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  • Algérie: Le PLF 2022 tributaire de la rente des hydrocarbures

    Algérie: Le PLF 2022 tributaire de la rente des hydrocarbures – La loi de finances prévisionnelle 2022 se base sur un cours de 45 dollars le baril et un prix du marché de 50 dollars

    La loi de finances prévisionnelle 2022 se base sur un cours de 45 dollars le baril et un prix du marché de 50 dollars, alors que pour le FMI, l’équilibre budgétaire pour 2022 nécessite plus de 150 dollars le baril, contre 141,3 dollars en 2021 et 83,6 pour 2020, rendant urgentes la rationalisation et des actions ciblées de la dépense.

    1.- Le PLF 2022 prévoit des exportations des hydrocarbures de 32,4 mds de dollars fin 2021 et hors hydrocarbures à environ 5 milliards de dollars. Mais le document le plus fiable n’est pas la balance commerciale mais la balance des paiements qui inclut les sorties de devises des services donnant un déficit estimé à -5,3 mds de dollars (3.3% du PIB), contre -16,4 mds de dollars fin 2020, soit un recul de 67,5%. Le PLF 2022 table sur des recettes budgétaires qui s’élèvent à 5.683,22 milliards de dinars. Quant aux dépenses, le PLF 2022 prévoit un budget de fonctionnement de 6.311,53 milliards de dinars et un budget d’équipement de 3.546,90 milliards de dinars. Au total, nous avons des dépenses de 9.858,43 milliards de dinars donnant un déficit budgétaire de 4.175,21 milliards de dinars, soit au cours de 137 dinars un dollar 30,47 milliards de dollars alors que dans la loi de finances 2021, le déficit budgétaire était estimé à 2.784 milliards de dinars, soit 22 milliards de dollars au cours de 2020.

    Pour les subventions, il est prévu 1.942 milliards de dinars, soit 19,7% du budget de l’Etat contre 24% en 2021 et 8,4% du PIB où en plus pour alimenter les caisses de retraite de retenir 3% de la taxe pétrolière, ce qui donne environ 63 milliards de dinars. Pour le gouvernement, ce déficit sera financé en recourant aux mécanismes du Trésor et au Fonds de régulation des recettes (différence entre le prix réel et 45 dollars) et ne recourra pas à la planche à billets ni à l’endettement extérieur, proposant de ne pas toucher au profit de Sonatrach et Sonelgaz afin de leur permettre de relancer l’investissement. Or, Sonelgaz ne fait pas de profit connaissant un déficit structurel d’environ 70 milliards de dinars pour 2020 qui a besoin, selon le rapport officiel du groupe et nécessitant entre 1,5 et 2,2 milliards de dollars/an au cours actuel entre 2021/2030 pour financer ses projets d’investissement et satisfaire la demande croissante en énergie. Quant à Sonatrach, en matière d’exploration et d’exploitation de pétrole et de gaz, ses besoins en investissements pour les cinq prochaines années se situent entre 70/80 milliards de dollars. Mais pour la rentabilité de ces gisements, tout dépendra du vecteur prix au niveau international et du coût, pouvant découvrir des milliers de gisements non rentables, posant le problème de la rentabilité.

    Avec la flambée du prix du gaz, qui connaît avec le coût du transport en Asie un cours dépassant les 30 dollars le MBTU, l’équivalent de 150 dollars le baril de pétrole, et entre 15/20 dollars en Europe et le cours du pétrole à plus de 85 dollars le Brent. A court terme, l’Algérie profite peu de ces hausses puisque selon le rapport de l’OPEP de juillet 2021, les exportations sont passées à plus de 1,2-1,5 million de barils/j, entre 2007/2008 à environ 450.000/500.000 barils/en octobre 2021, et pour le gaz, plus de 65 milliards de mètres cubes gazeux à 40 en 2020, espérant 43/44 pour 2021, du fait de la forte consommation intérieure, près de 40/50% de la production pour le pétrole et le gaz entre 2019/2020 et devant s’accélérer entre 2021/2030, laissant peu pour les exportations. Les études du ministère de l’Energie montrent clairement que la consommation intérieure horizon 2030 dépassera les exportations actuelles, d’où l’importance à la fois de revoir la politique des subventions des carburants, dossier très complexe, de développer les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique pour pouvoir honorer les engagements internationaux. C’est que l’Algérie ne s’est pas adaptée, faute de prévisions, aux nouvelles mutations gazières mondiales avec la percée du marché libre dit spot, ayant privilégié les contrats à moyen et long terme avec un prix fixe qui ne peut être révisé en cas de hausse ou baisse des prix qu’au bout d’une certaine période, après négociations.

    Aussi, la remontée des prix pour 2021, étant prévu un cours moyen entre 70/80 dollars pour 2022) peut permettre une recette de Sonatrach entre 32/33 milliards de dollars, un gain de 6/8 milliards de dollars par rapport aux recettes de 2020, les opérateurs attendant toujours les décrets d’application de la loi des hydrocarbures et le code des investissements. Encore qu’il faille se méfier du juridisme, l’objectif étant de profondes réformes structurelles pour dynamiser l’économie. Aussi, il serait utile, ayant écarté l’endettement extérieur, restant les seules solutions, d’accroître la productivité et puiser dans les réserves de change, via les recettes de Sonatrach (98% des recettes en devises du pays avec les dérivés) en fonction de différents scénarios, d’évaluer les réserves évaluées au 01 janvier 2014 à 194 milliards de dollars, fin 2019 à 62 milliards de dollars, fin 2020, 48 et mai 2021 44 milliards de dollars.

    2.-La loi de finances prévisionnelle PLF 2022 prévoit une dépréciation progressive du dinar par rapport au dollar, de 149,3 dinars un dollar en 2022, 156,8 en 2023 et 164,6 qui permet d’atténuer le montant de ce déficit budgétaire car si on avait un dollar à 100 dinars, il faudrait pondérer à la hausse d’au moins 37% le déficit, ce qui donnerait un montant supérieur à 42 milliards de dollars. Cela pose le problème du fait de l’extériorisation de l’économie algérienne dont le taux d’intégration ne dépasse pas 15% des impacts d’actions spéculatives sur les devises, sur le taux d’inflation et de l’opportunité du lancement de projets créateurs de valeur ajoutée dont le retour en capital est à moyen et long terme.

    Cette dépréciation accélère la méfiance du citoyen vis-à-vis du dinar, amplifiant la sphère informelle, servant de soupapes sociales, qui représentent hors hydrocarbures plus de 50% de la superficie économique, idem pour l’emploi, et contrôlant une masse monétaire hors banques, selon les informations données par le président de la République lors de sa conférence de presse, du fait de l’effritement du système d’information, fin 2020 entre 6.100 et 10.000 milliards de dinars, soit au cours de 137 dinars un dollar entre 44,52 et 72,99 milliards de dollars. Les mesures adoptées via la finance islamique ont permis de drainer seulement 100 milliards de dinars, soit à peine 1% si l’on prend le montant de 10.000 milliards de dollars. (Voir étude sous la direction du Pr Abderrahmane Mebtoul pour l’Institut français des relations internationales -IFRI- Paris décembre 2013, les enjeux géostratégiques de la sphère informelle au Maghreb).

    Avec le processus inflationniste interne où la majorité des produits importés, excepté ceux subventionnés, connaissent une hausse entre 50/100%, l’indice officiel de l’ONS non réactualisé depuis 2011, le besoin étant historiquement daté. Sans s’attaquer aux réformes, la vieille recette tant du Fonds de régulation (différence entre le prix du marché réel moyen de l’année et le prix fiscal de 45 dollars) étant un artifice comptable, vision purement monétariste qui n’a fait ses preuves par le passé et la dépréciation du dinar, sans réformes structurelles, il est impossible de dynamiser les exportations hors hydrocarbures. Pour preuve, la cotation du dinar a été de 5 dinars un dollar vers les années 1970, 70/75 dollars vers les années 1980, 90/120 dinars un dollar entre 2000/2018 et le cours le 01 novembre 2021 officiel selon la Banque d’Algérie à 136,884 dinars un dollar et 159,4727 un euro, avec un cours sur le marché parallèle le 31 octobre 2021 à 213 dinars un euro à la vente et 21.500 dinars à l’achat, sans dynamiser les exportations hors rente, le blocage étant d’ordre systémique.

