Étiquette : RDC

  • Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 16 avril 2021

    (La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

    Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

    Secrétaire général/Villes du C40

    Ce matin, le Secrétaire général est intervenu lors d’une réunion virtuelle à huis clos avec les principaux maires soutenus par les Villes du C40. Il a noté que les villes sont en première ligne de la crise climatique, plus d’un demi-milliard de citadins étant déjà confrontés à l’élévation du niveau de la mer et à des tempêtes plus fréquentes ou plus violentes.

    Le Secrétaire général a déclaré que la pandémie de COVID-19 est une catastrophe mondiale, mais que l’investissement dans la relance est une opportunité générationnelle de placer l’action climatique, l’énergie propre et le développement durable au cœur des stratégies et politiques des villes.

    Il a appelé chacun à prendre des mesures urgentes sur trois fronts. Premièrement, travailler avec les dirigeants nationaux pour s’assurer qu’ils s’engagent et qu’ils présentent des contributions ambitieuses déterminées au niveau national, bien avant la COP26 prévue en novembre; deuxièmement, engager les villes à atteindre zéro émissions nettes d’ici à 2050, élaborer des plans ambitieux pour la prochaine décennie et mobiliser leurs collègues maires et dirigeants locaux; troisièmement, utiliser la sortie de la pandémie pour accélérer les investissements et la mise en œuvre d’infrastructures et de systèmes de transport propres et verts.

    Alors que l’on attend avec impatience la COP26 et les autres conférences importantes de cette année sur l’énergie, les transports, la biodiversité et les systèmes alimentaires, il a appelé à faire de 2021 un tournant – une année de réussite ou de rupture.

    Conférence de presse/État du climat mondial

    Lundi, à 11 h 30, le Secrétaire général de l’ONU et le Secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), M. Petteri Taalas, donneront une conférence de presse conjointe au cours de laquelle ils présenteront le rapport sur l’état du climat mondial en 2020.

    Selon le rapport, les indicateurs et les impacts des changements climatiques se sont aggravés l’année dernière, laquelle a également été l’une des trois années les plus chaudes jamais enregistrées, malgré les effets rafraîchissants de La Niña. Le rapport indique que les conditions météorologiques extrêmes combinées à la COVID-19 ont infligé un double coup dur à des millions de personnes en 2020.

    Assemblée générale

    Ce matin, à l’Assemblée générale, le Secrétaire général a rendu hommage à la mémoire de feu le Président de la Tanzanie, John Magufuli.

    Au nom de l’ONU, il a présenté ses condoléances à la famille du défunt Président, au Gouvernement et au peuple tanzaniens.

    Le Secrétaire général a déclaré que la Tanzanie avait atteint son ambition de devenir un pays à revenu intermédiaire quatre ans avant son objectif de 2025. Il a réaffirmé l’engagement de l’ONU à continuer de travailler en étroite collaboration avec la nouvelle Présidente du pays, Mme Samia Suhulu Hassan, la première femme à accéder à la présidence de la Tanzanie.

    République démocratique du Congo

    La Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) indique que les villes de Butembo et Goma sont relativement calmes aujourd’hui. L’activité commerciale reprend progressivement dans les quartiers de Goma où des affrontements se sont produits en début de semaine.

    Pendant ce temps, la Chef de la MONUSCO, Mme Bintou Keita, a conclu hier son voyage dans l’est de la RDC. Lors d’une conférence de presse à Beni, elle s’est félicitée de l’initiative parlementaire visant à créer une commission d’enquête sur la situation d’insécurité qui prévaut dans l’est et le nord-est du pays, et a indiqué que l’ONU se tient prête à apporter son plein soutien aux travaux de cette commission. Elle a également réaffirmé que la Mission restait pleinement mobilisée pour apporter la stabilité au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et en Ituri à l’appui des forces de sécurité et du système judiciaire.

    Nigéria

    Les agences humanitaires au Nigéria continuent de recevoir des informations alarmantes faisant état d’affrontements entre des groupes insurgés et les Forces armées nigérianes dans la ville de Damasak, dans l’État de Borno. Récemment, indiquent-elles, des groupes armés non étatiques ont également effectué des fouilles de maison en maison, recherchant apparemment des civils identifiés comme étant des travailleurs humanitaires.

