Étiquette : répression

  • Réaction de l’AARASD à la présidence marocaine du Conseil des droits de l’homme

    Etiquettes : Sahara Occidental, Maroc, Conseil des droits de l’homme, répression,

    Association des Amis de la République Arabe Sahraouie Démocratique
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    Contact Presse : 06 70 31 24 97

    Communiqué de presse

    Le Maroc préside en 2024 le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU : une mauvaise farce ?

    Ce 10 janvier 2024, 30 États parmi les 47 votants au Conseil ont élu, à bulletin secret, le Maroc pour présider le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU en 2024.

    Ce n’est pas une bonne nouvelle pour toutes celles et tous ceux qui, dans le monde, plaident et bataillent pour que les droits humains soient respectés. Batailles menées par de multiples organisations aussi bien dans leur pays qu’à Genève. En effet le Maroc ne se distingue pas positivement en ce domaine : une monarchie autoritaire, qui empêche toute liberté de presse et surveille de près toute forme de contestation, et surtout un pays qui depuis 1975 occupe son voisin le Sahara occidental et empêche le scrutin d’autodétermination de son peuple, pourtant recommandé par l’ONU et le Conseil de Sécurité chaque année.

    Ce n’est pas une bonne nouvelle pour les Sahraouis qui vivent dans un pays occupé et qui sont soumis à une surveillance de chaque instant.

    Cette élection, qui chaque année s’organise grâce à un consensus passé entre les votants, n’a pas été de cette nature ce 10 janvier 2024. Le Maroc a réuni 30 voix, alors que l’Afrique du Sud en a réuni 17. En ce moment de guerre au Proche-Orient, ce vote a été strictement politique et s’est détourné de son enjeu principal : contribuer au respect des droits humains. On a eu d’un côté le Maroc, proche d’Israël, signataire des accords d’Abraham, et de l’autre l’Afrique du Sud, si attentive à la situation des Palestiniens comme des Sahraouis, qui vient de solliciter une procédure auprès de la Cour internationale de Justice de la Haye pour instruire les manquements de l’État d’Israël aux obligations qui lui incombent vis-à-vis des Palestiniens pour la prévention et la répression du crime de génocide.

    Depuis près de 50 ans, les Sahraouis subissent la cruelle répression marocaine : disparitions et
    emprisonnements sans procès du temps d’Hassan II, tortures et prisons pour tous ceux qui ont osé, en 2010, s’affronter au Makhzen à Gdeim Izik… Depuis près de 50 ans le Sahara occidental est devenu une prison à ciel ouvert pour tous ceux et pour toutes celles qui refusent l’occupation et toutes les formes de souveraineté marocaine sur leur pays.

    À leurs côtés, nous soutenons leur bataille pour l’autodétermination, pour la libération de leurs prisonniers politiques. À leurs côtés, nous irons demander des comptes au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU. Et d’abord réaffirmer que le statut du Sahara occidental ne se décrète pas dans ce Conseil. Par contre, son désormais éminent président, Monsieur Omar Zniber, doit très vite proposer au Ministre de la Justice marocain la libération des prisonniers politiques sahraouis condamnés à l’occasion de procès peu conformes avec les standards que défendent les organismes et les juristes de l’ONU en charge du respect des droits humains. Cette libération a d’ailleurs été requise le 11 novembre dernier par le groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire.

    Régine Villemont

    Paris le 11 janvier 2024

    #SaharaOccidental #Maroc #Conseil #droitsdelhomme

  • Tunisie : il est essentiel de mettre fin aux atteintes à l’indépendance de la justice

    Etiquettes : Tunisie, justice, répression, Kaïs Saïed,

    Depuis la prise de pouvoir institutionnelle du président Kais Saied du 25 juillet 2021, suivie de son décret du 22 septembre de la même année, qui a implicitement abrogé l’ordre constitutionnel, et l’adoption d’une Constitution sur mesure un an plus tard, le système judiciaire a été soumis à des attaques constantes visant à écraser son indépendance et à balayer le droit à un procès équitable.

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    #Tunisie #AmnestyInternational

  • Pourquoi la crise politique et économique de la Tunisie est aussi le problème de l’Europe

    Pourquoi la crise politique et économique de la Tunisie est aussi le problème de l’Europe

    Etiquettes : Tunisie, Union Européenne, Kaïs Saïed, dictature, despotisme, répression,

    Suite à la répression politique du président Kais Saied contre la dissidence en Tunisie, l’Europe s’est montrée prudente quant à la condamnation de son ascendance autoritaire, craignant de risquer l’instabilité dans un pays qui joue un rôle clé dans l’arrêt de la migration illégale.

    À plus de 2 000 kilomètres du cœur politique de l’Union européenne à Bruxelles, la fragile démocratie tunisienne s’érode et la stabilité du pays commence à trembler.

    La démocratie que le pays a mis plus d’une décennie à construire après le printemps arabe est en train d’être démantelée par l’actuel président tunisien Kais Saied, qui a réduit le pouvoir du parlement et du pouvoir judiciaire depuis son entrée en fonction en 2019 et a récemment réprimé l’opposition.

    Pendant ce temps, l’économie tunisienne est au bord de l’effondrement alors que le pays se démène pour trouver suffisamment de financement étranger pour soutenir sa dette extérieure massive.

