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  • Maroc: La répression monte d’un cran

    Maroc: La répression monte d’un cran

    Maroc, Rif, Hirak, Hassan Bennajeh, Mohamed Mellali, Azdin Oulad Khali Ali,

    Dans un contexte de tensions avec tous les voisins, le régime tente de museler les voix critiques par la guerre contre la liberté d’expression sur les réseaux sociaux. Le Makhzen semble paniquer devant l’effet de ces derniers sur le public marocain.

    C’est ainsi que Hassan Bennajeh, un important dirigeant politique du mouvement Al Adl Oual Ihsane, a été convoqué par la police politique sur fond d’un commentaire sur la mort de la journaliste palestinienne Shirine Abou Aqleh.

    Dans la région du Rif, les autorités marocaines continuent la persécution des activistes et militanrs rifains, y compris ceux installés à l’étranger. Dans ce sillage, Mohammed Mellali a été arrêté début septembre « pour avoir critiqué le roi ». Selon des infos divulguées sur Twitter, il a refusé de dire « Vive le Roi! ».

    Azdin Oulad Khali Ali, activiste rifain résident aux Pays Bas a été conduit en prison accusé d’appartenance au Hirak du Rif, trahison et tentative de déstabiliser le royaume.

    Mohamed Mellali

    #Maroc #Rif #Hirak #Hassan_Bennajeh

  • Espagne: Pas d’indémnisation pour la Guerre du Rif

    Espagne: Pas d’indémnisation pour la Guerre du Rif

    Espagne, Maroc, Rif, Guerre du Rif, indémnisation, Abdelkrim El Khattabi,

    Le gouvernement espagnol n’a pas approuvé l’indemnisation de 100 millions au Maroc pour la guerre du Rif

    Vous nous avez envoyé au service WhatsApp de VerificaRTVE (659800555) un message qui assure que l’Espagne compensera le Maroc avec 100 millions pour la guerre du Rif. C’est un canular. L’Esquerra Republicana de Catalunya et les partis qui composent le groupe parlementaire pluriel ont tenté à plusieurs reprises de faire reconnaître à l’Espagne sa responsabilité dans la guerre du Rif (1921-1927) au cours de laquelle l’armée espagnole a dû faire face à un soulèvement dans ce qui était son protectorat nord du Maroc mais ses propositions, à ce jour, n’ont pas été approuvées. On vous l’explique.

    « ON NE PEUT PLUS JOUER ENCORE UN TOUR À CE PAYS !! » Ainsi commence le message qui stipule que « l’Espagne va dédommager le Maroc de 100 millions pour la guerre du Rif, menée il y a plus de 90 ans ». Le texte explique que « le Gouvernement […] a accepté d’indemniser financièrement les arrière-petits-enfants des Marocains qui ont combattu contre l’Espagne entre 1921 et 1927 « à titre de « prime de souffrance » après avoir accepté la demande avec 2.000 euros » par la Ministre des AAEE ». Cette information précise également qu’ »un acte sera officié dans lequel nous présenterons nos excuses au Maroc » et qu’en outre « les hôpitaux de Nador et d’Alhucemas seront dotés d’unités d’oncologie ».

    Deux amendements à la loi sur la mémoire démocratique rejetés par le Congrès

    Il n’existe actuellement aucune disposition prévoyant une indemnisation de l’Espagne au Maroc pour la guerre du Rif. Deux amendements au projet de loi sur la mémoire démocratique présentés par le groupe parlementaire pluriel (Junts per Catalunya, PDeCat, Compromís, Más País et NBG) et Esquerra Republicana en décembre 2021 visaient à responsabiliser l’Espagne pour ce qui, selon le texte de Les deux amendements impliquaient l’utilisation d’armes chimiques dans ce conflit. Les amendements parlent de réparer les dégâts « dans le cadre de la coopération internationale » et le groupe parlementaire républicain propose d’étudier « d’éventuelles compensations financières » d’ordre individuel pouvant être réclamé pour les dommages causés » (p. 27). Il en va de même avec la disposition supplémentaire (p. 243) proposée par le Groupe pluriel dans laquelle il est proposé de « indemniser la région […] pour les dommages découlant desdites attaques ». Dans aucune des deux propositions de modification de la loi, il n’y a de chiffres comme ceux que nous lisons dans le message qui circule sur WhatsApp .

