Étiquette : restaurant clandestin

  • Restaurant clandestin : Brice Hortefeux reconnaît sa présence mais plaide la bonne foi

    Mediapart révèle ce samedi que l’ancien ministre de l’Intérieur a déjeuné, fin mars, dans un appartement reconverti en restaurant clandestin avec le journaliste Alain Duhamel. Brice Hortefeux pensait que c’était légal.

    Nouvel épisode dans le feuilleton des dîners clandestins parisiens. Ce samedi, Mediapart révèle que Brice Hortefeux, ex-ministre de l’Intérieur et actuel député européen, a déjeuné le 30 mars « dans un appartement privé reconverti en restaurant clandestin dans le VIIIe arrondissement » de la capitale.

    D’après le site d’information, c’est dans cet appartement que se déroulaient les soirées privées qui ont fait l’objet du reportage de la chaîne M6. Et c’est là que le chef Christophe Leroy, placé en garde à vue vendredi, y proposait, selon nos confrères, des menus allant jusqu’à 580 €.

    L’ex-ministre de l’Intérieur et proche de Nicolas Sarkozy reconnaît les faits et tient à apporter sa version. Le 30 mars, Brice Hortefeux devait déjeuner avec Alain Duhamel, éditorialiste de BFM TV, dans un cadre professionnel. Une connaissance de l’ancien ministre lui aurait alors conseillé de se rendre dans l’appartement évoqué précédemment, lui assurant que c’était tout à fait légal.

    « Cette personne me dit : « Il y a beaucoup de monde qui passe, des entreprises, des élus… » Quand vous savez cela, vous vous dites que vous êtes dans les clous », estime Brice Hortefeux à Mediapart.

    « Tout paraissait légal »

    Alain Duhamel se rend donc à ce rendez-vous dans le VIIIe arrondissement. « Je croyais que ce serait soit chez lui, soit chez un de ses amis, et puis je suis monté dans ce truc-là. (…) Et puis je me suis aperçu qu’il y avait des gens qui déjeunaient. On m’a emmené tout de suite dans une petite salle à manger au fond, où nous étions trois », témoigne le journaliste.

    Dans son enquête, Mediapart ne donne pas l’identité de cette troisième personne. Le déjeuner a été payé par carte bancaire. « Tout paraissait légal », insiste Brice Hortefeux.

    Quand quelques jours plus tard, « l’affaire des dîners clandestins » éclate, l’ex-ministre dit être tombé de haut. « Évidemment, vous imaginez ma tête… Cela vous tombe dessus comme un coup de massue. Je ne savais rien et, honnêtement, c’est très pénible. Je ne le vis pas très bien, je me suis excusé auprès d’Alain Duhamel, j’étais très gêné vis-à-vis de lui », dit-il à Mediapart.

    Alain Duhamel, lui, indique avoir « mal dormi » suite à ce déjeuner et avoir l’impression d’avoir été « un peu piégé ». « J’étais tellement troublé qu’en sortant, je me suis trompé de Uber », affirme-t-il.

    Des repas autorisés par la loi ?

    Une perquisition a eu lieu mercredi au domicile parisien de Christophe Leroy et ce dernier « a pu remettre un certain nombre de documents établissant que les prestations qu’il a effectuées l’ont été, comme la loi l’autorise, dans des domiciles privés et non pas dans des établissements recevant du public (ERP) de type restaurant », a indiqué cette semaine son avocat, Me Thierry Fradet.

    La garde à vue de chef Christophe Leroy, ainsi que celle du collectionneur Pierre-Jean Chalençon, soupçonnés d’avoir organisé à Paris des repas luxueux clandestins notamment au Palais Vivienne, ont été levées vendredi soir et l’enquête se poursuit, a indiqué le parquet de Paris. « À ce stade des investigations, aucun élément ne permet de mettre au jour la participation d’un membre du gouvernement aux repas qui font l’objet de cette enquête », a ajouté le parquet.

    Le président Emmanuel Macron a rappelé en Conseil des ministres que « tous ceux qui ont des responsabilités devaient être exemplaires » dans le respect des mesures de lutte contre le Covid-19, et prévenu qu’il n’y aurait « aucune complaisance » à l’égard des contrevenants, a ajouté M. Attal, le porte-parole du gouvernement.