    Mais ce qui se passe en Tunisie ne se produit pas dans le vide, et la distance physique entre l’Europe et la Tunisie est peu susceptible de protéger le continent des conséquences de la filiation autoritaire du pays d’Afrique du Nord et de l’effondrement de sa démocratie. Les troubles politiques et économiques dans ce pays d’Afrique du Nord sont susceptibles d’avoir un impact significatif sur l’Europe – et en particulier l’Italie.

    Ce n’est pas seulement parce que certaines parties de l’Italie, comme l’île de Sardaigne, sont en fait plus proches de la côte tunisienne que du continent du pays. Mais aussi parce que l’Italie est récemment devenue le premier partenaire commercial de la Tunisie et que le pays compte de plus en plus sur les autorités tunisiennes pour décourager la pression migratoire croissante sur les côtes italiennes.Que se passe-t-il en Tunisie ?

    Le 10 avril, dans la ville tunisienne de Haffouz, l’histoire s’est presque répétée lorsque le footballeur Nizar Issaoui, âgé de 35 ans, s’est immolé par le feu pour protester contre ce qu’il a appelé « l’État policier ».

    Issaoui, ancien joueur de l’US Monastir et père de quatre enfants, a été accusé de terrorisme après s’être plaint de la hausse du prix des bananes – 10 dinars, l’équivalent de 3,05 euros – avec un vendeur de fruits.

    Son geste désespéré était presque identique à celui du vendeur de fruits Mohamed Bouazizi, dont l’auto-immolation le 17 décembre 2010 a déclenché une série de soulèvements dans tout le monde arabe connus sous le nom de « printemps arabe ».

    La Tunisie a été le pays où le printemps arabe a commencé, et la seule réussite du soulèvement. Alors que dans d’autres pays, les manifestations n’ont pas obtenu beaucoup de changements réels, la Tunisie a émergé de l’époque révolutionnaire avec une démocratie multipartite apparemment stable dirigée par un nouveau gouvernement qui a pris la place de Zine al-Abidine Ben Ali.

    Ben Ali était président de la Tunisie depuis 1987, mais a démissionné en 2011 et s’est enfui en Arabie saoudite après des semaines de manifestations.

    Dans les années qui ont suivi, la Tunisie a introduit une constitution qui consacrait les droits civils et veillait à ce qu’aucun autre homme fort ne puisse prendre la tête du pays. Ce fut un énorme succès pour les Tunisiens – mais l’excitation initiale s’est rapidement transformée en désillusion car une série de gouvernements n’ont pas réussi à concrétiser le rêve de croissance économique et d’amélioration des conditions de vie qui a accompagné les soulèvements.

    La Tunisie est aujourd’hui beaucoup plus pauvre qu’elle ne l’était en 2010, en partie à cause de l’impact dévastateur de la pandémie sur son économie et de la hausse de l’inflation. La déception suscitée par le nouveau système démocratique a conduit à la victoire écrasante de Kais Saied en 2019, qui a transformé l’expert en droit constitutionnel jusque-là inconnu en sixième président de la Tunisie au cours des 12 dernières années.

    Au cours de sa campagne, Saied a déclaré que le système démocratique ne fonctionnait pas, affirmant que les partis politiques au parlement avaient trop de pouvoir.

    Lorsque, pendant la pandémie, Saied a reçu des pouvoirs d’urgence pour tenter de sauver l’économie durement touchée du pays et les services de santé en difficulté, il a utilisé ces pouvoirs pour congédier le Premier ministre, fermer l’Assemblée nationale et suspendre la constitution, annulant ainsi une décennie de réformes démocratiques.

    Ceux qui le critiquaient et s’opposaient à lui, des politiciens aux journalistes, étaient détenus ou emprisonnés. En juillet de l’année dernière, Saied a remporté un référendum qui lui a permis d’introduire une nouvelle constitution, augmentant ainsi son pouvoir au détriment du parlement et du pouvoir judiciaire.

    Le 17 avril, l’arrestation du chef du parti d’opposition Ennahda, Rached Ghannouchi, a suscité un tollé de la part des détracteurs de Saied accusant son gouvernement de prendre un virage de plus en plus autoritaire.

    Une réaction tout aussi indignée a été déclenchée par les commentaires haineux de Saied sur les migrants venant d’Afrique subsaharienne. Saied a déclaré qu’ils faisaient partie d’une « conspiration » visant à changer la composition démographique de la Tunisie et les a blâmés pour les problèmes du pays.

    Mais les troubles politiques en Tunisie ne sont pas la seule crise à laquelle le pays est confronté.

    « Parallèlement à cela, il y a une crise économique liée à l’importante dette extérieure de la Tunisie, qui dépend des financements étrangers pour continuer à faire face efficacement à ces engagements extérieurs », a déclaré à Euronews Riccardo Fabiani, directeur de projet pour l’Afrique du Nord au groupe de réflexion International Crisis Group.

    À l’heure actuelle, la Tunisie n’a pas assez d’argent pour payer sa dette importante, et elle doit trouver une source de financement pour éviter un défaut de paiement. « Le grand risque en ce moment est qu’à un moment donné, la Tunisie doive faire défaut sur sa dette avec une série de conséquences – politiques, sociales et économiques – que nous ne pouvons pas anticiper pleinement », a déclaré Fabiani.