    Ces amendements ont été rejetés par le Congrès des députés lors du débat sur la loi mémoire démocratique le 14 juillet 2022. La dernière version du texte de la nouvelle loi est maintenant en attente d’approbation par le Sénat et vous pouvez vérifier ici qu’aucune référence n’est faite à la guerre du Rif. Mis en contact avec le groupe parlementaire républicain (ERC) au Congrès des députés, ils nous ont informés que « l’amendement qui parle de guerre chimique dans le Rif n’a été discuté à aucun moment avec le gouvernement ». Les mêmes sources ajoutent que « d’une manière intéressée » l’on a divulgué que le Maroc devait être payé ou subventionné. Esquerra affirme que : « Ce n’est pas vrai. L’idée de l’amendement est que l’Espagne reconnaisse et assume la responsabilité des massacres qui ont eu lieu sur ce territoire et trouve un moyen d’offrir réparation aux victimes ». ERC rappelle que le délai de dépôt des amendements au Sénat s’achève le 12 septembre, laissant entendre qu’au moment de la rédaction de cet article, la loi peut encore être modifiée.

    Vieux canular basé sur d’autres propositions de l’ERC

    Le fait que le message parle du « ministre de l’AAEE » (Affaires étrangères) nous met sur la piste qu’il s’agit d’un vieux canular. L’actuel ministre des Affaires étrangères est José Manuel Albares . Il occupe ce poste depuis le 12 juin 2021, date à laquelle il a remplacé son prédécesseur Arancha González Laya, ministre de la région depuis janvier 2020. En faisant des recherches avec des mots clés, nous avons trouvé un texte très similaire à celui qui circule actuellement publié dans un forum. L’entrée propose un lien vers une info duffisué par un support numérique qui a diffusé l’information en mai 2011.

    ERC a proposé pour la première fois que l’État espagnol assume sa responsabilité pour les dommages résultant « de l’utilisation d’armes chimiques dans le Rif » dans une proposition de non-loi en 2005. Après avoir été rejetée en 2007 (p. 29), Esquerra Republicana a de nouveau lancé sa pétition en 2016 et 2018. Comme vous pouvez le voir dans les liens précédents, le projet n’a abouti à aucune des occasions.

    La guerre du Rif

    La guerre du Rif s’est déroulée en plusieurs phases au cours du premier quart du XXe siècle. Tout au long du conflit, de nombreux affrontements opposent les milices des peuples établis au nord du Maroc aux armées coloniales espagnole et française. L’épisode le plus connu de cette guerre est probablement celui connu sous le nom de « désastre d’Anoual » en 1921. La guerre s’est terminée par la victoire hispano-française en 1927.

    L’historienne spécialisée sur cette étape María Rosa de Madariaga (1937-2022) a soutenu à de nombreuses reprises que les forces espagnoles et françaises ont utilisé du gaz moutarde pendant la guerre du Rif, comme le précisent plusieurs articles publiés entre 2004 et 2015 ( 1 , 2 et 3 ). Les différents gouvernements d’Espagne n’ont ni affirmé ni nié ce point ces dernières années. Nous avons identifié un document du ministère de la Défense daté de 2011 dans lequel il est indiqué que l’Allemagne a conseillé l’Espagne sur l’utilisation d’armes chimiques pendant la guerre du Rif (page 15). Un article de la militante d’Amnesty International Kamelia Temsamani affirme que dans cette région du Maroc : «il y a un taux alarmant de cancer du larynx dû aux jets de tonnes de gaz moutarde par l’Espagne contre la population civile pendant la guerre du Rif ».

    RTVE, 05/09/2022

    #Maroc #Espagne #Rif #Guerre_du_Rif #Abdelkrim_El_Khattabi

  • Maroc: La répression continue au Rif

    Maroc: La répression continue au Rif

    Maroc, Rif, Hirak, critiquer le roi, Mohammed VI,

    Le tribunal de première instance d’Al Hoceima a condamná l’activiste rifain Mouhamed L. à 20 mois de prison ferme et à une amende de 5000 euros pour avoir critiqué le roi Mouhamed VI.

    Au mois d’avril dernier, Rabia El Ablak, a écopé de 4 ans de prison « pour offense envers la personne du roi par voie électronique« , c’est-à-dire, sur les réseaux sociaux.

    Ce militant et journaliste rifain de 35 ans devra également s’acquitter d’une amende de 20 000 dirhams (1900 euros).

    #Maroc #Rif #Hirak

  • Amazighité : Lettre ouverte au roi du Maroc

    Amazighité : Lettre ouverte au roi du Maroc

    Maroc, Mohammed VI, Rachid Raha, amazighité, Rif, berbères,

    A Sa Majesté Mohamed VI
    Roi du Maroc

    Objet : Amazighité, respect de la Constitution et démocratisation du Maroc.

    Majesté,

    A l’occasion de la deuxième année de la reconnaissance officielle de la langue et de l’identité amazighes dans la Constitution du premier juillet 2011/2961, permettez moi d’attirer votre attention sur l’évolution préoccupante de l’amazighité, qui est devenue une question incontournable du passé, du présent et du futur du royaume du Maroc.

