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  • Le prix du pétrole monte suite aux menaces de Poutine

    Le prix du pétrole monte suite aux menaces de Poutine

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    Le pétrole a rebondi après que le président Vladimir Poutine a déclaré mercredi que la Russie cesserait de fournir du gaz et du pétrole si des plafonds de prix étaient imposés sur les ressources énergétiques de la Russie.

    Par Rowena Edwards

    LONDRES (Reuters) – Les prix du pétrole ont énormément fluctué mercredi alors que le marché équilibrait les inquiétudes de la demande liées aux risques de récession imminents avec les craintes que la Russie arrête tous les approvisionnements en pétrole et en gaz.

    Après des creux de session jamais vus depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les contrats à terme sur le Brent ont augmenté de 2 cents, soit 0,02 %, à 92,85 $ le baril à 12 h 02 GMT, tandis que le brut américain West Texas Intermediate a gagné 9 cents, soit 0,1 %, à 86,97 $.

    Le pétrole a réduit ses pertes après que le président russe Vladimir Poutine a menacé d’arrêter tous les approvisionnements en pétrole et en gaz si des plafonds de prix étaient imposés sur les ressources énergétiques de la Russie.

    L’Union européenne a proposé de plafonner le gaz russe quelques heures plus tard, augmentant le risque de rationnement dans certains des pays les plus riches du monde cet hiver.

    Les analystes s’attendent déjà à ce que l’offre de pétrole soit tendue pour le dernier trimestre de l’année.

    « L’arrêt de la libération de la SPR américaine (réserve stratégique de pétrole) couplé à la mise en œuvre d’un embargo de l’UE sur le brut russe a les ingrédients d’une crise mondiale de l’approvisionnement cet hiver », a déclaré l’analyste de PVM Stephen Brennock.

    Les attentes d’un resserrement des stocks de pétrole aux États-Unis ont ajouté un soutien supplémentaire.

    Les stocks de brut américains devraient avoir chuté pour la quatrième semaine consécutive, diminuant d’environ 733 000 barils au cours de la semaine précédant le 2 septembre, selon un sondage préliminaire de Reuters mardi.

    Les rapports hebdomadaires sur les stocks américains de l’American Petroleum Institute seront publiés plus tard mercredi, un jour plus tard que d’habitude en raison d’un jour férié lundi.

    Le marché jongle également avec le sentiment baissier de la perspective d’une récession économique mondiale.

    L’agence de notation Fitch a déclaré mardi que l’arrêt du gazoduc Nord Stream 1 avait accru la probabilité d’une récession dans la zone euro.

    On s’attend à ce que la Banque centrale européenne augmente fortement ses taux d’intérêt lors de sa réunion de jeudi. Une réunion de la Réserve fédérale américaine suivra le 21 septembre.

    Les faibles données économiques de la Chine dans le cadre de sa politique stricte de zéro COVID ont également aggravé les problèmes de demande.

    Les importations de pétrole brut du pays en août ont chuté de 9,4% par rapport à l’année précédente, ont révélé mercredi les données douanières.

    Pendant ce temps, le nouveau Premier ministre britannique, Liz Truss, a déclaré mercredi qu’elle souhaitait voir davantage d’extraction de pétrole et de gaz de la mer du Nord.

    Business standard, 07/09/2022

    #Pétrole #Prix #Gaz #Poutine

  • Le gazier russe Gazprom nargue l’Europe

    Le gazier russe Gazprom nargue l’Europe

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    Le géant gazier russe Gazprom diffuse une vidéo montrant les effets des livraisons de gaz en Europe.

    Le message adressé aux Européens par Gazprom, et donc par le Kremlin, n’est pas un avertissement. C’est une promesse que fait la Russie à l’Europe sur les temps difficiles qui s’annoncent. Dans une vidéo de deux minutes, on voit un technicien du gazoduc Nord Stream 1 marcher lentement pour couper le gaz vers l’Europe qui peu à peu connaitra le froid, la faim et l’obscurité.