    L’UE est le plus grand investisseur étranger en Tunisie, représentant 85% du stock d’investissements directs étrangers (IDE) dans le pays.

    Pourquoi est-ce important pour l’Europe – et l’Italie?

    « Les Européens sentent qu’ils sont en première ligne de l’instabilité en Afrique du Nord et en Méditerranée », a déclaré Fabiani. « Et ils sentent que ce qui se passe en Tunisie a des conséquences directes pour eux. »

    Du point de vue de la migration, en particulier en Italie, « il y a une forte crainte que non seulement l’instabilité économique ou politique en Tunisie puisse déclencher une nouvelle vague de migration, y compris des départs irréguliers de la Tunisie vers l’Europe », a déclaré Fabiani.

    « Et nous avons déjà constaté au cours des derniers mois une augmentation du nombre de départs et de départs réguliers de Tunisie en raison de la crise économique. »

    Quelque 18 893 migrants avaient atteint les côtes italiennes depuis le début de l’année et, au 18 avril, 2 764 d’entre eux étaient titulaires d’un passeport tunisien.

    Les attaques de Saied contre les Africains subsahariens dans le pays ont probablement provoqué une augmentation du nombre de personnes disposées à quitter la Tunisie, et les ressortissants tunisiens sont tout aussi désireux de partir. Selon un récent sondage de l’Observatoire national de la migration, 65% des Tunisiens se disent prêts à quitter le pays coûte que coûte. Chez les moins de 30 ans, le pourcentage monte à 90%.

    Le nombre d’arrivées en provenance de Tunisie a considérablement augmenté par rapport à la même période l’année dernière, lorsque moins de 2 000 migrants avaient atteint les côtes italiennes.

    « L’Italie n’a jamais critiqué Kais Saied, parce que pour l’Italie, le plus important est que Saied puisse garder les choses sous contrôle, en termes de migration, dans son pays. C’est la chose la plus importante, même si cela signifie que l’Italie doit interagir et entretenir une amitié à long terme avec un dirigeant aussi problématique que Saied », a déclaré Alissa Pavia, directrice associée du programme Afrique du Nord au sein du Centre Rafic Hariri et des programmes Moyen-Orient du Conseil de l’Atlantique, à Euronews.

    « Il est compréhensible que l’Italie et les gouvernements européens puissent craindre que l’instabilité ne déclenche la migration, mais ils craignent également que l’instabilité en Tunisie n’aggrave la situation. Par exemple, dans certains pays voisins, comme la Libye, où il y a déjà une crise qui dure depuis de nombreuses années. Donc, vous savez, il y a des préoccupations concernant la stabilité régionale et la migration qui sont très hautes, je dirais, dans la liste des priorités des Européens. »

    Il y a aussi des raisons purement économiques pour lesquelles la situation politique en Tunisie est importante pour l’Europe, et en particulier pour l’Italie – les mêmes raisons pour lesquelles le gouvernement de Giorgia Meloni est plus intéressé par le maintien de la stabilité dans ce pays d’Afrique du Nord que par la protection de sa démocratie.

    L’année dernière, l’Italie est devenue le premier partenaire commercial de la Tunisie, dépassant la France – bien que la France reste le premier marché d’exportation du pays d’Afrique du Nord. L’Allemagne suit les deux pays méditerranéens à la troisième place.

    Les approvisionnements en gaz algérien – sur lesquels l’Italie a commencé à compter en 2022 pour remplacer les importations russes – traversent la Tunisie avant d’atteindre l’Italie, via le gazoduc Enrico Mattei, également connu sous le nom de gazoduc Trans-Med.

    La stabilité dans la région vaut-elle la peine de fermer les yeux sur le tournant autoritaire de Saied ?

    Le Parlement européen a déjà fait deux déclarations sur la Tunisie en 2023: l’une condamnant le président Saied et la façon dont il a utilisé la détérioration de la situation socio-économique pour inverser la transition démocratique historique du pays; et l’autre exhortant les autorités tunisiennes à libérer immédiatement Noureddine Boutar, directeur de la plus grande station de radio indépendante de Tunisie, qui a été arrêté par des unités antiterroristes pour des motifs politiques et des allégations infondées.

    En février, Wolfgang Büchner, un porte-parole du gouvernement allemand, a déclaré que Berlin examinait les arrestations de l’opposition, des journalistes et des militants tunisiens avec « une grande inquiétude ».

    En avril, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a déclaré que « la démocratie tunisienne ne doit pas être perdue » après l’arrestation de Rached Ghannouchi, chef de l’opposition.

    « Pourtant, nous n’avons pas encore vu une condamnation européenne forte et cohérente de la prise de pouvoir en cours du président Saied », a déclaré Alissa Pavia, du Conseil de l’Atlantique.

    « Nous n’avons pas encore vu de mesures concrètes prises par l’UE ou d’autres pays de l’UE. L’Europe doit décider si elle entend soutenir la démocratie tunisienne ou si elle lui permettra de retomber dans l’autoritarisme. »

    L’Europe, et en particulier l’Italie, ont intérêt à maintenir la stabilité dans le pays – ce qui dans ce cas signifie ne pas exercer de pression sur Saied pour freiner sa répression politique contre la dissidence. Mais la répression politique de Saied risque d’avoir le même effet que l’Europe et l’Italie souhaitent éviter.