    Majesté,

    Vous avez eu le mérite d’être le premier chef d’Etat de toute Tamazgha (Afrique du Nord) à reconnaître l’amazighité à travers vos différents discours (30 juillet 2001, 17 octobre 2001, 9 mars 2011) et à l’entériner au sein de la dernière réforme constitutionnelle, «en tant que patrimoine commun à tous les Marocains sans exception ». Lors de votre discours au parlement, le 12 octobre 2012, vous avez eu le courage de mettre l’accent sur la nécessité d’une priorité de l’action parlementaire, pour l’adoption des lois organiques relatives à la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe, tout en soulignant qu’elle devait se faire « loin de tout à priori et de tout calcul étroit », comme il est clairement stipulée dans l’article 5 de la Constitution.

    Malheureusement, du fait que les membres des deux chambres du parlement et de l’actuel gouvernement sont insensibles à vos discours et du fait qu’ils ont finalement des calculs étroits, rien n’a été fait en faveur de l’intégration de la langue amazighe dans l’enseignement et dans les domaines prioritaires de la vie publique, et ce afin de lui permettre de remplir à terme sa fonction de langue officielle. Deux années qui devaient constituer une révolution de mentalités se sont perdues, en contribuant au génocide culturel et linguistique dont l’UNESCO n’arrête pas de nous alarmer pour sauvegarder ce grand et immense patrimoine autochtone, qu’est la civilisation amazighe.

    Majesté,

    En me référant à l’article 37 de la Loi fondamentale qui stipule que « Tous les citoyens et les citoyennes doivent respecter la Constitution et la loi», je fais appel à votre compréhension et à votre sens de la responsabilité, vu que l’article 42 de la constitution vous consacre en tant qu’Amghar d’Etat à veiller et à faire veiller au respect de la Constitution, au bon fonctionnement des institutions constitutionnelles, à la protection des choix démocratiques et des droits et libertés des citoyennes et des citoyens (…)», et cela en vous invitant à changer le gouvernement actuel qui n’a montré aucune volonté politique pour l’application de la loi suprême du pays.

    Ce gouvernement, issu des dernières élections, à la suite du mouvement du 20 février, dirigé par un Chef de gouvernement, de tendance « islamiste », qui ne parle même pas notre langue officielle, et qui ne cache pas non plus sa haine envers les amazighs et la question amazighe, s’est distingué par des violations flagrantes et continues des articles de la Loi fondamentale. En interdisant à la députée du Sud, Fatima Tabaamrant de parler dans sa langue maternelle, désormais reconnue comme officielle, au sein du parlement, on n’a pas seulement violé le préambule et l’article 5 de la Constitution, sinon aussi d’autres articles. Article 10, article 25 et surtout l’article 19 qui stipule que « L’homme et la femme jouissent, à égalité, des droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental, énoncés dans le présent titre et dans les autres dispositions de la Constitution, ainsi que dans les conventions et pactes internationaux dûment ratifiés par le Royaume », dont la convention sur l’élimination de toute forme de discrimination à l’égard des femmes, sachant que la représentation des femmes au sein des deux chambres, -et du gouvernement-, est dérisoire. Et ses violations se répètent de nouveau en interdisant tout récemment au conseiller Abdellatif Ouammou d’exprimer sa liberté d’opinion et d’expression.

    Certaines ONG, prenant le dessus sur la paresse des partis politiques marocains, et selon l’article 14 de la constitution, qui les y autorise, ont présenté un avant projet de loi organique relatif au Conseil national des langues et de la culture marocaine et à l’officialisation effective de la langue amazighe. Mais sans aucune suite. Quant à l’article 21 qui consacre que « Tous ont droit à la sécurité de leur personne, de leurs proches et de leurs biens. », celui-ci a été bafoué par le président du votre gouvernement qui ne s’est soucié guère à assurer la sécurité à un intellectuel qui a été menacé de mort par certains salafistes, ni à critiquer la fatwa du Conseil Supérieur des Oulémas appelant à l’exécution de l’ apostat, qui contredit l’esprit de l’article 41 à propos des principes et desseins tolérants de l’Islam, et surtout l’article 20 qui préconise que : « Le droit à la vie est le droit premier de tout être humain. La loi protège ce droit ».

    Majesté,

    Même si cette Constitution, qui vient de souffler sa deuxième bougie, est loin d’avoir les mêmes modalités que les constitutions parlementaires, à l’image des monarchies européenne, et auxquelles on aspire en tant que citoyens amazighs de ce pays, elle a été largement saluée parce qu’elle avait suscité un grand espoir pour la réhabilitation effective de l’identité amazighe et pour la réconciliation des amazighs avec leur histoire. Mais malheureusement, sur le terrain, on s’est retrouvé déçus par les multiples blocages et tracasseries mis en œuvre quasi à tous les niveaux des institutions de l’Etat et à l’encontre de l’intégration réelle de la langue et de l’identité amazighs, en reportant l’article 5 précité aux calendes grecques.

