Étiquette : Ramadhan

  • Algérie. Le Ramadhan de tous les ratages

    Algérie. Le Ramadhan de tous les ratages

    Algérie. Le Ramadhan de tous les ratages – Flambée des prix, baisse du pouvoir d’Achat, gréves…

    Le mois de Ramadhan-2022 s’achève avec un goût d’amertume. Loin des craintes de la pandémie virale, les algériens se sont retrouvés face à de multiples difficultés : flambée des prix, détérioration du pouvoir d’achat et mécontentement des travailleurs face à des revendications non satisfaites.

    Dès le début du mois sacré, les prix qui étaient déjà à un niveau critique ont brusquement flambé. Aucun produit n’a été épargné au point où les consommateurs ont eu du mal à se procurer les denrées nécessaires à l’alimentation pour un mois des plus exigeants. « Nous enregistrons actuellement une augmentation sans précédent de tous les prix de produits à large consommation à une échelle entre 15 à 30 % » a déclaré récemment l’économiste Souhil Meddah. Une situation où rien n’échappe à la logique des prédateurs et spéculateurs provoquant des pénuries et des tensions sur des produits tels que la semoule, la farine ou encore l’huile de table. Malgré les assurances du gouvernement sur la disponibilité des produits et la création de marchés de proximité, les prix ne se sont pas stabilisés. La fin de ce mois et en prévision de l’Aïd, les familles ont été surprises par la cherté des vêtements qui ont atteint des seuils intolérables.

    Le président de l’Apoce, Mustapha Zebdi, a déclaré avant-hier dans un communiqué que « les prix des vêtements de l’Aïd enregistre une augmentation de 20 % » en précisant dans la foulée que « la plupart des vêtements sont de fabrication turque et sont plus chers par rapport à ceux importés de Chine ». Le plan B consiste ainsi à trouver de subterfuges pour de consommateurs assommés par l’amère vérité des prix. Il y a ceux qui peuvent gérer des stocks de produits alimentaire craignant encore le retour des pénuries et d’autres se ruent vers les friperies pour trouver les « occasions » de vêtements déjà portés et donc peu coûteux.

    La situation sociale est telle que les horizons ne sont pas encore clairs. La conduite d’une grève des syndicats autonomes pour 2 jours s’est faite entendre par les militants syndicaux et travailleurs pour protester sur la dernière grille indiciaire portant sur l’augmentation des salaires. Les syndicats auraient exigé de revoir le point indiciaire en le portant à 100 DA et c’est beaucoup plus que ce qui est actuel. Le gouvernement, qui a annoncé il y a quelques jours une augmentation des salaires, promet de la revoir dès le début de l’année 2023. Pour apaiser un peu le front social en ébullition depuis quelques jours, le président de la République a également interdit aux entreprises de procéder au licenciement de travailleurs et de procéder au paiement de l’indemnité chômage. Deux décisions inscrites dans le registre de la paix sociale en attendant de revoir même le système de retraite à travers une réforme très attendue.

    Par : FAYÇAL ABDELGHANI

    Le Midi Libre, 28/04/2022

    #Algérie #Ramadhan #Prix #Inflation #pouvoir_dAchat #gréves

  • Majorque: Les musulmans demandent au gouvernement d’assouplir le couvre-feu pendant le Ramadan

    La communauté musulmane de Majorque a demandé au gouvernement des Baléares d’assouplir le couvre-feu pendant le Ramadan, le mois sacré de l’Islam, afin de pouvoir accéder aux lieux de culte et accomplir la première et la dernière prière de la journée, qui coïncident avec les restrictions de mobilité. Les associations et entités islamiques insistent sur le fait qu’il est « très important de ne pas rompre le jeûne » et demandent que soit prolongée, au moins d’une demi-heure, la fermeture des lieux sacrés.

    La célèbre célébration commencera, de manière prévisible – en fonction des observations astronomiques qui seront faites demain soir -, mardi prochain, le 13, et se terminera par l’Aïd al-Fitr (la fête de la rupture du jeûne) le jeudi 12 mai. Ils ont souligné que cette année encore, le ramadan sera « atypique » en raison de la pandémie, avec de nombreuses complications pour la communauté et une capacité limitée dans les mosquées. Rappelons que la dernière célébration (en 2019) a rassemblé environ 25 000 musulmans dans le centre sportif Germans Escalas sur les près de 60 000 qui existent dans les îles Baléares.

