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  • La tension monte entre Moscou et l’Europe

    La tension monte entre Moscou et l’Europe – gaz, rouble, Union Européenne, Russie, Ukraine, Gazprombank,

    La décision prise par Moscou de se faire payer ses livraisons de gaz à l’UE en rouble semble contribuer à détériorer les relations, déjà très tendues, entre la fédération de Russie et l’Europe.

    Bruxelles exige que cette mesure soit levée, alors que Moscou paraît déterminé à ne pas faire marche arrière sur cette question. Et à ce stade, personne ne peut prédire comment tout cela va se terminer. Que fera l’Union européenne pour surmonter ces difficultés ? Elle estime qu’elle peut, en serrant les rangs, réagir dans les délais les plus brefs face à la Russie.

    Les ministres de l’Énergie de l’Union ont tenu lundi, 2 mai, une réunion en urgence sur l’exigence de la Russie d’être payée en roubles pour ses livraisons de gaz. Elle s’est terminée par de vagues généralités.

    La semaine dernière, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a rappelé aux entreprises européennes qu’elles ne doivent pas céder aux menaces de la Russie. Les entreprises européennes acceptant de payer le gaz russe en roubles, comme l’exige Moscou, « violent les sanctions de l’UE et s’exposent à un risque juridique élevé », a-t-elle averti. Et d’ajouter : « Environ 97% des contrats (entre des groupes de l’UE et les fournisseurs de gaz russe) prévoient des paiement en euros ou dollars (…). Les entreprises avec de tels contrats ne doivent pas céder à l’exigence de la Russie, ce serait contrevenir aux sanctions imposées par les Vingt-Sept ».

    Selon la Commission européenne citée par Bloomberg, les entreprises peuvent « se contenter » d’ouvrir un compte à la Gazprombank pour y déposer leurs paiements en dollars ou euros. Charge à l’organisme bancaire ensuite de faire les conversions. Une solution sans tracas ? « Certains ont pu croire qu’exiger le paiement en roubles avait pour objectif de faire remonter son cours, mais l’effet serait exactement le même en contraignant les entreprises russes à convertir en roubles les sommes perçues, confirme Thierry Bros, professeur à Sciences Po et spécialiste de la géopolitique de l’énergie, cité par des médias européens.

    « Le plus embêté dans cette histoire est Gazprom, qui va sans doute devoir arrêter de constituer des réserves en euros et en dollars, et payer tout son personnel en roubles », a-t-il souligné.

    Par ailleurs, et selon une déclaration faite par Christophe Boucher, professeur d’Économie à l’Université de Paris Nanterre, à Radio France, un changement de monnaie revient en fait à une rupture de contrat, étant donné que les contrats sont libellés essentiellement en euros et en dollars, ce qui prend beaucoup de temps puisqu’il faut régler l’arbitrage au tribunal. La menace est selon lui assez peu crédible car, en attendant cet arbitrage, le gaz devra être livré.

    La Russie continue de fournir environ 40 % de la consommation de gaz européenne. A titre d’exemple, depuis le début du conflit en Ukraine, pétrole, gaz et charbon confondus, l’Europe a passé commande pour près de 17 milliards d’euros d’hydrocarbures russes. Cela montre qu’il serait difficile pour l’Europe de se passer de l’énergie fournie par les Russes.

    Il y a quelques jours, la Pologne et la Bulgarie ont réglé leurs achats dans la devise prévue dans leurs contrats avec Gazprom, et ont refusé d’ouvrir un second compte en roubles. La compagnie gazière russe a en rétorsion suspendu ses livraisons, considérant que le règlement n’avait pas été effectué.

    L’Express, 95/05/2022

    #Russie #Europe #UE #Ukraine #Gaz

  • Comprendre le miracle de la résurrection du rouble

    Comprendre le miracle de la résurrection du rouble

    Comprendre le miracle de la résurrection du rouble – exportations russes, offensive russe en Ukraine, marché des devises, sanctions,

    Après un effondrement historique dans la foulée de l’offensive russe en Ukraine, le rouble a retrouvé des couleurs. Ce succès est nourri par la vigueur des exportations russes malgré les sanctions. Fin février et début mars, le marché des devises s’affole. Le rouble passe des paliers jamais vus face au billet vert : 100 roubles, puis 120…jusqu’à plus de 140 roubles pour un dollar atteints le 7 mars.

    Mais depuis ce pic, la devise russe n’a cessé de se renforcer, et a atteint ce 8 avril 71 roubles pour un dollar, un record depuis l’automne 2021, et 77 roubles pour un euro, son niveau le plus fort depuis juin 2020. Pour les autorités russes, c’est une excellente nouvelle, le cours du rouble étant un indicateur très scruté par la population, et suggérant que les sanctions ont finalement moins d’effets que ce qui était redouté sur l’économie russe.