    Ainsi, la situation de l’amazighité est de plus en plus alarmante. Dernièrement, le ministre de l’Education Nationale, qui avait promis d’élargir l’enseignement de la langue amazighe à un million d’élèves, ce qui aurait absorbé un grand nombre de diplômés chômeurs, a envoyé de nouveaux professeurs à l’étranger pour enseigner, uniquement, la langue arabe. De même, le ministre des affaires islamiques continue à envoyer des imams et à faire comme si la langue amazighe ne faisait pas partie de l’identité nationale comme stipulé dans le préambule et l’article 16 de la constitution qui précise que : « Le Royaume du Maroc œuvre à la protection des droits et des intérêts légitimes des citoyennes et des citoyens marocains résidant à l’étranger, dans le respect du droit international et des lois en vigueur dans les pays d’accueil. Il s’attache au maintien et au développement de leurs liens humains, notamment culturels, avec le Royaume et à la préservation de leur identité nationale (…)». Ce qui est pire, c’est que certaines formations, comme celle du Chef du gouvernement, en l’occurrence le PJD, au lieu de préparer avec ses partenaires la loi organique pour la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe, s’obstinent à œuvrer pour la consolidation et le renforcement de la langue arabe, qui est déjà sauvegardée par les institutions, et cela en pensant renforcer l’arabisation du système éducatif qui est en faillite totale à cause de la politique uni linguiste et linguicide, sans penser à la dette historique faite à l’encontre de l’amazighe qui a été privée de toute promotion durant plus de cinquante années, depuis l’indépendance du Maroc.

    Cette politique de déracinement culturel, prêchée par cet actuel et impuissant gouvernement, se manifeste en plus par la violation de l’article 29 de la constitution, interdisant la liberté de réunion et de rassemblement, comme les manifestations des populations d’Imiter, d’Ait Bu Ayache, d’Imzouren, de Sidi Ifni, Demnat, ainsi que les tawadas amazighes d’Agadir et d’Al-Hoceima. Que dire du non respect de l’article 32 de la Loi fondamentale se référant à la famille et à la convention des droits de l’enfant de porter le prénom que les parents veulent lui donner et dont la liste des interdictions ne fait que s’allonger malgré les démentis répétitifs du ministre de l’Intérieur au parlement.

    L’institut Royal de la Culture Amazighe, que l’on pensait devoir être renforcé et consolidé dans son rôle, a vu au contraire son conseil d’administration démis de ses fonctions sans respect aucun des formes légales.

    Majesté,

    L’actuel gouvernement mérite d’être sanctionné et nombreux sont celles et ceux qui attendent que vous fassiez usage de vos hautes prérogatives pour que le processus de la démocratisation soit irréversible et que la question de l’amazighité soit l’une des pièces angulaires de ce processus que nous appelons tous de nos vœux, loin des sirènes du chantage des conservateurs, et du chaos de la pensée irrationnelle des obscurantistes.

    Veuillez agréer, Majesté, l’expression de ma considération fort distinguée.

    Rachid RAHA

    Nota : lettre envoyée au Palais royal en langue amazighe accompagnée par cette traduction en français.

    #Maroc #Mohammed_VI #Amazighité #Rif #Berbères

  • Dans le Rif et ailleurs au Maroc, l’eau potable est rare.

    Dans le Rif et ailleurs au Maroc, l’eau potable est rare.

    Maroc, Rif, sécheresse, Espagne, France,

    Remplissez les seaux rapidement avant que le robinet ne soit à sec
    « Merde, apportez les seaux rapidement. Il n’y a presque plus d’eau », crie Fadma dans la maison à 19 h 30, alors qu’elle est sur le point de remplir la bouilloire. Un léger filet d’eau coule du robinet de la cuisine d’une spacieuse villa à Nador, une ville rifaine du nord-est du Maroc.

    Fadma et sa famille viennent de rentrer d’une longue journée à la plage, ils doivent encore se doucher et manger, mais ce sera difficile sans eau. Des seaux, des bouteilles vides et des canettes de différentes tailles apparaissent partout. « Encore ?! » crie son petit-fils Salahedin, venu de Belgique. « Hier, je n’ai pas pu tirer la chasse d’eau et j’ai dû tout emporter avec un seau », grogne-t-il irrité. « Comme si nous vivions au Moyen Âge », acquiesce son neveu Redouan.

