Étiquette : prostitution
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Le Maroc et le tourisme sexuel
Maroc, tourisme sexuel, pédophilie, perversion, prostitution, #Maroc,Dimanche 19 mars 2006, deux chaînes parmi les plus importantes du PAF (paysage audiovisuel français) offrent au Maroc une publicité dont il pouvait se passer. Claire Chazal, célèbre présentatrice de Tf1, annonce au journal de 20 heures, suivi chaque jour par quelque 10 millions de téléspectateurs, un reportage sur le tourisme sexuel au Maroc.La caméra de Tf1 s’insinue parmi les dédales de la vieille médina de Marrakech et dans les avenues et les boîtes de nuit d’Agadir pour en extraire des images et des témoignages accablants sur l’effervescence que connaît le phénomène dans ces deux villes. Mais c’est Enquête Exclusive, l’émission d’investigation de M6, qui fera le plus de mal: images de proxénètes filmés en caméra cachée proposant les services d’enfants âgés d’à peine huit ans, rappel des grands scandales sexuels qui ont défrayé la chronique ces deux dernières années, témoignages de jeunes prostitués et de garçons abusés…Diffusés dans la même soirée, en prime time, à deux heures d’intervalle l’un de l’autre, ces deux reportages, qui ont mis à nu une réalité particulièrement sordide de notre pays, ont sérieusement écorné l’image du Maroc touristique. Ce pays de soleil, de mer et de couscous vanté dans les brochures et les devantures des agences de voyages, sur les affiches et les panneaux publicitaires déployés à Paris et dans d’autres capitales européennes, ainsi que dans les spots télévisés de l’Office National du Tourisme.Deux mois auparavant, un autre reportage sur la prostitution infantile au Maroc concocté par des journalistes espagnols en mal d’images chocs et diffusé sur la chaîne espagnole Antenna 3, avait fait lui aussi un grand bruit.Hormis la dégradation de l’image du Maroc, présenté comme un paradis sexuel, le documentaire d’Antena 3 a eu pour conséquence l’arrestation et l’incarcération d’une trentaine de personnes à Tanger et à Marrakech. Mais que révèlent ces reportages? Rien de nouveau, si ce n’est une réalité que tout le monde connaît ici-bas. Car, quoi qu’on en dise, le phénomène du tourisme sexuel n’est pas tellement récent au Maroc.Déjà, dans les années 1930 et 40, lorsqu’elle avait le statut de ville internationale, Tanger était connue pour être une destination très prisée par la communauté Gay. Au lendemain de l’indépendance du Maroc, et à partir des années 60, ce sont surtout les touristes sexuels espagnols qui continuent de fréquenter Tanger. Majoritairement homos, ces touristes traversaient le Détroit pour venir s’offrir les charmes d’une population jeune, masculine et déshéritée. Mais, à l’époque, ce phénomène restait marginal. Il faudra attendre les années 70 et, surtout, les années 80 pour qu’il prenne de l’ampleur. Marrakech et Agadir deviennent les pôles d’attraction préférés des homosexuels allemands, français et scandinaves.La demande créant l’offre, des jeunes gens commencent à racoler et à proposer leurs corps sur la place Jamâa Lafna et dans les cafés de Guéliz, à Marrakech. À Agadir, l’essentiel de l’activité était concentré dans les plages et sur l’avenue Mohammed V.Dans les années 80, juste après l’éclatement de la guerre au Liban, une nouvelle race de touristes sexuels va s’intéresser au Maroc. Riches de leurs pétrodollars, des Moyen-orientaux, essentiellement saoudiens et koweïtiens, affluent en masse. La plupart s’établissent à Casablanca, où ils trouvent une offre généreuse de femmes, jeunes, belles, arabes et, surtout, musulmanes.Avec le temps, beaucoup parmi ces touristes du Golfe, ironiquement baptisés Lahouala (moutons), s’installent de façon définitive au Maroc, où ils fondent des familles avec femmes et enfants.Au début des années 90, après l’ouverture des frontières entre le Maroc et l’Algérie, des jeunes Algériens débarquent par milliers pour épancher leurs frustrations dans les bordels miteux de certaines villes du moyen Atlas comme Azrou, Imouzzar, El Hajeb et Khénifra. L’afflux des Algériens cessera dès 1994, après la fermeture des frontières.Cette date qui coïncide avec le retour de la paix au Liban, marque également la diminution du nombre des touristes sexuels arabes. Ceux-ci se font de moins en moins nombreux au Maroc et optent pour le Liban, mais également la Jordanie et les Émirats Arabes Unis qui offrent l’avantage de la proximité. Entre temps, le Maroc dont le gouvernement a lancé la vision 2010 avec pour objectif d’attirer 10 millions de touristes chaque année, reçoit de plus en plus de touristes occidentaux. Et par ricochet, d’avantage de touristes sexuels. À Marrakech et à Agadir, les deux destinations favorites de ces touristes, la prostitution prospère à vue d’œil. Et les scandales se multiplient.Au lendemain du Tsunami qui a ravagé les côtes de plusieurs pays de l’Asie du sud-est en décembre 2004, la cadence va s’accélérer de manière spectaculaire. Dès lors, le Maroc devient une destination très en vogue. Sur Internet, dans les forums spécialisés, le royaume est décrit comme un pays ouvert et permissif. Plus proche que la Thaïlande, les Philippines ou le Sri lanka, il ne manque pas pour autant d’exotisme.C’est ainsi que sur ces forums, des pédophiles et des touristes sexuels se délectent de leurs exploits à l’ombre des minarets, dans la volupté des Ryads, avec des partenaires musulmans dociles et bon marché.Parmi ces touristes qui apprécient les frasques en terre d’Islam, Philippe Servaty, journaliste du quotidien Belge Le Soir, défrayera la chronique à Agadir. Ses ébats filmés, diffusés sur Internet, puis gravés sur des Compact Disc (CD) coûteront leur liberté à treize femmes innocentes.Baptisées les filles du CD, ces innocentes victimes, dont une était mineure ont passé de longs mois en prison. Onze ont été libérées, tandis que deux sont toujours en détention. Philippe Servaty qui fantasmait sur des femmes musulmanes, les contraignait à porter le voile pendant l’acte sexuel.Avant même que ce scandale ne soit oublié, Agadir fut récemment le théâtre d’une autre affaire de CD. Mais cette fois-ci, les faits sont beaucoup plus graves. Le jeudi 16 mars 2006, un ressortissant allemand a été en effet arrêté en flagrant délit de pédophilie. Âgé de 67 ans, cet Allemand qui fréquente Agadir depuis une vingtaine d’années draguaient des jeunes garçons démunis et désoeuvrés de la banlieue d’Agadir.Il les attirait ensuite à bord de sa caravane et les prenait en photo dans des poses obscènes, moyennant 50 à 70 dirhams. Lors de son arrestation, la police a saisi dans sa caravane un cd-rom contenant 250 photos de jeunes hommes nus, âgés entre 15 et 21 ans. Mais c’est surtout à Marrakech que la pédophilie bat son plein. En l’espace de deux années, cette ville a en effet connu une dizaine d’affaires impliquant des ressortissants étrangers.Le scandale le plus marquant, reste sans conteste celui du Français Hervé Désiré Le Gloannec. Arrêté en mars 2005 en plein acte avec un mineur de 14 ans dans son appartement de Daoudiyat, la police a découvert sur le disque dur de son ordinateur 100 000 photos et 17 000 vidéos à caractère pédophile. Parmi ces photos, la police dénombrera une cinquantaine de victimes marocaines.Le reste étant constitué de clichés de jeunes asiatiques et africains. Malgré tout, Hervé le Gloannec et son rabatteur Mustapha Balsami, ne seront finalement condamnés qu’à des peines dérisoires. Fait nouveau au Maroc, Marrakech est également devenue une destination prisée par les réseaux pornographiques internationaux. C’est ainsi que, le samedi 4 mars 2006, une dizaine de jeunes Marrakchis ont été condamnés à des peines allant de six mois, jusqu’à six années de prison. Leur tort: avoir joué dans des films pornographiques homosexuels tournés par une boîte de production française et diffusés sur Internet.Longtemps toléré par les autorités, qui fermaient les yeux sur les incartades de ces touristes spéciaux mais pourvoyeurs de devises, le tourisme sexuel a pris au fil des ans des allures de véritable industrie informelle. Cependant, à la différence de pays comme la Thaïlande, le Vietnam ou le Sri Lanka, le Maroc n’a pas connu l’émergence de réseaux organisés et spécialisés dans cette activité, qui reste le fait d’individus et de groupes de personnes isolés.Ceci étant, dans certaines villes comme Agadir, Marrakech, mais également Tanger, Casablanca, Rabat et de plus en plus, Ouarzazate, Essaouira et Taroudant, les populations qui vivent de cette activité se comptent par dizaines de milliers de personnes de tous bords: prostitués professionnels et occasionnels, proxénètes, enfants des rues, hôteliers, tenanciers de bars et de discothèques…Diverses couches de la société marocaine sont en effet représentées. En plus des pauvres qui constituent le gros des troupes, on retrouve également des prostitués, hommes et femmes, issus de la classe moyenne, qui cherchent à arrondir leurs fins de mois. L’offre, elle aussi, est très variée.À Marrakech, Ouarzazate, Tanger ou Agadir, des prostitués de luxe qui racolent dans les palaces et les restaurants branchés proposent leurs services à des prix variant entre 150 et 300 euros (1.500 à 3.000 DH). Tandis que, dans la rue, les prostitués bas de gamme et les enfants des rues vendent leurs corps entre 50 et 200 dirhams.Pendant des années, cette réalité passait presque inaperçue.Se développant à l’ombre des tabous et des non dits, le tourisme sexuel ne prendra davantage de visibilité que pendant les dernières années, marquées par plus d’ouverture démocratique et médiatique. Le développement des médias aidant, les affaires de pédophilie et de tourisme sexuel, autrefois gérées dans la discrétion, sont devenues le sujet favori de la presse écrite. Et même les deux télés nationales osent aujourd’hui l’aborder.En revanche, les membres du gouvernement ne semblent guère concernés. Confrontées à un dilemme, les autorités marocaines hésitent entre un verrouillage sécuritaire qui peut avoir pour conséquence la désertion des touristes, ou une attitude passive avec le risque de laisser la situation s’aggraver et pourrir.Les islamistes, eux, restent étrangement impassibles. Mais pas pour longtemps. À l’approche des élections de 2007, ils ne manqueront pas d’exploiter l’essor de ce phénomène pour en faire un argument politique de leurs campagnes.En attendant, seule la société civile semble s’activer. Plusieurs associations se sont constituées pour lutter contre le tourisme sexuel et la pédophilie. Parmi elles, l’association Touche pas à mon enfant, dirigée par Najat Anwar, est l’une des plus remuantes et des plus agissantes en matière de lutte contre la pédophilie.Dernièrement, elle a été rejointe par l’Association marocaine des Droits de l’Homme (AMDH). Interpellés par cette évolution, les reporters de M6 et ceux de Tf1 ont d’ailleurs choisi de débuter leurs reportages avec les images de manifestations organisées récemment à Marrakech par ces deux associations.On y voit des hommes, des femmes et des enfants descendus dans la rue pour dénoncer le tourisme sexuel et la pédophilie.Scènes inconcevables il y a quelques années, et uniques dans le monde arabo-musulman, ces manifestations se font de plus en plus fréquentes au Maroc. Elles traduisent le ras-le-bol de la population.Source : Skyrock, 24/05/2007 -
Maroc: Flagrants délires à Marrakech
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Paris-Marrakech: luxe, pouvoir et réseaux, un livre de Ali Ammar et Jean-Pierre Tuquoi
C’est une enquête très fouillée et d’une brûlante actualité menée par ces deux journalistes experts du Maghreb.
Comment expliquer le silence tombal observé par des officiels français sur le grave scandale Pegasus, un logiciel dont a usé le Makhzen à satiété pour espionner même le président Emmanuel Macron?
Pourquoi Paris acquiesce les exactions répétées des forces marocaines contre le peuple sahraoui? Qui ne dit mot consent: quel intérêt a la France quand elle admet les intentions expansionnistes du Royaume et détourne le regard sur les attitudes bellicistes marocaines contre l’Algérie? La réponse se trouve dans Paris-Marrakech: luxe, pouvoir et réseaux, un livre publié, il y a quelques années, par Ali Ammar et Jean-Pierre Tuquoi. C’est une enquête très fouillée et d’une brûlante actualité menée par ces deux journalistes experts du Maghreb.