    Un excédent commercial sans précédent

    Selon Sofia Donets, économiste en chef pour la Russie chez Renaissance Capital (banque d’investissements d’origine britannique présente notamment en Russie), la réponse est à chercher du côté d’un excédent commercial sans précédent.

    «Les importations en Russie ont décliné, tandis que les exportations sont solides, et avec des prix des hydrocarbures élevés, cela donne un surplus commercial estimé à 20-25 milliards de dollars au mois de mars», un record selon l’économiste. Les sanctions ? seulement 5% des exportations russes Le pétrole et le gaz, principales exportations de la Russie, continuent de couler à flot, remplissant les caisses de la Russie.

    «Certes, le pétrole russe (Urals) se vend à un prix plus bas [que le Brent], mais il reste supérieur au prix de 2021», remarque-t-elle. Pourtant, des salves de sanctions se sont accumulées contre la Russie depuis le début du conflit russo-ukrainien. Washington a ainsi décrété un embargo sur le pétrole russe et l’Union européenne une interdiction visant les secteurs des métaux.

    «Ce sont des annonces bruyantes, mais si on regarde les chiffres, cela ne concerne que 5% des exportations russes», selon Sofia Donets.

    Des exportations robustes

    Aux exportations robustes s’ajoutent des contrôles de capitaux draconiens introduits par la Banque centrale. Cette dernière s’est vue en effet frappée de sanctions inattendues : ses réserves de devises étrangères détenues à l’étranger, soit près de 300 milliards de dollars, ont été gelées. Or c’est de cette manne qu’elle se servait traditionnellement pour défendre la devise russe en cas de coup dur. Pour compenser, toutes les entreprises exportatrices ont été contraintes de vendre 80% de leurs recettes d’exportation pour acheter des roubles.

    Les particuliers ont eux été limités à 10 000 dollars achetés par mois et l’on ne peut quitter le territoire avec plus que cette somme. Avec la plupart des transferts internationaux bloqués, et les étrangers interdits de vendre leurs actifs russes, le marché financier se retrouve en vase clos. Ces contrôles de capitaux ont si bien fonctionné pour renforcer le rouble que le 8 avril, la Banque centrale a surpris en abaissant sans préavis son taux à 17%, après l’avoir doublé en urgence à 20% le 28 février. «Le marché des actions russes et le rouble restent déconnectés de facteurs macroéconomiques globaux et du flux d’informations», constate Alfa bank (la plus grande banque d’affaires russe) dans une note, estimant que le rouble se situera autour de 80-85 pour un dollar dans un avenir proche.

    Le Soir d’Algérie, 09/04/2022

    #Russie #Ukraine #Rouble #Devise #Change

  • Poutine compte se débarrasser du dollar et de l’euro

    Poutine compte se débarrasser du dollar et de l’euro – Vladimir Poutine, sanctions, Union Européenne, Russie, UE, Etats-Unis, Ukraine,

    Le président russe Vladimir Poutine brandit l’arme du gaz, en s’attaquant au dollar et euro au profit du rouble russe, en réaction aux sanctions prises par l’accident à l’égard de Moscou après l’opération militaire russe en Ukraine.

    Ce mercredi, le président russe a annoncé que la Russie n’accepterait plus de paiements en dollars ou en euros pour les livraisons de gaz à l’UE, donnant une semaine aux autorités russes pour mettre en place le nouveau système en roubles.

    «J’ai pris la décision de mettre en œuvre un ensemble de mesures pour passer au paiement en roubles de notre gaz livré aux pays hostiles, et de renoncer dans tous les règlements aux devises qui ont été compromises», souligne Vladimir Poutine lors d’une réunion gouvernementale, expliquant qu’il s’agissait d’une réaction au gel des actifs de la Russie en Occident.

    « Livrer nos produits à l’UE et aux États-Unis et recevoir des paiements en dollars, en euros et dans certaines autres devises n’a plus de sens pour nous», a ajouté le chef d’État de la Russie, soulignant que son pays «continuerait certainement à fournir du gaz naturel, conformément aux volumes et aux prix et selon les principes de tarification indiqués dans les contrats conclus précédemment».

    Pour sa part,le vice-Premier ministre russe et ministre de l’énergie Alexandre Novak a également assuré que la Russie n’avait jamais utilisé les ressources énergétiques comme arme et, qu’encore aujourd’hui, son pays continuait à fournir du gaz à l’Europe, y compris via l’Ukraine, conformément à toutes ses obligations. «La Russie n’a rien à voir avec cette situation et n’a en aucune manière contribué à la baisse [des volumes] des livraisons des ressources énergétiques», a-t-il précisé.

    Algérie54, 23/03/2022