    La scène dans la maison Jilali n’est pas unique aux montagnes du Rif. Dans presque toute la région, les ménages sont confrontés à des pénuries d’eau ; dans certains villages, l’eau ne sort pas du robinet pendant des heures. Il y a aussi une pénurie d’eau ailleurs au Maroc. Les autorités municipales et nationales prennent des mesures. A Nador, par exemple, l’eau est officiellement fermée de sept heures du soir jusqu’à minuit. En pratique, l’approvisionnement en dehors de ces heures est également peu fiable.

    État d’urgence
    Le Maroc connaît son année la plus sèche depuis des décennies. L’équilibre entre l’offre et la demande en eau devient de plus en plus difficile à maintenir. La demande en eau (potable) augmente, tandis que les sources d’eau, les rivières et les puits se vident. Une « urgence de l’eau » a été déclarée en juillet, alors que les approvisionnements avaient déjà chuté de 85 %. Pour étoffer ces stocks, le gouvernement veut tripler la capacité de dessalement d’ici 2030. En outre, la répartition inégale des ressources en eau doit être abordée et la surexploitation des eaux souterraines doit être examinée.

    Nous y sommes habitués et pouvons facilement nous adapter. La génération qui a toujours eu l’eau courante grince différemment

    Le gouvernement marocain a lancé une campagne de sensibilisation au gaspillage de l’eau. « Chaque goutte est importante, donc l’utilisation responsable est devenue une tâche pour nous tous », a déclaré le ministre Nizar Baraka (Logistique, Installations et Eau).

    A la campagne – y compris dans les montagnes du Rif – les habitants sont plus créatifs avec le rationnement. Mennana arrose rapidement ses plantes et ses arbres avec un tuyau d’arrosage. Elle a des plants de menthe, des poivrons, des figuiers et des oliviers. « Sinon, je perdrai aussi ma récolte. »

    Experts par expérience
    Le tuyau est relié à une conduite d’eau qui peut se tarir à tout moment. Mennana, vêtue d’une keshaba verte (une robe de maison), marche avec le tuyau d’arrosage à la main jusqu’au puits. « Je vais le remplir rapidement, car l’eau ne s’écoule pas ici », rigole-t-elle. « Traîner des seaux et des bouteilles est trop compliqué pour moi. Maintenant, tout ce que j’ai à faire est de laisser le tuyau dans le puits jusqu’à ce que l’eau s’arrête. Lorsque Mennana ou ses proches ont besoin d’eau, ils peuvent l’obtenir au puits. Mais ce n’est pas idéal.

    « Nous avons rationné tout l’été et il n’y a aucune perspective d’amélioration. Nous sommes experts par expérience, l’eau courante ici dans le Rif n’allait pas de soi », raconte Fadila, la sœur de Mennana. « Mais nous sommes maintenant des années plus loin et soi-disant développés », interrompt Mennana. « Nous y sommes habitués et pouvons facilement nous adapter. Je pense que la génération qui a toujours eu l’eau courante grince différemment.

    Français sur la ration

    Lac asséché Lac des Brenets à la frontière de la France et de la Suisse.
    En France, le mois de juillet a été le plus sec depuis le début des mesures à la fin des années 1950. Il est également possible qu’un record de sécheresse soit battu en août. La sécheresse persistante a entraîné des pénuries d’eau potable dans des dizaines de communes ; dans 93 des 96 départements, il existe des restrictions sur l’utilisation de l’eau potable.

    Les mesures vont de l’interdiction d’arroser les pelouses à des quotas d’utilisation par personne. Par exemple, les habitants de la commune de Saillans dans le département méridional de la Drôme ne sont pas autorisés à consommer plus de 150 litres d’eau potable par jour. Si cette limite est dépassée, la municipalité viendra installer un dispositif assurant la coupure de l’eau après 150 litres, écrit jeudi le journal Le Monde. Dans certaines communes côtières, l’eau de mer est également dessalée et l’eau est pompée de certains lacs pour la production d’eau potable.

    Floor Bouma

    En Andalousie, les réservoirs sont presque vides

    En Espagne et au Portugal, les canicules extrêmes de cet été et les hivers exceptionnellement secs ont également créé un problème avec les réservoirs d’eau. En Espagne, en moyenne, seulement 39 % environ du stockage est rempli. Dans la région d’Andalousie, ce n’est même que 25 %. Au Portugal voisin, le niveau dans les réservoirs atteint environ 40 %. Ces dernières années, l’Espagne a investi dans la construction de barrages pour fournir de l’eau aux agriculteurs et aux villes. Mais en raison de l’augmentation de l’irrigation, du blocage du cours naturel des rivières et de l’insuffisance des précipitations, les barrages menacent de s’assécher complètement. Cela alors que l’agriculture a besoin de beaucoup d’eau, notamment pour les fruits et légumes produits pour le marché européen.