    Il y a une semaine, des ressources humanitaires ont été prises pour cible à Damasak. Au moins cinq bureaux d’ONG et plusieurs véhicules d’ONG, ainsi qu’une unité de stockage mobile, des réservoirs d’eau, un avant-poste sanitaire et un centre de stabilisation de la nutrition ont été endommagés. D’autres affrontements ont été signalés cette semaine.

    Ces attaques auront des répercussions sur l’assistance humanitaire et la protection de près de 9 000 personnes déplacées -hommes, femmes et enfants- et 76 000 membres des communautés d’accueil. Ce matin, le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) a indiqué que jusqu’à 80% de la population de Damasak a été forcée de fuir. Beaucoup ont fui vers Maiduguri, la capitale de l’État de Borno, et vers la ville de Geidam, dans l’État voisin de Yobe. D’autres se sont rendues au Niger.

    Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) au Niger prévoit d’effectuer une mission interinstitutions avec les autorités locales. Le personnel du HCR et les partenaires situés dans les deux pays ont également déployé des missions d’évaluation pour identifier les besoins les plus urgents le long de la frontière.

    Faim en Afrique de l’Ouest et Afrique centrale

    Le Programme alimentaire mondial (PAM) a indiqué aujourd’hui qu’une action immédiate est nécessaire pour éviter qu’une crise de la faim ne touche des millions de familles en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. Plus de 31 millions de personnes dans la région devraient souffrir d’insécurité alimentaire pendant la période de soudure cet été, période pendant laquelle la nourriture est rare avant la prochaine récolte. Cela représente une augmentation de 30% par rapport à l’an dernier.

    Le PAM prévoit d’aider près de 18 millions de personnes en Afrique de l’Ouest et Afrique centrale cette année et a besoin de 770 millions de dollars au cours des six prochains mois pour opérer dans 19 pays de la région.

    Syrie

    Mercredi, l’ONU a expédié 54 camions d’assistance humanitaire depuis la Turquie vers le nord-ouest de la Syrie via le point de passage de Bab el-Haoua. Ces camions font partie des centaines que l’ONU utilise chaque mois pour livrer une assistance essentielle et vitale.

    En mars, 920 camions, au total, ont acheminé une aide humanitaire dans le nord-ouest de la Syrie. De nombreux autres envois sont prévus au cours des semaines à venir.

    Selon les estimations de l’ONU, cette aide transfrontalière représente jusqu’à 50% de toutes les livraisons humanitaires transfrontalières. Sur les 4,2 millions habitants du nord-ouest, plus de 75% ont besoin d’une aide humanitaire. L’opération transfrontalière atteint 85% de ces personnes chaque mois. L’ONU estime qu’un renouvellement, plus tard cette année, de l’autorisation transfrontalière pour 12 mois supplémentaires est essentiel.

    Contribution financière

    La Jamaïque a versé la totalité de sa contribution au budget ordinaire de l’ONU, amenant à 89 le nombre d’États Membres à en avoir fait de même.

    Etiquettes : Environnement, développement durable, affaires humanitaires, maintien de la paix, réfugiés, alimentation, République Démocratique du Congo, RDC, Nigeria, Tanzanie,


  • Deux tués lors de manifestations anti-ONU dans l’est du Congo, selon des responsables

    BENI, République démocratique du Congo (Reuters) – Au moins deux personnes ont été tuées lors de violentes manifestations vendredi contre la mission de maintien de la paix des Nations Unies dans l’est de la République démocratique du Congo, ont indiqué des responsables locaux.

    Les troupes attachées à la mission de l’ONU, connue sous le nom de MONUSCO, ont tué une personne lors d’une manifestation dans la zone rurale d’Oicha, a déclaré son maire Nicolas Kikuku à Reuters.

    «Ils (les manifestants) ont mis le feu à deux ponts qui mènent à la base (des soldats de la paix)», a déclaré Kikuku. «Les casques bleus de la MONUSCO n’ont pas accepté cela et ont ouvert le feu directement sur les manifestants.»

    Rosette Kavula, administratrice adjointe du territoire de Beni, où se trouve Oicha, et Philippe Bonane, un activiste local, ont également déclaré que les Casques bleus avaient tué un manifestant.

    L’incident est survenu après des jours de manifestations dans plusieurs villes de l’est du Congo par des jeunes en colère contre l’échec de la mission de l’ONU, forte de 12 000 hommes, à empêcher une vague de meurtres de civils par des groupes armés.

