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    France: Vers un gouvernement d’extrême droite ?

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    – Depuis le début de l’été, le locataire de Beauvau enchaîne les sorties médiatiques sur des thématiques toutes acquises à l’extrême droite : immigration, double-peine, sécurité, ou encore « séparatisme ».

    AA/Nador/Feïza Ben Mohamed

    24 avril 2022, Emmanuel Macron est réélu à la tête de l’Etat français face à Marine Le Pen qui récolte malgré tout 41,45% des suffrages.

    Cinq ans plus tôt, elle obtenait 7 points de moins. Ce score apparaît évidemment comme l’illustration d’une véritable percée des idées d’extrême droite dans l’esprit des Français.

    « Le résultat de ce soir représente en lui-même une éclatante victoire », se félicitait la candidate du RN (Rassemblement national), le soir de sa défaite.

    C’est pourtant bien Marine Le Pen, que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qualifiait de « trop molle » un an plus tôt dans une émission du service public diffusée sur France 2.

    Depuis le début de l’été, le locataire de Beauvau enchaîne les sorties médiatiques sur des thématiques toutes acquises à l’extrême droite : immigration, double-peine, sécurité, ou encore « séparatisme ».

    « Aujourd’hui, un étranger qui a commis des actes graves n’est pas expulsable dès lors qu’il remplit certaines conditions, comme une arrivée sur le territoire national avant l’âge de 13 ans. Je vais être explicite : nous voulons permettre l’expulsion de tout étranger reconnu coupable d’un acte grave par la justice, quelle que soit sa condition de présence sur le territoire national », assumait début juillet Gérald Darmanin dans une interview au journal Le Monde.

    Quelques jours plus tard, à l’antenne de la radio RTL, il réaffirmait vouloir lever « toutes les réserves qui empêchent l’Etat français d’expulser des étrangers qui sont délinquants ».

    Mais le virage vers l’extrême-droite de l’Exécutif français ne cesse de crisper dans les rangs des associations.

    « Pour nous, la double peine, c’est une peine d’un autre âge, qui est discriminatoire parce que fondée sur la seule nationalité et injuste car elle empêche la réinsertion des personnes », dénonce Fanélie Carrey-Conte, secrétaire générale de la Cimade et ancienne députée socialiste, dans les colonnes du journal Libération.

    Elle estime que cette mesure relève de la « stigmatisation » et regrette une « focalisation politique sur la répression et les logiques sécuritaires dès qu’il s’agit d’immigration » mais qui « n’a jamais renforcé la cohésion sociale et rendu les sociétés meilleures, ça ne fait que renforcer les tensions ».

    « Gérald Darmanin nous fait du Gérald Le Pen et tout cela est ignoble parce que ça se fait sur le dos des droits fondamentaux des étrangers », grinçait mi-juillet le député LFI (La France Insoumise), Ugo Bernalicis, au micro de la chaîne d’information LCI, tandis que du côté du RN, le député Kevin Mauvieux considère que la majorité « essaie par tous les moyens de draguer » les électeurs du RN.

    Pour Marie-Christine Vergiat, vice-présidente de la LDH (Ligue des droits de l’Homme), citée par l’Humanité, « cela fait vingt ans que les gouvernements courent derrière l’extrême droite » pour « stigmatiser les étrangers ».

    S’agissant de sa volonté d’occuper le terrain médiatique avec cette thématique épineuse de l’immigration, Gérald Darmanin ne s’est pas privé d’une procédure qui lui vaut une véritable levée de bouclier notamment dans les rangs musulmans : la procédure d’expulsion engagée contre l’imam Hassan Iquioussen, pourtant né en France, mais accusé de « séparatisme ».

    « Je ne suis pas sûr que l’on mesure pleinement le risque que ces procédures extra-judiciaires font peser sur les libertés publiques. Quand il y aura un ministre de l’Intérieur RN en 2027… », a réagi le directeur de l’Observatoire Hugo, spécialiste des migrations et du climat, François Gemenne, concernant la procédure administrative diligentée pour expulser l’imam Iquioussen vers le Maroc.

    Une inquiétude largement partagée par la LDH dans un communiqué publié début août après le revers essuyé par Darmanin suite à la décision du tribunal administratif de Paris de suspendre cette expulsion qui porte « une atteinte disproportionnée à sa vie privée et familiale ».

    L’ONG de défense des droits humains s’est félicitée « de cette décision et de ce rappel au droit et respect des libertés fondamentales adressé au ministre de l’Intérieur ».

    Symbole des accointances entre le programme du RN et plus globalement de l’extrême droite, la procédure a été très largement applaudie au Palais Bourbon, par le députés du parti de Marine Le Pen comme par ceux du mouvement d’Eric Zemmour.

    « Merci monsieur le ministre, j’ai envie de dire : au suivant », lui a lancé le 2 août, le député RN Sébastien Chenu à l’Assemblée nationale avant une salve d’applaudissements.

    Une réflexion qui a permis à Darmanin de rebondir en l’exhortant à « voter » les lois proposées par la majorité « parce que c’est grâce à ça qu’on y arrive ».