    « Nous pouvons voir une corrélation positive entre la prise du pouvoir par des dictateurs et une augmentation de la persécution contre l’opposition politique et d’autres personnes, par exemple, les personnes appartenant à des minorités, etc., qui migrent de plus en plus et tentent d’atteindre l’Europe et l’Italie », a déclaré Pavia.

    « En général, il est préférable d’avoir une communication ouverte avec les dirigeants démocratiques plutôt que d’être à la demande de tyrans et de dictateurs en qui nous ne pouvons pas avoir confiance. »

    Source

    #Tunisie #UE #KaïsSaïed

  • Le Parlement algérien ratifie une loi renforçant le contrôle sur les médias

    Topics : Algérie, presse, médias, journalistes, répression,

    Reporters sans frontières critique la législation en disant qu’elle comporte des « chapitres négatifs » qui constituent une violation de la liberté de la presse.

    Le parlement algérien a approuvé une nouvelle loi sur les médias qui renforce le contrôle sur le travail des journalistes et impose de nouvelles restrictions.

    Alors que le gouvernement a déclaré que la loi était essentielle pour garantir le libre exercice de l’activité des médias sous contrôle légal, Reporters sans frontières (RSF) a déclaré que la loi comprenait des « chapitres négatifs » qui constituent une violation de la liberté de la presse.

    La loi interdit aux médias algériens de recevoir tout financement ou aide matérielle de toute « entité étrangère ».

    Le ministre des Communications, Mohamed Bouslimani, a déclaré que la loi vise à « consacrer la liberté et le pluralisme de la presse » et à « la protéger de toutes les formes de déviation ».

    La nouvelle loi exclut de facto les binationaux du droit de posséder ou de contribuer à la propriété d’un média en Algérie.

    « Certains chapitres sont positifs, d’autres représentent une violation de la liberté de la presse, comme la révélation des sources à la justice, si nécessaire, la restriction de l’accès à tout financement », a déclaré Khaled Drareni, le représentant de RSF en Afrique du Nord.

    Contrairement à l’ancienne loi qui exigeait une autorisation formelle du ministère de la Communication pour créer un journal, la nouvelle est beaucoup plus simple en ce sens qu’elle stipule que les journalistes peuvent créer un média en ne faisant qu’une déclaration.

    Plus tôt ce mois-ci, un tribunal algérien a condamné Ihsane El Kadi , journaliste de renom, à cinq ans de prison. Ihsane, un critique virulent du gouvernement qui a été arrêté le 24 décembre, a été accusé de recevoir des fonds étrangers.

    L’arrestation d’El Kadi a également été condamnée par des organisations de défense des droits humains telles qu’Amnesty International et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).

    #Algérie #Presse #Journalisme #Répression

  • Le Maroc, un danger pour la stabilité des pays voisins -Mohamed Ziane-

    Le Maroc, un danger pour la stabilité des pays voisins -Mohamed Ziane-

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Mohamed Ziane, répression, droits de l’homme, presse, journalistes,

    Mon problème réside dans l’interview publiée dans El Independiente dans laquelle, en octobre dernier, je demandais au roi Mohamed VI d’abdiquer ou de démontrer publiquement qu’il peut continuer à régner .

    Le fait d’avoir accordé cette interview en espagnol a été très réussi pour la simple raison qu’il y a l’antécédent du roi Juan Carlos, qui avait abdiqué en faveur de son fils, l’actuel roi Felipe VI .

    Pour les citoyens hispanophones, la proposition est normale et conforme à l’usage actuel. Le vrai problème est qu’en Espagne il y a eu un énorme saut qualitatif en matière de droits de l’homme alors qu’au Maroc, peu importe ce qui est fait pour convaincre le monde qu’il y a eu une amélioration, la réalité est tout le contraire.

    La situation des droits de l’homme au Maroc en 2023 est pire que celle qui existait dans le pays en 1999. Feu le roi Hassan II est devenu convaincu que l’alternance était nécessaire et a commencé à libérer tous les détenus qui étaient liés au monde politique et à l’humanitaire progressiste. idées, même s’ils avaient été envoyés en prison sur la base d’un dossier pour possession de drogue, comme ce fut le cas de nombreux militants syndicaux.

    Dans le même temps, le conseil consultatif des droits de l’homme se mobilise pour convaincre le plus radical des opposants, Mohammed Basri, alias le Fqih Basri , [fondateur de l’Union nationale des forces populaires, parti de gauche, et pendant des années un ennemi acharné de Hasan II] avec qui nous nous sommes rencontrés à plusieurs reprises à Paris dans des réunions auxquelles Moumen Diouri a également participé.

    Lorsque j’étais ministre des Droits de l’Homme, j’ai pris en charge ce dossier car je connaissais les limites à ne pas dépasser avec feu le Roi.

    Malheureusement, au Maroc on a voulu résoudre le problème en se basant sur le concept d’indemnisation et une commission réconciliation et justice a été mise en place à l’image de celle qui existait en Afrique du Sud et au Chili.


