Étiquette : Rif

  • Marruecos: trágica parálisis

    Etiquettes : Marruecos, sismo, terremoto, Mohamed VI, Rif,

    Hace casi veinte años, cuando un terrible terremoto acababa de devastar el Rif, en el norte de Marruecos, estas montañas fueron escenario de escenas tan crueles como absurdas: convoyes de ayuda inmovilizados, ante la mirada de las víctimas, acorralados. No se permitió ningún movimiento antes de la llegada de Su Majestad el Rey Mohammed VI, cuya compasión escenificada ante las cámaras no iba precedida de ningún gesto de solidaridad. A él, y sólo a él, le correspondía repartir la primera manta, como habría puesto la primera piedra de un edificio. Incluso se prohibió la circulación a los vehículos de emergencia que esperaban el paso de la procesión real. El Primer Ministro, Driss Jettou, fue ridiculizado por su prisa: cuando se disponía a llegar a las zonas afectadas, le pidieron que diera media vuelta.

    Desde el Rif hasta los pies del monte Toubkal, en el Alto Atlas, la misma trágica parálisis está acabando con muchas vidas hoy. Al regresar de sus vacaciones en Francia, el rey guarda silencio; sus ministros lo imitan. Todo depende de las decisiones y de la voluntad del Palacio, que ha rechazado ofertas de ayuda exterior, en nombre de oscuras intrigas político-diplomáticas. Los equipos de rescate especializados permanecen atrapados en los aeropuertos, mientras que las primeras horas son cruciales para tener esperanzas de sacar a los supervivientes de entre los escombros. Cuarenta y ocho horas después del terremoto, en decenas de aldeas sin salida al mar, los supervivientes siguen sin asistencia médica, sin agua, sin electricidad, sin refugio, entre ruinas y muertos.

    El abismo es sorprendente entre, por un lado, el silencio real y la catalepsia de un Estado centralizado y autoritario y, por el otro, la extraordinaria efusión de ayuda mutua del pueblo marroquí. Las zonas afectadas por el terremoto albergan a las poblaciones más pobres y marginadas del país. Aquellos que ya sufren, en tiempos normales, privaciones, aislamiento y falta de infraestructura sanitaria. En el trasfondo del “Marruecos útil” heredado de la colonización, el desorden y el sentimiento de abandono son más agudos que nunca. Después del cataclismo, la solidaridad a largo plazo con estos supervivientes es esencial. No debería conocer fronteras.

    L’Humanité, 12/09/2023

    #Marruecos #MohamedVI #Sismo #Terremoto

  • Naissance de la République du Rif

    ETIQUETTES : MAROC, RIF, HIRAK, REPUBLIQUE DU RIF, ABDELKRIM EL JATTABI, PROTECTORAT,

    La naissance de la République du Rif dans les années 1920 a marqué une étape importante dans l’histoire marocaine, notamment du peuple rifain.

    Le Rif, région montagneuse située au nord du Maroc, a été témoin de nombreux événements historiques au cours des siècles. Cependant, l’un des événements les plus marquants et les plus importants a été la naissance de la République du Rif dans les années 1920 . Ce mouvement indépendantiste dirigé par le leader charismatique Abdelkrim el-Khattabi a laissé une marque profonde dans l’ histoire du Maroc et dans la lutte pour l’autodétermination des peuples.

    Région avec sa propre identité

    Le Rif, habité majoritairement par l’ethnie berbère , a toujours été une région avec une identité propre et une histoire complexe. Pendant des siècles, les Rifains ont résisté aux tentatives de colonisation de différentes puissances étrangères. Cependant, c’est pendant la période coloniale espagnole que le mécontentement et le désir d’indépendance ont atteint leur apogée.

    Dans les années 1920, menés par le charismatique et visionnaire Abdelkrim el-Khattabi, les Rifains s’organisent et résistent farouchement à l’occupation espagnole. Le chef rifain a réussi à unifier les différentes tribus et a créé une armée bien entraînée et disciplinée. Sa stratégie militaire et sa capacité à mobiliser les masses ont joué un rôle clé dans la résistance contre les Espagnols.

    Reconnaissance internationale

    La République du Rif, instaurée en 1921, est le résultat de la lutte du peuple rifain pour son indépendance. La capitale de la république était la ville d’Ajdir , qui devint le centre névralgique de la résistance rifaine. Sous la direction d’Abdelkrim, un gouvernement a été établi avec des institutions politiques et sociales qui cherchaient le bien-être et l’autogestion de la région.

    La République du Rif était internationalement reconnue et a établi des relations diplomatiques avec plusieurs nations , dont le gouvernement nouvellement créé de l’Union soviétique. Cette reconnaissance internationale a été une réalisation importante pour le mouvement rifain, car elle lui a apporté soutien et solidarité dans sa lutte pour l’indépendance.

    Cependant, la République du Rif fait face à de nombreux défis. Outre l’occupation espagnole, ils doivent également faire face aux pressions des puissances coloniales européennes , qui s’inquiètent de l’avancée du mouvement indépendantiste au Maroc. La France, notamment, est intervenue pour soutenir l’Espagne et réprimer la révolte du Rif.

    En 1926, les forces combinées de l’Espagne et de la France lancent une offensive militaire massive contre la République du Rif. Malgré une vaillante résistance rifaine, les troupes coloniales réussirent finalement à vaincre l’armée rifaine et à occuper la région . Abdelkrim el-Khattabi est capturé et déporté à La Réunion, où il passe le reste de ses jours en exil.marocain.

    Héritage

    Bien que la République du Rif ait été de courte durée, son héritage perdure encore aujourd’hui. Ce mouvement d’indépendance a inspiré les générations futures de Rifains et a marqué une étape importante dans la lutte pour l’autodétermination des peuples. En outre, il a jeté les bases du Mouvement nationaliste marocain, qui a finalement obtenu l’indépendance du pays en 1956.

    L’histoire de la République du Rif témoigne du courage et de la détermination d’un peuple qui s’est battu pour sa liberté contre vents et marées. Malgré la défaite militaire, l’esprit de résistance des Rifains n’a jamais faibli et leur quête de justice et d’égalité se poursuit à ce jour.

    #Maroc #Rif #Hirak #République #Abdelkrim #ElJattabi

  • Biographie de l’Emir Abdelkrim El Khattabi

    Tags : Maroc, Rif, République du Rif, Abdelkrim El Khattabi,

    INTRODUCTION

    Abdelkrim El Khattabi (né vers 1882 à Ajdir au Maroc et décédé le 6 février 1963 au Caire en Égypte), de son nom complet Mohamed ben Abdelkrim El Khattabi, était un chef militaire rifain, du Rif, zone berbère au nord-est du Maroc. Il est devenu le chef d’un mouvement de résistance contre la France et l’Espagne au Maroc, puis l’icône des mouvements indépendantistes luttant contre le colonialisme. Il prendra le flambeau de la résistance après la défaite de Mouha ou Hammou Zayani, son compagnon le fqih Belarbi Alaoui dit Cheikh Elislam se rallia à la cause d’Abdelkrim pour continuer la lutte contre les espagnols et les français.

    BIOGRAPHIE

    Né à Ajdir au Maroc, fils d’un cadi (juge en arabe) du clan Ait Yusuf de la tribu Aït Ouriaghel (ou Waryaghal), Abd el-Krim a été instruit dans des zaouïas traditionnelles et des écoles espagnoles, finalement son éducation à l’ancienne université de Quaraouiyine à Fès, suivit de trois ans en Espagne où il étudia la mine et la technologie militaire. Entre 1908 et 1915 il fut journaliste au quotidien de Melilla, où il préconisaient la laïcité et la coopération avec les occidentaux afin de libérer la Oumma de l’ignorance et du sous développement.

