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  • Le Maroc, Israël et la France complotent contre l’Algérie

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    Manoeuvres géostratégiques au Maghreb – La volonté d’Alger de changer de partenaire stratégique s’est affirmée avec le développement d’un partenariat dense et fructueux avec Ankara.

    Un recentrage géopolitique majeur est en train de s’opérer dans la région du Maghreb. Des signes probants annonçant la région aux portes d’une nouvelle ère avec se multiplient. La normalisation maroco-israélienne, l’intensification de la guerre de 4e génération menée contre l’Algérie, le soutien plus qu’évident apporté par le Maroc aux mouvements intégriste et séparatiste animé par des intentions terroristes, constituent autant d’indices, voire de preuves tangibles de manoeuvres quasi militaires sous couvert diplomatiques. Le décor planté par le couple israélo-marocain a été complété par l’attitude hostile du président français Emmanuel Macron. Les pseudos démonstrations de force du Makhzen, à travers les sorties de ses diplomates et du roi Mohammed VI, avaient pour objectif d’impressionner Africains et européens, histoire de les amener à reconsidérer la géostratégie de la région et se ranger derrière un Maroc «puissamment» soutenu par les USA et Israël. La clé de voûte de la stratégie devait être la reconnaissance de la «marocanité du Sahara occidental».

    Cette opération, où l’ancien président américain Donald Trump était une pièce maîtresse, a échoué avec sa disqualification électorale. Mais pas seulement, il y a eu l’attitude énergétique, souveraine et proportionnée de l’Algérie. La rupture des relations diplomatiques avec le Maroc, l’interdiction du ciel algérien aux avions du royaume, le non- renouvellement du contrat gazier, auront été autant de coups durs adressés par Alger. La diplomatie algérienne ne s’est pas contentée de ces mesures. Elle a organisé la contre-attaque et remis Rabat à sa place. Au final, la question sahraouie est revenue au-devant de la scène, comme un cas de décolonisation et les Etats-Unis ont agi dans ce sens.

    Dans cette guerre d’influence, l’Algérie a fait jouer ses atouts et l’on s’attend à ce que le strapontin de pays observateur à l’UA, offert à Israël par quelques amis africains du Maroc, lui sera retiré, sur recommandation de l’Algérie, à la prochaine réunion de l’organisation panafricaine. C’est dire que l’axe géostratégique n’a pas bougé et le travail de chahutage mis en branle par le Maroc a lamentablement échoué. Il reste que l’opération franco-maroco-israélienne a laissé des séquelles sur l’équilibre fragile de la région. Et pour cause, qualifié de zone d’influence de la France, le Maghreb est en passe d’échapper à Paris. En tout cas, beaucoup d’indices plaident pour une volonté algérienne de larguer les amarres qui la retiennent dans ladite zone.

    Le non-renouvellement de la quasi-totalité des contrats de service, dans la gestion de l’eau, du métro d’Alger, de l’aéroport, ainsi que la fin proche de l’approvisionnement en blé français, réduisent la présence économique de l’ancienne puissance coloniale en Algérie à sa plus simple expression. La volonté manifestée par Alger de changer de partenaire stratégique s’est clairement affirmée à travers le développement d’un partenariat dense et fructueux avec Ankara. Cela explique les propos insensés de Macron à l’endroit de la Turquie.

    Ainsi, l’Algérie affiche ses ambitions en apportant au Maghreb un partenaire de taille, mais multiplie les contacts avec l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne, histoire de les affranchir de l’idée qu’ils ont de passer par Paris pour traiter avec Alger. Ainsi, le glissement géostratégique est en mouvement, renforçant le poids d’Alger, réduisant celui du Maroc et faisant perdre toute influence de la France dans la région.

    Saïd BOUCETTA

    L’Expression, 11/10/2021

  • Tebboune au Maroc: « Qui nous cherche, nous trouve »

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    Le président Tebboune a été d’une totale fermeté en évoquant le sujet marocain. « Sujet tout aussi neuf que vieux ». Manière de dire que les agressions et les menaces marocaines ne sont pas du tout nouvelles, depuis l’indépendance de l’Algérie, et jusqu’à ce jour.

    Cela pour dire que nous avons été agressés dès notre indépendance, et que le Maroc est allé jusqu’à héberger des terroristes, et même leur accorder des passeports diplomatiques durant notre décennie noire.

    « Certes, s’exclame Tebboune, il n’est pas facile d’aller vers un affrontement direct, mais l’Algérie ira vers cette éventualité en cas d’extrême nécessité ». Qui nous cherche nous trouve, dira d’un ton menaçant le président algérien.

    Manière de dire que l’Algérie, pays pivot et puissance régionale incontournable, a les moyens de se défendre, et même de faire très mal en cas d’agression. Une fois lancé, point d’arrêt possible.

    Et d’enchainer pour dire que la complicité du Maroc est totalement prouvée dans les actes terroristes et achats d’armements du MAK de Ferhat Mhenni, dont l’Algérie continue de demander l’extradition.

    S’agissant de la désignation de Stefan de Mistura en tant qu’envoyé spécial d SG de l’ONU pour le Sahara Occidental, le président affirme que contrairement aux louvoiements marocains, l’Algérie a salué cette désignation, en espérant que l’ONU joue pleinement son rôle dans la décolonisation du Sahara Occidental. Car, il s’agit bel et bien d’une affaire de décolonisation et rien d’autre, contrairement aux multiples assertions de Rabat…

    Mohamed Abdoun

    La Patrie News, 10/10/2021

  • Guerre froide au Maghreb: ça brûle entre l’Algérie et le Maroc

    Guerre froide au Maghreb: ça brûle entre l’Algérie et le Maroc

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    Le 22 septembre, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a annoncé la fermeture de l’espace aérien algérien à tous les avions civils et militaires marocains. Cette décision intervient près d’un mois après que l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc le 24 août en représailles aux appels d’un diplomate marocain à une plus grande autodétermination dans la région algérienne de Kabylie. Les États-Unis ont officiellement reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en décembre 2020, et l’État marocain a renouvelé la répression du Front Polisario nationaliste sahraoui soutenu par l’Algérie. Combinés, ces facteurs ont également poussé les relations algéro-marocaines à un point de rupture, selon Al Jazeera.

    Le responsable algérien Amar Belani a déclaré à Reuters que « l’adoption de mesures supplémentaires ne peut être exclue ». Le gouvernement algérien pourrait expulser les immigrés marocains si les tensions persistent, comme l’a averti le spécialiste des relations internationales Yahia Zoubir dans The Conversation. En décembre 1975, le président algérien Houari Boumédiene a créé un précédent troublant en ordonnant l’expulsion d’environ 350 000 ressortissants marocains en réponse à l’occupation du Sahara occidental par le Maroc et la Mauritanie. Aujourd’hui, plus de 45 000 Marocains (dont beaucoup sont sans papiers) vivent toujours en Algérie. Les plâtriers, les commerçants et les étudiants universitaires craignent d’être également expulsés si cette rupture diplomatique devenait incontrôlable, selon Middle East Eye.

    Pour désamorcer la crise, Alger devrait abandonner sa position de confrontation et opter pour des gestes plus conciliants pour apaiser Rabat. Le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra est un ancien commissaire de l’Union africaine à la paix et à la sécurité. Il a acquis une vaste expérience dans la résolution de conflits tout au long de sa carrière diplomatique.

    De plus, comme l’a déclaré l’Institut d’études de sécurité, Lamamra est éminemment qualifié pour négocier un règlement pacifique avec ses homologues marocains si les supérieurs du gouvernement algérien le lui permettent.

    La communauté internationale pourrait également faire pression sur Rabat pour qu’il accorde un référendum sur l’indépendance au peuple sahraoui. Le 29 septembre, un tribunal européen a annulé les accords de commerce et de pêche de l’Union européenne avec le Maroc, les habitants du Sahara occidental n’ayant jamais accepté ces accords. Cela pourrait contraindre Rabat à mettre en place un référendum et mettre enfin un terme à la question du Sahara occidental qui a tant envenimé les relations algéro-marocaines pendant des années.