    Dans une tribune, publiée sur la plate-forme blog de Mediapart, plusieurs universitaires et personnalités, dont le politologue François Burgat, ont réagi aux événements.

    « Le ton martial de Darmanin sous les applaudissements des députés Rassemblement national est une étape supplémentaire dans la menace que fait peser sur les Musulmans de France le racisme institutionnel », dénoncent les signataires.

    Anadolou, 15.08.2022

    #France #Gouvernement #Macron #Gérald_Darmanin #Extrême_droite

  • La nostalgie coloniale de l’Algérie envénime le Parlement français

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    L’extrême droite française a empoisonné la première session de l’Assemblée nationale (la chambre basse du Parlement), avec un discours du nouveau doyen des représentants, José Gonzalez, élu au sein du bloc du parti « Rassemblement National», dirigé par le leader de ce mouvement , l’extrémiste Marine Le Pen, en invoquant un débat glorifiant les hideuses pratiques coloniales françaises en Algérie.

    La séance était dans un état de pandémonium, en raison des déclarations émises par Gonzalez, un reste des pieds noirs, et originaire d’Oran, qui a quitté l’Algérie pour s’enfuir après l’indépendance de peur d’être victime de représailles à la suite de leurs pratiques criminelles contre le peuple algérien pendant la période odieuse de l’occupation.

    Le député de droite a déclaré : « Se retrouver côte à côte, loin de nos différences, est un symbole de l’unité française. Le symbole de cette unité touche la passion du cœur de l’enfant, qui est moi de la France lointaine (c’est-à-dire l’Algérie), qui a été éloigné de sa patrie et jeté par les vents de 1962 sur les rivages de Provence. Derrière moi, il y a la France et mes amis, et je suis l’homme qui portera la blessure pour toujours ».

    Les Français n’étaient pas habitués à un tel discours lors de la séance d’ouverture d’un parlement qui venait d’être élu, et la coïncidence a contribué à ce que le représentant Gonzalez, qui est le plus âgé, ait été autorisé à présider cette séance, dont les répercussions futures être dangereux pour les cinq prochaines législatures, à la lumière de l’occupation du bloc d’extrême droite dirigé par Le Pen, classé troisième à la chambre basse du parlement, en termes de représentation.

    Le doyen des députés français semblait chargé de nostalgie des affreuses pratiques coloniales de la France en Algérie avant 1962, au point d’être aveuglé par les crimes odieux de l’organisation terroriste secrète (OAS), imbibée du sang des Algériens comme les Français ont rejeté les pratiques coloniales, lorsqu’il a sauté sur les crimes de cette organisation en disant : « Je ne suis pas ici pour juger si l’organisation militaire secrète a commis des crimes ou non ? » Il ressort des propos de ce représentant que son caprice a rencontré les dirigeants et les membres de cette organisation terroriste, qui a recouru à la politique de la terre brûlée pour décourager les autorités françaises et les pousser à renoncer à signer les accords d’Evian qui obligeaient la France à reconnaître l’indépendance durement acquise de l’Algérie.

    En réponse à une question après son discours provocateur, le député a glissé dans des déclarations dans lesquelles il a nié qu’il y ait eu des « crimes de guerre » ou des « crimes contre l’humanité » pendant la période où l’armée française contrôlait l’Algérie, un discours qui contredit ce que a été émis par ses anciens présidents, Nicolas Sarkozy, qui a qualifié le colonialisme d’ »injuste », François Hollande, qui a qualifié le colonialisme d’ »injuste et brutal », et l’actuel président, Emmanuel Macron, qui a qualifié le colonialisme, de candidat aux élections présidentielles en 2017, « un crime contre l’humanité ».

    Ces phrases ont créé un débat entre les blocs politiques représentés dans la chambre basse du Parlement français, et des députés d’extrême droite ont soutenu le discours de Gonzalez, dirigé par le responsable du parti extrémiste « Rassemblement national », Jordan Bardella, qui a salué le discours de Gonzalez.

    Pourtant, les députés de gauche n’ont pas laissé passer l’occasion sans diriger leur colère contre le doyen des représentants, et Julian Bayo du « bloc des Verts » a écrit sur son compte Twitter : Même si le doyen s’est montré prudent et a évoqué sa condition personnelle. C’est vraiment un problème. Nous n’avons pas applaudi. » Le socialiste Olivier Faure a déclaré à la presse : « C’était très gênant », tandis que la députée Sandrine Rousseau a commenté : « José Gonzalez a parlé de la guerre d’Algérie avec nostalgie. Ce discours n’avait pas sa place dans la séance. « Nous saluons les résistants algériens et les indépendantistes qui ont mis fin au colonialisme », a ajouté le député de gauche dans un communiqué à la chaîne LCP.

    L’autre député de droite, Laurent Jacobelli, défendant son collègue du parti, a répondu : « Gonzalez a dit qu’il a évoqué son histoire, et ce n’est pas de la nostalgie, mais a salué les pieds noirs en particulier », à quoi le représentant du « Bloc vert » Sabrina Sobahi, a répondu sur Twitter : « En séance, le député Gonzales aspire aux ignobles assassinats de l’organisation militaire secrète (OAS) avec une sorte d’insolence, et avec ses larmes il évoque la mémoire de l’Algérie française au milieu d’une tempête d’applaudissements. Il a insulté ouvertement notre histoire et nos pères, c’est un jour de honte ».