    Contrairement à certaines supputations, ignorant la pratique des relations internationales où n’existent pas de sentiments mais que des intérêts, avec la concurrence internationale, un des marché les plus difficiles à pénétrer supposant des entreprises publiques et privées compétitives en termes de coût/qualité, est l’Afrique où d’ailleurs l’on devra analyser les impacts de l’adhésion de l’Algérie à la zone de libre-échange avec le monde arabe, l’Afrique et pas seulement avec l’Union européenne qui nécessitent des dégrèvements tarifaires, l’adhésion à l’OMC dont les contraintes sont plus dures n’étant pas pour demain. Après analyse sur les 3,1 milliards de dollars hors hydrocarbures, pour les neuf premiers mois de 2021, le constat est que 75/80% sont constituées de dérivés d’hydrocarbures et de produits semi-bruts. L’important est d’avoir la balance devises nettes, devant soustraire les matières importées en devises, les exonérations fiscales, les matières subventionnées par l’Etat et aligner le prix de cession du gaz/pétrole sur le prix international pour voir si les entreprises sont compétitives en termes de coûts/qualité : plus de 85% des entreprises publiques et privées étant selon les données du registre du commerce, des unités personnelles ou petites Sarl peu compétitives.

    3.- Le PLF 2022 prévoit une croissance de 3,3% et hors hydrocarbures de 3,7% à prix courants, un taux de croissance se calculant par rapport à la période précédente, un taux positif en 2021, rapporté à 2020, moins de 6% donnant un taux faible, en termes réels entre 0 et 1% largement inférieur à la croissance démographique. On ne peut tout restreindre, quitte à aller vers une dérive économique, uniquement pour le BTPH plus de 150.000 pertes d’emplois selon les organisations patronales, la majorité des unités fonctionnant à peine à 50% de leurs capacités, 85% des matières premières, entreprises publiques et privées fonctionnent avec des importations en devises. Il faudra tenir compte, avec la faiblesse du taux de croissance d’un indicateur souvent oublié, la pression démographique où la population active dépasse en 2021 12,5 millions sur une population totale résidente de 44,7 millions d’habitants au 1er janvier 2021 et du déficit financier de la Caisse nationale de retraite (CNR) qui devrait atteindre 690 milliards de dinars en 2021, le nombre de retraités dépassant les 3,3 millions, la CNR enregistrant un taux de cotisation de sécurité sociale, estimé à 2,2 travailleurs pour chaque retraité et pour un équilibre, le taux de cotisation devrait atteindre cinq travailleurs pour un retraité. C’est que la situation économique actuelle est complexe devant entre 2022-2025 créer plus de 350.000-400.000 emplois par an, qui s’ajoutent au taux de chômage, impliquant pendant plus de 5 à 7 ans un taux de croissance en termes réels entre 8/9%. Cela influe sur le taux de chômage, qui, selon le FMI, en 2021 serait de 14,1% et 14,7% en 2022 incluant les sureffectifs des administrations, entreprises publiques et l’emploi dans la sphère informelle.

    L’Algérie possède encore des marges de manœuvre (voir notre interview quotidien gouvernemental Horizon 28/10/2021), mais de plus en en plus étroites, le ratio du service de la dette extérieure rapporté aux exportations de biens et services est estimé à 1% à fin 2020, le ratio du stock de la dette extérieure rapporté aux exportations était de 20% en 2020, contre 14% en 2019 et le ratio du stock de la dette extérieure rapporté au revenu national brut est estimé à 4% en 2020, à 3% en 2019. Mais selon la Banque mondiale, l’Algérie a peu attiré l’investissement étranger avec une baisse de 21,3%, 1,073 milliard de dollars en 2020, contre 1,364 milliard de dollars en 2019. Mais l’on devra éviter des promesses reposant sur l’utopie. Comment ne pas rappeler que l’Algérie a engrangé plus de 1.000 milliards de dollars en devises entre 2000/2019, avec une importation de biens et services toujours en devises de plus de 935 milliards de dollars pour un taux de croissance dérisoire de 2/3% en moyenne alors qu’il aurait dû être entre 9/10% et une sortie de devises de 20 milliards de dollars en 2020 pour une croissance négative selon le FMI de 6%.

    Selon les données officielles du Premier ministère (source APS), l’assainissement du secteur public marchand durant les 25 dernières années a coûté au Trésor l’équivalent de 250 milliards de dollars et le coût des réévaluations entre 2005/2020, 8.900 milliards de dinars, soit au cours moyen de 135 dinars un dollar, environ 66 milliards de dollars : continuer sur cette voie est un suicide collectif. Evitons les utopies par un langage de vérité : si les projets du fer de Gara Djebilet et du phosphate de Tébessa commencent leur production en 2022, l’investissement de ces deux projets étant estimé à environ 15 milliards de dollars ainsi que le projet du gazoduc Algérie dont le coût est estimé par l’Europe, principal client, nécessitant son accord en plus des pays riverains, entre 19/20 milliards de dollars, la rentabilité ne se fera que dans 5/7 ans.

    En conclusion, toutes les dépenses économiques et sociales prévues auront un impact sur les équilibres macroéconomiques de 2022 qui sont fonction des recettes des hydrocarbures qui, directement et indirectement via la dépense publique, irriguent une grande partie de la société. Malgré ses importantes potentialités, après plusieurs décennies d’indépendance politique en ce mois de novembre 2021, tant sur le plan économique que diplomatique, Sonatrach c’est toujours l’Algérie et l’Algérie c’est Sonatrach.

    PR  Abderrahmane MEBTOUL

    Professeur des universités docteur d’Etat en sciences économiques 1974, expert international

  • Air Algérie : Les prix seront-ils revus à la baisse?

    Air Algérie : Les prix seront-ils revus à la baisse? – Les prix des vols pratiqués par «Air Algérie» sont jugés excessifs par la diaspora algérienne

    Est-il facile de voyager ou entrer par avion en Algérie? Depuis la levée des restrictions de voyages via le ciel pour cause de stabilité pandémique en Algérie, des voyageurs, eux, se disent confrontés à une autre restriction d’ordre financière celle-là. Et pour cause, les prix des billets ont flambé. Tout compte fait, les prix des vols pratiqués par «Air Algérie» sont jugés excessifs par la diaspora algérienne. Cette dernière a demandé plusieurs fois à revoir et à plafonner la billetterie de telle sorte qu’elle soit au diapason de leur pouvoir d’achat réel et à la portée des capacités des membres de la communauté nationale, résidant à l’étranger.

    Profitant de la levée du confinement dans plusieurs wilayas du pays et de l’embellie retrouvée du trafic aérien à la faveur du fléchissement du niveau de la pandémie dans le monde, les appels se multiplient afin de reconsidérer les prix des billets d’avion à l’international. «Sur quelle base s’appliquent les prix des vols?». «Pour quelle catégorie «de clientèle, ils devraient être normalement destinés», s’interroge la diaspora, mettant en ligne les effets de la crise sanitaire qui n’a pas épargné leur climat d’affaires, commerces ou salaires, pour ce qui est notamment des employés dans divers secteurs de l’économie des pays d’accueil étrangers et qui veulent rentrer au pays soit pour voir un malade ou assister à un enterrement d’un proche ou conclure une affaire.

    Depuis la décision du président de la République, Abdelmajid Tebboune, concernant l’augmentation du nombre des vols dans le cadre de la réouverture partielle du ciel, Air Algérie a mis en ligne les prix de la billetterie et augmenté à plus de 75% des vols entre l’Algérie et la France, à raison de deux vols hebdomadaires entre les deux aéroports Orly et Charles De Gaulle et des villes algériennes.

    A titre illustratif, en octobre dernier, le prix de vols à partir de Paris vers Alger s’élevait à 473.25 euros soit 10 millions de centimes si on prend en considération le change de lundi 1er novembre de 21,30DA l’euro. Une vraie «corvée financière» selon les voyageurs à destination de l’Algérie encore que ce prix ne concerne que l’aller. Raison qui fait que ces derniers appellent «à revoir ces prix de vols» et à mettre en oeuvre une «stratégie sociale» pour que la diaspora ne soit pas pénalisée de rester constamment «bloquée» financièrement.

    Dans ce contexte, le ministre du Transport a reconnu, mardi, que les tarifs pratiqués par Air Algérie sont excessifs et ne correspondent pas au pouvoir d’achat des Algériens. Le ministre du Transport, Aissa Bekkai, a reconnu, mardi, que les tarifs pratiqués par Air Algérie sont excessifs et ne correspondent pas au pouvoir d’achat des Algériens. S’exprimant mardi sur Chourouk News, le membre du Gouvernement tente néanmoins de justifier cet état de fait, en mettant en regard ces tarifs prohibitifs avec «la situation financière difficile que traverse actuellement l’entreprise qui traîne un déficit chronique imputable en grande partie à un effectif pléthorique (environ 11.000 salariés) et des salaires mirobolants, sans rapport avec les moyens de l’entreprise.