    Cette vidéo de 2 minutes a pour bande-son un chant russe mélancolique, presque lugubre. On voit s’éteindre les gazinières, les rues de plusieurs capitales européennes se vider, des panneaux solaires et des centrales hydrauliques peinant à produire et le drapeau européen s’agiter sous un vent qu’on devine glacial.

    El Khabar, 07/09/2022

    #Russie #Gazprom #Gaz #Europe

  • Europe: Coupure indéfinie de l’approvisionnement en gaz russe

    Europe: Coupure indéfinie de l’approvisionnement en gaz russe

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    -La Russie affirme que les sanctions économiques punitives imposées par l’Occident sont responsables de l’arrêt indéfini de l’approvisionnement en gaz via le principal gazoduc européen.
    -Cela représente l’indication la plus claire à ce jour que le Kremlin cherche à forcer l’Europe à lever les mesures économiques afin que Moscou puisse rouvrir les robinets avant l’hiver.
    -“Cette dernière décision a considérablement augmenté le risque que l’Europe n’obtienne plus de flux de gaz via Nord Stream 1 pendant tout l’hiver”, ont déclaré les analystes du cabinet de conseil en énergie Rystad Energy dans une note de recherche.

    L’ Europe a été plongée dans sa plus grande crise énergétique depuis des décennies, les approvisionnements en gaz naturel de la Russie devenant volatils et imprévisibles avant même le début de l’invasion de l’Ukraine . Maintenant, ces approvisionnements sont complètement arrêtés.

    La Russie affirme que les sanctions économiques punitives qui lui sont imposées par l’Occident sont responsables de l’arrêt indéfini de l’approvisionnement en gaz via le principal gazoduc européen.

    “Des problèmes de pompage sont survenus à cause des sanctions imposées contre notre pays et contre un certain nombre d’entreprises par des États occidentaux, dont l’Allemagne et le Royaume-Uni”, a déclaré lundi à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, selon l’agence de presse russe Interfax.

    Lorsqu’on lui a demandé si le pompage de gaz via Nord Stream 1 dépendait entièrement des sanctions et si l’approvisionnement reprendrait si celles-ci étaient levées ou assouplies, Peskov a répondu : « Bien sûr. Les sanctions mêmes qui empêchent le maintien des unités, qui les empêchent de se déplacer sans garanties légales appropriées, qui empêchent que ces garanties légales soient données, etc.

    “Ce sont précisément ces sanctions que les États occidentaux ont introduites qui ont amené la situation à ce que nous voyons maintenant”, a ajouté Peskov.

    Venant directement du Kremlin, de tels commentaires représentent l’indication la plus claire à ce jour que la Russie cherche à faire pression sur l’Europe pour qu’elle lève les mesures économiques, prises pour punir la Russie pour son invasion non provoquée de l’Ukraine, afin que les robinets soient rouverts avant l’hiver.

    Les législateurs européens ont accusé à plusieurs reprises la Russie, traditionnellement son plus grand fournisseur d’énergie, de militariser les exportations d’énergie dans le but de faire grimper les prix des matières premières et de semer l’incertitude dans le bloc des 27 nations. Moscou nie avoir utilisé l’énergie comme arme.

    Le géant russe de l’énergie, Gazprom, a interrompu toutes les exportations via Nord Stream 1 à partir du 31 août , citant des travaux de maintenance sur son seul compresseur restant.

    Or, alors que les flux devaient reprendre après trois jours, Gazprom a cité vendredi une fuite de pétrole pour l’ arrêt indéfini de l’oléoduc . L’annonce du choc est intervenue dans la foulée d’une déclaration conjointe des puissances économiques du G-7 soutenant une proposition visant à imposer un mécanisme de plafonnement des prix du pétrole russe.