    L’une des préoccupations de la communauté, qui s’est déplacée vers ce journal, est la dernière prière de la nuit. « Les familles sont dans l’expectative, car les institutions n’ont pas encore répondu à notre demande », disent-elles. Tout cela combiné à l’annonce de la fermeture des frontières du Maroc jusqu’à la fin du mois de juin. De nombreux musulmans profitent de ces vacances pour se rendre dans leur maison d’origine, ce qu’ils ne pourront pas faire aujourd’hui en raison des restrictions imposées. « Si l’année dernière était atypique, nous pensons que cette année le sera encore plus », avouent-ils.

    Le calendrier musulman s’achèvera le 12 mai avec l’Aïd al-Fitr, qui est la fête de la rupture du jeûne. Un autre des doutes auxquels les praticiens sont confrontés est le lieu où célébrer la journée, qui, comme ils le confirment, pourrait être au centre sportif de Germans Escalas ou à Son Moix.

    Cimetière

    D’autre part, la communauté islamique de Majorque vient de lancer une campagne de collecte de signatures pour demander aux institutions de créer un cimetière musulman à Majorque. Après la pandémie, de nombreux parents n’ont pas pu déplacer les défunts par COVID-19 vers leur pays d’origine en raison de la situation épidémiologique mondiale. C’est pourquoi des associations et des organisations ont organisé cette revendication, qui durera jusqu’à la fin du Ramadan et a déjà obtenu environ 450 signatures.

    Le mois sacré pour des milliers de musulmans commencera dans quelques jours avant qu’un scénario incertain ne se présente pour les prières dans les mosquées. Surtout, ils attendent avec impatience la fin de l’état d’alerte, le 9 mai, pour pouvoir clôturer le ramadan en masse.

    Les musulmans se réunissent pour le repas du soir le 30

    L’ »Iftar », le repas nocturne par lequel les musulmans rompent leur jeûne quotidien pendant le Ramadan, aura lieu le 30 avril, à 20h15, sur la Plaza García Orell (Las Columnas). C’est un jour où la nourriture est partagée entre voisins ou entre personnes d’autres religions pour rapprocher la culture musulmane.

    UH Noticias, 10 avr 2021

    Etiquettes : Espagne, Islam, musulmans, Ramadhan,

  • Espagne: Il faut payer 100 euros pour faire sa prière

    Tout fidèle doit débourser 50 euros pour la prière de vendredi et 100 euros pour les Tarawih.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=xM1thpnk8ug&w=560&h=315]

    C’est l’imam d’une mosquée sise a Barcelone qui a fait cette annonce. A quelques jours seulement du mois sacré, le responsable fait savoir que les tarifs varient entre 50 euros pour la grande prière de vendredi pour atteindre 100 euros pour les Tarawih.

    « Payer 50 euros pour la prière du vendredi et 100 euros pour celles des Tarawih, sinon, il ne faut pas venir nous casser la tête », affirme le membre de la commission chargé de la gestion de la mosquée.

    La même personne justifie cette annonce fracassante, qui a suscité la grogne de la communauté musulmane établie en Espagne, par la situation économique difficile provoquée par la pandémie.

    Echourouk Online, 6 avr 2021

    Etiquettes : Barcelone, prière, Tarawih, Ramadhan,

  • Algérie, Maroc et Tunisie : Date de la nuit du doute du Ramadan 2021 fixée

    Maghreb – Le Centre international d’astronomie (CIA) annonce que la date de la nuit du doute pour le Ramadan 2021 coïncide avec le lundi 12 avril prochain, dans plusieurs pays musulmans, dont l’Algérie, le Maroc et la Tunisie.

    Sachant que le mois de Chaabane a débuté le 15 mars dernier dans la majorité des pays musulmans, notamment en Algérie, le Centre international d’astronomie a annoncé, à travers un communiqué rendu public ce mardi 30 mars 2021, la date de la nuit du doute du Ramadan 2021, pour le lundi 12 avril prochain. Et ce, pour l’ensemble de ces États, rapporte le quotidien Echorouk.

    Il s’agit du Maroc, l’Algérie, la Syrie, la Libye, l’Indonésie et la Malaisie. Mais aussi l’Arabie Saoudite, le Brunei, l’Iran, le sultanat d’Oman, les Émirats et bien d’autres pays musulmans non arabes de l’Afrique vont avoir leur nuit du doute le lundi 12 avril. Lors de celle-ci, on apprendra si le premier jour du Ramadan sera pour le lendemain ou pas.

