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  • Etats-Unis: L’Algérie ciblée par le lobby pro-marocain

    Etats-Unis: L’Algérie ciblée par le lobby pro-marocain

    Maroc, Algérie, Etats-Unis, Marco Rubio, Sénat américain, Ukraine, Russie,

    par Abdelkrim Zerzouri

    Faut-il prendre au sérieux ou classer dans la case du ridicule cette récente sortie du sénateur républicain Marco Rubio, qui a sommé Washington de prendre des sanctions contre l’Algérie, tout simplement parce que «l’Algérie achète des armes à Moscou». L’Algérie est ainsi jugée par ce sénateur coupable de renflouer les caisses de la Russie, dans des moments où les Occidentaux et les Américains cherchent à affaiblir Moscou depuis le lancement de son opération militaire spéciale en Ukraine, en lui imposant notamment des sanctions économiques, voire des sanctions tous azimuts, jamais engagées dans l’histoire contemporaine contre un quelconque pays.

    Dans ce contexte, il a dans une lettre adressée au Secrétaire d’Etat, Antony Blinken, exprimé «son inquiétude quant aux achats de matériel de défense en cours entre l’Algérie et la Russie».

    Dans une démocratie, la liberté de parler ou de tenter d’orienter la politique dans le sens d’une vision aussi mal inspirée soit-elle est garantie, mais pour faire dans la correction et ne pas afficher une position anti-algérienne, qu’on soupçonne commandée par des parties externes, le sénateur en question aurait été plus adroit s’il avait ajouté une longue liste de pays clients traditionnels de Moscou en matière d’achats d’armements russes, notamment. Pourquoi donc ne citer que l’Algérie dans cette lettre ? On voit bien que ce sénateur a bien choisi son moment, marqué par une accentuation des tentatives d’isolement de Moscou sur les plans économique et diplomatique.

    Les Etats-Unis ont bien tenté de rallier tous les pays du monde au point de vue partagé par les Occidentaux et les Américains à propos de la crise en Ukraine, mais ils n’ont rien pu faire contre les positions franches et déterminées qui ont été adoptées par les pays africains et arabes notamment, qui n’ont pas condamné la Russie à l’ONU et n’ont pas manifesté leur adhésion aux sanctions économiques décidées contre la Russie. C’est encore inimaginable dans l’actuel contexte de penser qu’une pareille initiative aboutisse à quelque chose de sérieux. Pour renforcer son aspect parodique, il faut juste voir combien l’Algérie est sollicitée en ces moments de toute part par les Européens pour son gaz, et saluée par tous pour sa politique de non-ingérence et de non-alignement, plaidant pour la paix dans le monde.

    Lors d’une récente rencontre en marge des travaux de la 77e session de l’Assemblée générale de l’ONU qui se tient à New York, M. Sergueï Lavrov a insisté auprès de M. Lamamra sur l’invitation adressée au président de la République Abdelmadjid Tebboune par son homologue russe, Vladimir Poutine, pour effectuer une visite officielle à Moscou. Pour dire que les relations entre Alger et Moscou sont hors de portée de ceux qui veulent régenter le monde selon leur goût.

    Le Quotidien d’Oran, 26/09/2022

    #Maroc #Algérie #Etats_Unis

  • L’économie de guerre ne peut que tuer la mondialisation

    L’économie de guerre ne peut que tuer la mondialisation

    Guerre, économie de guerre, mondialisation, G7, BRICS, Occident, Russie, Chine, commerce,

    Le président Emmanuel Macron n’a pas mâché ses mots et a d’emblée lancé à propos de la guerre russo-ukrainienne « Nous sommes entrés en économie de guerre ». Parole certainement pesée et généralement utilisée pour faire accepter des sacrifices en invoquant de grandes valeurs comme le prix de la liberté. C’est vrai que la période hivernale s’annonce périlleuse entre menaces sur le pouvoir d’achat, pénuries d’énergies et ralentissement de la croissance, et pas seulement chez nous en Europe mais largement au-delà.

    Certes, on était habitués à l’usage réitéré et opportuniste de la formule – François Hollande nous avait également informés que nous étions en guerre contre la Syrie – mais cette fois-ci l’auteur de ces propos veut nous signifier quelque chose de bien plus profond. C’est la logique sur laquelle l’économie mondiale fonctionnait depuis bientôt cinquante ans qui vient de basculer sur autre chose dont il peine ou n’ose d’ailleurs à définir les contours.

    Car c’est un modèle de l’économie mondialisée heureuse adossée à beaucoup de croyances avec lequel on est obligés ou invités à prendre aujourd’hui nos distances. Deux transformations technologiques majeures allaient en créer les conditions permissives : la révolution numérique indispensable à la finance mondiale et à la circulation de l’information, et l’abaissement massif des coût de transport des marchandises. Depuis la fin des « trente glorieuse » nous étions entrés dans une mondialisation libérale partout vantée pour les avantages qu’elle procurerait à ceux qui accepteraient d’y participer. Les plus honnêtes reconnaissaient que dans cette nouvelle interdépendance généralisée certains seraient peut être plus dépendants que d’autres et que les bénéfices ne seraient peut être pas pour tous et qu’il conviendrait d’imaginer des mécanismes amortissants les chocs qu’elle ne manquerait pas de provoquer.

    Fondamentalement ce modèle mondialiste permit au capital d’organiser la mise en concurrence des travailleurs, de se jouer des frontières, de s’exciper des acquis sociaux en allant faire ailleurs ce qui devenait interdit chez soi. La déflation salariale s’obtint par la mise en concurrence des travailleurs à l’échelle du monde en rapprochant capital et bas salaires que ce soit à coups de délocalisations ou par l’accompagnement de flux migratoires. Ainsi fut mis fin à un compromis implicite qui régnait sur un territoire donné entre travail et capital et qui faisait en sorte que la grosse firme puisse écouler la marchandise produite auprès de consommateurs disposant d’un pouvoir d’achat suffisant. Dès lors que l’horizon devenait planétaire, la firme multinationale pouvait s’émanciper du contexte social car seul comptait son chiffre d’affaires. Et s’il pouvait être réalisé à l’export, alors qu’importait la fermeture des bassins d’emplois et la montée du chômage. Le chiffre d’affaires devenant mondial on pouvait dégrader l’emploi, casser des secteurs d’activités, démanteler des territoires. Il s’agissait de penser mondial et pour ce faire remodeler les réalités nationales en alléguant une soi-disant contrainte externe. L’attractivité – c’est-à-dire l’abandon des acquis sociaux, la fin des normes fiscales et environnementales – devint l’horizon partout proposé.

    Précédée de la crise monétaire asiatique, la crise des subprimes émergeant au cœur de la finance mondiale allait irradier le continent européen puis l’ensemble du monde. La pandémie du Covid ébranla encore plus le système. En réalité depuis 2015 le processus de mondialisation s’est ramolli, les rythmes du commerce extérieur ne caracolant plus en tête devant celui du PIB mondial.