    Selon la politologue Khadija Mohsen-Finan, la dernière querelle entre l’Algérie et le Maroc marque un nouvel épisode d’une rivalité de quatre décennies entre deux nations en lice pour la suprématie sur le Maghreb.

    Enhardi par le mécontentement chronique qui afflige la société algérienne, le Maroc cherche à supplanter son voisin affaibli en tant que grande puissance d’Afrique du Nord. Pour atteindre cet objectif, Rabat renforce ses liens économiques avec Israël et envisage de moderniser l’Armée royale marocaine.

    Le Maroc a élargi ses relations avec les militaires étrangers et les sous-traitants de la défense, en particulier aux États-Unis et dans d’autres États membres de l’OTAN au cours de l’année écoulée, selon Defense News. Middle East Eye rapporte que la Turquie a également envoyé des cargaisons de drones au Maroc au début du mois. Alger a réagi avec inquiétude à ces développements, en particulier à la lumière des révélations du logiciel espion Pegasus en juillet, qui ont révélé que les forces de sécurité marocaines avaient piraté les téléphones de milliers de politiciens et de militaires algériens. En réponse, l’Algérie s’apprête à renforcer son arsenal avec des armes chinoises, comme le note Observ Algérie.

    Une guerre froide qui couve est susceptible de fournir un prétexte aux deux régimes pour durcir les mesures de sécurité intérieure et justifier de nouvelles mesures de répression contre la dissidence. Amnesty International a signalé en juillet que les autorités algériennes avaient déjà menacé ou détenu des centaines de militants et de journalistes depuis février. La police et les juges comparent les manifestants pacifiques, qui espèrent relancer le mouvement Hirak qui a renversé le président autocratique Abdelaziz Bouteflika du pouvoir en 2019, aux terroristes cherchant à déstabiliser le pays. Amnesty a également découvert des preuves que les forces de sécurité marocaines commettent des crimes odieux contre des militants sahraouis, notamment du harcèlement, des passages à tabac et des viols.

    Ce bruit de sabre ne peut pas conduire à la guerre. Les organisations internationales comme les Nations Unies, l’UE et l’Union africaine doivent mettre en commun leurs efforts et leurs ressources pour ramener Alger et Rabat à la table des négociations avant qu’il ne soit trop tard.

    Jean-Philippe Pierre

    OWP, 02/10/2021

  • La haine ancestrale du Makhzen contre l’Algérie: Les rois de la trahison

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    Dans un précédant article intitulé « Ce Maroc qui cherche encore un frère: Au-delà d’un discours… » paru dans le même journal, j’avais fait une lecture positive de la déclaration du roi du Maroc Mohamed VI, faite lors d’un discours à l’occasion du 22 -ème anniversaire de son accession au trône: « vous n’aurez jamais à craindre de la malveillance de la part du Maroc. la sécurité et la stabilité de l’Algérie, et la quiétude de son peuple son organiquement liées à la sécurité et à la stabilité du Maroc ».
    J’avais posé la question suivante: peut-on considérer que les propos du roi sont un gage de non-agression, un serment de fraternité à l’adresse de l’Algérie?
    La réponse à cette question n’a pas trop tardé : non il n’en est rien, le Maroc continue dans son hostilité contre l’Algérie.
    La présidence de la république vient de le confirmer par cette déclaration au terme d’une réunion extraordinaire du Haut Conseil de sécurité : « Les actes hostiles incessants perpétrés par le Maroc contre l’Algérie, ont nécessité la révision des relations entre les deux pays et l’intensification des contrôles sécuritaires aux frontières Ouest».
    A partir de l’aveu de ses membres arrêtés, l’enquête a permis de découvrir qu’un réseau criminel, classé comme organisation terroriste, est derrière les incendies, qui ont ravagé dernièrement le nord du pays et particulièrement la Kabylie.
    Le MAK et le Rachad sont vraisemblablement mis en cause dans ces incendies criminels qui ont fait des dégâts matériels et humains énormes.
    Ce sont deux organisations classées terroristes par l’Algérie.
    la première séparatiste cherche à mettre en danger l’unité nationale, et la seconde cherche par son idéologie à démolir les fondements de la nation pour imposer le concept de la Ouma.
    Le Maroc a affiché dernièrement son soutien au MAK. Ce fait est confirmé par la déclaration de son ministre des affaires étrangères qui a soulevé le pseudo droit du « peuple Kabyle ».
    Cette audace n’a pu être possible que grâce à l’encouragement et a l’appui de son nouvel invité sur son sol, et partenaire dans l’hostilité contre l’Algérie en l’occurrence l’entité sioniste.
    Il est clair donc par les faits que le MAK est soutenu par le Maroc en guise de vengeance, en réponse au soutien de l’Algérie au peuple Sahraoui, sachant qu’il y a aucune comparaison avec l’auto-détermination du peuple sahraoui, soutenue non pas par l’Algérie seulement mais par L’ONU.
    Pareillement, le MAK a toujours été soutenu ouvertement par l’entité sioniste en guise de vengeance, en réponse aussi au soutien indéfectible de l’Algérie à la cause Palestinienne.
    Décidément, il semble que la haine viscérale qui anime les rois du Maroc à l’encontre de l’Algérie est ancestrale : Le héros numide Jughurta en 104 av. J.-C a été trahi par Bocchus, roi de la Maurétanie césarienne. Le Maroc d’aujourd’hui. Il l’a remis à Rome où il sera tué.
    le sultan marocain Moulay Abderrahmane a trahi l’Emir Abdelkader en se retournant contre lui en décembre 1847 et s’est allié à l’ennemi français pour l’encercler.
    Sur instigation du roi Mohammed V, Allal El Fassi chef du parti l’Istiqlal a mis en cause l’unité territoriale de l’Algérie en exposant l’idée expansionniste du grand Maroc en novembre 1955 soit une année après le déclenchement de la révolution de 1954, en englobant les vallées de la Saoura de la Gourara du Touat du Tidikelt.
    Le traité signé en juillet 1961 entre la monarchie du Maroc et le gouvernement provisoire de l’Algérie combattante, a été violé par le roi Hassan en déclenchant une guerre contre l’Algérie le 25 septembre 1963, soit juste une année après l’indépendance.
    Ce traité exprime clairement « la volonté du Maroc de s’opposer par tous les moyens à toutes tentatives de partage ou amputation du territoire algérien ».
    Ce même souverain a soutenu implicitement le terrorisme pendant la décennie noire en voulant le chaos pour l’Algérie. Il a pourchassé et maltraité tous les Algériens sur son sol, après une accusation à tort contre l’Algérie suite à l’attentat de Marrakech.
    Le roi Mohammed VI, continue dans la trahison au meme titre que ses ancêtres en construisant une base d’écoute juste à la limite de la frontière, en inondant l’Algérie avec toutes sortes de drogue constituant une menace contre la sécurité et la stabilité nationale,, en ramenant l’entité sioniste à nos frontières, en espionnant nos officiels, nos chefs de partis et nos journalistes avec le logiciel israélien Pegasus, en perdurant l’obstacle à l’autodétermination du peuple Sahraoui décidé par l’ONU depuis 1991, acceptée pourtant par son père le roi Hassan II, en falsifiant l’histoire avec un terme qui n’a jamais existé « peuple Kabyle » sachant que ce qui a existé n’est autre que des Amazighe libres faisant partie d’un même peuple qui ont combattu pour l’indépendance et l’unité de leur pays pendant plus d’un siècle.
    Même si officiellement elle n’est pas encore établie, le soutien du Maroc est clairement confirmé par les fait à cette organisation criminelle qui met en danger l’unité, du pays. Le comble a donc atteint son paroxysme.
    Pourquoi cet acharnement dans la haine et la trahison qui dure depuis l’existence de la monarchie au Maroc ? Quel est le tort de l’Algérie?
    Le tort de l’Algérie vient vraisemblablement de son peuple libre, refusant à travers son histoire toutes forme de domination. Ce peuple qui se dresse toujours aux côtés des opprimés. Les rois du Maroc ont apparemment peur d’une contamination qui menacerait leur monarchie. Cette peur maladive est devenue tout simplement héréditaire de père en fils.
    Ce que les monarques du Maroc n’ont jamais compris, c’est que le peuple Algérien autant qu’il a hérité de ses ancêtres un sang révoltant contre la soumission et l’injustice, il ne s’est jamais occupé de ce qui se passe en dehors de ses frontières en l’absence d’une provocation extérieure.
    L’exemple qui malheureusement n’a pas servi aux monarques Marocains, c’est la non-ingérence observée par l’Algérie lors des deux coups d’État de « Skhirat et des aviateurs », si non la donne aurait été tout à fait autrement que celle d’aujourd’hui.
    Ce que le monarque du Maroc actuel et à venir doivent savoir, c’est que le peuple Algérien n’est pas leur ennemi. Il a toujours voué que du bien pour le Maroc et son peuple. L’exemple frappant étant ce jeune Youtubeur Marocain qui a passé une journée complète dans un quartier populaire de la capitale habillé du maillot de l’équipe nationale marocaine sans qu’aucun ne le dérange, au contraire, la courtoisie et l’hospitalité étaient de mise par tous ceux qu’ils l’ont croisé.
    Les monarques du Maroc doivent savoir que leurs ennemis étant actuellement et resteront ceux qui entravent l’édification du grand Maghreb dans lequel les peuples de la région entière peuvent s’épanouir et profiter de leurs richesses.
    Ce que les monarques du Maroc et leurs appuis d’aujourd’hui et de toujours doivent savoir aussi : le peuple Algérien autant qu’il soit indulgent il est sûr de sa capacité d’anéantir toute tentative de nuire à son unité et son intégralité territoriale conquises par le sang de ses martyrs.
    Enfin, pour tous ceux qui œuvrent et persistent dans leurs hostilités contre l’Algérie, quels qu’ils soient, il doivent savoir que le peuple Algérien a toujours été résistant et a toujours été indestructible.
    Il sort toujours vainqueur, son histoire le démontre clairement.
    A bon entendeur…
    Docteur Rafik Alloui
    Algérie Breve News, 22/08/2021
  • Algérie-Maroc : La fable d'une médiation