    Cependant, il se trouve que d’autres pays ont débuté le mois de Chaabane le 14 mars dernier, contrairement à ceux déjà cités. Il s’agit de l’Egypte, la Turquie, l’Iraq et la Tunisie. Par conséquent, l’observation du croissant lunaire annonçant le premier jour du mois sacré aura lieu le dimanche 11 avril 2021.

    Néanmoins, selon le même communiqué, le centre a indiqué qu’il serait difficile dans ces pays d’observer l’apparition du croissant, durant la soirée du dimanche. Du coup, il serait fort probable qu’ils annoncent le début du Ramadan 2021 pour le mardi 13 avril.

    Pour ce qui est des autres pays, dont l’Algérie, d’un point de vue scientifique, il serait très difficile d’apercevoir le fin croissant lunaire à l’œil nu. De ce fait, l’utilisation du télescope est plus que nécessaire dans la majorité des pays musulmans du continent africain. N’empêche que l’organisme a déclaré que le premier jour du Ramadan serait probablement annoncé pour le 13 avril 2021.

    Cela dit, des pays exigent l’observation de la lune à l’œil nu ou une vision locale, qui ne peuvent pas se fier à l’avis d’autres pays. Ces régions se trouvant à l’est ou au centre de l’ensemble des nations musulmanes, devront fixer la date du commencement du mois béni pour le 14 avril prochain.

    Dzair Daily, 30 mars 2021

    Etiquettes : Algérie, Maroc, Tunisie, nuit du doute, Ramadhan,

  • Algérie : Un prêche dans le désert ?

    par Abdelkrim Zerzouri


    Quelle probabilité a-t-il cet appel du ministre des Affaires religieuses, qui plaide pour une application des règles de la jurisprudence islamique, en matière de vente et en concrétisation du principe de miséricorde, à l’approche du mois sacré de Ramadhan, d’être entendu par les commerçants ?

    Les principes de charité et de générosité sont à chercher ailleurs, chez les particuliers, les anonymes, ainsi qu’au niveau des actions de solidarité citoyenne et étatique, qui font de ce mois sacré un parfait exemple de l’entraide sociale. Hors de ce cadre, c’est la jungle.

    Les commerçants, eux, qui jeûnent et qui font les cinq prières, ainsi que les tarawihs, ne voient pas leur comportement cupide comme une attitude contraire à l’esprit de la Chariâ. C’est là, peut être, le plus grand décalage entre les principes religieux et les pratiques commerciales qui, loin du riba, laissent croire, presque légitimement, que tout est permis pour faire des gains licites dans le cadre commercial de la liberté des prix et l’accord mutuel, y compris tacite, entre vendeur et acheteur.

    Quand quelqu’un accepte d’acheter un produit à un prix fixé par le commerçant, sans intérêt usuraire, sans pression ou autre chantage d’une quelconque forme, la transaction obéit au principe de la Chariâ et le commerçant peut dormir tranquille. D’autre part, le commerçant est le dernier maillon de la chaîne, et il arrive que la spéculation contribue à l’augmentation des prix des marchandises à d’autres niveaux invisibles avant d’atterrir sur les étals du commerçant, pourquoi alors lui en vouloir et lui rappeler qu’il doit se conformer à la Chariâ ?

    Les autres, ceux qui recourent au monopole et à la spéculation pour parvenir à la flambée des prix, ils font fi de tous les principes de probité et d’honnêteté. Les spéculateurs ne sont pas des commerçants, et ils n’ont aucunement la prétention d’accéder, comme l’a promis le messager d’Allah (QSSSL), au rang des compagnons des prophètes et des martyrs. Leur souci unique est de faire des affaires durant ce mois sacré pour couvrir les dépenses ou les pertes de toute une maigre année à cause des restrictions dues à la crise sanitaire. Il est fort à craindre que plus que tout autre mois de Ramadhan, celui de cette année s’annonce, pour les spéculateurs, comme un mois salvateur pour combler le trou de plusieurs mois de disette.

    Il n’y a qu’à prendre ce petit exemple frappant de l’huile de table qui fait l’objet d’une forte spéculation, sans aucun égard aux principes ou règles de la jurisprudence islamique. Il est toujours utile de sensibiliser, à la veille du Ramadhan, les commerçants afin de leur rappeler qu’il ne sert à rien de jeûner toute la journée, faire ses prières et aller au détour mettre le feu aux prix. Pourrait-on espérer qu’un jour, aujourd’hui plus que jamais, en raison de la crise économique, nos commerçants se préoccupent de leur spiritualité plutôt que de leur comptabilité et revendent les produits sans s’assurer une trop grosse marge bénéficiaire durant ce mois de piété ?