    Cette mondialisation était vantée pour les vertus supposées du « doux commerce ». Elle devait réduire les inégalités, garantir la croissance, la prospérité, la paix et la sécurité. L’interdépendance croissante et l’intégration à l’économie mondiale devaient contribuer à assurer tous ces succès et même, cerise sur le gâteau, promouvoir la démocratie et faire reculer les tentations nationalistes. La certitude s’était répandue, surtout depuis l’effondrement du monde soviétique, que ce processus ne pouvait être conduit que par le monde occidental. Avec le recul, on ne peut qu’être consternés de l’adhésion durable de la plupart de nos élites économiques ou politiques à ces croyances et à leur obstination devant les désaveux apportés jour après jour par la réalité des faits.

    Car non seulement les vertus attendues ne se sont pas réalisées, mais plusieurs changements structurels sont advenus sans qu’on y prête une attention suffisante. Tout d’abord le poids des pays occidentaux dans l’économie mondiale s’est affaibli au fur à mesure que la mondialisation progressait. Cette perte d’influence s’est traduite pour les pays du G-7 par un passage de 50 % à 31 % du PIB mondial des années 80 à aujourd’hui. Ce sont les pays non-occidentaux notamment les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine) qui en bénéficièrent, en particulier la Chine dès que son adhésion à l’OMC en 2001 lui permit de devenir un acteur économique majeur à même d’entretenir des relations avec tous les continents, y compris les États-Unis.

    Dans le même temps le monde devenait un territoire de jeu pour les firmes multinationales se jouant des frontières et redéployant ses segments d’activités au gré des avantages procurés par l’attractivité poussant maints pays à offrir des « avantages » sociaux, fiscaux ou environnementaux. Des chaînes de valeurs se sont délocalisées et articulées entre elles formant un vaste réseau où chacun dépendait des autres avec la caractéristiques de travailler à flux tendus sans stock et s’exposant ainsi à tout choc ou toute rupture d’approvisionnement. Car tout flux peut se transformer en arme redoutable. Les interdépendances auparavant louées se sont transformées en sources de vulnérabilité. C’est sur ce constat que s’appuient les sanctions qui depuis une quarantaine d’années ont été utilisées dans
    différents domaines avec les fortunes diverses que l’on sait.

    C’est dans ce contexte que la guerre russo-ukrainienne s’installe. Très vite les sanctions occidentales vont révéler les caractéristiques de cette longue évolution de l’économie mondiale, déjà entrevues à l’occasion de la crise du Covid et de la présidence Trump, et qui se ramènent à un enchevêtrement de flux et à une bipolarisation qui se met en place entre zones d’influence occidentale ou chinoise.

    Ainsi au-delà de ses aspects militaires la guerre, partie pour durer, se mondialise à travers ses aspects économiques. De même que l’agression russe a ressoudé les pays occidentaux et renforcé l’Otan, la politique des sanctions à l’égard de la Russie a révélé que l’Occident avait perdu la maîtrise de la mondialisation et n’avait plus les moyens de « cornériser » son adversaire qui pouvait s’appuyer sur le neutralité bienveillante des Grands du tiers-monde pas mécontents de montrer la force de leur autonomie ou leurs ressentiments longtemps contenus. Ainsi le multi-alignement – qui part avant tout de la défense de ses intérêts nationaux –succède au non-alignement. À l’occasion de la récente assemblée générale des Nations unies on assista à un assaut d’efforts pour casser cette alliance de fait qui avait eu pour effet d’isoler le monde occidental dans sa politique de sanctions et plus encore de déboussoler ses opinions publiques inquiètes du sort qui les attendait.

    Le monde se refaçonne. La mondialisation moins dynamique se désoccidentalise, s’organise de plus en plus vers des blocs antagoniques et ramène sur le devant de la scène de vieux conflits historiques qui avaient opposés Nord et Sud. Dans le même temps le fractionnement des chaînes de valeurs atteint ses limites au-delà desquelles la résilience de la production n’est plus assurée. L’approche libre-échangiste ou la recherche de l’ouverture reculent faisant place à un intérêt marqué pour la protection et la sécurité au détriment de l’avantage immédiat du meilleur coût. La dimension géopolitique imprègne les choix des partenaires commerciaux.

    Partout on parle de souveraineté économique et d’autonomie stratégique. La recherche de la sécurité des approvisionnements peut primer désormais sur la recherche d’une production au moindre coût. La globalisation « low cost » a vécu. L’économie de guerre annonce tout cela.

    Recherches internationales, septembre 2022

    #Occident #Economie #Guerre #Mondialisation #Russie #Chine #G7 #BRICS #Macron

  • Pékin et Moscou se posent en contrepoids à l’ordre occidental

    Pékin et Moscou se posent en contrepoids à l’ordre occidental

    Russie, Chine, Organisation de coopération de Shanghai, OCS,

    Les présidents chinois Xi Jinping et russe Vladimir Poutine se sont posés vendredi en contrepoids à l’influence occidentale lors du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai en Ouzbékistan.
    Les deux dirigeants sont en tête d’affiche d’un sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), un groupe qui entend concurrencer les institutions occidentales, à Samarcande (Ouzbékistan).

    Ce sommet intervient au moment où Moscou et Pékin ont des relations extrêmement tendues avec les Etats-Unis, à cause de l’invasion russe de l’Ukraine et du soutien américain à Taïwan.

    Il convient de promouvoir les valeurs communes de l’humanité, d’abandonner les jeux à somme nulle et la politique consistant à créer des blocs.

    « Une direction plus juste et rationnelle »

    Lors de la session principale du sommet de l’OCS, Xi a appelé les dirigeants réunis à « travailler ensemble à la promotion d’un ordre international qui aille dans une direction plus juste et rationnelle ».

    « Il convient de promouvoir les valeurs communes de l’humanité, d’abandonner les jeux à somme nulle et la politique consistant à créer des blocs », a-t-il poursuivi. Il n’a cité aucun pays, mais Pékin utilise généralement ce vocabulaire pour dénoncer les Etats-Unis et leurs proches alliés.

    Le président russe, de son côté, s’est félicité du « rôle croissant des nouveaux centres de pouvoir » qui, selon lui, « devient de plus en plus évident ». Poutine a affirmé que la coopération entre les pays membres de l’OCS, à la différence des Occidentaux, se basait sur des principes « dénués d’égoïsme ».

    L’OCS, dont les membres sont la Chine, la Russie, l’Inde, le Pakistan et quatre ex-républiques soviétiques d’Asie centrale, a été créée en 2001 en tant que plateforme de coopération concurrente des organisations occidentales.

    Poutine en quête d’alliés

    Les déclarations des dirigeants russe et chinois illustrent les turbulences qui secouent depuis plusieurs mois les relations internationales, en particulier depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, fin février.

    La Russie est visée depuis par de lourdes sanctions économiques occidentales et se tourne de plus en plus vers l’Asie pour chercher des soutiens économiques et diplomatiques. Le locataire du Kremlin a ainsi multiplié depuis jeudi les rencontres bilatérales en marge du sommet.

    Lors d’un entretien jeudi avec Xi, Vladimir Poutine a remercié son homologue chinois pour sa « position équilibrée » sur l’invasion de l’Ukraine par Moscou, tout en lui promettant des « explications » face à ses « inquiétudes ».

    L’analyse de Bertrand Badie sur Forum :

    L’heure « n’est pas à la guerre »
    Le président russe Vladimir Poutine a aussi assuré vendredi au Premier ministre indien Narendra Modi qu’il souhaitait terminer « le plus vite possible » le conflit en Ukraine, tout en disant comprendre les « inquiétudes » de l’Inde à ce sujet.

