Étiquette : roi du shit

  • Qui est Sofiane Hambli, le baron arrêté au Maroc?

    Qui est Sofiane Hambli, le baron arrêté au Maroc? Sa rivalité avec Moufide Bouchibi date de 2008, lorsque les deux trafiquants décident de s’associer en Espagne

    Le baron de la drogue Sophiane Hambli a été arrêté dans un clinique à Tanger (Maroc) après avoir été agressé « au sabre ou à la machette ». Qui est cet homme considéré comme l’un des plus gros trafiquants de drogue français ?
    Après 7 mois de cavale, Sophiane Hambli a finalement été arrêté. Mis en examen en novembre 2020 dans une affaire de trafic de stupéfiants, l’homme de 46 ans avait été libéré au mois de mars dernier et placé sous contrôle judiciaire. Une décision qui avait été contestée, à juste titre, en raison du risque élevé de fuite de l’individu. 7 mois plus tard, il a été a arrêté dans une clinique au Maroc après avoir été violemment agressé « au sabre ou à la machette » dans les rues de la ville, probablement suite à un règlement de compte. L’homme s’était présenté à la clinique sous de faux papiers allemands « avec une plaie de 20 centimètres à la joue ».

    L’ennemi juré du « Roi du shit »

    Surnommé « la Chimère », Sofiane Hambli est connu pour être un personnage central dans le scandale de l’importation de 7 tonnes de cannabis en France en 2015. Il avait collaboré avec François Thierry, patron de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis) à l’époque, pour faire tomber Moufide Bouchibi, son ennemi juré surnommé « le Roi du shit ». L’opération finira par échouer et coutera sa place à François Thierry après la saisie de 7 tonnes de cannabis par les Douanes à Paris en octobre 2015 et Hambli sera quant à lui interpellé.

    Sa rivalité avec Moufide Bouchibi date de 2008, lorsque les deux trafiquants décident de s’associer en Espagne. Une association de très courte durée puisque « Bouchibi était convaincu qu’Hambli était responsable de l’arrestation de plusieurs de ses équipes », indique un bon connaisseur du dossier au Parisien. Lorsque « la Chimère » tombe en Espagne 2009, son ex-associé prend la main sur le trafic, ce qui lui déplait fortement. S’en suit une série de représailles avec notamment l’enlèvement par des hommes armés de Bouchibi au Maroc, qui finira libéré contre plusieurs centaines de milliers d’euros après avoir été torturé.

    De nombreuses années de cavale

    En novembre 2020, le natif de Mulhouse est soupçonné par la justice française d’avoir perçu 2,5 millions d’euros pour organiser l’importation de 4 tonnes de cannabis entre le Maroc et la Seine Saint-Denis. Une somme d’argent qu’il aurait par ailleurs empochée sans même livrer le produit à son complice francilien qui aurait prévu de se venger, toujours selon les informations du Parisien. Placé en détention en novembre 2020 puis libéré sous contrôle judiciaire en mars, le trafiquant de drogue a par la suite disparu et Interpol avait émis un mandat d’arrêt international à son encontre à la demande des autorités françaises.

    « La Chimère » n’en était pas à sa première cavale puisqu’il avait été interpellé en 2004, en Espagne, après son évasion en 2003 de la prison de Metz lors d’un trajet à l’hôpital. Il était à l’époque condamné à 5 ans de prison pour avoir dirigé un vaste trafic européen de cannabis en provenance du Maroc alors qu’il était âgé d’à peine plus de 20 ans. De même que lors de son arrestation en 2009 en Espagne, il était recherché car il avait été condamné par un tribunal français à 18 ans de prison.

    Entre toutes ses années de cavale et de détention, Sophiane Hambli a enchaîné les aller-retours entre la France, le Maroc et l’Espagne. Après cette nouvelle arrestation dans la clinique de Tanger, « dès qu’il sera rétabli, on ira le chercher », a indiqué une source proche du dossier côté français.

    Yahoo! Actualités, 25/10/2021

  • Que cache la révélation de l’Obs sur ‘‘Mouf, cet insaisissable roi du shit’’, qui se réfugierait en Algérie?

    L’affaire de « Mouf, l’insaisissable roi du shit », révélée par l’hebdomadaire français, L’Obs dans sa version électronique et reprise par des sites d’information algériens, a créé de l’agitation dans le milieu médiatique algérien, en attendant son impact sur les cercles officiels. L’homme qui « ferait entrer entre 40 et 50 tonnes de shit chaque année en France, sans parler de la Belgique et de l’Italie est en fuite en Algérie », selon la publication parisienne.

    « Ce que l’on connaît de sa vie est un roman noir : meurtres, enlèvements, trahisons et grosses cylindrées », détaille L’Obs en traçant les grandes lignes du portrait d’un narcotrafiquant de grosse pointure, qui fait circuler annuellement quelques 70 millions d’euros grâce à une « logistique d’envergure internationale », et qui se trouverait en Algérie, où parait-il, il a de la famille. Un itinéraire digne d’Escobar, à l’issue duquel, « Mouf » est passé du statut de simple trafiquant à celui de patron parmi les patrons de l’immense industrie du haschich, en toute sérénité, même si ça été entrecoupé par une incarcération de 4 ans.

    Condamné en 2004 à 8 ans de réclusion criminelle, il est libéré en 2008 et reprend son activité, en renforçant son réseau transméditerranéen sans le moindre problème ! Fut-elle un scoop, l’information ressemble ou a l’air d’une fuite organisée. Sauf si elle est destinée à influencer la scène maghrébine, marquée d’un côté par la légalisation au Maroc de l’usage thérapeutique du cannabis et une guerre sans merci déclarée aux barons des stupéfiants en Algérie. Le tout dans un contexte de ni guerre ni paix. Dans quel sens et pour quel objectif ?

    Donner une réponse est encore prématuré, mais les autorités à Alger possèdent assurément tous les éléments leur permettant de décoder le message. Que cache cette affaire, qui n’a pas du tout l’air d’un trafic sordide ? Pour qu’elle ait le privilège d’être mise en avant par le magazine français où ont collaboré de nombreuses personnalités politiques françaises, dont Jacques Delors, il faudrait qu’elle soit porteuse de prévisions.

    La médiatisation de « Mouf » n’est pas innocente, du moins sous l’angle «politico-politique ». Un puissant baron de la drogue, tel que présenté par L’Obs, n’aurait jamais existé, s’il n’agissait pas au sein d’une ramification hyper-protégée, en France, au Maroc et en Algérie principalement. On n’est pas devant une histoire de self made man, mais d’un « phénomène » monté de toutes pièces, que l’on s’apprête aujourd’hui à démanteler. Au profit de qui et dans le cadre de quelle stratégie ? Toute la question est là. Quels sont ses rapports avec les barons locaux ?

    Quoi qu’il en soit, l’affaire de « Mouf, l’insaisissable roi du shit », n’est pas anodine. L’écran est encore noir, mais quand il sera éclairé, on verra des pyramides s’affaisser comme de vulgaires châteaux de cartes. Un feuilleton en perspective, si tout fonctionne selon les prévisions des scénaristes.

    Mohamed M.

    L’Est Républicain, 22 mars 2021

    Tags : Algérie, France, Maroc, Mouf, roi du shit, cannabis, haschich, trafic de drogue, Moufide Bouchibi,