                       Algérie, Maroc, Israël, Pegasus, normalisation, Kabylie, MAK, Rachad,

    Comment ose-t-on parler de normalisation avec un pays qui a fait de son territoire national une tête de pont, pour planifier une série d’actions hostiles contre l’Algérie?
    Brahim TAKHEROUBT

    Assommé par la décision prise par l’Algérie de rompre ses relations diplomatiques avec le royaume, le Makhzen s’affole. Comme le pressing, les fausses annonces n’ayant pas suffi, il active son plan «B» en rameutant tous ses soutiens et sponsors pour faire aboutir, coûte que coûte, une médiation entre Alger et Rabat. 
    Des officiels algériens se disent,d’ailleurs, intrigués par le comportement de certains pays qui croient à cette fable de la médiation. «Il est regrettable de constater, aujourd’hui, que ces pays voulant jouer aux bons offices se sont tus pendant des décennies face aux graves provocations marocaines à l’endroit de l’Algérie», regrette un diplomate algérien très au fait de ce dossier. 
    «Qui ne dit mot consent. Par leurs silences complices, ces pays n’ont-ils pas encouragé le Maroc à persister dans ces dérapages?», s’interroge le même diplomate rappelant qu’il n’est pas question pour les autorités algériennes de revenir sur leur décision quel qu’en soit le prix à payer. 
    La fable de la médiation est exactement comme celle de la réouverture des frontières ressassée depuis des années par les responsables marocains à chaque occasion. Peine perdue, l’Algérie, pays souverain, en a décidé autrement. Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a tranché dans le vif et de manière irrévocable. 
    Lors d’une réunion des ministres arabes des Affaires étrangères tenue, il y a quelques jours, Lamamra a souligné le fait que «la décision de rompre les relations diplomatiques avec le Maroc n’est pas sujette à discussion ou à délibération, car il s’agit d’une décision souveraine, définitive et irréversible». 
    Le chef de la diplomatie algérienne a ajouté que toute initiative de médiation, «quelle que soit sa nature, est réductrice et superficielle si elle ignore l’entière responsabilité du Maroc dans la détérioration des relations bilatérales». 
    La décision algérienne entérinée par le Haut Conseil de Sécurité, présidé par Abdelmadjid Tebboune, n’est pas venue du néant, mais elle répond aux desiderata des populations algériennes agacées par des décennies de provocations. 
    Habitué à l’indulgence du peuple et de l’État algériens qui ont une haute considération pour le peuple marocain, le Makhzen croyait fermement que l’Algérie allait éternellement ignorer ses agressions et sa dangereuse fuite en avant. Comment ose-t-on parler de normalisation avec un pays, le royaume du Maroc,qui a fait de son territoire national une tête de pont pour planifier, organiser et soutenir une série d’actions hostiles contre l’Algérie? 
    Les dernières en date concernent les accusations insensées et les menaces à peine voilées proférées par le ministre israélien des Affaires étrangères en visite officielle au Maroc et en présence de son homologue marocain. Jamais depuis 1948, un officiel israélien n’a été entendu émettre des jugements et proférer des messages contre un pays arabe à partir du territoire d’un autre pays arabe. Une inégalable performance marocaine révélatrice d’une hostilité extrême envers son voisin de l’Est. 
    Comment normaliser avec un pays dont les appareils sécuritaires et de propagande mènent une guerre médiatique de bas niveau et de grande envergure contre l’Algérie, son peuple et ses dirigeants? Que dire de l’affaire, non moins grave, du scandale Pegasus qui a révélé au grand jour l’espionnage massif auquel ont été soumis des responsables et des citoyens algériens ciblés par les services de renseignement marocains? Où en sont les choses avec la dérive particulièrement dangereuse et irresponsable en invoquant un prétendu «droit à l’autodétermination du vaillant peuple kabyle»? 
    À défaut de réponses à toutes ces questions qu’attend toujours le peuple algérien, le Makhzen nous sert la balle de la normalisation.
    L’Expression, 16/09/2021
  • Algérie-Maroc : Le feuilleton noir

    Algérie-Maroc : Le feuilleton noir

    Algérie, Maroc, Sahara Occidental, MAK, Kabylie, Omar Hilale, Rachad,

    Les deux poids lourds du Maghreb, l’Algérie et le Maroc, entretiennent depuis des décennies des relations difficiles en raison de l’épineux dossier du Sahara occidental, seul territoire du continent africain dont le statut post-colonial reste en suspens.

    Le conflit du Sahara occidental oppose le Maroc aux indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie, depuis le départ du colonisateur espagnol dans les années 1970. Rabat, qui contrôle près de 80% du territoire, propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté.

    Rupture : Le 7 mars 1976, Rabat rompt ses relations diplomatiques avec l’Algérie après la reconnaissance par Alger de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), autoproclamée par le Front Polisario. Dès 1963, une « guerre des sables » avait opposé les deux voisins après plusieurs incidents frontaliers et leurs relations s’étaient gravement détériorées avec la « Marche verte » de 350.000 Marocains en direction du Sahara occidental en 1975.

    – Accord sur une libre circulation

    Le 26 février 1983, le roi Hassan II et le président algérien Chadli Bendjedid se retrouvent en tête-à-tête à la frontière. En avril, la libre circulation est rétablie pour les résidents des deux pays et, en mai, un accord sur la libre circulation progressive des personnes et des biens ainsi que l’ouverture des lignes aériennes et ferroviaires est signé.

    – Reprise des relations

    Le 11 juillet 1987, le ministre algérien des Affaires étrangères rencontre Hassan II. Le 22 novembre, c’est au tour du chef de la diplomatie marocaine de se rendre à Alger. Le 16 mai 1988, Alger et Rabat annoncent la reprise de leurs relations diplomatiques. Le 5 juin, leurs frontières respectives sont officiellement rouvertes. Le 7 juin, Hassan II effectue sa première visite à Alger depuis 15 ans, où il participe à un sommet arabe extraordinaire. Début février 1989, la visite du président Bendjedid à Ifrane, la première d’un chef d’Etat algérien au Maroc depuis 1972, scelle la réconciliation. Un accord est conclu pour un projet de gazoduc devant relier l’Algérie à l’Europe, à travers le Maroc. En juin 1992, la promulgation par Rabat de la convention de juin 1972 met fin aux problèmes frontaliers à l’origine de la « guerre des sables ».