    Dans ce que les analystes de l’énergie considèrent comme une escalade de la tentative de la Russie d’infliger des souffrances économiques à la région, le Kremlin a depuis déclaré que la reprise de l’approvisionnement en gaz de l’Europe dépendait entièrement de la levée par l’Europe de ses sanctions économiques contre Moscou.

    L’arrêt des approvisionnements via le gazoduc Nord Stream 1, qui relie la Russie à l’Allemagne via la mer Baltique, a fait bondir les prix du gaz en Europe lundi, beaucoup craignant que certaines parties de l’Europe ne soient contraintes de rationner l’énergie pendant l’hiver. Elle a également exacerbé le risque d’une récession dans la région.

    Gazprom contre Siemens Energy
    Pendant ce temps, le directeur général adjoint de Gazprom, Vitaly Markelov, a déclaré mardi à Reuters que les flux de gaz via le gazoduc Nord Stream 1 ne continueraient pas tant que l’allemand Siemens Energy répare le matériel défectueux.

    Siemens Energy n’était pas immédiatement disponible pour commenter lorsqu’il a été contacté par CNBC mardi.

    Cependant, la société a déclaré à Reuters qu’elle n’était pas actuellement mandatée par Gazprom pour effectuer des travaux de maintenance sur la turbine suspectée de fuite d’huile, mais a déclaré qu’elle restait en attente pour le faire.

    Siemens Energy a ajouté qu’il “ne peut pas comprendre cette nouvelle représentation sur la base des informations qui nous ont été fournies au cours du week-end”.

    Mark Dixon, fondateur de la Moral Rating Agency, une organisation de recherche axée sur les entreprises étrangères en Russie, a déclaré que Gazprom blâmant Siemens Energy pour la coupure de l’approvisionnement en gaz était “un autre exemple de mensonge d’État de la Fédération de Russie”.

    “La Russie a menti dans l’invasion et a menti depuis”, a déclaré Dixon. « Gazprom, c’est la Russie, ne vous y trompez pas. Il n’a d’autre choix que de mentir en chœur avec [le président russe Vladimir] Poutine ».

    La Russie a considérablement réduit l’approvisionnement en gaz de l’Europe ces derniers mois, les flux via le gazoduc fonctionnant à seulement 20 % du volume convenu avant la suspension indéfinie.

    “La décision de la Russie de couper à nouveau l’approvisionnement en gaz de l’UE alors que la région se démène pour remplir ses stocks avant l’hiver est une nouvelle escalade de sa politique des derniers mois pour infliger des difficultés économiques par des coupures répétées de l’approvisionnement en Allemagne, la plus grande économie de l’UE et consommateur de gaz », ont déclaré les analystes du cabinet de conseil en risques politiques Eurasia Group dans une note de recherche.

    “Des sources à Berlin disent qu’ils élaborent désormais tous leurs plans énergétiques hivernaux en supposant un approvisionnement nul de la Russie”, ont-ils ajouté. “Cela signifie que l’accent sera désormais également mis sur l’Europe centrale et méridionale, qui reçoit toujours du gaz russe, notamment par le transit par pipeline de l’Ukraine et de la Turquie.”

    L’hiver arrive
    Les décideurs européens se battent actuellement pour sécuriser l’approvisionnement en gaz dans les installations souterraines afin d’avoir suffisamment de carburant pour garder les maisons au chaud pendant les mois les plus froids.

    Les analystes de l’énergie affirment que la dernière décision de la Russie de suspendre les flux de gaz via la principale route d’approvisionnement de l’Europe pourrait exacerber ce qui était déjà susceptible d’être une période hivernale extrêmement difficile.

    “Le secteur européen de l’énergie continue d’être choqué par la volatilité des prix et l’incertitude sur les bilans énergétiques pour l’hiver à venir”, ont déclaré les analystes du cabinet de conseil Rystad Energy dans une note de recherche, notant que les prix au comptant de l’électricité en Europe occidentale ont atteint des “niveaux sans précédent”.

