Étiquette : racisme

  • La Tunisie et la parabole des lexiques

    Tags : Tunisie, migrants africains, Kaïs Saïed, racisme,

    par Abdou BENABBOU


    La Tunisie n’a jamais été aussi proche d’un cyclone aussi énorme que celui qui la menace aujourd’hui. Les espoirs entrevus à travers le passage d’un printemps révolutionnaire furtif n’ont été qu’un mirage évanescent à telle enseigne qu’une partie de la population tunisienne se surprend aujourd’hui à regretter l’ère de Zine El Abidine Ben Ali. La centaine de victimes mortes hier au nom d’une imprécise démocratie n’aura laissé finalement derrière elle que la gravure d’une réclamation simple de moyens pour obtenir du pain. Le marchand ambulant qui s’était immolé par le feu, et érigé depuis en héros, n’a jamais exigé la liberté de parler et était loin de vouloir s’embarquer dans des réflexions philosophiques politiciennes, mais par son geste désespéré, il ne réclamait que la liberté de gagner son pain. Ce dont il était certain est que le sens que l’on accordait à la démocratie était trop vague pour calmer sa misère et le temps lui a donné raison. Sa fin tragique n’a laissé derrière elle qu’une ribambelle de baroudeurs du verbe, emportés par les paraboles des lexiques trop légers pour satisfaire les attentes des peuples.

    On connaît de mieux en mieux le côté jardin et le côté cour des démocraties et les sociétés humaines ont fini par appréhender leurs autres retombées néfastes sur leurs existences. Ainsi et de fait, les remous sociaux et politiques auxquels fait face la Tunisie actuellement tout en résumant en surface des revendications pour une légitime conformité existentielle ne peuvent être détachés de la situation d’une sous-région mondiale en pleine ébullition.

    Les politiciens tunisiens en herbe qui rasaient les murs hier et qui brandissent les slogans des démocraties n’ayant pas prouvé partout dans le monde leur efficacité feignent d’ignorer qu’ils creusent aussi un tombeau pour le peuple tunisien. Ils se prêtent en même temps à une stratégie fomentée ailleurs pour que la Tunisie soit isolée et soit contrainte d’adhérer à un rang planifié et tracé pour que le Maghreb change de forme et de visage.

    Source

    #Tunisie #Migration #Kais_Saied

  • Migrants: le gouvernement tunisien fait marche arrière

    Tags : Tunisie, migrants africains, subsahariens, racisme,

    La présidence tunisienne est revenue sur une série de mesures strictes annoncées par le président Kais Saied concernant la présence de migrants africains dans le pays, sous la pression intérieur et africaine, contre ce que les pays africains ont considéré comme « un discours anti-africain ».

    La présidence tunisienne a annoncé dimanche soir une série de décisions pour corriger la situation et résoudre la crise liée à ce dossier, et a décidé de faciliter les procédures pour les étrangers qui y résident et de protéger les différentes communautés. « La délivrance d’un permis de séjour d’un an pour les étudiants des pays africains frères afin de faciliter leur séjour en territoire tunisien et leur permettre de renouveler périodiquement leurs documents en temps opportun, et de prolonger le séjour de trois à six mois. »

    Dans le même contexte, les autorités tunisiennes ont décidé de « faciliter les départs volontaires pour ceux qui le souhaitent de manière ordonnée, en coordination préalable avec les ambassades et les missions diplomatiques des pays africains en Tunisie, et d’exonérer les frères africains du paiement des pénalités de retard imposées aux expatriés ayant dépassé la durée de séjour autorisée, dans le cadre du retour volontaire ».

    La Présidence tunisienne a annoncé » renforcer l’encadrement et intensifier l’assistance sociale, sanitaire et psychologique à tous les migrants et réfugiés des pays africains à travers l’Organisation du Croissant-Rouge tunisien et ses différents partenaires. », ainsi que la mise en place d’un  » numéro vert pour les résidents de divers pays africains frères pour signaler tout abus de leurs droits, tous les types de traite des personnes et la réduction du phénomène de l’exploitation des migrants irréguliers par des campagnes de surveillance intensifiées ».

    La Tunisie a remercié les États africains frères « qui ont renforcé leurs mesures pour protéger la communauté tunisienne qui y réside », en raison de craintes de réactions inappropriées contre les Tunisiens en réponse à la récente campagne tunisienne contre les migrants africains, puisqu’un certain nombre de Sénégalais, y compris des parlementaires, avaient tenté de se rendre à l’ambassade de Tunisie à Dakar pour livrer un message de protestation.