«Marrakech, une ville française?», s’interrogent-ils dans l’introduction de l’ouvrage pour planter le décor d’une ville que l’ancien Premier ministre britannique, le glorieux Winston Churchill, peintre à ses heures perdues, avait qualifiée de « Paris du Sahara».
Les deux journalistes nous font voir, par le trou de la serrure, la face sombre des relations franco-marocaines, qui se nouent derrière les murs de la ville ocre. Ils décrivent le gratin politique français et des hommes d’affaires convergeant vers Marrakech, pour faire bon ménage où se nouent l’affairisme, les conflits d’intérêts et les histoires de moeurs légères.
De Nicolas Sarkozy à Dominique Strauss-Kahn, de Bernard – Henri Lévy à Jean-René Fourtou, le président du conseil de surveillance de Vivendi, les hommes politiques, de droite comme de gauche, les intellectuels de tous bords, les patrons du CAC 40, sans parler des vedettes du show-biz, des ambassadeurs et des vedettes de la télévision cotés à Paris, se retrouvent chez eux à Marrakech.
Le flux d’informations croustillantes qui ont alimenté notre imagination n’étaient pas toutes fausses. On est même souvent très loin de la réalité. Le livre rapporte que l’on est bien dans le royaume de la prostitution. «Elles seraient 20000 âgées de 16 à 30 ans à offrir leurs services contre la somme de 15000 euros par mois pour les plus sollicitées. La passe furtive, elle, se négocie autour de 10 euros dans les bosquets attenants aux murs de la Koutoubia, la vénérable mosquée du XIIIe siècle, symbole de la cité».
Tarifs identiques, notent encore les deux journalistes, dans les jardins du centre-ville et sur la fameuse place Djemaâ El-Fna, lieu de la drague que les habitants de Marrakech ont rebaptisée le «souk des pédés». Paris-Marrakech, nous plonge dans un décor féérique de Es-Saâdi, un palace de cinq étoiles dont la milliardaire? Liliane Bettencourt? en a longtemps été une inconditionnelle, en particulier de son restaurant, connu depuis un demi-siècle comme la meilleure table du Maroc.
Cet hôtel dégoulinant de luxe n’est pas ce qui se fait de mieux à Marrakech. Le summum c’est le Royal Mansour, un palace classé en 2011 parmi les hôtels «les plus extraordinaires du monde» par le Conde Nast Traveler, la bible des touristes huppés.
C’est dans ces lieux luxueux que le gratin français se prélasse. Une invitation tous frais payés à un festival de musique, à un colloque, à l’inauguration d’un palace, une exposition… rien de tel pour se faire des obligés français qui auront à coeur de renvoyer l’ascenseur (…)
La liste des amis de la monarchie a beau être très fournie, elle n’et jamais close. L’obsession quotidienne pour les «guetteurs» marocains postés en France est de recruter encore et encore de nouvelles têtes.
On comprend pourquoi Paris restera toujours du côté de Rabat quelles qu’en soient les dérives et les événements. Ni l’attentat du café l’Argana en 2011 qui a coûté la vie à 17 personnes, dont huit Français, ni l’arrivée en force des islamistes du PJD au pouvoir en 2012, ni les scandales de pédophilie encore moins les bisbilles politiques comme la convocation par le juge d’instruction du patron du contre-espionnage marocain Abdellatif Hammouchi, en 2014, pour s’expliquer sur une affaire de torture, n’ont eu raison de l’engouement des Français pour Marrakech.
Les plaisirs sexuels, la chair fraîche dans un riad de la médina, au bord de la piscine d’un palace, ou dans une villa au coeur de la palmeraie, enivrent la France d’en haut.
Brahim TAKHEROUBT
L’Expression, 16/09/2021
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Maroc : Le business du sexe
Maroc, prostitution, #Maroc, débauche,
Lejournal-hebdo nº 196. Du 19 au 26 fevrier 2005
Au-delà du phénomène de société, la prostitution génère de l’argent. Où va-t-il prioritairement? Qui en profite le plus? Des questions auxquelles nous essayons de répondre à travers une série de reportages dans tout le Royaume.
par Younès Alami, Amine Rahmouni, Yassine Zizi, Nadia Hachimi Alaoui, Aurore D’haeyer & Fahd Iraqi
« Les causes de la prostitution sont des causes économiques. Des mesures gouvernementales, sur le plan national et international, dirigées contre la pauvreté, la misère, les salaires insuffisants, le chômage, la faim et des taux démographiques trop élevés doivent leur être opposés ». Ces lignes ont été écrites en 1950. A l’époque, deux médecins français, Jean Mathieu et P. Maury, se sont vu confier une étude sur le quartier « réservé de Bousbir à Casablanca », ville close née de la volonté des autorités en 1914 de regrouper dans des ruelles faciles à surveiller un certain nombre de prostituées « pour des raisons d’hygiène, de contrôle et de sécurité ». Plaidoyer pour la fermeture des quartiers réservés (ce que feront les autorités en 1953), « La prostitution dans le Maroc colonial », seule étude sociologique jusqu’à ce jour sur la question, aborde la prostitution comme un fait économique. Il y a 50 ans, le business du sexe était conditionné uniquement par la misère. Qu’en est-il aujourd’hui?
Pas de chiffres disponibles
Aucune étude, aucune statistique officielle, un simple constat livré par la Brigade des Mœurs au bimensuel « Police magazine » : » Le nombre de prostituées est un nombre croissant. C’est un phénomène qui touche aujourd’hui toutes les catégories sociales, et qui n’est plus lié à la misère ». Après un léger recul au lendemain du 16 mai, explique-t-on et ce, pour des raisons purement sécuritaires, le « marché » a repris et est en pleine expansion. Rien d’étonnant, explique l’anthropologue Chakib Guessous : » C’est un marché où il y a une offre et une demande généreuse. La demande est là pour plusieurs raisons et surtout parce que l’environnement social ne permet pas de relations en dehors du mariage. Quant à la générosité de l’offre, elle s’explique aussi par le fait que la prostitution, souvent occasionnelle, est aussi une manière d’arrondir ses revenus».
En 2004, au Maroc, le business du sexe est florissant. Et les gains débordent largement des poches de certaines « ouvrières du sexe» (une minorité cependant). Dans l’axe Casablanca-Rabat, la prostitution a donné un nouveau souffle au marché du luxe. La société de consommation est en train de façonner le plus vieux métier du monde. Bijoux, appartements de haut standing, trouve facilement acquéreurs. Les prostituées qui ont fait fortune dans les pays du Golfe paient cash et sans sourciller des sommes faramineuses pour blanchir leur argent. Dans les petites villes comme Meknès, 7 clients qui paient plein tarif pour leur chambre correspondent en terme de chiffre d’affaires à un car de touristes formule « tour operator ». La tentation est donc grande de fermer les yeux sur ce fléau qui touche l’ensemble des villes marocaines.
Le rural n’est pas épargné et beaucoup de familles vivent grâce aux revenus de la prostitution qui tend à remplacer l’immigration des années 60 en Europe. Chaque région a ses particularités, ses avantages comparatifs, ses modus operandi mais le constat est général : la prostitution explose au Maroc.
Ils reçoivent les filles de la nuit qui viennent se restaurer aux aurores avec leurs clients. Un certain nombre de snacks ont mis en place un système de rabattage par videurs de boîte de nuit interposés. Ces derniers imposent aux filles (sinon elles ne mettent plus les pieds dans les boîtes où ils exercent) le passage par un snack avec qui ils sont en combine. La fille surconsomme (c’est son client qui paie) et le videur vient récupérer sa dîme à la fin de la soirée.
Taxis – Body guard
A Casablanca, un chauffeur de taxi reverse, chaque jour, 250 dirhams au propriétaire de l’agrément. Au-delà de cette somme forfaitaire, les frais d’essence sont à sa charge. Du coup, certains chauffeurs qui travaillent de nuit ont décidé d’expérimenter un système de » prestation particulière» envers les prostituées. Chaperon, protecteur et chauffeur, ils louent leurs services pour 500 dirhams à une fille de la nuit pour garantir un revenu décent. Le gain économique se situe au niveau du carburant. Le chauffeur attend la fille et ne consomme pas, en déambulant dans la ville, l’essence qui grève son chiffre d’affaires.
Bijouterie – L’inamovible « M’dama»
Créneau très prisé chez la prostituée, les bijoux sont considérés comme des valeurs sûres de placements. Les bijoutiers rencontrés le reconnaissent à demi-mots, mais ils demeurent parmi les premiers récipiendaires de la manne de cadeaux offerts, surtout par les étrangers fortunés, à leurs compagnes du moment. Les choix se portent sur deux produits particuliers : l’inamovible « m’dama», ou ceinture en or, et, pour les plus riches, les montres et parures de marque internationale. Ces dernières ont la cote, car facilement et très vite revendables sur un marché parallèle.
Gynécologie – 1500 DH l’avortement
Malgré l’interdiction formelle par la loi de procéder aux avortements, certains gynécologues font actuellement le tiers de leurs chiffres d’affaires en pratiquant à ces interventions. La peur du Sida et des MST ont cependant et heureusement fait reculer le nombre de prestations. A 1500 dirhams minimum l’avortement, certains, notamment à Casablanca, ne faisaient plus que cette prestation.
Banque – Un segment lucratif
Bien que la plupart des « paiements » faits aux prostituées se fassent en argent liquide, de nombreux transferts de fonds, via le système bancaire, concernent directement les circuits de la prostitution. Ainsi, selon des estimations faites à partir des chiffres compilés par l’Office des Changes, la part des mises à disposition en devises étrangères pour des bénéficiaires non bancarisés représente en volume plus du tiers des virements reçus sans transaction commerciale sous-jacente. Des banques ayant un réseau dans les pays du Golfe monopolisent ce « marché» lucratif pour lequel les commissions de change sont élevées et la clientèle captive. Les officines de transfert d’argent rapide, qui ciblent traditionnellement les MRE, constatent le même phénomène. Par ailleurs, les dépôts rémunérés de particuliers sans profession, ni compte courant déclaré auprès des banques commerciales ou d’organismes de gestion de portefeuilles constituent le choix privilégié des prostituées « prévoyantes».
Prêt-à-porter/Cosmétiques – Primordial
Bien plus qu’un luxe, les vêtements et les cosmétiques sont un outil de travail indispensable de la prostituée qui y consacre une part importante de ses revenus. Le genre et le budget diffèrent selon l’âge de la cliente. Plus elle sera jeune, plus sa priorité ira aux vêtements sexy, généralement pas chers, vite obsolètes. Un peu plus âgée, ce sont les cosmétiques, des produits de marques coûteux et offerts par les clients fortunés, qui auront sa préférence. Des colifichets de moins en moins accessibles avec le temps, lorsque les rentrées se font de moins en moins conséquentes.
Immobilier – Pour les vieux jours
Une fois un pécule ramassé, l’immobilier se profile comme un placement intéressant pour la péripatéticienne, en particulier pour celle qui exerce dans les pays du Golfe. Cela va du logement social, généralement acquis pour les membres de la famille, à l’appartement haut de gamme choisi dans le triangle d’or de Casablanca, à 10000 DH/m². Souvent achetés cash, ils font partie, selon un agent immobilier, des 50000 appartements de la métropole fermés toute l’année. Et pour cause, leurs propriétaires les acquièrent avant de s’en aller travailler à l’étranger. Une sorte de retraite pour les vieux jours.
Automobile – Payée cash
La conclusion de ce responsable commercial d’une grande firme automobile est sans équivoque : « Auparavant, le leasing représentait une grande part de nos ventes. Aujourd’hui, il ne dépasse pas les 50% de nos écoulements. Au début, nous étions sceptiques lorsque nous voyions débarquer une jeune femme au magasin. Maintenant, il n’est pas étonnant de la voir débarquer avec un gros chèque ou du liquide dans un sac, pour acquérir parmi nos plus belles voitures. Nous imaginons très bien d’où proviennent ces liquidités, mais ça ne nous regarde pas. Du moment qu’elles achètent».
Les parasites – L’estafette :
« Les policiers font partie intégrante de notre environnement. Comme je suis souvent soûle la nuit, je suis, même seule, fatalement hors-la-loi. Là, je donne au maximum 50 dirhams», concède cette prostituée casablancaise. Mais là où les « gardiens de la paix» font leur beurre, c’est avec les clients des prostituées repérées dans les taxis. Les policiers jouent sur la panique des hommes qu’ils accusent de relations sexuelles hors mariage (fassad). L’addition est corsée et le tarif pour dépend de ce que la « victime» a dans les poches.
Le videur.
