Étiquette : Qatar

  • Qatargate : Les 1,5 million d’euros saisis n’est que la pointe de l’iceberg

    Tags : Parlement européen, corruption, Maroc, Qatar, Eva Kaili, Antonio Panzeri,

    Le Qatar et le Maroc n’auraient pas déboursé 1,5 million d’euros, mais « plusieurs millions » pour soudoyer des membres du Parlement européen. Politico écrit cela sur la base du mandat d’arrêt contre Eva Kaili, l’une des figures clés du scandale.

    Depuis la révélation du scandale des pots-de-vin, la police belge a déjà trouvé environ un million et demi d’euros en liquide. Les enquêteurs ont pu relier environ la moitié d’entre eux à Eva Kaili, l’eurodéputée grecque qui est en prison comme l’un des principaux suspects du scandale. Une autre grande partie de la somme a été trouvée dans les quartiers de l’eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri.

    Mais selon le mandat d’arrêt de Kaili, que le média européen Politico a pu consulter, la police soupçonne qu’il s’agit en réalité de « plusieurs millions d’euros ». Ils n’ont pas encore tous été retrouvés. Le porte-parole du parquet belge confirme à Politico que la police enquête toujours sur le montant total.

    PAS DE NOUVEAUX NOMS

    La révélation augmente encore l’ampleur du scandale de la corruption. Bien que le montant total ne soit pas la seule chose qui compte, déclare le professeur de politique européenne Hendrik Vos (UGent). « Bien sûr, cela en dit long sur la volonté du Maroc et du Qatar de vérifier leur image. Mais la principale question pour moi demeure : combien de personnes sont impliquées ? Lorsque l’affaire est sortie pour la première fois, il a été suggéré que ce que nous savions n’était que le début. Mais j’ai l’impression que s’il y a des noms supplémentaires, ils commenceront à sortir maintenant de toute façon. Jusqu’à présent, cela ne concernait qu’une poignée de personnes, qui avaient apparemment un besoin urgent d’argent. D’une certaine manière, il est donc également rassurant que la corruption ne soit pas si profondément enracinée au parlement.

    En tout cas, Politico ne mentionne aucun nouveau nom. Cependant, après l’arrestation de son mari et coaccusé Francesco Giorgi, Kaili aurait cité à la fois Panzeri et deux autres députés européens inconnus. Le mandat d’arrêt mentionne également une Néerlandaise avec qui Kaili van Panzeri n’était plus autorisé à avoir de contact. En outre, le document identifie le ministre du travail qatari Ali bin Samikh Al Marri comme une figure centrale. Il aurait « vérifié » Panzeri.

    Kaili et son mari sont tous deux en prison, soupçonnés de corruption et de blanchiment d’argent, mais maintiennent leur innocence. Selon le mandat d’arrêt, il y a suffisamment de preuves. Par exemple, Kaili aurait su que son mari avait acheté un deuxième appartement, à son nom, avec de l’argent du Qatar.

    #Qatargate #Marocgate #Moroccogate #Parlement_européen #Corruption

  • Un ministre qatari est le cerveau du Qatargate -justice belge-

    Tags : Maroc, Qatar, Marocgate, Moroccogate, Parlement européen, corruption, Antonio Panzeri, Ali bin Shamikh Al Marri, Eva Kaili, Maria Arena, Alessandra Moretti, Andrea Cozzolini, Marc Tarabella,

    Ali bin Samikh Al Marri, chef du ministère du travail, contrôlait les activités du Parlement européen.

    La justice belge a identifié Ali bin Samikh Al Marri, ministre du travail du Qatar, comme le cerveau de tout le système de corruption au sein du Parlement européen. Il était chargé de contrôler le travail du principal suspect dans l’affaire du Qatargate, l’ancien député européen italien Pier Antonio Panzeri. À la mi-janvier, il a conclu un accord avec le ministère public disant qu’il se repentait de ses actes et a également signé un document de coopération avec la justice belge. Or, selon le magazine Político, le rapport de la justice belge décrit le réseau établi à Bruxelles dans lequel Panzeri était l’homme du Qatar en Europe, toujours contrôlé par le ministre qatari. Les autres noms clés de ce complot étaient l’ancienne vice-présidente de la Chambre, la Grecque Eva Kaili, Maria Arena, Alessandra Moretti, Andrea Cozzolini et Marc Tarabella.

    Le 1er novembre, l’ambassadeur de l’UE au Qatar, Cristian Tudor, a partagé sur les médias sociaux des images qui, à la suite de l’enquête sur le Qatargate, ont pris un nouveau sens. L’homme politique a rendu compte de la rencontre entre Eva Kaili et le ministre Al Marri, au cours de laquelle elle l’a félicité pour « l’engagement du Qatar à poursuivre les réformes du travail après la Coupe du monde et lui a souhaité un bon tournoi ». Un mois plus tard, en décembre, le nom d’Eva Kaili est apparu dans les médias à propos du scandale de corruption. Malgré cette relation entre l’ancien vice-président et le ministre, la justice belge affirme que les deux n’ont pas interagi, mais que Francesco Girogi était chargé de faire la liaison. Il avait été le conseiller de Panzeri et, au moment de l’enquête, il était le partenaire de Kaili et le père de sa fille, qu’il avait rencontrée alors qu’il travaillait à Bruxelles. Le document indique que les ordres du Qatar ont été donnés par Panzeri à Giorgi, qui les a communiqués à sa femme.

    De nouveaux socialistes mis en cause dans l’enquête sur le Qatargate

    Jeudi dernier, 16 février, la justice belge a impliqué d’autres eurodéputés du groupe socialiste dans son enquête sur le Qatargate et le Maroc. La Belge Marie Arena et l’Italienne Alessandra Moretti sont citées dans le mandat d’arrêt contre l’eurodéputé italien Andrea Cozzolino pour corruption et blanchiment d’argent et auraient agi sur les ordres de Panzeri lors d’une réunion sur une éventuelle résolution du Parlement européen sur le Qatar. Panzeri, qui n’était plus eurodéputé, aurait tenté d’influencer le résultat de la résolution en faveur de l’État du Moyen-Orient par l’intermédiaire des deux représentants.

    Quelques jours plus tôt, l’eurodéputé socialiste belge Marc Tarabella avait été arrêté et accusé de corruption par le procureur général. L’arrestation a été rendue possible par la levée de l’immunité du Parlement européen dans le cas de Tarabella quelques semaines auparavant. En plus de perdre son immunité, Tarabella a été exclu du groupe parlementaire des socialistes pour ses liens avec le scandale.

    Source

    #Qatargate #Marocgate #Moroccogate #Parlement_européen #corruption #Ali_almarri #Antonio_Panzeri

  • Le mandat d’arrêt d’Eva Kaili parle de « plusieurs millions d’euros » de paiements au Qatargate

    Tags : Maroc, Qatar, Parlement européen, corruption, Eva Kaili, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi

    En décembre, la police belge a récupéré environ 1,5 million d’euros lors d’un coup de filet qui a mis au jour un réseau de corruption présumé au sein du Parlement européen. Ce n’est peut-être que la partie émergée d’un iceberg rempli d’argent liquide, écrit Politico dans un article, faisant référence à l’implication d’Eva Kaili dans le Qatargate et citant le mandat d’arrêt émis à son encontre, qui indique que « plusieurs millions d’euros » ont été remis aux principaux suspects du scandale.