    Ces nouvelles mesures sont un brusque revirement après la position exprimée par le président Kais Saied il y a deux semaines lorsqu’il a qualifié l’afflux de migrants africains en Tunisie de complot afin de changer la composition démographique du pays, suivi d’une campagne d’arrestation d’africains, incitant les pays africains à commencer à évacuer leurs ressortissants de Tunisie, alors que l’Union africaine avait exprimé son rejet de la campagne contre les migrants.

    #Tunisie #Kais_Saied #Subsahariens #Migration #Migrants_africains

  • Josep Borrell: Des propos racistes sur les pays non européens

    Josep Borrell: Des propos racistes sur les pays non européens

    Unio Européenne, UE, Josep Borrell, Immigration, racisme, frontières,

    Nous exigeons la démission du chef des affaires étrangères de l’UE, Josep Borrell, pour ses propos racistes sur les pays non européens

    Le 13 octobre, Josep Borrell, Haut Représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, s’est exprimé lors de l’inauguration du programme pilote de l’Académie diplomatique européenne. Ses remarques révèlent l’effroyable état d’esprit raciste et colonial qui imprègne même les plus hauts niveaux de la direction politique européenne.

    « L’Europe est un jardin. Nous avons construit un jardin. Tout fonctionne », a déclaré Borrell. « La majeure partie du reste du monde est une jungle, et la jungle pourrait envahir le jardin. »

    « Les jardiniers devraient s’en occuper, mais ils ne protégeront pas le jardin en construisant des murs. Un joli petit jardin entouré de hauts murs pour empêcher la jungle d’entrer ne sera pas une solution. Parce que la jungle a une forte capacité de croissance et que le mur ne sera jamais assez haut pour protéger le jardin.

    Cette supposée analogie devrait être inacceptable, peu importe le contexte. Le fait qu’il provienne du chef des affaires étrangères de l’UE, lors d’un événement public avec la prochaine génération de diplomates de l’UE, est tout simplement choquant et grotesque. En qualifiant la majeure partie du reste du monde de « jungle », Borrell a dégradé des milliards de personnes dans des régions du monde sous-développées en conséquence directe de l’héritage colonial de l’Europe, et a montré que, loin de vouloir expier cette immense injustice , sa priorité absolue est de le perpétuer.

    La conduite de Borrell, en termes simples, est inadaptée à la fonction qu’il occupe. Nous exigeons sa démission immédiate.

    Diem25

    #Union_Européenne #UE #Josep_Borrell #Racisme #Immigration

  • Racisme : Sarah Baartman, « la Vénus noire »

    Racisme : Sarah Baartman, « la Vénus noire »

    Afrique, colonialisme, racisme, exploitation, femme africaine, Afrique du Sud, esclavage

    Aujourd’hui, nous rendons hommage à Sarah Baartman dont l’histoire tragique nous rappelle que l’exploitation du physique féminin noir a commencé il y a de nombreuses années.

    Saartjie « Sarah » Baartman (1789 – 29 décembre 1815) était la plus célèbre d’au moins deux femmes khoikhoi qui ont été exposées comme des attractions de monstres à cause de leurs gros fesses et de leurs lèvres allongées au XIXe siècle E. Europe sous le nom de « Hottentot Venus ».

    Selon l’histoire populaire, Baartman est né en 1789 dans la vallée des Gamtoos en Afrique du Sud. Quand elle avait à peine 20 ans, elle a été vendue à Londres par un médecin écossais entreprenant nommé Alexander Dunlop, accompagné d’un showman nommé Hendrik Cesars. Elle a passé quatre ans en Grande-Bretagne à être exposée. Le fait qu’elle ait des fesses saillantes et des lèvres minora étendues a fait que la société la considère comme cette «femelle sauvage ou sauvage».

    Son traitement a attiré l’attention des abolitionnistes britanniques, qui ont essayé de la sauver, mais elle a affirmé qu’elle était venue à Londres de son propre chef.

    En 1814, après Dunlop’s D. eath, elle a voyagé à Paris. Avec deux showmen consécutifs, Henry Taylor et S. Reaux, elle amusait les spectateurs qui fréquentaient le Palais-Royal.

    Baartman vit dans la pauvreté et meurt à Paris de maladie en décembre 1815 à l’âge de 25 ans. Ceux qui la connaissaient de près en Europe ont dit qu’elle était une femme intelligente avec une excellente mémoire, en particulier pour les visages. En plus de sa langue maternelle, elle parlait couramment le néerlandais, l’anglais passable et un peu de français. Elle était douée pour jouer de la harpe, pouvait danser selon les traditions de son pays et avait une personnalité vivante. Ses épaules et son dos ont été décrits comme étant « gracieux », bras « minces », mains et pieds comme « charmants » et « jolis ».