    Le ministre du Transport fait état de «propositions qui sont sur la table pour relancer, à court, moyen et long termes Air Algérie», profitant pour annoncer la création prochainement d’une entreprise qui sera chargée de la maintenance des avions. Air Algérie a annoncé, ce dimanche, l’ouverture de nouvelles lignes qui desservent le Sud du pays et un renforcement de son programme des vols intérieurs.

    Le renforcement des lignes d’Air Algérie vise à «booster le tourisme» à l’intérieur du pays, à «créer une dynamique dans le Sud du pays», à souligné le porte-parole d’Air Algérie, Amine Andaloussi. Les prix appliqués sur ces dessertes sont «étudiés», rappelant que les «lignes domestiques bénéficient d’une contribution de l’Etat», ce qui permet de proposer les billets à des prix «accessibles», a-t-on indiqué.

    Le Carrefour d’Algérie, 04/11/2021

  • Bekkaï: « Les tarifs d’Air Algérie sont excessifs »

    Bekkaï: « Les tarifs d’Air Algérie sont excessifs » – Le ministre du Transport a reconnu mardi que les tarifs pratiqués par Air Algérie sont excessifs et ne correspondent pas au pouvoir d’achat des algériens.

    Le ministre du Transport, Aissa Bekkai a reconnu mardi que les tarifs pratiqués par Air Algérie sont excessifs et ne correspondent pas au pouvoir d’achat des algériens.

    S’exprimant mardi sur Chourouk News, le membre du Gouvernement tente néanmoins de justifier la cet état de fait en mettant en regard ces tarifs prohibitifs avec « la situation financière difficile que traverse actuellement l’entreprise qui traine un déficit chronique imputable en grande partie à un effectif pléthorique (environ 11.000 salariés ) et des salaires mirobolants sans rapport avec les moyens de l’entreprise.

    Le ministre du Transport fait état de « propositions qui sont sur la table pour relancer, à court, moyen et long terme Air Algérie », profitant pour annoncer la création prochainement d’une entreprise qui sera chargée de la maintenance des avions.

    Vols intérieurs : Air Algérie ouvre de nouvelles lignes et renforce son programme

    Air Algérie a annoncé ce dimanche l’ouverture de nouvelles lignes qui desservent le Sud du pays et un renforcement de son programme des vols intérieurs.

    Le renforcement des lignes d’Air Algérie vise à « booster le tourisme » à l’intérieur du pays à « créer une dynamique dans le Sud du pays », à souligné le porte-parole d’Air Algérie, Amine Andaloussi. Les prix appliqués sur ces dessertes sont « étudiés », rappelant que les « lignes domestiques bénéficient d’une contribution de l’Etat », ce qui permet de proposer les billets à des prix « accessibles », a-t-il indiqué à l’APS.

    Vols intérieurs et lignes ajoutées : le programme détaillé d’Air Algérie
    Tous les samedis : Adrar – Bordj Badji Mokhtar – Tamanrasset

    Tous les dimanches : Alger – Mecheria – Alger

    Tous les lundis : Alger – El Oued – Alger

    Tours les jeudis : Adrar – Bordj Badji Mokhtar – Adrar

    À partir du 2 novembre 2021 :

    Tous les samedis et mardis: Alger – Tébessa – Alger ;

    Tous les mardis : Ghardaïa – Tamanrasset – Ghardaïa ;

    Les lignes ajoutées :

    À partir du 2 novembre 2021 : les mardis (un vol toutes les deux semaines) : El Oued – Illizi – El Oued ;

    À partir du 9 novembre 2021 : les mardis (un vol toutes les deux semaines) : El Oued – Djanet – El Oued.

  • Algérie. Reprise de l’activité du transport maritime

    Algérie. Reprise de l’activité du transport maritime – les prix des billets pour les voyages vers la France et l’Espagne, soulignant que les prix seront compétitifs et oscillent entre 68.000 et 80.000 dinars.

    Le navire « Algérie 2 » a accosté vendredi au port d’Alger, en provenance de la ville espagnole d’Alicante, pour la première traversée après la reprise du programme de transport maritime des voyageurs, transportant 1 076 passagers et 243 voitures.

    Pour rappel, le ministère des Transports a annoncé, mardi dernier, la reprise de l’activité de l’Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (ENTMV), à raison de deux voyages par semaine à destination de l’Espagne à partir du 21 octobre courant et de la France à partir du 1er novembre prochain, via le nouveau navire « Badji Mokhtar 03 ».

    Et le programme de déplacements a repris la semaine dernière depuis le port d’Oran, selon le programme annoncé par le ministère des Transports, dans le cadre de faciliter le processus de déplacement des citoyens vers diverses destinations internationales. Ceci est conforme au programme annoncé par le ministère des Transports dans le cadre de la facilitation de déplacement des citoyens vers diverses destinations internationales.

    Par ailleurs, le directeur commercial de l’ENTMV, Karim Bouznad, a dévoilé les prix des billets pour les voyages vers la France et l’Espagne, soulignant que les prix seront compétitifs et oscillent entre 68.000 et 80.000 dinars.

    Boznad a souligné que les prix des voyages seront compétitifs par rapport à l’espace aérien, précisant : « Le prix d’un billet d’un an pour une personne vers la France avec une voiture est estimé à 774 euros, tandis qu’un billet de 6 mois sera estimé à 664 euros » précise le responsable.

    L’Express, 31/10/2021

  • Le pourquoi de la flambée du prix du pétrole et du gaz

    Le pourquoi de la flambée du prix du pétrole et du gaz. Le pétrole est coté le 6 octobre à 13h GMT à 81,94 dollars le Brent et 78,30 dollars le Wit et en Asie le GNL dépasse, y compris le transport, les 35 dollars le MBTU

    Le pétrole est coté le 6 octobre à 13h GMT à 81,94 dollars le Brent et 78,30 dollars le Wit et en Asie le GNL dépasse, y compris le transport, les 35 dollars le MBTU contre 27 millions de BTU début septembre où en équivalent baril de pétrole, devant multiplier par six, équivaut à 150 dollars le baril de pétrole, soit presque deux fois plus que le prix du baril de Brent qui vient de passer la barre des 80 dollars. C’est une des conséquences de l’envolée du prix du pétrole qui tire une partie de la demande dédiée à la production d’électricité et au chauffage. Cependant, seule une petite frange des centrales électriques disposent d’une capacité de basculement vers le pétrole ou le charbon, selon Tony Syme, économiste au sein de Salford Business School, le nombre ayant diminué ces trente dernières années du fait de la prise en compte de l’impact environnemental des combustibles fossiles.

    L’alliance composée des treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole OPEP et dix membres hors OPEP lors de la récente réunion d’une décision mesurée, face à l’incertitude de l’économie mondiale, ajustement à la hausse de la production globale mensuelle de 400.000 barils/j par jour pour en attendant la prochaine réunion prévue le 04 novembre 2021 explique également cette tensions sur les prix.

    1.-Une croissance mondiale incertaine expliquant l’attitude de l’OPEP+

    Avec le déploiement des vaccins et l’assouplissement des mesures de confinement les cours et la demande d’or noir ont connu une hausse inégalée tandis qu’une pénurie d’énergie dans l’hémisphère nord a fait grimper les prix du gaz naturel à leur plus haut niveau depuis sept ans, avec des répercussions sur le marché pétrolier. Dans le même temps, les stocks de brut ont diminué, l’OPEP représentant 35/40% de la production commercialisée mondiale et les trois principaux pays qui ont une influence sur les prix étant l’Arabie Saoudite et la Russie et les USA. Cette progression intervient alors même que la reprise économique mondiale montre des signes de ralentissement en raison de problèmes dans les chaînes d’approvisionnement et dans un climat d’inquiétude concernant le variant Delta, qui entraîne un pic d’infections dans plusieurs pays. Selon la directrice générale du FMI dans une déclaration en date du 05 octobre 2021, je la cite « Nous nous attendons maintenant à ce que la croissance ralentisse légèrement cette année » par rapport à ce que le Fonds monétaire international prévoyait en juillet 2021 de plus 6%, l’institution de Washington qui publiera dans une semaine ses prévisions économiques mondiales actualisées en ouverture des réunions d’automne du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. Dans les pays émergents, qui n’ont pas accès à suffisamment de vaccins, la croissance « continue de se dégrader » tandis que les pays riches devraient retrouver leurs niveaux d’avant-crise « d’ici 2022 ».