    Il entra dans l’administration espagnole, et fut nommé cadi chef de Melilla en 1915. À cette époque là, il commença à s’opposer à la domination espagnole, et en 1917 il fut emprisonné pour avoir dit que l’Espagne ne devrait pas s’étendre au-delà des territoires déjà occupés (qui en pratique excluait la plupart des zones incontrôlé du Rif) et exprimant sa sympathie pour la cause allemande pendant la Première Guerre mondiale. Peu après s’être échappé, il revint à Ajdir en 1919 et, avec son frère, il commença à unir les tribus du Rif dans une République du Rif indépendante. Pour cette cause, il essaya d’apaiser les inimitiés entre les tribus existantes.

    En 1921, comme une retombée inattendue de leurs efforts pour détruire la puissance de Raisuni, un brigand local, les troupes espagnoles approchent des secteurs inoccupés du Rif. Abdelkrim envoie à leur général Manuel Fernández Silvestre un avertissement : s’ils franchissent le fleuve Amekran, il le considérerait comme un acte de guerre. Fernández Silvestre aurait ri en prenant connaissance du message. Le général installe un poste militaire sur le fleuve à Abarrán. Le même jour au milieu de l’après-midi mille rifains l’avait encerclé ; 179 militaires espagnols furent tués, forçant le reste à la retraite. Les jours qui suivirent après plusieurs escarmouches sanglantes pour les troupes de Fernández Silvestre un événement inattendu se produisit. En effet méprisant Abdelkrim, Fernández Silvestre décide de le défier, et avec 3 000 hommes Abdelkrim parvient en deux jours grâce à la ruse à vaincre l’Espagne. Pour l’Espagne, la bataille d’Anoual a été un véritable désastre. Elle y a perdu près de 16 000 soldats, récupéra 24 000 blessés 150 canons et 25 000 fusils. En outre, 700 soldats espagnols ont été faits prisonniers. Il s’agit aussi de la première défaite d’une puissance coloniale européenne, disposant d’une armée moderne et bien équipée devant des résistants sans ressources, sans organisation, sans logistique ni intendance.

    La victoire d’Anoual a eu un immense retentissement non seulement au Maroc mais aussi dans le monde entier. Elle a eu d’immenses conséquences psychologiques et politiques, puisqu’elle allait prouver qu’avec des effectifs réduits, un armement léger, mais aussi une importante mobilité, il était possible de vaincre des armées classiques.

    Fort de son succès, Abdelkrim proclame en 1922 la République confédérée des Tribus du Rif, un embryon d’État berbère. Cette république eut un impact crucial sur l’opinion internationale, car ce fut la première république issue d’une guerre de décolonisation au XXe siècle. Il créa un parlement constitué des chefs de tribus qui lui vota un gouvernement.

    En 1924, l’Espagne retire ses troupes dans ses possessions le long de la côte marocaine. La France, qui de toute façon avait des prétentions sur le Rif méridional, se rendit compte que laisser une autre puissance coloniale se faire vaincre en Afrique du Nord par des indigènes créerait un dangereux précédent pour ses propres territoires, et rentra dans le conflit. Tentant de joindre toutes les forces vives marocaines pour constituer le noyau d’un mouvement de libération marocain préalable à un vaste mouvement de décolonisation, Abdelkrim demanda au sultan Moulay Youssef de rallier sa cause. Mais celui-ci, en raison de la pression de la résidence générale française à Rabat, refusa de lutter contre les puissances coloniales.

    L’entrée de la France en guerre ne se fait pas attendre mais la pression de l’opinion publique aussi bien européenne qu’internationale, subjuguée par cette résistance rifaine, rend la tâche plus ardue et conduit au renvoi du résident général le maréchal Hubert Lyautey.

    À partir de 1925, Abdelkrim combat les forces françaises dirigées par Philippe Pétain à la tête de 200 000 hommes et une armée espagnole commandée personnellement par Miguel Primo de Rivera, soit au total de 450 000 soldats, commença des opérations contre la République du Rif. Le combat intense dura une année, mais par la suite les armées françaises et espagnoles combinées – utilisant, entre autres armes, l’ypérite – furent victorieuses des forces d’Abdelkrim.

    Après la menace de génocide, Abdelkrim se rend comme prisonnier de guerre, demandant à ce que les civils soient épargnés. Il n’en sera rien, les puissances coloniales ne peuvent tolérer qu’un tel soulèvement reste impuni. Ainsi dès 1926 des avions munis de gaz moutarde bombarderons des villages entiers faisant des marocains du Rifs les premiers civils gazés massivement dans l’Histoire, à côté des kurdes iraqiens gazés par les britanniques. On estime à plus de 150 000 le nombre de morts civil durant les années 1925-1926, mais aucun chiffre crédible ne peut être avancé.

    En 1926, Abd el-Krim est exilé à la Réunion, où on l’installe d’abord jusqu’en 1929 au Château Morange, dans les hauteurs de Saint-Denis. Quelques années passent. Il devient habitant de la commune rurale de Trois-Bassins, dans l’ouest de l’île, où il achète des terres et construit une belle propriété. Il y vit douze à quinze ans. En mai 1947, ayant finalement eu l’autorisation de s’installer dans le sud de la France, il embarque à bord d’un navire des Messageries Maritimes en provenance d’Afrique du Sud et à destination de Marseille avec 52 personnes de son entourage et le cercueil de sa grand-mère, le Katoomba.

    Arrivé à Suez où le bateau fait escale, il réussit à s’échapper et passa la fin de sa vie en Égypte, où il présidera le « Comité de libération pour le Maghreb arabe ». Mohamed ben Abdelkrim El Khattabi meurt en 1963 au Caire où sa dépouille repose encore. Au sortir de l’indépendance, la répression d’une révolte du Rif fait plus de 8 000 morts entre 1958 et 1961. Il refusa de rentrer au Maroc après l’indépendance, mais sa dépouille y fut ramenée à la demande du roi Hassan II.

    Source

  • Conférence sur El Khattabi – La république du Rif

    Tags : Maroc, Rif, Abdelkrim El Khattabi, protectorat, colonialisme,

    La République indépendante du Rif et la personnalité du leader charismatique Abdelkrim Khattabi ont été au centre d’une conférence animée, hier, par le professeur Hassan Aârab à l’Institut des études stratégiques globales (Inseg). La conférence coïncide avec le double anniversaire de la mort de Abdelkrim Khettabi le 6 février 1963 et la proclamation de la République du Rif un premier février 1923. Une République qui avait fini par être dissoute par la France et l’Espagne coloniales en 1926.

    «La dimension maghrébine du combat de l’émir Abdelkrim Khattabi», tel a été le thème générique de cette conférence organisée par l’Inesg. Photos et documents à l’appui, le modérateur de la conférence estimera que «Khattabi a su réunir tous les attributs d’un État, à proprement dire, dont un territoire, un peuple, un gouvernement avec des ministères, des institutions, un drapeau, une monnaie (le Riffane) et même un hymne national,…», dira-t-il.

    Ce dernier étalera la vision et la pensée de l’émir Khattabi et la portée de sa révolution à l’échelle continentale et celle arabe, et même en Occident et en Asie. Pour étayer ses dires, il fera appel à des exemples tirés de l’Histoire, notamment les témoignages de Mao Tsé-toung qui avait affirmé s’être inspiré de la pensée révolutionnaire de Khattabi. Il évoquera les déclarations des grands révolutionnaires du siècle dernier, dont Ché Guevara, Ho chi Minh, etc… au sujet de la pensée de Khattabi. À ce sujet, il abordera la portée de la vision de cet émir marocain, dont la vision maghrébine était un fait saillant dans sa pensée. «C’était un visionnaire. Sa révolution a précédé celle d’Atatürk et d’autres révolutions dans le Monde arabe», dira-t-il. Pour sa part, le professeur Hassan Aârab a confié que «Khattabi s’est battu pour le Rif… Il n’a jamais cessé de réclamer l’indépendance du Rif qu’il avait inscrit dans une trajectoire maghrébine et pour lequel il avait tracé une perspective moderniste».