    – Fermeture des frontières

    Mais, le 16 août 1994, les déclarations du président algérien Liamine Zeroual selon lesquelles il reste en Afrique « un pays illégalement occupé » -allusion au Sahara occidental- sont très mal perçues à Rabat. Le 26 août, le Maroc instaure un visa d’entrée pour les Algériens après l’attaque d’un hôtel de Marrakech où deux touristes espagnols ont été tués par des islamistes franco-maghrébins. Rabat accuse des services de sécurité algériens d’être derrière l’attentat. L’Algérie ferme sa frontière avec le Maroc. Le 25 juillet 1999, le président Abdelaziz Bouteflika assiste aux obsèques de Hassan II à Rabat. Mais ce début de réconciliation est brutalement freiné le 15 août après un massacre qui fait 29 morts dans le sud-ouest algérien. Bouteflika accuse le Maroc de faciliter l’infiltration d’islamistes armés.

    – Léger dégel

    En mars 2005, une série de rencontres entre le président Bouteflika et Mohammed VI marque un « dégel ». En juillet 2011, le roi se prononce pour la réouverture des frontières terrestres et une normalisation des relations. M. Bouteflika affirme quelques mois plus tard sa volonté d’oeuvrer au « raffermissement » des relations « au mieux » des intérêts des deux pays. En décembre 2019, Mohammed VI appelle à ouvrir une « nouvelle page » dans un message de félicitations au nouveau président algérien Abdelmadjid Tebboune.

    Normalisation Israël-Maroc

    En décembre 2020, l’Algérie dénonce des « manoeuvres étrangères » visant à la déstabiliser et pointe du doigt Israël après la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, en contrepartie d’une normalisation des relations de Rabat avec l’Etat hébreu. « Le conflit du Sahara occidental est une question de décolonisation qui ne peut être résolue qu’à travers l’application du droit international », réaffirme Alger.

    – Nouvelles tensions

    Le 18 juillet 2021, Alger rappelle son ambassadeur à Rabat pour « consultations ». Un diplomate marocain a exprimé son soutien au séparatisme kabyle, en réaction à l’appui apporté par Alger aux indépendantistes sahraouis. Une ligne rouge pour Alger qui s’oppose à toute velléité indépendantiste de la Kabylie, région berbérophone du nord-est de l’Algérie. Le 31 juillet, à l’occasion de la fête du Trône, Mohammed VI déplore les « tensions » avec l’Algérie, réitérant son appel à rouvrir les frontières terrestres. Le 18 août, Alger annonce « revoir » ses relations avec le Maroc, accusé d’être impliqué dans les incendies meurtriers qui ont ravagé le nord du pays. –

    Nouvelle rupture

    Le 24, le ministre algérien des Affaires étrangères annonce la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc, en raison « d’actions hostiles » du royaume.(AFP)

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    Réaction du Maroc suite à la décision de l’Algérie de rompre ses relations diplomatiques

    Le Maroc, via son ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger a réagi, hier dans la soirée, à la décision de l’Algérie de rompre ses relations diplomatiques avec le voisin de l’ouest.

    « Le royaume du Maroc a pris note de la décision unilatérale des autorités algériennes, de rompre, à partir de ce jour, les relations diplomatiques avec le Maroc », indique le ministère des Affaires étrangères.

    « Le Maroc regrette cette décision complètement injustifiée mais attendue – au regard de la logique d’escalade constatée ces dernières semaines – ainsi que son impact sur le peuple algérien », poursuit la même source, rejetant « catégoriquement les prétextes fallacieux, voire absurdes, qui la sous-tendent ».

    « Quant à lui, le royaume du Maroc restera un partenaire crédible et loyal pour le peuple algérien et continuera d’agir, avec sagesse et responsabilité, pour le développement de relations intermaghrébines saines et fructueuses », conclut le communiqué marocain.

    Pour rappel, L’Algérie a décidé de rompre les relations diplomatiques avec le Royaume du Maroc à partir de mardi 24 août, a déclaré le ministre algérien des affaires étrangères Ramtane Lamamra, lors d’une conférence de presse.

    Le ministre a expliqué les raisons de cette décision en affirmant que « l’histoire avait montré que le Royaume du Maroc n’a jamais cessé de mener des actions hostiles à l’encontre de l’Algérie ». 

    « Les services de sécurité et la propagande marocains mènent une guerre ignoble contre l’Algérie, son peuple et ses dirigeants », a-t-il accusé, promettant toutefois que cette décision « ne touchera pas les citoyens des deux pays » et que « les affaires consulaires travailleront normalement ».

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    Le gaz algérien vers l’Europe ne transitera plus par le Maroc

    Le ministre de l’énergie Mohamed Arkab a indiqué jeudi que l’ensemble des approvisionnements de l’Espagne en gaz naturel algérien sera assuré à travers le gazoduc Medgaz. Autrement dit le gaz ne transitera plus à travers le territoire marocain.

    S’exprimant lors d’une rencontre avec l’ambassadeur d’Espagne en Algérie, Fernando Moran, Arkab a réitéré « l’engagement total de l’Algérie de couvrir l’ensemble des approvisionnements de l’Espagne en gaz naturel à travers le Medgaz ».

    Un communiqué du ministère de l’énergie précise que lors de cette rencontre, les deux parties ont examiné les relations de coopération entre l’Algérie et l’Espagne dans le domaine de l’énergie, « qualifiées d’excellentes, notamment celles relatives à l’approvisionnement en Gaz Naturel du marché espagnol à partir d’Algérie », souligne le communiqué.

    S’agissant du domaine des hydrocarbures, M. Arkab a rappelé « les efforts déployés par l’Algérie pour garantir la sécurité des approvisionnements en gaz naturel du marché espagnol à travers les importants investissements consentis pour acheminer dans les meilleures conditions le gaz naturel sur ce marché ».

    Lancé en 2011, Medgaz est un gazoduc offshore d’une longueur de 210 km ; il relie la station de compression de Beni-Saf (Aïn Témouchent) jusqu’au port d’Almería en Espagne avec capacité de transport annuelle de 10.2 milliards mètres cubes.