    Si les Etats-Unis et la Chine, les deux premières puissances économiques, restent « les moteurs essentiels de la croissance », « leur croissance ralentit sans compter l’incertitude qui plane sur l’économie américaine qui pourrait faire face à un défaut de paiement. Pour la Chine , après le groupe immobilier Evergrande en graves difficultés financières, La capitalisation boursière du groupe immobilier ayant baissé de 80% depuis le début de janvier 2021, le géant de l’immobilier Fantasia est en défaut de paiement et pourrait faire faillite en laissant 205,7 millions de dollars d’impayés faisant craindre un krach qui pourrait se répercuter par effet domino sur les places financières mondiales. Selon le FMI , existe une divergence entre les économies avancées qui vont revenir à leurs niveaux d’avant la pandémie « d’ici 2022 » mais avec une dette publique mondiale qui, selon les calculs du FMI, atteint désormais près de 100% du PIB de l’économie mondiale, alors que la plupart des pays émergents et en développement « mettront encore de nombreuses années à se remettre » de la crise du Covid-19. Et pour combler cet écart, la Banque mondiale recommande comme objectif de faire vacciner 40% de la population mondiale d’ici la fin de cette année 2021 et 70% d’ici la première moitié de 2022 où en plus que certains pays émergents sont confrontés à des pressions sur les prix qui « devraient persister dont des prix alimentaires mondiaux, plus de 30% au cours de l’année 2020. C’est dans ce cadre de l’incertitude de l’économie mondiale que rentre la flambée des prix de l’énergie , qui selon les experts est un phénomène mondial très complexe. Pour Michael Lynch, président du cabinet Strategic Energy & Economic Research (SEER), les niveaux de prix auxquels se situe actuellement l’or noir auraient été susceptibles de jouer sur la demande si le marché du gaz naturel n’était pas lui-même incandescent, car une partie de la demande de gaz se reporte ainsi sur le marché du pétrole et fait grimper encore davantage les cours.

    L’augmentation mesurée face à l’incertitude de l’économie mondiale accroit à court terme l’inflation mondiale et les tensions sociales dans bon nombre de pays développés et de pays en voie de développement importateurs d’énergie. Ainsi, pour la France, il y a eu une hausse annoncée est de 12,6% TTC au 1er octobre des tarifs réglementés du gaz appliqués par Engie avec une nouvelle hausse de 15% qui pourrait intervenir dans un mois et au total la facture du ménage moyen chauffé au gaz chez Engie, au tarif réglementé, a augmenté de 29% depuis 2019 et de 44% depuis janvier 2020, selon la Commission de régulation de l’énergie. Encore que pour la France , pour l’électricité, il y a moins d’exposition aux prix de marché parce qu’en partie le risque est couvert par le coût du nucléaire historique, bien plus bas que le prix de marché Au Royaume-Uni, dépendant du gaz pour générer de l’électricité et déjà en proie à des pénuries, dont l’essence, les prix du gaz ont augmenté de 85% depuis le début du mois et de 300% depuis le début de l’année. Pour l’Europe du fait de la météo , nous avons assisté à une production éolienne en baisse au deuxième trimestre 2021, compensée par le gaz, auquel s’ajoutent des problèmes techniques qui ont également pesé sur l’offre dont les installations de GNL un peu partout dans le monde avec des stockages à un niveau historiquement bas.

    2. Les stratégies gazières mondiales
    Entre 2018/2019, selon l’AIE nous avons la répartition suivante 33,1 % de pétrole, 27,0 % de charbon, 24,2 % de gaz naturel, 4,3 % de nucléaire et 11,5 % d’énergies renouvelables (hydroélectricité 6,5 %, éolien 2,2 %, biomasse et géothermie 1,0 %, solaire 1,1 %, agro-carburants 0,7 %), cette structuration étant appelée à évoluer avec la prise de conscience des impacts désastreux pour l’avenir de l’humanité du l’impact du réchauffement climatique. Mais au niveau mondial, la part du pétrole dans la production d’électricité est très faible : moins de 3% en 2019 selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), loin derrière le charbon (36,7%) et le gaz naturel (23,5%). Concernant le gaz naturel, il se trouve sous la surface de la Terre et se compose principalement de méthane et d’autres hydrocarbures. Il est principalement utilisé pour la production d’électricité, le chauffage et comme gaz de cuisson. Le gaz peut également être utilisé pour la climatisation, l’éclairage et comme carburant de remplacement pour les véhicules. Le gaz naturel est considéré comme l’un des combustibles fossiles les plus propres car il émet moins de carbone (environ 50 % de moins que le charbon) et d’autres polluants comme les oxydes de soufre et d’azote. Nous avons deux types de gaz naturel sur le marché à savoir le gaz naturel et le gaz naturel liquéfié.

    Le gaz naturel est issu des combustibles fossiles et est composé de matières organiques en décomposition qui sont rejetées dans le sol depuis plusieurs centaines de millions d’années et est acheminé à travers les canalisations. Nous avons le gaz naturel liquéfié qui a été changé à l’état liquide de manière à le transporter et le stocker plus facilement. En effet, les gisements de gaz naturel étant souvent éloignés d’une grande partie des consommateurs de cette énergie, son transport à l’état gazeux est risqué et coûte cher. Aussi et en le refroidissant, il est possible de le transformer en gaz naturel liquide. Il existe deux marchés principaux sur lesquels s’échange le gaz naturel mondial. Le plus important est le NYMEX ou New-York Mercantile Exchange situé aux Etats-Unis, et le second, le NBP ou National Balancing Point de lIPE ou International Petroleum Exchange situé à Londres. Il existe d’autres marchés plus petits comme le TTF des Pays-Bas ou celui de Zeebruge en Belgique. Les réserves mondiales prouvées sur un total de 197.394 milliards de mètres cubes gazeux( données de 2018/2019) nous avons par ordre décroissant : Russie 47.800 milliards de mètres cubes, Iran 33.500, Qatar 24.300, USA 8.714 , Arabie saoudite 8.602, Turkménistan 6061, Venezuela 5702, Nigeria 5.284, Chine 5.194 et pour l’Algérie entre 2500 et 3000 selon la déclaration du ministre algérien de l’Energie en décembre 2020 , 4500 étant celles de BP des années 2000.

    Les 10 principaux pays producteurs de gaz naturel par ordre décroissant sont la Russie qui représente à elle seule 20 % de la production mondiale de gaz naturel et est également le plus gros exportateur, au deuxième rang avec la révolution du gaz de schiste étant devenu exportateur en Europe, les États-Unis d’Amérique, puis vient le Canada ( troisième position) le Qatar quatrième position, l’Iran ayant été déclassé suite aux sanctions américaines, suivi de la Norvège, la Chine, l’Arabie Saoudite, et l’Algérie qui est en neuvième position. Ces données doivent être interprétées avec précaution car on peut découvrir des milliers de gisements, mais non rentables selon les normes financières fonction des coûts d’exploitation et de l’évolution du prix international lui-même fonction de la demande et de la concurrence des énergies substituables . Quant aux gisements en méditerranée orientale, objet de toutes les convoitises, elles sont évaluées à plus de 20.000 milliards de mètres cubes gazeux. La Commission européenne, le 03 avril 2017 avec trois Etats membres de l’UE – l’Italie, la Grèce, et Chypre – a paraphé un plan avec Israël prévoyant la construction d’un gazoduc allant de ce pays vers les côtes sud-européennes. A l’horizon 2025, le gazoduc, qui serait long de 2 200 kms, acheminerait jusqu’à 16 milliards de mètres cube par an des champs pétrolifères maritimes israéliens et chypriotes vers l’Italie et la Grèce, pour un coût évalué à 6 milliards d’euros, financé en partie par les banques Goldman Sachs et JP Morgan.

    3.-Le pourquoi la flambée du prix du gaz ?
    Fin septembre, début octobre , le prix du gaz naturel liquéfié (GNL) importé par l’Asie du Nord-Est a dépassé les 30 dollars par million de btu (british thermal unit, la mesure de référence sur ce marché) et vient de battre un record le 05 octobre 2021 la cotation du gaz le 05 octobre 2021 était de 34,47 dollars le MBTU. En Asie, la demande chinoise, s’est accentuée par la vague de froid, où à Pékin, le thermomètre est descendu à -20 degrés en janvier, la capitale chinoise n’ayant pas subi de températures aussi glaciales depuis les années 1960, et 29 dollars en Europe équivalent sur baril de pétrole ça fait 200 dollars le baril du pétrole où actuellement chaque bateau de GNL commandé actuellement vaut une fortune, idem pour le charbon, avec des prix autour de 200 dollars par tonne, le marché du carbone et du pétrole. L’atténuation des tensions sur le gaz notamment pour l’Europe dépendront du côté approvisionnement, de l’augmentation ou non des livraisons de gaz à l’Europe du russe Gazprom, qui s’est dit prêt à étudier de nouveaux contrats pour augmenter les volumes .

