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  • La francophonie, un dispositif néocolonial

    La francophonie, un dispositif néocolonial

    Tags : Afrique, France, OIF, colonialisme, colonisation, Françafrique, spoliation, ressources naturelles,

    par Khadim Ndiaye*

    Francophonie : quand la France déploie son empire linguistique
    par Khadim Ndiaye
    Extrait de L’empire qui ne veut pas mourir. Une histoire de la Françafrique, (2021), pages 945 à 955.
    Publié par Afrique XXI, le 22 novembre 2022.

    Une histoire coloniale

    « Je veux une francophonie forte, rayonnante, qui illumine, qui conquiert [!], tambourine le président Emmanuel Macron lors de son discours de Ouagadougou, en novembre 2017. [Le] français d’Afrique, des Caraïbes, de Pacifique, ce français au pluriel que vous avez fait vivre, c’est celui-là que je veux voir rayonner, portez-le avec fierté, ne cédez à aucun discours qui voudrait en quelque sorte renfermer le français dans une langue morte ou combattre le français comme une langue trop chargée par un passé qui n’est pas à la hauteur du nôtre ! » Régulièrement brandie dans la bouche des chefs d’État français comme un symbole de fraternité et d’ouverture aux autres, la francophonie est en réalité étroitement associée à l’histoire coloniale.

    Le mot est employé pour la première fois par le géographe français Onésime Reclus à la fin du XIXe siècle. Promoteur de l’aventure coloniale française, dans son ouvrage Lâchons l’Asie, prenons l’Afrique, Reclus formule deux interrogations : « Où renaître ? Et comment durer ? » Les réponses apportées par l’auteur s’inscrivent en droite ligne des théories expansionnistes développées à la même époque par les partisans de la colonisation, au rang desquels figurent l’homme politique Léon Gambetta et l’économiste Paul Leroy-Beaulieu. Reclus annonce le « grand destin » qui attend la France après ses déboires militaires face à la Prusse (1870 -1871). Pour lui, il ne fait aucun doute que la renaissance française doit se faire « à moins de deux cents lieues de nous », en Afrique [1]. Et, l’instrument qui permettra d’y assurer une présence durable n’est autre que la langue.

    Telle la Rome antique au temps de sa splendeur qui « triompha des peuples en subtilisant leur âme », la France doit conquérir les peuples africains par sa langue, théorise le géographe. Il s’agit précisément, écrit-il, d’« assimiler nos Africains, de quelque race qu’ils soient, en un peuple ayant notre langue pour langue commune. Car l’unité du langage entraîne peu à peu l’union des volontés. Nous avons tout simplement à imiter Rome qui sut latiniser, méditerranéiser nos ancêtres, après les avoir domptés par le fer. [2] »

    Si, au départ, Reclus entend décrire la communauté linguistique et géographique des « gens parlant français », le concept de francophonie finit par sous-entendre chez lui une idéologie de domination. La politique coloniale d’assimilation par la langue devient le préalable à l’extension de la présence française hors de l’Europe. Cette volonté de rayonnement par la langue n’est pas un dérivé de l’idéologie coloniale : elle est au cœur de son projet hégémonique. Elle persiste aujourd’hui comme toile de fond de la francophonie moderne, en dépit des dénégations de ses promoteurs.

    La base d’une « indestructible influence »

    Le 7 mars 1817, la première école française est ouverte en Afrique subsaharienne à Saint-Louis du Sénégal avec à sa tête Jean Dard. Partisan de l’instruction des indigènes dans leur langue maternelle et militant de la production de « livres écrits en leurs langages naturels », Dard initie un bilinguisme français-wolof pour faire face à la difficulté de compréhension du français de ses élèves. Une initiative couronnée de succès. Il doit toutefois subir les attaques véhémentes du préfet apostolique du Sénégal, l’abbé Guidicelli, qui l’accuse d’instruire ses élèves dans un « jargon informe » [3] au lieu de la langue française.

    Ses thèses étant en déphasage avec l’idéologie coloniale, Dard est vite évincé tandis que le français est imposé comme langue unique d’enseignement. Dans une lettre du 23 mars 1829 adressée au ministre de la Marine, le gouverneur de la colonie Jean Jubelin donne le ton du « nouvel établissement », qui a désormais pour mission l’instruction et la formation d’une élite éduquée à l’européenne. Il s’agit, écrit-il, d’« amener les habitants indigènes à la connaissance et à l’habitude du français et associer pour eux à l’étude de notre langue celle des notions les plus indispensables. Leur inspirer le goût de nos biens et de nos industries. Enfin, créer chaque année parmi eux une pépinière de jeunes sujets propres à devenir l’élite de leurs concitoyens, à éclairer à leur tour et à propager insensiblement les premiers éléments de civilisation européenne chez les peuples de l’intérieur. [4] »

    Un projet « éducatif » appliqué par les gouverneurs coloniaux qui vont se succéder. Louis Faidherbe, grand idéologue de l’occupation de l’Afrique occidentale, comprend que la « mise en valeur » des colonies de l’AOF passe par l’instruction en français. En créant l’École des otages et en y faisant inscrire les fils de chefs et de notables ramenés de campagnes militaires, il associe au contrôle des corps et des territoires un modelage strict des esprits.

    Dans l’ouvrage qu’il consacre à Faidherbe en 1947, Georges Hardy, inspecteur de l’éducation, précise les intentions de l’ancien gouverneur du Sénégal : « L’école, à ses yeux, n’est pas seulement cette banale officine pédagogique où l’on enseigne le b.a.-ba et les quatre règles sans trop se demander où cela conduit, c’est essentiellement un instrument de formation morale, destiné à faire comprendre les intentions du peuple tuteur, à ouvrir pour l’influence française des voies larges et sûres d’où la contrainte est exclue. » Ainsi peut-on procéder à la « conquête morale » de l’Africain et en faire l’« auxiliaire de l’Européen », indique Hardy.

    Le vecteur qui diffuse le projet de conquête

    Quelques années avant sa mort et alors qu’il n’est plus en poste dans les colonies, Faidherbe voit en 1883 son intérêt pour l’éducation coloniale se raviver lors de la création de l’Alliance française dont il devient un des présidents d’honneur. Il en précise l’objectif – « étendre l’influence de la France en facilitant ses relations sociales et ses rapports commerciaux avec les différents peuples par la propagation de sa langue » – et lui fournit en 1884 une série d’observations et de conseils pour une meilleure diffusion de la langue au sein des masses indigènes africaines. Il préside même une réunion des diverses sections africaines de l’Alliance le 21 novembre 1884, à la grande Chancellerie de la Légion d’honneur à Paris, à laquelle prend part l’explorateur Paul Soleillet, auteur en 1876 d’un ouvrage au titre prometteur : Avenir de la France en Afrique [5].

    La langue devient sous le régime colonial le vecteur qui diffuse le projet de conquête dans l’esprit des indigènes parallèle à celui de la répression des corps. Le lieutenant Paulhiac, membre de la Société de géographie de Paris et auteur de Promenades lointaines : Sahara, Niger, Tombouctou, Touareg, résume bien en 1905 la préoccupation de cette période : « C’est dans notre langue que résidera notre force, comme elle sera, plus tard, la base de notre indestructible influence dans les pays que nous aurons façonnés à notre image. [6] »

    En 1920, la création du Service des œuvres françaises à l’étranger (SOFE) sert aussi cet objectif, mais il faudra attendre les indépendances africaines pour que soient vraiment créées les premières institutions de la Francophonie.