    Mohammed Meslem

    Echouroukonline, 29 juin 2022

    #Algérie #RN #AssembléeNationale #Extrêmedroite #JoseGonzales

  • Il se passe quelque chose d’extraordinaire en France

    Il se passe quelque chose d’extraordinaire en France

    France, Macron, Mélenchon, élections, NUPES, Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale, gauche, extrême droite, Assemblée Nationale, Parlement, Rassemblement national, Marine Le Pen,

    Par Cole Stangler*

    MARSEILLE, France – Pendant une grande partie de sa présidence, Emmanuel Macron s’est concentré sur l’extrême droite. À chaque fois, il a cherché à neutraliser sa menace, en donnant alternativement la priorité à certains de ses thèmes préférés et en se présentant comme le seul rempart possible contre elle.

    Aujourd’hui, il doit s’inquiéter d’autre chose. Après le premier tour des élections législatives de dimanche, le plus grand défi au pouvoir de M. Macron ne vient pas de la droite mais de la gauche. Au cours des prochaines années, c’est l’autre côté de l’échiquier qui pourrait déterminer en grande partie l’orientation politique du pays.

    C’est le résultat d’un pragmatisme à toute épreuve. Pour la première fois depuis 1997, les principaux partis de gauche français ont mis de côté leurs différences et présenté une liste unique de candidats. Cette coalition, connue sous le nom de NUPES (Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale), a fait un bond en avant la semaine dernière. En obtenant 26 % des voix, ce qui la place pratiquement à égalité avec la coalition de M. Macron, elle a une petite chance d’obtenir une majorité absolue à l’Assemblée nationale après le deuxième tour de scrutin de ce dimanche. Même si cela s’avère hors de portée, la gauche – sous une bannière commune – deviendra la principale force d’opposition au Parlement.

    Les effets seront profonds. Tout d’abord, cela devrait réorienter les termes du débat national, en mettant l’accent sur des questions telles que le financement des services publics, la lutte contre le changement climatique et la justice fiscale, et mettre la pression sur M. Macron. Pourtant, l’avancée de la gauche pourrait faire encore plus. En s’opposant au système présidentiel très personnalisé de la France et à l’engagement de l’Union européenne en faveur de la rectitude fiscale, la coalition pourrait secouer la politique dans le pays et sur le continent. Il s’agit là d’un développement extraordinaire.

    Certes, une présence plus forte à l’Assemblée nationale serait en soi un accomplissement majeur pour les parties concernées. Grâce à l’accord qu’ils ont conclu, ils sont sur le point d’augmenter leur part actuelle de 60 sièges seulement, bénéficiant d’un grand nombre de nouveaux députés du parti de la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon et des Verts, tout en veillant à ce que les communistes et les socialistes en difficulté vivent un jour de plus. La perspicacité et l’instinct de conservation sont deux des principaux facteurs qui rendent l’unité possible.

    Mais en conquérant de nouveaux territoires au Parlement, les partis de gauche pourraient également priver M. Macron d’une majorité absolue. Si la coalition du président n’est pas en mesure d’obtenir au moins 289 des 577 sièges de l’Assemblée nationale, elle pourrait être contrainte de gouverner avec le soutien de députés rivaux, ce qui donnerait naissance à un gouvernement fragile dont le sort dépendrait de sa capacité à faire des compromis. Alors que le Rassemblement national de Marine Le Pen, parti d’extrême droite, est susceptible de renforcer son poids au Parlement, le système français du « winner-take-all » donne un avantage aux Républicains, plus traditionnels, qui seraient des partenaires de gouvernement plus naturels pour M. Macron. Dans tous les cas, le NUPES serait la première force d’opposition au Parlement.

    Cela créerait un paysage politique radicalement différent de celui d’aujourd’hui, où le programme de M. Macron a tendance à être adopté sans trop de résistance par une Assemblée nationale favorable. Dans un sens, la coalition prendrait l’opposition publique qui existe déjà contre une grande partie du programme du président et la porterait dans les couloirs du Parlement. Les projets de M. Macron de relever l’âge de la retraite et de remanier un programme d’aide aux personnes à faibles revenus pourraient devenir plus difficiles à réaliser.

    Pourtant, la possibilité d’une majorité parlementaire NUPES ne peut pas être exclue non plus. Pour ce faire, la coalition a besoin que sa base se rende aux urnes en bien plus grand nombre qu’elle ne l’a fait au premier tour – qui a connu une participation historiquement faible dans tous les domaines – mais surtout parmi les électeurs à faibles revenus et les jeunes. Si ces groupes apportent une majorité au NUPES, les effets seraient véritablement sismiques.

    Sous pression, M. Macron serait contraint de nommer un premier ministre soutenu par la majorité de gauche, une situation connue sous le nom de « cohabitation », qui implique le partage du pouvoir exécutif. Les trois fois où cela s’est produit sous la Cinquième République française – en place depuis 1958 – les présidents ont largement contrôlé la politique étrangère, mais le Premier ministre a supervisé la majeure partie de l’agenda national. L’alliance de gauche a déjà son homme pour ce poste, M. Mélenchon.