    De façon plus immédiate, les gouvernements peuvent aider les ménages en jouant sur la fiscalité au travers de la TVA ou de taxes spécifiques, comme il peut élargir des aides comme le chèque énergie, aux ménages modestes et les entreprises peuvent acheter sur le plus long terme afin profiter de tarifs plus avantageux à l’horizon de quelques années, mais la majorité des gouvernants pourrait décider de « lisser » les hausses de tarifs en anticipant sur les baisses futures, en répercutant seulement une partie sur les consommateurs pour l’instant. Cette hausse des prix a été une aubaine pour les gisements marginaux USA, au bord de la faillite, fortement endettés vis-à-vis des banques dont la rentabilité tourne autour de 50/60 dollars le baril, mais alors que le prix du pétrole et du gaz est à un niveau très élevé Europe et en Asie, l’industrie américaine de la fracturation n’a pas augmenté sensiblement sa production. Selon l’EIA, la production pétrolière américaine était de 11,1 millions de bpj à la fin mars 2021, mais elle n’a augmenté que de 400 000 bpj à la fin août, mais ces données pour la fin août 2021 sont antérieures à l’ouragan Ida qui a temporairement emporté la majeure partie de la production offshore dans le golfe du Mexique.

    La raison la plus courante invoquée par les grandes compagnies pétrolières américaines est qu’elles prévoient de maintenir la production à un niveau stable afin d’augmenter les dividendes pour les actionnaires. Mais existent d’autres raisons. L’enquête sur l’énergie en mars 2021 publiée par la Banque de la Réserve fédérale de Dallas met en relief quatre facteurs en mars : consolidation de l’industrie, difficultés de financement, prévisions pessimistes et réglementation fédérale – qui empêchent les compagnies pétrolières de produire davantage de pétrole ; la hausse des coûts et l’incapacité à embaucher du personnel qualifié ; 64 % des personnes interrogées s’attendent à ce que le prix du WTI se situe entre 65 et 75 dollars le baril d’ici la fin décembre 2021. De nombreuses sociétés de production américaines ayant répondu à l’enquête ont cité la hausse des coûts des matières premières, du carburant et du personnel comme des facteurs inhibant la croissance de la production. Par exemple, 39 % des entreprises ont déclaré que leur société avait du mal à embaucher et que les travailleurs cherchaient à être mieux payés que ce qu’ils offraient. Les restrictions gouvernementales et les problèmes d’obtention de permis pour la construction de pipelines sont également considérés comme des facteurs qui augmentent les coûts des entreprises, en plus des problèmes persistants avec la chaîne d’approvisionnement. Toujours selon cette enquête le manque d’accès aux sources traditionnelles de capitaux , certains pensant que les bailleurs de fonds seraient incités à revenir dans le secteur du schiste alors d’autres pensent qu’avec la transition énergétique, avec les attitudes négatives à l’égard de la production de combustibles fossiles adoptées par l’administration actuelle, continueront à supprimer les financements.

    En conclusion l’on devrait assister à des prix élevés des fossiles traditionnels entre 2021/2025, en attendant que la transition énergétique, irréversible avec le réchauffement climatique se mette en place 2025/2030, mais qui ayant un cout à moyen terme, le cout des énergies renouvelables, avec les innovations technologiques, ayant diminué de plus de 50%. Les pays de l’OPEP+ peuvent en profiter durant un temps car la demande ira en décroissant entre 2022/2030, grâce aux recettes pour réaliser cette transition énergétique s’ils ne veulent pas être marginalisés, les pays du Golfe et l’Arabie Saoudite l’ont compris.

    Concernant l’Algérie les exportations de l’Algérie se font grâce au GNL qui permet une souplesse dans les approvisionnements des marchés régionaux pour 30% et par canalisation pour 70%. L’Algérie possède trois canalisations. Le TRANSMED, la plus grande canalisation d’une capacité de 33,5 milliards de mètres cubes gazeux, le MEDGAZ directement vers l’Espagne à partir de Beni Saf au départ d’une capacité de 8 milliards de mètres cubes gazeux qui après extension prévu courant 2021 la capacité sera porté à 10 milliards de mètres cubes gazeux et le GME via le Maroc dont l’Algérie a décidé d’abandonner, dont le contrat s’achève le 31 octobre 2021, d’une capacité de 13,5 de milliards de mètres cubes gazeux. A court terme, l’Algérie profite peu de ces hausses puisque selon le rapport de l’OPEP de juillet 2021 la production est passée de plus de 1,2- 1,5 millions de barils/j entre 2007/2008 à environ 950.000 barils/j contre 850.000 en mai 2021, et pour le gaz plus de 65 milliards de mètres cubes gazeux à 40 en 2020, espérant 43/44 pour 2021, du fait de la forte la consommation intérieure, renvoyant à la politique généralisées des subventions et de la faiblesse des investissements ayant peu attiré les investisseurs étrangers. Les opérateurs attendent les lois d’application de la loi des hydrocarbures et le code des investissements. Encore qu’il faille se méfier du juridisme, ayant parfois les meilleures lois peu appliquées, devant s’attaquer à l’essence du blocage, le système bureaucratique rentier.

    Auteur: Pr Abderrahmane Mebtoul

    L’Express, 25/10/2021

  • Tension Algérie-Maroc: Des conséquences graves pour l’Europe

    Tension Algérie-Maroc: Des conséquences graves pour l’Europe. La fermeture de gazoduc arrive à un moment où les prix augmentent en Europe et où l’hiver arrive

    L’Afrique du Nord est une bouilloire en ébullition ces derniers temps. L’Algérie a menacé de couper l’approvisionnement en gaz de son voisin marocain ce mois-ci, en ne renouvelant pas un accord sur un gazoduc. Cela pourrait avoir un impact à l’étranger sur l’approvisionnement en gaz de l’Espagne, à un moment où les prix augmentent en Europe et où l’hiver arrive. Le ministre algérien de l’énergie, Mohamed Arkab, a toutefois déclaré à l’ambassadeur espagnol Fernando Moran qu’Alger était prêt à exporter du gaz vers l’Espagne via un autre gazoduc sous-marin (contournant le Maroc).

    Elle a également interdit tous les vols marocains dans son espace aérien le 22 septembre. En outre, la semaine dernière, les forces de sécurité algériennes ont arrêté 17 personnes supposées être impliquées dans un complot du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie. Le pays accuse Israël et le Maroc d’aider le groupe (le Maroc a normalisé ses relations avec Israël l’année dernière).

    Il existe de nombreux liens culturels et historiques entre ces deux pays rivaux. L’islam sunnite de rite malékite est prédominant dans les deux pays et un dialecte similaire est parlé. L’histoire et le peuple algéro-marocains sont très liés et les deux nations ont coopéré dans leurs luttes d’indépendance contre la France, puisqu’il y avait un protectorat français et un protectorat espagnol au Maroc, et ont constitué une sorte de front uni jusqu’en 1975, lorsque l’Espagne a annoncé son retrait de la région du Sahara occidental.

    Pourtant, les relations algéro-marocaines sont restées tendues au cours des dernières décennies. Cela est dû principalement au fait que l’Algérie a toujours soutenu la lutte du Front Polisario pour l’indépendance de la République arabe sahraouie démocratique autoproclamée, située dans la région susmentionnée du Sahara occidental, un territoire contesté, revendiqué et occupé par le Maroc. Le mois dernier, les deux pays se sont affrontés à l’Assemblée générale des Nations unies sur cette question. Le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a défendu le « droit inaliénable à l’autodétermination » des Sahraouis, tandis que son homologue marocain Nasser Bourita a défendu l’intégrité territoriale marocaine et condamné « l’ingérence algérienne ».

    En décembre 2020, le président américain de l’époque, Donald Trump, a reconnu les revendications du Maroc sur la région contestée. Cette évolution doit être comprise comme une sorte de « contrepartie » après que les autorités marocaines de Rabat ont normalisé les relations du pays avec Israël – comme d’autres pays musulmans du monde arabe l’ont fait depuis l’initiative des accords d’Abraham. Trump a bien sûr applaudi l’accord de normalisation israélo-marocain. Ces accords de paix avec Israël en général ont déclenché certaines conséquences négatives sur le continent africain et à l’étranger.

    Malgré de nombreuses pressions (de l’Algérie, de l’Espagne et d’autres acteurs), le président américain Joe Biden n’a pas annulé la décision de Trump concernant les revendications marocaines. Après tout, cela fait partie des Accords d’Abraham de l’ère Trump que Biden a embrassés et sur lesquels il tient à s’appuyer : par exemple, la semaine dernière, le secrétaire d’État de Biden, Antony J. Blinken, a organisé des discussions avec ses homologues des EAU et d’Israël, cherchant à étendre la normalisation.