    Le porte-parole de la MONUSCO, Mathias Gillmann, a déclaré que la mission enquêtait sur ce qui s’était passé à Oicha.

    L’autre décès s’est produit lorsque des manifestants ont fermé une route menant à la ville de Beni, bloquant le passage d’une ambulance transportant le corps d’un homme tué plus tôt lors d’une attaque rebelle présumée, a déclaré le porte-parole de l’armée locale, Antony Mwalushayi.

    « C’est ainsi qu’une femme a été frappée et est morte sur les lieux, et son bébé a été grièvement blessé », a déclaré Mwalushayi à Reuters. Il a déclaré qu’une enquête avait été ouverte sur l’incident.

    Au moins sept personnes ont été tuées dans l’attaque des rebelles présumée, que les responsables ont imputée aux Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe islamiste ougandais qui opère sur le sol congolais depuis des décennies.

    Plus de 300 personnes ont été tuées jusqu’à présent cette année dans les violences dans l’est du Congo, qui est en partie l’héritage non résolu d’une guerre civile qui a officiellement pris fin en 2003.

    Les Casques bleus de l’ONU sont déployés au Congo depuis 1999 à l’invitation du gouvernement.

    Reuters, 10 avr 2021

    Etiquettes : RDC, Congo, MONUSCO, ONU, République démocratique du Congo, 

  • Congo : L’ancien espion en chef de Mobutu décède au Maroc

    L’ancien chef des espions sous le régime Mobutu meurt au Maroc

    Honoré N’Gbanda Nzambo Ko Atumba, l’ancien chef des services de renseignements sous le régime de Mobutu Seseko, est décédé au Maroc, selon des sources fiables.

    Le tout puissant Nzambo Ko Atumba a dirigé l’Agence Nationale de Renseignements (ANR) du Zaïre de 1985 à 1990 – il est l’un des rares membres du cercle restreint de l’ère Mobutu à être resté jusqu’aux dernières heures de la gloire mobutienne.

    Né le 5 mai 1946 à Lisala (province de l’Équateur), Honoré N’Gbanda est décédé dimanche à l’âge de 75 ans au Maroc, là même où son président, Joseph Désiré Mobutu, est mort et enterré.

    On se souvient qu’en 1982, Honoré N’Gbanda avait effectué une mission diplomatique afin de rétablir les relations entre le Zaïre et Israël, quelques années après la décision prise par le président Mobutu à la tribune des Nations Unies, qui avait conduit à la fermeture de l’ambassade du Zaïre en Israël en 1973.

    Ainsi, Honoré N’Gbanda sera plus tard nommé Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République du Zaïre en Israël.

    De retour à Kinshasa, il occupera le poste d’administrateur général de l’Agence nationale de documentation (AND), ce qui lui vaudra de présider la Commission de sécurité de la CEPGL, qui regroupe le Zaïre, le Rwanda et le Burundi.

    Il procède même à la création d’entités de coordination avec les pays limitrophes du Zaïre, dont notamment le Soudan, le Kenya, l’Ouganda, l’Angola, la Tanzanie et la Zambie, dans un but préventif ou curatif des conflits dans la région.

    Lors de l’invasion du Zaïre par le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda en 1996, Mobutu a chargé ce dernier de mener les négociations avec les présidents Yoweri Museveni et Paul Kagame à Kampala puis, par la suite, en Afrique du Sud avec Georges Moose et Suzanne Rice, sous-secrétaires d’État américains, deux responsables de l’administration de Washington.

    Lors du dernier tête-à-tête en 1997 entre le président Mobutu et Laurent-Désiré Kabila, sous la médiation de Madiba (Nelson Mandela), Honoré N’Gbanda était également présent et a participé.

    Lors de son séjour dans la capitale togolaise, Honoré N’Gbanda apprend la chute du « Maréchal » Mobutu.

    Contraint à l’exil, Honoré N’Gbanda s’installe en Europe et crée son propre parti, l’Alliance des Patriotes pour la Refondation du Congo (APARECO).

    Taarifa Rwanda, 24 mars 2021

    Tags : RDC, Congo, Zaïre, Honoré N’Gbanda Nzambo Ko Atumba, Mobutu Sese Seko, service des renseignements, ANR, Maroc,

  • RDC : qui est Honoré Ngbanda Nzambo Ko Atumba, décédé recemment au Maroc ?

