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  • Maroc : 10 % de la population détient 63 % des richesses

    Maroc : 10 % de la population détient 63 % des richesses

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    La rente moyenne des ménages en Algérie est de 19 100 euros (1 096 530 dollars), similaire à celle du Maroc et environ 10 fois inférieure à celle des pays d’Europe occidentale.

    L’Algérie se distingue comme l’un des pays où la part des femmes dans le revenu total du travail est la plus faible, les femmes ne représentant que 12 % du revenu du travail. Ce pourcentage est similaire à celui du Maroc (14%).

    Les inégalités sont restées élevées au cours des 30 dernières années au Maroc. Malgré de légers changements, la part des 10 % les plus riches n’a jamais été inférieure à 48 % et celle des 50 % les moins riches n’a jamais dépassé 14 %.

    Au Maroc, le revenu national moyen de la population adulte est de 7 800 pesos (ou 43 130 dirhams), soit 10 fois moins que celui des pays d’Europe occidentale17. L’inégalité des revenus au Maroc est élevée et se caractérise par une classe moyenne relativement pauvre : les 50 % les plus pauvres gagnent 2 100 euros (11 700 dirhams, environ 13,5 % du total), la classe moyenne gagne en moyenne 7 200 euros (39 910 dirhams, 37 % du total) et les 10 % les plus riches gagnent 38 700 dirhams (213 210 dirhams, 49,5 % du total).

    Les inégalités de revenus au Maroc depuis les années 1980 Les inégalités sont restées élevées au cours des 30 dernières années au Maroc. Malgré de légers changements, la part des 10 % les plus riches n’a jamais été inférieure à 48 % et celle des 50 % les plus pauvres n’a jamais dépassé 14 %.

    Inégalité des richesses

    L’inégalité des richesses au Maroc est extrême : les 10% les plus riches de la population possèdent plus de 63% du total, tandis que les 50% les plus pauvres possèdent moins de 5%. Alors que la richesse moyenne des ménages du pays est équivalente à 19 300 pesos (106 300 dirhams), les 50 % les plus pauvres possèdent en moyenne 1 700 euros (ou 9 510 dirhams). En comparaison, la moyenne des 10 pour cent les plus élevés et celle du 1 pour cent le plus élevé sont égales à 121 900 euros et 585 500 euros (671 870 dirhams). et 3 227 020).

    Inégalité des sexes

    La part des femmes dans les revenus au Maroc est extrêmement faible (14%), et même inférieure à la moyenne de 15% de la région MENA. La part des femmes dans les revenus du travail est légèrement supérieure à celle de l’Algérie (12%), mais inférieure à celle de la Tunisie (19%). Entre 1990 et 2005, la part des femmes dans le revenu du travail a augmenté de quatre points mais a depuis diminué de plus d’un point.

    L’inégalité face au carbone

    La consommation de carbone du Maroc est également très faible. Les émissions moyennes sont légèrement supérieures à 3 tCO2e/habitant. Alors que les 50 % inférieurs et les 40 % intermédiaires émettent respectivement 1,7 et 3,5 tonnes de CO2 par habitant, les 10 % supérieurs émettent 11 tonnes de CO2 par habitant.

    Source : The world inequality report, 2022

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  • Algérie: rencontres gouvernement-patronat. Quels impacts?

    Algérie: rencontres gouvernement-patronat. Quels impacts? – PMI/PME,  start up, économie, codes d’investissement, rente,

    Quels impacts les rencontres gouvernement patronat afin de dynamiser l’économie nationale : les axes directeurs politiques, économiques, sociaux et culturels , loin des illusions de la distribution de la rente, pour relancer l’économie nationale.

    Le gouvernement, en ce mois de fin avril 2022, annonce une série de rencontres avec le patronat pour rétablir la confiance. Changera-t-on de logiciels par rapport aux nombreuses rencontres entre 1995/2020 aux résultats mitigés ? Le rôle de l’intellectuel, ou de tout cadre de la nation crédible y compris les ministres, n’est pas de faire des louanges en contrepartie d’une rente, contre-productif pour le pouvoir lui-même, mais d’émettre des propositions opérationnelles privilégiant les intérêts supérieurs de la Nation. Dans le contexte d’aujourd’hui, avec le nouveau système de communication où tout est enregistré, un politique doit être réservé, ne jamais s’aventurer à faire des promesses qu’il ne pourra pas tenir, s’il veut conserver sa crédibilité auprès de la population qui a ses promesses en mémoire.