Maillon important de la chaîne, c’est lui qui laisse entrer les filles en boîte de nuit, leur principal lieu de travail. Lorsqu’elles repartent avec un client, la dîme pour le cerbère va de 50 à 200 dirhams. Certains patrons de boîte paient les videurs en fonction des bouteilles d’alcool englouties. Les bonnes « entraîneuses» auront davantage la cote pour entrer dans les night-clubs et y alpaguer le client.
La taulière
C’est là où tout finit, dans les chambrettes d’appartement louées à la nuit par d’anciennes prostituées qui se constituent un réseau de filles de joie. Tous les clients qui ne veulent pas aller à l’hôtel (trop risqué) ou chez eux, se retrouvent dans ces lieux sordides pour un tarif de 300 Dh minimum. La taulière reverse en général 100 Dh à la prostituée lorsque le client est parti.
Le(a) rabatteur(teuse) :
Généralement jeune, il a ses quartiers dans les cafés chics de la métropole. Plus rabatteur que maquereau à l’américaine (il n’est pas ici question de protection mais seulement d’entremise), il prend 100 à 500 Dh pour une passe, qui variera souvent entre 500 et 3500 dirhams. Son » cheptel » est composé d’une dizaine de jeunes filles, parfois même de jeunes garçons.
Meknès. « Mieux qu’un car d’Allemands»
Dans un grand hôtel de Meknès. Il n’est que 17h00 et le bar est presque vide. Le groupe de touristes arrivé la veille est parti ce matin pour une visite impériale et ne rentrera que le soir. Mais cela n’a aucune importance, vu qu’il ne fera pas de détour par le bar. « Le tourisme moderne, constate ce portier, consiste à recevoir un groupe d’Allemands qui ont payé 300 euros (environ 3.500 Dh) pour passer une semaine au Maroc. Alors, la consommation au bar et les pourboires, vous pouvez toujours rêver». Au fond de la salle, une table est occupée par quatre personnes. Deux quinquagénaires, style hommes d’affaires et deux filles dont la plus âgée n’a peut-être pas encore atteint ses 18 ans. Visiblement, elles sont gênées. Elles hésitent à choisir une boisson, leurs gestes sont maladroits et elles n’arrêtent pas de regarder en direction de l’entrée.Deux nouvelles, dira plus tard le serveur. « Deux viandes fraîches», poétisera un habitué des boîtes de nuit de la ville, » qui remplaceront deux poubelles en fin de carrière. Que voulez-vous, c’est comme ça que ça tourne, c’est la vie, une série en remplace une autre». Le serveur les voit pour la première fois et déjà, il lance le pari que dans quelques semaines, elles deviendront des assidues du night-club de l’hôtel.
Le night-club, 1h00 du matin. Les touristes dorment déjà depuis plusieurs heures. Une quinzaine de filles et à peu près deux fois plus de mâles. Des couples se sont déjà formés et sur chaque table une bouteille d’alcool est posée. Celles qui n’ont pas encore trouvé leur proie sont au bar ou attablées, une bière ou un verre à la main. De toutes façons, dès qu’elles tomberont sur leur « client», l’addition sera pour lui, en plus de la bouteille qu’il aura commandée. « C’est malheureux à dire», explique ce barman, » mais c’est le seul truc qui permet à l’hôtel de ne pas fermer». Et lorsqu’on lui parle des groupes de touristes qui y séjournent régulièrement, il a un haussement d’épaules, « Tu les vois où, les touristes? Ils ne descendent jamais ici. De temps en temps, il y en a qui viennent pour danser un tango, mais comme il n’y en a pas, ils se contentent de boire un verre et remontent vite dans leur chambre. Pour le pourboire, ils pensent que c’est compris dans le billet d’avion…».
A Meknès, la prostitution fait tourner l’hôtellerie. Une fille qui se rend à la boîte de nuit de l’établissement doit souvent montrer patte blanche à l’entrée. La patte blanche ici se résume à un billet de 50 Dh glissé discrètement au videur. A l’intérieur, et en attendant de trouver « son homme», elle doit consommer au risque d’être taxée de mauvaise cliente et de ne plus y remettre les pieds. Le client, pour épater la galerie ou tout simplement parce qu’il a les moyens, commande une bouteille. Entre 1000 et 1200 Dh selon la catégorie de l’hôtel. Tard dans la nuit, ou très tôt au petit matin, il ne pense plus qu’à une seule chose : conclure, et il n’hésite pas à prendre une chambre que l’hôtel a la gentillesse de mettre à sa disposition au plein tarif. Entre 600 et 1000 DH, selon la catégorie de l’hôtel. En quittant la boîte, il laissera un bon petit pourboire et montera directement dans la chambre, suivi par la fille avec qui il se sera déjà mis d’accord sur le tarif. Entre 500 et 1.500 Dh, selon la catégorie de la fille.
Le lendemain, très tard dans la matinée, alors que les touristes sont déjà partis pour découvrir un nouveau site, la fille quitte la chambre. Elle laissera un peu d’argent à la femme de ménage qu’elle connaît depuis longtemps, elle en laissera aussi au portier du jour et au taxi qui la ramène chez elle, elle lui glissera sûrement un billet sans demander sa monnaie. En fin d’après-midi, elle fera un saut au grand magasin où elle a ses habitudes. Il y a deux jours, elle y est passée et elle a vu une jupe qui l’a rendue dingue.
C’est un portier qui aura la meilleure réflexion : « Sept clients qui vont en boîte et qui montent une fille dans une chambre valent mieux qu’un car plein d’Allemands».
A Casa, tout le monde en profite
Du Twin Center au Maârif en passant par le » Triangle d’or », un certain nombre de professionnels et de secteurs d’activité profitent de la manne de la prostitution. » Depuis qu’il y a le Sida, les choses ne sont plus comme avant. Il y a à peine cinq ans, les deux -tiers des avortements concernaient des prostituées. Aujourd’hui, c’est un acte sur trois », affirme, mi-dépité mi-cynique, ce gynécologue casablancais. A raison de 1500 dirhams l’acte médical, ils sont beaucoup à avoir largement gagné leur vie sur l’inconscience des dames de nuit.
Plus que la peur des MST ou du Sida, c’est la somme décaissée brutalement pour un avortement et la semaine de « repos forcé» nécessaire après l’intervention qui sont les véritables déclencheurs de l’utilisation du préservatif pour les prostituées, un risque du métier qu’elles ne veulent plus prendre. Et pour cause, la profession nécessite des frais conséquents en colifichets et autres vêtements d’apparats, véritable « identité» marketing de la péripatéticienne.
Les twins symboles
A Casablanca, le haut lieu du shopping professionnel, est le Maârif et ses tours phalliques du Twin center. » Dans les pays du Golfe, tout le monde vous parle des Twins avec un air entendu car un certain nombre de leurs ressortissants s’y sont allégrement fait plumer, mais aussi parce l’endroit est vite devenu un point de chute important de jeunes filles en quête de clients fortunés», souligne cet horloger de la célèbre galerie commerciale. » Dans ma gamme de prix (moyen), je préfère ne pas les avoir comme clientes car elles font fuir les familles. La femme aura peur pour son mari et vice-versa», ajoute-t-il. Ce négociant est bien le seul à avoir des a priori commerciaux sur les prostituées. Dans le même centre commercial, le gérant d’une bijouterie haut de gamme concède que « leurs acquisitions mettent du beurre dans les épinards, c’est pourquoi elles sont traitées comme des clientes normales». Car un bijou ou une montre signée peuvent se revendre plus facilement et sans trop perdre d’argent par rapport au prix initial.
Une montre à 40000 dirhams se négocie au marché noir pour un peu plus de 30000 dirhams. « Généralement, elles repèrent l’objet et quelques jours plus tard, elles reviennent avec le généreux donateur», affirme-t-il. Sinon, plus prosaïquement, leur choix se dirige naturellement vers la traditionnelle ceinture en or, un acte atavique connu pour être un placement sans risques, la « m’dama» étant facilement revendable plus tard en cas de coup dur.
De bonnes clientes
A la galerie Benomar, c’est un secret de polichinelle que les dames de nuit font vivre le commerce : « La concurrence est féroce et nous les considérons comme de bonnes clientes», souligne ce commerçant qui vend du prêt-à-porter classique.
« Elles sont souvent accompagnées d’étrangers qui ne marchandent pas, et achètent de tout : du classique, du sexy surtout », ajoute t-il. Y a-t-il une tendance à la surfacturation dans ces cas là? « Pas du tout. Une cliente satisfaite peut ramener ses collègues qui souhaitent acquérir le même article. Le vêtement est un outil de travail dont l’importance est primordiale. Nous avons donc tendance à privilégier de bonnes relations commerciales car elles sont de bonnes clientes », rassure-t-il. Comment les reconnaît-il? » La présence d’un étranger, des clins d’œil appuyés au moment de payer… des petits signes qui ne trompent pas. Mais ce n’est pas pour me déplaire », concède ce bijoutier situé dans la même galerie. Visiblement gêné par la présence de son fils, il annoncera avec un petit sourire une fréquentation plutôt rare des prostituées à son échoppe, qui ne » dépasse pas les 1 pour 1000″.
Mais personne n’est dupe, les bijouteries vivent très bien grâce aux acquisitions des prostituées et de celles qu’elles appellent « victimes », ou plus poétiquement haouli (référence panurgienne).
C’est ce que concède douloureusement la manager de cette boutique de cosmétiques pour femmes au centre commercial des twins. » 60% de nos clients sont des hommes, qui achètent généralement pour des femmes, parfois la leur mais aussi leurs petites amies (rires). Pourtant, nous avons autant de clients VIP hommes que femmes (50-50) », une manière comme une autre de laisser entendre qu’il y a une grosse tranche de filles de petites vertus qui sont aussi d’excellentes consommatrices.
Le boom de l’immobilier
Si les bijoux et les vêtements de luxe demeurent parmi les placements favoris des prostituées, une autre niche jouit de plus en plus de leurs faveurs, celle de l’immobilier. Le phénomène concerne surtout les pratiquantes dans les pays du Golfe. Ce banquier d’affaires casablancais a un avis tranché sur la question : » Ces femmes, souvent jeunes et belles, n’investissent pas en bourse ou dans tout autre registre financier, pour la simple raison qu’elles n’en ont pas la culture, seulement les moyens. Elles disposent de cash important sont très liquides mais ne veulent prendre aucun risque. Elles se tournent souvent vers l’immobilier, un placement jugé sûr ». Dans ce cas, deux solutions s’offrent à elles. Tout d’abord, les appartements de luxe dans les quartiers prestigieux de la métropole.
500 000 DH pour une voiture
Le banquier explique : » Elles sont des clientes privilégiées car elles payent rubis sur l’ongle et ne discutent généralement pas ou très peu les prix. Souvent accompagnées de leurs mères lors des visites, payer cher, même plus que de raison, dans un quartier prestigieux, est un moyen de montrer qu’elles ont réussi et n’ont rien à envier aux autres qui ont un métier « normal ». C’est l’une des raisons pour lesquelles le prix du mètre carré est devenu inabordable dans le triangle d’or casablancais (10 à 12 000 Dh). Les promoteurs savent qu’ils n’auront aucun mal à fourguer leurs produits et, payés en cash, pourront déclarer le montant qu’ils veulent aux impôts. La rumeur dit qu’il y a plus de 50 000 appartements vides à Casa. Je pense qu’une grande partie appartient aux prostituées, qui les achètent, les ferment, retournent gagner leur vie dans les pays du Golfe, avec un point de chute dans leur ville natale ».
La seconde solution vient de l’habitat social, où une manne importante de la prostitution trouve refuge. Selon un agent immobilier, ce n’est, pour elles, pas un investissement, mais un moyen de calmer les esprits dans leur propre famille. » Souvent, elles cherchent à en acquérir deux ou trois d’un coup, pour leurs frères qui vivent difficilement les lazzis de l’environnement social face au « métier » de la sœur, exilée dans le Golfe. L’achat s’assimile alors à un cadeau doublé d’un moyen de quitter un lieu, le quartier, devenu hostile ».
Enfin, dernier point de chute important de la manne issue de la prostitution, l’automobile. De luxe s’entend. Bien que le produit soit un signe extérieur de richesse ostentatoire, on n’hésite plus à mettre 500 000 Dh ou plus dans un véhicule, un phénomène non dénué d’anecdotes significatives.
« Auparavant, nos voitures les plus chères étaient surtout destinées aux catégories socioprofessionnelles élevées, souvent des hommes d’un certain âge. Depuis trois ou quatre ans, la tendance s’est inversée. Ce sont de plus en plus des jeunes femmes qui viennent effectuer les plus gros achats, souvent accompagnées d’hommes mûrs et étrangers, des femmes que l’on toisait avec condescendance au début, que l’on traite beaucoup mieux maintenant », affirme ce responsable commercial d’une grande marque automobile de la place casablancaise. Là encore, les achats se font cash, » souvent des 4×4″, renvoyant le leasing à une pratique d’un autre âge.