    « Malheureusement, c’est juste que la partie adverse, les dirigeants de l’Ukraine, a refusé tout processus de négociation, et a indiqué qu’elle voulait atteindre ses objectifs par la voie militaire, sur le champ de bataille », a poursuivi Vladimir Poutine, selon un échange retransmis à la télévision russe.

    Le Premier ministre indien a de son côté indiqué que l’heure n’était « pas à la guerre » et a souligné l’importance de « la démocratie, de la diplomatie et du dialogue ».

    L’Inde s’est abstenue de condamner explicitement l’invasion russe de l’Ukraine et qualifie Moscou de « pilier essentiel » de la politique étrangère indienne en raison de son « partenariat stratégique » pour sa sécurité nationale.

    Le géant d’Asie du Sud de 1,4 milliard d’habitants, grand consommateur de pétrole russe, a considérablement accru ses achats depuis l’embargo occidental.

    RTS.CH, 16/09/2022

    #Russie #Chine #Ukraine

  • L’éternelle guerre du gaz en Europe

    L’éternelle guerre du gaz en Europe

    Europe, gaz, Russie, Ukraine, Etats-Unis, Allemagne, Espagne, France, Nord Stream, gazoduc,

    Por Marinieves García-Manzano

    Le 10 septembre, la compagnie pétrolière russe Gazprom a annoncé l’achèvement des derniers mètres du gazoduc Nord Stream 2, qui doublera la capacité de transport de gaz de la Russie vers l’Allemagne. Le gazoduc sous-marin traverse la mer Baltique sur plus de 1.200 kilomètres et contourne l’Ukraine et la Pologne, qui perdront des milliards de dollars de recettes liées au transport du gaz sur leur territoire.

    Mais pourquoi ce pipeline est-il important ? C’est une question à laquelle pourraient très bien répondre les Allemands, qui seront la porte d’entrée du combustible convoité pour chauffer les maisons pendant les hivers européens ; mais aussi Donald Trump, qui s’est opposé à sa construction pour empêcher la Russie de contrôler le gaz entrant dans l’Union européenne. Pour la Maison Blanche de l’époque, ce projet mettait en péril la sécurité de l’Europe, mais aussi, évidemment, les dividendes que les États-Unis tirent de la vente de gaz liquéfié sur ce marché.

    L’opposition de l’ancien président était telle qu’il a signé en 2019 une loi en vertu de laquelle les États-Unis sanctionneraient toute entreprise impliquée dans sa construction. Avec l’arrivée au pouvoir de Joe Biden, qui met l’accent sur les énergies renouvelables, la position des Américains s’est adoucie et l’argument s’est concentré sur le fait que l’Ukraine sera gravement lésée sur le plan économique. Pour résoudre ce problème, l’Allemagne et les entreprises participant à sa construction, telles que Shell et Engie, ont promis environ 1 milliard d’euros pour soutenir la transition de l’Ukraine vers l’énergie « verte », ce qui a dû sonner comme une musique aux oreilles de M. Joe. En juillet, Mme Merkel a déclaré que si les Russes tentent d’utiliser l’énergie comme une arme ou de mener des actions plus agressives contre l’Ukraine, l’Allemagne « fera pression » pour que l’UE sévisse contre la Russie.

    L’alliance Russie-Allemagne a réussi ce projet longtemps contesté, qui confie en fait le contrôle du gaz européen à ces deux pays. Et elle a triomphé principalement grâce au manque d’intérêt de Biden pour les hydrocarbures, qui, face à la savoureuse tarte aux énergies renouvelables de l’Ukraine, n’a réussi qu’à dire que le pipeline « est une mauvaise affaire ».

    L’éternelle guerre du gaz en Europe II

    En septembre, j’ai écrit dans cette colonne un article intitulé « La guerre éternelle pour le gaz en Europe », dans lequel je signalais que la compagnie pétrolière russe Gazprom avait annoncé l’achèvement du gazoduc Nord Stream 2, qui doublerait la capacité de transport de gaz de la Russie vers l’Allemagne. En fonctionnant à pleine capacité, ce gazoduc contribuerait grandement à résoudre les problèmes de pénurie de gaz et de prix élevés de l’énergie en Europe. J’ai également mentionné que ce projet, qui contourne l’Ukraine et la Pologne, ferait perdre à ces pays des milliards de dollars de recettes liées au transport du gaz sur leur territoire. Bien que les États-Unis se soient opposés à sa construction dès le début, la résistance de M. Biden à son ouverture s’est concentrée sur le fait que l’Ukraine serait gravement lésée sur le plan économique ; bien entendu, nous ne savions pas à l’époque que Hunter Biden, le fils maladroit du président, avait été membre du conseil d’administration de Burisma, la plus grande société énergétique ukrainienne, alors que son père était vice-président. Et comme le pari de Joe Biden à l’époque était apparemment de miser sur les énergies renouvelables, on a pensé que le problème pourrait être résolu par l’Allemagne et des entreprises comme Shell et Engie qui s’engagent à investir environ 1 milliard d’euros pour stimuler les énergies renouvelables en Ukraine.

    À l’époque, tout n’était qu’amour et bonheur entre la Russie et l’Allemagne, car l’ouverture de ce gazoduc donnerait aux Allemands la clé de la porte d’entrée du gaz russe en Europe, qui en est aussi actuellement le principal acheteur. Cependant, en février, tout a commencé à changer et M. Biden a menacé de fermer le Nord Stream 2 si la Russie envahissait l’Ukraine, ce qui a été rapidement suivi par le Royaume-Uni, et évidemment la Pologne et l’Ukraine. La pression de ces pays était si forte que le 22 février, deux jours avant que le président Poutine n’annonce l’opération militaire en Ukraine, les Allemands ont suspendu les autorisations d’exploitation du gazoduc.

    Cette situation, associée à la crise diplomatique inutile déclenchée par le président espagnol avec l’Algérie, qui fournit du gaz à ce pays, laisse les Européens plutôt démunis en termes d’énergie.

    Mais M. Biden a une porte de sortie et s’est rendu à Bruxelles la semaine dernière pour la présenter, signant un accord par lequel il s’engage à augmenter de 15 milliards de mètres cubes l’approvisionnement en gaz liquéfié d’ici 2022, puis de 50 milliards de mètres cubes par an jusqu’en 2030. Tout irait pour le mieux si l’Union européenne n’importait pas annuellement 155 milliards de mètres cubes de gaz russe. Il faudra donc quelques années pour que les États-Unis puissent satisfaire leur demande.

    Entre-temps, à la suite du gel des avoirs et des restrictions financières imposés à la Russie par l’Occident, M. Poutine a signé jeudi un décret avertissant que toute personne souhaitant acheter du gaz russe doit ouvrir des comptes en roubles dans des banques russes.

    Ainsi, chers lecteurs, il n’est pas étonnant que sept mois plus tard, l’éternelle guerre du gaz en Europe se poursuive.

    La guerre éternelle du gaz en Europe III

    Depuis septembre de l’année dernière, dans L’éternelle guerre du gaz en Europe, j’ai souligné l’importance du gazoduc Nord Stream 1 qui achemine, ou plutôt transportait, le gaz de la Russie vers l’Allemagne, et l’importance de la construction de Nord Stream 2, qui doublerait la capacité de transport ; ce gazoduc, déjà inauguré, a été fermé par l’Allemagne suite à la pression des États-Unis, quelques jours avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.