    Selon les experts, les habitants des deux pays utilisent l’eau utilisable de manière inefficace dans leur vie quotidienne. Par exemple, l’eau est gaspillée en remplissant les piscines, en arrosant les terrains de golf et en prenant de longues douches. Afin de limiter les pénuries imminentes, les tarifs ont été relevés au Portugal et les entreprises sont invitées à prendre des mesures de réduction des coûts.

    En Espagne, le « recyclage de l’eau » est encouragé. En coupant l’approvisionnement en eau tard dans la nuit dans certaines parties du pays, en interdisant le remplissage des piscines et en fermant les robinets des douches de plage, le gouvernement espagnol espère réduire la consommation. Cependant, les experts craignent que les seules mesures en Espagne ne soient insuffisantes. Sous l’influence du changement climatique en cours, pensent-ils, la vadrouille au robinet restera ouverte.

    Oumaima Abalhaj

    NRC, 11/08/2022

    #Maroc #Rif #Sécheresse #Espagne #France

  • Maroc: Familles et amis de détenus d’opinion en grève de la faim de 24 heures

    Maroc: Familles et amis de détenus d’opinion en grève de la faim de 24 heures

    Maroc, Familles et amis de détenus politiques, Makhzen, prisonniers politiques, Hirak, Rif,

    Les familles et amis de détenus d’opinion au Maroc ont observé, dimanche, une grève de la faim collective de 24 heures pour dénoncer le maintien en détention de leurs proches et exprimer leur indignation face à la situation intenable de plusieurs détenus politiques dans les prisons du Makhzen, selon des médias marocains.

    Il s’agit, selon les grévistes, d’ »une étape pour attirer l’attention des responsables concernant leurs revendications exprimées il y a des années, à savoir la libération de leurs proches, en particulier les détenus du Hirak du Rif », rapportent lundi des médias locaux. Les contestataires ont entamé leur action à Rabat, au siège central de l’Association marocaine des droits de l’homme, la plus grande organisation non gouvernementale de défense des droits de l’homme au Maroc.

    Les grévistes ont expliqué, dans un communiqué, que la grève de la faim de 24 heures vise à « alerter les autorités sur le sort des détenus, et sur la souffrance vécue aussi par les familles le jour de l’Aïd al-Adha qui représente une occasion pour se réunir, un rendez-vous annuel dont sont privées les familles de détenus, les leurs étant derrière les barreaux ».

    Dans le communiqué, les familles et amis des détenus d’opinion, à leur tête Ahmed Zefzafi, père du leader du Hirak du Rif, Nasser Zefzafi, ont déclaré : « Nous souhaitons par cette démarche symbolique rappeler à l’opinion publique la douleur et les peines ressenties par les familles et les amis de détenus politiques, à l’occasion de l’Aïd et le reste de l’année. Il se trouve que nous aussi, nous sommes victimes de la répression politique exercée contre nos proches injustement détenus sur la base de fausses accusations ».

    Dans le même document, ils ont exigé « la fin de la détention politique et les souffrances qui y sont associées, et la libération de tous les prisonniers d’opinion ». Il est à noter que l’état de santé du leader du Hirak du Rif, Nasser Zefzafi, ne cesse de se détériorer. Zefzafi, le père, avait alerté, auparavant, sur la dégradation de l’état de santé de son fils en raison des conditions inhumaines de sa détention.

    « L’état de santé de mon fils s’est gravement détérioré. Il souffre de trois maladies chroniques dont l’asthme et l’allergie. Il ne doit sa survie désormais qu’aux médicaments qu’il prend », a déclaré Ahmed Zefzafi dans une vidéo. « Mon fils ne souffrait avant son arrestation à la suite des événements du Rif d’aucune maladie. Les maladies dont il souffre les a attrapées en raison des conditions inhumaines de sa détention à la prison de Casablanca depuis 15 mois maintenant », a fait remarquer Zefzafi père. « J’appelle les autorités marocaines à mettre fin à la souffrance de nos enfants et la nôtre aussi. Cela fait six ans que nos enfants souffrent et nous aussi », a-t-il dit.

    Il est à rappeler que ce n’est pas la première fois qu’Ahmed Zefzafi dénonce la condamnation et les conditions inhumaines de détention de son fils et celles des autres détenus du Hirak du Rif. Dans une précédente déclaration au journal espagnol « El Pais », Ahmed Zefzafi avait dénoncé les peines prononcées par la justice marocaine à l’encontre des leaders du Hirak du Rif, soulignant qu’elles étaient « les pires que le monde ait jamais connues ».

    Après un procès qui a duré huit mois, la justice marocaine a prononcé des peines allant de 1 à 20 ans de prison ferme à l’encontre de Nasser Zefzafi et 52 de ses compatriotes. Nasser Zefzafi et l’autre leader, Nabil Amhajik, ont chacun écopé de 20 ans de prison ferme. Le Hirak du Rif a éclaté après la mort en 2016 du poissonnier Mohsen Fikri, broyé dans une benne à ordures en tentant de s’opposer à la saisie de sa marchandise.