    Contrairement au mythe destiné à les légitimer, la mise en place d’institutions de promotion de la francophonie ne naît pas d’une initiative africaine. Corollaire de la colonisation, elle mûrit dans l’esprit d’officiels français, du général de Gaulle en particulier. « Maintenant que nous avons décolonisé, notre rang dans le monde repose sur notre force de rayonnement, c’est-à-dire avant tout sur notre puissance culturelle. La francophonie prendra un jour le relais de la colonisation ; mais les choses ne sont pas encore mûres », explique le Général à Alain Peyrefitte le 11 septembre 1966. [7]

    « Opération francophonie »

    Obnubilé par le rôle que la France doit jouer dans un monde marqué par la réalité des deux grands blocs de l’Ouest et de l’Est, de Gaulle mesure l’enjeu que les pays francophones représentent pour la France. Dans les années 1960, un débat est lancé sur le concept de « francophonie » [8]. S’agit-il d’un simple patrimoine linguistique commun ? Faut-il rassembler les pays qui utilisent le français dans une organisation commune ? D’abord réticent à l’idée d’institutionnaliser la francophonie, le Général a conscience du potentiel de puissance que la langue peut offrir à la France. C’est ce qu’illustre l’intérêt qu’il porte au Québec, bastion francophone au cœur de l’Amérique.

    Mais, alors qu’il se montre volubile sur la position de la France concernant les francophones du Canada, le Général reste évasif lorsqu’il s’agit des territoires de l’empire colonial français. « La francophonie est une grande idée » selon lui, mais « il ne faut pas que nous soyons demandeurs », précise-t-il en conseil des ministres le 7 mai 1963. Dans son entourage, on s’active donc pour inciter les « amis » africains à prendre l’initiative. « Je suis très favorable à la francophonie, indique le Premier ministre Georges Pompidou à Alain Peyrefitte le 31 août 1967. Je dirais même plus que le Général, qui a peur de provoquer une réaction hostile de la part des pays colonisés. Il répète : “Donner et retenir ne vaut. Il ne faut pas avoir l’air de les recoloniser.” Je n’ai pas ces scrupules. »

    Pompidou lance donc une véritable « opération francophonie » : Matignon se dote d’un « Haut Comité pour la défense et l’expansion de la langue française », dès 1966, et mobilise Léopold Sédar Senghor, ami de jeunesse de Pompidou et grand partisan de la francophonie. C’est en tout cas ce que raconte le diplomate Bernard Dorin, chef du service des Affaires francophones du ministère des Affaires étrangères (1975-1978) et président de l’association Avenir de la langue française (1998-2003), qui précise : « J’ai assez bien connu le président Senghor lorsqu’il était président de la République du Sénégal, car il constituait alors l’une des pièces maîtresses de “l’opération francophonie” lancée parallèlement à tout circuit officiel par quelques jeunes fonctionnaires dont Philippe Rossillon et moi-même. Les deux autres membres du “Triumvirat” étaient […] le président Diori Hamani du Niger et le Président Bourguiba de Tunisie. [9] » Le président Norodom Sihanouk du Cambodge apporte une caution asiatique à l’entreprise.

    Le mythe d’une initiative africaine

    L’idée que les élites colonisées sont à l’origine de la Francophonie en tant qu’institution intergouvernementale va ainsi faire son chemin. La parution en 1962 de l’article de Senghor – « Le français, langue de culture » – dans la revue Esprit est présentée a posteriori comme un événement fondateur. Les défenseurs de la Francophonie « veulent ainsi prouver, observe l’universitaire française Alice Goheneix, que ce sont bien les anciens colonisés, africains et asiatiques – et non l’ancienne métropole – qui décidèrent de faire de la langue française l’objet et le sujet d’une organisation internationale » [10]. L’aspect culturel est volontairement mis en avant. Senghor présente l’ambition linguistique et culturelle mondiale affichée comme un « humanisme intégral qui se tisse autour de la terre » et met en garde ceux qui y verraient « une machine de guerre montée par l’impérialisme français ».

    Sur les fondations posées dans le sillage des indépendances, avec la création en 1960 de la Conférence des ministres de l’Éducation des pays africains et malgache d’expression française (CONFEMEN) et l’installation en 1963 d’un Centre de linguistique appliquée à Dakar, la France consolide l’armature institutionnelle de la francophonie dans la seconde moitié des années 1960, en prenant soin de mettre en avant le « désir » de francophonie de ses alliés africains. En juin 1966 est mis en place un espace politique francophone avec la première conférence à Tananarive des chefs d’État de l’Organisation commune africaine et malgache (Ocam). Le 20 mars 1970, la Conférence de Niamey institue l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT) qui deviendra l’Agence intergouvernementale (1998) puis l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF, en 2006). Le président François Mitterrand crée en 1984 le Haut Conseil de la Francophonie et, en 1999, l’Association des universités partiellement ou entièrement de langue française devient l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF). Consécration de ce processus, un sommet ritualisé biannuel – Conférence des chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage – est organisé à partir de 1986 pour décider des orientations et de la stratégie de l’institution.

    Des institutions comme l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) et l’Association internationale des maires francophones (AIMF) visent désormais à renforcer la solidarité entre institutions parlementaires et mairies de la communauté francophone tandis que l’Institut de la Francophonie pour l’éducation et la formation (IFEF) s’active dans la promotion de l’enseignement en langue française. À côté de ces différentes structures dont la liste est loin d’être exhaustive s’illustrent celles qui sont strictement françaises et qui participent de la stratégie d’influence culturelle de Paris. France Médias Monde réunit ainsi France 24, RFI et Monte Carlo Doualiya (la radio en langue arabe) mais également la filiale Canal France International, une agence de coopération qui, pour le compte du Quai d’Orsay, coordonne l’aide au développement spécifique aux médias. L’Afrique reste évidemment une cible de choix. Elle est « notre respiration », soutient en 2015 [11] la patronne de France Médias Monde, Marie-Christine Saragosse, dont la structure, en partenariat avec CFI, met en œuvre depuis juillet 2020 le projet « Afri’Kibaaru » : une production d’informations en langues locales ciblant les populations de six pays du Grand Sahel, financée par l’Agence française de développement et présentée comme une réponse aux « défis sécuritaires, économiques, sociaux et institutionnels ».

    « Penser français » pour acheter français

    Dès les débuts de la francophonie moderne, la langue est considérée comme un vecteur de débouchés économiques. Lors de son allocution à l’Assemblée nationale française le 23 octobre 1967, Yvon Bourges, secrétaire d’État chargé de la Coopération explique que son « premier objectif […] est de favoriser la pénétration de la langue et de la culture françaises dans les pays d’Afrique et de Madagascar ». Et Bourges poursuit : « Le second objectif que nous proposons est d’ordre économique : le maintien et le développement des intérêts commerciaux et industriels français constituent également une des préoccupations constantes du secrétaire d’État aux Affaires étrangères chargé de la Coopération. Je le dis sans aucune honte, cela n’a d’ailleurs rien d’illégitime ni de sordide. »

    La juxtaposition de ces deux objectifs par le gouvernement n’a rien de surprenant. La langue ouvre la voie aux marchés, comme le maintien d’une présence culturelle forte participe d’un imaginaire collectif favorable à la sauvegarde des intérêts économiques de Paris, en faisant localement « penser français ». Inversement, le maillage économique hexagonal maintient une influence culturelle, et donc politique, française.

    Cette stratégie a été poursuivie au fil des ans. Ainsi, dans le rapport que lui demande le président François Hollande sur les opportunités économiques qu’offre la francophonie avant le sommet de l’OIF à Dakar, en 2014, Jacques Attali fait plusieurs recommandations. Constatant que le français « perd du terrain », l’ancien conseiller de François Mitterrand propose de renforcer son enseignement, de diffuser des contenus culturels et créatifs francophones, de faciliter la mobilité des étudiants, des chercheurs, des entrepreneurs, et d’organiser des réseaux de personnalités d’influence francophones. Car Attali le sait, les exportations françaises vont de pair avec l’utilisation de la langue. Il existe une « corrélation entre la proportion de francophones dans un pays et la part de marché des entreprises françaises dans ce pays », explique-t-il dans ce rapport [12]. La France doit donc selon lui, via un « altruisme rationnel », réaffirmer son rôle d’intermédiaire incontournable dans le commerce avec les pays francophones, notamment vis-à-vis de la Chine : « Parce que c’est en français, affirme Attali dans un entretien à RFI, qu’on peut le mieux commercer, investir en Afrique [13].