    1.-Dresser un bilan sans complaisance pour agir efficacement à l’avenir

    Il s’agit d’analyser les impacts pour la dynamisation de l’économie nationale, face aux tensions sociales, et notamment sur les Pmi/Pme et sur les star up, afin de ne pas renouveler les erreurs du passé, de l’ex Ansej où Plus de 70% selon les responsables sont en état de faillite après avoir bénéficié de nombreux avantages financiers et fiscaux. Depuis plus de 25 ans des dizaines de réunions gouvernements patronat public/privé ont eu lieu pour relancer le tissu économique et notamment et en ce mois de fin avril 2022, 98% des recettes en devises avec les dérivées plus de 2,5 milliards de dollars en 2021 sur les 4 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures, proviennent toujours de Sonatrach. Combien d’organisations et de codes d’investissement depuis l’indépendance politique et l’Algérie en ce mois d’avril 2022 est toujours une économie rentière. Quel est le bilan final en termes d’avantages économiques, en toute objectivité, de toutes ces organisations dont la dernière en date sont les groupes industriels et les assainissements financiers, pour ne prendre que les deux exemples les plus médiatisés El Hadjar et la SNVI de Roubia ? Quel est le bilan ect..) par rapport aux avantages accordés (taux d’intérêts bonifiés, exonération de la TVA en termes de création de valeur ajoutée, d’emplois productifs et de la réduction de la facture d’importation, de ces entreprises crées par les différentes institutions ANDI ANSEJ, ANJEM, CNAC ect -Evitons de dépenser sans compter , sans analyses des impacts de tous ces projets où en rappelant que selon les données du premier ministère l’assainissement des entreprises publiques durant les 20 dernières années a couté au trésor public environ 250 milliards de dollars et que durant les 10 dernières années les réévaluations, faute de maturation des projets, ont coûté 65 milliards de dollars : mauvaise gestion ou corruption ou les deux à la fois. Cela montre clairement que l ‘on en ne s’est pas attaqué à l’essence du blocage et que ces différentes rencontres n’ont eu aucun impact sur le terrain et que le blocage est d‘ordre systémique.

    Il s’agit d’éviter la vision bureaucratique des réunionites et des commissions au sein de bureaux climatisés déconnectées des réalités sociales et s’attaquer au fonctionnement de la société par des résultats palpables sur le terrain. C’est l’entreprise libérée des entraves et un Etat régulateur qui peuvent créer une économie productive à forte valeur ajoutée. En outre, si les investissements algériens ne trouvent pas intérêt à aller vers la production nationale, vers la création de l’emploi, faut-il s’étonner, ou encore moins, s’attendre à ce que les investisseurs étrangers, qu’il y ait la règle du 51/49%, ou même l’inverse, fassent preuve de plus d’engagement. Pourquoi, aussi, n’arrive-t-on pas à mettre en place des politiques économiques viables ? Faut-il, pour autant, revenir au bon ministère de la planification, pour mettre de l’ordre dans ce « désordre » ? Les rencontres actuelles sont -t- elles exceptionnelle par leur contenu à savoir le lancement d’un nouveau programme économique pour le pays différentes de celles prônées, virtuellement, par les gouvernements précédents ? Comment va-t-on aborder la question de relance de l’investissement, en ces moments de graves tensions géostratégiques avec l’annonce de la récession et l’inflation de l’économie mondiale 2022/2023, et la crise alimentaire mondiale qui remet en cause la cohésion sociale, alors que perdurent, encore, le blocage bureaucratique , la non réforme du système financier dans toutes ses composantes ( douane, banques, fiscalité, domaine ) , du foncier, du système socio éducatif et de l’information économique qui sont autant d’obstacles empêchant la relance de l’investissement d’où l’importance du rôle de l’Etat régulateur, de la responsabilité des producteurs, de la maîtrise des prix des matières premières qu’on ne produit pas, de la dynamisation de l’agriculture, de l’industrie et des services créateur de valeur ajoutée , etc. Aura-t-on le courage , pour des raisons de sécurité nationale et non d’intérêts personnels ,de faire un bilan serein de l’actuelle situation socio économique où le taux de croissance dérisoire annoncé pour 2022 de 2% par la banque mondiale alors qu’il faut un taux de croissance de 8/9% par an sur plusieurs années pour absorber les 350.000/400.000 demandes d’emplois par an qui s’ajoute aux taux de chômage actuel qui approche en 2021 les 15%.