    Les « sommes d’argent substantielles », ajoute le mandat, obtenu par Politico, « ont été versées secrètement, en espèces, depuis le Maroc et le Qatar. »

    Ce détail n’est qu’un des nombreux points frappants du document. Il indique également que Kaili a appelé le chef présumé, Pierre Antonio Panzeri, et deux autres parlementaires européens non nommés après l’arrestation de son partenaire, Francesco Giorgi, le matin du 9 décembre.

    Le document décrit dans les grandes lignes un réseau basé à Bruxelles travaillant pour le compte du ministre du Travail du Qatar, qui est Ali bin Samih al-Marri depuis 2021. Sur le terrain, selon le mandat, le Qatar dirigeait ses opérations par l’intermédiaire de Panzery, un ancien député européen qui a également été arrêté et a avoué avoir soudoyé des députés.

    « Le ministre du Travail », lit-on dans le mandat, « semble être le contrôleur des activités de M. Panzery ». Également impliqué : le partenaire de Kaili, Giorgi, un député qui a précédemment travaillé pour Panzeri et a été arrêté en décembre. Le mandat dépeint Giorgi comme l’intermédiaire reliant Panzeri et Kaili.

    « L’enquête montre que des ordres ont été donnés par M. Panzery au mari de l’accusée », ajoute le mandat, en faisant référence à Kaili.

    Selon le mandat, Panzeri s’adressait à Georgi lorsqu’il voulait diriger le comportement de Kaili. Il souligne un incident où Panzeri était frustré par Kaili, qui parlait à un personnage mystérieux – « la Hollandaise ».

    « Panzeri critique le fait que Kaili ait parlé avec la Néerlandaise », lit-on dans le mandat, notant que Panzeri pensait avoir « changé de camp ». Il s’est adressé à Giorgi : « Ce serait une bonne idée de lui dire d’arrêter », a dit Panzeri à Georgi, selon le document.

    Comme le note Politico, le mandat d’arrêt contre Eva Kaili dit d’elle qu’elle « est l’organisatrice principale ou la co-mandataire du système de corruption publique et de blanchiment d’argent. »

    Politico a contacté le bureau du procureur de Bruxelles pour demander des éclaircissements sur le rapport de « plusieurs millions d’euros » et a reçu une réponse selon laquelle les procureurs n’ont pas encore atteint leur évaluation finale des paiements illégaux effectués dans le cadre de Qatargate.

    L’agence anti-corruption de l’UE veut avoir accès au Parlement

    Alors que le Parlement européen s’interroge sur la meilleure façon de s’autodiscipliner dans le cadre du scandale du Qatargate, Ville Itälä, directeur de l’Office européen de lutte antifraude, connu sous le nom d’OLAF, a déclaré que les députés européens ignorent l’évidence – l’OLAF.

    L’agence a déjà un accès complet à Bruxelles pour enquêter sur la fraude et la corruption parmi les milliers de services publics de l’UE. Elle peut même transmettre des preuves de comportements criminels à d’autres autorités. Mais lorsqu’il s’agit du Parlement européen, si l’OLAF peut enquêter, sa compétence s’arrête souvent à la porte. Il n’a pas accès aux bureaux. Il ne peut pas vérifier les ordinateurs portables. « Nous avons accès au bureau du président de la Commission et à l’informatique, mais pas aux députés européens », se plaint M. Itälä. Il s’agit d’une distinction fondée sur l’immunité dont bénéficient les députés européens à Bruxelles. « Nous en avons discuté à de nombreuses reprises avec le Parlement », a déclaré Itälä, mais la réponse est toujours que l’immunité du député européen « est si forte que l’OLAF n’a pas accès. »

    Itälä, ancien ministre de l’intérieur finlandais qui était lui-même député européen, a rejeté ce point de vue. Son argument est que oui, les législateurs ont une immunité pour les enquêtes criminelles, mais pas pour « nos enquêtes administratives ».

    #Qatargate #Marocgate #Moroccogate #Parlement_européen #corruption #Eva_Kaili #Antonio_Panzeri

  • QatarGate : Quel gâchis, le Parlement européen!

    Tags : Parlement Européen, Qatar, Maroc, corruption, Eva Kaili, Antonio Panzeri,

    Parlement européen : En février 2020, Eva Kaili, vice-présidente de premier plan du Parlement européen, était à l’hôtel cinq étoiles Ritz Carlton de la capitale qatarie Doha, animant une discussion sur les géants des médias sociaux et la démocratie.


    Aujourd’hui, Kaili est en prison, impliqué dans un scandale de corruption à haut indice d’octane engloutissant l’establishment de l’UE à Bruxelles, dans lequel le Qatar – mais aussi le Maroc – sont accusés de payer des députés européens pour influencer le travail du Parlement.

    La conférence n’est pas sortie de nulle part. Ses graines ont été semées il y a environ deux ans, lorsque le député de l’époque, Pier Antonio Panzeri, le meneur présumé du stratagème de corruption, a signé un accord de coopération semi-officiel avec une organisation liée au gouvernement qatari.

    POLITICO a maintenant obtenu le document, après avoir signalé son existence pour la première fois le mois dernier, et note :

    L’accord fantôme

    Le pacte, que Panzeri a signé en tant que chef de la sous-commission des droits de l’homme du Parlement, a lié l’organe de l’UE à la commission des droits de l’homme du Qatar. Il a promis une « coopération plus étroite » entre les deux parties, citant des « projets » annuels et l’échange « d’expériences et d’expertise ».

    Dans le même temps, il a jeté les bases d’années de coopération, y compris des conférences et des voyages de législateurs à Doha, le Qatar couvrant les vols en classe affaires et les séjours dans des hôtels de luxe.

    Cependant, il convient de noter que l’accord n’existe pas officiellement, selon le Parlement. Le mémo n’a jamais été soumis aux législateurs pour examen – bien que Panzeri ait dit qu’il le ferait – et il n’a pas non plus traversé les canaux d’approbation officiels.

    « Le Parlement européen n’a aucune connaissance officielle du document auquel vous faites référence », a déclaré un attaché de presse du Parlement à POLITICO.

    Et pourtant il y a…

    Cependant, le document existe, illustrant comment un pays étranger a pu établir des liens significatifs avec les législateurs de l’UE et une commission du Parlement européen sans jamais devenir formellement un document officiel.

    « C’est problématique », a déclaré Monika Hollmeier, députée européenne du Parti populaire européen (PPE) de centre droit qui dirige la commission de contrôle budgétaire. « Cela montre que nous devons être beaucoup plus conscients de ce qui se passe. »

    « C’est extraordinaire », s’est émerveillé quelqu’un qui connaît bien le fonctionnement de la commission des droits de l’homme (appelée DROI).

    Le Qatar a toujours soutenu qu’il rejetait toute allégation d’ingérence indue dans les travaux de l’UE.

    La signature du document


    Panzeri a signé l’accord le 26 avril 2018, lors d’une réunion du comité DROI à Bruxelles avec Ali bin Samikh Al Marri, qui présidait la Commission nationale des droits de l’homme (NHRC) du Qatar. La NHRC déclare sur son site Internet qu’elle jouit d’une « totale indépendance » vis-à-vis du gouvernement qatari.

    S’adressant à une poignée de députés européens dans une salle en grande partie vide, Al Marri a affirmé que le gouvernement du Qatar avait fait « d’énormes progrès » dans les réformes des droits de l’homme, bien qu’il ait admis que cela ne suffisait toujours pas. Il a accusé l’Arabie saoudite et d’autres voisins du Golfe d’avoir imposé ce qu’il a appelé des « sanctions collectives » au milieu d’une impasse diplomatique qui avait conduit à des « violations des droits de l’homme ».