    Après sa mort, son corps a été disséqué et ses restes ont été exposés. Pendant plus d’un siècle et demi, les visiteurs du « musée de l’homme » à Paris ont pu voir son cerveau, v. Agina et squelette.

    Son crâne a été volé en 1827 et est revenu par la suite quelques mois plus tard. Le squelette et le crâne restaurés ont continué à susciter l’intérêt des visiteurs jusqu’à la fin du 20e siècle, lorsque les plaintes commencent à monter de la part des féministes qui pensaient que l’exposition était une représentation dégradante des femmes. Le squelette a été enlevé en 1974 et le corps a été plâtre en 1976. Son corps a finalement été enterré.

    Salut à une reine déchue : Sarah Baartman

    African History Group

  • Racisme anti-Noirs au Maroc

    Racisme anti-Noirs au Maroc

    Maroc, immigration, racisme, subsahariens,

    C’est sur l’un des aspects sociaux du Maroc les plus sombres, que vient de se pencher le journal Le Monde, dans sa version « Afrique », en publiant un reportage sur le calvaire des femmes subsahariennes venues chercher une vie meilleure dans ce pays. Celui-ci a publié des témoignages de femmes venues d’Afrique de l’Ouest, qui s’installent dans le pays pour devenir travailleuses domestiques. Elles se retrouvent bien trop souvent exploitées et maltraitées. Une forme d’esclavage moderne dénoncée par de nombreuses associations.

    Ce n’est pas la première fois que cette situation est publiquement dénoncée ; En effet, des signalements ont été émis par les correspondants de plusieurs médias et des diplomates de pays africains, concernant le sort des femmes venues de régions subsahariennes, et qui se font recruter comme domestiques.

    «On leur fait miroiter une vie meilleure. Evidemment ce ne sont que de fausses promesses », affirme Franck Iyanga , secrétaire général de l’Organisation démocratique des travailleurs immigrés au Maroc ( ODTI ) , le seul syndicat représentant ces employés étrangers, et qui voit, chaque jour, affluer des dizaines de cas de femmes lui demandant de l’aide pour rentrer au pays, après le constat amer, qu’elle se sont faites exploiter, et qu’il n’y a aucune possibilité de recours pour faire valoir leurs droits.

    «On leur dit vous allez travailler, il y’a des sénégalaises, ivoiriennes et camerounaises qui sont prises en main dès leur sortie de l’aéroport pour être immédiatement emmenées sur leur lieu de travail, et là, elles subissent toutes sortes de brimades et d’humiliations » a-t-il dit précisant que « C’est systématique dés le départ, elles sont séquestrées, leur passeport confisqué, et doivent travailler plus de 16 heures par jour. Bien sûr, la rémunération est loin d’être celle qui a été promise, et elles ont souvent des mois de salaires impayés ».

    Des abus sexuels de la part d’employeurs sont également quotidiennement signalés. « Si elles refusent, elles sont soit licenciées, soit on leur colle une affaire de vol sur le dos, et là, leur situation est pire », explique-t-il.

    Et ce n’est pas tout. En effet, même les domestiques locales ne sont pas mieux loties. Selon l’association marocaine contre le travail des enfants INSAF, elles sont entre 160 mille à 180 mille filles de moins de 15 ans venues de la campagne, qui sont exploitées en maison, donc en situation de travail domestique dans les grandes villes du pays, et subissant le même sort que les femmes subsahariennes.

    « C’est trop dur, il faut avoir le cœur solide, Toute cette vie manque d’humanité »

    En tout cas, la majorité des femmes arrivées dans le royaume chérifien, sont passées par des circuits de trafiquants. Parfois par des réseaux parallèles, familiaux ou amicaux, fonctionnant par bouche-à-oreille. Certaines, encore, viennent d’elles-mêmes. Faute de papiers en règle, elles sont exploitées, maltraitées, sans pouvoir se défendre. Un «esclavage moderne» que dénoncent de nombreuses associations de défense des droits humains au Maroc, qui déplorent le fait qu’il est impossible de connaître leur nombre – puisque leur travail s’exerce principalement de manière informelle.

    « Un peu plus de 5 000 travailleuses sont déclarées à ce jour, sur une population que nous estimons à 1 million » , a indiqué Nadia Soubate , membre de la Confédération démocratique du travail ( CDT ) , qui a participé à une étude publiée fin 2021 sur « l’emploi domestique au Maroc » . et qui précise que la situation est compliquée pour ces femmes. « C’est trop dur, il faut avoir le cœur solide. Toute cette vie manque d’humanité. »

    Pour Mamadou Bhoye Diallo , du Collectif des communautés subsahariennes au Maroc (CCSM ) , « c’est d’autant plus inhumain que la personne peut travailler jusqu’à un an sans salaire pour rembourser l’employeur ou l’agence. Et au bout, il arrive qu’elle ne perçoive toujours rien si l’agence décide de verser directement l’argent à sa famille dans le pays » .