  • El Djeïch : La stabilité de l’Algérie au-dessus de toute considération

    Algérie, Maroc, MAK, Rachad,

    Les terribles incendies criminels que notre pays a connus récemment ont prouvé ce que le Haut commandement de l’Armée nationale populaire avait affirmé à maintes reprises quant à l’exposition de notre pays à des plans malveillants dont les fils sont tissés à l’étranger et exécutés par des traîtres et des agents, dans l’objectif de saper l’unité territoriale et populaire et d’ébranler la cohésion nationale.
    Indépendamment des intentions et des objectifs qui sont devenus apparents et clairs, l’ampleur de ces incendies a révélé la profonde rancœur de ceux qui les ont fomentés et ceux qui les ont exécutés, envers notre pays, dans une nouvelle et vaine tentative de l’affaiblir, en suscitant la fitna entre les enfants d’un même peuple, du même pays, et le désespoir chez les citoyens.
    Les enquêtes des autorités sécuritaires spécialisées ont prouvé indubitablement l’implication des deux organisations terroristes «MAK» et «Rachad» dans la guerre féroce menée contre notre pays, et dans les crimes odieux qu’ont été les incendies qui, outre les pertes humaines, ont affecté le patrimoine forestier, la faune et la flore et l’équilibre environnemental dans de nombreuses wilayas du pays, causant ainsi de lourdes pertes à l’économie nationale. Ceci sans oublier la torture barbare et le crime odieux perpétré à l’encontre d’un citoyen algérien innocent.
    Et comme toutes les fois que le pays avait eu besoin de ses braves enfants, les éléments de l’Armée nationale populaire se sont, dès le début, lancés dans un élan héroïque pour sauver les populations piégées par les incendies, et la fine fleur de ces éléments ont offert leur vie pour la Patrie et pour sauver leurs concitoyens. Par ce sacrifice et cet acte héroïque inestimable, ils ont ainsi fait échec à un des nombreux complots et plans hostiles visant l’Algérie et son peuple.
    En cette circonstance cruciale, les images éloquentes et expressives de cohésion, de solidarité et de synergie entre l’armée et le peuple dans les wilayas de Tizi Ouzou et Béjaïa, en particulier, et du peuple, en général, ont apporté le plus cinglant des démentis aux allégations et mensonges des militants des espaces virtuels et des bonimenteurs ainsi qu’aux rumeurs et désinformation distillées par les traîtres et ceux qui les soutiennent. Elles ont également prouvé la cohésion indéfectible entre le peuple et son armée, la fraternité et la solidarité inouïes entre les enfants du peuple et que les plans hostiles, aussi nombreux et variés soient-ils, se heurteront à la détermination du peuple à les dévoiler, à les rejeter, et à leur faire échec.
    La référence à des plans hostiles nous amène nécessairement à parler de l’implication du Makhzen, d’une manière ou d’une autre, dans ce crime odieux et impardonnable, en vertu du lien fort et avéré du Maroc avec les deux organisations terroristes susmentionnées, dans la série d’agressions et d’actes hostiles qu’il a menés depuis l’indépendance de notre pays, bafouant les lois et les coutumes internationales et le principe de bon voisinage, de coopération et de confiance mutuelle, que l’Algérie a tenu à établir de bonne foi, pendant que le Makhzen s’entêtait à engager les relations algéro-marocaines dans une impasse de laquelle il serait difficile de sortir.
    L’Algérie a fait preuve, depuis longtemps, de retenue face aux graves et méthodiques provocations du Maroc contre l’Algérie, dans son insistance à nuire à notre pays. Une des dernières en date a été d’offrir, à partir de son territoire, une tribune à un ministre de l’entité sioniste en l’encourageant à émettre de fausses accusations contre notre pays et à proférer des menaces à peine voilées, ce qui reflète l’extrême hostilité que le Makhzen nourrit à l’encontre de notre pays.
    Avant cela, il y a eu les déclarations du ministre marocain auprès des Nations unies qui, en violation de tous les usages diplomatiques, à plus forte raison lorsqu’il s’agit de deux pays «frères», en exprimant le soutien de son pays à un mouvement séparatiste classé terroriste et en appelant à l’atteinte de l’intégrité territoriale de l’Algérie.
    A cela s’est ajoutée l’inertie du gouvernement marocain par rapport aux demandes d’explications sollicitées par l’Algérie auprès de ce gouvernement quant à sa position officielle vis-à-vis de cette dangereuse dérive.
    La décision prise par l’Algérie de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc est souveraine et fondée, intervenant, comme nous l’avons mentionné, suite à des attaques et provocations nombreuses, répétées, attestées et connues de tous. Une décision cruciale et ferme prise par notre pays après avoir longtemps privilégié les valeurs de fraternité, de bon voisinage et de non-ingérence dans les affaires intérieures des pays voisins et observé une attitude de retenue et de mesure pendant des décennies face aux actions hostiles et aux provocations constantes du Maroc.
    L’Algérie, qui est entrée dans une nouvelle ère, est plus que jamais déterminée à marquer son attachement aux exigences de la souveraineté et de l’unité nationale, comme elle est prête à faire face vigoureusement à toutes les tentatives hostiles visant l’Etat et à éradiquer les organisations terroristes qui tentent en vain de saper sa stabilité, l’unité du peuple et du territoire. Ceci, en s’appuyant sur ses positions justes et immuables qui préservent à notre pays ses droits et son prestige, réaffirment l’unité du peuple qui se tient comme un seul homme aux côtés de ses dirigeants face à quiconque se hasarderait à nuire à l’Algérie des Chouhada.
    El Djeïch nº 698, septembre 2021
  • « L’Algérie refuse d’entretenir une fausse normalité »

    Maroc, Algérie, MAK, Rachad, Sahara Occidental, #Maroc, #Algérie, #SaharaOccidental,

    Rupture des relations avec le Maroc: «L’Algérie refuse d’entretenir une fausse normalité»

    A entendre des diplomates en parler, la rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc plonge la région dans une atmosphère de suspicion et d’inquiétude qui laisse présager les pires des situations.Avant tout, ils reconnaissent que «si l’Algérie a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc c’est parce qu’elle veut éviter le pire à ses territoires et à la région». Le pire, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger l’a évoqué mardi dans sa longue conférence de presse durant laquelle il a répondu à des questions dont un nombre important était lié à cette décision de rupture des relations avec un pays voisin. Les réponses de Ramtane Lamamra laissent apparaître qu’Alger a épuisé toutes les circonstances atténuantes qui pouvaient lui permettre de pardonner au Maroc « ses bévues et ses actes hostiles ».

    Le MAE en a d’ailleurs énuméré plusieurs en commençant par convoquer l’acte 1 du Maroc contre l’Algérie au lendemain de sa libération du joug de la France coloniale. C’est en toute évidence «la guerre des sables» déclenchée par le Royaume en octobre 1963 pour réclamer des territoires algériens. « Sept ans, ça suffit ! Notre plaie n’est pas encore guérie (Sebaa snin barakat, djorhna mazal ma bra…)», avait lancé Ahmed Ben Bella alors président de la République. Soutenue notamment par l’Egypte et Cuba, après un mois de lutte armée qui lui a coûté 850 martyrs, l’Algérie a réussi à panser ses blessures et à étouffer les velléités expansionnistes d’un « Grand Maroc » exprimées violemment par Rabat.

    De 1969 et jusqu’à 1988, l’Algérie a voulu tourner la page de ce que Lamamra a qualifié d’«animosité, dont le caractère systématique, méthodique et prémédité est documenté». Le MAE estime ainsi que «malgré les blessures béantes laissées par cette confrontation armée, l’Algérie a patiemment bâti des relations d’Etat à Etat avec son voisin marocain. Un Traité de fraternité, de bon voisinage et de coopération et une Convention de délimitation des frontières entre les deux pays sont venus, à Ifrane en 1969 et à Rabat en 1972, consacrer le principe de l’intangibilité des frontières héritées aux indépendances». Sauf qu’en 1976, rappelle-t-il, « le Maroc a rompu brutalement les relations diplomatiques avec l’Algérie qui venait, avec quelques autres pays, de reconnaître souverainement la République Arabe Sahraouie Démocratique ».

    Quand le Maroc renie ses engagements

    Douze ans après, continue-t-il d’énoncer, « les deux pays ont décidé en 1988 de normaliser leurs relations et de les inscrire dans une perspective historique centrée sur la «communauté de destin des peuples algérien et marocain» et sur une coopération féconde à impulser entre les deux pays ». Lamamra n’omet pas de souligner que «cette normalisation est intervenue après les efforts méritoires déployés par des chefs d’Etat de bonne volonté dont le Serviteur des deux Lieux saints, le Roi Fahd Ibn Abdelaziz, dont l’engagement personnel dans une médiation active avait permis de créer un climat politique favorable à une évolution positive de la situation ». Il fait état du «communiqué commun du 16 mai 1988 qui sert de fondement et d’ancrage à la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays, (est) rédigé dans une telle perspective ambitieuse et responsable». Communiqué qui comporte « 4 paramètres essentiels qui constituent autant d’engagements inter-reliés que le Royaume du Maroc a acceptés, faute de quoi la normalisation des relations entre les deux pays n’aurait pas été possible: Une volonté de promouvoir entre les deux peuples algérien et marocain des relations permanentes de paix, de bon voisinage et de coopération, et réaffirmation de la pleine validité des traités, conventions et accords conclus entre les deux pays. Une contribution efficace à l’accélération de l’édification du Grand Maghreb arabe, une contribution au resserrement des rangs arabes autour de la cause sacrée du peuple palestinien, en vue de la satisfaction de ses droits nationaux, y compris son droit à la création d’un Etat dans sa patrie, et de la libération de tous les territoires arabes occupés, y compris la ville sainte d’El-Qods, le soutien à une « solution juste et définitive au conflit du Sahara occidental à travers un référendum d’autodétermination, régulier et libre se déroulant dans la sincérité la plus totale et sans aucune contrainte».