    D’où l’importance d’un large front social anti-crise et d’élargir ces rencontres aux forces nouvelles acquises aux réformes et non les anciennes organisations ayant applaudi tous les gouvernements en contrepartie du transfert de la rente et de décider de débattre de la thématique consistant à plancher sur « le passage d’une économie de rente à une économie de production », seule manière de réhabiliter la notion de productivité et de relier les revenus à la production ?Pour sa part, le président de la République depuis 2020 a délivré des messages de vérité non appliqués sur le terrain, où il est du devoir du gouvernement et de ses partenaires sociaux et économiques de donner l’exemple à notre peuple, par la solidarité, la mobilisation et l’unification des rangs, afin que notre pays puisse mobiliser les énergies et les investir de manière constructive dans les différentes capacités et potentialités de ses enfants.

    2.-Les axes politiques, économiques, sociaux et culturels du redressement national de l’Algérie 2022/2025/2030 : Il faut redonner confiance afin que les Algériens s’impliquent

    Avec les nouvelles technologies, qui révolutionnent le système d’information, sa maîtrise est primordiale. Elle peut être profitable pour dynamiser la société, mais préjudiciable lors de la manipulation de certains réseaux, avec des rumeurs dévastatrices à des fins de déstabilisation. Pour paraphraser le langage militaire, devant distinguer tactiques et stratégie, pour mobiliser la population, s’impose un renouveau du système de communication dans le domaine économique, social, culturel et politique. La communication reste une affaire de terrain et non de bureaux feutrés, sa sémantique, sa sémiologie, sa stratégie et ses cibles ne pouvant relever de l‘amateurisme, elles doivent être élaborées à partir de travaux d’enquêtes ciblées Je propose quatre axes. Premièrement les six axes d’action dans le domaine politique où à la question « Comment reconnaissez-vous un bon personnage politique ? », Churchill avait répondu : « Même s’il reste en conversation avec moi durant plus d’une heure, je ne saurai pas s’il a dit Oui ou Non ».

    La communication politique doit éviter l’essoufflement et la monotonie, et que les déclarations et les gestes de responsables ne soient un objet de caricatures ou de plaisanteries, tant dans la presse que dans les espaces publics. Les Algériens souhaitent que leurs responsables leur ressemblent ; ces derniers doivent éviter d’essayer que ce soit au peuple de leur ressembler. Dans ce cadre, l’action des responsables doit s’inscrire dans le cadre d’une planification stratégique avec un suivi des résultats périodiquement , au sein d’ un registre d’engagements qui toucheraient en premier lieu les situations pénibles vécues. Cela concerne notamment les problématiques relatives à la gouvernance : l’intégration de la sphère informelle qui produit la corruption ; la bureaucratie centrale et locale ; l’urbanisation anarchique faute d’une véritable politique d’aménagement du territoire ; le problème des logements souvent livrés sans VRD ; les infrastructures défectueuses ; les malades dans les hôpitaux avec un système de santé à revoir ; éviter les assainissements répétés des entreprises publiques ,redresser la baisse de niveau de l’éducation, du primaire au supérieur ; réformer en profondeur le système financier (douane, fiscalité, banques, domaines, banques publiques qui accaparent plus de 85 % des crédits octroyés mais n’étant que de simples guichets administratifs ; résoudre l’épineux problème du foncier urbain et agricole ; intégrer pour une vie décente les communautés marginalisées dans le pays profond ; solutionner : la pénurie d’eau et les coupures d’électricité, le dérapage du dinar, l’inflation des produits essentiels, les points noirs de circulation ; opérer un renouveau de la gestion des ambassades bureaucratisées, qui doivent donner une autre image positive de l’Algérie ; prendre en charge les doléances du Sud pour l’obtention d’emplois et, bien entendu, de la majorité des autres wilayas touchés par le chômage. Il faut que les responsables politiques à tous les niveaux, se présentent avec la modestie qu’exigent l’imaginaire et le mental algérien sans tomber dans le populisme médiatique qui serait alors contre-productif. Car la fonction ne doit pas être un privilège pour se servir, mais une lourde mission pour servir la Nation.

    L’opinion publique nationale se ligue normalement autour de la femme ou de l’homme rassembleur, capable de réaliser un certain accomplissement pour le pays. Enfin , le patriotisme à ne pas confondre avec le nationalisme chauviniste, peut féconder la matrice qui forge la mobilisation populaire, sous réserve toujours de la moralité car en dépit des apparences, les Algériens sont attachés à leur passé et aux défis de leur présent. Deuxièmement, les sept axes d’action sur le plan économique doivent s’articuler ainsi. Insister sur la nécessité des réformes économiques en faisant le lien direct avec les impératifs de justice sociale et placer l’Algérie comme pays pivot par rapport aux nouvelles mutations mondiales la mondialisation. – Montrer, chiffres à l’appui, la masse d’argent colossale dépensée et les impacts économiques et sociaux – de l’indépendance à ce jour, l’histoire ne se découpant pas en morceaux – les dépenses pour l’assainissement financier des entreprises publiques économiques et dont le résultat a été largement en dessous des attentes. Exposer des dépenses et résultats qui ont présidé à tous les organismes de création d’emplois, avec les bonifications de taux d’intérêt.