    Sans papiers ni repères, elles se retrouvent dès lors « prises en otage » et «n’ont d’autre choix que de rester à la merci de leurs employeurs », renchérit Patrick Kit Bogmis , de l’Association Lumière sur l’émigration au Maroc ( Alecma ) , basée à Rabat . Celle-ci a publié un rapport accablant sur le travail des domestiques subsahariennes, relevant une longue liste de violations des droits fondamentaux, avec toute une série de rapports sur la situation d’esclavage, où les patrons se comportent en « maîtres » en imposant des pratiques d’exploitation, de racisme, de violence et d’abus de tout genre ». Triste tableau pour un pays dont le monarque se revendique comme descendant direct de la lignée du prophète Mohamed (QSSSL), et dont la protection des droits de l’Homme et l’un des principes fondamentaux de la religion musulmane.

    Amira Mey

    Fil d’Algérie, 10/08/2022

    #Maroc #Immigration #Subsahariens #Racisme

  • La France, l’échec

    La France, l’échec

    France, corruption, Afrique, Mali, Libye, lgilets jaunes, violences policières, COVID-19, immigration, racisme, discrimination,

    La liste des échecs de la France est longue. Le dernier en date est son incapacité d’organiser une rencontre footballistique d’un jour dans une capitale envahie par la saleté, les rats et les drogués. Mais avant cet échec frappant, il y’avait d’autres: la corruption des institutions, la montée des extrêmes, le déclin de la démocratie, la perte de l’influence dans le monde et en Afrique en particulier, les sous-marins australiens, la Libye, les gilets jaunes, les violences policières, la gestion de l’épidémie COVID-19, les masques, le vaccin qu’elle est la seule parmi les grands à ne pas su trouver, le Mali…etc.

    Mais de tous ses échecs le plus grave est son incapacité avérée à gérer ses contradictions. À force de vouloir être originale, elle devient banale, voir menacée dans son existence. Elle a si profondément perverti la notion de laïcité que celle-ci s’assimile désormais chez elle à l’islamophobie. Elle veut une “laïcité à la française” qui n’est plus la laïcité universelle. Elle veut un “Islam de France” qui n’est plus l’Islam universel. Elle veut un traitement de l’immigration par l’intégration qui efface les diversités culturelles. Elle veut tout mais elle n’a rien. Le résultat : le face-à-face prédit par le ministère de l’intérieur Gérard Collomb avant son départ devient une réalité et la guerre civile n’est plus une simple vue de l’esprit, elle est une menace réelle.

    Elle peine à regarder sa réalité en face et à se remettre en cause. Elle s’entête, malgré tout, à croire qu’elle est le meilleur modèle de gouvernance au monde. Elle croit encore à ses lumières qui n’illuminent même pas chez elle.

    Ses malins génies, les Sarkozy, les Zemmour, les Marine le Pen, les Devillier, les Dupont-Aignan, et les Darmanin, ont trouvé la cause de ses déboires: l’ensauvagement et les sauvages. Ils entendent par là que le mal vient des immigrés maghrébins et africains noirs qui polluent la vie tranquille et policée de français de souche, blancs et chrétiens.Il se peut qu’il y’ai une part de vérité dans cette justification malgré son absurdité patente. Mais qui en assume la responsabilité ? Ces immigrés, ces habitants des zones déshéritées, ses “sauvages” dont on rappelle à chaque fois les origines pour s’en dédouaner, ne sont pas venus d’ailleurs, ils sont, en très grande majorité, des natifs de la France, des enfants de la France, formés à l’école républicaine française, par la société française, par la politique française, dans le cadre de l’économie française, qui évoluent dans les villes et les cartiers français et qui ont complètement coupé les liens avec les pays de leurs parents et leurs cultures. Ils sont les victimes de l’intégration et donc les victimes de la France et non de l’Algérie, de la Tunisie, du Cameroun où du Niger. Elle les a adopté en leur accordant la nationalité, elle en a par conséquence la garde. C’est elle qui a pris la charge de les former et de les ” civiliser”. Elle n’a pas su le faire. Et pour celà, telle un mère indigne, elle est la seule à blâmer.

    Ces enfants qui râlent et qui cassent ne sont pas des sauvages, ils sont des laissés pour compte, des révoltés. Désormais la France ne peut plus s’en débarrasser, ils font partie d’elle. Ils ne sont pas SON problème, ils ne sont qu’une petite partie de SON problème.

    Mekideche A.