    La Voix du Nord, 10 avr 2021

    Etiquettes : Restaurant clandestin, Christophe Leroy, Pierre-Jean Chalençon, Emmanuel Macron, Brice Hortefeux, Alain Duhamel,

  • Un ministre français sous Sarkozy admet avoir mangé dans un restaurant illégal pendant la pandémie

    Hortefeux a déclaré qu’une connaissance lui a conseillé de se rendre à une adresse dans le 8e arrondissement de Paris, qu’il pensait être son propre domicile ou celui d’amis.

    EFE

    L’ancien ministre français Brice Hortefeux a reconnu avoir mangé dans un appartement de luxe à Paris transformé en restaurant par un chef réputé, alors que ces établissements sont interdits en France par les restrictions du covid.

    M. Hortefeux, aujourd’hui député européen du parti Les Républicains et ancien ministre de l’Intérieur sous la présidence de Nicolas Sarkozy, avec lequel il a entretenu une grande proximité, a affirmé samedi dans sa défense auprès de plusieurs médias qu’il avait agi de bonne foi et ne pensait pas commettre d’illégalité.

    Selon l’eurodéputé conservateur, le repas controversé a eu lieu le 30 mars et était une réunion professionnelle avec le journaliste vétéran Alain Duhamel et une troisième personne dont l’identité n’a pas été révélée.

    S’adressant au site d’information Médiapart, Hortefeux a raconté qu’une connaissance lui avait indiqué une adresse dans le 8e arrondissement de Paris, qu’il pensait être son propre domicile ou celui d’amis.

    Lorsqu’il est arrivé, les trois personnes qui avaient été convoquées ont été placées dans une petite pièce. La facture a été payée par carte de crédit. « Tout semblait légal », a souligné l’ancien ministre.

    Le fait est que les restaurants en France sont fermés par décision administrative pour éviter la propagation du coronavirus depuis la fin du mois d’octobre, ainsi que tous les autres établissements sociaux tels que les bars, les cafés, les cinémas, les théâtres, les salles de spectacle, les musées et les salles de sport, entre autres.

    Aucun signe des membres du gouvernement

    Duhamel, quant à lui, a dit se sentir un peu trompé de se rendre dans cet appartement de luxe tenu par le chef Christophe Leroy, qui a été ce vendredi en garde à vue quelques heures pour être interrogé.

    Son avocat, Thierry Fradet, a déclaré qu’il avait présenté une série de documents détaillant les services qu’il fournissait, qui, selon lui, étaient conformes aux règles en vigueur.

    Le bureau du procureur a fait savoir que pour l’instant il n’y a pas d’élément permettant d’établir que des membres du gouvernement étaient impliqués.

    Une précision qui explique que les révélations sur la présence d’Hortefeux dans un prétendu restaurant clandestin interviennent dans une semaine où l’on n’a cessé de spéculer en France sur la présence de ministres à des fêtes illégales alors que le pays tout entier est en régime de semi-confinement.

    Tout a commencé par la diffusion d’un reportage sur la chaîne M6 le 3 avec des images de ces soirées enregistrées en caméra cachée et surtout avec les propos d’un homme qui apparaissait comme l’organisateur et qui affirmait avoir participé à des repas avec des ministres.

    Lorsqu’il fut connu que l’auteur de cette accusation était Pierre-Jean Chalençon, personnage flamboyant, collectionneur de pièces liées à Napoléon et propriétaire d’un palais de réception au cœur de Paris, il répondit lui-même que ce qu’il avait dit sur la présence des ministres était une plaisanterie.

    Son démenti n’a cependant pas pu arrêter la vague de rumeurs et de commentaires sur les réseaux sociaux, avant laquelle plusieurs membres du gouvernement ont dû se manifester pour affirmer qu’ils n’avaient pas participé à ces célébrations désormais proscrites.

    Publico.es, 10 avr 2021

    Etiquettes : France, Brice Hortefeux, Nicolas Sarkozy, Les Républicains, restaurant illégal, restaurant clandestin,