    Mais encore une fois, le Maroc écrase tout sur son passage en « reniant en totalité ou en partie, de manière grave et répétée, ses quatre engagements fondamentaux, qui constituent la base essentielle et le socle normatif sur lesquels s’appuie la normalisation des relations entre les deux pays », tel que souligné par Lamamra. Il complète d’ailleurs sa liste des événements fâcheux et hostiles envers l’Algérie par « la guerre médiatique de bas niveau et de grande envergure menée par les services marocains de sécurité et de propagande contre l’Algérie, son peuple et ses dirigeants, n’hésitant pas à forger des scénarios fantaisistes, à inventer des rumeurs et à propager des propos diffamatoires ».

    Les fautes marocaines de trop

    Si jusque-là l’Algérie a toujours laissé passer toutes les frasques marocaines même en leur ajoutant «l’imposition unilatérale, injuste et injustifiée du régime des visas aux ressortissants algériens en 1994 (y compris aux ressortissants étrangers d’origine algérienne) à la suite de l’attentat de Marrakech commis par un réseau de terroristes marocains et étrangers» ainsi que « la violation injustifiable de l’enceinte du Consulat général algérien à Casablanca, avec la profanation du drapeau national un certain 1er novembre 2013, cette grave atteinte aux symboles et valeurs du peuple algérien (qui) n’a pas donné lieu à des excuses ou explication, et son auteur, un activiste issu d’un mouvement dit de la jeunesse royaliste, a écopé d’une peine outrageusement laxiste de deux mois de prison avec sursis pour un acte perpétré contre une institution de souveraineté internationalement protégée, «complaisamment qualifié d’»atteinte à propriété privée», elle considère par contre que les événements récents sont des fautes marocaines de trop contre lesquelles elle se doit d’agir fermement. Parce qu’a dit son MAE, «la provocation a atteint son paroxysme ». Ceci, « à propos d’un plénipotentiaire du Royaume (qui) s’est illustré en juillet dernier par une dérive particulièrement dangereuse et irresponsable en invoquant un prétendu «droit à l’autodétermination du vaillant peuple kabyle». Après qu’elle ait fait « preuve de retenue en demandant publiquement une clarification de la part d’une autorité marocaine compétente », comme affirmé par le MAE, l’Algérie a estimé que «le silence assourdissant de la partie marocaine à ce propos qui persiste depuis le 16 juillet dernier, traduit clairement la marque d’une caution politique de la plus haute autorité marocaine ». Pire encore, Lamamra relève avec regret le fait que « le Royaume du Maroc (ait) fait de son territoire national une franchise diplomatique et une tête de pont pour planifier, organiser et soutenir une série d’actions hostiles et caractérisées contre l’Algérie ». Les dernières en date concernent, note-t-il, « les accusations insensées et les menaces à peine voilées proférées par le ministre israélien des Affaires étrangères en visite officielle au Maroc et en présence de son homologue marocain qui a manifestement été l’instigateur de tels propos injustifiables ». Il fait remarquer que «il faut bien se rendre compte que jamais depuis 1948 un membre d’un gouvernement israélien n’a jamais été entendu émettre des jugements et proférer des messages contre un pays arabe à partir du territoire d’un autre pays arabe, cette performance inégalable de l’Etat marocain, contraire à la cohérence de l’Histoire, est révélatrice d’une hostilité extrême et d’une fuite en avant sans discernement ni limites ». Il dénonce ainsi le fait pour les autorités marocaines «d’introduire une puissance militaire étrangère dans le champ maghrébin et d’inciter son représentant à tenir des propos fallacieux et malveillants à l’encontre d’un pays voisin ».

    Ce qui constitue, dit-il, « un acte grave et irresponsable qui viole les dispositions de l’article 5 du Traité de fraternité, de bon voisinage et de coopération ainsi que les engagements souscrits au titre du communiqué conjoint du 16 mai 1988 ». Il ajoute à toutes ces dérives, « la collaboration active et documentée du Royaume du Maroc avec deux organisations terroristes dites MAK et Rachad dont les derniers crimes odieux sont liés à leur implication préméditée dans les incendies qui ont ravagé plusieurs wilayate du pays et dans le supplice et l’assassinat abjects de notre compatriote Djamel Bensmaïl ». En plus de « l’affaire, non moins grave, du scandale Pegasus (qui) a révélé au grand jour l’espionnage massif et systématique auquel ont été soumis des responsables et des citoyens algériens ciblés par les services de renseignement marocains ».

    Pour les autorités algériennes, «le Royaume du Maroc a sapé, systématiquement et durablement, la base consensuelle sur laquelle les deux pays ont tracé le cap et les contours harmonieux d’une relation bâtie sur la bonne foi, la confiance mutuelle, le bon voisinage et la coopération. Ce faisant, ses dirigeants portent une très lourde responsabilité dans la succession de crises, dont la gravité ne fait que s’accentuer, et qui vouent sans rémission la relation algéro-marocaine à suivre péniblement un chemin étroit côtoyant l’abîme », comme le dit Lamamra. Il souligne que «l’attitude marocaine condamne les peuples de la région à la mésentente et à la confrontation. Cette attitude hypothèque dangereusement le présent et l’avenir de nos peuples. La mise en cause publique et solennelle de ladite attitude par l’Algérie met en évidence la nécessité urgente de la prévalence de la raison en lieu et place du pari sur le pire qui semble animer la posture du Royaume du Maroc envers l’Algérie ». En tout état de cause, dit le MAE, « l’Algérie refuse de subir des comportements et des actes condamnables et qu’elle condamne énergiquement. L’Algérie refuse les faits accomplis unilatéraux aux conséquences funestes pour les peuples maghrébins. L’Algérie refuse de continuer à entretenir une fausse normalité ayant pour effet de maintenir l’ensemble maghrébin dans une situation de grave précarité, en porte-à-faux par rapport au droit international ». Il affirme alors que «c’est pourquoi et sur la base de tous ces facteurs et de toutes ces données, l’Algérie a décidé de rompre les relations diplomatiques avec le Royaume du Maroc avec effet immédiat ». Il a cependant précisé que les consulats des deux pays géreront les affaires courantes de leurs ressortissants respectifs de sorte que la dimension humaine ne soit pas atteinte.

    «Ce sont les volets secrets de la diplomatie»

    Le MAE a préféré indiquer à propos de l’affaire Medgaz dont une partie transite par le Maroc, qu’elle relève de la responsabilité de Sonatrach et de ses partenaires. Mais des sources avancent déjà que le contrat ne sera pas renouvelé au Maroc. « L’Algérie a déjà pris ses précautions pour assurer la livraison de son gaz à travers ce qu’elle a construit comme pipes depuis la rallonge de Remchi à Tlemcen », rappelle-t-on. Lamamra a pris le soin de noter plus loin que jamais l’Algérie n’a rompu ses relations diplomatiques avec un pays quelconque excepté quand il s’est agi pour elle d’honorer une décision prise dans ce sens par une entité régionale dont elle est membre.

    Tout au long de ses précisions sur la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc, le MAE a comme refusé de cracher sur l’avenir. Il semble qu’il a opté pour une sorte de pondération dans tous ses propos. « Je ne veux pas aller plus loin, ce sont les volets secrets de la diplomatie », a-t-il lancé à un certain moment pour éviter de trop s’étaler sur cette épineuse et contraignante question. Il est toutefois admis que cette rupture va provoquer des remous au sein du monde arabe et en particulier dans la région. Elle devrait en principe susciter des tentatives de médiation de certains pays dont le rôle dans le règlement des conflits est reconnu. Des diplomates pensent qu’il en sera ainsi parce que, soutiennent-ils, «le pire n’est pas encore arrivé, la détérioration de la situation sécuritaire partout dans le Moyen-Orient, le Maghreb et l’Afrique ne va pas s’arrêter de sitôt, il est craint de nouvelles guerres fratricides un peu partout(…) ».