    Leader charismatique de la République du Rif, Khattabi avait prôné déjà à la fin de 1915, l’indépendance totale du Maghreb et avait même plaidé pour la résistance et une organisation maghrébine. Le conférencier mettra en exergue la relation étroite entretenue par l’émir Khattabi avec les leaders du Mouvement national algérien et les projets communs qui les animaient. Photos à l’appui, Aârab commentera les contacts permanents noués par Khattabi, à partir de son exil au Caire, avec feu Boudiaf, Ait Ahmed, Khider, Didouche, Ben Bella, Ben M’hidi et même Boumediene. Toutefois, l’un des éléments fondamentaux de l’histoire de la résistance anticoloniale dans la vision de l’émir Khattabi et les accrocs avec le régime du Makhzen, «dont la doctrine reposait sur la traîtrise et la manigance», aura été l’élément fédérateur qu’a été l’Algérie dans le façonnement de cette résistance. Les intervenants, dont des académiciens et chercheurs en histoire, n’ont pas tari d’exemples quant à l’aide et l’apport précieux des leaders algériens, dont l’émir Abdelkader et ses enfants, en l’occurrence Ben Abdelmalek qui avait monté la révolte organisée de 1915.

    «Abdelkrim continue à nous parler du royaume du Makhzen…. Lui qui avait interdit, à cette époque la culture du cannabis, principale rentrée subsidiaire du système économique du Makhzen… Khattabi avait exprimé son dédain du système makhzenien», dira Aârab en évoquant la nature idéologique et doctrinale de l’armée marocaine. «La pensée de Khattabi voulait rompre avec les pratiques et cette tradition du Makhzen qui s’était déjà fondée sur l’esclavagisme, le mercenariat et la traîtrise à cette époque-là», renchérit-t-il encore. Intervenant dans le débat général, le professeur Mustapha Saidj a expliqué que «Khattabi était porteur d’un projet de Maghreb unifié… Il avait réussi à combattre les Espagnols et à unifier les tribus et contribué à fonder un État, sociologiquement, établi… Contrairement aux adeptes du Makhzen dont l’État marocain, a été la création du général Lyautey. Il n’y a qu’à voir la statue qu’ils ont érigée en sa mémoire et le musée qu’ils lui ont dédié. Ils ne s’en cachent pas», dira-t-il. D’autres intervenants ont mis en relief «que le Maroc, constitue, aujourd’hui, un fardeau encombrant pour ses alliés traditionnels».

    Source: L’Expression.

  • Citations de l’Emir Abdelkrim

    Tags : Maroc, Rif, Abdelkrim El Khattabi, protectorat français, colonisation, protectorat espagnol,

    Les citations les plus connues de l’Emir Abdelkrim nous permettent de connaitre l’état d’esprit et les traits de caractère de l’homme qu’il était. N’hésitez pas à compléter les citations que vous connaissez dans les commentaires:

     » LA VOLONTÉ D’ÊTRE LIBRE NE MEURT PAS ET LA DÉTERMINATION DE NOTRE PEUPLE SURVIVRA À LA PUISSANCE DE NOS OPPRESSEURS »  » LE RIF NE COMBAT PAS LES ESPAGNOLS ET NE RESSENT PAS DE HAINE ENVERS LE PEUPLE ESPAGNOL. LE RIF COMBAT CET IMPÉRIALISME ENVAHISSEUR QUI VEUT LUI ÔTER SA LIBERTÉ À FORCE DE SACRIFICES MORAUX ET MATÉRIELS DU NOBLE PEUPLE ESPAGNOL. LES RIFAINS LUTTENT CONTRE L’ESPAGNOL ARMÉ QUI PRÉTEND LUI ENLEVER SES DROITS, ET CEPENDANT GARDE SES PORTES OUVERTES POUR RECEVOIR L’ESPAGNOL SANS ARMES EN TANT QUE TECHNICIEN, COMMERÇANT, INDUSTRIEL, AGRICULTEUR, ET OUVRIER »

    Alors qu’il dénonce l’oppression coloniale et se met à rêver à l’indépendance du Maroc. Abdelkrim parcourt le Rif et sensibilise les populations :

    « NOUS DEVONS SAUVER NOTRE PRESTIGE ET ÉVITER L’ESCLAVAGE À NOTRE PAYS. »

    Lettre écrite par AbdelKrim qu’il a adressée aux chefs d’Etats des grandes puissances Européennes.

    LE RIF EST SOUCIEUX D’ÉTABLIR UN SYSTÈME DE GOUVERNEMENT POUR LUI SEUL, QUI DÉPENDE UNIQUEMENT DE SA PROPRE VOLONTÉ; IL VEUT ÉTABLIR SES PROPRES LOIS ET TRAITÉS COMMERCIAUX AFIN D’ÊTRE LE PROTECTEUR DE SES DROITS SUR LE PLAN INTÉRIEUR ET INTERNATIONAL »

     » VOTRE CIVILISATION EST CELLE DU FER ! VOUS AVEZ DE GROSSES BOMBES, DONC VOUS ÊTES CIVILISÉS. JE N’AI QUE DES CARTOUCHES DE FUSIL, DONC JE SUIS UN SAUVAGE ».

    « IL N’Y A PAS DE RÉUSSITE OU D’ÉCHEC, DE VICTOIRE OU DE DÉFAITE, MAIS QUELQUE CHOSE QUI S’APPELLE LE DEVOIR. J’AI FAIT DE MON MIEUX. ».

    L’Appel d’Abdelkrim :

     » MAROCAINS ! IL NE SUFFIT PLUS AUX IMPÉRIALISTES FRANÇAIS D’OCCUPER VOTRE PAYS , DE COLONISER VOS TERRES ET D’Y AMENER DES ARMÉES POUR VOUS COMBATTRE CHEZ VOUS. IL VOUS ONT RENDUS MISÉRABLES ET ONT EXERCÉ SUR VOUS UNE PRESSION TELLE QUE CERTAINS D’ENTRE VOUS SONT PORTÉS À CROIRE QUE POUR EN FINIR AVEC LEURS SOUFFRANCES ET ÉCHAPPER À LA TYRANNIE, ILS N’ONT D’AUTRES MOYENS QUE DE S’ENRÔLER DANS LES RANGS DES ARMÉES FRANÇAISES. EN RÉALITÉ, ENFANTS DU MAGHREB, C’EST UNE ACTION PROHIBÉE PAR NOTRE JUSTE RELIGION, CONTRAIRE AUX ENSEIGNEMENTS DU PROPHÈTE ( SAWS). EN EFFET, CECI EST CONTRAIRE AUX COMMANDEMENTS DE DIEU ET DE SON PROPHÈTE QUI VOUS INTERDISENT D’ÊTRE LES AIDES DES FRANÇAIS OPPRESSEURS CONTRE LES PEUPLES DU VIETNAM, CE PEUPLE HÉROÏQUE QUI DÉFEND SA LIBERTÉ. SOLDATS MAROCAINS ! SACHEZ QUE L’AIDE QUE VOUS APPORTEZ AUX FORCES DE L’IMPÉRIALISME EN INDOCHINE, EN PLUS DE SON CARACTÈRE CONTRAIRE À LA RELIGION ET À LA MORALE PROLONGE LA PRÉSENCE FRANÇAISE DANS VOS PATRIES. LES FRANÇAIS VOUS DIRONT QUE LES VIETNAMIENS SONT UN PEUPLE D’IDOLÂTRES MAIS QUAND LES FRANÇAIS ONT ILS EU UNE RELIGION ? …VOUS DEVEZ CHERCHER À PASSER DANS LES RANGS DES VIETNAMIENS POUR LES AIDER À VAINCRE LES IMPÉRIALISTES FRANÇAIS CAR LEUR DÉFAITE SERAIT AUSSI UNE VICTOIRE POUR LA CAUSE DE LA LIBERTÉ ET DE L’INDÉPENDANCE DU MAGHREB. »

    « JE NE VEUX PAS ÊTRE PRINCE NI GOUVERNANT, PLUTÔT JE VEUX ÊTRE LIBRE DANS UN PAYS LIBRE ET JE NE SUPPORTE PAS CEUX QUI VEULENT VOLER MA LIBERTÉ OU MA DIGNITÉ ».