    Mais tout était une caricature de réconciliation et des compensations étaient accordées aux militants dissidents et aux agents du gouvernement qui avaient travaillé pour la police politique .

    De cette façon, le Maroc a découvert qu’il devait changer sa politique de rencontre avec les opposants. Au lieu de se retrouver face à face avec les forces du changement, il s’est tourné vers un autre moyen de contenir l’opposition : diriger leurs mouvements.

    Et force est de reconnaître qu’il s’est très bien débrouillé, tant au niveau de la direction des mouvements nationalistes que des partis socialistes, dont l’ex- Parti communiste marocain . Des agents de la police politique pourraient être imposés à la direction.

    Aujourd’hui, il est possible de conclure que la situation des droits de l’homme est pire que celle qu’a connue le Maroc à la fin du régime Hassan II.

    Et quelques exemples peuvent être donnés : l’utilisation des femmes pour démolir et discréditer tous les penseurs, militants politiques ou syndicalistes et, surtout, les forces religieuses, qui continuent à être profondément enracinées dans la société marocaine.

    L’université est totalement soumise au régime et la plupart de la presse, ainsi que les journalistes eux-mêmes, ont été corrompus par le système.

    Au temps de Hassan II , les élections étaient truquées. Pas aujourd’hui, mais la quasi-majorité des députés achètent des voix, ce qui au final produit le même résultat.

    Il faut comprendre que le Maroc de 2023 souffre d’un énorme retard en matière de droits de l’homme par rapport au monde d’aujourd’hui. Il est inutile de comparer le Maroc de 2023 avec le pays qui existait dans les années 70 ou 80.

    Il faut le comparer avec le monde d’aujourd’hui pour se rendre compte que la différence est plus profonde et surtout plus dangereuse. Le Maroc appartient au monde occidental et est, comme les autres pays d’Afrique du Nord de la rive sud, aux portes des nations modernes et civilisées de l’autre rive. Mais quand la différence est encore plus grande que la mer qui nous sépare, il y a un vrai danger d’instabilité.

    Mohamed Ziane (Málaga, 1943) est un avocat marocain et ancien ministre marocain des Droits de l’Homme. Il a été député et fondateur du Parti libéral marocain.

    Source

    #Maroc #Mohamed_Ziane #Mohammed_VI #Presse #Journalistes

  • Maroc : L’AMDH condamne les atteintes aux droits de l’Homme

    Maroc : L’AMDH condamne les atteintes aux droits de l’Homme

    Tags : Maroc, AMDH, répression, presse, journalistes, inflation, prix,

    Une association marocaine a condamné la poursuite, par le régime du Makhzen, des atteintes aux droits et libertés, en réaction aux actions de protestation menées par la population. L’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH) a condamné « la poursuite par l’Etat de la suppression de divers droits et libertés, (face aux) protestations croissantes contre la détérioration continue des conditions de vie et son impact sur le pouvoir d’achat de tous les Marocains ». Dans un communiqué, publié durant le week-end, l’association a enregistré « une hausse sans précédent des prix du carburant, des matières premières, des légumes, de la viande et de divers services sociaux ».

    L’AMDH a également mis en garde contre « les atteintes aux libertés publiques et privées et au droit de manifester, et contre le maintien en détention des défenseurs des droits de l’homme, la poursuite des arrestations et simulacres de procès, les violations de divers droits économiques et sociaux, et les tentatives de faire passer des lois régressives, auxquelles s’ajoutent la Loi de finances qui perpétue la discrimination et la vulnérabilité » des citoyens.

    S’exprimant au sujet du harcèlement des militants, l’association a dénoncé l’arrestation de Ezzeddine Basidi, responsable adjoint de la section de l’association à Sefrou, en raison de ses activités de défense des droits de l’homme, et d’Abdelnabi Boukrine, responsable de la section de Fès de l’Association nationale des diplômés chômeurs.

    Elle a également dénoncé la condamnation par la justice des enseignants contractuels, appelant par là même à la libération de tous les prisonniers politiques, en particulier les détenus du Rif, les prisonniers d’opinion, les journalistes et les blogueurs.

    Dans le même communiqué, l’association a critiqué le ministère de l’Intérieur marocain pour les restrictions continues imposées aux activités du Parti la voie démocratique travailliste et la violation continue du droit de manifestation et de protestation pacifiques. Elle a également exprimé son « rejet total des restrictions systématiques du travail des journalistes ».

    Enfin, elle tient l’Etat marocain « pleinement responsable de la tension résultant du dossier des enseignants contractuels » et exige que toutes leurs revendications justes et légitimes soient prises en compte.

    #Maroc #Répression #Presse #Journalistes #Rif #Hirak

  • Maroc : A propos du Mouvement 20 Février

    Tags : Maroc, Mouvement 20 Février, Makhzen, monarchie marocaine, répression, Printemps arabe,

    Montassir : Comment vous expliquez le repli du mouvement et son incapacité à mobiliser autant de gens aujourd’hui en comparaison avec l’année 2011 ?