    Dans toutes ses réponses aux questions relatives à la médiation de l’Algérie dans le conflit qui divise l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie, ses inquiétudes à propos de la crise tunisienne, ses efforts pour aider la Libye à sortir de l’impasse politique et militaire, la réunion que l’Algérie va abriter les 30 et 31 août, la crise au Mali et le terrorisme dans la bande sahélo-sahélienne, la cause palestinienne, le conflit sahraoui, le statut de membre observateur d’Israël au sein de l’UA, Lamamra a fait preuve d’une remarquable sérénité. «La réunion à Alger des MAE des pays voisins sur la Libye est une étape importante dans l’assainissement de ce qui entrave la progression sereine du processus de la tenue des élections en décembre prochain, il y a certaines difficultés techniques liées à la sécurité de la Libye à lever avant, pendant et après les élections, on est conscient qu’il est plutôt difficile de lever tous les obstacles(…), mais on doit poursuivre l’effort pour réunir un consensus des forces libyennes et des différentes parties, il faut donner les possibilités et les moyens aux Libyens pour régler leurs problèmes », a-t-il noté.

    Le pire est à craindre

    « C’est clair qu’il y a des ambitions et des situations de droits acquis(…), l’Algérie a décidé avec les pays voisins de ne pas baisser les bras(…), l’Algérie se trouve à égale distance de toutes les sensibilités libyennes, nous restons tout à fait engagés, la situation demande des efforts constants, persévérants, la contribution de l’Algérie est encouragée, son intervention attendue, le règlement de la crise relève de la responsabilité libyenne et aussi celle des pays voisins », a-t-il précisé calmement. Il a affirmé au sujet de la crise au Mali qu’«il s’agit de préparer la réconciliation nationale, l’expérience de l’Algérie est reconnue par tous(…) ». Il note par ailleurs que « l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie nous font confiance, la médiation continue en coordination avec les entités régionales (UA et Ligue des Etats arabes), nous sommes en contact permanent avec le président de l’UA, nous échangeons des informations (…) ». La Tunisie, a-t-il déclaré aussi, «passe par une phase particulière de son histoire, l’Algérie coopère avec la Tunisie sur la sécurité et le partage de renseignements mais respecte sa souveraineté et son indépendance territoriale et refuse que des parties étrangères s’ingèrent dans ses affaires internes, elle refuse que des ordonnances soient dictées au peuple tunisien, il est le seul à décider de l’ordre constitutionnel à mettre en place pour régler ses problèmes(…) ». «L’Afghanistan est otage de politiques qui le dépassent », a-t-il encore lancé. A propos de la présence d’Israël au sein de l’UA, il a indiqué que « c’est une décision administrative, la question est politique et stratégique, le nombre des pays africains qui la rejette est en augmentation(…) ». Mais avant, il a avoué à propos du Mali qu’ «on s’est engagé à faire appliquer l’accord d’Alger(…), les dangers menacent toute la région entre autres l’Algérie ». Lamamra doit certainement sous-entendre le pire qui est craint par tous.

    Le Quotidien d’Oran, 26/08/2021

  • Algérie-Maroc : La goutte qui a fait déborder le vase

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    Rupture des relations diplomatiques entre Alger et Rabat : Ramtane Lamamra annonce le divorce
    Par : Med Wali
    Le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a annoncé, hier, la rupture immédiate des relations diplomatiques entre Alger et Rabat. Depuis plusieurs mois, les tensions entre les deux pays s’étaient accentuées.
    En plus du dossier litigieux du Sahara occidental – territoire contesté sur lequel le Maroc réclame la souveraineté et pour lequel l’Algérie demande un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU – s’est greffé un autre motif de désaccord : la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, le soutien du régime du  » Makhzen  » aux mouvements terroristes,  » MAK  » et  » Rached « , était la goutte qui a fait déborder le vase.
    Le ministre des Affaires étrangères a révélé dans une conférence de presse tenue, hier, au Centre international des conférences (CIC) à Alger, que l’Algérie refuse de se soumettre à des comportements et des actions inacceptables qu’elle condamne fermement dans la question de ses relations avec le Royaume du Maroc. 
    Lamamra a assuré que  » le Maroc a utilisé son territoire comme base pour planifier et mettre en œuvre des actes d’hostilité contre l’Algérie, le dernier étant les menaces lancées par le ministre sioniste des Affaires étrangères depuis Rabat contre l’Algérie en présence du ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita « , et d’enchaîner  » depuis 1948, nous n’avons entendu aucun membre du gouvernement israélien émettre des jugements ou envoyer des messages agressifs depuis le territoire d’un pays arabe contre un autre pays arabe « , a-t-il indiqué. 
    Dans son discours, le chef de la diplomatie a souligné  » Nous avons des preuves qui attestent la coopération du Maroc avec les deux organisations terroristes, le « MAK  » et  » Rached « , qui ont été impliquées dans les derniers incendies odieux qui ont ravagé la région de la Kabylie.
    En s’exprimant sur les préjugés du Royaume du Maroc envers l’Algérie, Lamamra a expliqué que  » l’Algérie rejette la logique du fait accompli et les politiques unilatérales avec leurs conséquences désastreuses pour les peuples du Maghreb. 
    « Pour la riposte concernant Israël et le Maroc, le MAE a indiqué qu’ » il est clair que l’Algérie a été patiente concernant les actions du Maroc. 
    On a toujours cru que le Maroc allait se réviser et qu’il allait avoir un comportement positif, mais en vain « , poursuit-il  » Je ne peux pas prédire ce qui va se passer à l’avenir mais j’espère que les raisons se réveilleront. « 
    Les actes hostiles incessants perpétrés par le Maroc contre l’Algérie ont nécessité la révision des relations entre les deux pays, dans ce contexte perplexe, Ramtane Lamamra a fait savoir que  » tous les Algériens, autorité et peuple, attendaient la réponse à notre question du 16 juillet « , il s’interroge  » est-ce que les propos de l’ambassadeur marocain à l’ONU engageaient sa personne ou l’État marocain ? » 
    Dans son discours du 31 juillet, le roi n’a pas répondu à notre question. 
    S’agissant de l’histoire du Gazoduc Maghreb-Europe, il a fait savoir qu’ » une décision adéquate sera prise en fonction de l’évaluation qui sera faite. « 
    M. W.
    Le Maghreb, 25/08/2021
  • L’Algérie rompt avec le Maroc : Il était temps !

    Maroc, Algérie, MAk, Rachad, Sahara Occidental, #Maroc, #Algérie,

    L’ALGÉRIE ROMPT SES RELATIONS DIPLOMATIQUES AVEC LE MAROC : Il était temps !

    Face à un voisin qui démontre chaque jour que Dieu fait son hostilité innée lorsqu’encore il fait mine d’ignorer royalement son entreprise belliqueuse à son égard, l’Algérie, dont la patience aura été de trop, rompt ses relations diplomatiques avec le Maroc. Cette décision souveraine à bien des égards a été annoncée hier, par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, lors d’une conférence de presse organisée au CIC d’Alger.

    « Dans le prolongement de l’annonce par le Haut Conseil de Sécurité de sa décision concernant les relations algéro-marocaines, je voudrais, au nom de Monsieur le président de la République, chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, et au nom du gouvernement algérien, faire la déclaration suivante », a d’emblée indiqué Lamamra, avant d’exposer les méfaits dont s’est rendu coupable le Maroc, assumés au plus haut niveau de responsabilité du Royaume, sachant qu’il n’a pas fait écho à l’appel officiel de l’Algérie quant à clarifier officiellement sa position sur les dernières provocations en date de son représentation diplomatique à l’ONU. Mais ce n’était là qu’une agression d’une longue série rappelée de fil en aiguille par le chef de la diplomatie nationale.