    Et comme prévu, face aux sanctions économiques de l’OTAN contre la Russie, Nord Stream 1, qui est géré par la société russe Gazprom, a commencé, par coïncidence, à montrer des « défaillances », fonctionnant à 20 % de sa capacité depuis juillet. Ces défaillances ont été si terribles qu’au début de ce mois, l’approvisionnement a été complètement interrompu, d’abord pendant trois jours, puis indéfiniment, laissant l’Allemagne sans énergie pour son industrie, qui est le moteur de l’économie européenne, et plus d’un certain nombre d’entreprises allemandes ont déclaré faillite parce qu’elles sont incapables de maintenir leur production. Et bien qu’une partie du gaz russe continue d’arriver par les gazoducs qui traversent l’Ukraine et la Pologne, il y a des spéculations selon lesquelles ils pourraient également être fermés.

    Face à cette situation, les pays du G7, pensant qu’un hiver rigoureux pourrait littéralement geler les Européens, ont eu la brillante idée de « fixer une limite » aux prix du pétrole brut russe dans le but de réduire les revenus internationaux de la Russie, qui ont augmenté depuis le début de la guerre en Ukraine car, bien qu’ils exportent moins, ils le font à un prix plus élevé. Mais comme nous le savons bien au Mexique, les contrôles de prix sont inutiles car la seule chose qu’ils obtiennent, c’est que ceux qui offrent les biens contrôlés les accumulent et les revendent plus cher, ou tout simplement ouvrent de nouveaux marchés, ce qui affecte principalement les consommateurs. Et c’est précisément ce qui se passe avec la Russie, qui économise son gaz et concentre ses ventes sur les pays asiatiques, laissant les pauvres Européens à la merci du gaz naturel liquéfié américain, qui, en plus d’être plus cher parce qu’il doit être envoyé par bateau et regazéifié à son arrivée en Europe, est insuffisant pour couvrir la demande européenne car il n’y a pas d’infrastructure installée pour le recevoir.

    L’Espagne, qui a également eu la brillante idée de se disputer avec l’Algérie et de fermer ses gazoducs, est le pays européen qui continue à acheter le plus de gaz à la Russie pour faire face à la climatisation de son été torride, évidemment du gaz naturel liquéfié par bateau. De leur côté, les Français ont annoncé qu’ils allaient redémarrer cet hiver leurs 56 réacteurs nucléaires, dont 32 sont actuellement en panne ou en maintenance.

    Ainsi, alors que les chers dirigeants européens annoncent rationnement et coupures de courant en hiver dans le plus pur style cubain, le MWh d’un citoyen coûte aujourd’hui 1.500 euros, soit environ 30.000 pesos, des prix qui devraient encore augmenter d’ici la fin de l’année. Au Mexique, le prix du MWh au tarif le plus élevé (DAC) dans la région la plus chère (BCS) est de 6.650 pesos.

    La Prensa, 19/09/2021

    #Gaz #Union_Européenne #UE #Russie #Gazprom #Nord_stream2

  • La Russie ne s’oppose pas à l’adhésion de l’Algérie aux BRICS

    La Russie ne s’oppose pas à l’adhésion de l’Algérie aux BRICS

    Algérie, Russie, BRICS,

    Le nouvel ambassadeur de Russie en Algérie, Valerian Shuvaev, a révélé la possibilité que le président algérien Abdelmadjid Tebboune se rende dans la capitale russe, Moscou, avant la fin de l’année.

    Lors de sa première apparition médiatique au siège de l’ambassade de son pays en Algérie, l’ambassadeur russe a révélé que Tebboune pourrait se rendre en Russie avant la fin de l’année. Il a souligné que certains développements sont attendus concernant les relations entre Alger et Moscou dans les mois à venir, mais il n’a pas donné plus de détails sur ce qu’ils sont.

    Il a ajouté que Moscou ne s’opposait pas à la volonté de l’Algérie de rejoindre le groupe des BRICS, ajoutant que Tebboune avait envoyé une lettre à son homologue russe, Vladimir Poutine, sur la question de l’adhésion d’Alger.

    L’Algérie est impatiente de rejoindre le groupe BRICS, qui comprend les plus grandes économies mondiales en dehors du système occidental, Tebboune ayant annoncé son intention de le faire fin juillet. Tebboune a déclaré qu’il est possible de rejoindre le groupe BRICS étant donné qu’il s’agit d’une « puissance économique et politique ».

    En mai dernier, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait déclaré lors de sa visite en Algérie que les deux pays avaient l’intention de signer un accord qui reflète la nouvelle qualité des relations bilatérales entre les deux pays, notant que cet accord répond au développement rapide des relations amicales entre les deux pays.

    MEMO, 09/09/2022

    #Algérie #Russie #BRICS

  • BCE: La plus grande hausse de taux d’intérêt jamais enregistrée

    BCE: La plus grande hausse de taux d’intérêt jamais enregistrée

    Banque centrale européenne, Réserve fédérale américaine, Union Européenne, Christine Lagarde, Russie, Ukraine,

    FRANCFORT, Allemagne (AP) – La Banque centrale européenne a procédé jeudi à sa plus importante hausse de taux d’intérêt, à la suite de la Réserve fédérale américaine et d’autres banques centrales dans une ruée mondiale de hausses de taux rapides destinées à étouffer l’inflation record qui accable les consommateurs et pousse L’Europe vers la récession.

    Le conseil d’administration de la banque, composé de 25 membres, a relevé ses principaux critères de référence d’un pourcentage sans précédent de trois quarts de point de pourcentage pour les 19 pays qui utilisent l’euro. La BCE modifie généralement ses taux d’un quart de point et n’a pas relevé son taux directeur de trois quarts de point depuis le lancement de l’euro en 1999.

    La présidente de la Banque, Christine Lagarde, a déclaré que la BCE maintiendrait la hausse des taux « au cours des prochaines réunions » car « l’inflation reste beaucoup trop élevée et devrait rester au-dessus de notre objectif pendant une période prolongée ». Elle a déclaré que les prix de l’énergie resteraient « extraordinairement élevés ».

    « Des données récentes indiquent un ralentissement substantiel de la croissance économique dans la zone euro, l’économie devant stagner plus tard dans l’année et au premier trimestre 2023 », a déclaré Lagarde aux journalistes.

    L’augmentation massive de la banque vise à augmenter le coût d’emprunt pour les consommateurs, les gouvernements et les entreprises, ce qui, en théorie, ralentit les dépenses et les investissements et atténue la flambée des prix à la consommation en réduisant la demande de biens.

    Les analystes disent que cela vise également à renforcer la crédibilité de la banque après qu’elle ait sous-estimé la durée et la gravité de cette flambée d’inflation. Après avoir atteint un record de 9,1 % en août , l’inflation pourrait grimper à deux chiffres dans les mois à venir, selon les économistes.

    La guerre en Ukraine a alimenté l’inflation en Europe, la Russie réduisant fortement l’approvisionnement en gaz naturel bon marché utilisé pour chauffer les maisons, produire de l’électricité et faire fonctionner des usines. Cela a fait grimper les prix de l’essence de 10 fois ou plus.