    #Maroc #Détenus_politiques

  • Maroc: Le Makhzen continue de s’acharner sur Nasser Zefzafi

    Maroc: Le Makhzen continue de s’acharner sur Nasser Zefzafi

    Maroc, Rif, Hirak, Nasser Zefzafi, Ahmed Zefzafi

    Pour avoir demandé un minimum de vie décente pour sa région qui vit dans le dénuement total,le leader du Rif Nasser Zefzafi et ses compagnons sont murés dans un bagne de sa majesté. 5 ans déjà en prison pour exiger des améliorations pour un Rif qui reste dans l’attente d’une réparation historique juste et méritée.

    Maroc/Détenus du Rif: Ahmed Zefzafi alerte sur la dégradation de l’état de santé de son fils

    Le père du leader du Hirak du Rif, Nasser Zefzafi, en prison depuis six ans, a alerté sur la dégradation de l’état de santé de son fils en raison des conditions inhumaines de sa détention, appelant les autorités marocaines à le libérer en urgence.

    «L’état de santé de mon fils s’est gravement détérioré. Il souffre de trois maladies chroniques dont l’asthme et l’allergie. Il ne doit sa survie désormais qu’aux médicaments qu’il prend», a déclaré Ahmed Zefzafi dans une vidéo. «Mon fils ne souffrait avant son arrestation à la suite des évènements du Rif d’aucune maladie. Les maladies dont il souffre, il les a attrapées en raison des conditions inhumaines de sa détention à la prison de Casablanca depuis 15 mois maintenant», a fait remarquer Zefzafi père, appelant les autorités marocaines à libérer son fils et tous les détenus d’opinion. «J’appelle les autorités marocaines à mettre fin à la souffrance de nos enfants et la nôtre aussi. Cela fait six ans que nos enfants souffrent et nous aussi», a-t-il indiqué.

    Il est à rappeler que ce n’est pas la première fois qu’Ahmed Zefzafi dénonce la condamnation et les conditions inhumaines de détention de son fils et celles des autres détenus du Hirak du Rif. Dans une précédente déclaration au journal espagnol «El Pais», Ahmed Zefzafi a sévèrement dénoncé les peines prononcées par la justice marocaine à l’encontre des leaders du Hirak du Rif, dont son fils qui a été condamné à 20 ans de prison ferme, soulignant qu’elles étaient «les pires que le monde ait jamais connues, y compris à l’époque du dictateur espagnol Franco».

    Pour rappel, la justice marocaine a, après huit mois de jugement de Nasser Zefzafi et 52 de ses compatriotes, prononcé des peines allant de 1 à 20 ans de prison ferme à leur encontre. Nasser Zefzafi et l’autre leader, Nabil Amhajik, ont chacun écopé de 20 ans de prison ferme.

    Le Hirak du Rif a éclaté après la mort, en 2016, du poissonnier Mohsen Fikri, broyé dans une benne à ordures en tentant de s’opposer à la saisie de sa marchandise.

    #Maroc #Rif #Hirak #Zefzafi

  • Maroc : La tourmente des détenus du Rif

    Maroc, Rif, Hirak, Nasser Zefzafi, prisonniers politiques,

    Le père du leader du Hirak du Rif, Nasser Zefzafi, en prison depuis six ans, a alerté sur la dégradation de l’état de santé de son fils en raison des conditions inhumaines de sa détention, appelant les autorités marocaines à le libérer en urgence.

    « L’état de santé de mon fils s’est gravement détérioré. Il souffre de trois maladies chroniques dont l’asthme et l’allergie. Il ne doit sa survie désormais qu’aux médicaments qu’il prend », a déclaré Ahmed Zefzafi dans une vidéo. « Mon fils ne souffrait avant son arrestation à la suite des évènements du Rif d’aucune maladie. Les maladies dont il souffre les a attrapées en raison des conditions inhumaines de sa détention à la prison de Casablanca depuis 15 mois maintenant », a fait remarquer Zefzafi père, appelant les autorités marocaines à libérer son fils et tous les détenus d’opinion. « J’appelle les autorités marocaines à mettre fin à la souffrance de nos enfants et la notre aussi. Cela fait six ans que nos enfants souffrent et nous aussi », a-t-il indiqué.

    Il est à rappeler que ce n’est pas la première fois qu’Ahmed Zefzafi dénonce la condamnation et les conditions inhumaines de détention de son fils et celles des autres détenus du Hirak du Rif.