    Bel-Abbès Info, 31 mai 2022

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    #France #Extrêmedroite #Discrimination #Laïcité #Immigration

  • Pap Ndiaye fait face à un racisme systémique pour être noir

    France, Pap Ndiaye, extrême droite, racisme, discrimination,

    Depuis sa nomination rue de Grenelle, l’historien est inondé de critiques de l’extrême droite et d’une partie du monde intellectuel pour être tout simplement noir.

    Pap Ndiaye est nommé ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse le 20 mai 2022.

    Entré à l’Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud en 1986, Pap Ndiaye est maître de conférences en histoire. Spécialiste de l’histoire sociale des États-Unis, il poursuit ses études outre-Atlantique et est diplômé de l’université de Virginie (1992).

    De retour en France, il complète son doctorat en histoire à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (1996), où il est chargé de cours. Ses travaux portent sur les questions de discrimination raciale en France et aux États-Unis. Il a obtenu une HDR (Habilitation à Diriger des Recherches) à l’Université Panthéon-Sorbonne en 2011.

    Devenu professeur à Sciences Po Paris, il y a dirigé le département d’histoire jusqu’à son détachement en mars 2021 comme directeur général du Musée national d’histoire de l’immigration à la Porte Dorée.

    Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur la question noire en France, notamment « La Condition noire : essai sur une minorité française » publié en 2008.

    Mais apparemment, ses références et son curriculum vitae n’étaient pas suffisants, et son seul fardeau pour la France raciste très franche est d’être « pas assez français », ce qui signifie que vous ne pouvez pas être noir et français.

    « Un vrai intellectuel indigéniste, un vrai réveillé », qui revisitera l’histoire de France « à la lumière de l’indigénisme, de l’idéologie réveillée et de l’islamo-gauchisme », selon Éric Zemmour. Un « indigéniste présumé », pour Marine Le Pen, doublé d’un « militant raciste » pour le président du Rassemblement national, Jordan Bardella. Depuis sa nomination vendredi au ministère de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, universitaire spécialisé dans l’histoire sociale des États-Unis et des minorités, fait l’objet de critiques de l’extrême droite.

    L’étrange jargon de la langue fourchue de l’aile droite utilisé est consternant. Le racisme au cœur de cette société française blanche n’est-il pas « indigéniste » en soi ? N’importe qui a été poursuivi pour ces pourparlers sales. Absolument pas, l’islamophobie et le racisme ont carte blanche dans la société française depuis la montée en puissance du président Sarkozy et les idées de droite circulent librement et sont fréquemment réutilisées par tous les partis.

    On retrouve des mots qui reviennent régulièrement dans le débat médiatique français, au gré des polémiques. Des concepts difficiles à appréhender, car ils ne recouvrent pas le même sens selon qui les utilise – partisan ou détracteur, chercheur, militant ou chroniqueur ; et parce qu’ils font débat parmi les intellectuels. Voici les domaines clés à connaître pour y voir plus clair.

    La France est souvent chatouilleuse lorsqu’il s’agit de se pencher sur son abominable histoire coloniale et la nomination de Pap Ndiaye pourrait n’être qu’une réaction à cette maladie profonde à l’intérieur du système qui refusait de se soigner.

    Aldjazair.org, 28 mai 2022

    #France #PapNdiaye #Racisme #Discrimination

  • France-Elections: Les “émigrés” livrés à l’extrême droite

    France-Elections: Les “émigrés” livrés à l’extrême droite

    France-Elections: Les “émigrés” livrés à l’extrême droite – Maghreb, racisme, xénophobie, Maroc, Algérie,

    La France livrée à l’extrême droite : l’hypothèse reléguée depuis un demi-siècle au rang de plaisanterie relève désormais d’un registre plus sérieux auquel est conviée l’immigration et avec elle les français de confession musulmane. Marine Le Pen n’est plus l’épouvantail avec lequel on éloigne les oiseaux-électeurs du champ politique.

    Tous les sondages la donnent au second tour de l’élection présidentielle face à Macron, avec un score plus resserré que celui de 2017. La dirigeante du Rassemblement National a continué de creuser son sillon électoral au point de hisser l’extrême droite au rang de force politique majeure. D’un scrutin à l’autre, elle a amélioré ses performances et si la victoire est encore différée elle a des chances de survenir dans un futur pas très lointain.

    Le dernier sondage avant le scrutin de ce dimanche la crédite de 25% (+2) d’intentions de vote contre 26% (-2) pour le président sortant. Au second tour, Emmanuel Macron l’emporterait à avec seulement 51% des suffrages contre 49%. L’autre candidat de l’extrême droite, Eric Zemmour semble avoir décroché. Il n’est plus qu’à 8,5%. La dynamique initiale s’est essoufflée, au point où il est considéré comme ayant été un lièvre chargé d’aiguiller le débat électoral en France vers l’extrême droite à savoir la stigmatisation du musulman et de l’étranger.