    À la fin de la réunion d’une heure du comité, Panzeri a fait une brève référence à un « document de consultation et de coopération que nous signerons aujourd’hui et que nous fournirons aux membres du sous-comité DROI ». Mais ils ne l’ont jamais reçu.

    « Cela ne s’est jamais produit », a déclaré Petras Auštrevičius, un député européen libéral lituanien qui dirigeait à l’époque le travail de son groupe sur les droits de l’homme. Deux anciennes eurodéputées ayant des rôles de coordination au sein de la commission, Barbara Lochbihler et Marie-Christine Vergiat, ont également déclaré n’avoir aucun souvenir d’un tel accord.

    Auštrevičius a ajouté que même la décision d’inviter Al Marri à s’exprimer devant la commission ce jour-là n’avait pas été signée par ses collègues députés, comme c’est la pratique courante.

    « Il semble que le président [Panzeri] ait décidé d’inviter [Al Marri] après une récente visite privée au Qatar, dont je n’étais pas au courant », a déclaré Auštrevičius.

    Le voyage au Qatar

    En effet, le jour de la signature de l’accord, Panzeri est rentré à Bruxelles après un voyage au Qatar avec son assistant parlementaire, Francesco Giorgi.

    Au cours du voyage, Panzeri a rencontré le Premier ministre du Qatar de l’époque, Abdullah Bin Nasser bin Khalifa Al Thani, son homologue des droits de l’homme Al Marri et a salué les réformes du travail du Qatar avant la Coupe du monde de football, selon les médias mis en ligne par Panzeri.

    Al Marri deviendra plus tard ministre du Travail du Qatar alors que les critiques mondiales grandissent sur le traitement réservé par Doha aux travailleurs migrants qui construisent les stades de la Coupe du monde.

    Giorgi, l’assistant de Panzeri, sera plus tard détenu avec son patron et Kaili. Tous trois sont accusés de corruption, de blanchiment d’argent et de participation à une organisation criminelle.

    Ils la recherchent toujours

    Près de cinq ans plus tard, les responsables parlementaires se demandent comment un tel accord aurait pu être signé. Même la signature elle-même est entourée de mystère.

    Selon les services de presse du Parlement, l’accord a été signé dans le bureau de Panzeri. Mais une photo de la signature montre un membre du personnel du Parlement européen présent, ainsi que les drapeaux officiels de l’UE et du Qatar.

    Et une deuxième personne familière avec le travail du comité a déclaré que la signature avait eu lieu dans l’une des salles de protocole officielles du Parlement, qui est généralement utilisée par les délégations étrangères.

    Le texte de l’accord lui-même n’est pas clair.

    « Il a été décidé de poursuivre l’activité bilatérale par la concertation et l’entente de coopération entre les deux parties », lit-on du même côté du document A4.

    « Cet accord », ajoute-t-il, « vise à réglementer et à faciliter les relations entre la CNDH et le DROI en promouvant une coopération plus étroite, un échange bilatéral d’expertise, d’informations et de contacts en matière de droits de l’homme ».

    La « mission » Panzeri à Doha

    En 2019, un an après la conclusion de « cette entente », le Qatar a co-organisé sa première conférence à Doha en partenariat avec le Parlement, ou du moins avec le logo du Parlement collé partout. Objet : Lutte contre l’impunité.

    Lors de la conférence, Panzeri a salué le Qatar comme une « référence » pour les normes mondiales en matière de droits de l’homme. Un article du Gulf Times a rapporté que Panzeri a déclaré que la conférence était le résultat direct de l’accord de 2019. Plus tard, « lutter contre l’impunité » deviendrait même la cause homonyme de l’ONG de Panzeri.

    Puis est venue la conférence 2020, tenue à Doha les 16 et 17 février et apparemment co-organisée avec le Parlement européen. Le nouveau thème : « Les médias sociaux, les défis et les moyens de promouvoir les libertés et de protéger les militants ».

    L’attaché de presse du Parlement a nié que l’événement ait été co-organisé, affirmant qu’il ne s’agissait « pas d’un événement institutionnel, mais nous devons encore étudier comment ils pourraient utiliser le logo [du Parlement] ».

    Les 300 participants ont bénéficié de vols en classe affaires payés par les Qataris, ainsi que d’un hébergement à l’hôtel Ritz Carlton et d’un dîner au Musée national du Qatar pour clôturer la conférence.

    Kylie n’était pas la seule personnalité politique européenne de haut niveau. Alors qu’elle terminait ses fonctions, Kaili a remercié Panzeri d’avoir « organisé cette délégation ».

    Panzeri – qui avait quitté le Parlement en 2019 – était assis au premier rang à côté de son assistant désormais emprisonné, Giorgi.

    Était également présent le député socialiste et démocrate (S&D) Marc Tarabella, qui a été arrêté la semaine dernière alors que la police élargissait l’enquête. Les procureurs belges soupçonnent que Tarabella a pris jusqu’à 140 000 € en espèces à Panzeri pour influencer le travail de l’UE au Qatar.

    L’avocat de Tarabella, Maxim Töller, a nié que Panzeri ait organisé le voyage : « Ce n’est pas M. Panzeri. … Eh bien, il était en voyage.

    Tarabella n’a révélé le voyage subventionné que le mois dernier, des années après la date limite du Parlement. Tarabella a fait plusieurs excuses pour la déclaration tardive, notamment qu’il pensait que ce n’était plus possible. Plus généralement, il a clamé son innocence dans l’enquête pour corruption.

    Deux autres législateurs européens présents à l’événement – ​​la membre S&D Alessandra Moretti et le membre PPE Cristian-Silviu Bușoi – n’avaient pas non plus annoncé leur présence subventionnée jusqu’à ce que l’enquête sur la corruption soit révélée.

    « C’était un événement parrainé par le Parlement européen, donc le Parlement était au courant de l’événement et de ma participation », a déclaré Moretti. « Dans un esprit de transparence totale, j’ai décidé de le publier. » Il a nié faire partie d’une délégation mise en place par les Panzeri.

    Bushoi, qui dirigeait le « groupe d’amitié » non officiel du Parlement avec le Qatar, a déclaré : « L’événement de 2020 a été annoncé plus tard en raison d’une erreur du personnel ». Il a également nié faire partie d’une quelconque délégation orchestrée par les Panzeri.

    Après que Panzeri ait quitté le Parlement en 2019, la députée S&D Maria Arena l’a remplacé au sein de la commission DROI.

    En janvier, il a déclaré à POLITICO qu’il n’avait pas poursuivi l’accord de Panzeri. Les conférences, cependant, ont continué.

    En plus de l’événement de 2020, Arena s’est ensuite rendu au Qatar en 2022 avec l’honneur de Doha pour un atelier du NHRC. Il a finalement démissionné de son poste de président du comité après que POLITICO a révélé qu’Arena n’avait pas déclaré en temps opportun le voyage subventionné. Arena n’a pas répondu à une demande de commentaire pour cette pièce.

    Et malgré toute la confusion entourant l’accord, une chose est claire : pour le Qatar, il n’a jamais cessé d’exister.

    « La relation avec le Parlement européen est de la plus haute importance pour nous », écrivait Al Marri en mai 2021 à deux députés européens, dont Arena.