    Les responsables européens dénoncent les coupes budgétaires comme un chantage visant à faire pression et à diviser l’Union européenne sur son soutien à l’Ukraine. La Russie a blâmé les problèmes techniques et a menacé cette semaine de couper complètement l’approvisionnement en énergie si l’Occident instituait des plafonds de prix sur le gaz naturel et le pétrole de Moscou.

    Certains économistes affirment que les hausses de taux d’intérêt de la BCE, dont une hausse d’un demi-point lors de sa dernière réunion en juillet , pourraient aggraver une récession européenne prévue pour la fin de cette année et le début de 2023, causée par une inflation plus élevée qui a tout fait de l’épicerie aux factures de services publics plus chères .

    Lagarde a déclaré que la banque ne prévoyait cependant pas de baisse de la production économique selon ses hypothèses actuelles. Une récession de 2022-23 ne pourrait se produire que dans un scénario du pire « vraiment sombre » où tout le gaz naturel russe est coupé, les approvisionnements alternatifs ne sont pas disponibles et les gouvernements doivent recourir au rationnement de l’énergie, a-t-elle déclaré.

    Les prix de l’énergie échappent au contrôle de la BCE, mais la banque a estimé que les hausses de taux empêcheraient la hausse des prix d’être intégrée dans les attentes d’accords sur les salaires et les prix et qu’une action décisive maintenant empêcherait la nécessité de hausses encore plus importantes si l’inflation s’enracinait.

    La banque centrale européenne « veut lutter contre l’inflation – et veut être perçue comme combattant l’inflation », a déclaré Holger Schmieding, économiste en chef à la banque Berenberg.

    Bien que les prix de l’énergie et les programmes de soutien gouvernementaux pour protéger les consommateurs d’une partie de la douleur « auront un impact beaucoup plus important sur l’inflation et la profondeur de la récession imminente que la politique monétaire », a-t-il déclaré.

    Carsten Brzeski, économiste en chef de la zone euro à la banque ING, a également déclaré que la récession à venir « sera entraînée par les prix de l’énergie et non par les taux d’intérêt ».

    Des taux plus élevés pourraient aider à lutter contre l’inflation en augmentant le taux de change de l’euro par rapport au dollar et aux autres devises. C’est parce que la récente baisse de l’euro à moins de 1 dollar – en raison de la flambée des coûts de l’énergie et de la détérioration des perspectives économiques – rend les biens importés, y compris l’énergie, plus chers.

    La BCE a pris du retard sur les autres banques centrales mondiales dans l’augmentation des taux. Les banques centrales du monde entier se sont effondrées après avoir été prises à contre-pied par l’inflation alimentée par la guerre de la Russie en Ukraine et les effets persistants de la pandémie de COVID-19, qui ont fait grimper les prix de l’énergie et restreint l’approvisionnement en pièces et matières premières.

    La campagne soudaine de hausse des taux d’intérêt fait suite à des années au cours desquelles les coûts d’emprunt et l’inflation sont restés faibles en raison de tendances générales telles que la mondialisation, le vieillissement de la population et la numérisation.

    La référence de la BCE est désormais de 1,25 % pour les prêts aux banques. La principale référence de la Fed est de 2,25 % à 2,5 % après plusieurs importantes hausses de taux, dont deux de trois quarts de point. L’ indice de référence clé de la Banque d’Angleterre est de 1,75 %, et la Banque du Canada a relevé mercredi son indice de référence de trois quarts de point, à 3,25 %.

    Associated Press

    #BCE #Banque_centrale_européenne #Taux

  • Chef de l’Otan: Un hiver dure pour l’Ukraine et ses soutiens

    Chef de l’Otan: Un hiver dure pour l’Ukraine et ses soutiens

    OTAN, Jens Stoltenberg, Russie, Ukraine, Union Européenne,

    Base aérienne de Ramstein, Allemagne (AP) – Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a prévenu jeudi que l’Ukraine et ses partisans allaient devoir affronter un hiver difficile dans les mois à venir, mais il a exhorté l’opinion publique des pays occidentaux à garder foi en leurs efforts, affirmant que la guerre est à un point critique alors que la Russie perd des territoires.

    « Nous devons au moins être préparés pour cet hiver, car il n’y a aucun signe que la Russie renonce à son objectif de prendre le contrôle de l’Ukraine », a déclaré Stoltenberg à l’Associated Press en marge d’une réunion des partisans de l’Ukraine dirigée par les États-Unis à Ramstein, au sud-ouest de Allemagne.

    « La guerre en Ukraine approche d’une étape charnière où nous voyons que l’offensive russe dans le Donbass est au point mort. Nous voyons que les Ukrainiens ont été capables de riposter, de riposter et de regagner du territoire », a-t-il déclaré.

    Le plus difficile de tous est la tâche qui attend les forces armées ukrainiennes, plus de six mois après le début d’un conflit autrefois considéré par le président russe Vladimir Poutine comme une intervention militaire susceptible de durer quelques jours, mais qui s’est maintenant transformé en une guerre d’usure acharnée.

    Alors que l’Ukraine a cherché des armes et des munitions, elle a maintenant besoin d’équipements d’hiver. Lors de la réunion de jeudi, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a déclaré que son pays fournirait des équipements de production d’électricité, des tentes et d’autres matériels. Mais il en faut plus.

    « L’hiver arrive, et l’hiver va être dur sur le champ de bataille en Ukraine. Nous savons que la taille de l’armée ukrainienne est maintenant environ trois fois plus grande que ce qu’elle était l’hiver dernier », a déclaré Stoltenberg. « Ils ont un besoin urgent de plus d’uniformes d’hiver, de générateurs qui créent de l’électricité, de la chaleur, et aussi bien sûr des tentes et d’autres choses qui peuvent les aider à passer l’hiver. »

    Stoltenberg a également déclaré que l’OTAN travaillait avec l’industrie de la défense pour explorer les moyens de stimuler la production d’armes afin de mieux répondre aux besoins de l’Ukraine et de reconstituer les arsenaux des alliés qui ont fourni toutes sortes d’armes et de systèmes de défense.

    « Nous avons vu que pendant la crise du COVID, l’industrie a pu accélérer la production de vaccins et maintenant nous devons avoir, dans une certaine mesure, la même approche ; augmenter rapidement la production d’armes et de munitions », a-t-il déclaré à l’AP.

    S’adressant aux publics américain, canadien et européen souffrant des prix élevés de l’énergie, de l’inflation et des inquiétudes concernant l’approvisionnement alimentaire, Stoltenberg les a exhortés à garder la foi, affirmant que le prix de la fin du soutien serait un prix trop élevé à payer.

    «Je comprends que beaucoup de gens sont frustrés et ressentent en fait la douleur dans les pays de l’OTAN avec l’augmentation des prix de l’énergie, le coût de la vie. Mais en même temps, nous devons nous rappeler que le prix que nous payons est mesuré en argent, en dollars américains, en livres ou en euros, tandis que le prix que les Ukrainiens paient est mesuré en vies perdues chaque jour », a-t-il déclaré.

    « Si le président Poutine gagne en Ukraine, le monde deviendra plus dangereux. Ensuite, il verra qu’il est récompensé, qu’il peut y parvenir en utilisant la force militaire brutale, en envahissant un voisin, en violant de manière flagrante la règle internationale et en attaquant des civils innocents », a déclaré l’ancien Premier ministre norvégien.