    Le Quotidien d’Oran, 30 mars 2021

    Etiquettes : Algérie, Ramadhan, prêche, prix, produits de consommation,

  • Algérie : Il n’y a pas de fatalité

    Par SALIM KOUDIL

    Et rebelote. A l’approche du mois de Ramadhan, réapparaissent les spéculateurs, les files d’attente et les remontrances des pouvoirs publics. Encore une fois, les mêmes débats d’il y a plusieurs années se répètent, avec des pénuries constatées par-ci, et la hausses des prix partout. L’heure, et c’est devenu une habitude, est aux spéculateurs montrés du doigt et à l’incapacité du gouvernement de réguler les secteurs en relation avec les préparatifs du mois sacré.

    Pourtant ça ne devrait pas être comme ça. Pourtant les choses auraient du changer. Pourtant l’espoir était immense.

    Le mouvement citoyen déclenché le 22 février 2019 devait signer une rupture avec tout ce qui trainait la société vers le bas. L’éveil de la cité devait réveiller les endormis et ouvrir les yeux à ceux qui ne voulaient pas regarder.

    Il était clair pour tout le monde que faire oublier les turpitudes de 20 ans de règne d’un système ubuesque ne signifiait pas l’élimination de tous les problèmes. Ces derniers existaient, existent et existeront toujours. Ce qui devait s’imposer à tous, c’était de ne plus aborder le présent et l’avenir (en attendant de s’occuper vraiment du passé) avec les mêmes paradigmes d’avant.

    L’heure des lamentations n’a plus sa place, et ce « constat » ne devrait pas être un simple slogan à mettre en avant lors d’une manifestation pour rentrer après chez soi, bien au chaud.
    Le temps est à trouver des solutions palpables aux problèmes concrets des citoyens algériens.

    L’ère n’est pas à se concentrer sur des discussions byzantines sans lendemain, alors qu’il y a de très nombreuses familles qui appréhendent, à juste titre, le mois sacré.

    L’époque ne permet pas les rafistolages et les discours creux, mais, néanmoins, elle permet la recherche d’issues aux impasses constatées.
    Evidemment, ces phrases écrites plus haut ne sont pas destinées à ceux qui se sont autoproclamés (nouvellement ou depuis des lustres) comme « classe politique ». Ils sont trop aphones et inertes pour espérer un quelconque écho de leur part. Ils ne sont signalés présents que lorsque du « bruit » est enregistré. Toutefois, il n’est pas question de fatalité. L’espoir est permis, mais ne peut être mis en cette « classe ». La fougue des citoyens conscients saura faire sortir les clés.

    Reporters, 25 mars 2021

    Tags : Algérie, Ramadhan, prix, pénurie, viandes,

  • Algérie : Une pénurie et des interrogations

    Le Ramadhan est à nos portes et le gouvernement Djerad devra gérer de la meilleure manière ce mois où la tension sur les produits de large consommation connaît une certaine dérégulation, parfois bien difficile à expliquer. En effet depuis un certain temps, la mercuriale connaît une augmentation qui touche pratiquement tous les produits. Certains se font même rares et créent une angoisse certaine chez les citoyens.

    Les marchés des fruits et légumes s’ils restent bien pourvus voient néanmoins les prix augmenter de manière remarquée, puisque certains produits sont passés du simple au double. Il en est de même pour les viandes, rouges ou surtout blanches puisque le kilogramme de la volaille a frôlé les 500 dinars, alors que quelques jours auparavant il oscillait entre 250 et 300 dinars.

    La pomme de terre, un produit largement consommé par les Algériens, a elle aussi connu une conséquente augmentation et se vend par certains endroits jusqu’à 100 dinars le kilogrammes. On pourrait énumérer ainsi une longue et interminable listes de produits dont les prix augmentent de manière brutale et inquiétante à la veille de ce mois sacré connu pour être un mois de grande consommation.

    Mais le produit qui pose réellement question aujourd’hui, c’est bien l’huile de table. Un produit qui, du jour au lendemain, a disparu des étals et créé une panique certaine auprès des consommateurs. Lesquels sont tombés dans une boulimique et anarchique consommation faisant table rase sur chaque arrivage de ce produit que ce soit chez les simples épiciers ou auprès des superettes.

