, ou encore par des facteurs naturels, ainsi que d’autres raisons propres aux marchés extérieurs, qui échappent au contrôle local, et agir pour en atténuer les conséquences. Pour couper l’herbe sous les pieds des spéculateurs, l’Etat ne peut-il pas fixer un seuil de prix pour les produits de large consommation, au moins momentanément, en attendant le passage de la crise ?

    par Abdelkrim Zerzouri

    Le Quotidien d’Oran, 19/10/2021

  • Algérie : 5 fruits et légumes par jour

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    Les procès des dignitaires de l’ancien régime se poursuivent…Melzi, Hamel, Louh , Said bouteflika Houda Feraoun, ont défilé ces derniers jours devant les juges, mais cette fois-ci, sans intéresser personne, ni passionner les foules.

    En tous cas l’indifférence est maîtresse des lieux et des âmes.

    La cité, d’habitude bouillonnante de zèle oratoire de ses habitants, est figée comme la calotte polaire. Comme si le cœur n’est plus à ça . Ou la tête branchée ailleurs.

    La mécanique de l’âme est occupée par la cherté de la vie, disent les commentateurs du café du commerce. Elle se fiche de combien d’années peuvent écoper les ex maîtres du pays.

    La vie, la vie de tous les jours, celle qui nous fait dessiner continuellement des plans sur la comète , réduite au ventre ! Quel malheur, dit un quinqua dérouté par cette impasse des porte-feuilles perdus dans la spirale inflationniste.

    Ce n’est plus combien ça coûte, mais combien ça croute…tant c’est dur pour joindre les deux bouts…de tout.

    Manger 5 fruits et légumes par jour , dit une recommandation de l’organisation mondiale de la santé.

    La belle idée ! 5 fruits et légumes : Presque une entrée en effraction dans un porte-monnaie incapable de copiner avec nos besoins , nos envies et encore moins avec notre désolé réfrigérateur.

    Exit la table bien garnie et les bedons repus. Voici venu le temps des privations, de l’achat fragmenté, de l’œuf en solo , de l’oignon doublé , de quatre pommes de terre et d’un bout d’escalope clandestin.

    Odyssée des paniers creux et des envies ravalées…La gourmandise a mit les voiles, dirait Meskoud.

    Virée dans un marché d’un quartier populaire : les prix cognent et blessent comme des couperets…C’est un tableau nature morte, représentant un carnage alimentaire coloré, qu’aurait aimé peindre Cézanne himself.

    Le trop-plein des désillusions face au trop-vide du couffin…ne pouvaient laisser les âmes s’intéresser aux procès à répétition des ex maîtres du pays. Qui certainement mangent mieux en prison que le peuple…vivant dehors, dit un quidam.

    Bien manger est le début du bonheur, dit le proverbe. Pas dans la toujours Numidie algérienne et son secteur commercial dévasté.

    La Nation, 13/10/2021

  • Le baril, l’Opep+, le gaz et la Covid-19

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    Au cours du 2e semestre 2014, le baril de pétrole a subi une chute que peu d’analystes ont prévue. Il a fallu deux ans de tractations pour que l’Opep et ses alliés se décident sur une position et une action communes en 2016 pour défendre dorénavant un prix et un peu moins le quota. Fin 2019, début 2020, la Covid-19 est venue brouiller toutes les cartes et provoquer la débâcle du marché pétrolier avec un prix en dessous de 20 $, jusqu’au sursaut salutaire d’avril 2020 pour tenter à nouveau de maîtriser le marché pétrolier, grâce à une meilleure cohésion, cette fois-ci, au sein de l’Opep+.

    Le plus grand mérite revient, il faut le reconnaître, à l’Arabie Saoudite et la Russie, les deux plus gros producteurs de l’Opep+, qui ont su maîtriser leur ardeur, ou plutôt leur adversité l’un envers l’autre, et contenir les intérêts et ardeurs des autres membres. Le marché est remonté depuis cette date, petit à petit, avec un regard constant sur deux paramètres vitaux : les phases successives de la pandémie et les ouvertures lentes, mais continues, en matière de mobilité liées à une reprise de l’économie mondiale lente aussi. Les producteurs sont aujourd’hui satisfaits par un baril qui dépasse les 80 $, d’autres le sont plus avec un prix du gaz qui casse les tirelires des consommateurs en cette fin d’année 2021.