    Mais ses propositions vont plus loin : il propose notamment la mise en place de « politiques industrielles francophones » dans des domaines tels que les technologies numériques, la téléphonie mobile, le secteur pharmaceutique ou encore l’industrie minière. En définitive, il s’agit, par le biais de la langue, d’ouvrir des débouchés aux entreprises françaises et de « transformer à terme l’Organisation internationale de la Francophonie en Union économique francophone ».

    Un « bastion » à défendre

    Un sillon également creusé par différents rapports parlementaires français. Le rapport de la mission d’information sur « la stabilité et le développement de l’Afrique francophone » publié en mai 2015 recommande par exemple de faire du français le principal « vecteur d’influence politique, culturelle et économique » et donc, le premier axe de la politique française sur le continent africain. Dans un entretien accordé en août 2015 à Mondafrique, Jean-Christophe Rufin, ex-ambassadeur de France au Sénégal, abonde dans le même sens. Il plaide pour le renforcement des lycées français en Afrique considérés comme le « dernier vrai bastion sur le continent » [14]. Leur destin conditionne, dit-il, « la formation des élites, les futurs liens économiques, le maintien du français comme langue de référence ».

    En 2018, dans un rapport sur « la diplomatie culturelle et d’influence de la France », deux députés écrivent encore que celle-ci « n’est ni un gadget, ni un moyen de compenser notre puissance déchue, c’est un puissant vecteur de notre politique étrangère ». Tout en appelant à « rompre avec un “universalisme conquérant” », ils rappellent que « la compétition mondiale porte aussi sur la capacité à faire partager ses idées, ses œuvres culturelles, sa vision du monde, ses concepts, sa ou ses langues. Que nous le voulions ou non, nous existons, dans le regard de beaucoup de pays du monde, par la culture et par les œuvres de l’esprit et notre influence dépend aussi de notre capacité à répondre à cette curiosité et à cette attente vis-à-vis de la France, et à les entretenir ». L’enjeu est de « créer les conditions d’un rapprochement profond et sur le temps long, de liens quasi émotionnels, d’une intimité qui peut s’avérer décisive en matière diplomatique » car, rappellent-ils, « si le travail de chancellerie permet d’avoir des “alliés”, la diplomatie culturelle permet de se faire des “amis” ». Et l’amitié, ça paie : « Les Français arrivent avec un quatuor de Debussy et repartent avec une centrale nucléaire », comme le dit un des interlocuteurs interrogés par les députés [15].

    Depuis son élection, le président Emmanuel Macron cherche à son tour à investir et à moderniser le soft power linguistique : nomination de Leïla Slimani comme représentante personnelle du président pour la Francophonie (2017), lancement d’une « stratégie pour la langue française et le plurilinguisme » (2018), etc. « Ne le regardez pas [le français] comme une langue que certains voudraient ramener à une histoire traumatique, explique-t-il lors de son discours à l’Université de Ouagadougou en novembre 2017. Elle n’est pas que cela puisqu’elle est la langue de vos poètes, de vos cinéastes, de vos artistes, vous l’avez déjà réacquise, vous vous l’êtes déjà réappropriée ! »

    Les silences coupables de l’OIF

    Macron, qui affiche une vision « ouverte » de la francophonie, inscrit sa défense de la langue française dans une lutte globale pour le « plurilinguisme » : la francophonie, loin de nourrir un dessein hégémonique, ne serait qu’un élément de richesse culturelle. Un argument déjà utilisé par exemple par le très foccartien Jacques Godfrain, ancien ministre de la Coopération devenu président de la Fondation Charles de Gaulle et de l’Association francophone d’Amitié et de Liaison (fédération qui est membre consultatif de l’OIF depuis 2001), dans un colloque au Sénat en 2016 : « J’ai horreur, pour mettre les pieds dans le plat, de l’idée que le français est une langue impérialiste qui voudrait couvrir le monde entier comme d’autres. […] Je suis comme vous pour la pluralité culturelle et linguistique que nous soutenons. »

    Suscitant de la méfiance, l’offensive d’Emmanuel Macron n’a pas manqué de créer un bouillonnement sur la scène intellectuelle francophone. Invité par le président le 13 décembre 2017 à contribuer aux travaux de réflexion autour de la langue française et de la francophonie, l’écrivain Alain Mabanckou décline l’invitation en rappelant que la francophonie est « perçue comme la continuation de la politique étrangère de la France dans ses anciennes colonies ». Pire, « la Francophonie “institutionnelle” […] n’a jamais pointé du doigt en Afrique les régimes autocratiques, les élections truquées, le manque de liberté d’expression, tout cela orchestré par des monarques qui s’expriment et assujettissent leurs populations en français. Ces despotes s’accrochent au pouvoir en bidouillant les Constitutions (rédigées en français) sans pour autant susciter l’indignation [de Paris] », observe l’auteur franco-congolais écœuré du soutien français à [Denis] Sassou Nguesso [16].

    Au premier article de sa charte, l’OIF se fixe pourtant comme objectif d’« aider à l’instauration et au développement de la démocratie, à la prévention, à la gestion et au règlement des conflits, et au soutien à l’État de droit et aux droits de l’Homme ». À ce titre, elle envoie même des observateurs ou des « missions d’information et de contact » lors d’élections dans ses pays membres, sans jamais dénoncer les simulacres en question. Ce laxisme tranche avec l’attitude du Commonwealh qui avait suspendu pour atteinte à la démocratie le Zimbabwe en mars 2002, les îles Fidji en 2009 et proposé en 2013, en réaction aux multiples atteintes aux libertés en Gambie, la création à Banjul de commissions pour les droits humains, les médias et la lutte contre la corruption. Ce qui avait à l’époque suscité l’ire du président gambien et le retrait de son pays de l’institution anglophone.

    Les langues africaines… au service de l’influence française

    La francophonie est également dénoncée au nom de la diversité des cultures. Mabanckou et Achille Mbembe plaident en 2018 pour « l’émergence d’une véritable francophonie des peuples » [17]. Le philosophe Souleymane Bachir Diagne insiste, lui, sur le « pluralisme » et pense que le français ne doit être qu’une langue parmi les autres de l’espace francophone [18].

    Mais cet argument de la diversité, qui fait écho au « plurilinguisme » brandi par le président Macron, n’est pas sans poser quelques problèmes. Les langues africaines restent pour l’essentiel confinées à la périphérie par l’institution francophone qui les emploie pour promouvoir le français. En témoigne le programme « ELAN-Afrique » (École et Langues nationales en Afrique), lancé par l’OIF en 2011 et financé par l’Agence française de développement et le ministère des Affaires étrangères français. À travers ce programme, qui compte en 2021 douze pays africains francophones partenaires, l’OIF cherche à améliorer l’apprentissage du français, mal assimilé, en s’appuyant sur la langue maternelle des élèves. Comme jadis les tirailleurs mis au service d’une armée française défaillante, les langues africaines sont ainsi rabaissées au rang de béquilles pour soutenir la langue de l’ancien colonisateur, dont l’hégémonie à l’école et dans les médias est de plus en plus critiquée.

    Cette situation crée des inégalités car les langues locales servent de faire-valoir et permettent la transition vers le français dont la promotion passe aussi par la formation des enseignants. En effet, à la suite de la publication d’un rapport du Programme d’analyse des systèmes éducatifs (Pasec) de la CONFEMEN en décembre 2020, qui souligne que plus de la moitié des élèves de quinze pays d’Afrique subsaharienne francophone débutent leur scolarité dans le secondaire sans savoir ni écrire ni lire en français, Paris annonce son intention de former en cinq ans plus de 10 000 enseignants pour relever le défi de la qualité de l’enseignement. Lors de l’inauguration le 1er février 2021 du Centre de développement professionnel (CDP) devant accueillir les enseignants à Abidjan, l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, Jean-Christophe Belliard, parle de « maillon fort de l’enseignement français ». Le discours officiel sur la diversité se traduit ainsi dans les faits par une uniformisation au seul profit du français.