    La mort de l’ancien conseiller spécial du Maréchal Mobutu Sese Seko, dimanche 21 mars au Maroc dans la matinée, a fait la Une de l’actualité de plusieurs organes de presse tant nationaux qu’internationaux. La personnalité de Honoré Ngbanda Nzambo Ko Atumba fait, depuis sa disparition, un thème d’enquête journalistique pour découvrir ce qu’était l’homme qui à l’unanimité reçoit des hommages redoutables ici et ailleurs.

    Qui est-il ?

    Né un certain le 5 mai 1946 à Lisala région de l’Equateur en RDC, Honoré Ngbanda Nzambo Ko Atumba fut un homme de confiance du président Joseph Désiré Mobutu qui a occupé des fonctions importantes dans le régime instauré par le MPR. Il fit ses études primaires et secondaires chez les Missionnaires catholiques, dans la province de l’Equateur avant d’être diplômé en philosophie à l’Université de Kinshasa en 1972.

    Faisant un bref passage à l’Université de Louvain, en Belgique, l’homme commence en 1972 sa carrière à la présidence de la République où il est chercheur au Centre national de documentation (CND), département de la Documentation extérieure (CND/DDE). Le CND est aujourd’hui l’Agence nationale de renseignements.

    Carrière politique

    En 1975, Il est administrateur (Directeur) en charge des opérations au CND/DDE. Grâce à ce poste, il va entamer des négociations pour faire rapatrier en RDC, des anciens rebelles zaïrois en Zambie, en Ouganda, en Tanzanie et au Kenya. C’est ainsi que bon nombre de rebelles regagnent le pays sous la protection de Honoré Ngbanda.

    Cet Homo Novus est en 1976, premier Conseiller à l’ambassade du Zaïre à Bruxelles et directeur du centre culturel. Ces nouvelles fonctions vont lui permettre de surveiller les opposants en Belgique. Il est nommé « numéro deux» du Service National d’Intelligence (S.I.N) qui remplace le CND. Donc un service des Renseignements après son retour en 1979.

    C’est dans cette institution qu’il va évoluer en alternance avec la diplomatie. Il est directeur du centre culturel du Congo en Europe et ambassadeur en Israël entre les années 83 et 85, avant d’être nommé à la tête des services d’intelligence.

    Poursuite de carrière des honneurs

    En 1982, il effectue une mission diplomatique pour le rétablissement des relations Israélo-Zaïroises et ce, quelques années après le discours du Président Mobutu du haut de la tribune des Nations Unies, conduisant ainsi à la fermeture de l’ambassade du Zaïre en Israël en 1973. Et de là, Honoré Ngbanda sera nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Zaïre en Israël.

    Maître espion de l’ancien président Mobutu Sese Seko, Honoré Ngbanda Nzambo Ko Atumba a été un fidèle jusqu’au bout de l’ancien chef de l’Etat Zaïrois. Conseiller politique du président Mobutu au temps fort de la démocratisation en 1990, l’homme est par la suite, nommé ministre de la Défense dans les gouvernements d’Etienne Tshisekedi, Mungul Diala et Ngunz Karl I Bond.

    Dans ces fonctions, il se rend indélébile du massacre historique d’étudiants à Lubumbashi en 1990 et de la féroce répression des chrétiens en février 1992. C’est ainsi qu’on lui colla le surnom de «Terminator». Malgré ce surnom, Honoré Ngbanda a été pasteur dans une église de réveil.

    Le nouveau terminator va cette fois-ci mener des négociations avec l’Ouganda et le Rwanda lors de la rébellion contre Mobutu en 1996.

    Exil et la fin du terminator

    Honoré Ngbanda Nzambo Ko Atumba quitte la RDC en 1997 quelques jours avant la chute de son mentor, qui a dirigé en despote et d’une main de fer le pays de Lumumba de 1965 à 1997. Il part en exil en France et fonde l’Alliance des patriotes pour la refondation du Congo (Apareco), opposé au régime Kabila et dès lors, il dénonce une mainmise des Tutsis et de Paul Kagame sur le régime de Kinshasa.