Portrait : Le panier de la fille de joie
Elle s’appelle Siham, elle a 28 ans. Cela fait plus de cinq ans qu’elle tapine à Casablanca, essentiellement à partir de la boîte de nuit d’un hôtel quatre étoiles situé dans le centre ville.
Lorsqu’elle arrive de Fès en 1998 après une fugue du domicile familial- cette analphabète vivait avec sa mère et sa jeune sœur- elle atterrira directement chez sa cousine installée dans le métier. « Au début, il fallait me mettre à niveau en terme de fringues et d’esthétique », souligne-t-elle, afin de mettre en exergue l’importance d’un « capital de départ ». Au-delà des 1500 dirhams par mois que j’envoyais à ma mère et des 750 dirhams de loyer (avec sa cousine), l’essentiel de mes revenus partait en vêtements (chraouats). A mes débuts, deux fois par an, en mars et en juillet, j’investissais dans un séjour à Agadir parce que l’après-midi, on pouvait y faire plus de passes qu’à Casa et le soir, les Moyen-Orientaux faisaient le reste. C’est difficile d’y rester toute l’année car la concurrence y est rude. Plus elle prendra de l’âge, plus son argent ira dans l’ameublement et la location d’un deux pièces en centre ville qui lui permettra d’agrémenter, en le louant à des collègues plus jeunes, ses fins de mois.
« L’appartement, c’est mon assurance maladie. Si je ne peux pas travailler, il peut me rapporter au moins deux cents dirhams par nuit ». Elle investit donc en tableaux bon marché, meubles en kit, télé, DVD et chaîne stéréo. » Pour certains clients, je peux même m’improviser dealer de hashich. J’ai en permanence une barrette de trois cents dirhams que je revends au détail à 1000 dirhams : les clients sont en général soûls et peu regardants à la dépense ». Avec l’âge aussi, son addiction à l’alcool a grandit : » Quand j’ai débuté, je prenais en boîte une bière (de 50 à 80 dirhams) et me faisais offrir le reste. Maintenant, je bois du whisky à la maison avant de partir travailler et je prends au moins un verre en boîte. Du coup, j’en ai pour cent dirhams minimum par jour, même quand je ne travaille pas ».
L’expérience aidant, certaines dépenses diminuent durablement : » Depuis le temps, tous les videurs me connaissent et sont donc plus indulgents avec moi. Ils savent que je suis sur une pente descendante. Ce sont mes deux dernières années. Ils ont bien profité de moi, alors maintenant, c’est mon tour ». Avec la police, les relations se sont arrangées avec le temps : » Avec les policiers, c’est un bras de fer perpétuel. S’ils sentent que tu es prête à passer une nuit au commissariat, ils laissent tomber. Quand j’étais plus jeune, j’étais tellement paniquée que je pouvais donner tout ce que j’avais ».
Avec l’âge, on perd aussi de ses attraits et les clients sont de plus en plus exigeants : » A mon apogée il y a quatre ans, je faisais vingt passes par mois avec un minimum de 200 dirhams et un maximum de 1500 dirhams la passe. Je tournais avec un revenu de 15 000 dirhams par mois. Actuellement, je fais dix passes à 500 dirhams et avec les à-côtés (location de l’appartement et menus trafics), j’arrive péniblement à 8000 dirhams ». Du coup, les achats vestimentaires se font plus rares : Siham n’est plus toujours à la page et forcément, sa clientèle s’en ressent. Un cercle vicieux dans lequel elle ne veut plus tomber. » En quatre années d’exercice, je n’ai pas fait un centime d’économie. J’ai toujours cru que les » beaux jours » ne finiraient jamais. Mais c’est la dure réalité de la vie. La carrière d’une prostituée est très éphémère. Avec l’âge, ce que l’on gagne en malice on le perd en attrait ». Du coup, elle compte totalement sur sa jeune sœur qui l’a rejointe dans le métier il y a deux ans pour lui « sauver » la vie. « Je la protège, je l’oriente, je lui montre les bons clients, je partage mes vêtements avec elle et une grande partie des charges du logement. C’est grâce à ça qu’elle peut faire des économies. Elle veut acheter un appartement ». A une question sur « comment elle voit son avenir » elle répond : « maquerelle ou morte », dans un rire empreint de tristesse.
Un plaisir nommé Agadir
A Agadir, pour les tarifs, c’est à la tête du client, comme pour bon nombre de commerces. Si le touriste rougeaud ne doit pas s’étonner de payer le prix de nuit en plein jour pour le taxi, il ne s’inquiétera pas plus de débourser le double du tarif habituel pour une passe. De toute façon, ici, les meilleurs clients paient en pétrodollars, pas en euros…
« Les plus chères, ce sont les filles du Mac-Do », assure Hicham, tenancier d’hôtel. Le lieu est stratégique : c’est juste en face de l’hôtel Sahara où débarquent les types du Golfe. » À partir d’une certaine heure, quand les familles sont parties, les filles commencent à débarquer dans le fast-food. Ce sont les plus jeunes, les plus belles et elles se négocient autour de 1000 dirhams la nuit », poursuit notre connaisseur.
Amin, chauffeur de car, assure que certains crachent parfois jusqu’à 4000 Dh pour quelques heures de plaisir… Vers 23h, justement, les taxis déposent les premières donzelles. Bottes à talons hauts, jeans moulants et maquillage outrageux, elles viennent juste siroter un cola à la paille en attendant le chaland… Devant la porte, le mac de ces demoiselles joue du portable pour arranger les rendez-vous galants.
Louer les chambres au 1/4 h
Les filles de la nuit ne font pas que remplir les poches des macs. Les taxis jouent à l’occasion les entremetteurs. » Comme ils conduisent les filles des boîtes aux hôtels et des hôtels aux boîtes, ils connaissent leurs numéros. Pour les filles, c’est plus sûr de garder le même taxi pour les courses de nuit. Elles ont donc un tarif spécial : que le compteur indique 10 ou 20 balles, elles en paient 50″, poursuit Hicham. Quant aux gardiens dans les hôtels, ce commerce arrondit joliment leurs fins de mois : » Un de mes amis, gardien de nuit, s’est fait pincer récemment par son patron. En moyenne, il se faisait 1000 dirhams de plus par nuit en louant des chambres au quart d’heure ou à la demi-heure ». Sans compter que les filles viennent d’autres régions, de Casa ou de Rabat et qu’elles prennent des chambres, bien souvent au mois, dans des petits hôtels qu’elles n’occupent qu’occasionnellement en journée. Et pour les fauchés? » Il y a le coin de la gare des grands taxis. Là, c’est 100 Dh la passe, mais tu te fais chaque fois avoir parce qu’elles veulent manger avant. Donc, tu dois d’abord leur payer un poulet-frites à 20 Dh avant de les emmener… », commente un habitué des lieux.
Talborjt, centre névralgique
La prostitution masculine est plus difficile à cerner. Elle se concentre du côté du quartier Talborjt,de la rue Hassan II et de la place de l’Espérance.Là,des jeunes hommes attendent assis sur des bancs, jambes écartées, regard baissé.
Le client lambda est quinqua, voire plus, français ou allemand. Il scrute, fait son tour avant de se décider. Prix de la passe? Difficile à savoir. Probablement autour de 200 Dh. Mais le commerce parallèle profite moins : » Ils ont plus de facilités que les filles parce qu’ils ont leur appart. Certains clients viennent aussi avec leur caravane, ça évite de passer par l’hôtel, toujours risqué », poursuit Hicham. À la morte-saison, on ne compte plus ces couples improbables, essayant de trouver un sujet de conversation entre la salade et le tajine… Sur la plage désertée, un quadra maniéré joue au foot avec un ado pas trop à l’aise, fuyant les regards des passants. Combien a-t-il payé pour quelques passes de ballon?
La misère de Aïn Leuh
En ville, si la prostitution peut être un moyen qui permet d’améliorer le quotidien d’une fille, dans le monde rural, elle devient surtout LE moyen de survivre.
A Aïn Leuh, petit village situé à une trentaine de kilomètres d’Azrou, c’est la basse saison. Dans une ruelle en pente, derrière la grande place, des filles sont assises devant leur porte et bavardent. Habillées en jogging usé ou en peignoir, elles attendent l’éventuel client. Certaines sont maquillées à outrance, d’autres préfèrent s’abstenir, probablement pour économiser sur le bâton de rouge à lèvres. Le client se fait rare et il n’est pas certain que la journée soit faste. Pour tenir le coup, elles vivent sur leurs économies et celles qui ont déjà tout épuisé sont soit reparties chez elles dans leur douar en attendant l’été, soit » partagent la gamelle avec celles qui ont la chance de trouver un client », comme le dit ce commerçant.
Elles sont à peu près une centaine à vivre à Aïn Leuh en cette période et dès le début du printemps, leur nombre est multiplié par cinq ou six. En général, une prostituée vit chez sa maquerelle (lbatrona comme on dit ici) qui prend 50% du chiffre d’affaires. La passe est à 30 Dh et si le client veut passer la nuit, il loue la chambre à 100 Dh et paie la même somme à la fille.
Mais comme en ce moment, les temps sont difficiles, on n’hésite pas à faire des rabais et on va même jusqu’à proposer au client une nuit de plaisirs à condition qu’il paie de quoi préparer le dîner.
Dans les années 70 déjà, les plus beaux jours de Aïn Leuh et des autres villages du Moyen Atlas sont déjà loin derrière. Dans les années 70 et jusqu’au début des années 90, les » affaires » marchaient très bien. Les clients, essentiellement des Rifains qui avaient réussi dans la drogue, passaient de longs week-ends dans la région et leur générosité est devenue une légende. Deux mauvais souvenirs marqueront pourtant les habitants de Aïn Leuh.
Les effets de la campagne d’assainissement
Le premier se situe au milieu des années 70 lorsqu’un caïd scrupuleux (un peu trop, de l’avis des villageois) décide de mettre fin à la débauche. Les chikhates qui animaient les soirées ont été priées de quitter le village et brusquement, l’économie s’est arrêtée. » Cela a duré quelques mois, se souvient Ahmed, patron de café. Très vite, le Caïd a compris son erreur et il a vite rappelé les chikhates ».
La seconde crise économique de Aïn Leuh, est due à la campagne d’assainissement orchestrée par Driss Basri dans les années 90. Les gros clients d’Aïn Elleuh étaient, soit en état d’arrestation, soit en fuite, et toute l’économie du village s’en est ressentie. » Dix ans après, reprend Ahmed, Aïn Leuh ne s’en remet toujours pas. De nos jours, quand un client gare sa voiture sur la grande place, tout le monde a envie de lui tomber dessus ». La grande place, qui s’appelle également le parking, est située en plein centre. Lorsqu’un étranger y gare sa voiture, il est aussitôt pris en charge par un ou deux rabatteurs. Tout lui est proposé : hôtel, maisons closes, alcools, le tout pour un prix très abordable. » Chez nous, explique Mohamed, tout ce qui est nachate (bringue ou fête) fait partie du mode de vie du village. La prostitution n’est pas considérée comme une dépravation, mais un moyen de faire vivre toute une famille ».
Les prostituées de Aïn Leuh sont originaires des villages avoisinants comme Aït Ali Reggada, Aït Ali Tabenâabout ou Toufstelt. Elles vivent à Aïn Leuh et, une ou deux fois par an, elles rentrent chez elles pour remettre leurs économies à leurs familles. » Je connais une fille qui, après une bonne saison, est rentrée chez elle pour l’Aïd El Kébir et a remis à son père 12.000 Dh. Celui-ci était très content, toute la famille en était fière et elle a été chouchoutée pendant deux mois. L’année dernière elle est rentrée chez elle une deuxième fois, mais elle n’avait que 4.000 Dh qu’elle a remis à son père. Tout le monde l’a boudée jusqu’à son départ et depuis qu’elle est revenue, elle a décidé de rompre tout lien avec sa famille ».