    Ces dernières années, Rabat a essayé de renforcer son partenariat avec les nations africaines et est membre à part entière de l’Union africaine depuis 2017. Le Sahara occidental est cependant une question qui divise et le geste de reconnaissance de Washington, en particulier, a alimenté des contradictions latentes au sein de la région du Maghreb et également entre la région et l’Union africaine (au sujet d’Israël). Selon un récent rapport du Conseil de sécurité des Nations unies sur le conflit sahraoui, la situation dans cette région s’est considérablement détériorée.

    La Turquie, qui a une présence militaire en Afrique du Nord, reste également un bailleur de fonds important de l’occupation marocaine de la région sahraouie et le conflit du Sahara occidental a donc également été interprété par certains comme une guerre par procuration entre Ankara et une coalition d’États arabes, même si, plus récemment, la Turquie a cherché à se rapprocher de ses ennemis traditionnels dans le monde arabe et au-delà.

    Quelques semaines après qu’Alger ait rompu ses liens diplomatiques avec Rabat, cette dernière a reçu, à la mi-septembre, 13 drones de combat Bayraktar TB2 de Baykar, une société privée turque, gérée par un gendre du président Recep Tayyip Erdogan. Le Maroc a également envoyé des militaires en formation en Turquie. En outre, Rabat prévoit de développer des drones « kamikazes » en collaboration avec BlueBird Aero Systems, qui est une filiale d’Israel Aerospace Industries. L’Algérie, à son tour, a commandé au moins 24 drones WingLoong II à AVIC, une société chinoise. Même s’il s’agissait d’achats planifiés et qu’il est trop tôt pour parler d’une course aux armements régionale, le moment choisi a attisé les tensions.

    Dans un autre développement, la Cour européenne de justice a récemment décidé que l’UE doit réexaminer les accords commerciaux avec Rabat pour inclure le Sahara occidental. Cela concerne principalement les tomates cultivées dans la région (et actuellement étiquetées comme « marocaines »), une question sensible car elles pourraient être vendues moins cher en Europe. Ceci au mécontentement de l’Espagne et d’autres pays, qui s’opposent à la concurrence des importations.

    L’ONU a finalement nommé un nouvel envoyé au Sahara occidental, Staffan de Mistura (le poste était vacant depuis près de deux ans et demi), et la MINURSO – la mission de paix au Sahara occidental, créée en 1991 – va probablement être renouvelée pour une année supplémentaire. Les Nations unies considèrent actuellement cette région comme un « territoire non autonome », tandis que le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, exige un référendum d’autodétermination supervisé par les Nations unies. Ce référendum était prévu dans l’accord de cessez-le-feu de 1991, mais n’a jamais eu lieu.

    Selon Jacob Mundy, professeur associé à l’université Colgate, une alternative à l’impasse pourrait impliquer le concept de « libre association » par lequel les Sahraouis délégueraient une partie de leur souveraineté à un nouvel État et au Maroc. Mais pour cela, il faudrait que Washington et Paris renoncent à leur soutien total à Rabat, ce que les États-Unis, en particulier, ne sont pas prêts à faire.

    La vérité est qu’une grande partie de la communauté internationale ne considère tout simplement pas ce conflit comme une question urgente. Cependant, cela devrait changer, car l’escalade des tensions est gênante et pourrait générer de nombreuses conséquences négatives au niveau local et international. Pour résumer, les tensions algéro-marocaines et leur guerre par procuration au Sahara occidental sont un conflit qui s’aligne en partie sur les différends turco-arabes et qui pourrait déborder sur la région du Sahara et du Sahel. Il a également des répercussions économiques sur l’Europe, mais les puissances européennes sont également divisées sur la question.

    Greek City Times, 21/10/2021

  • Algérie : Une guerre sans merci contre la spéculation

    Algérie : Une guerre sans merci contre la spéculation. Les pratiques frauduleuses et la spéculation se sont greffées pour créer des tensions sur la commercialisation de plusieurs produits

    L’Algérie a vécu deux années difficiles. En plus des effets négatifs de la pandémie du coronavirus sur les approvisionnements, les pratiques frauduleuses et la spéculation se sont greffées pour créer des tensions sur la commercialisation de plusieurs produits. Des pressions et tensions ont été en effet enregistrées sur certains produits de large consommation. Pour mettre fin à ces pratiques pénalisant le consommateur, les autorités ont déclaré «la guerre» contre les auteurs de ces pratiques en les criminalisant. Le ministère du Commerce, qui fait le bilan de ses activités de contrôle, compte intervenir avec la plus grande fermeté pour faire barrage à ces pratiques.
    Intervenant ce mercerdi sur les ondes de la radio Chaîne 3, Sami Kolli, directeur général de la régulation et l’organisation des marchés au ministère du Commerce, a affirmé que «l’arsenal des textes juridiques sera renforcé pour s’adapter à la nouvelle loi criminalisant la spéculation. La loi 04-02, relative aux règles fixant les pratiques commerciales, est en cours de révision pour mieux définir les concepts de spéculation, de pénurie ou autres, pour travailler en toute transparence.

    Le projet de loi sur la lutte contre la spéculation illicite définit également quels agents doivent intervenir, les agents du commerce, du fisc et des officiers de la police judiciaire, seuls habilités à constater, selon le projet de loi». Il a également indiqué que «le contrôle a été raffermi» et que des mécanismes vont être mis à l’œuvre pour exécuter les instructions du président de la République en la matière. Selon ce responsable, outre le problème d’approvisionnement, conséquence de la crise sanitaire, la spéculation illicite est derrière ces hausses de prix et derrière l’indisponibilité de certains produits, notamment de large consommation. L’exemple le plus édifiant est, selon lui, celui de la pomme de terre.

    Outre le renforcement des textes juridiques, les opérations de contrôle seront également renforcées avec la modernisation de l’outil de contrôle. Pour M. Kolli, le travail a déjà commencé. «Le nombre d’interventions a augmenté de 10% par rapport à l’année dernière, avec plus d’un million trois cent mille opérations de contrôle menées, donnant lieu à près d’un million d’infractions (99 687), quelque 9 000 fermetures administratives et plus de 94 000 poursuites judiciaires engagées, soit 30% de plus que l’année dernière», a affirmé le responsable, signalant des opérations de saisi de marchandises durant la même période. «La valeur des marchandises saisies s’élève à plus de 995,9 millions de dinars», a révélé Sami Kolli, dévoilant le chiffre d’affaires dissimulé à travers ces pratiques frauduleuses.

    Ce dernier est estimé à «60,1 milliards de dinars», selon les affirmations du DG de la régulation et de l’organisation des marchés au ministère du Commerce, citant l’exemple de la spéculation exercée sur le marché de la pomme de terre, dont le prix a nettement augmenté depuis quelques semaines. «Les dernières opérations de saisie ont permis de récupérer 121 000 tonnes de pomme de terre, réparties sur 11 wilayas, détenues sans document attestant que ces stocks sont déclarés auprès des autorités concernées», a-t-il précisé, notant que le fait de stocker est un droit qui doit être déclaré. «Stocker pour le bon fonctionnement de son activité commerciale est un droit, mais il faut justifier et localiser les endroits de ces stocks», a-t-il souligné. Il a enfin tenu à nier au passage une quelconque pénurie d’huile de table.

    Par ailleurs, l’invité de la rédaction de la Chaîne 3 a fait savoir qu’un schéma national directeur pour l’implantation des espaces commerciaux est en préparation.

    Lilia Aït Akli

    Le Jeune Indépendant, 21/10/2021

  • Spéculation et fraude: Un chiffre d’affaires de 60 milliards DA

    En Algérie, les prix de la patate, la tomate, le lait emballé, le pain le sucre et le café, ont flambé en raison de la spéculation et les pratiques commerciales frauduleuses.

    Les pratiques commerciales illicites ou frauduleuses continuent de défrayer la chronique en Algérie tant par leur ampleur que par l’ébullition du front social sans cesse en effondrement pour cause de cherté excessive de la vie. Le manque de contrôle de marchés et l’évolution alarmante que prennent progressivement les prix des produits de base dont certains longtemps assimilés comme «produits du pauvre» tels la patate, la tomate, le lait emballé, le pain le sucre et le café, a été tel que le citoyen lambda, ce dindon de la farce, est le seul perdant dans l’affaire puisqu’il est celui qui «paie» toujours à la place des autres. Il semble toutefois évident que la «chasse aux sorcières» contre les spéculateurs a effectivement commencé et sonné le glas pour une fin de «règne en maître» des tenants occultes et autres intermédiaires de la chaîne commerciale.