    Stoltenberg ne serait pas attiré par la durée du conflit, mais il a déclaré qu’il se terminerait à un moment donné, à la table des négociations. Il a dit que l’Ukraine, en tant que pays souverain et indépendant, doit être aidée à travers cette guerre pour renforcer sa position dans les futurs pourparlers de paix.

    « Si le président Poutine et la Russie cessent de se battre, alors nous aurons la paix. Si l’Ukraine cesse de se battre, l’Ukraine cessera d’exister en tant que nation indépendante. Nous devons donc continuer à fournir un soutien », a-t-il déclaré.

    Associated Press

    #Ukraine #UE #Europe #Gaz #Hiver

  • Espagne : Les importations de gaz bondissent de 27 % en juillet

    Espagne : Les importations de gaz bondissent de 27 % en juillet

    Espagne, gaz, importations, Etats-Unis, Russie, GNL, Algérie, Sahara Occidental, Maroc,

    8 septembre (Reuters) – Les importations de gaz de l’Espagne en juillet ont bondi de 27% par rapport à l’année précédente alors que les expéditions de gaz naturel liquéfié (GNL), principalement en provenance des États-Unis et de Russie, ont grimpé en flèche, selon des données gouvernementales publiées jeudi.

    L’Espagne a importé l’équivalent de 36 606 gigawattheures (GWh) de gaz naturel en juillet, a déclaré Cores, une branche du ministère de l’Énergie et de l’Environnement.

    Les expéditions de GNL ont plus que doublé et représentaient 72% des importations totales, tandis que les achats par pipelines, principalement depuis l’Algérie, ont chuté de 38%, a indiqué Cores dans le communiqué.

    La consommation de gaz en Espagne a augmenté au cours de l’été, plusieurs vagues de chaleur ayant stimulé la demande de climatisation et la sécheresse ayant freiné la production d’hydroélectricité.

    Le pays dépend des livraisons de GNL par voie maritime et d’une liaison par pipeline vers l’Algérie, qui est en conflit diplomatique avec l’Espagne au sujet du Sahara occidental.

    La crise énergétique en Europe s’est aggravée depuis que la Russie a interrompu son gazoduc Nord Stream 1 et que le président russe Vladimir Poutine a menacé de couper tous les approvisionnements en pétrole et en gaz si l’Europe imposait des plafonds de prix.

    Le mois dernier, les compagnies gazières espagnoles ont rempli le stockage à 80 % de leur capacité, selon l’opérateur de réseau Enagas.

    En juillet, le gaz russe représentait 14,5 % des importations espagnoles, deux fois plus qu’un an plus tôt, tandis que le gaz en provenance des États-Unis représentait 23 % des importations, contre 9,2 %.

    Les entreprises espagnoles ont augmenté leurs importations de GNL en provenance de Russie au cours de l’été, mais les livraisons annuelles resteront à environ 7% des importations comme d’habitude, a déclaré cette semaine la ministre de l’Énergie Teresa Ribera.

    L’Espagne a réexporté l’équivalent de 4 329 gigawattheures de gaz, principalement vers la France.

    Reuters, 08/09/2022

    #Espagne #Gaz #Importations

  • Risque de guerre énergétique mondiale

    Risque de guerre énergétique mondiale

    Russie, Ukraine, Etats-Unis, Gaz, Nordstream, Espagne, France, Italie, Algérie, Union Européenne,

    Heureusement, les fanfaronnades inquiétantes sur la possibilité d’utiliser des armes nucléaires tactiques dans la guerre en Ukraine se sont apaisées, du moins pour le moment.

    Heureusement, les fanfaronnades inquiétantes sur la possibilité d’utiliser des armes nucléaires tactiques dans la guerre en Ukraine se sont apaisées, du moins pour le moment. Nous sommes confrontés à un conflit prolongé parce qu’il a déjà plus de six mois et qu’il faut au moins un autre moyen pour que les négociations de paix souhaitables arrivent à maturité. Ce ne sera pas – espérons-le – un conflit armé mondial comme en 1914 et 1940 mais une sorte de guerre mondiale de l’énergie dans laquelle nous entrons déjà. En tant que victimes privilégiées, dans le rude hiver qui s’annonce, les classes les plus défavorisées et les entreprises risquant de fermer en raison des prix insupportables de l’énergie sont esquissées.

    Dans une guerre conventionnelle, les jalons pertinents sont les bombardements massifs ou l’utilisation d’armes dévastatrices. Dans ce type de conflit, l’équivalent du bombardement des grandes villes est la fermeture par la Russie du gazoduc Nord Stream alléguant des fuites auxquelles personne ne croit ; ou une spirale accélérée des prix du pétrole, de l’électricité et du gaz qui déclenche l’inflation dans tous les pays… Les premières détonations se font déjà entendre. Ce n’est que le début.

    D’autres armes sensibles arriveront, selon la stratégie de Vladimir Poutine ; à savoir, des manifestations populaires appelant les gouvernements occidentaux à forcer Zelensky à admettre la perte d’une partie du territoire ukrainien à la table des négociations. Tout pour arrêter la torture au gaz russe.
    Dans cette guerre mondiale de l’énergie, la valeur de pays comme l’Algérie, pratiquement marginalisés jusqu’à il y a quelques mois, explose sur le marché boursier géostratégique. Aujourd’hui, Alger est un lieu de pèlerinage pour des dirigeants comme l’Italien Mario Draghi ou le Français Macron, désireux de s’assurer la manne gazière que l’Espagne monopolisait jusqu’alors. En raison de l’extension à l’Amérique des conséquences de cette guerre menée en Europe, les actions des sociétés d’armement montent, le prix du gaz liquéfié transporté vers l’Europe s’envole et la diplomatie de Washington relâche sa pression sur le régime américain Maduro parce que son pétrole est maintenant plus stratégique qu’avant.

    Au sein de l’Union européenne, les tensions se font sentir. La Commission veut des pouvoirs spéciaux en cas d’aggravation de la situation pour intervenir sur le marché de l’électricité et des produits essentiels. Tous les pays ne sont pas d’accord. La France continue de refuser un nouveau gazoduc pour traverser son pays de l’Espagne à l’Allemagne comme l’ont demandé il y a quelques jours le chancelier allemand Olaf Scholz et le président espagnol Pedro Sánchez. L’invitation inhabituelle de Scholz à Sánchez pour participer à une réunion stratégique de son gouvernement n’a de précédent que dans une invitation d’Ángela Merkel à Enmanuel Macron. Dans ce dossier énergétique, il y a un axe Berlin-Madrid-Lisbonne avec le soutien non dissimulé de Bruxelles, par la présidente Úrsula von der Leyen et avec Josep Borrell à la tête de la politique étrangère.

    La paix intérieure règne toujours dans l’Union européenne et les difficultés post-Brexit dissipent toute tentation de fuite. Mais les élections italiennes de ce mois-ci, qui pourraient porter au pouvoir l’extrême droite Giorgia Meloni, vont faire bouger les choses. En Italie, la sympathie pro-russe est perceptible, et Poutine pourrait trouver des alliés inattendus dans son défi énergétique.

    En Espagne, il faut revoir l’histoire récente et se demander quels ministres, et à qui ils ont servi, ont coupé court au développement phénoménal des énergies renouvelables dont même Obama a fait l’éloge. Nous serions désormais dans des conditions extraordinaires pour faire face à cette guerre énergétique mondiale qui nous menace.