    Dans un contexte de sondages serrés et d’anxiété croissante, M. Macron et ses alliés ont cherché à exploiter les craintes de ce scénario, en revenant à l’appât rouge. Le ministre des finances a comparé M. Mélenchon à un « Chavez gaulois » qui « collectiviserait » l’économie et mettrait la France en faillite, tandis qu’un député de premier plan du parti de M. Macron a mis en garde contre un « retour à l’ère soviétique ». Le chef du principal lobby des entreprises françaises a déclaré que M. Mélenchon risquait de pousser le pays « au bord du gouffre ».

    En fait, le programme actuel de la coalition est loin d’être révolutionnaire. Il s’inspire davantage de l’âge d’or de la social-démocratie européenne que des bolcheviques. Les deux propositions phares de la coalition en matière de politique économique – une augmentation du salaire minimum à 1 500 euros, soit environ 1 560 dollars, par mois et un plafonnement des prix des produits de première nécessité – sont des mesures modestes à une époque où l’inflation augmente rapidement.

    Il est vrai que les plans visant à augmenter les impôts des riches et à stimuler les investissements dans les écoles, les hôpitaux et les réseaux de transport contrastent avec l’attitude de M. Macron à l’égard du secteur privé. Pourtant, il s’agit de politiques progressistes populaires et standardisées en Europe. Les propositions audacieuses de l’alliance en matière de climat – un plan quinquennal d’investissement vert de 200 milliards d’euros, soit près de 209 milliards de dollars, basé sur le principe de la « planification écologique » – ont conduit le ministre de l’écologie à accuser le NUPES de « jouer sur les peurs des jeunes ». Mais il est difficile de voir ces plans comme autre chose qu’une tentative de s’attaquer de front à la crise climatique. Le coût de l’inaction serait de toute façon beaucoup plus élevé.

    Les alarmistes ont peut-être raison, sur une chose, peut-être : Une gauche renforcée dans l’un des pays les plus influents du monde pourrait avoir des répercussions à l’étranger. Elle pourrait être une source d’inspiration pour des partis idéologiquement similaires en Europe, qui luttent pour le pouvoir depuis les beaux jours de Syriza en Grèce et de Podemos en Espagne. Qui plus est, un gouvernement français prêt à repousser avec force les restrictions de l’Union européenne en matière de dépenses publiques et d’intervention de l’État dans l’économie pourrait encourager Bruxelles à évoluer. À l’heure où l’Europe est aux prises avec les retombées de la guerre de la Russie en Ukraine, cela pourrait constituer une évolution importante.

    Pourtant, les conséquences de l’élection seront plus immédiatement visibles à l’intérieur des frontières françaises. La coalition appelle à la création d’une Sixième République qui limiterait le pouvoir présidentiel et ramènerait la France à un régime parlementaire plus standard – et les résultats du premier tour montrent qu’une grande partie de l’électorat est d’accord. Même si un changement de cette ampleur semble peu probable pour l’instant, l’échec de M. Macron à obtenir une majorité claire quelques mois seulement après sa réélection serait plus qu’un revers personnel. Il s’agirait d’un coup dur pour la présidence elle-même, qui a été initialement conçue pour le héros national et homme fort Charles de Gaulle. La structure même de la Cinquième République pourrait être remise en question.

    Cela pourrait être, en fin de compte, l’un des messages les plus puissants et les plus durables envoyés par les électeurs français. Dans un pays aussi complexe, vaste et diversifié que le leur, un système politique conçu pour concentrer l’autorité entre les mains d’un seul chef d’État n’est peut-être pas le meilleur moyen de refléter la volonté populaire. Et peut-être, après 64 ans, est-il temps d’essayer quelque chose de nouveau.

    *Cole Stangler (@ColeStangler) est un journaliste basé en France qui écrit sur le travail, la politique et la culture.

    The Washington Post, 16 juin 2022

    #France #Macron #Melenchon #Electionsr


  • France : Marine Le Pen prépare son retrait

    France : Marine Le Pen prépare son retrait

    France, Marine Le Pen, Rassemblement National, élections présidentielles, extrême droite, Eric Zemmour

    Durant l’entre-deux-tours des élections présidentielles françaises, Marine Le Pen, alors finaliste du scrutin, avait assuré qu’en cas de défaite face à Emmanuel Macron, elle ne briguerait plus le poste de président de la République. Une déclaration qu’elle confirme aujourd’hui, près d’un mois après sa défaite. Alors que le Rassemblement National devrait fêter cette année ses 50 ans d’existence, Marine Le Pen, elle, prépare son retrait.

    Dans une interview au quotidien «Le Figaro», la toujours députée a confirmé que la dernière campagne présidentielle serait son ultime tentative pour rallier l’Élysée, «sauf événement exceptionnel». «Je pense que trois présidentielles, c’est déjà un parcours. Qui m’a permis de faire monter nos idées de 18 % à 42 %. Ce qui, en dix ans, est une belle dynamique», s’est-elle félicitée, défendant fièrement son bilan. Marine Le Pen sera tout de même candidate à sa réélection pour les législatives dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais. Souhaitant désormais passer la main, elle a cependant confié vouloir «faire émerger une nouvelle élite» et confirmé Jordan Bardella comme son successeur.