    Le gouvernement vient, en effet, de signifier une batterie de mesures afin de réguler les marchés ébranlés depuis plusieurs mois par le phénomène de la spéculation. De plus, les sanctions qu’encourent les fraudeurs et autres spéculateurs seront cette fois dures et sans merci. La spéculation et autres pratiques commerciales frauduleuses sont dans la ligne de mire du gouvernement. L’informel dans les transactions commerciales s’accompagne toujours de la faiblesse du système financier. Sur décision du Conseil des ministres, réuni par le président de la République, les sanctions légales contre ces pratiques ont été durcies.

    Depuis, «le contrôle a été raffermi», assure Sami Kolli, directeur général de la régulation et l’organisation des marchés au ministère du Commerce, ce mercredi matin, dans l’Invité de la rédaction de la Chaîne 3 de la Radio Algérienne. Les interventions des brigades de contrôle et de répression des fraudes du commerce ont redoublé ces derniers mois. Pour preuve, ces interventions ont connu une hausse de 10%. Pour le chiffre d’affaires réalisé, il est éloquent sans parler du nombre de poursuites judiciaires. Il est clair que le ministère de commerce est en train de «reconquérir» son autorité sur le marché dominé par l’informel et la spéculation qui allaient jusque-là bon train. «Le nombre d’interventions a augmenté de 10% par rapport à l’année dernière, avec plus d’un million 300 milles opérations de contrôle menées, donnant lieu à près d’un million d’infractions, quelques 9.000 fermetures administratives et plus de 94 milles poursuites judiciaires engagées, soit 30% de plus que l’année dernière», affirme le responsable. Ce qui démontre, selon lui, «les nombreux efforts fournis par les agents de contrôle». Durant cette même période, «la valeur des marchandises saisies s’élève à plus de 995,9 millions de dinars», révèle Sami Kolli, qui dévoile également un autre chiffre qu’il qualifie «d’effarant». Celui du chiffre d’affaires dissimulé, à travers ces pratiques frauduleuses, estimé à «60,1 milliards de dinars», annonce le Directeur général de la régulation et l’organisation des marchés au ministère du Commerce. Sami Kolli cite, à titre d’exemple, la spéculation exercée récemment sur le marché de la pomme de terre. «Les dernières opérations de saisie ont permis de récupérer 120 mille tonnes de pomme de terre, réparties sur onze wilayas, détenues sans document attestant que ces stocks sont déclarés auprès des autorités concernées», rapporte-t-il. « Stocker pour le bon fonctionnement de son activité commerciale est un droit, mais il faut justifier ces stocks et les déclarer», rappelle le responsable. «L’année dernière, à cause des perturbations causées sur le marché par la pandémie et l’arrêt des transports et de certaines activités commerciales, un appel a été lancé à travers les médias, le 17 mai 2020, pour la déclaration volontaire des stocks», relate Sami Kolli, qui explique que cette opération a permis au ministère du Commerce de dessiner une cartographie des capacités de stockages. «2989 chambres froides et 1860 entrepôts ont été déclarés, ce qui nous donne une capacité de plus de 10 millions de m3 de stockage des différents produits», dévoile-t-il. «Ceux qui se sont soumis à la déclaration volontaire des stocks sont des commerçants sérieux qui font leur travail dans le respect des règles, les autres sont en infraction», prévient le responsable. L’arsenal de textes juridiques sera renforcé pour s’adapter à la nouvelle loi criminalisant la spéculation. «La loi 04-02, relative aux règles fixant les pratiques commerciales, est en cours de révision pour mieux définir les concepts de spéculation, de pénurie ou autres, pour travailler en toute transparence, car le projet de loi sur la lutte contre la spéculation illicite, définit également quels agents doivent intervenir, les agents du commerce, du fisc et des officiers de police judiciaire, seuls habilités à constater, selon le projet de loi», explique-t-il. «Pour ce qui est des factures, nous avons également défini comment se présente une facture fictive, une facture falsifiée ou encore une facture de complaisance. Nous allons faire la chasse à ces pratiques frauduleuses», poursuit-il. Enfin, le responsable dévoile également qu’un «schéma national directeur pour l’implantation des espaces commerciaux» est en préparation. «Nous avons profité de la réouverture du schéma national de l’aménagement du territoire pour y inclure le secteur du Commerce. Nous disposons d’une étude menée avec des experts internationaux qui va nous permettre de mettre en place un schéma national directeur pour l’implantation d’espaces commerciaux».

  • L’Algérie doit s’adapter au marché gazier

    L’Algérie doit s’adapter au marché gazier en raison de l’importance qu’est en train de prendre le gaz, et qui va devoir durer longtemps.

    Le marché gazier mondial a radicalement changé depuis le début de l’année, et la position de l’Algérie ne pouvait que suivre. D’où l’importance de la dernière sortie médiatique du ministre de l’Energie, Mohamed Arkab. Ce dernier, et en marge d’une rencontre régionale tripartite entre la Commission de régulation de l’électricité et du gaz (CREG), les associations de protection des consommateurs et les directions de l’énergie, a mis sur le tapis un sujet épineux et crucial. Il s’agit de l’impérativité de revoir les contrats de long terme concernant l’exportation du gaz vers l’Europe. Rester sur la même base qu’avant 2021, c’est tout simplement demeurer dans une position de spectateur sur un marché dans lequel l’Algérie peut avoir un important rôle à jouer.

    L’augmentation des prix du gaz en Europe, avec toutes les conséquences qui s’en sont suivis (et ça devrait continuer au moins jusqu’à la fin de l’hiver), a donc changé la donne. Tout en assurant que l’Algérie restera fidèle à ses engagements contractuels, le ministre de l’Energie a mentionné les discutions actuelles de Sonatrach avec ses clients sur les moyens de s’adapter aux changements actuels. En assurant 8% des besoins gaziers européens, l’Algérie a les moyens de faire entendre sa voix.

    L’enjeu n’est pas uniquement financier, ou énergétique, il est également géopolitique. Avec tout ce qui se passe autour du gaz, se positionner est une marge de sécurité pour l’avenir. Il suffit juste de voir ce qui se passe entre les Etats-Unis et la Chine. Alors que les deux pays sont en mode «guerre économique » déclarée depuis plusieurs années, voilà qu’ils préparent (probablement pour la fin de l’année) un accord sur la livraison à Pékin de gaz liquéfié US. Mieux encore, entre janvier et août 2021, les Etats-Unis ont quadruplé leurs exportations de gaz vers la Chine. Quand l’intérêt des Etats est en jeu, il n’y a pas d’amis, ni des ennemis, mais avant tout des intérêts à défendre et à glaner.

    L’importance qu’est en train de prendre le gaz, et qui va devoir durer longtemps avec les transformations énergétiques en cours dans le monde, impose à l’Algérie de s’adapter. Renégocier les contrats à long terme ne devrait pas être la seule démarche à suivre.

    Reporters, 20/10/2021

    La bonne gestion du gaz…

    L’Algérie est tenue de se préparer à une «forte» hausse de la demande gazière mondiale qui ne cessera de croître jusqu’à 2050, a indiqué à l’APS l’expert international, Mourad Preure. Selon des sources citées par « Bloomberg », la Russie aurait clairement fait savoir à l’Europe qu’elle augmenterait ses livraisons de gaz, mais seulement à condition que le gazoduc Nord Stream 2 soit mis en service. Ces dernières années, la construction du gazoduc Nord Stream 2, qui relie la Russie à l’Allemagne via la mer Baltique (au grand dam de l’Ukraine) a été l’objet de vives tensions diplomatiques entre l’Europe, l’Ukraine, la Russie et les Etats-Unis, qui ont retardé le projet en sanctionnant les entreprises qui collaboraient avec la Russie à la fabrication du nouveau gazoduc.

    « Nord Stream 2 » a été finalement achevé début septembre, mais il n’est pas encore opérationnel. Ce qui fait que l’Algérie est devenue un des fournisseurs de l’Europe. “La demande gazière mondiale ne cessera de croître jusqu’à la mi- siècle. Les prix vont suivre car le gaz n’est plus considéré comme une +bridge energy+, une énergie de transition, mais comme une +destination energy+”, a déclaré M. Preure. « Préparons-nous aux rendez-vous futurs en orientant Sonatrach afin qu’elle devienne un acteur des transformations énergétiques à l’œuvre et non un fournisseur d’énergie », a-t-il recommandé. Mais l’Algérie peut-elle profiter de la demande gazière sur le marché international ?

    L’Algérie a connu « vingt-ans d’arrêt de développement gazier », pendant que la demande nationale absorbe l’équivalent quasiment des exportations, en plus d’une compétition intense avec des nouveaux entrants « très agressifs » sur le marché européen, a-t-il souligné. S’agissant de la hausse conjoncturelle des prix gaziers, l’expert a estimé que l’Algérie n’en profite que « marginalement » du fait du niveau limité des exportations algériennes.