    Manuel Campo Vidal, Journaliste

    La Comarca, 07/09/2022

    #Russie #Ukraine #Etats_Unis #Gaz #Nord_stream #Algérie

  • La Féderation de Russie et le retour d’une grande puissance

    La Féderation de Russie et le retour d’une grande puissance

    Russie, Occident, OTAN, Etats-Unis, Union Européenne, URSS, Union Soviétique, KOSOVO, Géorgie, Ossétie du Sud, Abkhazie, Libye, Syrie,

    Introduction

    Si aujourd’hui, il est convenu que la crise ukrainienne marque une nouvelle étape dans les relations entre la Russie d’un côté et les Etats unis et l’Union européenne de l’autre, il n’en demeure pas moins que Moscou a constamment cherché à retrouver son prestige de grande puissance internationale. Aujourd’hui, les observateurs internationaux sont unanimes sur fait que Moscou n’est plus disposée à se contenter d’un rôle secondaire sur la scène politique internationale.

    D’aucuns aiment à penser qu’il ne s’agit que d’un sursaut d’orgueil national éphémère, car la Russie ne possèderait plus les moyens de ses ambitions. D’autres estiment que, loin d’être un trouble fête, Moscou est en passe de redevenir un véritable poids lourd de la géopolitique avec lequel l’occident devra composer.

    De 1991 à 2000:

    La Russie se recherche

    1. Situation intérieure

    L’effondrement de l’URSS s’est accompagné de l’indépendance des 15 républiques qui constituaient l’union. La Russie a hérité de la majeure partie du territoire, de tout l’arsenal nucléaire, d’une grande partie des secteurs industriel et agricole et du siège de la défunte union au sein des instances internationales, y compris celui de membre permanent au Conseil de Sécurité. Mais Moscou a également hérité des passifs financiers et des dettes de l’ex URSS.

    Sous Boris Eltsine, le pays a connu une première décennie difficile, marquée par la montée des inégalités et du chômage. La corruption et les mafias se sont généralisées et les problèmes sociaux ont explosé.
    Le passage brutal à l’économie de marché, les privatisations massives peu transparentes, les crises politiques à répétition, les guerres médiatiques et une gestion hasardeuse des dépenses ayant conduit au krach boursier de 1998 ont caractérisé cette décennie.

    La quasi-débâcle de l’armée russe durant la première guerre de Tchétchénie (1994-1996) n’était pas pour rassurer sur l’image du pays.

    2. Relations extérieures

    La Russie a tenté, tant bien que mal, de maintenir une présence sur la scène internationale et de donner l’image d’un unificateur. La Communauté des Etats Indépendants (CEI) a été fondée entre la Russie, l’Ukraine et la Biélorussie avant de s’élargir à huit autres anciennes républiques de l’ex-URSS.

    Toutefois, cherchant à arrimer la Russie au système économique mondiale, Boris Eltsine lance alors une stratégie de complaisance vis-à-vis des Etats unis et de l’occident (adhésion à la Banque mondiale et au FMI, coopération avec l’Otan, participation à la FORPRONU en ex-Yougoslavie, signature des accords de réduction des armes chimiques, renonciation à la parité stratégique avec les Etats-Unis, retrait militaire de Cuba etc.)

    Le 2ème mandat d’Eltsine commencé en 1996 est marqué par un sentiment de désillusion. Le Ministre des Affaires étrangères de l’époque, Evgueni Primakov était convaincu que la stratégie de complaisance n’apportait pas les résultats escomptés. Commence alors chez les dirigeants russes un repli sur les intérêts nationaux du pays et un rejet de l’unilatéralisme américain.

    La décision de l’OTAN d’intervenir militairement au Kosovo plonge les relations avec Washington dans une période de froid.

    De 2000 à 2008: La reprise économique et le regain de confiance

    L’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine en 2000 change complètement la donne. La nomination de plusieurs hauts responsables du KGB et de l’Armée à des postes au Kremlin assure au pays la stabilité politique. Le contrôle étatique dans l’économie se renforce, signe du retour d’un État fort. La croissance économique dépasse est située entre 6 et 8%, les ressources premières du pays, très abondantes, sont mieux utilisées et l’envolée des cours d’énergie permet un désendettement général1 de l’Etat russe et lui permet de diversifier son économie.

    En même temps, les motifs de tension entre la Russie et les Etats unis se multiplient. La prolongation de la présence militaire américaine en Asie centrale et le soutien actif aux révolutions en Ukraine et en Géorgie, avec l’arrivée au pouvoir de Tymochenko et Saakachvili, tous deux partisans d’un rapprochement avec l’occident, et de l’adhésion à l’Union européenne et à l’OTAN renforcent le sentiment à Moscou que Washington cherche à isoler la Russie.

    Ajouté à cela, les critiques américaines sur les questions de démocratie et droits de l’Homme en Russie, la reconnaissance par les Etats-Unis de l’indépendance du Kosovo, l’abrogation du traité ABM de 1972, l’envahissement unilatéral de l’Irak, l’installation de bases américaines en Roumanie et en Bulgarie, ou encore du projet d’installation d’éléments du système de défense anti-missile américain en Pologne2 et en République tchèque.

    Dans un discours prononcé à Munich, le 10 février 2007, Vladimir Poutine critique fortement l’«unilatéralisme américain », dénonce la volonté des Etats-Unis de construire de nouvelles démarcations en Europe et plaide pour un monde multipolaire.

    De 2008 à aujourd’hui : Le retour d’une puissance mondiale

    En janvier 2008, et au terme de deux mandats, Vladimir Poutine «confie» provisoirement la présidence à son homme de confiance, Dimitri Medvedev.

    Moins de deux mois plus tard, la déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo constitue un tournant dans la politique étrangère de la Russie, dont le nouveau président énonce les 5 principes :

    a. La «primauté» du droit international ;

    b. La «multipolarité» du monde ;

    c. Le désir «d’éviter les conflits et l’isolement» ;

    d. La «défense de la vie et de la dignité des citoyens russes où qu’ils se trouvent ; protection des entrepreneurs à l’étranger» ;

    e. La reconnaissance par la Russie de «zones d’intérêts privilégiés».

    Ces principes consacrent et scellent la divergence avec la conception américaine de la géopolitique mondiale et jettent les fondements d’un retour avéré de la Russie comme grande puissance mondiale.

    1. Indépendance du Kosovo

    L’opposition à l’indépendance du Kosovo a permis à la Russie de renforcer son influence sur la scène des Balkans occidentaux, et notamment auprès de la Serbie.

    Pour Moscou, cette indépendance viole l’intégrité territoriale de la Serbie et constitue une révision dangereuse des frontières issues de la Seconde Guerre mondiale.

    La présence de fortes minorités albanaises en Macédoine et au Monténégro pourraient suivre l’exemple du Kosovo, ce qui risque de déstabiliser toute la région. Plus encore, Moscou évoque l’impact de ce précédent sur les « conflits gelés » notamment, la Transnistrie en Moldavie, ou l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud en Géorgie.