    En marge du sommet de la Francophonie de 2014, une grande voix de la linguistique sénégalaise, Aram Fal, pointait déjà un certain nombre d’insuffisances engendrées par cette promotion du français. Elle dénonçait l’inadaptation de ce vecteur d’enseignement, le complexe d’infériorité engendré par une langue considérée comme un médium de prestige et l’absence des langues nationales dans la sphère officielle. « Aucun pays ne peut se développer lorsque la majorité écrasante de sa population ne comprend pas la langue officielle », relève-t-elle [19]. Ce que résume le linguiste belge Jean-Marie Klinkenberg qui perçoit bien les inégalités inhérentes à cette diversité mal conçue : « La diversité ne réduit pas les inégalités : elle en est le cache-sexe. Elle se contente de les réguler, en adaptant un système fondamentalement inégalitaire à la réalité culturelle du monde globalisé. [20] »

    « Un prolongement de la stratégie coloniale »

    Dans l’univers de la francophonie, le volet linguistique n’est jamais éloigné du volet politique. Aujourd’hui, l’OIF se déploie même sur le terrain militaire avec l’ouverture de l’ère de la « prévention des conflits » rendue possible par la déclaration de Saint-Boniface de mai 2006, laquelle confère à l’institution des « objectifs stratégiques » portant sur la « consolidation de la démocratie, des droits de l’Homme et de l’État de droit, ainsi que sur la prévention des conflits et l’accompagnement des processus de sortie de crises, de transition démocratique et de consolidation de la paix ». Une volonté réaffirmée tour à tour lors des sommets de la Francophonie de 2008 à 2018 et concrétisée entre autres par la création en 2014 du Réseau d’expertise et de formation francophone pour les opérations de paix (Reffop).

    Présentée comme un outil destiné à « favoriser l’usage de la langue française dans les opérations de paix et d’y renforcer la participation des francophones » [21], cette nouvelle ambition francophone doit servir à « multilatéraliser nos interventions », déclarait en 2008 le député Bernard Cazeneuve, tout en s’inquiétant que les actions françaises « autour et sur la base de l’OIF pour favoriser le développement du maintien de la paix soient perçues par nos partenaires comme une manière, détournée, de revenir à une prédominance française » [22].

    Le détournement de l’institution à des fins de soft power pour la France est pourtant une évidence depuis longtemps, comme le rappellent les organisateurs d’un contre-sommet de la Francophonie à Dakar en 2014, qui reprochent à l’OIF, dans une lettre ouverte, d’être « une supercherie et par-dessus tout, un prolongement de la stratégie coloniale destinée à l’exploitation de nos matières premières, la formation d’une élite politique aux ordres de l’Élysée et l’abrutissement de nos peuples ».

    Un « pacte renégocié » de la Françafrique »

    Loin de rompre avec ses prédécesseurs, Emmanuel Macron utilise même l’institution au bénéfice de sa politique de rapprochement avec Kigali, en œuvrant activement à l’élection de Louise Mushikiwabo, ministre rwandaise des Affaires étrangères et de la Coopération comme secrétaire générale de l’OIF. L’élargissement de l’institution à des pays où le français est peu pratiqué, les missions d’observation de processus électoraux, font également de la Francophonie un outil stratégique dont les desseins au niveau international ne peuvent être dissociés de ceux de la France, comme le rappelait si bien Bernard Cazeneuve : « On ne peut pas disjoindre totalement la Francophonie du discours porté par la France au niveau international. »

    Les prétentions à la prévention des conflits, les missions d’observation des élections et la formation en français de soldats de la paix, cachent mal un prolongement de la coopération militaire sur une base multilatérale, une volonté de mainmise politique et la promotion des technologies de défense françaises. La francophonie militaire est en effet créatrice de débouchés, comme le remarque Brice Poulot, spécialiste de l’enseignement du français comme langue militaire : « Il existe un lien réel entre la francophilie d’une armée étrangère (ou du moins de son état-major) et la provenance de son matériel de défense. [23] »

    Cette évolution vers la stratégie de puissance est dénoncée par la philosophe Hourya Bentouhami qui pointe en 2018 dans une tribune le « pacte renégocié » d’une « Françafrique qui rêve de se doter d’un “soft power” capable de faire passer derrière l’usage circonstanciel d’une langue commune les accords économiques de libéralisation des marchés africains ». Une stratégie d’influence que le président Emmanuel Macron déploie en mai 2021 à Kigali à l’occasion de sa visite de rapprochement avec le chef de l’État anglophone Paul Kagame, chantre du néolibéralisme en Afrique, au côté duquel il n’hésite pas à célébrer une « francophonie de reconquête, ouverte, modernisée ».

    *Khadim Ndiaye est historien (UdeS, Québec), diplômé en philosophie. Ses principaux champs de recherche portent sur l’histoire de la colonisation, la problématique culturelle en Afrique, l’histoire des Afro-Américains et le panafricanisme.

    Histoire coloniale et post-coloniale, 17 jan 2023

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  • L’exemple du colonialisme français en Afrique

    Tags : Afrique, France, Etats-Unis, colonialisme, spoliation, ressources naturelles,

    La présence de bases militaires françaises en Afrique sert d’exemple dans le cas de l’Amérique latine et de la projection par les États-Unis des matières premières et des biens communs du continent (lithium, aquifère Guarani, Triple Frontière, Amazonie, ressources de la plate-forme marine, Vaca Muerta, etc.)

    De l’Algérie au Burkina Faso, des débats ont remis en question l’intervention militaire permanente de la France dans la région (un cycle qui a commencé avec la Côte d’Ivoire en 2002), ainsi que sa domination économique continue de 14 pays d’Afrique de l’Ouest et centrale par le biais d’un ensemble de mécanismes monétaires (notamment l’utilisation du franc CFA comme monnaie, qui était sous le contrôle du Trésor français jusqu’en décembre 2019). Ces dernières années, le Burkina Faso et le Mali – tous deux dirigés par des militaires – ont expulsé les troupes françaises de leurs territoires, tandis que les 8 pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) [1] et les 6 pays de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) [2] se sont efforcés de détacher lentement leurs économies du contrôle français.

    En 2019, l’UEMOA a conclu un accord avec la France pour mettre fin à l’obligation pour les pays d’Afrique de l’Ouest de détenir la moitié de leurs réserves de change dans le Trésor français et pour retirer le représentant français du conseil d’administration de l’union économique, dans le cadre de plans plus larges visant à remplacer le franc CFA par une nouvelle monnaie régionale libellée en éco.

    Les forces armées françaises continuent d’avoir une forte présence en Afrique du Nord, ne s’étant que partiellement retirées de la région du Sahel et maintenant des liens militaires et diplomatiques étroits dans des pays comme le Niger. La France importe principalement du Niger et du Kazakhstan ; une ampoule sur trois en France est allumée avec de l’uranium du Niger, ce qui explique pourquoi les troupes françaises « gardent » la ville d’Arlit, riche en uranium.

    À la suite de la guerre de l’OTAN contre la Libye, la région du Sahel a connu une série de conflits, dont beaucoup ont été alimentés par l’émergence de formes de militarisme, de piraterie et de contrebande. Sous le prétexte de ces conflits et sous l’impulsion de la guerre de l’OTAN, la France et les États-Unis sont intervenus militairement dans tout le Sahel.

    Comme on peut le lire dans le dossier n°42 :  » Défendre notre souveraineté : les bases militaires américaines en Afrique et l’avenir de l’unité africaine  » de juillet 2021, en 2014, la France a créé le G-5 Sahel, un arrangement militaire qui inclut le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, la Mauritanie et le Niger : et a étendu ou ouvert de nouvelles bases à Gao, au Mali ; N’Djamena, au Tchad ; Niamey, au Niger ; et Ouagadougou, au Burkina Faso. Les États-Unis, quant à eux, ont construit en 2016 une énorme base de drones à Agadez, au Niger, d’où ils effectuent des frappes de drones et une surveillance aérienne de tout le Sahel et du désert du Sahara.