Les gendarmes aussi
L’économie d’un village comme Aïn Leuh repose en grande partie sur l’argent de la prostitution. La plupart de ceux qui vivent de l’agriculture possèdent un petit lopin de terre et la production est tellement maigre qu’ils peinent à subvenir aux besoins de leur famille. » C’est pour cela, explique un jeune, que le phénomène de la prostitution est plus que toléré. Une fille qui racole trois ou quatre clients par jour, eh bien, tout le monde va en profiter : sa famille, sa batrona, le propriétaire du hammam, le marchand de légumes, l’épicier, le boucher et même le mendiant du coin ». Et il n’y a pas que les commerçants qui en profitent. Lorsqu’une belle voiture s’arrête au parking et que son propriétaire ainsi que ceux qui l’accompagnent décident de faire la fête, il n’est pas rare qu’en plein milieu de la soirée, une descente soit effectuée par la gendarmerie. Dans la plupart des cas, et selon la manière avec laquelle on a mené les négociations, l’histoire se termine par une happy end. » Des faux-frais, dit Ahmed. Moi, à leur place, en venant ici je laisserais ma belle Mercedes chez moi et j’emprunterai un pick-up. Comme ça, je suis sûr que personne ne viendra m’embêter ».
Le business » friendly » de Marrakech
Intense bleu du ciel. Ocre rouge des murailles. Vert métallique des palmiers. Marrakech est pétrie de ses contrastes. Contrastes loin de se limiter aux couleurs » flashy ». À deux minutes d’un lieu de culte, la Koutoubia, on se retrouve dans un lieu de débauche, un riad, presque comme tous les autres. Deux Occidentaux vêtus de gandoura sont à l’accueil d’une dizaine de touristes. Un groupe qui passerait inaperçu s’il n’était pas composé exclusivement d’hommes.
Les riads en profitent
» L’endroit est connu pour son ambiance gay, explique un vendeur de cigarettes. Ce n’est pas le seul du genre. Des riads comme celui-ci, il en existe une bonne vingtaine à Marrakech ». Sur les guides homos, des dizaines d’hôtels ou de riads à Marrakech peuvent être recensés. Et il y en a pour toutes les bourses. Le prix de la nuitée peut varier entre 60 et 150 euros.
» Il ne faut pas se leurrer. Beaucoup d’étrangers résidant dans la ville sont des homosexuels. Les plus riches y élisent domicile en rénovant un riad ou en lançant un restaurant. Les plus modestes y viennent juste pour les vacances », nous explique-t-on. Ils viennent soit en couple soit en solo. Tous y trouvent leur compte. Car les » célibataires » peuvent toujours se rabattre sur les homosexuels de la ville. Un fast-food, sis Av. Guéliz est le repère, par excellence, des homos » intéressés ». A une table, un quinquagénaire sirote son café en scrutant tendrement son jeune partenaire. Tee-shirt moulant, coupe de cheveu baroque, ce dernier avale avec indifférence son burger. » Le tarif ici est connu : un menu plus 200 dirhams pour une passe. En haute saison, ça va jusqu’à 300 dirhams », confie une serveuse. Le soir, bars ou boîtes de nuit prennent le relais. » Il n’existe pas d’endroit exclusivement gay. En revanche, il y a des clubs hétéros très fréquentés par les homos », raconte ce barman. Là, c’est tout de même un autre standing…
La sélection est faite par le videur. Car comme pour les filles, le prix des » gars » est proportionnel au prix de la bouteille. » Un beau gosse peut demander jusqu’à 800 dirhams », poursuit le barman. Les moins chanceux des prostitués déambuleront dans les rues espérant croiser les plus excités des touristes. Ce n’est pas pour rien que Marrakech est la troisième destination touristique préférée des gays.
Rabat. Les « étudiantes »
Rabat est une vile qui connaît un essor sans précédent de la prostitution. Traditionnellement épargnée, il ressort du rapport 2004 (parquet de Rabat)que 1.161 personnes impliquées dans 896 affaires (prostitution, proxénétisme et adultère) ont été poursuivies en justice dans la capitale.
Mais la particularité de cette ville reste sans conteste la » prostitution estudiantine » de plus en plus visible, même dans les beaux quartiers. A l’avenue Fal ould Oumeir, espace de shopping bien connu de l’Agdal, elles déambulent en groupes et achètent sans compter dans les boutiques chic de cet espace autrefois réservé aux nantis. » Ces filles ne sont généralement pas originaires de Rabat. Certaines vivent dans la cité universitaire de l’Agdal et comptent sur la prostitution pour sortir de leur univers morose.
C’est plus une échappatoire et un moyen d’arrondir leurs fins de mois qu’une prostitution de survie », souligne cet pbservateur de la vie r’batie. Le boom des studios dans l’Agdal est un autre fait marquant de ce phénomène. » Les prix de location flambent », assure-t-il. Du coup, la prostitution s’étale au quartier de l’Océan où des immeubles entiers sont occupés par des filles de la nuit.
3 avril 2005
Source : Femmes méditérranéennes
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Maroc: Quitté par sa maîtresse, un saoudien pique une crise à l'aéroport (vidéo)
Maroc, Arabie Saoudite, prostitution, arnaque, tourisme sexuel,Dans les pays du Golfe , les femmes marocaines sont assimilées à des prostituées ou à des sorcières.L’ouvrage « Sex and the medina » lève le regard de la femme saoudienne sur les Marocaines, « ces putes sorcières aux mœurs débridées, voleuses de maris ».Pour les Saoudiennes rencontrées par l’auteur de Sex and the medina, les Marocaines sont avant tout « le pétrole de leur pays ».Les femmes saoudiennes ont peur de ces jeunes filles prédatrices, prêtes à tout pour se faire épouser le riche homme originaire du Khalij (Le Golfe arabique). Ce dernier raffole de la femme marocaine et apprécie son appétit comme un signe d’amour et non de débauche.La prétendue « sorcellerie » pratiquée par la femme marocaine est évidente sur ce bonhomme qui a piqué une grave crise à l’aéroport de Tanger. Complètement hors de lui, il s’est jeté sur le sol tout en criant « J’aime Najate, amenez-la-moi ».Le public marocain a enregistré la séquence dans un vidéo qui a fait le tour des réseaux sociaux.La prostitution et vie sexuelle des Saoudiennes et des marocainesSi les Saoudiennes et les Koutiennes accusent les marocaines de prostitutions, les marocaines elles ripostent en les accusant de prostitutions déscrètes avec soumission.Les pays du Golfe intensifient leurs attaques contre les femmes marocaines qu’ils assimilent à des prostituées ou à des sorcières. Un livre choc révèle la réalité des alcôves de la péninsule arabique. Sex and the medina est un livre témoignage édité chez Plon, écrit par une hôtesse de l’air marocaine qui a préféré garder l’anonymat.Souvenez-vous, en 2004, ces mêmes éditions Plon avaient réalisé un coup de maître en publiant le premier roman érotique écrit par une Arabe, L’Amande de Nedjma, suivi de La Traversée des sens, du même auteur. Les deux livres ont été traduits dans une douzaine de langues, mais pas en arabe. Et aujourd’hui, une Marocaine lève le voile sur les femmes saoudiennes, leurs longues journées oisives, les bavardages incessants autour de leur vie sexuelle, leurs recettes de beauté pour captiver leurs maris, leurs rêves, leurs fantasmes, leurs liaisons secrètes, et surtout leur regard sur les Marocaines, « ces putes sorcières aux mœurs débridées, voleuses de maris ».Elles leur font peur mais les Saoudiennes ne peuvent s’empêcher de les envier. Elles ont le droit de conduire des voitures, de travailler, de parler avec des hommes sans lien de parenté avec elles, de voyager seules, sans tuteur. Un privilège qui ne leur est pourtant pas accordé par l’Arabie saoudite, la Jordanie ou la Syrie.Le PJD a même appelé le ministère des Affaires étrangères marocain à intervenir pour faire cesser un tel abus dans le traitement des Marocaines et rendre la dignité aux familles touchées par cette exclusion. Il a demandé cet été aux autorités marocaines d’ouvrir le dialogue avec leurs homologues saoudiens pour éclaircir la situation (voir nos questions à Bassima Hakkaoui).Pour les Saoudiennes rencontrées par l’auteur de Sex and the medina, les Marocaines sont avant tout « le pétrole de leur pays ».Retraitée à 25 ansSex and the medina, c’est Sex and the city version arabo-musulmane. Si Carry Brad-show, Samantha, Charlotte et Amanda ont été choquées par les mœurs et la culture d’Abu Dhabi, les quatre drôles de dames saoudiennes de Sex and the medina ne s’intéressent pas aux Américaines ou autres Occidentales jugées trop caricaturales. Elles se passionnent davantage pour leurs « sœurs » de la nation musulmane qui se sont émancipées, troquant les traditions pour une modernité à la thaïlandaise mêlant alcool, drogue et prostitution.Elles n’arrivent pas à croire que notre narratrice, hôtesse de l’air dans une compagnie saoudienne, soit vierge et ne se contente, à 28 ans, que de flirts, se préservant pour son futur époux. Elles fantasment sur le collègue marocain de Leila, stewart, qu’elles imaginent viril, doux et conciliant. Mais surtout, elles ont peur de ces jeunes filles prédatrices, prêtes à tout pour se faire épouser en raflant la mise.Nous avons rencontré l’une d’entre elles à Casablanca. A 25 ans, Badria est propriétaire d’un appartement dans un quartier plutôt chic, porte des vêtements de marques et arbore des bijoux que seules les grandes bourgeoises casablancaises peuvent s’offrir.Belle, grande, claire, séduisante à souhait, elle est pourtant déjà à la retraite. « Les Saoudiens aiment les filles jeunes, très jeunes », dit-elle en riant. « Moi, je suis déjà hors circuit. Je suis allée en Arabie saoudite à l’âge de 15 ans. Et j’ai découvert un monde souterrain que les musulmans qui vont en pèlerinage sur cette terre sacrée ne peuvent même pas imaginer. Là-bas, il n’y a pas de boîtes de nuits ou de bars, mais des caves de villa aménagées comme les plus belles discothèques du monde. Quand il y a une soirée, les filles arrivent à la porte et sont sélectionnées à l’entrée. Une caméra à l’intérieur permet aux hôtes saoudiens de faire le casting », poursuit-elle.Dans le contrat de ces filles, elles sont obligées de boire, fumer et se droguer. La plupart passeront la soirée à parader sans résultat, d’autres plus ou moins chanceuses, feront l’objet de la réalisation des fantasmes de quelques vieux pervers.L’homme idéalPour la grand-mère saoudienne dans Sex and the medina, l’homme idéal est « celui qui s’intéresse à toi et aux tiens, qui essaie de s’approcher de ta famille. Celui qui te fait des compliments pour une belle chose que tu viens d’entreprendre. Celui qui ne compte pas l’argent avec toi et n’oublie jamais de te faire des cadeaux. »Plutôt cupide comme approche pour des femmes qui traitent les Marocaines de prostituées ! Ce à quoi répond Joumana, la plus moderne de nos amies saoudiennes : « Un bon mari est celui qui ne prend pas une seconde épouse, qui encourage sa femme à s’épanouir hors de la cuisine et à exercer un métier, qui ne voit aucun inconvénient à ce qu’elle fraie avec ses amis garçons, qui est capable d’élever la voix pour lui épargner toute loi qui la brime ou touche à sa dignité, qui marche à côté d’elle et pas devant, qui ne fait pas rire le monde entier en la présentant sous les traits de l’esclave, qui n’a pas peur de sa sexualité et apprécie son appétit comme un signe d’amour et non de débauche, qui ne la tue pas parce qu’il a découvert qu’elle n’était pas vierge.»Il est vrai que cela ressemble beaucoup à une plaidoirie de femme marocaine. Finalement, aussi bien au Maroc qu’en Arabie saoudite, les rapports du couple se noient dans la tradition, comme l’explique Abdelbaki Belfqih, sociologue (voir interview). Et les femmes en sont à la fois les principales instigatrices et les premières victimes.Les meilleures clientes de nos fqihsElles sont prêtes à payer le prix fort nos Saoudiennes pour bénéficier des services de nos fqihs, de nos voyantes ou des recettes des Marocaines, amulettes et aphro-disiaques propres à enchaîner les maris. Dans son ouvrage, notre hôtesse de l’air raconte : « Ma cousine Nora s’est proposée de motiver la bande à magie qu’elle avait recrutée, composée de deux anciennes femmes de ménage en leur promettant un visa pour l’Arabie et la moitié des frais du pèlerinage. Elles ont mis la main sur une sahhara à la mode, une certaine Zineb que l’on disait mariée à un être de l’au-delà, instigateur de ses formules et de ses remèdes censés venir à bout de tous les maux. Elle aurait reçu les plus grands de ce monde sous sa modeste tente, certains citant le président français Jacques Chirac en personne. »Nous vérifions la cote des sorciers marocains auprès de Mohamed, un fqih en vogue qui tient boutique à Derb Sultan. « Je me rends à la Mecque régulièrement, trois à quatre fois par an, tous frais payés », dit-il fièrement.« Ces dames saoudiennes sont extrêmement friandes de nos compétences. Elles payent très cher pour domestiquer leurs époux, jusqu’à 40 000, voire 50 000 dirhams uniquement pour les mater », poursuit-il. Ce sont, de loin, les meilleures clientes de nos enchanteurs en tout genre.Nuits barbaresLes nuits de noces des Saoudiennes ressemblent aux nôtres… Il y a 30 ans, dans les centres urbains et aujourd’hui, dans les campagnes.Plutôt barbares, saignantes et mettant en valeur la virilité des hommes. « Il a mis sa main sur ma tête et il a lu la sourate : “Quiconque parmi vous acquiert une femme, un serviteur ou une bête, qu’il pose sa main sur son front et dise : O Allah, je te quémande son bienfait et sa prédisposition à faire du bien et protège-moi contre sa malfaisance et sa prédisposition à faire du mal’’ », raconte Salma, l’une des quatre Saoudiennes. Il l’a ensuite possédée sauvagement. Il s’est avéré par la suite qu’il était homosexuel.Quant aux autres, ce n’est pas mieux, le rituel est le même. Visiblement aux yeux des Saoudiens, leur femme est avant tout la future mère de leurs enfants. Leur plaisir, ils vont le chercher ailleurs.Leila B. nous livre un récit cru, réaliste et sans concessions. Sex and the medina est un ouvrage à ne pas manquer !Bahaa TrabelsiSource: Casabook -
Maroc: l’AMDH dénonce l’arrestation d’une youtuber
Maroc, Youtuber, AMDH, prostitution, #Maroc,
L’arrestation d’une youtuber marocaine pour avoir dénoncé la prostitution est critiquée par une ONG
Rabat, 14 août (EFE) – L’Association marocaine des droits humains (AMDH) a dénoncé aujourd’hui l’arrestation et la poursuite en justice d’une youtuber accusée de diffamation après avoir publié une vidéo dans laquelle elle reproche à l’État et au roi Mohammed VI du Maroc de ne pas lutter contre la prostitution et le tourisme sexuel dans la ville touristique de Marrakech.