    Quant aux startups prestataires de services, elles ont besoin d’un marché et d’un environnement concurrentiel ; Leur efficacité serait nulle à terme sans la dynamisation du tissu productif, l’élévation du niveau de qualification, et une efficacité des institutions nous retrouvant dans le même scénario des nombreuses faillites des projets de l’ex ANSEJ. Or, si les nouveaux projets sont lancés en 2022,il faut prévoir de deux à trois ans pour la rentabilité des PMI/PME, et autour de 2027/2029 pour les projets hautement capitalistiques. Donc il ne faut pas attendre des entrées de devises avant ces dates, et d’autant plus que le monde économique aura alors profondément changé : avec la crise mondiale et l’endettement des États, une baisse substantielle des IDE, notamment vers le Maghreb et l’Afrique. Mettre en relief les dangers de la dépendance financière de l’économie nationale d’un seul produit à savoir les hydrocarbures, la nécessité d’axer les efforts sur le développement de l’agriculture moderne de grands espaces, afin de réduire la dépendance alimentaire extérieure (chiffres à l’appui). Insister sur l’importance de la création de l’emploi dans les services créateurs de valeur ajoutée, à ne pas confondre avec les services de la fonction publique. Comparer la situation socio-économique avec nos voisins immédiats ou dans des pays à structures et potentiels économiques comparables. Insister sur le rôle de la recherche scientifique dans le développement économique et social et sur la relation université / entreprise. Développer le secteur privé national productif, y compris les services, et l’accompagner par des mesures financières stimulantes et incitatives.

    Quant aux huit axes d’action sur le plan social, la société algérienne, comme toutes les sociétés humaines, est structurée en fonction de plusieurs paramètres sociologiques : mettre en relief l’évolution par catégories d’âge, profession, sexes, statut social, statuts religieux, statut politique. V Redéfinir le rôle des collectivités locales à travers une réforme profonde pour pouvoir prendre en charge les besoins sociaux de la population, sans cesse croissants. Développer les centres de loisirs et de détente pour les jeunes et les familles. Insister sur la protection du consommateur par des mesures réglementaires rigoureuses. Développer la sécurité des frontières (terrorisme, trafics en tous genres), des biens et des personnes par le recrutement et la formation des agents de sécurité qui doivent s’adapter aux nouvelles technologies. Faire régner le respect de l’État de droit par tous, l’ordre afin d’éviter l’anarchie n’étant pas antinomique avec la cohésion sociale, et la démocratie tenant compte de notre authenticité. Sous-traiter certaines activités qui étaient assurées par les collectivités locales avec des associations de quartiers, le secteur privé. Par exemple l’enlèvement des ordures, l’éclairage public, l’entretien des routes et des espaces verts, le nettoyage des côtes, le reboisement, l’entretien et la réparation des bâtis… Développer le civisme et l’amour de la patrie, dont le rôle premier est la moralité, tant des dirigeants que des citoyens, en faisant de l’école un lieu de promotion sociale, le véritable patriotisme étant défini comme la contribution des Algériens à la valeur ajoutée nationale. Et dernier axes, un pays sans sa culture et son histoire, étant comme un corps sans amé, les cinq axes d’action sur le plan culturel est le segment vital du XXIe siècle, tant pour le développement que pour les futurs comportements et besoins sociaux (eau, santé, éducation) avec la préservation de la biodiversité, les industries de l’avenir, dont Internet, le tourisme dans toute sa diversité, la musique, les jeux vidéo et les feuilletons TV. Insister sur la diversité culturelle du pays et faire d’elle une richesse dont doivent profiter tous les Algériens. Développer les espaces d’expression artistique et culturelle. et insister sur la nécessité des cultures des civilisations. Introduire dans les programmes de formation et d’éducation nationale des enseignements de culture, dont l’histoire ancestrale de l’Algérie, des Numides à ce jour. Faire du sport une activité de masse et professionnelle. Développer les associations culturelles dans tous les domaines.