    2. La Géorgie, l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie

    Soutenue par les Etats unis et l’Union européenne, le Président géorgien, Saakashvili entendait suivre l’exemple des républiques baltes et rejoindre l’UE et l’OTAN. Pour la Moscou, il était hors de question que ces institutions, fondées durant la guerre froide, ne s’installent au Caucase. Par ailleurs, la Géorgie et ses infrastructures étaient trop importantes dans l’équation géopolitique énergétique russe, notamment pour l’acheminement vers l’Europe du pétrole et gaz de la mer caspienne.

    Moscou ne pouvait donc pas trouver meilleure opportunité que la Géorgie pour réaffirmer sa puissance recréée. En effet, la Russie a défié l’OTAN en toute impunité et la Géorgie, qui comptait sur un soutien ferme de l’Occident, s’est retrouvée seule face aux troupes russes. Le message était désormais clair : dans la sphère d’influence de la Russie, s’allier à Washington ne peut garantir la sécurité.

    3. La question du nucléaire iranien

    L’Iran est un partenaire traditionnel et un voisin de la Russie. Les relations commerciales sont étroites et le volume des échanges ne cesse d’augmenter. Concernant le dossier nucléaire iranien, la position de la Russie peut être résumée ainsi :

    L’Iran a le droit à l’utilisation pacifique de l’énergie atomique

    La Russie continue à coopérer avec l’Iran dans le développement de son secteur de l’énergie nucléaire.

    La Russie est résolument opposée à toute possibilité d’une dimension militaire du programme nucléaire iranien.

    La Russie est convaincue qu’il n’y a pas d’alternative à une solution diplomatique négociée (donnant/donnant) ; soit un compromis.
    Moscou est en faveur de la présence des experts et observateurs de l’AIEA, même si, jusque là, ils n’ont trouvé aucune preuve d’activités nucléaires illégales.

    La Russie souligne l’importance de la reprise des négociations 5+1.
    La Russie soutient l’approche progressive où à chaque étape où Téhéran répond aux attentes de l’AIEA et de l’ONU, les sanctions doivent être atténuées.

    La Russie est contre toute tentative unilatérale hors du Conseil de sécurité des Nations Unies

    Il n’y a pas de solution militaire au problème.

    En 2010, la Russie a difficilement accepté de voter en faveur de la Résolution 1929 imposant plus de sanctions à l’encontre de l’Iran. En effet, Moscou s’est vue obligée d’annuler une importante commande de missiles S-300, ce qui a jeté un coup de froid sur ses relations avec Téhéran.

    Avec la crise ukrainienne en toile de fonds, les avis divergent sur l’avenir de la position russe concernant ce dossier. Pour certains, il y a au moins trois raisons pour que la Russie continue à coopérer avec l’occident sur le dossier nucléaire iranien:

    La Russie, tout comme les Etats unis, s’oppose à ce que l’Iran se dote de l’arme nucléaire.

    Le retrait de Moscou ouvrirait la voie à d’autres alternatives au processus diplomatique.

    Les relations économiques entre la Russie et l’Iran sont trop modestes et ne constituent pas un enjeu majeur pour la Russie.

    4. L’intervention internationale en Libye

    La Russie s’était abstenue lors du vote au Conseil de Sécurité pour imposer une zone d’exclusion aérienne en Libye, ce qui a permis à la résolution de passer. L’intervention militaire aérienne, deux jours plus tard, a créé un profond sentiment d’amertume chez les responsables russes pour qui, la Résolution n’autorise pas les frappes contre la Libye. Une polémique a même éclaté publiquement entre le président Dmitri Medvedev et le Premier ministre Vladimir Poutine.

    Désormais pour Moscou, la confiance n’est plus de mise.

    5. Le dossier syrien

    Depuis son indépendance, la Syrie a entretenu des relations étroites avec Moscou (l’URSS et plus tard, la Russie) qui est son premier fournisseur d’armes. Les exportations russes vers la Syrie dépassent le milliard de dollars et les investissements russes y sont estimés à 19 milliards de dollars.

    L’importance stratégique de la Syrie réside dans le fait qu’elle accueille la seule base navale russe en Méditerranée dans la ville de Tartous. Sur fond de détérioration des ses relations avec l’occident, depuis la guerre d’Ossétie du Sud en 2008, la Russie a décidé de renforcer sa présence en Méditerranée et obtient, contre l’annulation d’une partie de la dette syrienne, l’accord de Damas pour le développement et l’agrandissement de la base navale de Tartous, ce qu’elle entame depuis 2009.

    Par ailleurs, l’expérience libyenne a contribué à un raidissement de la position de la Russie devenue intransigeante sur le dossier syrien.
    En octobre 2011 et en février 2012, la Russie et la Chine opposent leur veto à deux reprises pour s’opposer à deux projets de Résolution du Conseil sécurité sur la Syrie.

    Ce « manque de flexibilité » de la part de Moscou conduit la communauté internationale à un sentiment d’impuissance. En effet, les Etats unis et l’UE sont incapables de déloger le régime Assad.

    6. La crise ukrainienne

    Tout comme dans le cas de la Géorgie, l’Ukraine s’est trop rapprochée de l’UE et de l’Otan. Or de tous les pays de la sphère d’influence de la Russie, l’Ukraine est de loin la plus importante. Elle abrite la base navale de Sébastopol (Crimée). Elle est une voie de transit hautement importante pour le gaz russe vers l’Europe occidentale, un grenier de blé en Europe. Une grande partie de sa population est russophone. L’Est et le Sud de l’Ukraine (partie la plus riche avec l’industrie et l’agriculture) sont largement acquis à la Russie.

    En conséquence, Moscou s’est vue obligée d’agir « par procuration » pour défendre ses intérêts et éviter une occidentalisation de l’Ukraine.
    Comble de cela, Moscou n’a pas eu recours à son armée pour redresser la situation, à l’exception de la Crimée où elle était de toutes les manières stationnée.

    L’Occident est en passe de comprendre qu’il ne peut gagner cette confrontation car la Russie ne peut pas la perdre.

    À ce stade, les options de Washington et de Bruxelles sont plutôt limitées. Ils ne peuvent pas affronter militairement la Russie, tandis que les sanctions économiques ne fonctionnent pas et que l’Europe, dont l’économie est convalescente, a besoin de pétrole et de gaz russes.
    En signant avec la Pékin «le contrat du siècle» d’une valeur de 400 milliards de dollars pour la livraison à la Chine de gaz naturel sur 30 ans, le président Poutine a réalisé ce que les dirigeants de l’Ouest craignaient: un pivot vers l’Extrême-Orient qui rend la Russie beaucoup moins vulnérable à toute éventuelle sanction de la part de Bruxelles.

    7. Autres éléments de puissance

    L’armée russe est une des plus puissantes au monde. Moscou a hérité de la totalité de l’arsenal de l’URSS.

    La Russie est le plus grand producteur de gaz naturel au monde. Elle en est également le plus grand fournisseur de l’Europe. Elle a su développer cet atout et le transformer en véritable levier géopolitique.

    Le Russie est très active dans le cadre de deux alliances militaires régionales destinées, entre autres à garder les États-Unis et l’OTAN loin de la région: l’Organisation de Coopération de Shanghai3 (OCS) et l’Organisation du Traité de Sécurité Collective4 (OTSC).  

    Source : Document confidentiel de la diplomatie marocaine

    #Russie #OTAN #Occident #URSS #Libye #Syrie #Kosovo #Serbie #Ukraine