    – Mais ne faut-il pas aussi faire le point sur les profondes mutations qui ont affecté le secteur énergétique et, par voie de conséquence, le contenu énergétique de l’économie mondiale depuis 5 ans, et plus particulièrement depuis 2020 ?
    – Est-ce que cette période de bouleversement, y compris avec toutes ses facettes géopolitiques, est terminée ? Est-ce durable? Pour combien de temps encore ?
    – Est-ce que la libéralisation accélérée du marché gazier en Europe n’y est pas pour quelque chose dans ce qui se passe actuellement dès que l’offre gaz s’est subitement réduite au détriment du marché européen et à l’avantage du marché asiatique ?
    – Et enfin, est-ce que nous n’assistons pas à un début de prédominance irréversible du gaz naturel sur le pétrole au niveau du marché avec un baril qui dépendra, au courant des prochaines décennies, du prix du gaz naturel ?

    Côté pétrole

    La pandémie est toujours là, sans aucune certitude de la vaincre, en dehors de celle qu’il va falloir apprendre à vivre avec en adaptant nos modes de vie, notre consommation énergétique et nos comportements. La reprise économique aussi est en cours avec une prévision de rebond économique de 6,5% dans les pays du G20 dont la part de consommation énergétique est déjà de 80%, et va croître de 4% en 2021.

    Selon l’Opep, la progression de la demande pétrolière va passer de 90,7 à 96,7 millions de barils/jour entre 2020 et 2021, mais l’Opep+ ne compte pas revenir sur le pacte en cours qui est prolongé jusqu’en décembre 2022 pour lui permettre un meilleur contrôle du marché.

    Du côté américain, l’offre a été sérieusement affectée par les dégâts causés par les ouragans, sans compter la reprise jugée lente de la production de pétrole de schiste, entraînant des stocks qui sont encore loin de ceux d’avant Covid-19.
    Les producteurs de pétrole de schiste ne semblent pas pressés d’accélérer leur production et ont pratiquement la même position que ceux de l’Opep+, mais selon le Financial times, la production américaine devrait augmenter de 800 000 barils par jour en 2022.

    Par contre, au point de vue réserves mondiales, la majorité des analystes et des grandes compagnies pétrolières s’accordent pour prévoir maintenant un peakoil/réserves à l’horizon 2030 et un peakoil/demande probablement plus tôt. On constate d’ailleurs de plus en plus que les capacités additionnelles de production de pétrole ne sont plus détenues que dans quelques pays comme l’Arabie Saoudite, la Russie, l’Irak, les Émirats, l’Iran et les États-Unis.

    Côté gaz

    La situation est pareille avec, d’une part, une reprise de la consommation et de la demande, surtout quand le prix était bas, mais d’autre part, des hésitations ayant entraîné des stocks trop bas, notamment en Europe, et l’inverse en Asie avec des achats considérables de pétrole et de GNL.

    Par contre, la situation est différente pour le gaz naturel au point de vue des réserves qui sont encore très importantes à l’échelle mondiale, et de la demande qui poursuivra sa croissance en moyenne à raison de 2% par an sur plusieurs décennies. La situation actuelle du marché gazier et même pétrolier est, certes, liée à plusieurs paramètres qui ont brutalement bouleversé le marché depuis l’hiver 2020-2021, mais qui laissent prévoir aussi d’autres bouleversements dans les échanges :

    – le refus de livrer plus de gaz par la Russie à travers le North Stream 2, tant qu’il n’y a pas eu d’aval définitif de l’UE pour son démarrage. Ni le nucléaire ni le charbon ne pourront remplacer le gaz naturel, d’où qu’il vienne, pour garantir un approvisionnement énergétique au cours de la longue période de transition que l’Europe veut accélérer. L’autre secteur qui risque d’être gravement impacté est celui de la pétrochimie avec un gaz aussi cher.

    – Une très forte demande de GNL sur le marché asiatique suivie d’une très forte augmentation du prix qui a dépassé les 40 $/MMBTU en Asie. Dans cette partie du monde où le charbon est pour le moment la ressource prépondérante, seul le gaz naturel pourra permettre une transition énergétique et une décarbonation continue et acceptable.