    Mohamed El Aouni : (…) Ceux qui craignent la contamination du Maroc par la violence et l’ingérence étrangère ont réévalué leurs positionnements et sont devenus réticents. Or, ces personnes ont oublié que le Maroc est différent. Bien qu’il ait des interactions, il diffère du fait de l’histoire de son opposition forte et solide. Une opposition qui avait évacué le choix armé en faveur du choix démocratique, malgré le fait qu’il y a eu certaines périodes où le choix armé et les putschs ont été adoptés. Mais ce sont des moments très brefs. Le choix de la lutte démocratique est devenu une culture non seulement de l’opposition mais de tout le pays. Certains tendent à oublier cela. La preuve de l’adoption de la vision pacifique et démocratique est le M20 lui-même. Personne n’a réussi à pousser ce mouvement vers l’extrême, même ceux qui adoptent une vision extrême au sein du mouvement, ils ont échoué. Cela est oublié par certains.
    (…) La relation avec l’histoire est l’une des causes du sous-développement de la région. Ainsi, il faut prendre en compte l’histoire comme étant un ensemble d’évolutions. On peut comprendre certaines évolutions maintenant, mais il nous faudra du temps pour comprendre plusieurs autres évolutions.
    L’histoire c’est aussi les détails. Et nous savons que l’histoire de l’humanité comme l’histoire de notre région n’a pas été écrite correctement du fait qu’il y a absence d’appréhension et d’appropriation des détails. Notamment les détails influençant directement les événements.

    Dans ce cadre, le printemps arabe et son prolongement au Maroc à travers le M20, ne peut être compris et appréhendé à travers une photographie, c’est-à-dire un temps simple. Il faut disséquer, suivre ses évolutions et ses impacts, et bien entendu il faut revenir sur les questions des racines de ce mouvement et comment il est né81.

    Dans leur action, les militants se réfèrent au passé pour comparer et surtout pour « éviter les fautes du passé » comme nous dit un militant. Ce dernier, jeune, conçoit l’action du passé (où il n’a pas participé puisqu’il est né seulement au début des années 1990) comme son action. Les acteurs interviewés présentent l’action comme un continuum et le M20 comme un outil permettant de continuer ce qui a déjà été entamé. Dans leurs comparaisons, ils ne se limitent pas seulement à l’échelle de l’identification du mouvement à d’autres mouvements des années précédentes, ils considèrent que l’Etat et le pouvoir comme des continuums également. Ainsi, par exemple, ils peuvent expliquer certaines actions ou non- actions du pouvoir par des faits historiques :

    Montassir : Comment, selon vous, expliquer l’absence d’une répression policière et militaire brutale de ce mouvement comme a eu lieu dans certains pays ?

    Mohamed El Aouni : (…) Mais bien entendu, le pouvoir n’a pas employé les armes de combat et les cartouches dans la répression des manifestations. Pourquoi ? Parce que le Maroc a des expériences sanglantes auparavant dans ce domaine. Il ne faut pas oublier 1965, 1981, 1990 et 1994, et parce que les expériences du printemps arabe en Egypte et en Tunisie ont montré que la répression sanglante réveille ceux qui sont loin des manifestations. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu de répression (…).

    Le M20, bien qu’il ait introduit un débat et des revendications liées à des questions qui n’étaient pas soulevées par les mouvements sociaux lors des dernières années (la question constitutionnelles par exemple), il est conçu par ses acteurs comme une continuité des mouvements passés. Les interviewés, contrairement aux idées véhiculées par les médias, ne semblent pas stupéfaits par l’émergence de ce mouvement. Il l’explique par « un processus » et par une suite d’événements historiques ayant aboutit à former le M20.

    Montassir : pourquoi avez-vous choisi de militer dans la rue au lieu des institutions représentatives ?

    Yahiya El Bayari : Ce choix est venu après l’impasse et l’enfermement qu’a connu le Maroc depuis les évènements de Sefrou (2007) et Sidi Ifni (2008) ainsi que les mouvements des diplômés chômeurs qui continue à manifester depuis 1994. Les institutions officielles comme le parlement, le gouvernement et les conseils communaux ont déçu le peuple à chaque fois devant les revendications de ces mouvements. Les responsables au sein de ces institutions ont, eux aussi, déçu le peuple jusqu’au point que nous nous sommes convaincus que ces élites soient des malhonnêtes frauduleux : ainsi, le M20 a choisi la rue.

    Comme nous allons le voir dans le cas de l’organisation du M20 (mémoire de 2ème année), l’histoire politique du Maroc et l’histoire de ses mouvements sociaux a influé sur la structure du mouvement et non seulement sur les schèmes des perceptions et des analyses des acteurs. La création même du M20 a été orientée, comme soulignent les témoignages des enquêtés, par cette histoire.

    Source

    #Maroc #M20F #Mouvement_20_février

  • ONG marocaines et néerlandaises : L’accord signé avec le Maroc est « dégoûtant »

    ONG marocaines et néerlandaises : L’accord signé avec le Maroc est « dégoûtant »

    Tags : Maroc, Pays Bas, Plan d’action Pays Bas-Maroc, droits de l’homme, migration, répression,

    Des ONG marocaines et néerlandaises signent une lettre commune rejetant l’accord « dégoûtant » conclu entre le Maroc et les Pays-Bas. Le gouvernement néerlandais a tenté de garder le secret, mais le Parlement l’a forcé à le rendre public.