    -“LA SEULE CHOSE QUI NOUS IMPORTE AUJOURD’HUI, CE N’EST PAS L’EXISTENCE D’UN SULTAN AU MAROC, MAIS L’INDÉPENDANCE ENTIÈRE, SANS RÉSERVE, DU MALHEUREUX PEUPLE RIFAIN”.

    “JE SUIS DE RACE BERBÈRE ET J’IGNORE À QUEL POINT VOUS NOUS SOUS-ESTIMEZ MAIS J’AFFIRME CEPENDANT QUE LES BERBÈRES SONT DES GENS AVANCÉS, QUI ONT HÉRITÉ DE NOMBREUSES CIVILISATIONS. VOUS IGNOREZ PAR EXEMPLE QU’EN TANT QUE BERBÈRE, JE SUIS D’ORIGINE JUIVE. MES ANCÊTRES SONT ENSUITE DEVENUS CHRÉTIENS, PUIS MUSULMANS. MAINTENANT NOUS PARLONS L’ARABE, LANGUE DU CORAN, NOUS NOUS ENTENDONS EN BERBÈRE, LANGUE DE NOS AÏEUX MAIS NOUS CONVERSONS AUSSI EN FRANÇAIS, LANGUE DE NOTRE PAYS ASSERVI”.

    Rencontre au Caire entre le Roi Mohamed 5 et Abdelkrim (après la révolte de 1958-1959) :

    ABDELKRIM LUI A DEMANDÉ :

     » QU’AVEZ-VOUS FAIT AU RIF ? « 

    LE ROI A RÉPONDU:

     » ON NE SE RÉVOLTE PAS CONTRE SON PROPRE SOUVERAIN. « 

     » QUI EST CE SOUVERAIN ALORS ?  » A DEMANDÉ ABDELKRIM.

     » ILS SE SONT RÉVOLTÉS CONTRE LE ROI. « 

     » NON, ILS SE SONT RÉVOLTÉS CONTRE LA PRÉSENCE ÉTRANGÈRE ! « 

     » JE VOUS PROMETS QUE TOUTES LES FORCES ÉTRANGÈRES QUITTERONT LE PAYS D’ICI TROIS ANS.

    « JE NE NIE PAS D’AVOIR EU RECOURT AU SENTIMENT RELIGIEUX PAR PÉRIODE, POUR AVOIR DU SOUTIENT. MAIS CE QUI EST CERTAIN C’EST QUE L’ISLAM N’À RIEN AVOIR AVEC L’EXTRÉMISME…. ».

    « OUI, DE CADI JE SUIS PASSÉ CHEF DE GUERRE. LA BELLE AFFAIRE! CROIS MOI, C’EST UN MÉTIER FACILE QUE DE COMMANDER DEVANT L’ENNEMI. IL Y SUFFIT DE BON SENS ET DE DÉCISION. »

    « LE SULTAN ACTUEL DU MAROC EST LE MARÉCHAL LYAUTEY. »

    « SI J’AI COMMIS DES ERREURS JE LE REGRETTES, QUI NE REGRETTE PAS SES ERREURS? JE SUIS CONVAINCU QUE SI NOUS EN AVIONS LE TEMPS NOUS SERIONS DEVENUS UNE GRANDE NATION D’HOMME LIBRE.

    NOTRE COMBAT À DONNER AUX RIFAINS UNE FIERTÉ, UN ESPOIR, UNE CONFIANCE EN SOI QU’AUCUNE DÉFAITE NE POURRA EFFACER.

    L’ASPIRATION À LA LIBERTÉ ET LA DÉTERMINATION DE NOTRE PEUPLE DURERA AU DELÀ DE LA PUISSANCE DE NOS OPPRESSEURS.

    JE SUIS VENU TROP TÔT, MAIS J’ÉTAIS CONVAINCU QUE NOS ESPOIRS SE RÉALISERAI UN JOUR, CETTE GUERRE L’ÉTRANGER NOUS L’A IMPOSÉ.

    NOUS AVONS ÉTÉ BATTUS, MAIS VOUS AUSSI ».

    « LE RIF N’ADMET PAS QUE L’ON SOIT MALVEILLANT ENVERS LUI CAR IL A SON AMOUR-PROPRE ET SA FOI. »

     » LA VOLONTÉ D’ÊTRE LIBRE NE MEURT PAS ET LA DÉTERMINATION DE NOTRE PEUPLE SURVIVRA À LA PUISSANCE DE NOS OPPRESSEURS »

     » LE RIF NE COMBAT PAS LES ESPAGNOLS ET NE RESSENT PAS DE HAINE ENVERS LE PEUPLE ESPAGNOL. LE RIF COMBAT CET IMPÉRIALISME ENVAHISSEUR QUI VEUT LUI ÔTER SA LIBERTÉ À FORCE DE SACRIFICES MORAUX ET MATÉRIELS DU NOBLE PEUPLE ESPAGNOL. LES RIFAINS LUTTENT CONTRE L’ESPAGNOL ARMÉ QUI PRÉTEND LUI ENLEVER SES DROITS, ET CEPENDANT GARDE SES PORTES OUVERTES POUR RECEVOIR L’ESPAGNOL SANS ARMES EN TANT QUE TECHNICIEN, COMMERÇANT, INDUSTRIEL, AGRICULTEUR, ET OUVRIER ».

     » RÉFLÉCHIS CALMEMENT ET FRAPPE DUREMENT . »

    « IL N’EXISTE PAS DE COMPROMIS DANS LA REVENDICATION DE LIBERTÉ »

    « LA LIBERTÉ EST UN DROIT COMMUN À TOUT LES HUMAINS ET SON VIOLEUR EST UN CRIMINEL ! »

    “LA SEULE CHOSE QUI NOUS IMPORTE AUJOURD’HUI, CE N’EST PAS L’EXISTENCE D’UN SULTAN AU MAROC, MAIS L’INDÉPENDANCE ENTIÈRE, SANS RÉSERVE, DU MALHEUREUX PEUPLE RIFAIN”. »

    « MES POPULATIONS ÉTAIENT FATIGUÉES ET JE NE ME FAISAIS PLUS D’ILLUSIONS SUR CE QUE JE POUVAIS ATTENDRE DE LEUR FIDÉLITÉ, RACONTERA ABDELKRIM DANS SES MÉMOIRES, JE SAVAIS QUE, DE JOUR EN JOUR, MES GUERRIERS SE BATTRAIENT AVEC MOINS D’ENTRAIN”.

    « J’AI VU MES IDÉES S’ÉVANOUIR L’UNE APRÈS L’AUTRE. COMME DANS BEAUCOUP DE PAYS D’ORIENT, L’ARRIVISME, L’ESPRIT DE CORRUPTION SE SONT INTRODUITS DANS NOTRE CAUSE NATIONALE ».

    En septembre 1954, alors que le protectorat a, un an plus tôt, déposé et exilé à Madagascar le sultan Mohammed V qui incarne désormais les aspirations indépendantistes du royaume, Abdelkrim enfonce encore Allal El Fassi :

    « JE N’AI RIEN À FAIRE AVEC LUI, DÉCLARE-T-IL À DES JOURNALISTES FRANÇAIS, EL FASSI EST UN POLITICIEN QUI MANGE ET DORT BIEN AU CAIRE. IL NE FAIT STRICTEMENT RIEN POUR LE PEUPLE. MOI, AU COURS DE LA GUERRE DU RIF, JE ME BATTAIS CONTRE VOUS EN PREMIÈRE LIGNE AVEC MES HOMMES ».