    La mort, raison ultime

    L’homme vivait depuis quelques années au Maroc où il est mort à l’âge de 74 ans et devait fêter ses 75 ans d’âge dans deux mois. Il serait mort atteint d’un cancer.

    Gilbert Mulumba

    La Prospérité, 23 mars 2021

    Tags : Maroc, Honoré Ngbanda Nzambo Ko Atumba, Mobutu Sese Seko, RDC, Congo,

  • RDC : Honoré Ngbanda tire sa révérence au Maroc

    Honoré Ngbanda Nzambo Ko Atumba alias “Terminator” est décédé ce dimanche 21 mars 2021 à Rabat au Maroc, à l’âge de 74 ans. Les causes de son décès ne sont pas encore connues.

    Ce ngbandi né à Lisala fut l’un des membres du dernier carré des fidèles du président Mobutu et occupait le poste de conseiller spécial. Ce maître espion de Mobutu a commencé sa carrière dans les renseignements au début des années 1970. Parti en exil en France à la chute du régime de Mobutu en 1997, il a atterri au Maroc après des séjours à Abidjan (du temps de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo) et à Lomé (quand feu Gnassingbé Eyadéma était encore le président du Togo).

    En 2006, Honoré Ngbanda fonde l’Alliance des patriotes pour la refondation du Congo (Apareco), en France, en 2006. Son objectif est de « libérer » la RD Congo. Il est l’origine de la rumeur selon laquelle le président Joseph Kabila n’est pas le fils de son père mais un « Rwandais ».

    Lisapo, 21 mars 2021

    Tags : Maroc, RDC, République Démocratique du Congo, Honoré Ngbanda Nzambo Ko Atumba, Mobutu Sese Seko,

  • Congo : Le cadeau empoisonné du Maroc au président congolais Tshisekedi

    Les cadeaux peuvent être classifiés en différentes catégories selon leur nature et leur effet. Ainsi, il y a heureusement ceux qu’on souhaite, qu’on attend depuis longtemps, ceux qu’on espère, ceux qu’on souhaite sans oser les espérer.

    Il y a aussi les cadeaux intéressés, ils sont offerts dans l’attente d’un service en retour. Et il y a aussi les cadeaux empoisonnés, qui cachent un piège. Leur donnateur attend un retour d’ascenseur dans une atmosphère pas très nette. Parfois, ils peuvent vexer ou humiler celui qui les reçoit.
    Le 1er février, le Maroc a offert au président Félix Tshisekediun soutient financer pourla présidence de l’Union Africaine.
    Quelques jours après, Rabat a offert un lot d’équipements informatiques « au profit de la Task Force du Ministère des Affaires Etrangères de la République Démocratique du Congo ». Selon la même source, ce cadeau « s’inscrit dans le cadre de l’accompagnement effectif du mandat de la RDC à la Présidence de l’Union Africaine ».
    L’initiative marocaine rentre dans le cadre des pratiques habituelles d’offrir des miettes aux dirigeants africains en vue de les mobiliser contre la République Arabe Sahraouie Démocratique et les pousser à saper le principe sacré de l’intangibilité des frontières héritées du colonialisme.
    Malheureusement, c’est ce genre de cadeaux miséreux qui a poussé certains pays à ouvrir des consulats au Sahara Occidental, un territoire non autonome dont le destin se trouve entre les mains des Nations Unies et de l’UA.
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, RDC, Congo, Félix Tshisekedi, Union Africaine, corruption, 
  • La Françafrique vue par Wikileaks

    France, Afrique, Françafrique, Wikileaks, Etats-Unis,

    WIKILEAKS : UNE CERTAINE IDÉE DE LA FRANCE ET DE SA POLITIQUE ÉTRANGÈRE

    Si 2% seulement des câbles Wikileaks ont été rendus publics, ils ont déjà permis de brosser un bout de l’histoire contemporaine de la France vue par la diplomatie américaine.

    Ces dernières semaines, la publi­cation des câbles diplomatiques par Wikileaks s’est focalisée sur la Tunisie, l’Egypte et la Lybie, mettant en lumière les connivences de certaines chancelleries avec les régimes en place, notamment de la France avec celui de Ben Ali. Il ressort de ces télégrammes que les États-Unis sont à la fois admiratifs des dispositifs répressifs et inquiets du racisme français.