    – Des conditions climatiques aux États-Unis qui ont certes affecté les capacités de production, y compris pour le pétrole et le gaz de schiste, et enfin des surprises en matière de production d’électricité renouvelable par l’éolien dont les performances ont considérablement chuté pendant un certain moment. Mais là aussi l’évolution positive du prix du baril va finir par booster la production de gaz de schiste surtout, qui n’a pas dit son dernier mot.

    – Il faut aussi citer les limites des capacités de production de gaz conventionnel en Algérie, ainsi que les incertitudes relatives à l’avenir du gazoduc vers l’Espagne à travers le Maroc. Mais il faut tenir compte aussi des réserves énormes en gaz de schiste qui finiront par être développées, ainsi que celles conventionnelles ou non conventionnelles de la Libye, du bassin est- méditerranéen, d’Afrique de l’Est et de l’Ouest. L’Afrique et la Méditerranée auront, par conséquent, un rôle important à jouer dans les échanges à venir aussi bien vis-à-vis du marché européen qu’asiatique.

    Le marché

    Le prix du baril de pétrole et celui du gaz naturel viennent ainsi de traverser un niveau au grand bonheur des producteurs, surtout ceux dont l’économie en dépend, mais il ne faut pas non plus oublier que ce prix en dollar est encore inférieur à celui affiché parce que le dollar a lui aussi chuté depuis 2019.

    Ces prix ont augmenté aussi parce que les ENR et plus particulièrement la production d’électricité éolienne n’ont pas été au rendez-vous comme l’espéraient certains. Sur un autre plan, et l’impact pandémie sur la mobilité étant toujours menaçant, les pays producteurs de l’Opep+ savent parfaitement que la moindre ouverture de vannes sans contrôle, ou encore l’absence de cohésion en son sein, entraîneraient une nouvelle chute des cours qui leur sera fatale. L’autre crainte des pays de l’Opep+ est dirigée vers le pétrole de schiste américain dont les producteurs ont été échaudés depuis 2019, mais qui ne tardera pas à revenir en force avec ce niveau de prix.

    Il est vraiment difficile, par conséquent, de faire aujourd’hui des prévisions pour le marché pétrolier qui finira par être régulé par les trois fondamentaux que sont l’offre, la demande et les stocks, mais fera face aussi, à moyen terme, à des politiques de transition énergétique entraînant une réduction de sa consommation au profit du gaz naturel et des énergies renouvelables.

    Par contre, le gaz naturel poursuivra sa croissance à moyen et long terme surtout dans la génération d’électricité au détriment du charbon dans les principales régions consommatrices d’énergie, dont la région Asie-Pacifique où le gaz ne représente que 10% contre 60% pour le charbon, l’Amérique du Nord avec 33% contre 21% pour le charbon et l’Europe avec 20% contre 16% pour le charbon.


    Abdelmadjid Attar,

    Ancien ministre, ancien P-DG de Sonatrach.

    Le Soir d’Algérie, 07/10/2021

  • Le pétrole se maintient au-dessus des 80 dollars

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    Certains experts estiment très possible un baril à 100 dollars d’ici à la fin de l’année. Ce qui serait une excellente nouvelle pour la santé financière de l’Algérie.

    Les prix du pétrole restaient, hier, au-dessus des 80 dollars à la bourse de Londres. Même s’il a connu un léger recul par rapport à la cotation de mardi le baril de Brent tenait la dragée haute et semblait tout à fait stabilisé à un niveau de prix qu’il n’avait pas connu depuis septembre 2018. Ainsi, en milieu de matinée, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre était en baisse de 0,35% par rapport à la clôture de la veille, à 82,27 dollars à Londres. A New York, le baril de WTI pour le mois de novembre abandonnait 0,44% à 78,58 dollars. Les deux contrats de référence ont cependant atteint en tout début de séance européenne 83,47 dollars et 79,78 dollars le baril, une première pour le Brent depuis octobre 2018 et pour le WTI depuis novembre 2014. C’est dire la force du marché, orientée vers la hausse depuis plusieurs jours déjà. Il faut dire que cette embellie de l’or noir, accompagnée par la fulgurance de la hausse des prix du gaz naturel, constitue une véritable aubaine pour le trésor public qui peut faire face avec aisance aux dépenses de l’Etat. Cet état de fait est susceptible de durer si l’on se fie aux analystes des places boursières qui note les incertitudes concernant les approvisionnements en énergie, qui arrangent les pays producteurs sachant que «les réserves de charbon, de gaz naturel et de brut semblent se resserrer».