    « NOUS DEVONS SAUVER NOTRE PRESTIGE ET ÉVITER L’ESCLAVAGE À NOTRE PAYS. »

    « NOUS CONSIDÉRONS QUE NOUS AVONS LE DROIT, COMME TOUTE AUTRE NATION, DE POSSÉDER NOTRE TERRITOIRE, ET NOUS CONSIDÉRONS QUE LE PARTI COLONIAL ESPAGNOL A USURPÉ ET VIOLÉ NOS DROITS, SANS QUE SA PRÉTENTION À FAIRE DE NOTRE GOUVERNEMENT RIFAIN UN PROTECTORAT NE SOIT FONDÉE. […] NOUS VOULONS NOUS GOUVERNER PAR NOUS-MÊMES ET PRÉSERVER ENTIERS NOS DROITS INDISCUTABLES ».

     » MON BUT EST LA RÉFORME ET LE PROGRÈS « 

    « MUSULMANS, Ô MES FRÈRES, ÉCOUTEZ MON CONSEIL, CAR LE SEUL BUT QUE JE POURSUIS DE TOUTES MES FORCES ET AVEC L’AIDE DE DIEU À QUI JE M’EN REMETS POUR LE SUCCÈS, C’EST LA RÉFORME ET LE PROGRÈS ».

    « LEVEZ VOUS, LE TEMPS DE LA GUERRE SAINTE EST ARRIVÉ ! ».

     »NOUS AVONS ANÉANTI LA COLONIALISME DANS LE RIF, LES PEUPLES N’ONT PLUS QU’A L’ENTERRER ET SI IL NE RÉUSSISSENT PAS, IL NE MÉRITE AUCUNE COMPASSION  ».

    « NOUS SOMMES ACCUSÉS D’ÊTRE DES REBELLES, MAIS NOUS COMBATTONS POUR NOTRE PAYS. AUSSI BIEN N’AVEZ-VOUS PAS ÉTÉ VOUS-MÊME LE PREMIER PEUPLE QUI PRIS LES ARMES ET SE PRÉCIPITA POUR LA DÉFENSE DE LA LIBERTÉ DE SON SOL ET DE SON HÉRITAGE ? […]

    NOUS AVONS ENVOYÉ NOTRE FRÈRE ET NOS MINISTRES À PARIS PARCE QUE C’EST LE BERCEAU DE LA LIBERTÉ, LA CAPITALE DE L’ÉGALITÉ ET LA MÈRE DE LA CIVILISATION MODERNE ET PARCE QUE NOUS AVONS ESPÉRÉ QUE LA NOBLE NATION FRANÇAISE, QUI SI SOUVENT A PROTÉGÉ LES FAIBLES ET LES AFFLIGÉS, RECONNAITRAIT LE DROIT DU RIF À VIVRE COMME UNE NATION LIBRE. NOTRE BUT, NOTRE PRINCIPE, NOTRE IDÉAL, C’EST LA PAIX ET L’INDÉPENDANCE ».

    Déclaration reproduite dans le Journal L’Humanité, du 24 Août 1925.

    « JE NE VOIS DANS CETTE EXISTENCE QUE LA LIBERTÉ, EN DEHORS D’ELLE TOUT EST FAUX ET INJUSTE »

    « LE RIF EST SOUCIEUX D’ÉTABLIR UN SYSTÈME DE GOUVERNEMENT POUR LUI SEUL, QUI DÉPENDE UNIQUEMENT DE SA PROPRE VOLONTÉ; IL VEUT ÉTABLIR SES PROPRES LOIS ET TRAITÉS COMMERCIAUX AFIN D’ÊTRE LE PROTECTEUR DE SES DROITS SUR LE PLAN INTÉRIEUR ET INTERNATIONAL »

    “NOUS AURIONS PU LIBÉRER L’ALGÉRIE, LA TUNISIE ET LE MAROC DEPUIS LE JOUR OÙ ÉCLATA LA GUERRE DU RIF”

    Juillet 1950 au quotidien égyptien Al Mokkatan

    “L’OCCUPATION DU MAGHREB PAR LA FRANCE EST L’UN DES PRINCIPAUX FACTEURS DE PROPAGATION DU COMMUNISME DANS NOTRE PAYS”

    “UN JOUR, L’URSS SERA DANS UN GRAVE ÉTAT DE FAIBLESSE, LES ARMÉNIENS EN PROFITERONT ET RÉALISERONT LEUR INDÉPENDANCE”

    Dans la célèbre lettre «aux nations civilisées», datée du 6 septembre 1922, il demanda aux Européens :

    «AGIR POUR LE BIEN-ÊTRE DE L’HUMANITÉ ENTIÈRE INDÉPENDAMMENT DE TOUTE RELIGION OU DE TOUTE CROYANCE. IL EST TEMPS QUE L’EUROPE, QUI A PROCLAMÉ AU XXÈME SIÈCLE SA VOLONTÉ DE DÉFENDRE LA CIVILISATION ET D’ÉLEVER L’HUMANITÉ, FASSE PASSER CES NOBLES PRINCIPES DU DOMAINE DE LA THÉORIE À CELUI DE LA PRATIQUE».

    Source

    #Maroc #Rif #Abdelkrim_EL_Khattabi #Protectorat #Colonisation

  • Maroc : nouveau scandale d’espionnage entache le Makhzen

    Maroc : nouveau scandale d’espionnage entache le Makhzen

    Maroc, Allemagne, espionnage, Hirak, Rif,

    L’implication du régime marocain dans un espionnage systémique et systématique est mise à l’index. Son implication confirmée dans une opération d’espionnage à grande échelle via le logiciel Pegasus par un rapport parlementaire européen, une fonctionnaire marocaine renvoyée de l’Unesco pour ses liens avec les services de renseignements de Mohamed VI, voilà que le Makhzen est de nouveau au cœur d’un scandale d’espionnage. En effet, un Marocain a été arrêté lundi en Allemagne, pour avoir espionné les partisans du Hirak du Rif, a indiqué le parquet fédéral allemand.

    Selon une dépêche de l’Associated Press, des policiers ont arrêté le suspect, identifié comme Mohamed A., dans la région de Cologne (ouest de l’Allemagne) et ont perquisitionné son domicile. Celui-ci est«fortement soupçonné» d’avoir travaillé pour les services de renseignement marocains, précise la même source. Les faits reprochés se seraient déroulés entre avril 2021 et mars 2022, lorsque l’homme a accepté d’espionner les partisans du mouvement de protestation Hirak du Rif vivant en Allemagne.«Il a partagé des informations sur au moins une personne», selon le parquet. Le suspect a été présenté lundi à un juge qui l’a placé en détention provisoire.

    Cette nouvelle affaire démontre le peu de scrupule du régime marocain à recourir à l’espionnage systémique pour étouffer toute forme d’opposition à ses politiques répressives et coloniales que ce soit dans le territoires sahraouis occupés, au Maroc et même au-delà. Notons qu’il y a quelques jours un rapport d’enquête du Parlement européen a cloué au pilori le Makhzen pour son implication avérée dans le scandale Pegasus, logiciel espion de la firme israélienne NSO et qui a ciblé plus de 50.000 téléphones de militants, de journalistes, d’hommes politiques et mêmes de dirigeants de plusieurs pays.

    Les services de renseignements marocains ont ainsi ciblé des militants, journalistes et hommes politiques sahraouis, marocains, algériens espagnols et français. Parmi les numéros ciblés figurent même ceux du président français Emmanuel Macron et 14 membres de son cabinet. Le parlement européen a aussi confirmé que le chef de gouvernement espagnol Pedro Sanchez et deux de ces ministres ont été la cible de Pegasus au printemps 2021 au plus haut de la crise diplomatique entre Rabat et Madrid. Par ailleurs, l’Unesco a renvoyé la semaine dernière une employée marocaine qui a fourni des renseignements confidentiels au Makhzen à propos des liens entre l’Unesco et Forbidden Stories, consortium de journalistes indépendants qui a révélé le scandale Pegasus.