    Sa preuve ? « Le protocole d’accord que nous avons signé avec le sous-comité des droits de l’homme. »

    Source : Politico via Eretikos.gr

    #Qatargate #Parlement_européen #Corruption #Qatar #Maroc

  • Qatargate: Tout est prêt pour la création du comité d’éthique interinstitutionnel de l’UE

    Tags : Parlement Européen, corruption, Qatar, Maroc, Union Européenne, UE,

    La commissaire européenne aux valeurs et à la transparence, Vera Jourova, a annoncé qu’elle présentera la semaine prochaine la proposition de création d’un organe indépendant, commun à toutes les institutions européennes, capable de surveiller les conflits d’intérêts et d’imposer des sanctions.

    Le moment est venu : la Commission européenne présentera sa proposition de création d’un comité d’éthique indépendant commun à toutes les institutions de l’UE . Le tremblement de terre provoqué par le Qatargate, le scandale de corruption impliquant des membres et anciens membres de l’Eurochambre, a accéléré l’agenda de la commissaire européenne aux valeurs et à la transparence, Vera Jourova , qui est déjà en contact depuis un certain temps avec d’autres institutions communautaires pour trouver un accord sur l’instance interinstitutionnelle qui puisse « établir les normes communes les plus élevées en matière d’éthique et de transparence ».

    Aujourd’hui (14 février) à Strasbourg, Jourova a annoncé que l’attente était terminée : la proposition sera mise sur la table la semaine prochaine . Le comité d’éthique « garantira des mécanismes de contrôle similaires » à toutes les institutions, tout en respectant « les différences entre les institutions établies par les traités ». L’exécutif von der Leyen le visait depuis sa prise de fonction en 2019 : pendant deux ans, le Parlement européen a travaillé sur sa position en la matière, définie avec l’adoption d’une résolution en septembre 2021. Une forte volonté parlementaire, et l’expérience déjà acquise par l’intermédiaire du comité d’éthique indépendant de la CommissionLa présidente von der Leyen a envoyé une lettre aux dirigeants du Conseil et du Parlement en juin dernier dans laquelle elle soulignait l’urgence de la question. Urgence réaffirmée par von der Leyen au lendemain des arrestations d’Eva Kaili, Pier Antonio Panzeri et Francesco Giorgi, le 11 décembre, qui ont braqué les projecteurs sur la perméabilité des institutions européennes aux phénomènes de corruption externe.

    Même le Parlement européen, dans la ferveur de l’époque, avait approuvé à la hâte une résolution dans laquelle il soutenait la mise en place immédiate d’un organe éthique capable de s’exprimer sur l’incompatibilité des activités des députés, d’imposer des sanctions et de présenter des propositions pour améliorer la transparence . Le temps des retards semble révolu. « Il doit être mis en place d’ici la fin de la législature », a déclaré le chef de délégation du Parti démocrate, Brando Benifei , rappelant que « des années de travail se sont écoulées » et qu’il n’y a toujours « aucune trace » de cet organe.

    Source

    #Qatargate #Marocgate #Maroc #Moroccogate #Parlement_européen #PE #Antonio_Panzeri #Corruption #Eva_Kaili #Francesco_Giorgi

  • L’émir du Qatar rencontrera Macron à Paris sur fond de scandale de corruption dans l’UE

    Tags : Parlement européen, corruption, France, Qatar, Emmanuel Macron,

    L’énergie et les importations de gaz naturel liquéfié seront à l’ordre du jour.

    PARIS — L’émir du Qatar Tamim bin Hamad Al Thani rencontrera Emmanuel Macron au palais de l’Elysée à Paris mercredi après-midi, selon le bureau du président français.

    Cette visite intervient au milieu d’un important scandale de corruption impliquant des membres du Parlement européen qui auraient été illégalement influencés par des responsables qatariens. Le scandale a mis en lumière les liens historiquement étroits entre la France et le Qatar .

    Macron et le dirigeant qatari discuteront « du renforcement du partenariat entre [les deux] pays pour faire face aux défis régionaux et mondiaux », a indiqué l’Elysée dans une note.

    L’énergie et les importations de gaz naturel liquéfié seront également à l’ordre du jour selon Sihem Souid, une lobbyiste représentant les intérêts qatariens en France.

    L’émir assistera également à un match de football de la Ligue des champions entre le Paris Saint-Germain, propriété du Qatar, et le Bayern Munich à Paris mardi, a déclaré le même lobbyiste.

    L’émir s’est également rendu en Italie lundi.

    Jeudi, le vice-Premier ministre du Qatar et chef du fonds souverain de l’émirat Mohammed bin Abdulrahman Al Thani déjeunera avec le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire. Les deux discuteront des « investissements » et de « l’attractivité » de la France, a déclaré un responsable du ministère français de l’Economie, notant que le déjeuner faisait suite à la visite de Le Maire au Qatar le mois dernier.

    Politico, 13/02/2023

    #Qatargate #Qatar #Maroc #Parlement_européen #Corruption

  • Corrupción, mucho dinero y arrepentimiento: la cara oculta del Qatargate que sacude al Parlamento Europeo

    Tags : Michel Claise, Marruecos, Qatar, Antonio Panzeri, Andrea Cozzolino, Francesco, Giorgi, Eva Kaili,

    El juez Michel Claise está llevando a cabo una importante investigación que gira en torno al Parlamento Europeo. Esto se refiere a la corrupción de alto nivel e involucra a Qatar y Marruecos.

    Un auténtico trueno en los círculos europeos, a principios de diciembre de 2022. Una investigación, dirigida por el juez de instrucción belga Michel Claise, permitió, el 9 de diciembre, detener en Bruselas a varias personas vinculadas a las instituciones europeas .

    Se llevaron a cabo veinte registros, incluidos 19 en residencias y oficinas y uno en el Parlamento Europeo, con el fin de incautar ciertos datos informáticos.

    ¿Cuál es el objeto de la investigación?
    Se trata de una operación anticorrupción dirigida en particular al Parlamento Europeo . Tiene vínculos con Qatar , anfitriones de una Copa Mundial de la FIFA muy controvertida, y Marruecos . Según la investigación (denominada  » Qatargate « ) dirigida por la Fiscalía Federal, Qatar y Marruecos intentaron influir en las decisiones y resoluciones del Parlamento Europeo a través de la intermediación del ex eurodiputado Pier Antonio Panzeri y su asociación sin ánimo de lucro Lucha contra la Impunidad.

    Se sospecha « el pago de grandes sumas de dinero o el ofrecimiento de importantes obsequios a terceros que tienen una posición política y/o estratégica que les permite, en el seno del Parlamento Europeo, influir en las decisiones « .

    Dos de los seis sospechosos arrestados fueron liberados rápidamente. Los otros cuatro quedaron en prisión preventiva tras ser acusados ​​de « pertenencia a organización criminal, blanqueo de capitales y corrupción » .

    ¿Dónde está la investigación?

    La investigación se centra, entre otras cosas, en el estudio de fajos de billetes incautados durante registros y parte de los cuales fueron sustraídos en Bélgica. ¿Por quién y de qué cuenta? Se estudian en profundidad los mensajes electrónicos y las llamadas telefónicas. Los investigadores analizan las reuniones de varias comisiones del Parlamento Europeo.

    Pero un giro de los acontecimientos en enero debería permitir a los investigadores avanzar rápidamente.