    «Le rôle de notre mouvement dans les années qui viennent est, d’une part, de concevoir le projet national du XXIe siècle, et, de l’autre, faire émerger une nouvelle élite. Jordan Bardella me paraît très bien placé pour ce faire», a-t-elle expliqué au «Figaro». Celui qui avait récupéré par intérim la présidence du parti le temps de la campagne présidentielle pourrait en prendre sa tête définitivement lors d’un grand congrès du mouvement qui devrait se tenir à l’automne.

    L’ancienne tête de liste aux européennes du RN de 26 ans ne sera, lui, pas candidat aux législatives en juin. Pour ce scrutin, souvent défavorable au Rassemblement National, sa représentante s’est fixée l’objectif d’obtenir «au moins 60 députés» afin d’avoir les moyens de pouvoir peser dans la future Assemblée Nationale. «Mon ambition, c’est d’obtenir la traduction de la présidentielle», a souligné la candidate parvenue pour la seconde fois au second tour, espérant pouvoir «avoir de très bonnes surprises».

    Peu inquiète par les investitures de candidats dans 550 circonscriptions par Reconquête ! le jeune parti d’Éric Zemmour, elle a par ailleurs justifié son refus d’une alliance par des «divergences stratégiques trop importantes». Reste à voir si d’ici à 2027 une personnalité au charisme et à la crédibilité suffisante fera surface au RN, ou si faute de candidat solide Marine Le Pen sera «obligée» de rempiler pour une quatrième élection présidentielle. Car après les multiples défections de cadres du RN vers Reconquête !, peu de personnalités du camp lepéniste semblent aujourd’hui en capacité de se lancer dans la course à l’Élysée et d’espérer rassembler derrière eux les voix du camp national.

    Fouzia Mahmoudi

    Le Jour d’Algérie, 18 mai 2022

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    #MarineLePen #RN #Extrêmedroite #EricZemmour

  • France-élections présidentielles: L’intérêt de l’Algérie

    France-élections présidentielles: L’intérêt de l’Algérie – Emmanuel Macron, Marine Le Pen, extrême droite, Rassemblement National,

    En tête des intentions de vote selon un dernier sondage, avec 56,5 %, du second tour du scrutin qui aura lieu aujourd’hui. Marine Le Pen, la candidate d’extrême droite, récolterait 43,5 %. Si l’on suit cette logique, le grand vainqueur de l’élection présidentielle en France serait l’actuel Président de la République, Emmanuel Macron.

    12 129 personnes, sélectionnées selon la méthode des quotas, ont été interrogées le 22 avril. Il faut donc prendre en compte que le débat d’entre-deux tours a eu lieu depuis. La marge d’erreur est estimée à plus ou moins 1,1 point. Toutefois, les professionnels des élections en France affirment qu’il serait judicieux d’attendre 20 heures pour voir de manière claire dans les résultats et être à l’abri de « toute surprise ».

    Mais quel est l’Algérie de l’Algérie à observer de près cette élection française ? Tout d’abord, il s’agit d’un grand pays qui se trouve être à la berge sud de la Méditerranée, en face de l’Algérie. De plus une colonisation de 132 années a créé une filiation historique, culturelle et linguistique qu’il serait vain d’occulter, tant les intrications sont puissantes, à près de soixante ans après l’indépendance de l’Algérie.

    Mieux, une communauté nationale de près de quatre millions d’Algériens (binationaux, nationaux et « transitaires », sans-papiers et autres migrants clandestins), le poids de la communauté nationale dans l’Hexagone est réel.

    Les enjeux liés à la proximité géographique sont également à prendre en ligne de compte, avec des relations politiques et économiques très puissantes, malgré le côté passionnel qui les secouent épisodiquement. Les relations avec l’Europe passent souvent par Paris, tant la France demeure le repère des Européens concernant la politique avec l’Algérie. Il est vrai que des pays comme l’Italie se sont émancipés de la « tutelle » française, mais le poids de la France reste réel.

    La récente visite en Algérie de Jean-Yves Le Drian est venue rappeler toute cette intrication dans le contexte de la campagne présidentielle française ; la question des relations franco-algériennes et la crise énergétique que connait l’Union Européenne sont au cœur de l’actualité politique des deux pays. Des questions jugées « sensibles », dont celles liées à « l’énergie », et qui ont été au centre des discussions au cours de l’audience accordée à Jean-Yves Le Drian, le ministre français des relations extérieures et de la coopération, par le président Abdelmadjid Tebboune.

    Le contexte de la crise énergétique que connaissent les pays européens du fait du conflit armé entre la Russie et l’Ukraine. L’accord d’approvisionnement en gaz algérien à l’Italie, qui a été dévoilé le 11 avril dernier, ne laisse pas indifférents des pays européens comme l’Espagne avec lequel les relations se sont tendues, ou la France, qui essaye de relancer le partenariat depuis la fin 2021.