    La réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de leurs alliés via l’accord Opep+ lundi «n’a fait qu’exacerber le problème» suite à sa décision d’ouvrir les vannes d’or noir autant que le marché pouvait l’espérer. Suivant son plan de juillet, l’Opep s’est contenté d’une augmentation de la production globale mensuelle de 400.000 barils par jour pour novembre. L’augmentation de près d’un million de barils des stocks de brut aux Etats-Unis rapportée mardi par l’American Petroleum Institute (API), la fédération qui regroupe les professionnels du secteur pétrolier aux Etats-Unis, contribuait à ralentir l’envolée récente des cours du brut. L’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA), aux estimations jugées plus fiables sur cette évolution hebdomadaire, publiera ses propres chiffres sur les stocks plus tard dans la journée. Les stocks de brut sont scrutés de près par les observateurs et acteurs de marchés, la vitesse à laquelle ils se réduisent aidant à apprécier l’ampleur du déficit entre l’offre, contrainte, et la demande, solide. Le marché du gaz connaissait de son côté une nouvelle séance très active: le marché européen de référence, le TTF (Title Transfer Facility) néerlandais, affichait une hausse de 30,15% à 151,00 euros le mégawattheure (MWh).

    Pour expliquer cette hausse, les analystes évoquent un ensemble de facteurs composés «de prix élevés de l’électricité, de faibles stocks de gaz dans le monde entier, d’une offre limitée en provenance de Russie et la possibilité d’un hiver plus froid».

    Tous ces facteurs entrant dans la fixation du prix de l’or noir à l’international seront, à en croire les observateurs, renforcé dans les semaines et mois à venir. Certains experts estiment très possible un baril à 100 dollars d’ici à la fin de l’année. Ce qui serait une excellente nouvelle pour la santé financière de l’Algérie.

    Yahia Bourit

    Ouest Tribune, 07/10/2021

  • La métaphysique de l’intestin

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    Le président de la république Abdelmajid Tebboune, a chargé le ministre de la justice d’élaborer un projet de loi de lutte contre la spéculation, à présenter au plus tard à la prochaine réunion du conseil des ministres, et contenant des peines allant jusqu’à 30 ans de prison contre les spéculateurs.

    Ah le commerce de la ripaille chez nous…et ses oisivetés spéculatives ! Presque une métaphysique de l’intestin!

    Ramadan, fêtes de l’Aid, de l’Achoura : les prix voltigent dans un esprit sacristain, et les porte-feuilles ploient sous la vertu de la «Hassana» et du « Adjr». Dépensez sans compter, Dieu vous le rendra.

    Chorba frik, pruneaux, puis mouton d’Ibrahim, et Rechta du Moharrem. Bien manger est le commencement du bonheur, dit le proverbe.

    Sauf que…ce n’est plus tenable et ça vire au bouillon maudit sans saveur ni odeur.

    Le panier vide dérègle tous les sens. Et supprime d’un trait de dinars, les paysages olfactifs de presque toutes les cuisines et chaumières d’Algérie.

    Exit les cordons bleus, les fines bouches, les fines gueules, l’exclamation des papilles.

    Désormais on se shootera à la soupe à l’oignon dans un silence qui fait ressembler la cuisine à une cellule.

    Dehors, on se sustentera à la tranche de pizza au fromage douteux, et à la Karantita pétaradante à 15 dinars.

    Cela pourrait s’intituler : il était une fois le gueuleton. Festin entre viande et poulet, et moments de grâce dans la quiétude d’une marmite pleine aujourd’hui disparus.

    Par un glissement presque tectonique, la boustifaille a dérivé, pour presque devenir impossible et se voit lorgner sur des légumes qui se ratatinent et des fruits qui pourrissent.