    En conclusion, le concept de crise que traverse l’Algérie doit se hisser au niveau de la crise du monde et ne pas rester une crise de société bloquée, faute de perspectives pour l’avenir d’une population et surtout d’une jeunesse angoissée et même très angoissée par les assauts de la nature, par la violence humaine et les déchéances sociales et économiques. La communication rénovée doit trouver des réponses réelles qui répondent en priorité à ces angoisses. Or, il faut redonner confiance afin que les Algériens s’impliquent car, les réalisations futures sont à leur portée. Cette crise ne concerne pas seulement l’Algérie, mais le monde entier, aujourd’hui traversé par une crise d’identité avec des traumatismes sociaux, comme le montre le désintérêt vis-à-vis des partis et des sociétés civiles traditionnelles lors de différentes élections. Cela renvoie au concept de la citoyenneté qui ne doit pas rester aux yeux de la population comme un modèle importable, existant un lien dialectique entre la tradition et la modernité, ne devant jamais renier notre riche patrimoine historique et culturel (voir expérience des pays de l’Asie comme le Japon, la Malaisie, ou la Chine) mais adapter nos politiques économiques, sociales, culturelles, sécuritaires et militaires au mouvement du monde nouveau.

    La rationalité, comme l’ont montré les deux grands philosophes allemands Hegel et Kant, est relative et historiquement datée. Et pour reprendre les propos de l’économiste indien et prix Nobel A.K Sen, toute action démocratique doit tenir compte des anthropologies culturelles spécifiques à chaque société. Où l’Algérie réalise cette transition nécessaire entre 2022/2025, ou elle ratera cette chance historique en plus des tensions géostratégiques qui menacent la sécurité nationale, le risque de fortes tensions sociales où le taux de chômage en 2022 approchera les 15% selon le FMI avec un taux d’inflation supérieur à 10% sinon plus. Or, l’objectif stratégique relevant de la sécurité nationale est de réaliser la transition d’une économie de rente à une économie hors hydrocarbures dans le cadre des valeurs internationales. étant à l’aube de la quatrième révolution industrielle et d’un nouveau modèle numérique et énergétique horizon 2022/2030 –

    Abderrahmane MEBTOUL, Professeur des universités, expert international docteur d Etat 1974-

    #Algérie #Economie #Patronat

  • Analyse: La politique marocaine de cooptation des élites (II)

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    Répression et « mépris de l’État

    La stratégie de rotation des élites et de partage des rentes mise en place par le roi a eu des conséquences importantes sur la configuration sécuritaire du pays. Étant donné la réticence de la plupart des élites politiques locales à défier le roi et à obtenir des concessions politiques bénéficiant à la majorité, le palais peut se permettre d’ignorer les griefs sociétaux pressants, similaires à ceux qui ont conduit aux révolutions tunisienne et égyptienne au début de 2011, malgré des signes inquiétants de mécontentement populaire.

    En raison de l’augmentation des niveaux de corruption, de la flambée des inégalités économiques (désormais les plus élevées d’Afrique du Nord) et du mépris administratif et politique croissant envers les victimes des politiques néolibérales du pays, parmi lesquelles les jeunes bien éduqués, le Maroc connaît des épisodes de protestation politique de plus en plus agressifs (jusqu’à 50 par jour en 2014 selon un observateur). En outre, le retrait de l’État dans ce qu’un journaliste appelle le « Maroc utile » – où la plupart des ressources de l’État ont été redéployées sous la forme de partenariats public-privé au profit du roi et de ses alliés – explique pourquoi certaines des protestations les plus persistantes du pays se sont produites dans des zones rurales ou semi-rurales largement négligées, comme la région du Rif (2017 et 2018), la ville minière de Jerada (2018), et de petites villes périphériques comme Sidi-Ifni, Zagora, Tinghir ou Larache.

    La déconnexion entre les « gagnants » et les « perdants » de ce redéploiement économique et administratif et l’incapacité de ce dernier à générer des coûts réels pour les autorités permettent au monarque et à ses associés de continuer à écarter les demandes sociétales pressantes. Le régime peut ainsi se permettre de punir les journalistes critiques (dont la plupart sont aujourd’hui en exil), d’imposer davantage de restrictions à la liberté d’association, d’emprisonner les militants des droits de l’homme, de licencier les fonctionnaires jugés déloyaux envers la monarchie, de détourner le processus électoral en nommant des copains à la tête de partis politiques clients et de s’engager dans des poursuites politiques contre les fonctionnaires qui dénoncent des cas de corruption impliquant des associés du roi (entretiens avec K. Ryadi, Rabat, 19 mai 2017 et F. Abdelmoumni, Rabat, 22 mai 2017). Le roi, dont la fortune personnelle s’élèverait à plus de 2,5 milliards USD, peut même se permettre d’augmenter son budget personnel à 46 millions EUR (Elayoubi 2013), bien que le Maroc ait un produit intérieur brut (PIB) par habitant d’à peine 2 892 USD en 2016 (selon la Banque mondiale).

