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  • Trump s’en va en laissant derrière lui une épaisse fumée

    Les Etats-Unis d’Amérique ont peur d’eux-mêmes

    Pour la première fois, les Etats-Unis d’Amérique ont peur d’eux-mêmes et de leur volonté de puissance depuis qu’ils se sont incarnés en un nouveau Néron : Donald Trump.

    En attisant le feu de la discorde parmi ses concitoyens et en créant un climat qui fait craindre une nouvelle guerre de sécession entre ses blancs et ses coloriés, Donald Trump a en quelque sorte brûlé l’Amérique.

    Même si, aujourd’hui, Joseph Robinette Biden entrera victorieux à la Maison Blanche en tant que 46e président des Etats-Unis, il mettra du temps à dissiper les fumées des incendies, même symboliques, que son prédécesseur a allumés ici et là.

    Son incroyable pays qui est né dans la guerre, a grandi dans la guerre et s’est imposé par la guerre, a, pour la première fois de son histoire, peur de sa force puisqu’elle risque de se retourner, à tout moment, contre lui.

    Même s’il est abusif de croire à un début de guerre civile ou interraciale aux Etats-Unis, il est évident que le God Bless America ne fait plus vibrer les cœurs à l’unisson et à la même fréquence dans les cinquante et un Etats de l’Union.

    Une chose s’est brisée aux tréfonds de la nouvelle Rome. Une grande partie de ses habitants a été traitée, pendant quatre ans, comme un ramassis de barbares. Depuis la fin de la ségrégation, aucun président américain ne s’est permis de croiser le fer avec des citoyens qui n’avaient pas la même couleur que lui, les mêmes croyances que lui.

    Pour conquérir le pouvoir et tenter de le conserver, Donald Trump a tout au long de ses deux campagnes électorales et de son mandat gratté des accords dissonants sur les cordes de la suprématie d’un groupe au détriment des autres.

    L’a-t-il fait de manière consciente pour servir un agenda politique ? A-t-il répondu à l’appel profond qui traversait les 75 millions de poitrines qui lui ont donné leur voix ? Est-il fou ? Ou est-il, à son insu, le signe avant-coureur d’une période de violence planétaire qui gonfle à l’horizon ?

    Quoi qu’il en soit, le passage de l’ouragan Trump qui a connu son épilogue avec l’émergence d’une autre catastrophe, la pandémie du coronavirus, a répandu un parfum d’étrangeté sur la Terre.

    La décennie qui commence pâtira des retombées des deux bouleversements et bien malin celui qui sait ce que demain nous réserve.

    Mohamed Badaoui

    La Nation, 19 jan 2021

    Tags : Etats-Unis, Donald Trump, Joe Biden, républicains, démocrates, racisme,

  • USA : Trump quitte la Maison Blanche sur un dernier sondage défavorable

    Donald Trump quitte la Maison Blanche sur un ultime sondage défavorable, avec 34% de bonnes opinions sur son action, selon une enquête de l’institut Gallup publiée lundi dernier, le plus mauvais chiffre d’un mandat qui a profondément divisé les Américains. Selon cette enquête, menée entre le 4 et le 15 janvier auprès de 1.023 personnes, la cote de popularité du président américain sortant a atteint un plus bas historique à quelques jours de l’investiture de son successeur, l’ex-vice-président Joe Biden. 

    Plusieurs fois en 2017, il avait atteint un plancher à 35% d’opinions favorables, notamment après les violences meurtrières lors d’un rassemblement, à l’été, de l’extrême-droite américaine à Charlottesville, en Virginie. L’institut Gallup, qui mesure depuis 1938 la popularité des hôtes de la Maison Blanche au long de leurs mandats, souligne que Trump est le seul à n’avoir jamais atteint la barre des 50% d’opinions favorables sur son travail. 
    Sous prétexte de «fraudes», le républicain a refusé de concéder sa défaite. S’il a échoué à convaincre les tribunaux, il a semé le doute dans l’esprit de millions de ses supporteurs dont les plus ardents se sont lancés à l’assaut du Capitole le 6 janvier. Accusé d’avoir encouragé ces violences, Donald Trump doit être jugé par le Sénat. Il a passé hier sa dernière journée à la Maison Blanche, une fin de mandat marquée par une profonde division des Etats-Unis. Lundi dernier, il a annoncé la levée prochaine de l’interdiction d’entrée pour les voyageurs européens et brésiliens afin de lutter contre le coronavirus, une mesure immédiatement rejetée par son successeur, Joe Biden. 
    Le démocrate entre demain (mercredi) à la Maison Blanche, au moment où plus de 3.000 Américains meurent chaque jour du Covid. Et l’apparition du nouveau variant britannique fait craindre le pire. Une immense campagne de vaccination a débuté à la mi-décembre mais elle avance bien plus lentement que prévu. 
    Joe Biden a promis d’enclencher la vitesse supérieure pour atteindre 100 millions d’injections au 100e jour de sa présidence, «Je suis convaincu qu’on peut y arriver», a-t-il dit. «La santé de la Nation est en jeu !»
    Horizons, 19 jan 2021
    Tags : Donald Trump; Joe Biden, Etats-Unis, USA, démocrates, républicains, investiture,