Dans une déclaration, la branche de Marrakech de l’AMDH a indiqué que la youtuber Jamila Saadan a été arrêtée à son domicile le 27 juillet après avoir publié le même jour une vidéo sur sa chaîne YouTube, connue sous le nom de Oum bialf rajol (« une mère vaut mille hommes »).
Dans la vidéo, qui dure plus de huit minutes, Saadan critique les jeunes femmes qui se rendent à Marrakech pour travailler comme prostituées, accuse l’État de protéger le tourisme sexuel et cite les noms du roi Mohamed VI, de son frère Muley Rachid et de plusieurs hommes d’affaires de la ville ocre comme étant responsables de ce phénomène dans la région.
La youtuber comparaîtra le 23 août devant le tribunal de première instance de Marrakech pour « diffamation » et « outrage à des institutions organisées, fabrication et diffusion de fausses accusations et de faits dans l’intention de porter atteinte à la vie privée des personnes », selon les chefs d’accusation rapportés sur le site du tribunal, alors que son fils est en liberté surveillée dans la même affaire, accusé de complicité pour avoir enregistré la vidéo.
L’AMDH a demandé que la youtuber soit libéré sous probation, tout en soulignant que le parquet marocain « au lieu d’arrêter Saadan, devrait ouvrir une enquête transparente sur les allégations de l’enregistrement concernant le tourisme sexuel, la pédophilie et la traite des êtres humains » à Marrakech.
Marrakech, l’une des principales villes touristiques du continent africain, est connue pour l’activité des réseaux de prostitution masculine et féminine. Un phénomène si connu qu’il a donné lieu en 2015 à un film du réalisateur Nabil Ayouch intitulé « Much loved », tourné à Marrakech et mettant en scène des Marocains, mais dont la diffusion a été interdite dans le pays du Maghreb en raison de son langage et de scènes jugées trop explicites. EFE
Swissinfo, 14/08/2021
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Wikileaks : Quand l'ambassade américaine dénonçait la pédophilie au Maroc
La situation de la TIP au Maroc.— 25/A. Les sources d’information sur la traite des personnes (TIP) comprennent le ministère marocain de la Justice (MOJ) ; le ministère de l’Intérieur (MOI), en particulier la Direction des frontières et de la migration ; le ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité (MOSD) ; le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle (MOEPT), et le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération (MFA). En outre, des organisations internationales telles que l’OIM, le HCR, le PNUD, l’UNIFEM et l’UNICEF ont fourni des informations. Les ONG internationales telles que Caritas, Médecins sans Frontières (MSF) et les églises chrétiennes qui apportent une aide directe à la communauté des migrants sont bien placées pour donner un aperçu de leur situation. Les ONG nationales, en particulier celles qui se concentrent sur les femmes et les enfants, comme Bayti, INSAF, Solidarité Féminine, la Fondation Occidental Oriental, l’Association marocaine des droits de la femme, la Ligue démocratique pour la défense des droits de la femme, l’organisation anti-pédophilie Hands Off My Child, et d’autres ont été en mesure de fournir une image de la situation des femmes et des enfants exploités.
— En février 2010, le GOM a validé une étude de l’OIM détaillant la traite au Maroc. Le rapport fournit une image complète des types de traite au Maroc mais se concentre exclusivement sur les victimes de la traite à travers les frontières internationales, principalement les Marocains victimes de la traite à des fins d’exploitation sexuelle ou de travail forcé vers l’Europe et le Moyen-Orient et les Subsahariens victimes de la traite à travers le Maroc vers l’Europe. Le rapport intitulé « Trafic transnational de personnes : Situation et analyse de la réponse marocaine » devrait être rendu public en février ou mars 2010 et comprend une liste de recommandations législatives et politiques pour le GOM afin d’améliorer sa réponse à la traite des personnes.
— Le rapport de l’OIM n’a pas abordé la question de la traite interne ou du travail des enfants, en particulier le problème répandu des « petites bonnes » (c’est-à-dire des jeunes filles rurales amenées dans les zones urbaines pour travailler comme domestiques). Les fonctionnaires du GOM et de l’ONU ont indiqué que l’UNICEF et l’UNIFEM, avec la coopération du GOM, prévoient d’entreprendre une deuxième étude qui traitera du trafic interne ; cette étude devrait commencer cette année. —
25/B. Le Maroc est un pays d’origine, de transit et pour les hommes, les femmes et les enfants soumis à des conditions d’exploitation sexuelle commerciale et de travail forcé. Le trafic domestique concerne généralement de jeunes enfants ruraux recrutés pour travailler comme enfants domestiques ou ouvriers dans les centres urbains. Le Maroc est également un pays de transit et de destination pour les hommes, les femmes et les enfants victimes de la traite internationale, principalement en provenance d’Afrique sub-saharienne et d’Asie. C’est un pays d’origine pour les hommes, les femmes et les enfants victimes de la traite vers les pays européens et le Moyen-Orient.
— Les garçons et les filles marocains risquent d’être victimes de la traite interne à des fins de travail. Les jeunes filles sont amenées à quitter la campagne pour travailler comme domestiques dans les grandes villes. Ces jeunes filles étaient particulièrement vulnérables aux abus. Elles reçoivent un salaire minimal, qui est souvent envoyé directement à leurs parents ; elles ne vont pas à l’école et sont exposées aux abus physiques et sexuels de leurs employeurs. Si le phénomène est si répandu, c’est en partie en raison de la mentalité omniprésente des citadins qui considèrent qu’avoir une jeune fille comme une forme de charité. Ces employeurs pensent qu’ils aident financièrement une famille rurale, qu’ils fournissent un logement aux jeunes filles et qu’ils leur donnent une formation professionnelle. Les garçons sont mis en apprentissage dans le secteur artisanal, dans le domaine de la construction ou dans des ateliers de mécanique où ils travaillent à transporter des fournitures et à effectuer des tâches subalternes.
— On ne dispose pas d’informations actualisées et précises sur le nombre d’enfants victimes de la traite à des fins de travail. Une étude de 2003 de l’UNICEF intitulée « Comprendre le travail des enfants » (UCW) estime que 600 000 enfants âgés de 7 à 14 ans travaillent. Une étude réalisée en 2001 par Save the Children a estimé qu’à cette époque, entre 66 000 et 88 000 enfants étaient employés comme enfants domestiques. Cela représentait 2,3 % à 3 % de la population totale des enfants âgés de 7 à 15 ans (2,87 millions au total).
— L’emploi de ressortissants non marocains comme travailleurs domestiques est très rare, bien qu’il existe une petite communauté de Philippins et d’autres nationalités d’Asie travaillant au Maroc. Le rapport TIP de l’OIM a trouvé quatre cas de femmes philippines recrutées dans leur pays pour être employées comme domestiques et qui sont ensuite devenues des victimes de la traite au Maroc. À leur arrivée, les femmes ont été contraintes de travailler de longues heures, ont reçu des salaires faibles ou nuls, ont dû rembourser le prix de leur voyage et les frais d’embauche, se sont vu confisquer leurs documents de voyage, ont vu leur liberté de mouvement limitée et ont été menacées d’arrestation par la police si elles tentaient de partir.
— Le phénomène de la traite des enfants vers l’Europe, souvent avec l’aide et l’encouragement de leurs familles, a continué à être un problème. Les familles envoient généralement ces mineurs non accompagnés en espérant qu’à l’âge de 18 ans, ils seront en mesure de normaliser leur situation et de travailler pour soutenir leur famille au Maroc. En 2007, le GOM et l’Espagne ont signé un accord pour faciliter le rapatriement de plus de 6 000 mineurs vivant en Espagne. À ce jour, ces rapatriements n’ont pas eu lieu et les responsables du MOI ont indiqué que des mineurs, bien qu’en faible nombre, continuaient à se trouver parmi les migrants clandestins. En septembre 2009, les médias marocains et espagnols ont rapporté l’interception de six mineurs à bord d’un navire de contrebande le long de la côte de Tarifa, en Espagne. Les enfants étaient âgés de 10 à 16 ans. L’Espagne, par le biais de son agence d’aide internationale, et l’Italie, par le biais de programmes financés par l’OIM, ont aidé en 2009 au développement communautaire des zones qui sont une source pour les mineurs non accompagnés.
— Les femmes subsahariennes, qui ont souvent commencé leur voyage en tant que migrants volontaires, ont été contraintes de se prostituer pour rembourser leurs dettes à leur arrivée au Maroc ou alors qu’elles étaient encore en route vers l’Europe. Le rapport TIP de l’OIM, les ONG et les organisations caritatives chrétiennes qui travaillent avec ces femmes ont indiqué que des bandes criminelles de Nigérians sont responsables de la gestion de ces réseaux de trafic vers l’Europe et gèrent fréquemment des maisons closes au Maroc pour exploiter les femmes pendant le transit. Selon un rapport publié par MSF en 2007 et confirmé par des ONG qui travaillent avec les migrants, ces bandes criminelles nigérianes sont bien organisées et maintiennent en captivité des femmes subsahariennes dans des maisons à Casablanca, Rabat et Nador à des fins de prostitution. Les femmes subiraient des traitements terribles, notamment des coups, des tortures et des violences sexuelles.
— En outre, des Marocaines ont été victimes de la traite des êtres humains vers la Syrie, l’Arabie saoudite, le Bahreïn, les Émirats arabes unis et d’autres pays arabes du Golfe, avec la promesse de salaires élevés pour travailler dans des hôtels, des restaurants ou comme employées de maison, et ont été contraintes à leur arrivée de travailler dans des bars et des maisons closes. Selon les médias, en janvier 2010, un tribunal pénal d’Abu Dhabi, aux Émirats arabes unis, a condamné sept hommes à la prison à vie et six autres, dont une Marocaine, à des peines de dix ans pour leur rôle dans un réseau de trafic d’êtres humains. Les 18 victimes étaient toutes des femmes marocaines amenées dans le Golfe par l’intermédiaire d’un recruteur marocain et à qui on avait promis des salaires élevés pour travailler dans des hôtels. À leur arrivée, elles ont été contraintes de se prostituer, enfermées dans des appartements, menacées et battues. Le quotidien marocain Al Misaa (Le Soir) a rapporté en janvier 2010 que 500 femmes marocaines, titulaires d’une licence d’ »artiste et de danseuse » mais travaillant comme prostituées dans des hôtels haut de gamme, ont été expulsées de Bahreïn durant l’été 2009. Les responsables du GOM reconnaissent le problème de la traite des êtres humains au Bahreïn, mais sont sceptiques quant à la source d’Al Misaa et expriment des doutes quant au nombre élevé de femmes expulsées.