    Les troupes françaises étant délogées de la région, les États-Unis et le Royaume-Uni prennent leur place. En 2017, cinq pays d’Afrique de l’Ouest ont créé l’Initiative d’Accra (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana et Togo) pour lutter contre la propagation de la menace islamiste en provenance de la région du Sahel. Deux ans plus tard, en 2019, le pays d’ancrage de l’initiative, le Ghana, a ouvert une base militaire américaine dans son aéroport international appelé WALN (West African Logistics Network) à l’aéroport international Kotoka d’Accra, la capitale ghanéenne. Elle s’ajoute à la participation de la Grande-Bretagne à l’initiative d’Accra, annoncée au Parlement britannique en novembre, et au déploiement de troupes britanniques dans le pays et dans la région.

    C’est l’une des nombreuses bases américaines sur le continent africain. Les États-Unis ont 29 installations militaires connues dans 15 pays du continent, tandis que la France possède des bases dans 10 pays. Bien que la France, le Royaume-Uni et les États-Unis échangent leur présidence, la militarisation de l’Afrique se poursuit.

    Le pillage des ressources naturelles comme origine et fondement du colonialisme

    L’été dernier, 10 pays ont participé aux exercices militaires African Lion du Commandement central des forces américaines pour l’Afrique (AFRICOM), qui se sont déroulés en partie au Maroc du 20 au 30 juin 2022 dans les régions de Kénitra, au nord du Maroc, et d’Agadir, TanTan, Taroudant et Mahbès, plus au sud en territoire marocain, avec le soutien de 7 500 soldats des Forces armées royales marocaines (FAR). Exercices avec différents secteurs tels que la terre, l’air et la mer, ainsi que d’autres opérations de décontamination face aux risques nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques. Formation pour prévenir et s’entraîner contre d’éventuelles attaques chimiques, nucléaires ou bactériologiques de l’ennemi. Il comprend également la formation des dirigeants et les activités de formation aux opérations contre les organisations extrémistes violentes.

    Les exercices militaires se sont déroulés en partie à Greir Labouhi, la zone limitrophe du Sahara occidental, à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest des camps de Tindouf (en territoire algérien) contrôlés par le Front Polisario, Des milliers de réfugiés sahraouis y vivent dans des conditions très difficiles, dans l’attente d’une solution au conflit, ce qui suscite à nouveau des attentes quant au conflit en territoire sahraoui et à l’abandon du gouvernement « progressiste » du Royaume d’Espagne à la cause de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).

    Les Etats-Unis ont déjà reconnu l’occupation marocaine du Sahara, en tenant compte de la position du Maroc en tant que puissance occupante, et le gouvernement de Pedro Sánchez a reconnu la proposition marocaine pour le Sahara comme étant « la plus crédible, la plus sérieuse et la plus réaliste » pour résoudre le conflit dans le territoire sahraoui selon les postulats de l’ONU.

    La dépendance énergétique de l’UE

    Face aux besoins pressants en gaz naturel, en juillet, l’ancien premier ministre italien Mario Draghi a conclu un contrat gazier de 4 milliards de dollars avec Alger, en août, Macron s’est rendu en Algérie pour une « visite officielle et amicale », et en septembre, Charles Michel, le président du Conseil européen, s’est rendu à Alger pour augmenter les fournitures à l’Italie avec la possibilité d’augmenter les fournitures de gaz à l’Espagne.

    [1] Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo.

    [2] Cameroun, République centrafricaine, République du Congo, Gabon, Guinée équatoriale, République centrafricaine et Tchad.

    Source

    #Afrique #Colonialisme #France #Etats_Unis #Spoliation #Ressources_naturelles

  • Le Maroc, acteur dynamique du développement de l’Afrique

    Tags : Maroc, Afrique, développement, ressources naturelles, réformes économiques, dette,

    Dans un contexte de crise financière, qui a plongé l’économie mondiale dans un grave ralentissement. Le Maroc et d’une manière générale l’Afrique ont fait montre d’une résistance exceptionnelle face à la crise mondiale.

    L’Afrique et malgré ses problèmes arrive désormais à se défaire graduellement de l’image négative qui a longtemps dépréciée sa vraie valeur pour se lancer dans une nouvelle dynamique de développement.

    Ainsi les ressources naturelles abondantes et précieuses de l’Afrique (pétrole, gaz, minéraux, métaux rares (Or, Uranium, Colton) la mise en place des réformes économiques et la diminution de la dette contribuent à l’attractivité et la prospérité de l’Afrique subsaharienne à laquelle le Maroc contribue par ses multiples initiatives et investissements.

    Conscient donc de l’ampleur de ce marché prometteur, le Maroc s’est engagé dans la voie du renforcement de ses relations avec les pays de cette région, et a placé la consolidation de ses relations de coopération économique avec l’Afrique parmi ses priorités, dans le cadre d’une coopération Sud-Sud.

    Le Maroc engage d’importants moyens pour conforter sa position sur les marchés subsahariens, à travers la signature de plusieurs accords de commerce et d’investissements.

    Les deux secteurs, public et privé marocains, agissent en bonne intelligence et fortement en Afrique dans le cadre d’une coopération multilatérale. En effet, Cette coopération s’est traduite dans un premier temps par la participation des entreprises publiques marocaines dans l’implémentation de plusieurs projets d’infrastructures, gestions des ressources naturelles, assainissement.

    Cette coopération s’est développée et a connu, par la suite l’implication du secteur privé dans différents domaines à savoir le tourisme, les télécommunications, les BTP, les banques. Simultanément, le Maroc a œuvré, à travers des actions promotionnelles, afin de simplifier l’entrée du secteur privé marocain aux marchés africains. Le royaume a ainsi conclu des accords avec certains pays de l’Afrique subsaharienne dans le but d’accorder des avantages et des préférences tarifaires pour certains produits.

    Suite à ces actions, une hausse des exportations provenant du Maroc à destination de l’Afrique subsahariennes a été constatée. Le solde commercial du Maroc avec l’Afrique Subsaharienne a augmenté, il est passé d’un déficit de 7,2 milliards de dirhams en 2000 à un excédent de 2.7 milliards de dirham en 2010 !

    En plus des biens et des services, le Maroc aspire à diffuser son savoir-faire dans plusieurs secteurs (textile, construction de barrages, Tics) afin d’en faire bénéficier son voisinage subsaharien.

    Cette démarche globale permet d’une part de partager des expériences, qui contribuera au développement des deux parties, et d’autre part de mettre en place une véritable diplomatie économique, ayant pour but de faciliter l’établissement des intérêts économiques dans son voisinage sub-saharien.

    #Maroc #Afrique #Développement

  • Le développement et la croissance économique de l’Afrique

    Tags : Afrique, développement, économie, investissement, ressources naturelles,

    L’Afrique a servi successivement de réservoir de main d’œuvre pendant les siècles de l’esclavage et de gisement des ressources naturelles au lendemain d’une indépendance inachevé.

    Ainsi la place de l’Afrique dans la division mondiale du travail n’a pas trop évolué puisqu’elle demeure principalement un exportateur de produits primaires non transformés, dont les prix instables avaient plutôt tendance à se déprécier, et un importateur de produits manufacturés et de services, voire de produits alimentaires.

    Dans le contexte actuel de mondialisation et d’émergence de nouvelles puissances, on a noté toutefois au tournant du XXI siècle une inversion des termes de l’échange en faveur de la croissance africaine et un appétit grandissant des pays émergents pour les ressources naturelles minières et pétrolières, et même pour les terres arables africaines.

    L’Afrique est désormais convoitée par les puissances émergentes mais également par les puissances industrielles pour ses ressources (biodiversité, forêts, hydrocarbures, mines).