    Dans une lettre ouverte, plusieurs ONG maroco-néerlandais ont fustigé le dénommé « plan d’action Pays-Bas-Maroc », qu’ils considèrent comme un diktat visant uniquement à faciliter l’impunité du régime marocain et ses violations constantes des droits de l’homme.

    Pour les signataires de cette lettre, suggérer que le Maroc, à l’instar des Pays-Bas, disposerait d’un système judiciaire indépendant est tout à fait ridicule et toute prise de position à partir de là est donc incorrecte.

    Plus important encore, en restreignant la liberté d’expression (y compris en ce qui concerne les médias sociaux) non seulement pour les Marocains au Maroc mais aussi pour ceux qui vivent à l’étranger, le Maroc restreint également les libertés constitutionnelles des citoyens marocains néerlandais telles que nous les connaissons et les embrassons aux Pays-Bas.

    Sachant que nous parlons ici d’un pays où des journalistes, des blogueurs, des rappeurs et des militants des droits de l’homme sont enfermés afin de dissuader quiconque aspire à une société juste et y travaille de quelque manière que ce soit, et d’un pays où des citoyens qui travaillent dur sont broyés dans des camions poubelles, il devrait être clair pour tout le monde que les Pays-Bas ne devraient en aucun cas s’identifier à cette situation.

    Outre le fait que l’ensemble du plan ne devrait pas avoir sa place ailleurs que dans une poubelle, nous soulignons ici certains points qui nécessitent une attention particulière :

    L’attitude répressive du régime marocain à l’égard des organisations de défense des droits de l’homme est renforcée par ce plan en raison de l’insistance du Maroc pour que ces organisations ne puissent recevoir une aide que si le Maroc est d’accord. La facilitation des ONG est ainsi virtuellement freinée. Cela ne profite qu’au Maroc et ne sert à rien d’autre qu’à maintenir et renforcer les politiques répressives du régime marocain.

    La participation active des Pays-Bas dans le soi-disant centre culturel (Dar Al Maghreb) n’est pas une tâche pour les Pays-Bas et ne mène à rien d’autre qu’à faciliter le bras long du Maroc. Il convient de noter qu’il est scandaleux que l’argent de nos contribuables soit détourné pour financer un projet de prestige du régime marocain.

    En ce qui concerne la « sécurité, la justice et la coopération policière », il est question de lutte contre le terrorisme. Il convient de garder à l’esprit que le Maroc utilise abusivement cette rubrique pour emprisonner les opposants au régime.

    Tout ce qui est dit sur la coopération entre la police, la justice et le ministère public doit, à notre avis, être lu en sachant que la police, la justice et le ministère public au Maroc ne représentent en aucun cas ce que ces institutions représentent aux Pays-Bas. Après tout, au Maroc, ils sont caractérisés par une corruption de grande ampleur.

    En ce qui concerne les négociations proposées pour parvenir à un traité d’extradition, il convient de noter que le fait même d’avoir un traité légal avec le Maroc devrait déjà être examiné, et son élargissement devrait être considéré comme hautement indésirable.

    Nous demandons donc à tous les partis de la coalition et de l’opposition ainsi qu’à l’ensemble du Parlement de ne pas laisser se concrétiser cette coopération, qui est hautement préjudiciable aux Pays-Bas sur tous les fronts. Nous appelons également toutes les organisations de défense des droits de l’homme, de la société civile et du développement aux Pays-Bas à faire des efforts pour abolir ce plan dégoûtant.

    #Maroc #Pays_Bas #Plan_daction

  • Maroc : colère et indignation après l’arrestation d’un ancien ministre

    Maroc : colère et indignation après l’arrestation d’un ancien ministre

    Topics : Maroc, Mohamed Ziane, répression, ministre des droits de l’homme,

    L’arrestation puis l’incarcération, lundi, de l’ancien ministre des droits de l’Homme et ex-bâtonnier de Rabat, Mohamed Ziane, ont suscité la colère et l’indignation des défenseurs des droits humains au Maroc, pointant une nouvelle fois « la politique de musellement des voix et l’instrumentalisation de la justice » par le régime du Makhzen, dans le but de faire taire toute voix discordante.

    La Cour d’appel de Rabat a confirmé, lundi, le jugement rendu contre Mohamed Ziane en première instance, à savoir sa condamnation à trois ans de prison ferme à la suite d’une plainte portée contre lui par le ministère marocain de l’Intérieur.

    Aussitôt informés de son arrestation dans son cabinet à Rabat, de nombreux militants et défenseurs des droits humains au Maroc se sont mobilisés sur les réseaux sociaux, en lançant un hashtag de solidarité avec le militant et une campagne de condamnation de la politique de « vengeance et de répression » du Makhzen, affirmant que « l’arrestation de l’ancien ministre est intervenue suite à ses activités et ses déclarations audacieuses ».

    En effet, le hashtag « Nous sommes tous Mohamed Ziane » s’est vite transformé en une tribune pour les militants et défenseurs des droits humains au royaume, en exprimant leur indignation et ras-le-bol quant à la politique répressive du Makhzen, reprenant aussi des vidéos et déclarations audacieuses de l’ex-bâtonnier dans lesquelles il fustigeait les pratiques mafieuses du régime marocain et de ses appareils judicaire et sécuritaire.