    En exagérant les problèmes de l’islam et de l’immigration avec la prédiction apocalyptique d’un grand remplacement qui va rayer les Français “de souche” de la carte des peuples, il fait apparaître Marine Le Pen comme moins “dissensuelle” et donc plus capable de diriger le pays. Et paradoxalement, le débauchage d’anciens frontistes, comme la nièce Marion Maréchal, semble avoir été perçus comme des actes de trahison impardonnables. Les ralliés sont devenus des boulets. En 1995, les Français n’avaient pas pardonné à ceux qui avaient trahi Jacques Chirac pour Balladur. Ils ont élu Chirac.

    La candidate de la Droite républicaine est résignée et a même implicitement admis sa défaite en déclarant qu’elle ne donnerait pas de consigne de vote au second tour. Vainqueure de la Primaire, Valérie Pécresse a vite gaspillé les espoirs de son camp à cause d’une lamentable entrée en campagne ponctuée par de nombreux impairs sur les dossiers de la relance économique. La présidente de la Région Île-de-France n’est pas parvenue à soulever l’enthousiasme des foules et a paru manquer de souffle.

    Du souffle, il y en a chez Jean-Luc Mélenchon. Le héraut de La France Insoumise profite de l’exaspération des militants qui ne comprennent pas l’émiettement des forces de gauche et la guerre des égos que mènent les chefs. Il a déjà obtenu le soutien de Christiane Taubira qui a l’air d’avoir retenu la leçon de 1995 en contribuant à la défaite de Lionel Jospin et au passage de Jean-Marie Le Pen au second tour. Une première. Jean-Luc Mélenchon pointe à 17%. Il fait tout pour ramener vers lui les électeurs Verts, Communistes et Socialistes. Ce sera une chance de porter la gauche au second tour, voire même de gagner cette présidentielle. Il joue sur le bilan controversé du président sortant qui a favorisé les classes aisées et réprimé durement le mouvement social des Gilets jaunes.

    La guerre en Ukraine n’a pas produit d’effets sur les intentions des électeurs. Marine Le Pen et Jean-Luc Melenchon qui ont des liens avec le président russe ne sont pas sanctionnés par les électeurs. Sur ce thème, la France n’est pas rangée entièrement derrière son président. La guerre a d’ailleurs largement éclipsé la campagne électorale. L’élection se jouera donc sur des sujets internes: le pouvoir d’achat, le chômage, les retraites, la réduction de la pauvreté. Après une campagne atone, un risque de forte abstention est redouté.

    Par De Paris, Nidal Aloui

    Le Jeune Indépendant, 09/04/2022

    #France #Elections #Présidentielles #Maghreb #Maroc #Algéri

  • Le racisme aux trousses: La France face à ses démons

    Le racisme aux trousses: La France face à ses démons

    Le racisme aux trousses: La France face à ses démons – xénophobie, migration, Islam, stigmatisation,

    Le dossier du racisme ne concerne plus seulement les lointaines contrées. Il hante désormais toutes les sociétés en empoisonnant pêlemêle leurs structures et leurs institutions et en distillant la haine et le mépris. Le Responsable à l’ONU (1) vient encore une fois, à l’occasion du 21 mars, Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, de réitérer son appel en vue d’actions concrètes contre toutes sortes de discriminations. La société française n’est guère à l’abri de ce fléau comme en témoignent les dernières statistiques. Une progression inquiétante d’actes xénophobes et de persécutions vient d’être signalée par les pouvoirs publics. Les cibles stigmatisées, les boucs émissaires désignés, ce sont les étrangers et tout particulièrement les musulmans et les arabes qui font l’objet d’une suspicion tendancieuse particulière.

    Le ministère de l’Intérieur français le confirme : « Les crimes et les délits à caractère raciste, xénophobe et antireligieux ont augmenté de 13% en 2021 par rapport à 2019 ». La police et la gendarmerie en ont enregistré 6.300, auxquels il faut ajouter 6.200 contraventions, soit une augmentation de 26%. L’année 2020 n’a pas été comptabilisée, en raison de la crise sanitaire et des périodes de confinement. Les chiffres avancés ne sont guère représentatifs de la réalité, les victimes de violences verbales, de menaces et d’agressions physiques à caractère raciste, ne déposant que rarement plainte.