    Nos enteramos, el 18 de enero, que el ex eurodiputado Pier Antonio Panzeri había obtenido el estatus de arrepentido. A cambio de las revelaciones, solo tendrá una pena « limitada » : prisión (no más de un año según su abogado), multa y el decomiso de todas las ventajas patrimoniales adquiridas. Estos están valorados en un millón de euros según datos conocidos por la justicia.

    ¿Quiénes son las personas involucradas?

    Los presos en Bélgica son Eva Kaili, Francesco Giorgi, Pier Antonio Panzeri y Niccolo Figa-Talamanca . Las personas a su alrededor también están involucradas en la investigación.

    • Eva Kaili , vicepresidenta griega del Parlamento Europeo , fue acusada de « corrupción » en Bruselas y encarcelada. Se sospecha que Qatar y Marruecos la corrompieron para influir en las decisiones económicas y políticas del Parlamento. Según sus abogados, es inocente. En el apartamento de este miembro electo del partido socialista griego (Pasok) se descubrieron bolsas con billetes, por un valor mínimo de 150.000 euros.

    La cámara del consejo de Bruselas prorrogó, el jueves 23 de diciembre, por un mes la prisión preventiva del exvicepresidente del Parlamento Europeo.

    Eva Kaili formó parte de la delegación destinada a desarrollar las relaciones de la Unión Europea con la Península Arábiga . Había viajado a Qatar poco antes del inicio de la Copa Mundial de la FIFA y se había lanzado desde el podio del Parlamento Europeo el 22 de noviembre: « Hoy, la Copa Mundial de la FIFA en Qatar es una prueba concreta de cómo la diplomacia deportiva puede resultar en una transformación histórica « . de un país cuyas reformas han inspirado al mundo árabe .

    Eva Kaili, que es una expresentadora de televisión, no pudo beneficiarse de su inmunidad parlamentaria , porque el delito que se le imputa fue declarado « en flagrante delito » .

    El Parlamento Europeo ha despojado a la eurodiputada griega de su mandato como vicepresidenta de la asamblea. El grupo socialdemócrata (S&D) en el Parlamento Europeo la expulsó de sus filas.

    En Grecia, el Pasok también excluyó a Eva Kaili, cuyos activos fueron congelados. La fiscalía financiera de Atenas ha abierto una investigación preliminar al eurodiputado griego por « corrupción » y « blanqueo de capitales »

    • El padre de Eva Kaili , sorprendido con una gran suma de dinero en efectivo en una maleta, fue interrogado y luego puesto en libertad.

    • Detenido el italiano Francesco Giorgi , compañero de Eva Kaili. Este asistente parlamentario, especialista en derechos humanos y relaciones exteriores, es uno de los líderes de Lucha contra la Impunidad . Esta ONG que lucha contra las violaciones de los derechos humanos aparece en la encuesta. Giorgi estaría en confesión.

    • Pier Antonio Panzeri , ex eurodiputado italiano, ex presidente de la subcomisión de « derechos humanos » del Parlamento, es el hombre al frente de Fight Impunity. También fue arrestado. Durante un registro en su domicilio se encontraron 600.000 euros . Los sobornos habrían permitido a la familia construir una villa en los Alpes italianos y organizar una suntuosa celebración familiar cuya factura habría ascendido a 100.000 euros.

    Se le imputan actos de participación en organización criminal como líder, blanqueo de capitales y corrupción pública activa y pasiva.

    Este protagonista de Qatargate ha pedido el estatus de arrepentido. A cambio de revelaciones, ve limitada su condena.

    • La esposa y la hija de Panzeri fueron arrestadas en Italia y puestas bajo orden de arresto.

    • El secretario general de la Confederación Sindical Internacional (CSI) , Luca Visentini , también italiano, estuvo entre los arrestados el viernes, pero fue puesto en libertad condicional.

    • El eurodiputado socialista belga Marc Tarabella vio su casa en Anthisnes registrada al comienzo de la investigación. Su computadora y teléfono fueron incautados. Fue suspendido del grupo de Socialistas y Demócratas (S&D) en el Parlamento Europeo en espera de la investigación judicial. Su partido lo suspendió de su militancia en el PS, el momento del procedimiento.

    Pier Antonio Panzeri moja claramente al socialista de Lieja en este asunto: dijo que había entregado una suma de más de 120.000 euros en efectivo a Tarabella por su ayuda a favor de Qatar. Pero el belga siempre ha dicho que nunca ha recibido un regalo de Qatar a cambio de posiciones favorables al emirato. La justicia belga solicita el levantamiento de su inmunidad. El diputado socialista dijo estar dispuesto a colaborar con la justicia.

    El grupo de socialdemócratas del Parlamento Europeo, el S&D, decidió el 18 de enero excluir a Marc Tarabella de sus filas.

    • También se registraron las oficinas de una docena de asistentes parlamentarios , incluida la del ex colaborador de Panzeri y asistente de Marc Tarabella.

    • En este caso aparece el nombre de la eurodiputada belga Marie Arena , que encabeza la subcomisión de derechos humanos. Se registró la oficina y el domicilio del asistente parlamentario de la eurodiputada socialista. Pier Antonio Panzeri, como parte de su confesión, exonera al eurodiputado.

    • Niccolo Figa-Talamanca , líder de la ONG No Paz Sin Justicia, que se encuentra en el mismo domicilio de Lucha contra la Impunidad, es la cuarta persona encarcelada.

    • El eurodiputado socialista italiano Andrea Cozzolino , miembro de la subcomisión de derechos humanos, también ve citado su nombre. Su asistente es Francesco Giorgi, compañero de Eva Kaili.

    Source

    #Qatargate #Marocgate #Maroc #Corruption #Parlement_européen

  • Qatargate : l’eurodéputé italien Andrea Cozzolino arrêté à Naples

    Tags : Parlement européen, Qatar, Maroc, corruption, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, Eva Kaili,

    Un eurodéputé italien visé par la justice belge dans le scandale de corruption présumée au profit du Qatar et du Maroc a été arrêté vendredi, ont annoncé les médias italiens.

    Andrea Cozzolino qui se trouvait dans une clinique de Naples pour des examens médicaux, a été arrêté à sa sortie de la clinique en vertu d’un mandat d’arrêt européen, a précisé l’agence Ansa.

    Son immunité, ainsi que celle de l’eurodéputé belge Marc Tarabella, avait été levée le 2 février par un vote du Parlement européen. Selon un rapport parlementaire, M. Cozzolino, qui était jusqu’en janvier président de la délégation du Parlement européen pour les relations avec le Maghreb, « est soupçonné d’avoir participé à un accord avec d’autres personnes qui prévoyait une collaboration afin de protéger les intérêts d’États étrangers au Parlement européen ».

    Et ce « notamment en empêchant l’adoption de résolutions parlementaires qui pourraient nuire aux intérêts de ces États, en échange de sommes d’argent ».

    Dans cette vaste affaire de corruption, les enquêteurs belges ont mis la main sur 1,5 million d’euros en liquide, saisis aux domiciles de Pier Antonio Panzeri, ancien eurodéputé socialiste devenu dirigeant d’ONG et qui fait figure de personnage central dans cette histoire, et de l’eurodéputée socialiste grecque Eva Kaili, ainsi que dans une valise transportée par le père de celle-ci.

    Comme M. Panzeri, Mme Kaili est écrouée, de même que son compagnon, l’Italien Francesco Giorgi, assistant parlementaire, et un autre Italien, Niccolo Figa-Talamanca, responsable d’ONG. Ils sont inculpés d’ »appartenance à une organisation criminelle », « blanchiment d’argent » et « corruption ».