    Le ministre Jean-Yves Le Drian avait indiqué avoir souligné la « profondeur historique » des relations entre les deux pays, la lutte commune contre le terrorisme, le Sahel et la situation régionale, notamment la relance du processus politique en Libye, etc.

    L’Express, 24/04/2022

    #France #Election_présidentielle #Macron #MarineLePen #Algérie

  • Une algérienne quittera la France si Marine Le Pen l’emporte

    Une algérienne quittera la France si Marine Le Pen l’emporte – Election présidentielle, Emmanuel Macron, Rassemblement National, LREM, extrême droite,

    Selon Algérie-expat, Leïla T., une femme métisse née d’un père algérien et de mère française, envisage de quitter définitivement la France pour s’installer ailleurs. Elle craint que la candidate de l’extrême droite, Marine Le Pen remporte les élections présidentielles françaises dont le deuxième tour est prévu ce dimanche 24 avril.

    La France et surtout la communauté de confession musulmane établie dans l’Hexagone retient son souffle à l’occasion du déroulement du second tour de l’élection présidentielle en France, précise le site.

    Prenant leur devants, ces étrangers envisagent d’ores et déjà de quitter le pays si la présidente de l’extrême droite est élue ce dimanche. C’est le cas de Leïla T., femme originaire d’Algérie, ajoute la même source.

    Celle-ci a confié en effet qu’elle a entrepris des démarches pour aller vivre au Canada. « Pour mon mari et moi, ce climat anxiogène remonte aux mandats de Nicolas Sarkozy. En attendant l’issue de cette élection, on regarde le prix des locations au Canada. J’y ai déjà séjourné et, là-bas, j’étais vraiment reconnue comme une citoyenne française », a t-elle déclaré au journal La Croix. 

    « Je suis née à Versailles. J’habite au centre de Paris. Avoir un peu de sous, ça vous blanchit un peu, mais ça n’empêche pas d’entendre des horreurs sur votre compte, comme ces voisins qu’on a entendus dire : « Ces gens-là n’ont rien à faire ici. » Si Marine Le Pen passe, on s’en va. », a t-elle encore affirmé.

    Leila est loin de constituer un cas isolé. Des dizaines voire des centaines d’étrangers vivant en France raisonnent comme elle et ont des projets de quitter la France si  » par malheur », l’ex présidente du Rassemblement national gagne cette élection.

    #France #Algérie #Election_présidentielle #MarineLePen #ExtrêmeDroite #Macron

  • Les Français à l’épreuve de l’urne

    Les Français à l’épreuve de l’urne

    Les Français à l’épreuve de l’urne – Emmanuel Macron, Marine Le Pen, extrême droite, Rassemblement National,

    Par Salah Bey

    Entre une Europe forte et sortir de l’Europe, l’écart est visible. Entre une évolution dans la relation de la France avec ses anciennes colonies et la continuité d’une vision néocolonialiste, le fossé est grand, entre un Macron qui se veut innovateur et une Le Pen conservatrice. Même si leur dernier face-à-face n’a pas tout livré, le parallèle est distinct entre les deux candidats. Nettement direct et franc, le Président sortant a sorti des cartes, alors que la candidate du Rassemblement national usait d’un langage plutôt critique plutôt que d’avancer un programme électoral digne d’une future présidente de la France.

    Des indices comme prendre la parole avant la fin du générique ou sa visite précoce sur les lieux du débat pour critiquer le décor de l’émission renseignent sur la stature d’une femme trahie par une certaine imitation de son père, qui fut trop bavard mais avare en bonnes idées qui offrent des solutions aux peines des Français. A l’occasion, Marine Le Pen a changé la couleur de sa veste – du rose au noir – au lieu de faire une mue politique par rapport au legs de son père, afin de donner l’image d’une candidate digne de son nom et non de celui de son père. Elle incarne bien, au-delà du changement du sigle partisan, son père dont le caractère est vomi par une large catégorie d’électeurs, au diapason des changements mondiaux.

    Alors qu’un sans-faute s’imposait, Madame la «présidente», qui aurait dû tirer des enseignements de la campagne électorale de 2017 et adopter un discours apaisant et prometteur, surfait, comme le veut la tradition familiale, sur les sujets qui fâchent, déstabilisants !

    Si les Français en ont assez de réécouter ses discours haineux contre l’Algérie, contre le foulard et pour l’émigration sélective, la candidate à la présidentielle française est prise au piège par un invité surprise : le conflit en Ukraine. Son rapprochement, même virtuel, de la Russie dans cette amère conjoncture que subit l’Europe, présidée par un Macron visiblement en net déphasage par rapport à sa rivale, lui a coûté des points et lui font évidemment perdre des voix. Car aux yeux des Français, hostiles à cette guerre, l’amie française de Poutine est vraisemblablement persona non grata.

    A moins d’un miracle, un KO semble être déjà consommé. Il est salvateur pour une France en panne d’idées et en quête de nouveaux partenaires. Ce n’est pas pour Marine Le Pen, trop faible pour trouver des solutions à son pays, pris en sandwich entre la xénophobie, l’islamophobie et le spectre d’une guerre civile – projet si cher à un certain Eric Zemmour, son allié satanique.