    Ils font état de la visite de différentes personnalités politiques françaises à l’ambassade des Etats-Unis à Paris ou sur le sol américain. Si certains n’y passent que pour livrer leurs opinions, d’autres, comme Alain Madelin s’y rendent pour demander un soutien à leur carrière [1]. D’autres encore pour assurer les diplomates américains de leur proximité idéologique : Brice Hortefeux ou Nicolas Sarkozy qui, en 2005, promet de faire en France « ce que Reagan a fait aux Etats-Unis ou Thatcher au Royaume-Uni » mais aussi Dominique Strauss-Khan ou Michel Rocard, qui propose la création d’un think tank franco-américain.



    Rwanda : le juge Bruguière en service commandé

    Parmi les visiteurs de l’ambassade américaine, on trouve aussi le juge anti-terroriste Jean-Louis Bruguière. Il y fournit les détails de plusieurs affaires en cours, racontant notamment comment il s’est coordonné avec l’exécutif français pour délivrer les mandats d’arrêt contre plusieurs personnalités rwandaises [2].

    Un responsable français affirme plus directement que le dossier Bruguière était une réponse de la France à l’enquête rwandaise sur les responsabilités fran­çaises dans le génocide de 1994. Bruguière n’aurait pas caché sa volonté d’isoler le gouvernement Kagamé lors de sa visite. Une volonté qu’on s’attendrait à retrouver chez un politicien plutôt que chez un juge, dont l’indépendance n’est manifestement pas la plus grande qualité…

    En mars 2007, un diplomate américain analyse les orientations en matière de politique étrangère des candidats Royal et Sarkozy et se félicite de leur volonté affichée de rompre avec la gestion interpersonnelle des affaires africaines de Chirac et de « réduire l’empreinte militaire » de la France en Afrique, ce qui, cependant, « ne signifie pas un retrait », puisqu’elle « voudra continuer à exercer son influence au maximum » [3].



    Dans plusieurs télégrammes ultérieurs, les diplomates décortiquent la réalité de cette promesse de rupture avec la Françafrique. Le terme est d’ailleurs explicitement employé dans plusieurs notes, pas comme dénonciation militante, mais comme grille d’analyse géopolitique par la diplomatie américaine.

    La Françafrique comme grille de lecture en Afrique

    En 2008, trois longues notes [4] brossent la définition d’une Françafrique quel­que peu édulcorée (les crimes de la Françafrique ne sont abordés que par le biais de quelques affaires arrivées en justice, comme l’assassinat du juge Borrel), qui connaîtrait un réel tournant avec l’arrivée de Sarkozy. Néanmoins, la politique africaine de la France continue d’être dictée par la cellule africaine de l’Elysée. L’un de ses membres, Romain Serman, reconnaît que les accords de défense encore en vigueur avec huit pays africains sont absurdes, donnant à la France « un accès monopolistique aux ressources naturelles ». Les diplomates américains semblent alors croire à la rup­ture annoncée par Sarkozy, qui n’aurait connu que « quelques accidents de parcours, comme l’éviction de Bockel impliquant le Gabon », mais qui pêcherait plus par manque de réussite que de volonté.

    La dernière note, concernant la présence militaire française en Afrique, conclut en excusant la non-rupture pour cause de difficulté de la tâche. Un fonctionnaire du ministère de la Défense français décrit, sans honte, la relation franco-africaine comme une relation « parent-enfant », dont l’enfant, maintenant « adulte, est capable et mérite plus d’autonomie, ayant cependant toujours besoin d’aide et d’orientation ».



    En 2009, lors d’un entretien, portant longuement sur la Françafrique [5], Stephan Gompertz, du ministère des Affaires étrangères, reconnaissait l’influence de Robert Bourgi, « opérant dans l’ombre ».

    Les diplomates américains concluaient que la France use d’un panel large de politiques en Afrique, « allant d’une approche idéale exprimée par Sarkozy » à ses débuts, « à des approches plus opaques mais probablement plus judicieuses, conformes au vieux modèle de la Françafrique. Les circonstances et la nature imprévisible, voire violente, des évènements en Afrique peuvent parfois inciter ou forcer les Français à agir moins idéalement qu’ils le voudraient – un comportement connu de tous les gouvernements de la planète – quand les décisions doivent conforter les intérêts nationaux par les méthodes les plus efficaces, même quand les méthodes les plus efficaces ne sont pas forcément les plus jolies ».