    Ainsi, Lamamra relève qu’il est établi « historiquement et objectivement » que le Royaume du Maroc n’ « a jamais cessé de mener des actions hostiles, inamicales et malveillantes à l’encontre de notre pays et ce, depuis l’indépendance de l’Algérie ». Cette animosité, aux caractères systématique, méthodique, prémédité et documenté, avait débuté avec l’agression marocaine de 1963 contre l’Algérie. Cette guerre engagée par les forces royales avec des armements et des équipements lourds et meurtriers a coûté la vie à 850 martyrs algériens, qui ont défendu vaillamment l’intégrité territoriale de leur patrie.

    Malgré le prix fort payé par notre pays et « les blessures béantes laissées par cette confrontation armée », rappelle Lamamra, l’Algérie s’est engagé à bâtir des relations d’Etat à Etat avec son voisin. Ainsi, il rappelle le Traité de fraternité, de bon voisinage et de coopération et une Convention de délimitation des frontières conclus à Ifrane et à Rabat. Des textes qui ont consacré le principe de l’intangibilité des frontières héritées aux indépendances.

    En 1976, lorsque l’Algérie et d’autres pays ont reconnu la souveraineté à la République arabe sahraouie démocratique, le Maroc revient à la charge et rompt alors brutalement ses relations diplomatiques avec l’Algérie. En 1988, rappelle Lamamra, les deux pays ont décidé à nouveau de « normaliser leurs relations » et projeter sur une « perspective historique » focalisée sur le destin commun entre les peuples algérien et marocain et sur « une coopération féconde à impulser entre les deux pays ». Le communiqué commun rendu à l’issue de ces efforts sert de « fondement et d’ancrage à la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays, est rédigé dans une telle perspective ambitieuse et responsable ». Bref, selon Lamamra, il y avait volonté commune de promouvoir entre les deux peuples des relations « permanentes de paix, de bon voisinage et de coopération, et réaffirmation de la pleine validité des traités, conventions et accords conclus entre les deux pays ». Un effort qui allait même booster la construction du Grand Maghreb Arabe en vue de resserrer les rangs des pays arabes, le tout autour de la question palestinienne, son droit à un Etat tout comme la libération de tous les pays arabes. Également, le soutien à une « solution juste et définitive au conflit du Sahara occidental à travers un référendum d’autodétermination, régulier et libre se déroulant dans la sincérité la plus totale et sans aucune contrainte ».

    La propagande médiatique et le concours du MAK et Rachad

    Passant en revue ces éléments qui fondent preuve à l’appui la politique hostile du Maroc à l’égard de notre pays, Lamamra a rappelé que l’Algérie « s’interdit par principe de s’ingérer dans les affaires intérieures du Royaume du Maroc et des attitudes de sa part, historiquement bien établies, en ont fait l’ample démonstration, singulièrement dans le contexte de graves crises politico-militaires qui ont ébranlé la stabilité et la sécurité du Royaume. » Allusion faite au double coup d’Etat opéré au Maroc dans les années 70. Mais, malgré cela, la machine sécuritaire et de propagande du Maroc, notamment le Makhzen, mène une « guerre médiatique de bas niveau et de grande envergure contre l’Algérie, son peuple et ses dirigeants, n’hésitant pas à forger des scénarios fantaisistes, à inventer des rumeurs et à propager des propos diffamatoires », dénonce le chef de la diplomatie nationale, mettant l’accent sur le plus grave méfait en date opéré par l’ambassadeur Omar Hillale à l’ONU : « Un plénipotentiaire du Royaume s’est illustré par une dérive particulièrement dangereuse et irresponsable en invoquant un prétendu « droit à l’autodétermination du vaillant peuple kabyle », admoneste-t-il ce qui est aujourd’hui un soutien à deux organisations terroristes, le MAK et Rachad, mises à contribution dans les derniers incendies criminels et meurtriers en Algérie. « La provocation a atteint son paroxysme », charge Lamamra, estimant que l’Algérie a fait preuve de retenue lorsqu’elle a demandé officiellement une clarification de la part du Maroc à ce sujet. Mais, « le silence est assourdissant de la partie marocaine », et lequel persiste depuis le 16 juillet dernier. Ce qui, aux yeux de l’Algérie voire une suite logique des choses, « marque d’une caution politique de la plus haute autorité marocaine. »

    Partant de ces faits et méfaits, l’Algérie relève l’évidence selon laquelle le Royaume du Maroc « a renié, en totalité ou en partie », de manière « grave et répétée », les quatre engagements fondamentaux sur lesquels est basé le principe de normalisation des relations entre les deux voisins.

    Base-arrière des actions hostiles contre l’Algérie

    Revenant sur la dernière visite du Mae israélien à Rabat, lequel n’a pas manqué de provoquer l’Algérie à cause de son rapprochement avec l’Iran qui met l’entité sioniste dans tous ses états, Lamamra pointe du doigt le Royaume comme étant une base-arrière qui abrite les ennemis dirigés contre le pays. Autrement, « les accusations insensées et les menaces à peine voilées proférées par le ministre israélien des Affaires étrangères en visite officielle au Maroc et en présence de son homologue marocain qui a manifestement été l’instigateur de tels propos injustifiables. »

    Pour mémoire, depuis 1948 aucun membre d’un gouvernement israélien n’a été entendu émettre des jugements et proférer des messages contre un pays arabe à partir du territoire d’un autre pays arabe », relève Lamamra. Ce qui est révélateur « d’une hostilité extrême et d’une fuite en avant sans discernement ni limites. »

    En effet, souligne le chef de la diplomatie nationale, le fait que le Maroc fasse entrer une puissance militaire dans la région et d’inciter son MAE à tenir des propos provocateurs à l’égard de l’Algérie constituent « un acte grave et irresponsable sur le plan sécuritaire, notamment suivant le Traité conjoint du 16 mai 1988. Pas que, Lamamra rappelle l’action hostile concernant « la collaboration active et documentée du Royaume du Maroc avec deux organisations terroristes dites MAK et RACHAD » dont il rappelle le crime des derniers incendies en Algérie et l’assassinat odieux du jeune Djamel Bensmail. Il y a également l’affaire non moins grave du scandale Pegasus dont le Maroc est impliqué jusqu’au cou dans l’espionnage de centaines d’Algériens entre citoyens et responsables de l’Etat.

    Dans cette longue liste, l’imposition du visa aux ressortissants algériens depuis 1994 suite de l’attentat de Marrakech commis par un réseau de terroristes marocains et étrangers alors que le Maroc a accusé gravement, à tort et injustement l’Algérie qui avait alors procédé à la fermeture de ses frontières. Non sans rappeler « la violation injustifiable de l’enceinte du Consulat général algérien à Casablanca, avec la profanation du drapeau national un certain 1er novembre 2013 », qui est tout aussi une grave dérive diplomatique.

    La question sahraouie

    À propos de la question du Sahara occidental, il n’y pas lieu de revenir sur la violation flagrante du droit international à travers la rupture par le Maroc du cessez-le-feu, novembre 2020, en agressant militairement les Sahraouis. Un acte par lequel le roi Mohammed VI a renié l’engagement solennel de son prédécesseur Hassan II comme consignés dans les documents officiels de l’OUA et de l’ONU.

    À propos de la construction de l’UMA, il s’avère encore que c’est le Maroc qui « a ratifié le plus petit nombre d’accords avec exclusion des accords structurants », rappelle Lamamra à celui qui prétend que c’est l’Algérie qui bloque le processus. « Le Royaume du Maroc a sapé, systématiquement et durablement, la base consensuelle sur laquelle les deux pays ont tracé le cap et les contours harmonieux d’une relation bâtie sur la bonne foi, la confiance mutuelle, le bon voisinage et la coopération », charge Lamamra ciblant la « très lourde responsabilité » des dirigeants du Royaume dans la succession de crises.

    En tout état de cause, « l’Algérie refuse de subir des comportements et des actes condamnables et qu’elle condamne énergiquement. L’Algérie refuse les faits accomplis unilatéraux aux conséquences funestes pour les peuples maghrébins », tranche le chef de la diplomatie nationale. Encore plus, l’Algérie « refuse de continuer à entretenir une fausse normalité ayant pour effet de maintenir l’ensemble maghrébin dans une situation de grave précarité, en porte-à-faux par rapport au droit international. »

    Farid Guellil

    Le Courrier d’Algérie, 25/08/2021