    Le président a ordonné que l’on prépare un projet de loi contenant des peines allant jusqu’à 30 ans de prisons contre les spéculateurs. Et si on agissait sur les causes et pas sur les conséquences?

    A commencer par créer des Halles dans chaque ville, comme ailleurs.

    Halles où le lait, le fromage, les viandes, les poissons, les fruits, les légumes…viendraient chaque matin crépiter dans la souche des prix et la multiplication de la concurrence.

    Depuis Les Halles de l’ex Belcourt et leur disparition dans les années 70, la ripaille est plus politique que gastronomique. Et la bouffe dégage un relent bureaucratique rotant. À la vôtre!

    Madjid Khelassi

  • L’or noir prend des couleurs

    L’or noir prend des couleurs

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    Un sommet éclair de l’OPEP+ mais rapidement un marché galvanisé et un record dans les cours du brut. Ce mardi, les cours du pétrole atteignaient de nouveaux plus hauts en plusieurs années, au lendemain d’un sommet du cartel et de ses alliés. Pourtant, une seule décision a été prise, celle de reconduire pour les producteurs la stratégie d’ouverture lente du robinet d’or noir.

    Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre était en hausse de 2,03% par rapport à la clôture de la veille, à 82,91 dollars à Londres. C’est une première depuis octobre 2018.

    L’alliance composée des treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de dix alliés a en effet confirmé l’ajustement à la hausse de la production globale mensuelle de 400 000 barils par jour pour novembre”.

    “La confirmation d’un plafond de l’offre par l’OPEP+ encourage la frénésie des achats”, estime Louise Dickson, analyste de Rystad.

    Il faut dire que le quota décidé répond à un accord préalable de la part du cartel en août dernier. Cela confirme une unité et une solidarité chez les producteurs, notamment la Russie et l’Arabie saoudite. Pour les experts, cela prouve aussi une convergence dans l’analyse du marché et les projections d’avenir sur la croissance économique mondiale.

    Si cette décision est la suite logique de la politique de l’alliance décidée en juillet, elle n’en a pas moins pris le marché par surprise puisqu’elle “a été adoptée en dépit des appels en faveur d’une hausse plus importante de la production dans un contexte de pénurie énergétique mondiale croissante”, faisait remarquer Lukman Otunuga de FXTM.

    “Bien que le bond des prix du pétrole soit une bonne nouvelle pour l’OPEP+, la politique du cartel menace d’accroître les tensions entre les principaux consommateurs d’énergie, en particulier ceux qui sont confrontés à une forte inflation”, souligne-t-il.

    Mais ce risque a été mis de côté, en tout cas pour l’instant. Pour d’autres experts, les grands pays consommateurs vont certainement s’unir et faire pression sur le cartel et ses alliés afin de revenir à un meilleur seuil de production et à rouvrir davantage les robinets. La fin imminente de la crise sanitaire et de la pandémie, qui ont plombé l’économie des pays industrialisés, va peser lourdement sur le marché et l’investissement dans le secteur.

    Le retour de la relance économique en Chine et en Inde va peser sur la situation du marché, bien que le cas iranien n’est pas encore définitivement tranché. Toutefois, avec l’hiver précoce et ses grands besoins, les cours garderont des seuils importants.

    La télévision publique saoudienne El-Ekhbariya se félicitait hier du “leadership saoudien au sein de l’OPEP” qui a permis de “surmonter remarquablement l’effondrement des prix en 2020 en raison de la pandémie et de la faible demande de pétrole”.

    S’agissant de l’Algérie, le niveau de production du brut augmentera de 942 000 barils/jour en octobre à 952 000 barils/jour en novembre prochain. Une hausse tranchée dans le cadre des ajustements volontaires de la production de l’OPEP+ lors de ce sommet.

    Pour rappel, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a participé lundi, par visioconférence, aux travaux de la 33e réunion du comité ministériel conjoint de suivi (JMMC) et à la 21e réunion ministérielle OPEP-Non OPEP.

    Les membres du JMMC ont examiné la situation du marché pétrolier international et ses perspectives d’évolution à court terme, ainsi que l’évaluation du niveau de respect des engagements relatifs aux ajustements de la production des pays de la Déclaration de coopération pour le mois d’août 2021. Le JMMC a ainsi relevé avec “satisfaction” que le taux de conformité global avait atteint 119%.