    RTBF, 10/02/2023

    #Maroc #Qatar #Andrea_Cozzolino #Parlement_européen #Corruption

  • Qatargate : Salariés à Bruxelles et aux Emirats

    Tags : Maroc, Qatar, corruption, Parlement Européen, EAU, droits de l’homme

    Salariés à Bruxelles et aux Emirats : comment le Parlement européen s’ouvre aux régimes autocratiques

    Les contacts entre les eurodéputés et les pays extérieurs à l’UE font l’objet d’un examen minutieux en raison d’une enquête sur la corruption en Belgique. Le problème est bien plus vaste que cette affaire, selon une tournée d’une vingtaine d’eurodéputés et de salariés.

    Les lumières de la grande roue se reflètent dans la piscine. Au loin se trouve la plage du Golfe, réservée aux clients du Caesars Palace à Dubaï. Selon le site Internet, l’hôtel propose « une évasion de l’ordinaire ». Les suites ici coûtent normalement cinq mille euros pour une nuit. Mais les politiciens internationaux qui assisteront à la conférence Sir Bani Yas en novembre 2021 seront choyés gratuitement pendant des jours.

    L’un d’eux est l’eurodéputé Radoslaw Sikorski, chrétien-démocrate. L’éminent porte-parole étranger et ancien ministre polonais des Affaires étrangères se rend aux Émirats arabes unis environ deux fois par an pour un séjour gratuit dans des complexes de luxe. Et pas seulement cela : Sikorski est même payé par ses hôtes. En plus de son salaire de député européen, de 7 646 euros nets par mois, il reçoit 100 000 dollars (93 000 euros) supplémentaires par an des Émirats pour ses conseils sur la conférence.

    Sous une loupe
    Les contacts entre les politiciens européens et les États étrangers sont passés à la loupe maintenant qu’un important scandale de corruption a été révélé. Depuis début décembre, trois (anciens) députés européens et salariés du groupe social-démocrate sont détenus. Selon la justice belge, ils ont reçu des pots-de-vin du Maroc et du Qatar pour sauvegarder les intérêts européens de ces pays.

    Le scandale a frappé Bruxelles comme une bombe et vibre toujours : la semaine dernière, l’immunité de deux eurodéputés a de nouveau été levée dans le cadre de l’enquête. Mais si vous demandez autour de vous au Parlement européen, vous entendrez aussi : le problème est bien plus large que cette affaire. Le parlement est ouvert à l’influence de toutes sortes de régimes autocratiques qui tentent de peaufiner leur bilan en matière de droits de l’homme à Bruxelles, selon une tournée de vingt députés et employés.

    Une analyse faite par NRC du bilan des votes de Sikorski montre qu’il prend des positions favorables aux Emirats et à son allié le plus fidèle, l’Arabie saoudite – pour la plupart conformes à celles de son groupe chrétien-démocrate. Par exemple, Sikorski a soutenu l’opposition au Parlement européen à l’arrêt des livraisons d’armes aux pays qui sont déployés dans une guerre dévastatrice au Yémen. Il a également soutenu un effort visant à assouplir une résolution sur les condamnations à mort saoudiennes.

    Presque tous les suspects de l’affaire de corruption qui a été révélée à la fin de l’année dernière sont liés à un seul comité : celui des droits de l’homme. Ce comité rédige des résolutions mensuelles sur les violations des droits de l’homme dans d’autres pays. Les résolutions ne sont pas juridiquement contraignantes, mais elles ont un effet d’établissement de l’ordre du jour. L’importance de cela ne peut être sous-estimée, déclare Claudio Francavilla de Human Rights Watch. « Les régimes autocratiques ne veulent pas que leurs crimes soient mis en lumière », dit Francavilla. « Une réputation ternie rend plus difficile pour ces gouvernements de nouer des relations commerciales plus étroites avec l’UE. En fin de compte, les atteintes à la réputation les affectent également économiquement et politiquement. C’est pourquoi les gouvernements qui se conduisent mal sont prêts à tout pour éviter les critiques.

    Groupes d’amitié
    Pour influencer la politique européenne des droits de l’homme, les gouvernements ont besoin d’un soutien au Parlement européen. Les ‘groupes d’amitié’ sont un instrument éprouvé pour cela. Ce sont des clubs informels d’eurodéputés qui entretiennent des relations avec des pays extérieurs à l’UE en dehors des procédures normales. Les membres d’un tel groupe se rendent régulièrement dans le pays en question, les frais de transport et d’hébergement sont souvent intégralement remboursés.

    Les députés européens sont parfois utilisés comme véhicules privés lors de tels déplacements. Par exemple, le principal suspect dans l’affaire de corruption, Antonio Panzeri, se rendait régulièrement au Maroc en tant que président du comité Maroc. Au cours de ces visites, il a salué dans les médias locaux les efforts du gouvernement marocain pour garantir les droits de l’homme – alors que dans le même temps, des militants et des journalistes disparaissaient derrière les barreaux.

    Les voyages payants rendent les parlementaires vulnérables, déclare Tineke Strik, députée européenne de GroenLinks. Lors d’une réunion d’introduction avec l’ambassadeur du Maroc auprès de l’UE fin 2019, il lui a proposé un voyage pour voir des panneaux solaires au Maroc. Strik n’a pas répondu. Fin décembre de la même année, elle a reçu un colis de produits de luxe de la représentation marocaine, dont un sac en cuir coûteux et une bouteille d’huile d’olive. Strik a renvoyé le colis. Après avoir posé des questions critiques sur le traitement des migrants par le Maroc lors d’une réunion peu de temps après, le contact a cessé. « Apparemment », dit Strik, « ils cherchent à savoir qui est intéressé. Certains collègues pourraient commenter cela.

    « Ils existent certainement », assure un lobbyiste bruxellois. « Certains députés européens sont ouverts aux offres, parfois ils en demandent même », dit-il. « Je connais des conversations dans lesquelles des députés ont mentionné qu’ils cherchaient toujours une destination pour leurs vacances en famille, ou que leur fils ou leur fille cherchait un emploi. Il y a des interlocuteurs extérieurs à l’UE qui sont prêts à faciliter cela.

    Selon le lobbyiste, offrir des voyages (d’études) est un moyen d’obtenir du soutien. « Ce n’est pas que vous achetez une influence directe avec cela », dit-il. « C’est simplement un moyen de nouer des contacts, et donc de créer une ouverture d’influence. »

    Résolution sur le Bahreïn
    Prenez Bahreïn comme exemple, un pays très répressif du Golfe. A la tête du groupe d’amis bahreïnis se trouve le Tchèque Tomás Zdechovsky. Il a visité l’État pétrolier en 2021 et 2022 et s’est entretenu avec des représentants du gouvernement. Plus tard en 2022, le parlement adoptera une résolution appelant à la libération d’un militant des droits humains, qui, selon les observateurs internationaux, a été détenu pour des motifs douteux et est torturé. Zdechovsky rédige sa propre résolution pour son parti populaire européen (les démocrates-chrétiens) : il n’appelle pas à sa libération, décrivant plutôt le dissident bahreïni comme un ancien membre d’un groupe « terroriste », qui est le « calife au pouvoir » de voulu ébranler son trône. La résolution ne le fait pas, mais elle attire l’attentioncar le texte s’inscrit pleinement dans la vision du gouvernement bahreïni.