    La gestion de cette situation passe, selon lui, par la maîtrise de la demande interne et l’accélération de la transition énergétique pour sécuriser les équilibres énergétiques à court, moyen et long terme et « soulager Sonatrach de la pression insoutenable qui s’exerce sur ces gisements ». C’est une des solutions que les experts ne cessent de remettre sur tapis. « Nous avons, par le passé, connu des chocs pétroliers, mais jamais de choc gazier. Il semble que nous nous y approchons », a-t-il averti.

    Entre-temps, Les cours du pétrole étaient en baisse mercredi, refroidis par une hausse des stocks américains annoncée mardi par l’API et attendue plus tard dans la journée par l’EIA.

    Le Carrefour d’Algérie, 21/10/2021

  • Algérie: Flambée des prix des voitures d’occasion

    En Algérie, actuellement une Volkswagen Golf 7 de 2019 est à 4580000 dinars et Kia Picanto de 2015 à 2100000 dinars et la Chery QQ de 2016 fait 1150000 dinars.

    Depuis l’arrêt de l’importation des voitures neuves et d’occasion par l’Etat, les prix des véhicules ont augmenté au double, le marché des voitures d’occasion en Algérie est entré dans une phase sans précédent, après que les prix ont enregistré une forte hausse, en attendant le retour de l’importation des automobiles.

    Les prix des voitures d’occasion sont très exorbitants. Sur les marchés des voitures d’occasion et les sites de ventes, un état de mécontentement régnait au sein des citoyens, en raison de la flambée des prix. Par exemple, une automobile de marque « Volkswagen Golf 7 » de l’année 2019 est vendue à 4 580 000 dinars et « Kia Picanto » de l’année 2015 est vendue à 2 100 000 dinars ainsi que « Chery QQ » de l’année 2016 qui fait 1 150 000 dinars. Les vendeurs de voitures d’occasion justifient que le marché contrôle les prix. L’expert en économie Ishak Kharchi a confirmé à Maghreb Info que les justifications des vendeurs sont justes. « Il y a une règle simple, quand l’offre diminue par rapport à la demande, les prix augmentent. Le nombre des voitures sur le marché actuellement a diminué à cause de l’arrêt de l’importation et de montage des automobiles en Algérie », a-t-il précisé. Les prix des voitures en ce moment font le double de prix de la valeur réelle, c’est pour cela que le marché de l’automobile d’occasion connaît une forte baisse de vente, a ajouté l’expert.

    L’importation des automobiles est conditionnée par le prix du pétrole

    Dans le cadre des difficultés financières que vit l’Algérie, l’expert Ishak Kharchi a déclaré que le retour à l’importation des automobiles sera difficile d’être réalisé au premier semestre 2022, sauf si le prix de pétrole augmentera. « Les mesures de l’Etat pour la relance économique et sociale font la pression sur les revenus financiers. » Le gouvernement ne peut pas facilement opter pour l’importation des voitures neuves qui va lui coûter beaucoup de devises et cela va provoquer un déficit dans le budget public de 31 milliards de dollars en 2022, notamment que l’Algérie a enregistré un déficit de 21 milliards de dollars en 2021, a-t-il expliqué.

    A propos des voitures de « moins de 3 ans », l’expert a souligné que l’importation de ce type d’automobiles est aussi coûteuse, car le payement sera également en devise à travers des opérations bancaires. « Il existe des variables économiques qui montrent que le retour de l’importation des automobiles s’approche mais je ne pense pas que ça sera u début de l’année 2022. Il est possible qu’il prendra plus de temps, jusqu’à 2024 ou 2025 », a-t-il indiqué.

    D’après les estimations des spécialistes du secteur de l’hydrocarbure au niveau international, le prix de pétrole en 2022 pourra passer à 85 dollars et arriver jusqu’à 100 dollars, a déclaré Ishak Kharchi, en ajoutant que cela va permettra pour l’Algérie de fournir des devises pour les réserves de change.

    En ce qui concerne l’importation des voitures par les particuliers, les prix sont aussi très élevés. Les frais de la douane sont plus de 50% de la valeur de la voiture. Une voiture qui fait 3 000 000 dinars, sera importée à 4 500 000 dinars.

    L’expert a proposé d’accélérer les modifications qui seront faites dans cadre juridique de l’investissement, ce qui permettra de rouvrir les usines de montage d’automobiles comme solution à la hausse des prix des voitures, en attendant le retour de l’importation.

    Les concessionnaires automobiles attendent les agréments

    D’après plusieurs sources, l’importation de voitures neuves commence à partir du premier trimestre 2022. Pour le moment, 65 dossiers ont été déposés auprès de concessionnaires automobiles afin d’obtenir l’agrément d’importer de grandes marques européennes et asiatiques. Le Comité technique qui se charge de l’étude des dossiers relatifs à l’exercice du métier de concessionnaire automobile a refusé 21 dossiers après étude, car ils ne répondent pas aux conditions nécessaires pour obtenir l’agrément d’importation de voitures neuves.

    Le gouvernement s’emploie à assouplir le cahier des charges d’importation de véhicules neufs, et à permettre aux agents agréés de bénéficier de plus grandes opportunités lors de la prochaine étape de l’opération de l’importation ainsi qu’à mettre fin à la polémique de la cherté des voitures sur le marché algérien avant le 31 décembre. Les procédures du gouvernement sont stipulées dans le cadre de l’accord du partenariat entre l’Algérie et l’Union européenne, notamment en ce qui concerne l’article 100.

    Dans ce contexte, le ministère de l’Industrie s’apprête à modifier les articles 3 et 4 du système des quotas, ainsi qu’à revoir la possibilité de permettre aux étrangers de participer aux importations selon la règle 51-49, avec une priorité donnée aux partenaires qui ont des accords de libre-échange avec l’Algérie. L’article 4 sera également révisé où le concessionnaire automobile est tenu d’obtenir un agrément et de ne représente que deux marques.

    Voitures d’occasion de moins de 3 ans concernées par l’importation

    Concernant les voitures d’occasion de « moins 3 ans », la loi de finances de 2022 permet d’importer de l’étranger avec les mêmes taxes que les véhicules neufs, et ce après que la loi de finances complémentaire de 2021 a permis de les importer, sachant que cette importation a été gelée pendant 18 mois. Le projet de loi de finances pour l’année 2022 fait référence au retour de l’importation des voitures de moins de 3 ans avec les mêmes taxes pour les véhicules neufs, conformément à l’article 90.

    Les procédures de l’article 9 de la loi sur les redevances pour les voitures neuves ou âgées de 3 ans, sont soumises aux mêmes taxes spécifiées précédemment dans l’article 90. Pour les véhicules avec un réserve d’essence de 2000 centimètres cubes sont également soumis au même frais sans changement. Comme pour les voitures de « 4 x 4 » qui ne dépassent pas 2000 centimètres cubes obtenus par la licence de Moudjahid sans changer les taxes, et ceux à moteur diesel qui sont obtenus tous les 5 ans sont également soumis aux mêmes redevances antérieures sans modification.

    En revanche, l’article 162 prévoit que le délai de règlement du statut douanier des voitures temporairement importées ou exportées est prolongé jusqu’au 31 décembre 2022 lorsque cela est nécessaire et à la demande des personnes concernées. A cause de la pandémie de Covid 19, un grand nombre de véhicules sont confrontés au retard de transportation à l’étranger en raison de l’interruption du transport maritime. Dans cette situation, il a été décidé de relever les délais législatifs jusqu’à la fin de la pandémie, et cette prolongation est enregistrée selon les demandes avant d’être incluses par les douanes, car une telle démarche permettrait de réguler le flux de voitures sur le territoire national jusqu’à ce que la situation de leurs propriétaires soit réglée. Le même article a précisé qu’une redevance de 50.000 dinars a été fixée pour la récupération de ces véhicules, qui ont dû être réexportés il y a 6 mois. Après avoir constaté qu’un grand nombre de nouveaux propriétaires de ces véhicules les avaient acquis, il a été décidé de leur permettre de récupérer leurs voitures en payant une somme de 50 mille dinars, ainsi qu’avec la objectif de réduire la charge publique et de permettre au Trésor public de réaliser des bénéfices.

    L’article 176 de la loi de finances 2022 précise que les voitures importées temporairement en vertu d’une autorisation de circulation douanière par des voyageurs ou des étrangers expatriés sont soumises à la vente et à la numérotation sur le territoire national et confisquées avant le 3 juin 2021, sont soumises à traitement spécial par les douanes selon les conditions spécifiées par le ministre des Finances, le ministre de l’Intérieur et le ministre des Mines.

    Maghreb Info, 21/10/2021