    Selon une enquête menée entre 2013 et 2018, « à peine un quart des personnes agressées déposent plainte », précise le ministère qui souligne que « les (5.720) victimes des crimes et délits à caractère raciste sont essentiellement des hommes âgés de 25 à 54 ans, avec une surreprésentation d’étrangers originaires d’un pays d’Afrique ». Les actes commis l’ont été « en raison de l’ethnie, de la nation, d’une prétendue race ou de la religion».

    Les données recueillies, qui ne précisent pas si les faits relèvent d’actes antichrétiens, antimusulmans ou antisémites, soulignent que « quatre fois sur cinq, il s’agit d’injures, de provocations ou de diffamations publiques ». Ce constat effarant, particulièrement inquiétant, résultante logique d’une démission des pouvoirs publics, n’exclut pas par le syndrome de l’irresponsabilité collective face à des structures minées. Le sursaut populaire viendra-t-il des urnes ? Les déclarations outrancières des uns et des autres n’incitent guère à l’optimisme.

    Réveillons-nous ! » écrit, le grand penseur, sociologue et philosophe, Edgar Morin, dans un ouvrage qui vient de sortir (2). A l’évidence, l’extrême droite en France est en pleine régénération. L’actuelle campagne présidentielle qui la revigore, donne des ailes aux thuriféraires qui, à l’ombre des meetings, tentent de concocter un nouveau pays avec une « immigration zéro ».

    Les forces nihilistes, loin d’éclairer les citoyens par une argumentation lucide et raisonnée, usent de tous les verbiages, de tous les stratagèmes, pour convaincre une population sceptique qui ne croit plus aux promesses des politiques. Les propos délirants des candidats à la magistrature suprême laissent perplexe. Ils n’aboutissent en fait qu’à dégrader et obscurcir encore plus un débat public biaisé, en transformant les agoras en espaces de réquisitoires, de dénégations et de jugements à l’emporte-pièce. Toute velléité de controverse devient alors caduque. Faut-il dire adieu à la France humaniste d’antan ? Faut-il effacer des mémoires 1789 et la déclaration des droits de l’homme qui abolissait les privilèges, favorisait la liberté de culte et la souveraineté des citoyens dans la République ?

    Comme en 1848, et de manière cyclique, les forces du mal aux aguets tentent de réinstaurer de nouvelles « Terreurs » en contraignant les forces du progrès au silence et à l’effacement. Espérons que l’appel d’Edgard Morin ne reste pas sans écho. Ce sont des militants comme lui et Stéphane Hessel, entre autres, qui font progresser les droits humains. Avec « Indignez-vous », « Engagez-nous » et « Le Chemin de l’espérance », (coécrit avec E. Morin), (3), manifestes de référence, Hessel, connu pour ses positions antifascistes, engagé dans la résistance, diplomate et rédacteur de la Charte des Droits de l’homme, a toujours témoigné du respect des droits de l’immigré, des marginalisés, des «sans-papiers, des « sans voix » et des Palestiniens.

    Ses livres sont devenus des porte-parole» de tous les marginalisés du monde. Et dire que ce grand militant pour la paix, la dignité et les valeurs démocratiques a été empêché de s’exprimer sur injonction du CRIF, par l’actuelle candidate à l’Elysée, Valérie Pécresse, ancienne ministre des Universités.

    « Haro sur les étrangers, les arabes et les musulmans ! »

    « Haro sur les étrangers, les arabes et les musulmans ! », crient à l’unisson des hordes de résidus du nazisme. Ce slogan, dicté par des hurluberlus extravagants et ressassé à satiété par leurs affidés, des obsédés névrotiques, masque mal les véritables dangers auxquels les Français sont actuellement exposés : baisse drastique du pouvoir d’achat, hausses vertigineuses des prix, difficultés d’accès à l’emploi, problèmes de logements, pour ne citer que ceux-là.

    Nourrissant de noires perspectives pour le pays qu’ils prétendent aimer et vouloir sortir de l’ornière, ces opportunistes prétendants aux sièges moelleux usent ostensiblement de toutes sortes d’invectives et de grossièretés outrageantes à l’égard de ceux qui ne partagent pas leurs élucubrations et leurs sombres desseins. Aucun étranger n’échappe à leur hostilité et à leur mépris manifeste. Rendus responsables du chômage, de l’insécurité et autres maux sociaux, les résidents français ou d’origine étrangère font l’objet d’une vindicte particulière. A voir l’esprit d’intolérance qui s’enracine progressivement, on a l’impression que le code de l’indigénat de triste mémoire est toujours d’actualité et que la fameuse « Mission civilisatrice » qui a longtemps masqué les pires barbaries ne s’est guère estompée.