    Il a été également décidé que la prochaine réunion ministérielle de l’OPEP et des pays non membres de l’OPEP se tiendra le 4 novembre 2021.

    Mohamed K.

    Le Jeune Indépendant, 06/10/2021


  • EU: Approvisionnement et prix nuisent à la croissance des entreprises en septembre

    EU: Approvisionnement et prix nuisent à la croissance des entreprises en septembre

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    LONDRES, 5 octobre (Reuters) – La croissance des entreprises en Europe est restée forte le mois dernier, mais les pressions inflationnistes élevées ont porté atteinte à la demande, tandis que les problèmes d’approvisionnement ont limité l’activité, ce qui devrait se poursuivre, selon une enquête publiée mardi.

    Bien que de nombreuses restrictions imposées pour contenir la pandémie de coronavirus aient maintenant été levées dans la région, les entreprises souffrent de pénuries de personnel, de matières premières et de transport.

    L’indice composite final des directeurs d’achat (PMI) de HIS Markit, considéré comme un bon guide de la santé économique, est tombé à 56,2 le mois dernier, contre 59,0 en août, bien qu’il soit encore bien au-dessus de la barre des 50 séparant la croissance de la contraction et juste au-dessus d’une estimation « flash » de 56,1.

    Vendredi, un indice PMI manufacturier de la zone euro a montré que la croissance est restée robuste en septembre, mais l’activité a souffert de goulets d’étranglement dans la chaîne d’approvisionnement, et le secteur des services, dominant dans la zone, a également vu le rythme d’expansion ralentir.

    L’indice PMI pour le secteur des services est passé de 59,0 à 56,4, son plus bas niveau depuis mai, tandis que l’indice des nouvelles affaires est passé de 57,9 à 55,3.

    « Les données d’aujourd’hui confirment que le secteur des services reste sur la voie de la reprise, mais le rythme d’expansion a ralenti. Bien que la dynamique reste solide, les pressions inflationnistes et les perturbations de l’offre pèsent sur les perspectives « , a déclaré Maddalena Martini chez Oxford Economics.

    « Pour l’avenir, nous pensons que ces risques baissiers subsisteront vers la fin de 2021. »

    La demande est tombée à son plus bas niveau depuis cinq mois, les entreprises ayant répercuté sur les consommateurs une partie de la hausse du coût des intrants, qui a augmenté à un rythme record. L’indice composite des prix à la production est passé de 58,3 à 59,1, non loin des sommets atteints par l’enquête au cours des mois d’été.

    L’activité dans le secteur des services en Allemagne a continué de croître fortement en septembre, mais la reprise après la pandémie a perdu de son élan, les effets de rattrapage s’estompant et davantage d’entreprises étant touchées par des goulots d’étranglement de l’offre.

    En France, la croissance des services a glissé, les pressions inflationnistes et les protocoles COVID-19 ayant eu un impact sur les entreprises. La croissance des services en Italie et en Espagne a également ralenti.

    Pendant ce temps, en Grande-Bretagne – en dehors de l’union monétaire – la reprise économique post-blocage a évité de perdre davantage d’élan le mois dernier, mais les entreprises ont augmenté leurs prix au rythme le plus rapide jamais enregistré, ajoutant aux signes d’une inflation croissante.

    Reuters, 05/10/2021

  • Flambée des prix de fruits et légumes: L’UGCAA craint le pire

    Flambée des prix de fruits et légumes: L’UGCAA craint le pire

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    La flambée des prix, sans précédent, s’est emparée depuis déjà un bon bout de temps et ne semble pas connaître de répit, donnant le tournis aux ménagères. Une hausse des prix qui affaiblit davantage le pouvoir d’achat des Algériens, confrontés à une inflation galopante.