    Cette nouvelle d’espionnage en Allemagne confirme le recours systématique du Makhzen à l’espionnage pour étouffer toute opposition quelle que soit son origine. Cette affaire qui cible un mouvement de protestation politique et sociale intervient au moment où le royaume est secoué par une profonde contestation politique et sociale et ne fera qu’aggraver l’embarras dans lequel se trouve actuellement le régime marocain.

    La Sentinelle, 15/11/2022

    #Maroc #Allemagne #Espionnage #Hirak #Rif

  • Duitsland arresteert Marokkaanse burger wegens vermeende spionage

    Duitsland arresteert Marokkaanse burger wegens vermeende spionage

    Tags : Marokko, Duitsland, spionage, Hirak, Rif,

    Volgens Duitse aanklagers werkte de verdachte samen met de inlichtingendienst van Rabat en zou hij een Marokkaanse protestbeweging hebben bespioneerd.

    Een Duitse rechter heeft maandag een Marokkaanse onderdaan in hechtenis genomen die verdacht wordt van het bespioneren van mede-Marokkanen die in Duitsland wonen en die deel uitmaken van een beweging die zich verzet tegen de autoriteiten van hun land .

    De man, volgens de Duitse privacyregels alleen geïdentificeerd als Mohamed A., werd maandag gearresteerd in de westelijke stad Keulen, zei het Duitse federale parket in een verklaring. Ook zijn pand werd doorzocht.

    Waarom is de man aangehouden?
    Het bureau zei dat hij « er sterk van wordt verdacht voor een Marokkaanse inlichtingendienst te hebben gewerkt » in de periode tussen half april 2021 en maart 2022.

    « Hij deelde informatie over ten minste één persoon », aldus het kantoor.

    De verdachte zou aanhangers van de HIRAK-beweging hebben bespioneerd.

    HIRAK is een Marokkaanse protestbeweging die eind 2016 uitbrak in het noordelijke, verarmde Rifgebied, nadat een venter in een vuilniswagen werd doodgedrukt toen hij probeerde de vis die hij verkocht bij de politie terug te halen.

    De leider van de beweging, Nasser Zefzafi, werd later gearresteerd en veroordeeld tot 20 jaar gevangenisstraf.

    DW, 15/11/2022

    #Marokko #Hirak #Rif #Spionage

  • L’Allemagne arrête un citoyen marocain pour espionnage présumé

    L’Allemagne arrête un citoyen marocain pour espionnage présumé

    Tags : Maroc, Allemagne, Hirak, Rif, Espionnage,

    Les procureurs allemands ont déclaré que le suspect travaillait avec les services de renseignement de Rabat et aurait espionné un mouvement de protestation marocain.

    Un juge allemand a placé lundi en garde à vue un ressortissant marocain soupçonné d’espionner des compatriotes marocains résidant en Allemagne qui font partie d’ un mouvement opposé aux autorités de leur pays .

    L’homme, identifié uniquement sous le nom de Mohamed A. conformément aux règles allemandes de confidentialité, a été arrêté lundi dans la ville de Cologne, dans l’ouest du pays, a indiqué le bureau du procureur fédéral allemand dans un communiqué. Ses locaux ont également été perquisitionnés.

    Pourquoi l’homme a-t-il été arrêté ?
    Le bureau précise qu’il est « fortement soupçonné d’avoir travaillé pour un service de renseignement marocain » durant la période comprise entre mi-avril 2021 et mars 2022.

    « Il a partagé des informations sur au moins une personne », a indiqué le bureau.

    Le suspect aurait espionné des partisans du mouvement HIRAK.

    HIRAK est un mouvement de protestation marocain qui a éclaté fin 2016 dans la région appauvrie du nord du Rif, après qu’un colporteur a été écrasé à mort dans un camion poubelle alors qu’il tentait de récupérer le poisson qu’il vendait à la police.

    Le chef du mouvement, Nasser Zefzafi, a ensuite été arrêté et condamné à 20 ans de prison.

    DW, 15/11/2022

    #Maroc #Hirak #Rif #Allemagne

  • Abd el Krim et l’Ukraine

    Tags : Maroc, Rif, Espagne Abdelkrim El Khattabi, colonialisme,

    Par Carlos Penedo | 05/11/2022 | mensonges et moyens
    Sources : Rébellion

    « Comme je vous l’ai dit verbalement, je réitère par écrit que le Rif ne combat pas les Espagnols et n’éprouve aucune haine envers le peuple espagnol. Le Rif lutte contre cet impérialisme envahissant qui veut lui arracher sa liberté à force de sacrifices moraux et matériels du noble peuple espagnol » (lettres majuscules dans l’original). Ces déclarations surprennent par leur contenu, sans aucun doute, et d’autant plus que leur auteur est le chef du Rif Abd el Krim lui-même, par leur date d’août 1922 et parce qu’elles ont été publiées avec une interview à la une d’un principal journal espagnol.

    À une époque de tension guerrière maximale, avec une partie de ce protectorat du Maroc en armes, des époques de mobilisation, de nationalisme extrême, de combats, de prisonniers et de morts, l’opinion du chef de l’éphémère République du Rif est parvenue aux Espagnols à travers les Espagnols médias, même malgré la censure en vigueur à l’époque ou les limitations techniques du moment, la télématique, l’imprimerie, à de nombreuses reprises les négatifs ont été envoyés et les images ont été révélées dans la péninsule.

    C’est un moment qui permet une réflexion sur la communication, la liberté d’expression et la citoyenneté informée dans un environnement national de guerre, comme ceux d’il y a un siècle ou en ce 2022 en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et de l’implication à tous les niveaux – sauf avec des troupes combattantes sur le terrain, à notre connaissance – par l’Espagne et l’Union européenne, alors que nous assistons à des restrictions d’information, à un discours public monotone et même à la fermeture des médias.

    Le calendrier, qui bouge avec la persistance de l’égouttement d’un robinet mal fermé, nous rapproche d’anniversaires qui offrent l’occasion de se plonger, récemment, sur la soi-disant «catastrophe annuelle», le massacre de quelque 12 000 soldats espagnols et dans le service de l’Espagne dans le nord du Maroc entre juillet et août 1921.

    La commémoration ne s’est pas accompagnée en Espagne d’une relecture du colonialisme, du moins d’une analyse critique, présente sous d’autres latitudes et en suspens ici, qui touche à des degrés divers dans la moitié du monde les statues équestres, les collections de musées et dans le meilleur des cas, comme en Belgique, aux rapports d’historiens et de commissions d’enquête ; ce qui est loin d’être un reproche est une fenêtre d’opportunité pour écrire, un encouragement. aux habitants et aux étrangers.

    Les guerres résultant de l’occupation coloniale du Maroc ont non seulement marqué quatre décennies de combats et de désastres au début du XXe siècle (depuis la conférence d’Algésiras en 1906 qui instaure le Protectorat jusqu’après le débarquement d’Alhucemas en 1925), mais elles sont aussi à l’origine le coup d’État et la dictature de Primo de Rivera (1923), le coup d’État de 1936 et 38 ans de dictature de Franco. Comme l’a étudié l’historien Julián Casanova, la violence coloniale européenne s’est terminée dans les métropoles, aussi et surtout en Espagne.

    Le centenaire de ce que l’on appelle le « désastre annuel » est donc une bonne occasion de revisiter certains livres, d’extraire des références telles que les cerises et de découvrir d’authentiques joyaux semi-inconnus.

    Pour commencer, une découverte littéraire, «Imán», le premier roman de Ramón J. Sender, publié en 1930, qui se déroule sans références explicites aux événements d’Annual et reflète les épreuves d’un soldat, la dégradation morale et la brutalité de guerre et de l’occupation coloniale avec la force que souvent seule la littérature peut transmettre. Le titre ne fait pas référence à la religion, mais à la capacité d’attirer les malheurs de l’un des protagonistes. L’auteur était l’un des 200 000 Espagnols qui ont effectué leur service militaire au Maroc au cours de ces années, s’ils n’avaient pas les ressources financières pour l’éviter.