    E-Bourse, 23/04/2022

    #France #Election_présidentielle #Macron #Marine_le_pen #Rassemblement_National #LREM #Extreme_droite

  • France-élections: Le glaive des législatives

    France-élections: Le glaive des législatives

    France-élections: Le glaive des législatives -France insoumise, sondages, Emmanuel Macron, Rassemblement national, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon,

    La remontée spectaculaire du candidat de la France insoumise dans les sondages d’avant le premier tour de la présidentielle et son résultat donnent le ton des prochaines législatives qui, prédisent certains observateurs, vont constituer la vraie surprise de cette année électorale. Ni la République en Marche d’Emmanuel Macron ni le Rassemblement national de Marine Le Pen ne sont assurés, pour l’instant, de l’emporter avec une majorité parlementaire qui soutiendra leur action gouvernementale. Macron, propulsé par des forces centrifuges en 2017 et surprenant tout son monde, avait bénéficié de l’effet nouveauté pour arracher cette majorité mais sa formation politique, cinq ans plus tard, reste mal implantée sur l’ensemble du territoire.

    En face, l’extrême droite, diabolisée par son propre programme mais avec un électorat en plein essor, n’est jamais parvenue à entrer en force au Parlement. Du coup, les voilà tous deux à la peine pour ce qui est de disposer d’un crédit parlementaire adéquat pour pouvoir mener la politique voulue à leur guise. Suffrage uninominal majoritaire à deux tours, les législatives ne connaissent pas la proportionnelle et restent une élection couperet qui aura lieu les 12 et 19 juin prochain et donnera à la France 577 députés dont le mot reste décisif face aux sénateurs, en cas de désaccord pour l’adoption d’une loi. Elles auront pour caractéristique le fait que le vote de barrage auquel appellent nombre de partis et de dirigeants de gauche comme de droite, pour le second tour de la présidentielle, n’a pas lieu d’être et que les électeurs choisiront leur élu en fonction de critères autrement plus immédiats et plus proches de leur réalité.

    Le pari tient, d’ores et déjà dans la capacité de Macron comme de Marine Le Pen à élargir le spectre des alliances, à l’heure cruciale des investitures.

    Au soir du 1er tour, Macron a fait du pied aux électeurs de la gauche en leur assurant qu’il est «prêt à inventer quelque chose de nouveau pour rassembler les convictions et les sensibilités diverses afin de bâtir avec eux une action commune». Mais, pour la France insoumise qui reste sourde à l’appel de nombreux socialistes en faveur d’une «union des forces de gauche», ce sera l’occasion d’ «imposer une cohabitation». Signe que la concurrence de légitimité politique est, désormais, ouverte et que le résultat de la présidentielle pourrait bien être remis en cause.

    Chaabane BENSACI

    L’Expression, 14/04/2022

  • Présidentilles françaises : Concurrence

    -En France la droite est agacée, au mieux, par l’ascension fulgurante d’Éric Zemmour. Ils sont désormais obligés de courir après Zemmour et de récupérer toutes ses thématiques
    -Du côté du Rassemblement National, dont la candidate, Marine Le Pen, a perdu jusqu’à 10 points dans les intentions de vote
    -Julien Odoul s’est à nouveau exprimé sur la très probable candidature d’Éric Zemmour.

    En France la droite est agacée, au mieux, par l’ascension fulgurante d’Éric Zemmour, qui n’est à ce jour toujours pas candidat à la présidentielle. Les Républicains qui ont refusé il y a quelques semaines que le journaliste puisse être leur porte-drapeau en 2022, ont en effet du mal à se faire entendre par les électeurs et sont désormais obligés de courir après Zemmour et de récupérer toutes ses thématiques. Même chose du côté du Rassemblement National, dont la candidate, Marine Le Pen, a perdu jusqu’à 10 points dans les intentions de vote pour le scrutin présidentiel ces derniers mois. En début de semaine, Julien Odoul s’est à nouveau exprimé sur la très probable candidature d’Éric Zemmour.

    Selon le porte-parole du RN, aucune inquiétude ne touche le parti à la flamme qui reste soudé autour de la candidature de Marine Le Pen. Et alors que le polémiste progresse dans les sondages, jusqu’à se situer dernièrement dans un mouchoir de poche avec Marine Le Pen et le candidat de la droite, Robert Ménard a tenté une fois de plus d’ouvrir les négociations. L’édile de Béziers a ainsi profité samedi du passage d’Éric Zemmour, en tournée littéraire dans sa ville, pour formuler une demande. «Je vous implore Marine et toi de vous retrouver en février prochain. À ce moment-là, que celui qui est derrière accepte de se retirer et de soutenir l’autre. Ne gâchons pas cette chance !», a-t-il lancé, alors que l’élu avait récemment assuré soutenir la candidate du RN. Pas de quoi remettre en cause la stratégie des lepénistes pour autant.