    Implications politiques pour l’Europe

    Les sections ci-dessus montrent que la privatisation des institutions, des terres et de la culture appartenant à l’État – qui a été camouflée en « modernisation » ou en « réforme économique » – constitue le mécanisme central facilitant la consolidation du pacte politico-économique entre la monarchie et l’élite aux dépens de larges pans de la population au Maroc. Cependant, ce mécanisme, qui a permis à la monarchie de traverser les premiers mois turbulents des soulèvements arabes de 2011, contient un certain nombre de contradictions qui pourraient non seulement affecter l’avenir du pays, mais aussi avoir des conséquences importantes pour l’Europe voisine.

    Bien que le tournant néolibéral se soit produit plus tard au Maroc par rapport à d’autres pays arabes, la transformation a été beaucoup plus étendue et coûteuse au niveau social (Catusse 2009). Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a classé le Maroc au 123e rang (sur 188) en 2015, derrière l’Irak (121), la Palestine (114), l’Égypte (111) et la Tunisie (97).

    Au cours de la dernière décennie, le Maroc a également été régionalement moins performant dans les domaines du taux d’alphabétisation des femmes, du développement rural et de la santé. Selon un ancien militant pro-démocratie, « Tout est difficile dans la capitale, mais les choses sont catastrophiques en dehors de Rabat » (entretien avec Y. Rguig, Rabat, 22 mai 2017). La dette extérieure est passée à 81 % du PIB du pays en 2014, contre une moyenne de 50,4 % pendant les cinq années (2007-2012) précédant les soulèvements arabes. Cela équivaut à ce que chaque Marocain paie environ 500 USD par an pour le service de la dette nationale (Aziki 2015), qui sert en partie à financer les mécanismes de distribution de la rente (ibid). Dans ce contexte, il n’est pas surprenant que les deux premiers pays touchés par les soulèvements arabes de 2011 – à savoir la Tunisie et l’Égypte – aient également été les plus diligents dans la mise en œuvre des politiques néolibérales dans les années 1990 et la première décennie du XXIe siècle. Dans le cas du Maroc, l’alliance entre les élites locales et la monarchie signifie qu’une révolution sociale reste peu probable. Cependant, l’augmentation des inégalités et une culture établie de mépris envers les « perdants » des politiques de libéralisation et de privatisation introduites au cours des deux dernières décennies signifient que les personnes mécontentes du régime auront de plus en plus recours à un ou plusieurs des trois mécanismes d’adaptation suivants : l’économie informelle, le populisme ou la contestation horizontale violente.

    L’économie informelle représente plus de 14 % du PIB du Maroc (CFCIM 2014) et permet à des millions de Marocains de se tailler un espace de production économique partiellement libéré de la prédation étatique. Cependant, de larges segments de la population sont de plus en plus impliqués dans des activités illégales, allant du travail sexuel au trafic de drogue en passant par le blanchiment d’argent. Le Maroc était traditionnellement un exportateur de cannabis, mais il est en train de devenir rapidement une importante plaque tournante pour le transit de cocaïne, d’héroïne et de drogues synthétiques en provenance d’Amérique latine et destinées au marché européen. Depuis 2013, par exemple, les saisies de drogues ont augmenté dans toutes les catégories (Médias24 2017), avec plus de 2,8 tonnes de cocaïne saisies en un an dans la seule ville de Casablanca. Les trafiquants de drogue utilisent les routes d’exportation établies provenant de régions longtemps négligées par l’État, comme le nord du Rif et la zone frontalière orientale de l’Oriental, pour diversifier leurs activités de contrebande, qu’il s’agisse de nouvelles drogues ou d’armes ou de migrants illégaux (Sidiguitebe 2014).

    L’insatisfaction populaire croissante à l’égard des institutions représentatives du pays, combinée au mépris susmentionné envers les perdants de la réforme économique, accroît la polarisation entre les nantis et les démunis et conduit à un environnement politique qui menace les investissements étrangers. Un exemple concret est une campagne de boycott commercial lancée en ligne en mai 2018 par un certain nombre d’activistes numériques qui ont pointé du doigt trois entreprises accusées de fixer des prix hors de portée de la majorité de la population. Au lieu de considérer la campagne de boycott comme un signal d’alarme de la part de citoyens mécontents de l’inégalité économique croissante dans le pays, les représentants des entreprises privées visées par le boycott et les membres du gouvernement ont plutôt choisi de snober les boycotteurs, un représentant de Centrale Danone, l’une des entreprises visées par les boycotteurs, traitant ces derniers de « traîtres » et un ministre du gouvernement les qualifiant dédaigneusement de « pantins ». La distance entre le régime et une grande partie de la population se reflète également dans le ton irrationnel de certaines théories du complot locales, selon lesquelles la stratégie relativement accueillante des autorités vis-à-vis des migrants subsahariens serait un « stratagème destiné à recruter des non-Marocains pour mieux réprimer la mobilisation populaire à venir » (anonyme, entretien personnel, janvier 2018).