    Selon une analyse de la Chambre de Commerce de Paris réalisé par l’économiste Philippe Hugon qui s’appuie sur les rapports Mc Kinsey Global Institute (2010), FMI (2011) ou BAD (2012) qui fait le diagnostic de l’économie et du potentiel africains, on arrive aux constats suivants :

    L’Afrique a enregistré un taux de croissance de 5,1 % entre 2000-2011 malgré le décrochage de la crise mondiale qui a fait chuter ce taux à 2,5 % en 2009.

    La productivité a affiché une croissance de l’ordre de 2,7 % au cours de la décennie 2000. . le pourcentage de consommateurs ayant un revenu de plus de 5 000 dollars est passé de 3,5 % à 4,3 % et celui accédant aux biens de base (2 000 à 5 000 dollars) de 29 à 32 %.

    Le pourcentage de la population en deçà du seuil de pauvreté absolue est passé de 66 % à 60 %.
    Les taux moyens d’inflation sont tombés de 22 % à 8 % entre les décennies 1990 et 2000, la dette publique de 81,9 % du PIB à 59 % et les déficits publics de 4,6 % du PIB à -1,8 %.

    Une diversification des partenaires commerciaux et financiers est observée (Chine, Inde, Brésil, pays pétroliers du monde arabe, Iran, Turquie, etc).

    Les 500 premières entreprises du continent africain ont presque triplé leur chiffre d’affaires (environ 700 milliards de dollars en 2010) et leurs bénéfices (60 milliards de dollars) depuis le début de la décennie 2000. L’Afrique du Sud concentre deux tiers de ces entreprises.

    En plus du boom pétrolier qui a enregistré en Afrique un taux de croissance annuelle de 7,1 % durant la décennie 2000, d’autres secteurs d’activité sont montés au créneau tels que le tourisme, la construction, les transports, les télécommunications et les services enregistrant une croissance supérieure à 6 %, l’agriculture à 5,5% et les industries manufacturières à 4,6%.

    Ainsi les télécommunications et la distribution comptent, d’ailleurs, parmi les secteurs à plus fort taux de croissance et profitabilité.

    Et c’est dans ces secteurs porteurs qu’on trouve l’essentiel des investissements marocains en Afrique qui situe le Maroc en deuxième position d’investisseur juste après la Chine.

    La crise systémique déclenchée en 2008 aux Etats-Unis et étendue à la zone euro en 2011 a eu un impact négatif limité sur la croissance économique de l’Afrique malgré qu’elle a entrainé une baisse des investissements directs étrangers (IDE) en Afrique et une chute des prix des matières premières et de la demande de produits africains.

    En effet, la croissance en Afrique a chuté de deux points entre 2008 et 2009, mais les pays ont mis en place des politiques contra-cycliques et les « relais » que représentent les pays émergents se sont renforcés c’est le constat notamment pour le Maroc qui a réagi au ralentissement du marché européen par une conquête du marché africain.

    Ainsi, le couplage Sud/Sud se substitue graduellement à un découplage Nord/Sud provoqué par la crise, d’autant plus qu’en 2012 l’Afrique subsaharienne a enregistré des taux de croissance d’environ 6% en moyenne bien en avant par rapport aux taux européens autour de 1%.

    La reprise de la croissance économique depuis le tournant du 21ème siècle, occultée par la focalisation sur les zones de crises, a résulté de la combinaison de plusieurs facteurs (Hugon 2011, Mc Kinsey 2010, Young 2009).

    Cette croissance africaine s’explique par la jonction de facteurs endogènes tels que les réformes politiques et les mesures d’assainissement des finances publiques permettant d’avoir des politiques contra-cycliques durant le choc de 2008-2009.

    Mais c’est aussi l’émergence d’une classe moyenne (95 millions de personnes représentant 200 milliards d’euros de pouvoir d’achat), l’extension de marchés urbains, un meilleur climat des affaires, la baisse de la conflictualité au-delà de risques de contagion (Arc sahélo- saharien, Corne de l’Afrique, etc.).

    Et enfin c’est l’effet de la hausse des investissements et des progrès de productivité dans l’agriculture, l’impact des réformes institutionnelles ou le dividende démographique (hausse relative de la populations active) dans la grande majorité des pays.

    D’autres facteurs sont exogènes compte tenu de la hausse des cours des matières premières, la baisse des prix des produits manufacturés et l’inversion des termes de l’échange, l’augmentation significative des flux financiers (les IDE sont notamment passés de 9 milliards de dollars à plus de 50 milliards), la réduction de la dette dans le cadre des PPTE (pays pauvres très endettés) et, surtout, l’impact des relations avec les pays du Sud, notamment d’Asie : le commerce Sud/Sud pèse désormais pour près de 40 % du commerce extérieur africain, contre 27 % en 1990 (FMI 2010).

    #Afrique #Economie

  • Sahara Occidental : Les deux poids deux mesures de l’Occident

    Sahara Occidental : Les deux poids deux mesures de l’Occident

    Sahara Occidental, Maroc, Occident, ressources naturelles,

    Lorsqu’il s’agit du Sahara Occidental, le silence collectif de l’Occident ne peut être qualifié que de deux poids deux mesures.

    Le Sahara occidental est un membre fondateur de l’Union africaine et un État membre à part entière à ce jour. C’est aussi la dernière colonie d’Afrique. Occupée par l’Espagne jusqu’en 1975, la République démocratique sahraouie a ensuite été cédée au Maroc , avec le soutien des États-Unis, malgré le fait que la « position soutenant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination a depuis été soutenue par l’ONU, l’UA, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), et la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (AfCHPR) », et la Cour internationale de justice (CIJ).

    En octobre, le Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU) organise trois réunions pour discuter du conflit au Sahara occidental. De nombreux pays africains, dont le Soudan du Sud, l’Algérie et la Namibie, ont exprimé leur soutien à la mise en œuvre d’une solution au conflit, notamment par « un référendum libre et équitable », mais les pays occidentaux sont pour la plupart restés silencieux.

    Tout en gardant le silence sur l’occupation et ses abus, de nombreux pays occidentaux profitent de l’exploitation illégale des ressources sahraouies. Par exemple, chaque année, l’Union européenne importe des dizaines de milliers de tonnes de poissons pêchés illégalement dans les eaux sahraouies. Pavan Kulkarni écrit : « Lorsque la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a statué en 2018 que l’accord de pêche avec le Maroc ne pouvait pas s’étendre aux eaux sahraouies sur lesquelles le Maroc n’avait aucune souveraineté, l’UE a simplement renégocié l’accord spécifiant l’inclusion du territoire sahraoui”.

    Actuellement, le Maroc occupe 80% du territoire sahraoui.

    En avril 1991, le CSNU a créé la Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO) avec pour mandat d’organiser un référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui. Avec l’aide des États-Unis et de la France, le Maroc a pu prolonger le délai du référendum 47 fois, donnant aux autorités la possibilité d’envoyer davantage de colons sur le territoire sahraoui. Depuis 1975 , le Maroc a encouragé 200 000 de ses citoyens à s’installer au Sahara Occidental, un « transfert massif de citoyens marocains [qui est] sans aucun doute un effort pour affecter les ‘faits sur le terrain’ » dans le territoire colonisé.

    Une partie du mandat de la MINURSO était l’application d’un cessez-le-feu entre l’armée marocaine et le Front Polisario de libération nationale. Le cessez-le-feu a duré 29 ans, mais s’est effondré le 13 novembre 2020 lorsque le Maroc a envoyé des soldats dans une ville contrôlée par l’ONU pour expulser des manifestants sahraouis non armés qui bloquaient une route construite illégalement sur leurs terres.

    Un mois plus tard, le président américain sortant Donald Trump a fait un cadeau d’adieu aux autorités marocaines en reconnaissant leur souveraineté sur le Sahara occidental. Biden n’a pas encore renversé cette décision. Par conséquent, les partis républicain et démocrate ont apporté leur soutien à l’occupation et à la colonisation illégales du Sahara occidental, une réfutation claire de la position soutenue par les Nations unies, l’Union africaine, la Cour de justice de l’Union européenne, la Cour africaine sur les droits de l’homme et des peuples et la Cour internationale de justice.