    Dans le même contexte, la Commission nationale de soutien aux prisonniers d’opinion et victimes de violation de la liberté d’expression au Maroc a publié un communiqué dans lequel elle a exprimé son « extrême stupéfaction » face à l’arrestation « arbitraire et injustifiée » de l’ex-bâtonnier de Rabat et ancien ministre des droits de l’Homme, Mohamed Ziane (80 ans).

    « Ce procès s’est déroulé en une seule séance. Me Ziane n’a pas eu l’occasion de se défendre. Le tribunal ne l’a pas écouté, ni lui, ni sa défense », a souligné la Commission dans son communiqué, condamnant « l’arrestation musclée de Me Ziane dans son cabinet par une vingtaine de policiers en tenue civile, sans présenter le moindre papier de la justice ».

    « Cette méthode constitue une violation flagrante du Code de procédure pénale, de la Constitution et des Chartes internationales pertinentes », s’est-elle encore indignée, affirmant qu’elle a suivi dès le début, la campagne de dénigrement orchestrée par les relais médiatiques du Makhzen à l’encontre de Mohamed Ziane, en conséquence à ses déclarations mettant en cause des personnes influentes du régime et sa solidarité avec les journalistes et défenseurs des droits humains au Maroc.

    « Une véritable folie »

    Commentant également l’arrestation de l’ancien ministre, l’historien et militant des droits de l’Homme, Maâti Monjib, a déclaré que « ce procès est une véritable folie », soulignant qu’ »il s’agit d’une pure vengeance politique contre un octogénaire ».

    Dans un post sur son compte Facebook, Monjib a écrit que « Mohamed Ziane est puni plutôt pour ses déclarations cinglantes contre les hommes puissants du Makhzen et sa défense indéfectible pour le militant et les journalistes en prison, respectivement Nasser Zefzafi, Hamid El Mahdaoui, Afaf Barani et Tawfik Bouachrine ».

    Pour sa part, le journaliste marocain Ali Lmrabet a fustigé, sur Twitter, la politique de « terreur » du Makhzen érigée en mode de gouvernement, à l’encontre des militants des droits humains et des journalistes, dans l’optique de les réduire au silence.

    Affirmant, en outre, que « le Maroc est devenu une immense prison à ciel ouvert », Ali Lmrabet a indiqué que « les prisonniers politiques se comptent par centaines, dont certains sont connus, et d’autres, la plupart, sont totalement inconnus ».

    Pour le journaliste, « cette prétendue exhibition de force n’est en fait que la preuve éclatante du désarroi croissant d’un régime aux abois, et qui ne survit que grâce à la protection de ses maîtres occidentaux ».

    #Maroc #Mohamed_Ziane

  • Des journalistes marocains expriment leur soutien au journaliste Ignacio Cembrero

    Des journalistes marocains expriment leur soutien au journaliste Ignacio Cembrero

    Topics : Maroc, Espagne, Ignacio Cembrero, presse, journalistes, répression,

    « La liberté d’exprimer une opinion et de s’exprimer librement a été assassinée au Maroc », ont-ils dénoncé

    Le Maroc reste déterminé à faire taire le journaliste Ignacio Cembrero après ses plaintes concernant l’espionnage de Pegasus. Pour la quatrième fois, Rabat sollicite l’expert pour qu’il rétracte ses accusations, et pour cette raison ce mardi Cembrero a dû se rendre devant un tribunal de Madrid après que le régime de Mohamed VI a déposé une nouvelle plainte contre lui, cette fois pour « acte de vantardise. »

    En ce sens, un certain nombre de journalistes marocains ont voulu manifester leur soutien à Cembrero en publiant un communiqué dans lequel ils déclarent que « la dernière plainte déposée contre lui par l’Etat marocain n’est rien de plus que l’avant-dernière tentative de faire taire sa voix et son travaille en tant que grand professionnel de la presse » et que « la liberté de donner des opinions et de s’exprimer librement a été assassinée au Maroc ».

    « Si Ignacio Cembrero avait été un citoyen et journaliste marocain, il serait aujourd’hui derrière les barreaux », ont-ils dénoncé. De même, ils ont également mis en lumière sa réputation : « C’est un journaliste de renom dont le travail d’information est d’une grande valeur, tant au Maroc qu’en Espagne, même en France où il écrit régulièrement pour « Orient XXI’ ».

    « Plusieurs journalistes, plumes prestigieuses de notre métier difficile et dangereux, pourrissent dans des prisons marocaines typiques, ils étaient un interminable irrégularités grossières. Des anomalies qui ont été vérifiées et dénoncées sur place par diverses organisations internationales, telles qu’Amnesty International, Human Rights Watch, Reporters sans frontières et d’autres organisations », ajoute la déclaration.

    « Nous comprenons », ont-ils précisé, « que ce que l’État marocain fait constqmment avec nous au Maroc, il veut maintenant transférer à l’Espagne, qui est, nous le savons, un État de droit où il n’y a pas de place pour le ignoble violation des libertés fondamentales et de la liberté d’expression ». « Nous n’hésitons donc pas un seul instant à exprimer notre soutien le plus ferme à notre collègue avec la conviction que, une fois de plus, le gouvernement marocain échouera dans sa politique d’annihilation de toutes les voix libres, cette fois en Espagne », ont-ils souligné.