    Au cours des dix dernières années, le régime a également fait un usage intensif des portails d’information en ligne populaires pour délégitimer et diffamer tous ceux qui prônent des réformes significatives et menacent la suprématie du palais. La popularité de figures locales complètement éloignées des institutions formelles, comme Nasser Zefzafi, un ancien videur de boîte de nuit sous-éduqué qui a été le leader des manifestations du Rif en 2017, illustre le succès des autorités à délégitimer les alternatives institutionnelles. Si le pays devait connaître des soulèvements similaires à ceux qui ont eu lieu dans les pays voisins, la Tunisie ou l’Égypte, une transition pacifique serait difficile étant donné l’absence de figures représentatives légitimes capables de canaliser et de répondre aux demandes populaires.

    D’un point de vue européen, il est donc essentiel de reconnaître que l’échec du modèle de réforme marocain comporte des risques importants qui concernent directement la sécurité européenne. Au lieu de louer les réformes cosmétiques du régime marocain, l’UE devrait faire pression sur la monarchie pour qu’elle adopte des réformes qui renforcent véritablement l’État de droit et les droits de l’homme et facilitent une croissance économique inclusive.

    Références

    Aziki, Omar (2015), CADTM – La Dette Publique Marocaine Est Insoutenable, CADTM – Comité Pour l’abolition Des Dettes Illégitimes, www.cadtm.org/La-dette-publique-marocaine-est (15 mars 2018).

    Benchenna, Abdelfettah, Driss Ksikes, et Dominique Marchetti (2017), Les médias au Maroc : Une économie hautement politique, le cas de la presse papier et en ligne depuis le début des années 1990, in : La Revue des études nord-africaines, 22, 3, 386-410.

    Boukhars, Anouar (2011), La politique au Maroc : Monarchie exécutive et autoritarisme éclairé, Routledge Studies in Middle Eastern Politics, 23, Londres : Routledge.

    Catusse, Myriam (2009), Maroc : Un État Social Fragile Dans La Réforme Néolibérale, in : Alternatives Sud, 16, 59-83.

    CFCIM (2014), L’informel : Un poids inquiétant pour le Maroc, Le site d’information de la CFCIM, www.cfcim.org/magazine/21595 (23 mars 2018).

    Elayoubi, Salah (2013), Maroc. Mohamed VI, Le  » Roi Des Pauvres « , Dépense sans Compter, in : Courrier International, www.courrierinternational.com/article/2013/11/19/mohamed-vi-le-roi-des-pauvres-depense-sans-compter (10 mars 2018).

    Guazzone, Laura, et Daniela Pioppi (eds.) (2009), The Arab State and Neo-Liberal Globalization : La restructuration du pouvoir étatique au Moyen-Orient, Reading : Ithaca Press.

    Maggi, Eva-Maria (2016), La volonté de changement : Politique européenne de voisinage, acteurs nationaux et changement institutionnel au Maroc, in : Politik und Gesellschaft des Nahen Ostens, Wiesbaden : VS Verlag für Sozialwissenschaften.

    Oubenal, Mohamed, et Abdellatif Zeroual (2017), Les Transformations de La Structure Financière Du Capitalisme Marocain, in : Revue Marocaine Des Sciences Politiques et Sociales, XIV, avril, 137-160.

    Sidiguitiebe, Christophe (2014), Prolifération d’armes à La Frontière Entre Le Maroc et l’Algérie, in : Telquel.Ma, http://telquel.ma/2014/11/06/proliferation-armes-a-la-frontiere-entre-maroc-algerie_1421839 (15 mars 2018).

    Source : German Institute for Global and Area Studies

  • Abdelaziz Bouteflika : la fumisterie politique

    Par Mustapha Hadni

    Pour tenter de comprendre la longévité du règne de Bouteflika et ses effets dévastateurs sur le pays dans les différentes strates de la société, il convient de revisiter, d’une part, les conditions historiques et politiques qui ont précédé son intronisation à El Mouradia et déceler, d’autres part, les leviers et les mécanismes s’appuie de l’exercice de son pouvoir.