    Zdechovsky dit dans une réponse qu’il voulait adopter une « position équilibrée » sur le prisonnier avec sa résolution. Les visites payantes dans les pays sont, dit-il, « une forme établie de diplomatie », et il est « fier » de la transparence qu’il assure à ce sujet.

    Les Emirats Arabes Unis ont aussi un groupe d’amis. Ils ont un président influent en l’Espagnol Antonio López-Istúriz White : il est également secrétaire général des chrétiens-démocrates, le groupe le plus important au Parlement européen. S’il donne des conseils de vote, cela a un poids lourd.

    Ce López-Istúriz White se trouve souvent dans l’État du Golfe. Lors de ces visites, il ne mentionne pas que les Émirats sont l’un des pays les moins libres au monde, où les blogueurs critiques vont en prison. Ou sur la guerre que mènent les Emirats au Yémen, qui a conduit à la plus grande crise humanitaire du moment. L’Espagnol ne cesse cependant de louer le pays pour sa « lutte contre le terrorisme », par exemple lors d’une conférence de presse qu’il a donnée à Abou Dahbi en 2017 . Aux Emirats, il est interprété comme une approbation des actes de guerre au Yémen. Le Parlement européen nous « soutient » au Yémen, écrivent les journaux après la visite.

    La diplomatie par le « soft power »
    Mais le membre le plus célèbre du groupe d’amis est Radoslaw Sikorski . Il est un ancien ministre des Affaires étrangères de la Pologne et apparaît régulièrement dans les médias occidentaux pour avertir de la menace de la Russie. Il est également connu pour son mariage avec la célèbre journaliste américaine Anne Applebaum. Sikorski se tient selon une enquête du parlement polonaisfait partie de la liste de paie d’Emirates depuis des années. Il reçoit 100 000 dollars par an du pays pour donner des conseils sur la conférence Sir Bani Yas. Cette conférence a été mise en place par les Emirats il y a un peu plus de 10 ans comme un moyen de mener la diplomatie internationale par le soft power. En plus de Sikorski, d’éminents (anciens) politiciens ont été invités à rejoindre le conseil consultatif, notamment Kevin Rudd et Carl Bildt, anciens Premiers ministres d’Australie et de Suède respectivement. La conférence elle-même est désormais suivie par un groupe fermé de quelque 150 politiciens et analystes, dont l’année dernière le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell. La presse n’est pas la bienvenue, tout se déroule selon les règles du secret.

    Sikorski lui-même parle de « la conférence la plus renommée sur le Moyen-Orient ». Il siège au conseil consultatif depuis 2017, grâce auquel il a déjà reçu près d’un demi-million d’euros du ministère des Affaires étrangères des Émirats. Sikorski n’a pas dit au Parlement européen qu’il avait assisté à la conférence aux Emirats à la fin de l’année dernière, aux frais de ce pays. Les députés sont tenus de signaler ces déplacements. Selon Sikorski, ce n’était pas nécessaire dans son cas, car il n’a pas fait le déplacement dans son rôle de député européen. « Cela faisait partie de mes activités extérieures rémunérées. »

    Le NRC a analysé le comportement de vote de Sikorski pour savoir si les paiements généreux autorisés par les règles du PE influencent sa position en tant que député européen. Bien qu’une influence directe ne puisse être démontrée, il semble que Sikorski prenne des positions qui conviennent aux Emirats. L’ennemi principal des Emirats, l’Iran, est régulièrement pris pour cible par Sikorski car le régime opprime ses propres citoyens. Il milite pour des sanctions plus sévères contre l’Iran. En 2020 , il a comparé un ministre iranien à un dirigeant nazi.

    Plus doux pour les Emirats
    Mais pour les régimes répressifs des Emirats et de l’Arabie Saoudite alliée, Sikorski est plus indulgent. Cela devient évident, par exemple, lorsque le Parlement européen veut appeler les États membres à cesser de fournir des armes à l’Arabie saoudite après le meurtre du journaliste saoudien Jamal Kashoggi à Istanbul en 2020. Sikorski vote contre le boycott des armes.

    En 2021 , il s’oppose à un appel à l’action contre les Emirats, en raison de l’incarcération d’un blogueur critique.

    Cette même année , il a soutenu un effort visant à assouplir une résolution sur la peine de mort en Arabie saoudite. Alors que la résolution veut dénoncer les exécutions de dissidents par le pays, Sikorski soutient une proposition visant à inclure dans le texte que les Saoudiens ont prononcé de moins en moins de condamnations à mort ces dernières années. Cette proposition comprend également une demande d’ajouter que d’autres pays, comme la Chine et l’Iran, sont encore pires que l’Arabie saoudite.

    Sur ces questions, Sikorski est d’accord avec ses collègues membres du Parti populaire européen de droite, qui comprend également le CDA. Par conséquent, Sikorski estime qu’il n’y a pas de conflit d’intérêts. « Sur toutes les questions concernant ces pays, j’ai voté conformément aux recommandations de mon groupe politique », a répondu Sikorski aux questions du NRC. « Cela montre que mon appartenance au conseil consultatif du Sir Bani Yas Forum n’affecte pas mon vote en tant que membre du Parlement européen. »

    Soupçons sur le comportement électoral
    Pourtant, son comportement électoral en combinaison avec des paiements éveille les soupçons de ses collègues, selon des conversations avec des politiciens européens anciens et actuels, dont la plupart ne voulaient parler que sous couvert d’anonymat. Et pas seulement celui de Sikorski. Ils dressent globalement le même tableau : qu’ils n’ont jamais été témoins de pots-de-vin, mais interrogent nombre de collègues qui semblent vouloir épargner certains régimes autocratiques.

    La manière dont les résolutions sont prises, disent les personnes impliquées, offre une grande marge d’influence. Cela commence dès que le premier projet de texte est rédigé. Qu’est-ce qui rentre et qu’est-ce qui ne rentre pas ? Un compromis est atteint à ce sujet dans les coulisses, de sorte qu’il est souvent impossible de déterminer ensuite qui a exercé quelle influence sur elle.

    Par exemple, la vice-présidente du Parlement européen Eva Kaili, entre-temps suspecte de corruption qui s’est avérée cacher des valises pleines d’argent, a mis son nom sous une résolution l’année dernièrequi à première vue est très critique envers l’Iran. Mais, comme le CNRC l’a appris des personnes directement impliquées, dans les coulisses, Kaili s’est efforcé de rendre le texte aussi doux que possible pour l’Iran. Alors que la résolution concernait des manifestants exécutés en masse par le gouvernement iranien, Kaili a tenu à souligner dans le texte que les sanctions américaines sont principalement responsables du sort de la population iranienne. Kaili a également voulu supprimer un passage critique sur le régime iranien. Elle n’a pas réussi en raison de la contre-pression de son groupe. Elle laisse les personnes impliquées avec des questions : pour quel motif a-t-elle essayé d’influencer le texte ? Est-ce une idéologie ? Politique? Ou l’enrichissement personnel ?

    Organisations louches
    Ils se méfient également de certaines organisations obscures de défense des droits de l’homme. « Il y a des ONG actives ici qui attirent l’attention du parlement sur les abus commis par un pays spécifique, mais gardent le silence sur les abus commis par d’autres pays », explique un employé impliqué dans la commission des droits de l’homme.