    Une culture de consommation qui rend l’opération de régulation du marché bien plus compliquée qu’auparavant. Pourtant à croire tous les producteurs et les pouvoirs publics le produit est bien plus que disponible. Le groupe Cevital, selon ses responsables, met sur le marché, chaque jour, 1600 tonne d’huile de table, et il couvre à lui seul 140% de la demande locale. Plus encore, la production de 5 producteurs d’huile de table en Algérie couvre les besoins du marché national à plus de 300 % ! Avoir les chiffres, on ne comprend pas comment on est arrivé à cette situation et à cette pénurie qui reste inexplicable à plusieurs titres. La chose parait bien complexe et n’a pas encore révélé tous ses secrets, car fatalement derrière cette supposé pénurie se cache des manœuvres de grande envergure qu’il faudrait bien mettre en lumière. Et elle doit constituer une base de travail pour les pouvoirs public pour anticiper d’autres pénuries réelles ou fomentées comme on a eu à le vivre dans un passé récent avec la semoule.
    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 24 mars 2021

    Tags : Algérie, Ramadhan, huile, eau, fruits, légumes, prix,

  • Algérie : Délires ramadanesques!

    par Kamal Guerroua


    A quelques jours seulement du mois de Ramadhan, le marché flambe d’une manière aussi surprenante qu’inexplicable! Sur les réseaux sociaux, des dizaines d’internautes appellent au boycott de l’achat de la viande du poulet qui, selon eux, affiche des prix incroyables. Les yeux rivés sur son porte-monnaie, l’Algérien sait que la situation est loin d’être maîtrisée. Tandis que certains parlent de spéculation, d’autres croient dur comme fer que c’est de la manipulation.

    Mais pourquoi manipulation? Parce qu’en un mot, la flambée des prix devient une tradition « inoxydable » en pareille saison sous le regard quasi indifférent de l’Etat. Mais qui régule les prix, pardi ? Comment les régule-t-on ? Y a-t-il déjà contrôle? Si la réponse est par l’affirmative, comment en est-on arrivé là, alors ?

    C’est-à-dire coincé dans ce cercle vicieux où le citoyen-consommateur tombe toujours victime dans la nasse des spéculateurs-prédateurs ? Préciser les responsabilités est une étape importante pour dénicher la bonne graine de l’ivraie, répondent d’aucuns, emplis d’un grand optimisme. Or, comment cela pourrait-il être possible dans un climat de suspicion générale où l’agriculteur accuse le grossiste et le grossiste accuse les pouvoirs publics, quand ceux-ci jettent l’opprobre sur le marchand et le marchand accuse à son tour le client et le client-consommateur accuse tout le monde? Ça s’appelle la machine de renvoi de balle à l’algérienne : tout le monde accuse tout le monde, sans que l’on sache de quoi il l’accuse et pourquoi il l’accuse et le contenu de son accusation. Ce qui crée une grande cacophonie que personne ne comprend ni n’a envie de comprendre, faute de temps et d’énergie.

    En somme, la vox-populi algérienne est en plein délire, alors qu’aucun remède n’est proposé pour atténuer son angoisse. Une angoisse, du reste légitime, parce qu’elle touche directement le pouvoir d’achat des ménages. Comment, cette question est à poser aux autorités, un père de famille de quatre enfants, avec le salaire minable de la fonction publique, peut-il nourrir sa marmaille, dans un tel contexte, s’il ne s’endette pas ou s’il ne va pas dans l’informe l?

    La question est sérieuse, alors que le dinar ne cesse de baisser, face à une inflation qui ne cesse de grimper. Les signaux sont au rouge et il est grand temps de mettre le holà à ces tours de passe-passe « mercantilistes » des spéculateurs, pour assurer une vie digne aux Algériens.

    Le Quotidien d’Oran, 23 mars 2021

    Tags : Algérie, Ramadhan, viande, poulet, prix,

  • Algérie : Le Ramadhan, la difficile équation

    Au moment où les pouvoirs publics tentent de maintenir le contrôle parfait sur la pandémie de la Covid-19 et s’activent pour accélérer la campagne de vaccination, les citoyens appréhendent le prochain mois sacré. Le dernier Conseil des ministres a bordé dans ce volet, la question des viandes rouges qui seront importées pour répondre à une demande, forcément en hausse, durant le mois sacré.