— La Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l’étranger (MRE) a publié un rapport en 2007, dans lequel il est indiqué que l’emploi des MRE dans le Golfe est constitué en grande partie de femmes (70 %) et que, dans la plupart des cas, le travail effectué une fois dans le pays ne correspond pas exactement à leur contrat. Le rapport soulignait également que de nombreuses femmes, en particulier celles employées dans le cadre de « contrats d’artistes », se livraient à la prostitution. Selon les statistiques du ministère marocain de l’Emploi et de la Formation professionnelle (MEFP), entre 2000 et 2006, 2 046 Marocains sous contrat « art et musique » ont été employés dans les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Ce nombre comprenait 1 519 à Bahreïn, 387 à Oman et 125 dans les Émirats arabes unis. Le rapport a également noté que si tous les contrats ne sont pas frauduleux, les MRE sont également employés dans d’autres domaines et ensuite victimes de la traite à des fins de prostitution. Le rapport indique également que pour la même période, le MOEPT a signalé que 1 759 Marocains étaient employés dans la gestion hôtelière, 888 comme coiffeurs, 414 comme domestiques, 447 comme esthéticiennes, 364 comme tailleurs, et dans de nombreuses autres professions.
— Ni le gouvernement marocain ni les ONG n’ont pu fournir de statistiques précises sur le nombre d’enfants et/ou de femmes victimes de la traite à des fins d’exploitation sexuelle, bien que toutes les parties aient reconnu l’existence du problème. Une étude sur la prostitution au Maroc réalisée en 2008 par l’ONG Organisation panafricaine de lutte contre le sida (OPALS) a révélé que les enfants de moins de 15 ans étaient exploités principalement dans les régions et villes suivantes : Azrou (Ain Louh), Beni Mellal et la région de Meknes (El Hajeb). L’ONG Touche Pas a Mon Enfant (TPME), qui travaille avec les victimes de pédophilie et d’exploitation sexuelle des enfants, notamment à Marrakech et Agadir, a publié un rapport annuel en 2009. Le rapport a enregistré 306 cas d’abus sexuels en 2008 et a noté que le nombre réel de cas est inconnu. Le TPME a fait état d’une implication directe dans 166 cas, tandis que 140 autres ont été glanés dans des articles de presse. Ces cas d’abus sexuels comprennent un large éventail de crimes, dont l’inceste, le viol de mineur et d’autres crimes qui ne sont pas considérés comme des crimes de traite.
— TPME et d’autres ONG signalent que le tourisme sexuel est un problème, en particulier dans les destinations touristiques populaires telles que Tanger, Agadir et Marrakech. Les clients sont généralement originaires des pays du Golfe arabe et d’Europe. Les médias marocains ont rapporté qu’en mai 2009, 16 ressortissants saoudiens et 2 Libyens ont été arrêtés pour leur participation à un réseau de prostitution haut de gamme à Casablanca. Selon la presse, les ressortissants étrangers, qui étaient accusés d’exploiter un réseau de trafic d’êtres humains et de débauche de mineurs, ont été condamnés à des peines de prison allant de six mois à cinq ans et à des amendes allant jusqu’à 20 000 dirhams (2 500 USD) en juin 2009. Le propriétaire marocain de l’appartement et les portiers ont été condamnés à trois ans et demi de prison.
— Le rapport TIP de l’OIM a noté un nombre limité de cas présumés d’adultes marocains victimes de la traite vers l’Europe. Dans un cas présumé, un groupe de jeunes de Beni Mellal et Khouribga a acheté un contrat pour travailler légalement en Espagne pour 5 000 euros. À leur arrivée, les jeunes ont découvert que la société qui les employait était fictive et l’intermédiaire marocain leur a demandé de commencer à travailler comme trafiquants de drogue sous peine d’être expulsés. Dans un autre cas rapporté par le journal Ash Sharq Alawsat en février 2009, un groupe de femmes marocaines a été contraint de se prostituer dans l’enclave espagnole de Ceuta pour payer les dettes contractées lors de leur passage en Europe.
— Bien qu’il n’existe pas de statistiques précises sur le nombre de victimes de la traite internationale au Maroc, la Direction des Frontières et de la Migration au sein du MOI a indiqué que le GOM a démantelé 130 réseaux de trafic et de contrebande en 2009. L’OIM, avec la coopération du GOM, a rapatrié volontairement 1 258 migrants illégaux en 2009. Le MOI a réussi à déjouer la tentative de migration illégale de 5 549 personnes, dont 2 672 Marocains et 2 877 non Marocains. La Marine royale marocaine a intercepté 131 migrants subsahariens sur des bateaux en bois qui tentaient des traversées illégales en 2009. Ces chiffres sont nettement inférieurs à ceux des années précédentes. Le MOI a attribué cette diminution à sa forte coopération avec le gouvernement espagnol et à l’efficacité accrue du MOI dans la surveillance de ses frontières. Le HCR, l’OIM et les ONG qui travaillent avec la population migrante estiment qu’il y a entre dix et vingt mille migrants subsahariens au Maroc à tout moment.
— Ni le gouvernement marocain ni les ONG n’ont pu fournir de statistiques précises sur le nombre d’enfants et/ou de femmes victimes de la traite à des fins d’exploitation sexuelle, bien que toutes les parties aient reconnu l’existence du problème. Une étude sur la prostitution au Maroc réalisée en 2008 par l’ONG Organisation panafricaine de lutte contre le sida (OPALS) a révélé que les enfants de moins de 15 ans étaient exploités principalement dans les régions et villes suivantes : Azrou (Ain Louh), Beni Mellal et la région de Meknes (El Hajeb). L’ONG Touche Pas a Mon Enfant (TPME), qui travaille avec les victimes de pédophilie et d’exploitation sexuelle des enfants, notamment à Marrakech et Agadir, a publié un rapport annuel en 2009. Le rapport a enregistré 306 cas d’abus sexuels en 2008 et a noté que le nombre réel de cas est inconnu. Le TPME a fait état d’une implication directe dans 166 cas, tandis que 140 autres ont été glanés dans des articles de presse. Ces cas d’abus sexuels comprennent un large éventail de crimes, dont l’inceste, le viol de mineur et d’autres crimes qui ne sont pas considérés comme des crimes de traite.
— TPME et d’autres ONG signalent que le tourisme sexuel est un problème, en particulier dans les destinations touristiques populaires telles que Tanger, Agadir et Marrakech. Les clients sont généralement originaires des pays du Golfe arabe et d’Europe. Les médias marocains ont rapporté qu’en mai 2009, 16 ressortissants saoudiens et 2 Libyens ont été arrêtés pour leur participation à un réseau de prostitution haut de gamme à Casablanca. Selon la presse, les ressortissants étrangers, qui étaient accusés d’exploiter un réseau de trafic d’êtres humains et de débauche de mineurs, ont été condamnés à des peines de prison allant de six mois à cinq ans et à des amendes allant jusqu’à 20 000 dirhams (2 500 USD) en juin 2009. Le propriétaire marocain de l’appartement et les portiers ont été condamnés à trois ans et demi de prison.
— Le rapport TIP de l’OIM a noté un nombre limité de cas présumés d’adultes marocains victimes de la traite vers l’Europe. Dans un cas présumé, un groupe de jeunes de Beni Mellal et Khouribga a acheté un contrat pour travailler légalement en Espagne pour 5 000 euros. À leur arrivée, les jeunes ont découvert que la société qui les employait était fictive et l’intermédiaire marocain leur a demandé de commencer à travailler comme trafiquants de drogue sous peine d’être expulsés. Dans un autre cas rapporté par le journal Ash Sharq Alawsat en février 2009, un groupe de femmes marocaines a été contraint de se prostituer dans l’enclave espagnole de Ceuta pour payer les dettes contractées lors de leur passage en Europe.
— Bien qu’il n’existe pas de statistiques précises sur le nombre de victimes de la traite internationale au Maroc, la Direction des Frontières et de la Migration au sein du MOI a indiqué que le GOM a démantelé 130 réseaux de trafic et de contrebande en 2009. L’OIM, avec la coopération du GOM, a rapatrié volontairement 1 258 migrants illégaux en 2009. Le MOI a réussi à déjouer la tentative de migration illégale de 5 549 personnes, dont 2 672 Marocains et 2 877 non Marocains. La Marine royale marocaine a intercepté 131 migrants subsahariens sur des bateaux en bois qui tentaient des traversées illégales en 2009. Ces chiffres sont nettement inférieurs à ceux des années précédentes. Le MOI a attribué cette diminution à sa forte coopération avec le gouvernement espagnol et à l’efficacité accrue du MOI dans la surveillance de ses frontières. Le HCR, l’OIM et les ONG qui travaillent avec la population migrante estiment qu’il y a entre dix et vingt mille migrants subsahariens au Maroc à tout moment.
TRAFIQUANTS
— 25/E : Les trafiquants d’enfants, connus sous le nom de « simsars » ou intermédiaires, se rendent généralement dans des villages éloignés à la recherche de familles démunies afin de placer les enfants comme domestiques ou apprentis dans les zones urbaines. Les intermédiaires négocient, contre rémunération, le salaire que la famille recevra pour le travail de l’enfant. Selon le rapport TIP de l’OIM, les gangs criminels nigérians qui s’attaquent aux migrants subsahariens sont organisés selon des lignes ethniques en « maisons » dont le chef est basé à Oujda, même s’il existe des filiales dans les grandes villes du Maroc. Ces gangs se disputent le contrôle du trafic de migrants subsahariens. Les gangs seraient impliqués dans diverses activités criminelles, notamment le trafic de drogue, le trafic d’êtres humains et la prostitution. Il existe également des bandes criminelles marocaines ayant des liens internationaux qui sont impliquées dans le trafic de drogues et la contrebande ainsi que dans le trafic de personnes. Les trafiquants qui travaillent comme intermédiaires pour les réseaux des pays du CCG se trouvent généralement dans les grandes villes du Maroc. Bien que certains travaillent dans des agences de voyage, la plupart des intermédiaires opèrent par référence et recherchent également des recrues dans les hôtels et les boîtes de nuit des villes.
8. (SBU) PARAGRAPHE 26 A-B : Le GOM reconnaît que la traite est un problème. Alors que le MOJ est désigné comme le ministère de coordination pour les questions de traite, le MOI est le principal ministère chargé de la prévention, de l’application de la loi et des questions de protection. Au sein du MOI, la Direction de la migration et de la sécurité des frontières s’occupe de l’immigration clandestine tandis que la prostitution et l’exploitation sexuelle relèvent de la police. Trois autres ministères sont principalement responsables des questions relatives au travail des enfants : Le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle est chargé de faire appliquer le Code du travail ; le ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité supervise le Plan d’action national pour l’enfance ; et le ministère de l’Éducation nationale, plus précisément son département de l’éducation non formelle, tente de fournir une éducation corrective et une formation professionnelle aux enfants travailleurs. Les poursuites judiciaires à l’encontre des personnes accusées de trafic ou de violations des lois du travail relèvent du ministère de la Justice.
9. –26/C : Le gouvernement est limité dans sa capacité à traiter les problèmes de trafic dans certains domaines, principalement en fournissant des ressources suffisantes, humaines et autres, pour traiter le problème. Par exemple, le MEPT emploie 421 inspecteurs pour l’ensemble du pays, dont 45 sont désignés comme points focaux pour le travail des enfants. Le nombre d’inspecteurs est insuffisant pour faire face à l’ampleur du problème du travail des enfants. En outre, les inspecteurs n’ont pas l’autorité légale de contrôler les maisons, ce qui les empêche de faire respecter la question du travail des enfants. Le Maroc est également très limité dans les services sociaux qu’il peut offrir aux victimes et compte principalement sur les ONG et les organisations caritatives pour fournir des services.
10. — La corruption et l’impunité restent des problèmes et réduisent l’efficacité de la police et le respect de l’état de droit. La petite corruption est très répandue au sein de la police et de la gendarmerie, et une corruption plus large et systémique a sapé à la fois l’application de la loi et l’efficacité du système judiciaire. Le ministère de l’Intérieur a multiplié les enquêtes sur les abus, les violations des droits de l’homme et la corruption. En conséquence, en 2009, le gouvernement a indiqué qu’il avait poursuivi un total de 282 agents de sécurité pour divers crimes allant de « coups et blessures entraînant la mort » à la petite corruption dans tout le Maroc et le Sahara occidental. Des poursuites ont été engagées contre environ 191 employés de la police judiciaire, de la gendarmerie royale, des forces auxiliaires, de la marine royale et des gardiens de prison pour corruption et abus d’influence ; la plupart des autres cas concernaient des abus physiques ou des mauvais traitements. Malgré ces enquêtes et ces poursuites, de nombreuses autres enquêtes n’ont que rarement débouché sur des mesures disciplinaires ou des procédures judiciaires, et de très nombreux autres cas de corruption n’ont jamais fait l’objet d’une enquête.