    Les nouveaux « Damnés de la terre » (4), ce sont les enfants et petits-enfants expatriés des anciens immigrés, qui font l’objet d’asservissement et d’exploitation éhontée outrancière. Pour vivre où à tout le moins survivre, ces derniers, considérés comme citoyens de seconde zone, affrontent quotidiennement un système inique et discriminatoire odieux qui rappelle étrangement celui de l’apartheid. Et pourtant, ce sont ces migrants, toutes générations confondues, qui ont grandement contribué à la construction et au développement de la France, qui sont traités aujourd’hui de « parias » et d’« intrus » venus manger le pain des Français et profiter des soins et des allocations familiales. Comment est-il possible de permettre à ces nostalgiques de l’ère coloniale, animés par une haine farouche, de sévir en toute impunité après des décennies d’indépendance ? N’est-il pas pour le moins anormal que les descendants des Maghrébins et des indigènes africains expatriés subissent encore et toujours l’humiliation au quotidien ?

    Il est regrettable de constater que l’image de la France des Trente Glorieuses, sérieusement ternie par les événements sanglants qui ont jalonné son histoire, est aujourd’hui écornée par la résurgence du racisme, de la xénophobie et de l’antisémitisme qui la hantent à nouveau. Les Français auraient-ils oublié que c’est la révolution française qui a permis de graver les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité, sur les frontons des édifices publics et que c’est la IIIe République qui a permis d’inscrire le vivre ensemble, le respect d’autrui, la laïcité et le droit à l’enseignement pour tous comme devises républicaines ? Cette situation scandaleuse est absolument insoutenable. Tout comme l’a été la période coloniale pour les ancêtres des migrants qui, non seulement ont été dépouillés de leur terre et de leurs biens mais en plus ont servi de chair à canon dans des guerres meurtrières qui ne les concernaient pas. Sans une farouche résistance aux oppresseurs durant 132 années, les colonisés vivraient encore sous le joug colonial.

    A voir la montée des populismes et des racismes rampants, on peut, sans risque de se tromper, dire que l’épée de Damoclès n’est pas prête à être rengainée si les citoyens français ne se mobilisent pas assez pour contrer les partisans des doctrines poussées aux extrêmes, disséminés à travers toutes les strates sociétales. En acceptant que communautés étrangères ou d’origine étrangère deviennent les cibles privilégiées des candidats à la magistrature suprême, en tolérant l’humiliation des composantes les plus fragiles de la société et en planifiant des expulsions massives du territoire, ces derniers constituent un fléau majeur.

    par Mohamed Bensalah, réalisateur d’un long-métrage sur l’immigration africaine en France (primé à Knock Le Zout. Bruxelles 1972) et titulaire d’un doctorat sur le même thème (Université Montpellier III 1979).

    Notes :

    (1) Antonio Guterres (Responsable à l’ONU) a choisi pour thème cette année : « Voix pour une action contre le racisme)

    (2) « Réveillons-nous ! ». Edgard Morin. Denoël Mars 2022.

    (3) « Indignez-vous ». Ed Indigène 2010. « Engagez-nous ». Ed. de l’Aube. 2011. « Le Chemin de l’Espérance ». Ed. Fayard 2011.

    (4) Dans son dernier ouvrage : « Les Damnés de la terre ». Ed Maspero 1961 et La Découverte, Frantz Fanon analyse le traumatisme du colonisé dans le cadre du système colonial.

    Le Quotidien d’Oran, 09/04/2022

    #France #Racisme #Xenophobien #Islam #Migration

  • Maroc: Ouaddou va porter plainte contre le Mouvement Moorish

    Maroc: Ouaddou va porter plainte contre le Mouvement Moorish – Abdeslam Ouaddou, Coupe Arabe, Algérie,

    Dans un twit publié ce matin, l’ancien footballeur international Abdeslam Ouaddou et ancien capitaine de la sélection marocaine a annoncé qu’il saisira la justice « de nouveau » contre les attaques dont ils fait l’objet depuis la finale de la Coupe Arabe de Qatar.

    « L’harcelement du mouvement moorish raciste et xénophobe continue sans relâche. La justice sera saisie de nouveau », a-t-il indiqué.

    « Ils se prétendent défenseurs de l’histoire, de la territorialité du Maroc ainsi que de notre Roi (May God Bless him). Les autorités marocaines doivent intervenir rapidement », a-t-il ajouté.

    « Ils veulent me mettre un genou à terre. J’aimerais leur dire que c’est peine perdue. Vous n’arriverez jamais à me faire détester mon prochain pour des raisons politiques. Vos idées nauséabondes contraires à ma vision de la vie et du vivre-ensemble ne rentreront jamais dans mon logiciel », conclue-t-il.

    #Maroc #Algérie #CoupeArabe #Abdeslam_Ouaddou #Mouvement_moorish