    Après l’ouverture frelatée, issue des événements d’octobre 1988, l’Algérie se retrouve en 1991 au bord d’un gouffre sans fond. L’installation annoncée d’un état théocratique mettait en danger l’état-nation et l’exclusion programmée de la démocratie est alors inéluctable. Profitant d’un désenchantement national né de la faillite provoquée du système national, les islamistes intégristes menacent l’identité Algérienne dans sa vocation ancienne de progrès, de tolérance et de liberté.

    La direction suprême du pays, rappelle alors Mohamed Boudiaf de son exil marocain pour lui confier la tâche difficile de sauver le pays d’un imminent péril national. S’adressant à une jeunesse frustrée et contestataire du système, le père fondateur du FLN historique clame sa fidélité au projet du mouvement national, aux idéaux de la révolution de Novembre et à sa doctrine politique. Il croyait à une Algérie libérée de toutes les oppressions et archaïsmes, et tournée résolument vers la modernité.

    Au bout de six mois, il est assassiné et l’espoir tant suscité fut de courte durée. Cette brève parenthèse d’enchantement national cède à la folie meurtrière des partisans de l’état théocratique. Des années durant, le peuple Algérien fait face à un combat inégal et à une période de dérives et de barbarie sans précédent dans l’histoire de l’humanité, en dépit du déficit de consensus national contre l’islamisme totalitaire, et souvent, dans l’indifférence totale des sociétés occidentales. Ce moment douloureux a été pour le peuple Algérien une grande épreuve nationale suscitant diverses formes de solidarité, de lutte, d’organisation efficace, de prise de conscience nationale, au cours de laquelle ont été tramées des conspirations contre l’Algérie et son idéal démocratique.

    C’est à la fois dans les conditions d’une posture victorieuse contre la nébuleuse islamiste armée et face à l’épuisement national que s’installe aux commandes Abdelaziz Bouteflika. Vingt ans de règne, durant lesquels, il substitut le système, par un sous-système, cynique, machiavélique, perfide, paternaliste, et falsificateur, et ce, dans le même état d’esprit à contester et à nier l’Algérie démocratique. Il le bâtit sur deux fondements : les structures sociales archaïques et la rente.

    C’est sur le terrain encore vulnérable des tentatives néfastes du conservatisme social et religieux, sous couvert d’initiatives plus partisanes que politiques, et dans un cadre planifié et élaboré que le sous-système revigora d’une manière persistante les structures tribales, claniques, ethniques et religieuses. Elles constitueront, d’emblée, le soubassement de la force d’encadrement du sous-régime sociétal, avant de bâtir une oligarchie financière qui s’érige en forteresse de corruption et de prédation, où se cristallise plusieurs forces financières aux trajectoires plurielles pour finir par être des détonateurs.

    Enfin, l’évolution la plus marquante a trait au transfert de la dominance dans le sous-système politico-social de l’instance politico-ideologique aux forces économiques prédatrices. Ces dernières sont constituées essentiellement d’une oligarchie compradore qui doit sa richesse à sa collusion à l’appareil politico-ideologique du sous-système, qui s’est approprié les segments important de l’économie nationale. Pour Bouteflika, le pouvoir de la finance et les structures sociales archaïques ont la vertu – pour lui- de réduire à l’impuissance le peuple Algérien. Plus soucieux par sa longévité au pouvoir que par le devenir du pays, Bouteflika, empêchera, incontestablement, l’édification d’une entité nationale liée au progrès moderne sous toutes ses formes et l’émergence d’une conscience positive éclairée du peuple : un idéal Algérien qu’il a combattu et sans cesse contesté.

    L’Algérie, un pays pourtant riche de ses hommes, de son passé, de son histoire et de ses ressources vit, vingt ans durant, d’emprunts faits à des idéologies aberrantes et à d’affligeants simulacres culturels et économiques qui ne reflètent aucunement le but digne d’un peuple tourné résolument vers l’avenir. En définitive, le pays subit deux décennies de régression politique, culturelle et éducative, dont les répercussions se ressortiront à très long terme.

    L’histoire Algérienne retiendra, de toute évidence, que ce règne est des plus longs et dévastateurs de tous les pouvoirs post-independance, et que par son caractère foncièrement anti-national, porte dans son essence même, les germes de sa propre destruction. Les Algériennes et Algériens, depuis l’avènement du mouvement populaire se sont réappropries leur pays et vivent, depuis, aux rythmes de la révolution du sourire, pendant que Bouteflika, chassé du pouvoir, vit dans la déchéance et que ses courtisans honnis par le peuple croupissent dans les geôles Algériennes.

    L’Avant-garde, 26/06/2021

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