    En refusant d’annuler la reconnaissance de Trump, Stephen Zunes écrit que « [l]’administration Biden reconnaît effectivement l’invasion, l’occupation et l’annexion d’un État africain reconnu par un autre ». Dans le même temps, les États-Unis, le Canada et d’autres États occidentaux sont ceux qui appellent à punir la Russie pour son invasion, son occupation et son annexion de quatre des provinces orientales de l’Ukraine. Cette hypocrisie évidente est probablement l’une des raisons pour lesquelles le continent africain n’a pas rejoint le collectif occidental dans son soutien inconditionnel à l’Ukraine et ses efforts pour isoler économiquement la Russie.

    Le Canada est également complice de l’invasion, de l’occupation et de la tentative d’annexion du Sahara occidental par le Maroc. Ottawa ne reconnaît pas le gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), et les entreprises canadiennes de potasse ont investi dans l’exploitation des ressources de phosphate du Sahara occidental , « un commerce qui contribue à payer l’occupation coûteuse du territoire par le Maroc ».

    Alors que d’autres pays comme les États-Unis et la Norvège ont exclu les ressources du territoire sahraoui occupé des négociations de libre-échange avec le Maroc, le Canada ne l’a pas fait. Plusieurs investisseurs internationaux se sont même départis des sociétés canadiennes PotashCorp et Agrium en raison de leurs intérêts économiques au Sahara Occidental occupé, mais cela n’a pas empêché Ottawa de donner l’argent des contribuables aux entreprises profitant de l’occupation de la RASD.

    « Entacher davantage la réputation du Canada », écrivait Mitchell Anderson en 2017,

    est le fait que les entreprises qui importent du phosphate du Sahara Occidental bénéficient également du soutien d’Exportation et développement Canada (EDC), une société d’État. Potash Corp et Agrium ont reçu plus de 200 millions de dollars en prêts, malgré la vague déclaration d’une page d’EDC sur les droits de la personne. La société d’État héberge également une page Web faisant la promotion de ses activités au Maroc, y compris une carte qui, malgré une ligne pointillée énigmatique, montre le Sahara occidental comme faisant partie du territoire marocain où les entreprises canadiennes peuvent profiter de l’aide d’EDC.

    En 2018, Nutrien, la société issue de la fusion entre PotashCorp et Agrium, a finalement annoncé mettre fin à ses achats de phosphates du Sahara Occidental occupé. L’année suivante, cependant, MiningWatch a noté que Nutrien continuait de tirer profit de l’exportation de phosphate du Sahara Occidental grâce à sa participation de 22% dans la société chinoise Sinofert, que Western Sahara Resource Watch (WSRW) a signalé comme étant impliquée dans le commerce de phosphate du Sahara Occidental. le territoire occupé.

    Si les pays occidentaux veulent que leurs positions géopolitiques soient respectées à l’échelle mondiale, ils doivent appliquer des principes cohérents aux questions d’invasion, d’occupation et d’annexion, et condamner ces actes comme les agressions qu’ils sont, qu’ils soient ou non commis par des alliés ou des ennemis.

    Owen Schalk, écrivain basé à Winnipeg. Il s’intéresse principalement à l’application des théories de l’impérialisme, du néocolonialisme et du sous-développement au capitalisme mondial et au rôle du Canada dans celui-ci.

    MRonline, 13/10/2022

    #Sahara_Occidental #Maroc #Occident #Ressources_naturelles #Pillage #Phosphates #Pêche



  • La lutte pour le leadership n’a pas lieu d’être

    La lutte pour le leadership n’a pas lieu d’être

    La lutte pour le leadership n’a pas lieu d’être – Algérie, Maroc, Palestine, Sahara Occidental, Israël, normalisation, armée, armement, ressources naturelles,

    Si certains experts mettent aujourd’hui, les divergences entre Alger et Rabat sur le compte d’une lutte pour le leadership régional, d’autres experts estiment que cette lutte n’a aucune raison d’être, car les deux pays voisins ne jouent pas dans la même division, et que ce serait mésestimer les cartes de l’un et surestimer celles de l’autre pour les mettre à égalité de chances et de performances. Or ce n’est le cas, l’Algérie étant dans un autre niveau de compétences, de performances, d’atouts géopolitiques et de crédit au sein du vaste monde arabo-musulman.

    Pour faire vite et court, il faut d’abord, garder en mémoire que l’Algérie est le plus grand pays d’Afrique, du monde arabe et du pourtour méditerranéen ; ce sont déjà là, trois points d’avance, quasi « irrattrapables ». A ces trois atouts s’ajoute un autre, d’une importance décisive : l’Algérie partage les frontières terrestres et maritimes de neuf pays : sept terrestres, avec la Tunisie, la Libye, le Niger, le Mali, la Mauritanie, le Sahara occidental et le Maroc, ainsi que deux frontières maritimes avec l’Italie et l’Espagne. Ces frontières permettent d’être à cheval de deux continents, africain et européen, d’être l’axe des pays maghrébin et subsaharien, position privilégiée dont seule l’Algérie peut se prévaloir.

    Pour la puissance de feu, le classement fait par les revues militaires internationales spécialisées donnent une très large avance à l’Algérie ; sur le continent africain, seule l’Égypte peut se permettre la comparaison, et plus. Le Maroc se situant à des échelles plus bas.

    Pour les ressources naturelles, présentes et futures, avec une superficie de 2.381 741 km2, l’Algérie est un continent qui regorge de toutes les richesses naturelles imaginables. Les principaux gisements en Algérie sont parmi les plus importants dans le monde. Pétrole, gaz, fer, sel, zinc, plomb, barytine, marbre, or, tungstène, diamant, terres rares, métaux rares et pierres précieuses et semi-précieuses, plomb-zinc, bentonite, sel, phosphate, uranium, etc. Pour les énergies du futur, l’énergie solaire et les terres rares donnent une avance encore sur le Maroc. De même que les eaux souterraines du Sahara central, qui font de la région sud de l’Algérie le réservoir mondial de l’avenir.

    Avec plus de 43 millions d’habitants (bientôt le curseur pointera à 45), dont une large majorité de jeunes, c’est une force et une vitalité pleine de promesses totalement tournées vers l’avenir.

    Au plan de la référence politique et morale, l’Algérie peut se réclamer d’un crédit sans faille auprès des populations du monde arabe et musulman, pour au moins les deux dossiers dont elle s’est fait le chantre, le dossier palestinien et celui du Sahara occidental.

    La normalisation avec Israël n’a pas arrangé les choses pour Rabat, loin s’en faut. Les retombées escomptées par le Palais tardent à voir le jour, et le Maroc est en train de s’enliser, jour après jour, dans une logique de fait, qui lui sera préjudiciable, comme on peut le constater avec la montée au créneau du front social, la descente aux enfers du PJD, largement discrédité par les populations marocaines pour ses compromissions avec le Palais royal, les critiques de son propre camp et les remontées du djihadisme.

    Pour les casseroles qu’il traîne, le Maroc a perdu crédit et crédibilité auprès de ces mêmes populations arabes et musulmanes. Dernier pays colonisateur sur tout le continent africain, il se trouve en bon ménage avec Israël, colonisateur de la Terre sainte de la Palestine, cœur battant du monde de l’islam depuis quatorze siècles. A la longue, ce discrédit, peut être périlleux et les populations marocaines elles-mêmes ressentent ces frustrations et ce discrédit, car elles sont, au bout du compte, une pièce de ce bloc arabo-musulman.

    Si l’on ajoute le « paradoxe du sol » que vivent les Marocains, on en arrive à ces dix raisons invoquées et qui font que les deux pays voisins et frères ne jouent pas dans la même division. Par paradoxe du sol, on entend cette propension à coloniser un pays faible (Sahara occidental) alors que dans le même temps, ses propres terres (le littoral rifain) sont sous joug d’un pays plus fort depuis près de cinq longs siècles. Ce seul paradoxe marocain résume tout un univers de contradiction nourri par un expansionnisme qui cache de bien piètre manière les frustrations et les échecs dont il cherche à en atténuer les amertumes.