    Les ONG participent à une guerre par procuration dans le Golfe, où le Qatar a été isolé par les Émirats, Bahreïn et l’Arabie saoudite en 2017. Les dirigeants de ces pays se sentent menacés par les Frères musulmans soutenus par le Qatar, qui ont déjà renversé d’autres dictateurs dans la région.

    Ce n’est pas un hasard si de nombreuses nouvelles ONG sont arrivées à Bruxelles cette année-là. Les Émiratis ont créé des clubs portant des noms tels que «Bussola Institute» ou «European Eye on Radicalization», qui ont braqué les projecteurs sur le danger posé par les Frères musulmans. A l’inverse, le Qatar a aussi monté des ONG pour noircir ses rivaux. Un rapport sur l’influence des Emirats a été discuté à la Commission des droits de l’homme en mai dernier . Cela a soulevé de grandes questions par la suite, car le rapport ne portait que sur les Émirats et avait été préparé par une ONG jusque-là inconnue qui n’a pas voulu dire comment il était financé.

    Les règles visant à prévenir les conflits d’intérêts au parlement lui-même ne sont pas contraignantes. Par exemple, les politiciens européens peuvent avoir un revenu complémentaire illimité, tant qu’ils le déclarent. Une analyse de Transparency International en 2021 a montré qu’ils gagnaient jusqu’à 11,5 millions d’euros supplémentaires par an. L’organisme de surveillance de la corruption a également conclu que de nombreuses descriptions de revenus supplémentaires sont si vagues qu’il reste difficile de savoir exactement ce qu’elles impliquent – et s’il existe un conflit d’intérêts.

    Cela s’applique également à la manière dont le Polonais Radoslaw Sikorski a enregistré ses gains supplémentaires. Il a déclaré que tous ses revenus supplémentaires, de la conférence Sir Bani Yas aux conférences et aux activités commerciales, ne totalisaient pas plus de 10 000 euros par mois. Il n’est pas immédiatement clair qu’il reçoit près d’une tonne par an des Émirats arabes unis.

    L’obligation pour les députés européens de déclarer les déplacements payés dans un délai d’un mois n’est pas non plus toujours respectée. Depuis l’éclatement du scandale de la corruption, beaucoup ont soudainement ajouté à leur liste de voyages payés ces dernières semaines.

    Par exemple, un manque de règles, de conformité et d’application rend le Parlement européen vulnérable à l’influence. Il devient de plus en plus clair que les régimes autocratiques en étaient également conscients.

    Source

    #Qatargate #Maroc #Corruption #Parlement_européen

  • ¿Por qué el Qatargate está siendo ignorado por la prensa británica?

    Tags : Parlement Européen, corruption, Maroc, Qatar, Brexit, europhobes, euroscéptiques,

    « La respuesta al Qatargate deja claro que la clase política Remainer está tan comprometida con la UE que está dispuesta a minimizar las extraordinarias acusaciones de corrupción ».
    « Su único objetivo es proteger a la UE del daño a su reputación », dice Frank Furedi.
    El Qatargate, el enorme escándalo de corrupción que envuelve a la UE, parece interesar poco a los principales medios de comunicación del Reino Unido.

    Se han dedicado muchas más columnas y tiempo de antena al hecho de que Rishi Sunak no se pusiera el cinturón de seguridad que a este megaescándalo en Bruselas, en el que numerosos miembros de la oligarquía de la UE y sus amigos de las ONG están acusados de recibir sobornos en metálico del gobierno qatarí.

    Eva Kaili, ex vicepresidenta del Parlamento Europeo, fue detenida y acusada de corrupción en diciembre, y actualmente se encuentra detenida en una cárcel a las afueras de Bruselas.

    Para los conservadores y sus amigos de Bruselas, el principal problema no es el supuesto comportamiento corrupto de los peces gordos federalistas de la UE y sus socios, sino la munición que este escándalo proporciona a los euroescépticos.

    Como Simon Tisdall, de The Guardian, argumentó cuando estalló por primera vez el Qatargate, el escándalo es « una buena noticia para los autócratas del mundo: la sordidez de la UE es un enorme gol en propia meta para la democracia ».

    He conocido a numerosos eurócratas en Bruselas que comparten la opinión de Tisdall. Muchos de ellos parecen indiferentes a los extraordinarios delitos que se han denunciado. En lo que a ellos respecta, el verdadero delito es que los eurodiputados corruptos han proporcionado a sus oponentes una valiosa herramienta de propaganda.

    Como ha denunciado un comentarista del New European, el escándalo « alimenta el argumento político euroescéptico de que la UE es un caos corrupto formado por burócratas interesados, una visión que ahora ganará nuevos simpatizantes… Los euroescépticos y los eurófobos lo verán todo como una confirmación de que estamos mejor fuera de ella y de que las instituciones de la UE son corruptas ».

    La óptica, y no el escándalo en sí, es la principal preocupación de los eurófilos. Stéphane Séjourné, líder del grupo liberal Renovación en el Parlamento Europeo, advirtió la semana pasada que, a menos que se hiciera algo decisivo para reformar las instituciones de la UE, el escándalo aumentaría el euroescepticismo.

    Si no lo resolvemos antes del verano, alimentará los debates extremistas en las próximas elecciones europeas » de mayo de 2024. Arancha González, ex ministra española de Asuntos Exteriores y ex asesora de la Comisión Europea, teme que el escándalo ponga en entredicho la legitimidad de « todo el proyecto europeo ».

    Este temor a fomentar el euroescepticismo está claramente detrás del eficaz ocultamiento del escándalo por parte de los medios de comunicación británicos.

    Los eurófilos británicos también han intentado desviar la atención del escándalo con « whataboutery ». Los partidarios de permanecer en la UE afirman que quienes se oponen a ella no tienen autoridad moral para criticar a Bruselas porque ellos también están inmersos en prácticas corruptas.

    Como escribe Martin Fletcher en el New Statesman:

    ¿Desde cuándo nuestro propio Gobierno, cuya soberanía ha sido tan felizmente restaurada por el Brexit, ha sido un dechado de virtudes? ¿Qué hay de los títulos de Boris Johnson para aliados como Evgeny Lebedev, y para Peter Cruddas y otros que han hecho donaciones sustanciales al Partido Conservador, o el indecoroso cabildeo de David Cameron de amigos ministros en nombre de su pagador, Lex Greensill? Tampoco debemos olvidar que no menos de 37 diputados británicos han disfrutado de viajes de cortesía a Qatar en los últimos cinco años ».

    Al llamar la atención sobre esta larga lista de fechorías tories, Fletcher intenta restar importancia al Qatargate. En esencia, trata de equiparar a los diputados que disfrutan de la hospitalidad de Qatar en vísperas de la Copa del Mundo con el soborno descarado de personalidades públicas en el Parlamento Europeo.

    La respuesta al Qatargate deja claro que la clase política conservadora está tan comprometida con la UE que está dispuesta a minimizar estas extraordinarias acusaciones de corrupción. Su único objetivo es proteger a la UE del daño a su reputación.

    La clase conservadora prefiere proteger a los suyos de la luz de la rendición de cuentas antes que enfrentarse a las influencias corruptoras que operan en Bruselas. Se trata de un doble rasero corrosivo.

    *Frank Furedi es sociólogo, comentarista y autor de 25 libros. Es director ejecutivo del grupo de reflexión MCC-Bruselas y profesor emérito de Sociología en la Universidad de Kent.

    Fuente

    #Qatargate #Marocgate #Parlement_européen #UE #Corruption