    La plus grande puissance impérialiste du monde ne peut que comprendre, évidemment…

    Les coulisses diplomatiques de la Françafrique

    Si la plupart des câbles ne contiennent que peu d’informations nouvelles, ils livrent parfois un aperçu du jeu diplomatique de la France pour influencer l’avenir des pays africains. Ainsi, en 2006, une proposition de résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU présentée par Chirac sur la Côte d’Ivoire inquiète les Anglais et les Américains [6]. Ils y voient une dérive qui pourrait aller « au-delà des lois et jurisprudences internationales » en se «substituant à la constitution d’un pays souverain».



    Ne souhaitant pas s’opposer à la France, les Anglais sont néanmoins surpris que les Français aient réussi à obtenir le soutien du Ghana et du Congo. Pour ce dernier, ce soutien n’a pourtant rien de surprenant quand on sait à quel point Denis Sassou Nguesso doit à la France sa longévité au pouvoir.

    En 2009, une note sur la perspective des élections en Côte d’Ivoire analyse les accords de « Ouaga IV » comme « essentiellement un accord entre Blaise Compaoré et Laurent Gbagbo sur le contrôle du nord » du pays.

    Les Américains considèrent alors que les « FAFN gardent, de facto, le contrôle de la région, en particulier en ce qui concerne les finances » et que « le désarmement et la réunification ne sont pas des processus séparés. Ils sont intimement liés ».

    Une grille de lecture qui semble avoir été oubliée de la communauté internationale aujourd’hui…

    En juin 2009, un autre télégramme (censuré à moitié) [7] rapporte que la France considère le président mauritanien Abdallahi renversé par les putschistes comme « un obstacle », à qui il faudrait forcer la main lors des négociations. Le rôle de Robert Bourgi y est à nouveau pointé du doigt, tant dans le rapprochement du putschiste Aziz avec les autorités françaises que dans le cas du Gabon ou de Madagascar. Pour Romain Serman, la Lettre du Continent sert régulièrement à Bourgi pour diffuser ses informations et que « tout ce qui [y] paraît avec un lien potentiel avec Bourgi doit être considéré avec précaution ».



    D’autres exemples de cet acabit se trouvent dans l’infime partie des câbles déjà publiés mais ils fournissent déjà un matériau riche.

    Le cablegate de Wikileaks nous parle avant tout de la diplomatie des Etats-Unis et la Françafrique n’est donc pas son objet principal. Néanmoins, les Américains s’y sont suffisamment intéressés pour qu’on puisse espérer que quelques affaires françafricaines récentes soient mises à jour.

    Notes:

    [1] 05PARIS6744 Alain Madelin Seeks U.s. Support For His Candidacy To Head The Oecd And His Project To Reform The Oecd

    [2] 07PARIS322, C/t Judge On France, Rwanda, Pakistan, And His Political Future, 07PARIS186, Rwanda : Effect Of Bruguiere Report On Usg, Status Of Mrs. Habyarimana , lire aussi France-Rwanda : l’enquête Bruguière était suivie de près à l’Elysée, Philippe Bernard, le Monde, 11 décembre 2010

    [3] 07PARIS921, French Foreign Policy Under Nicolas Sarkozy Or Segolene Royal

    [4] 08PARIS1501, France’s Changing Africa Policy : Part I (background And Outline Of The New Policy), 08PARIS1568, France’s Changing Africa Policy : Part Ii (french Implementation And African Reactions), 08PARIS1698, France’s Changing Africa Policy : Part Iii (military Presence And Other Structural Changes)

    [5] 09PARIS1534, « francafrique » — Mfa Disputes Reports On A Return To Business As Usual

    [6] 06LONDON7670, (c) Cote D’ivoire : Uk Shares U.s. Concerns But Does Not Want To Oppose France In Unsc

    [7] 09PARIS815, Mauritania : French See Abdallahi As Obstacle

    Source : Survie, 3 mai 2011

    Tags: Côte d’Ivoire, Rwanda, Mauritanie, Nicolas Sarkozy, Jean-Louis Bruguière, Wikileaks, Françafrique, Wikileaks, Afrique, Gabon, Tchad, Sénégal, RCA, RDC, Franc CFA, FCFA, colonisation, colonialisme,