    ̈́L’Express, 30/12/2021

    #Algérie #Maroc #Palestine #SaharaOccidental #Israël #Normalisation #armée #RessourcesNaturelles

  • Sahara Occidental: Un autre revers pour le Maroc

    Sahara Occidental, Maroc, Chine, ressources naturelles, #Sahara_Occidental, #Maroc,

    La société chinoise spécialisée dans le phosphate «Molybdenum» a annoncé, dans un message adressé à l’Observatoire Western Sahara Resource Watch (Wsrw), avoir renoncé de manière définitive à l’acquisition de roches de phosphate pillées du Sahara occidental occupé. 
    En 2020, l’Observatoire a suivi les camions ayant transporté les roches de phosphate à partir du port de Santos (Brésil) à une zone industrielle fermée, a précisé le Wsrw dans communiqué publié sur son site électronique. 
    La société chinoise a annoncé aux investisseurs qu’elle cessera toute importation de phosphate provenant du Sahara occidental à l’avenir par ses sociétés en Chine et au Brésil, a noté le communiqué du Wsrw. 
    Par ailleurs, une société canadienne avait annoncé la suspension de ses importations de phosphate en provenance du Sahara occidental depuis 2018 en raison des pressions exercées par ses investisseurs, ce qui a conduit à la réduction des exportations de près de 50%. 
    Depuis, le Maroc cherche de nouveaux investisseurs, mais sans succès.
  • Arkab : 32 minerais non exploités en Algérie

    Arkab : 32 minerais non exploités en Algérie

    Algérie, ressources naturelles, minerais, #Algérie,

    Le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a indiqué samedi que 32 minerais non exploités avaient été recensés en Algérie, appelant à l’intensification des investissements dans le secteur minier.

    Participant à un atelier sur “les voies et moyens de redynamisation de l’investissement et de création de richesse et d’emplois durables”, organisé dans le cadre de la réunion gouvernement-walis, M.Arkab a souligné la nécessité de mettre en place des projets structurels dans chaque wilaya. Et d’aller rapidement vers l’exploitation énergétique en accord avec les potentialités du pays.

    Le ministre a fait savoir que les investisseurs étaient conviés dans les 15 prochains jours pour la présentation des potentialités minières du pays, notamment les minerais disponibles. Affirmant que le secteur s’employait à attirer des investissements privés.

    M. Arkab a, dans ce contexte, appelé les walis à soutenir les investisseurs dans le domaine de l’extraction des ressources minières.

    Selon lui, l’intervention d’une quinzaine de secteurs pour trancher les dossiers d’investissement a tendance à dissuader les investisseurs. Et ce, en raison de la multiplicité et de la lenteur des démarches administratives en découlant.

    Le ministre a, dans ce cadre, plaidé pour la mise à contribution des micro-entreprises dans l’investissement minier.

    Ennahar online, 27/09/2021

  • Sahara Occidental : Les pilleurs des ressources sahraouies se verront devant un tribunal de justice

    Sahara Occidental, Maroc, ressources naturelles, Front Polisario, #SaharaOccidental, #Maroc, 

    Abi Bouchraya Bachir : déterminés à introduire des plaintes contre les compagnies européennes impliquées dans le pillage des richesses sahraouies
    Le représentant du Front Polisario en Europe et à l’UE, Abi Bouchraya Bachir a indiqué vendredi que le Front était déterminé, maintenant que la Cour de Justice européenne confirme la non souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, à introduire des plaintes contre les compagnies européennes impliquées dans le pillage des richesses du peuple sahraoui.
    « En considération de son statut juridique et ses responsabilités politiques et légales envers le territoire et le peuple sahraouis, le Front Polisario ne ménagera aucun effort pour mettre un terme au pillage des richesses sahraouies et l’implication des responsables de compagnies européennes dans le crime de l’occupation », a-t-il précisé dans une déclaration à l’APS.
    Et d’ajouter « après confirmation des résolutions de la CJUE, nous sommes déterminés à ester en justice les compagnies européennes et les responsables à l’origine du pillage des richesses sahraouies et des crimes contre l’humanité ».
    L’arsenal juridique consiste notamment à affirmer la situation légale du territoire et la non souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, tel que le stipulent les décisions de la Cour de 2016 et 2018, a expliqué M. Abi Bouchraya Bachir, citant par la même le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et la seule représentation légale et politique des Sahraouis par le Front Polisario.
    Dans l’attente de la promulgation des décisions de la CJE le mois prochain, le représentant diplomatique du Font affirme qu’il s’agira de « décisions importantes, car les actes du Conseil et du Maroc en 2019 constituent une violation flagrante des résolutions de la Cour et ont eu un impact négatif sur le processus du règlement pacifique… car favorisant l’échec du processus de cessez-le-feu en novembre 2020 ».
    Et de poursuivre que les positions de l’UE en faveur du Maroc aux dépens du peuple sahraoui ont contribué d’une manière ou d’une autre à la détérioration de la situation et aux souffrances des Sahraouis, c’est-à-dire au report de l’aspiration des peuples de la région à une solution juste et définitive.
    Une fois les décisions promulguées tel qu’espéré, le cadre juridique dans lequel les compagnies européennes agissent deviendra nul et non avenu, et tous leurs investissements au Sahara occidental seront hors la loi, a rappelé M. Abi Bouchraya Bachir.
    Dans le même contexte, le quotidien espagnol « El Pais » publie, dans son numéro de vendredi, un article sur les relations avec Rabat qui pourraient subir un autre choc cet automne où devrait être rendue publique la sentence de la CJUE sur l’accord de pêche.
    A noter, rappelle le journal, que la CJUE s’est prononcée à maintes reprises, avertissant, partant du droit international, que le Sahara occidental « ne fait pas partie du Royaume du Maroc », c’est pourquoi l’UE n’est pas en mesure de négocier avec Rabat un accord qui compromettrait les ressources sahraouies « sans le consentement du peuple sahraoui ».
    Le représentant du Front en Espagne, Abdoullah Arabi avait remis, août courant, une lettre a président de Binter Canarias pour lui exprimer son indignation vis-à-vis de la décision de renouer les vols entre l’archipel et le Sahara occidental.
    « Tous les membres de la communauté internationale, y compris les compagnies, sont tenus de reconnaitre l’occupation illégale du Sahara occidental et surtout ne pas contribuer à sa consolidation », a souligné le représentant sahraoui, affirmant que « les vols constituent une violation grave du droit international, de par la responsabilité internationale qui incombe à cette compagnie (…) et contribuent à réaliser l’objectif escompté par le Maroc, à savoir : légitimer l’occupation illégale ».
    APS
  • Maroc : La plage de Tan-Tan accueille une baleine échouée (vidéo)

     

    Une baleine de près de 20 tonnes a mardi sur les sables de la plage de Tan-Tan, au parc naturel d’El Ouatia, plus précisément.

    Selon Apa News, il s’agit d’un rorqual commun, deuxième plus grand animal vivant sur la planète.

    Selon la même source, qui cite le site électronique « Goud », la baleine mesure environ 16 mètres de long et pèse entre 15 et 20 tonnes. Les véritables raisons de son échouage n’ont pas encore été révélées.

    Apa News indique qu’il ne s’agit pas du premier incident du genre dans les larges du Sahara Occidental, « où des cas similaires de mort d’un certain nombre d’énormes baleines, à partir de la plage d’Ifni au nord jusqu’à Dakhla au sud ». Apparemment, cette catastrophe est liée au nombre trop élevée de navires qui s’addonnent à la pêche au Sahara Occidental moyennant des contrats illégaux signés avec les autorités d’occupation marocaines.

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    Etiquettes : Sahara Occidental, Maroc, pêche, environnement, spoliations, ressources naturelles,