    L’Union générale des commerçants et artisans d’Algérie (UGCAA) s’attend dans les prochains jours, à ce que cette tendance haussière s’accentue. Remettant en cause la politique du « bricolage » menée par le département de Kamel Rezig. Une simple virée au niveau de

    quelques marchés confirme ce constat. Sur les étals des marchés, la carotte est proposée à 120 dinars, la tomate à 130 dinars et la courgette à 150 dinars. Le poivron, le piment et la laitue s’accordent sur le même prix de 200 dinars. Le kilo de haricot vert est cédé entre 200 et 250 dinars. La pomme de terre a carrément pris des ailes, son prix oscille entre 95 et 100 dinars. À ce rythme, le tubercule risque de reproduire l’épisode du mois de Ramadhan dernier, durant lequel son prix avait atteint 150 dinars le kilogramme. La hausse des prix ne s’est pas limitée aux légumes. Elle a également affecté les fruits dont les prix sont déjà exagérés en temps normal. Sur les étals des marchés et des épiceries, le prix du raisin oscille entre 250 et 400 dinars le kilogramme. La figue est affichée entre 300 et 350 dinars, la pomme entre 200 et 300 dinars et la poire entre 250 et 450 dinars. La banane, elle, est cédée à 290 dinars.

    Face à cette situation, les pères de famille ne savent plus à quel ciel se vouer. Ils affichent unanimement leur mécontentement face à ces pratiques d’un autre temps. Devant la cherté de ces produits qui ne sont même pas à la portée ni des bourses moyennes, encore moins de celles dela couche démunie, les consommateur optent pour un système « D », une autre option d’achat sans pour autant affecter leurs portefeuilles.

    Une situation qui en dit trop sur la « survie » des citoyens à faible revenus et surtout dans un contexte où les inégalités se creusent, où l’individualisme, renforcé par l’insécurité d’existence.

    Tout le monde s’interroge où sont passés les pouvoirs publics ? Ne répondant à aucune logique du marché, ces hausses de prix trouvent toujours des justificatifs auprès des responsables et surtout des marchands. Pour l’Union générale des commerçants et artisans d’Algérie (UGCAA), « ce sont les marchands informels qui provoquent la hausse des prix de ces produits », assure son secrétaire général et porteparole, Hazab Benchohra, avant de préciser que 60% des commerçants exerçant actuellement sont illicites.

    Benchohra, dénonce à cet effet, les « réactions » du département du commerce qui, selon lui, s’attaque au maillon faible de la chaîne au lieu de se concentrer sur l’origine du mal. « On s’en prend aux commerçants de détail et on leur exige la facture, alors que la facturation doit être généralisée à tous les niveaux, à commencer par le tout premier maillon de la chaîne pas au tout dernier », explique-t-il.

    Par : IDIR AMMOUR

    Le Midi libre, 28/09/2021

  • Flambée des prix de l’énergie en Europe:  10 % de plus en quelques heures

    Flambée des prix de l’énergie en Europe: 10 % de plus en quelques heures

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    Les prix de l’électricité et du gaz naturel en Europe ont largement explosé mardi. En quelques heures, une augmentation de 10 % a été enregistrée. Le moindre mouvement du marché provoque la panique, selon les traders.

    Les prix de l’électricité et surtout du gaz naturel atteignent des niveaux sans précédent. Lundi, le TTF-Future néerlandais, un prix de référence pour le gaz naturel, a augmenté de 10 %. Certains operateurs météorologiques annoncent un hiver plus froid que prévu, ce qui pourrait accroître le resserrage du marché.

    Hausse supplémentaire

    Mais mardi, l’envolée du marché du gaz s’est poursuivie, avec une augmentation supplémentaire de 10 %, à 84 euros/MWh pour la livraison d’octobre. Les traders soulignent les problèmes d’un gazoduc russe transportant du gaz vers l’Europe. « Le moindre incident provoque la panique », a déclaré Matthias Detremmerie, trader pour le fournisseur d’énergie Elindus.

    Le prix de l’électricité à livrer en octobre a également augmenté de 10 % mardi, pour atteindre 173 euros/MWh en Belgique. Bien que le vent souffle à nouveau raisonnablement bien et que les éoliennes fournissent donc de l’électricité supplémentaire, les prix pour une livraison le lendemain restent également très élevés.

    Sous pression

    Les prix de l’énergie sont sous pression en raison d’un resserrement général, maintenant que l’économie reprend après la crise corona et que l’hiver approche, combiné à de faibles stocks et à des droits d’émission coûteux. Les consommateurs – en particulier ceux qui ont des contrats variables – paient également des prix records en espèces sur leurs factures.

    HLN, 28/09/2021