    Mais l’alimentation du marché par ce produit très consommé ne résout pas toute l’équation du prochain Ramadhan. Le prix poulet a augmenté au point où il constitue une sérieuse préoccupation pour les ménages. Baissera-t-il la veille du premier jour du mois sacré ? L’importation des viandes rouges impactera-t-elle positivement le marché de la volaille ? Il est difficile de répondre à ces question, tellement les déclarations des responsables habilités sont hésitantes. En réalité, on en sait rien. La même remarque peut être faite sur l’incontournable légume-vedette qu’est la pomme de terre. Pour l’heure, celle-ci n’est visiblement pas présente en quantité sur les marchés du pays. Et pour cause elle est cédée au double de son prix habituel. Les professionnels de la filière tentent de rassurer les consommateurs, mais rien n’est moins sûr.

    Au ministère du commerce, on se veut rassurant. Le premier responsable du département annonce un renforcement considérable du contrôle de la qualité et prédit un Ramadhan avec un minimum de dégâts sur la santé des consommateurs. Mais il manque au discours beaucoup de chiffres et de conviction. Kamel Rezig saura-t-il régler le problème de l’huile de table à temps ? Là aussi, il n’existe aucune assurance.

    Cela pour dire que tous les ingrédients pour réussir le jeûne ne sont pas tous réunis. Les citoyens sont, à juste titre, inquiets. Et pour cause, les promesses, nous en avons chaque année, mais tout compte fait, nous constatons qu’aucune n’est véritablement tenue. Dans le combat que mènent les pouvoirs publics contre les spéculateurs de tout bord, ces derniers parviennent immanquablement à prendre le dessus et à faire vivre aux Algériens une première semaine de Ramadhan financièrement désastreuse.

    A à peine un mois du rendez-vous, les Algériens appréhendent une inflation record. Mais à la décharge du gouvernement, il faut rappeler la grande mobilisation de l’année dernière où les contrôles systématiques ont permis de casser le dos à la spéculation. Espérons que cette mobilisation soit au rendez-vous cette année encore.

    Nabil G.

    Ouest Tribune, 23 mars 2021

    Tags : Algérie, Ramadhan, coronavirus, covid 19, viandes rouges, poulet, prix,

  • Algérie / Ramdhan : Entre casse-tête des prix et enjeu sanitaire

    par El-Houari Dilmi


    Scénario désormais classique, chaque année, à l’approche du mois de Ramadhan, des «mesures exceptionnelles» sont prises pour assurer le repas du f’tour des Algériens en priorité première. Comme si se sustenter durant le mois de tous les soucis devenait une «urgence nationale» pour les pouvoirs publics, une mobilisation générale est décrétée pour espérer passer sans trop d’écueils une période supposée être celle de l’abstinence et de la piété. Ainsi pour la pomme de terre, ce tubercule indispensable dans la cuisine de la ménagère, de grandes quantités ont été déstockées pour réguler les prix, de même que les viandes rouges qui seront importées pour tenter d’agir à la baisse sur les prix prohibitifs des produits carnés. Et même s’il est vrai que la demande durant le mois de carême explose comparée au reste de l’année, une bonne organisation du circuit des approvisionnements en produits alimentaires n’est pas nécessaire pendant un seul mois mais bel et bien tout au long de l’année.

    Outre les tracas posés par la fourniture de nourriture, en quantités suffisantes, à tous les Algériens, vient s’ajouter un autre casse-tête pour les autorités, celui de la gestion de la pandémie de Covid-19 durant un mois exceptionnel par nature. Coïncidant avec le printemps, le Ramadhan de cette année sera ensoleillé et donc propice aux flâneries et autres shoppings diurnes comme nocturnes, au moment où la bataille contre l’épidémie est loin d’être gagnée, avec l’arrivée de nouveaux variants et un relâchement inquiétant quant au respect des mesures barrières. Et comme il est certain, rituel habituel, de ne pas voir nos concitoyens se départir de leurs habitudes comportementales durant le mois de Ramadhan, marquées par une forte affluence dans les marchés et autres espaces publics, le retour de manivelle risque bien de se montrer décisif, surtout avec l’inquiétante vitesse de circulation des nouveaux variants du coronavirus.

    Et avec la reconduction, depuis hier, des mesures de confinement sanitaire pour 16 wilayas sur 58, le non-respect des règles de prévention risque bien d’influer dangereusement sur la trajectoire de l’épidémie plus ou moins bien contenue jusque-là, surtout qu’il a été prouvé l’existence d’une forte corrélation entre la propagation du Covid-19 et les négligences liées au comportement des citoyens. L’heure est donc à la vigilance, et pas seulement durant le mois de Ramadhan.

    Le Quotidien d’Oran, 18 mars 2021

    Tags : Algérie, Ramadhan, prix, coronavirus, covid 19,