    D’après Julien Odoul, il y a en effet une «nécessité de se rassembler», mais plutôt «autour de la candidate qui peut gagner, qui peut faire gagner les Français», c’est-à-dire «Marine Le Pen qui a un programme, une antériorité». «Février c’est loin, nous sommes au début de la campagne présidentielle», a ainsi balayé le porte-parole. «Éric Zemmour débute en politique et il doit aussi apprendre l’humilité», a-t-il encore estimé, assurant que «nous sommes satisfaits de cette concurrence parce que la concurrence est stimulante en démocratie, elle est même saine».

    À l’instar de ce que déclarent régulièrement les différentes figures du parti, Julien Odoul a également assuré que le polémiste n’était «pas un adversaire». À entendre l’élu, cette possible candidature serait même au contraire une chance : «Ce qui est intéressant, c’est que le camp national, les Français qui croient en la France (…), le camp est en train de grossir donc c’est tout à fait positif pour le second tour, pour la réserve de voix qui sera celle de Marine Le Pen». «Le seul adversaire, c’est Emmanuel Macron», a-t-il rappelé.

    Selon lui, Marine Le Pen est aussi en train d’«élaborer un programme de redressement national pour rendre aux Français leur pays et leur argent». Avant de répéter que «dans ce cadre-là, Éric Zemmour n’est pas un adversaire». La veille, le président du Rassemblement National, Jordan Bardella, avait lui aussi assuré que «probablement viendra le temps où nous nous rassemblerons, parce que je crois que le moment est trop grave, et que pendant qu’Éric Zemmour tape beaucoup dans ses interventions médiatiques sur Marine Le Pen, Emmanuel Macron, croyez-moi, se frotte les mains».

    À l’instar du porte-parole, l’élu voit toutefois le polémiste derrière la candidate. «Il aurait toute sa place dans un gouvernement de Marine Le Pen, bien sûr», a-t-il déclaré. Une déclaration bien loin de la réalité alors que Zemmour a répété à maintes reprises qu’il n’avait qu’un objectif, l’Élysée, et que faire de la politique politicienne ne l’intéressait pas. Surtout qu’il estime que le programme de Marine Le Pen a perdu au fil des ans en mordant et en légitimité.

    Désarçonné par le polémiste, le RN est visiblement inquiet malgré les démentis de ses cadres et Marine Le Pen a du travail devant elle si elle veut allonger l’écart qui la sépare de Zemmour dans les sondages. Surtout que le journaliste, n’ayant pas encore déclaré officiellement sa candidature, pourrait voir sa popularité monter en flèche lors de son annonce solennelle qui devrait avoir lieu au mois de novembre.

    Fouzia Mahmoudi

    Le Jour d’Algérie, 20/10/2021

  • France/ Intégrisme d’extrême droite

    par Abdou BENABBOU

    Une odeur de soufre de plus en plus prenante se dégage au nord de la mer Méditerranée. A la sortie de la tanière de la vingtaine de généraux français en retraite a surgi ces dernières heures une nouvelle pétition attribuée à un fantomatique conglomérat de militaires d’active appelant à l’insurrection. La revue Valeurs actuelles, porte-parole attitrée de l’extrême droite française a ouvert les vannes à la veille des élections présidentielles pour glorifier les activismes qui réclament l’insoumission. Il était inutile d’aller chercher à dévoiler la consistance des signataires de la pétition et celle de la nature de leurs faces tant il est certain que l’extrême droite française n’a qu’un seul visage.

    Ce qui est voulu comme un événement n’est pas une salade politique franco-française car les enjeux électoraux dans ce pays voisin en ce moment se focalisent essentiellement sur la religion musulmane et par conséquent sur les musulmans. Le haro scandé de plus en plus avec force, alimenté par des amalgames non dépourvus d’hypocrisie de la totalité de la classe politique française, à quelques exceptions près, se déchaîne d’abord sans ménagement contre les plus de 4,5 millions de ressortissants d’origine maghrébine pour la plupart de religion musulmane.

    La victoire aux présidentielles prochaines du parti du Rassemblement national est de plus en plus supposée. Ses lignes politiques directrices sont connues. Elles ne sont pas loin de l’esprit hitlérien qui a mené le monde à la catastrophe. On n’en est pas encore là aujourd’hui. Mais quand on entend de la bouche de l’intégrisme droitier, de surcroît inscrit dans son programme, qu’il faille que les immigrés soient déportés vers leurs pays d’origine, un futur sombre n’est pas à écarter.

    Dans son long parcours, l’Histoire a souvent démontré que la nationalité acquise n’est pas toujours une protection et une garantie. Quand des politiques parviennent aux portes du pouvoir absolu et brandissent prétendument l’argument du danger menaçant leur civilisation, aucune frontière ni limite n’obstruent les actions de pure folie. En filigrane, il est dit et répété par les officiels comme par ceux qui lorgnent sur le pouvoir que la guerre des religions est déclarée.

    Aux graves remous qui secouent actuellement la France, les pays du Maghreb et particulièrement l’Algérie dont une bonne proportion de ses enfants vit en France ne peuvent être insensibles.

    Le Quotidien d’Oran, 12 mai 2021

    Etiquettes : France, extrême droite, Les Républicains, Rassemblement National, extrémisme, intégrisme, généraux français, pétition, Valeurs actuelles,