    Ramón J. Sender a cultivé le journalisme en plus et avant le roman, et le dévouement professionnel au journalisme d’hommes politiques de l’époque comme Indalecio Prieto, qui était également au Maroc en tant que chroniqueur de guerre dans les années vingt, est également curieux.

    Le journaliste et écrivain Jorge Martínez Reverte, décédé en mars 2021, a terminé et des mois plus tard «Le vol des vautours. La catastrophe annuelle et la guerre du Rif» (Galaxia Gutemberg, 2021), une chronique de l’histoire romancée avec des sources marocaines intéressantes et même des co-auteurs.

    Dans le domaine de la communication qui nous occupe, « La catastrophe d’Annuel par la presse », d’ Antonio Rubio, paru en juin 2022, réutilisation d’ouvrages antérieurs par l’auteur, est une véritable boîte à surprises et références issues du travail d’un série de journalistes qui écrivent foulant le sol de ces années au Maroc à mi-chemin entre journalisme de guerre et journalisme d’investigation avec un professionnalisme surprenant un siècle plus tard.

    Por las páginas aparecen Manuel Aznar (abuelo de quien fuera presidente del Gobierno), Luis de Oteyza, Víctor Ruiz Albéniz, Rafael López Rienda y muchos otros, generaciones de periodistas que dejaron escrita su calidad profesional y cuya trayectoria en muchos casos se vio truncada tras la guerre civile. De nombreux journalistes qui apparaissent dans le livre ont fini par s’exiler.

    Luis de Oteyza mérite un chapitre à lui , directeur du journal La Libertad et auteur de l’interview faisant référence à Abd el Krim un an après Annuel, lors d’un voyage secret au cours duquel, après pas mal de compliments, il finit par rencontrer le Rif chef et les plus de 300 prisonniers espagnols – dont des généraux – qui s’y trouvaient encore un an après la catastrophe, curieusement nourris par les Espagnols eux-mêmes qui laissaient leur subsistance sur la plage voisine. Oteyza était accompagné de deux photographes, l’un d’eux Alfonso Jr., auteur d’images emblématiques d’Abd el Krim ; a publié l’interview et l’a également racontée en détail dans le livre « Abd el Krim et les prisonniers », publié pour la première fois en 1924 et réédité par Ediciones del Viento en 2018.

    Le livre d’Oteyza, le roman de Ramón J. Sender, sont collés par date de publication et par contenu aux événements, ce qui multiplie leur valeur en n’ayant pas de perspective temporelle. A titre indicatif, la moitié de la population espagnole à cette époque était analphabète et un journal comme La Libertad tirait plus de 200 000 exemplaires par jour.

    Le coup d’État de Primo de Rivera en 1923 soutenu par Alfonso XIII, probablement encouragé à réduire les conséquences politiques et militaires des catastrophes au Maroc, enquêté par le général Picasso, a changé la donne de la presse et du pays.

    Jusqu’à ce moment , les citoyens espagnols étaient assez bien informés sur les circonstances guerrières au Maroc, les théories sur les intérêts économiques qui ont favorisé cette expérience coloniale (exploitation des mines du Rif) ; la corruption de l’administration coloniale, aux mains des militaires pendant la majeure partie de ces années ; le sauvetage des prisonniers espagnols, un armateur basque -Horacio Echevarrieta- qui apparaît à toutes les sauces (rédacteur en chef, nazi et franquiste) paya la rançon de cinq millions de pesetas pour leur libération deux ans après Annuel ; les intérêts de la monarchie,le rôle de la France soutenant les rebelles du Rif jusqu’à ce que la situation devienne insoutenable (la participation de la France sera essentielle à Alhucemas), tout cela apparaît et est discuté dans les médias en temps réel et beaucoup apparaît également dans le rapport du général Picasso.

    UKRAINE

    En revenant du XXe au XXIe siècle, on peut dire que le cadre matériel et mental entre les deux moments ne résiste à aucune comparaison, bien que le traitement informatif de l’invasion de l’Ukraine suscite une réflexion associée.

    « L’enlèvement de publications, d’enregistrements et d’autres moyens d’information ne peut être consenti qu’en vertu d’une décision judiciaire », établit la Constitution espagnole de 1978 dans son article 20.

    C’est-à-dire que l’enlèvement de publications ou d’autres moyens d’information ne peut être ordonné que par décision judiciaire motivée. D’autre part, l’interdiction temporaire de publication ou de diffusion est considérée comme une mesure de précaution visant à éviter une violation grave des droits ou d’autres biens protégés par le système juridique, qui ne peut également être exécutée que par une résolution judiciaire motivée (STC 187/1999 , du 25 octobre ), clarifie le site Internet du Congrès interprétant la Constitution.

    En contradiction apparente avec ce qui précède, l’Union européenne a suspendu en 2022 les activités de diffusion de cinq chaînes publiques russes : Sputnik, Russia Today, Rossiya RTR/RTR Planeta, Rossiya 24/Russia 24 et TV Center International. « Le gouvernement russe a utilisé ces stations comme des instruments pour manipuler l’information et promouvoir la désinformation sur l’invasion de l’Ukraine, y compris la propagande, dans le but de déstabiliser les pays voisins de la Russie et l’UE et ses États membres. » Union.

    Concernant le média le plus connu ici, le Conseil de l’Union européenne a décidé le 2 mars 2022 d’adopter « des mesures restrictives supplémentaires en réponse à l’agression militaire, sans provocation et sans aucune justification, par la Russie contre l’Ukraine ». En vertu de ces mesures, l’UE a suspendu d’urgence les activités de diffusion de Spoutnik et de RT-Russia Today (RT-Russia Today en anglais, RT-Russia Today au Royaume-Uni, RT-Russia Today en Allemagne, RT-Russia Today en France). et RT-Russia Today en espagnol) dans l’UE ou dirigée contre celle-ci « jusqu’à ce que l’agression contre l’Ukraine cesse et jusqu’à ce que la Fédération de Russie et ses médias associés cessent de mener des actions de désinformation et de manipulation de l’information contre l’UE et ses membres États’.

    Selon le Conseil, « Spoutnik et Russia Today sont sous le contrôle permanent, direct ou indirect, des autorités de la Fédération de Russie et sont essentiels et décisifs pour promouvoir et soutenir l’agression militaire contre l’Ukraine et pour la déstabilisation de ses pays voisins » .

    Il conclut que « pour justifier et soutenir son agression militaire contre l’Ukraine, la Fédération de Russie s’est engagée dans des actions continues et concertées de désinformation et de manipulation d’informations contre des membres de la société civile de l’UE et de ses voisins, déformant et manipulant gravement les faits ».

    Il est intéressant de préciser quel type d’information l’UE veut empêcher la circulation.

    EUvsDisinfo est une initiative du Service européen pour l’action extérieure qui compile depuis 2015 des campagnes de désinformation russes qui affectent l’Union européenne, ses États membres et ses pays voisins, avec lesquels il a un caractère de registre et curieusement il diffuse le contenu de cette plainte.

    Concernant l’Espagne, EUvsDisinfo a compilé plusieurs campagnes de désinformation en provenance de Russie ces derniers mois et propose une brève réponse aux personnes intéressées.

    Le 17 juin, plusieurs médias ont publié depuis Spoutnik que les États-Unis faisaient pression sur l’Espagne et conditionnaient la tenue du sommet de l’Otan à Madrid à l’envoi d’armes lourdes à l’Ukraine.