    Dans une précédente déclaration au journal espagnol « El Pais », Ahmed Zefzafi a sévèrement dénoncé les peines prononcées par la justice marocaine à l’encontre des leaders du Hirak du Rif, dont son fils qui a été condamné à 20 ans de prison ferme, soulignant qu’elles étaient « les pires que le monde ait jamais connues, y compris à l’époque du dictateur espagnol Franco ».

    Pour rappel, la justice marocaine a, après huit mois de jugement de Nasser Zefzafi et 52 de ses compatriotes, prononcé des peines allant de 1 à 20 ans de prison ferme à leur encontre. Nasser Zefzafi et l’autre leader, Nabil Amhajik, ont chacun écopé de 20 ans de prison ferme. Le Hirak du Rif a éclaté après la mort en 2016 du poissonnier Mohsen Fikri, broyé dans une benne à ordures en tentant de s’opposer à la saisie de sa marchandise.

    APS

    #Maroc #Rif #Hirak

  • Maroc: Comment le Makhzen « éduque » les rifains -vidéo-

    Maroc: Comment le Makhzen « éduque » les rifains -vidéo-

    Maroc, Makzen, Rif, Hirak, répression,

    Une vidéo enregistrée dans un bus de la police marocaine à Imzouren révèle le racisme des policiers marocains au Rif.

    Dans la vidéo, on entend trois jeunes Rifains suppliant les officiers de les libérer. « C’est une injustice », « Je n’ai rien fait, chef », « Je ne suis jamais allé dans un commissariat » et « Je suis allé chercher un sandwich » disent les jeunes rifains, qui avaient visiblement peur de ce qui les attendait au commissariat.


    Cependant, les agents marocains ne dérogent pas à la plaidoirie. Selon les agents marocains, ils vont « éduquer les Rifains » parce qu’ils « veulent être intelligents ». Les agents accusent les trois Rifains d’avoir insulté le monarque allaouit Mohamed 6.

    ‘Maintenant, dites ‘Vive le Rif’, dit un agent marocain aux jeunes Rifains. Ils ont répondu par ‘vive le roi’ dans l’espoir qu’ils seront libérés.

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    Ces derniers jours, le Maroc a envoyé des centaines d’agents (secrets) supplémentaires dans la province qui a été militarisée depuis le massacre marocain des Rifains en 1958/1959. Le nombre de points de contrôle a augmenté et les agents sont dispersés dans presque toutes les rues. Des passants au hasard sont invités à présenter une pièce d’identité et intimidés.

    Hier, le domicile de l’ex-prisonnier politique El Fahili a également été perquisitionné à six heures du matin avec une grande démonstration de force. La mère de l’ex-prisonnier politique et d’autres proches ont été terrorisés. L’ancien prisonnier du mouvement populaire rifain n’était pas chez lui lui-même.

    Arif News, 04/06/2022

    #Maroc #Rif #Hirak

  • Premier colloque maghrébin sur Abdelkrim El Khattabi

    Premier colloque maghrébin sur Abdelkrim El Khattabi

    Maroc, Abdelkrim El Khattabi, Rif, Emir Abdelkader, colonialisme, protectorat, République du Rif,

    Les similitudes du combat qui existent entre les deux révolutionnaires Abdelkrim El Khettabi et l’Emir Abdelkader ont été soulevées, à l’occasion de la première édition du colloque maghrébin autour du parcours de lutte du révolutionnaire marocain, tenue, samedi soir, au siège de la Télévision nationale.

    Plusieurs chercheurs en histoire ont profité de cette occasion pour mettre en avant le parcours du résistant Abdelkrim El Khetabi, modèle de lutte contre El Makhzen. Connu sous le surnom de « Lion du Rif », El Khettabi, « partage avec le père fondateur de l’Etat algérien, bien des caractéristiques », s’est attelé d’expliquer Hassan Kacimi, expert en question sécuritaire.

    L’intervenant fait savoir qu’El Khettabi s’est toujours opposé aux accords Aix-les-Bains de 1955, qui ont abouti en 1956 à l’indépendance du Maroc. En réalité, explique t-il, « les français n’ont jamais accordé d’indépendance au Maroc, qui est malheureusement encore sous protectorat français. »

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=Y97NuJU-7mo&w=560&h=315]

    L’expert en question sécuritaire, précise que les rois du Maroc ont joué un rôle très important pour l’aboutissement de ces accords. Ils ont mis, ajoute-t-il, leur pays « sous la tutelle et le protectorat colonial français ».

    Au denier lieu, M. Kacimi, estime que la révolution du Rif a toujours eu ses successeurs, de la reprise du flambeau par les jeunes, à l’image de Nasser El Zefzafi , un des héritiers de la révolution d’Abdelkrim El Khetabi.

    Radio Algérie Multimédia, 29 mai 2022

    #Maroc #Algérie #AbdelkrimElKhattabi #EmirAbdelkader #Rif