Millard
Source : Câble envoyé par le consul général américaine à Casablanca, Elisabeth Millard, 16 février 2010
Etiquettes : Maroc, Wikileaks, traite des personnes, pédophilie, prostitution, -
Dubaï, capitale du tourisme…sexuel
Dubaï. Il suffit d’évoquer ce nom pour songer directement au shopping de luxe, à son architecture ultramoderne et sa vie nocturne animée.
La Burj Khalifa, tour de 830 mètres de haut, domine le paysage urbain parsemé de gratte-ciel. À son pied, la fontaine de Dubaï présente des jets et des lumières synchronisées avec de la musique.
Dans une ville où même les forces de police patrouillent en Lamborghini, il n’est pas rare de croiser les voitures les plus rutilantes jamais conçue jusque là. Le tout a offert à Dubaï, un cachet particulier. La normalisation des Emirats arabes unis de ses relations avec l’entité sioniste également.
En effet, Dubaï, est contrairement à l’image paisible qu’elle offre à ses visiteurs, une capitale d’un autre genre : Le tourisme sexuel. Les Emirats arabes Unis, surclassent ainsi le Royaume du Maroc, où, selon les associations et les ONG sur place, le tourisme sexuel se serait considérablement développé dans le royaume chérifien ces dernières années.
« L’émirat de Dubaï est devenu, avec des dizaines de milliers de prostituées, la principale destination de tourisme sexuel dans le Golfe », écrit à cet effet le journal français, le Monde dans sa livraison de ce 21 mars.
Il a, dans le même contexte, relevé que le traité de paix signé entre Israël et les Emirats arabes unis, en septembre dernier, s’est très vite accompagné de l’ouverture de liaisons aériennes directes entre les deux pays.
Plus de cent mille touristes israéliens ont d’ores et déjà visité Dubaï, où l’hospitalité démonstrative à leur égard contraste avec la « paix froide » réservée jusque-là aux visiteurs israéliens en Jordanie et en Egypte. Mais la presse israélienne a aussi consacré plusieurs reportages à scandale à des formes de tourisme sexuel.
Le quotidien « Yedioth Aharonoth » a ainsi décrit de véritables catalogues de prostituées, avec les transactions qui peuvent en découler autour de la piscine d’un grand hôtel.
Le site en ligne « Mako » s’est pour sa part intéressé à la reconversion de mafieux israéliens dans des « agences d’escorte » à Dubaï, tout en reproduisant, en captures d’écran, des échanges relevant du proxénétisme.
Le quotidien « Haaretz » a même publié une tribune intitulée « Visiter Dubaï équivaut à se tenir au bord d’un viol collectif ».
Les défenseurs de la normalisation israélo-émiratie ont protesté contre de telles outrances et relativisé l’importance des témoignages rapportés, sans représentativité à leurs yeux.
Le pari de Dubaï sur son insertion spectaculaire dans la mondialisation a été particulièrement réussi, même après la crise financière de 2008 qui a contraint l’émirat à développer ses activités de service, au premier rang desquels le tourisme », lit-on en effet sur les colonnes du tabloïd.
Aussi, à Dubaï, la consommation d’alcool est autorisée dans les hôtels, les bars, les restaurants et les night-clubs disposant d’une licence spécifique, même si elle reste interdite dans l’espace public.
C’est généralement dans de tels lieux que des travailleuses sexuelles racolent le client potentiel, s’accordant avec lui sur le montant, la durée et la nature de la prestation. Il est ainsi possible de s’attacher le service d’une escort-girl durant tout ou partie de son séjour dans l’émirat.
En chiffres, Le Monde fait état de quelque 45 000 prostituées actives à Dubaï, où le tourisme sexuel est, de manière générale, appelé à se développer encore à Dubaï.
Cela fait plusieurs années que le rapport annuel du Département d’Etat américain sur les trafics d’êtres humains considère, malgré des remarques encourageantes, que « le gouvernement des Emirats arabes unis ne respecte pas pleinement les standards minimaux pour l’élimination des trafics ».
La pandémie de coronavirus ne devrait pas affecter cette réalité, bien au contraire. En effet, la campagne menée de manière volontariste aux Emirats a déjà permis de vacciner plus d’un tiers de la population contre le Covid-19.
Un argument supplémentaire pour les sites spécialisés qui vantent sur Internet les « sales petits secrets » de Dubaï et les charmes des « vacances sexuelles » dans cet émirat…
La Patrie News, 21 mars 2021
Tags : Dubaï, Maroc, Prostitution, tourisme sexuel, -
Arrivée du Maroc par mariage fictif, elle se retrouve forcée à se prostituer
Une Marocaine en Sardaigne après son mariage, mais contrainte de se prostituer sur l’île
Le procès d’une organisation spécialisée dans les mariages fictifs entre des citoyens italiens et des jeunes femmes étrangères, qui sont ensuite contraintes de se prostituer à Siniscola et dans l’arrière-pays, s’est ouvert aujourd’hui devant le juge monocratique du tribunal de Nuoro.Les avocats qui défendent deux des trois prévenus – Fatima Haimer, 66 ans, Marocaine installée à Baronia depuis des années, et Abderrazzak Fliga, 35 ans, compatriote – ont immédiatement soulevé une question préjudicielle en demandant une expertise psychiatrique pour leurs clients afin de s’assurer de leur capacité de compréhension et de décision non seulement au moment des faits mais aussi à l’heure actuelle.
Le juge a accédé à cette demande et a décidé de nommer la psychiatre Alessandra Nivoli, qui recevra officiellement sa mission lors de la prochaine audience prévue le 27 avril. Est également jugée une Marocaine de 25 ans, nièce de Fatima Haimer. Selon l’accusation, la jeune fille a été mariée au Maroc à un Sarde de Siniscola avec la complicité de sa tante, qui vivait et vit toujours en Sardaigne : un mariage fictif pour faciliter l’entrée de la jeune fille en Italie et la lancer dans la prostitution.La jeune fille, en effet, une fois en Sardaigne, n’aurait jamais vécu avec l’homme marié au Maroc, mais elle aurait été forcée par Fatima Haimer et Abderrazzak Fliga à avoir des relations sexuelles pour de l’argent avec des personnes âgées. Dans un cas, elle aurait profité d’un homme atteint d’une infirmité et l’aurait escroqué. D’où l’accusation de contournement d’une personne incapable et de fraude.
Sardiniapost, 6 avr 2021
Etiquettes : Maroc, Italie, mariage fictif, prostitution,
-
Dubaï est considéré comme le centre du tourisme sexuel dans le Golfe Persique.
L’envers de la mondialisation pour l’émirat a été le développement actif du tourisme sexuel et de la prostitution illégale.
Dubaï a été désignée comme la capitale du tourisme sexuel dans le Golfe Persique. C’est ce qu’affirme un article du journal français Le Monde.
La publication souligne que la prostitution est officiellement interdite dans les Émirats arabes unis, mais qu’en raison du grand nombre d’étrangers présents à Dubaï, le tourisme sexuel est en plein essor.
Il est noté que la prostitution et les services d’escorte sont devenus une « face cachée de la mondialisation ». En 2008, les autorités de l’émirat ont commencé à développer activement le secteur des services pour attirer les touristes, et ont autorisé la consommation d’alcool dans les hôtels, les bars et les boîtes de nuit avec une licence.C’est dans ces lieux que les travailleurs du sexe se tournent vers un client potentiel, en convenant avec lui de l’étendue, de la durée et de la nature du service, précise l’article.
En outre, les journalistes ont noté que plusieurs médias israéliens, tels que Yedioth Ahronoth et Haaretz, ont souligné le nombre croissant de prostituées à Dubaï. Cependant, il est impossible de citer le nombre exact de travailleurs du sexe, car il s’agit principalement de migrants qui cachent leurs activités.
Selon diverses sources, au moins 45 000 personnes sont impliquées dans la prostitution à Dubaï.
Auparavant, les meilleures destinations pour le tourisme sexuel s’appelaient Thaïlande, Rio de Janeiro, les îles Canaries, la République dominicaine et les Philippines.Varietyinfo, 24 mars 2021
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Dubaï, capitale du tourisme…sexuel
Dubaï. Il suffit d’évoquer ce nom pour songer directement au shopping de luxe, à son architecture ultramoderne et sa vie nocturne animée.
La Burj Khalifa, tour de 830 mètres de haut, domine le paysage urbain parsemé de gratte-ciel. À son pied, la fontaine de Dubaï présente des jets et des lumières synchronisées avec de la musique.
Dans une ville où même les forces de police patrouillent en Lamborghini, il n’est pas rare de croiser les voitures les plus rutilantes jamais conçue jusque là. Le tout a offert à Dubaï, un cachet particulier. La normalisation des Emirats arabes unis de ses relations avec l’entité sioniste également.
En effet, Dubaï, est contrairement à l’image paisible qu’elle offre à ses visiteurs, une capitale d’un autre genre : Le tourisme sexuel. Les Emirats arabes Unis, surclassent ainsi le Royaume du Maroc, où, selon les associations et les ONG sur place, le tourisme sexuel se serait considérablement développé dans le royaume chérifien ces dernières années.
« L’émirat de Dubaï est devenu, avec des dizaines de milliers de prostituées, la principale destination de tourisme sexuel dans le Golfe », écrit à cet effet le journal français, le Monde dans sa livraison de ce 21 mars.
Il a, dans le même contexte, relevé que le traité de paix signé entre Israël et les Emirats arabes unis, en septembre dernier, s’est très vite accompagné de l’ouverture de liaisons aériennes directes entre les deux pays.
Plus de cent mille touristes israéliens ont d’ores et déjà visité Dubaï, où l’hospitalité démonstrative à leur égard contraste avec la « paix froide » réservée jusque-là aux visiteurs israéliens en Jordanie et en Egypte. Mais la presse israélienne a aussi consacré plusieurs reportages à scandale à des formes de tourisme sexuel.
Le quotidien « Yedioth Aharonoth » a ainsi décrit de véritables catalogues de prostituées, avec les transactions qui peuvent en découler autour de la piscine d’un grand hôtel.
Le site en ligne « Mako » s’est pour sa part intéressé à la reconversion de mafieux israéliens dans des « agences d’escorte » à Dubaï, tout en reproduisant, en captures d’écran, des échanges relevant du proxénétisme.
Le quotidien « Haaretz » a même publié une tribune intitulée « Visiter Dubaï équivaut à se tenir au bord d’un viol collectif ».
Les défenseurs de la normalisation israélo-émiratie ont protesté contre de telles outrances et relativisé l’importance des témoignages rapportés, sans représentativité à leurs yeux.
Le pari de Dubaï sur son insertion spectaculaire dans la mondialisation a été particulièrement réussi, même après la crise financière de 2008 qui a contraint l’émirat à développer ses activités de service, au premier rang desquels le tourisme », lit-on en effet sur les colonnes du tabloïd.
Aussi, à Dubaï, la consommation d’alcool est autorisée dans les hôtels, les bars, les restaurants et les night-clubs disposant d’une licence spécifique, même si elle reste interdite dans l’espace public.
C’est généralement dans de tels lieux que des travailleuses sexuelles racolent le client potentiel, s’accordant avec lui sur le montant, la durée et la nature de la prestation. Il est ainsi possible de s’attacher le service d’une escort-girl durant tout ou partie de son séjour dans l’émirat.
En chiffres, Le Monde fait état de quelque 45 000 prostituées actives à Dubaï, où le tourisme sexuel est, de manière générale, appelé à se développer encore à Dubaï.
Cela fait plusieurs années que le rapport annuel du Département d’Etat américain sur les trafics d’êtres humains considère, malgré des remarques encourageantes, que « le gouvernement des Emirats arabes unis ne respecte pas pleinement les standards minimaux pour l’élimination des trafics ».
La pandémie de coronavirus ne devrait pas affecter cette réalité, bien au contraire. En effet, la campagne menée de manière volontariste aux Emirats a déjà permis de vacciner plus d’un tiers de la population contre le Covid-19.
Un argument supplémentaire pour les sites spécialisés qui vantent sur Internet les « sales petits secrets » de Dubaï et les charmes des « vacances sexuelles » dans cet émirat…La Patrie News, 21 mars 2021
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