    Le 28 juillet, l’information endommagée était que les États-Unis avaient décidé de placer deux nouveaux destroyers sur la base navale de Rota sans consulter l’Espagne.
    Le 22 août, l’UE enregistre la publication d’un contenu affirmant que l’intérêt de l’Allemagne pour l’interconnexion énergétique avec l’Espagne et le Portugal est un exemple de vassalité pour ce dernier.
    Le 8 septembre, le contenu dénoncé est la réponse à certaines déclarations de Borrell qui a qualifié la Russie d’« État fasciste », ces morceaux disent que la personne disqualifiée est le haut représentant lui-même avec ces mots pour soutenir les néo-nazis à Kyiv et doutant de la des références démocrates espagnoles, dont le comportement le rapproche des phalangistes.

    Ce type de contenu est-il une menace pour la sécurité nationale et européenne ?

    L’une des grandes nouveautés de la guerre en Ukraine est le traitement de l’information, de la soi-disant « stratégie du mégaphone » inaugurée les mois précédents, la mise en scène, l’absence dans les médias de preuves graphiques d’affrontements directs, l’activisme des journalistes , analystes et commentateurs qui entravent l’objectif de savoir ce qui se passe, au-delà de leur propre opinion et de la propagande des partis.

    La fermeture de Spoutnik et de Russia Today a fait l’objet d’un recours de la France devant la Cour de justice de l’UE, sans succès. El Tribunal General de la Unión Europea desestimó el pasado 27 de julio el recurso que invocaba cuatro motivos, basados en la vulneración, respectivamente, de los derechos de defensa, libertad de expresión e información, derecho de empresa y principio de no discriminación por razón de La nationalité; La compétence du Conseil pour adopter les actes contestés a également été mise en cause ( voici un lien vers l’arrêt).

    Le dernier chapitre des décisions dans le cadre de l’Union européenne liées au contenu de l’information pourrait être le règlement sur les services numériques publié le 4 octobre 2022.

    « Dans le contexte de la guerre en Ukraine et de ses conséquences en matière de manipulation de l’information en ligne, un nouvel article (il semblerait que ce soit le 36) a été ajouté au texte établissant un mécanisme de réponse aux crises. Ce mécanisme permettra d’analyser comment les activités des très grandes plateformes en ligne et des très grands moteurs de recherche affectent la crise en question et de décider des mesures pour assurer le respect des droits fondamentaux », nous informe le Conseil.

    Le règlement sur les services numériques (version du Parlement européen du 19 octobre) précise textuellement qu’« en temps de crise, il peut être nécessaire pour les très grands fournisseurs de plateformes en ligne d’adopter d’urgence certaines mesures spécifiques (…). Une crise doit être envisagée lorsque surviennent des circonstances extraordinaires susceptibles de constituer une menace grave pour la sécurité publiqueou de santé publique dans l’Union ou dans des parties importantes de l’Union. Ces crises pourraient provenir de conflits armés ou d’actes de terrorisme, y compris de conflits émergents ou d’actes de terrorisme, de catastrophes naturelles telles que des tremblements de terre et des ouragans, ainsi que de pandémies et d’autres menaces transfrontalières graves pour la santé publique. La Commission doit être en mesure d’exiger des très grands fournisseurs de plateformes en ligne et des très grands fournisseurs de moteurs de recherche en ligne qu’ils lancent de toute urgence une réponse à la crise. Les mesures que ces fournisseurs peuvent déterminer et envisager d’appliquer peuvent inclure, par exemple, l’adaptation des processus de modération de contenuet l’augmentation des moyens dédiés à la modération des contenus, l’adaptation des conditions générales, des systèmes algorithmiques et des systèmes publicitaires pertinents, l’intensification de la coopération avec des lanceurs d’alerte fiables, la prise de mesures de sensibilisation et la promotion de la fiabilité de l’information et l’adaptation du design de ses interfaces en ligne ».

    Ce règlement semble être un autre exemple de restriction de la liberté d’information sans aucune intervention judiciaire.

    En temps de crise, nationale, de guerre, on a tendance à prendre des décisions qui finissent par avoir des conséquences dans le temps et qui sont difficiles et lentement réversibles.

    La désinformation est un problème de culture médiatique et numérique, de qualité de la démocratie, c’est un effet secondaire de la communication numérique, c’est le reflet de la crise identitaire et du modèle économique des médias traditionnels, ainsi qu’une menace militaire pour la sécurité, nécessaire prouver et argumenter ce dernier; et dans cette guerre en Ukraine, le monde entier est désinformé, ce qui n’est pas contrecarré par des interdictions mais par un plus grand libre échange d’opinions et d’analyses.

    Aujourd’hui, une interview d’Abd el Krim à la une d’ El País ne serait clairement pas possible en Espagne ; ou une interview de Saddam Hussein sur ABC (c’était possible par Luis Mariñas en 1990 sur Tele5).

    La force de l’Europe et de l’Espagne face à des régimes autoritaires comme la Russie de Poutine n’est pas d’imiter leur comportement restrictif de la liberté d’information, mais de renforcer la libre circulation des opinions, là nous n’aurions pas de concurrence.

    Article également publié sur le blog infoLibre ‘ Al inverse et droit’ .

    Source : Rebelion, 05/11/2022

    #Maroc #Rif #Ukraine #Colonialisme #Guerre_de_libération

  • La Commune de Molenbeek interdit une manifestation rifaine

    La Commune de Molenbeek interdit une manifestation rifaine

    Belgique, Maroc, Molenbeek, Rif, Mohsin Fikri, Hirak,

    La Commune de Molenbeek interdit la marche sur ordre de Rabat au bras long

    Said El Amrani, actif pour le Collectif Riffijnen en Belgique a publié une déclaration hiersuite à l’interdiction d’une marche en commémoration de Mohsin Fikri par la commune de Molenbeek. La semaine prochaine marquera six ans depuis que le poissonnier de Riffin Mohsin Fikri a été écrasé à mort dans un camion à ordures alors qu’il tentait de sauver son poisson confisqué. Sa mort atroce a provoqué un mouvement de protestation dans le Rif (nord du Maroc) fin 2016.

    Dirigés par Nasser Zefzafi et avec des manifestations pacifiques, les Rifains ont exigé la liberté, la dignité et la justice sociale. Des centaines de manifestants ont été arrêtés et condamnés en 2017. Les chefs du Hirak ont ​​été condamnés à de lourdes peines en juin 2018. Nasser Zefzafi et trois autres dirigeants ont disparu en prison pendant 20 ans. Le mouvement de protestation a reçu beaucoup de solidarité (internationale), également en Belgique.

    Voici les trois raisons invoquées par les autorités de la commune de Molenbeek pour refuser l’autorisation de la marche organisée par le Collectif Belge Riffiens le samedi 29 octobre pour commémorer la mort de Mohsin Fikri :

    1- La commémoration n’a rien à voir avec la commune de Molenbeek et ses habitants.

    2- Nuisance de circulation aux intersections proposées (avant la marche).

    3- La marche ne contribue pas à la cohésion sociale.

    Le collectif est convaincu que l’interdiction est une décision politique, influencée par des personnes proches du bourgmestre de Molenbeek telles que des édiles et conseillers d’origine marocaine proches du régime marocain (bras long Rabat).

    Selon les organisateurs, l’interdiction n’a rien à voir avec des aspects sécuritaires, d’autant plus que les initiateurs et autres sympathisants et défenseurs belges des détenus politiques ont organisé des dizaines de protestations et de manifestations à Bruxelles depuis le début du Hirak dans le Rif.

    Et à ce jour, toutes ces actions se sont déroulées dans une atmosphère bonne et paisible, comme en témoignent les policiers locaux eux-mêmes. Le collectif engagera donc des actions politiques, judiciaires et médiatiques pour faire respecter le droit de manifester conformément à la constitution belge. Les organisateurs mettront également tout en œuvre pour commémorer dignement la mort de Mohsin Fikri et aussi pour agir contre toute forme d’injustice et d’oppression.

    Mise à jour : Un communiqué du collectif vient d’être publié.