    “Cette dernière décision a considérablement accru le risque que l’Europe n’obtienne plus de flux de gaz via Nord Stream 1 pendant tout l’hiver”, ont-ils ajouté.

    CNBC, 6 SEPT. 2022

    #Russie #Gaz #Europe #UE #Nord_stream #Gazprom #Siemens_Energy

  • La crise alimentaire internationale et les propositions pour en sortir

    La crise alimentaire internationale et les propositions pour en sortir

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    par Eric Toussaint, Omar Aziki

    Contrairement à une idée qui s’est largement répandue en 2022, la crise alimentaire mondiale a commencé avant l’invasion russe de l’Ukraine et l’augmentation du prix des céréales provoquées par la spéculation. A l’échelle planétaire, entre 2014 et 2021, le nombre de personnes souffrant d’insécurité alimentaire grave a augmenté de plus de 350 millions, passant de 565 millions à 924 millions. L’augmentation a été particulièrement forte entre 2019 et 2021, elle a concerné un peu plus de 200 millions de personnes. En 2021, quelque 2,3 milliards de personnes (29,3 pour cent de la population mondiale) étaient en situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave [1]. En 2022, tous les indicateurs sont au rouge et le Conseil de sécurité des Nations unies a même été réuni le 17 mai 2022 pour débattre de comment faire face à la crise alimentaire qui pourrait provoquer des révoltes populaires.

    Comment expliquer qu’on soit toujours confronté à la faim au 21e siècle ?

    C’est le résultat du modèle de l’agrobusiness qui cherche non pas à nourrir les populations mais à réaliser des surprofits. C’est beaucoup plus flagrant dans les pays du Sud global où les programmes d’ajustement structurel du FMI et la Banque mondiale ont encouragé une agriculture intensive d’exportation selon les critères de concurrence et de rentabilité sur le marché mondial et ont marginalisé le secteur de la production vivrière et l’agriculture paysanne qui fournit pourtant 70% de la production de nourriture au niveau mondial [2]. Les aliments sont transformés en marchandises soumises à la spéculation sur le marché mondial où une poignée de grandes multinationales fixent les prix.

    Ces grandes entreprises de l’agrobusiness bénéficient de subventions publiques, accaparent de plus en plus de terres pour l’extension de la production d’agrocarburants et les ressources en eau pour des cultures hyper consommatrices, détruisent les semences paysannes au profit des hybrides et des OGM, généralisent l’utilisation des engrais chimiques et des pesticides.

    Ce modèle de production augmente considérablement la vulnérabilité des cultures face aux chocs externes et contribue énormément au changement climatique et aux sécheresses qui affectent l’agriculture pluviale et tarissent les nappes phréatiques. Il est directement lié au système capitaliste mondial et à sa crise multiforme dont la crise alimentaire est une des manifestations.

    Quelle est l’ampleur de la crise sur le plan humanitaire ?

    En Afrique, environ 60% de la population sont touchés par l’insécurité alimentaire modérée et 20 % par l’insécurité alimentaire graveUn être humain sur 10 souffre en permanence de la faim. Selon un critère plus large qui est élaboré par la FAO et d’autres organismes onusiens, 30 % de la population mondiale souffrent de manière modérée de l’insécurité alimentaire. Si on se concentre sur le continent africain, toujours selon la FAO, environ 60% de la population est touchée par l’insécurité alimentaire modérée et 20 % par l’insécurité alimentaire grave, ces chiffres risquant d’augmenter fortement avec l’instabilité climatique.

    En 2020, « on estime que 45 millions d’enfants de moins de 5 ans souffraient d’émaciation, la forme la plus mortelle de malnutrition, qui peut multiplier par 12 le risque de décès chez les enfants. En outre, 149 millions d’enfants de moins de 5 ans présentaient un retard de croissance et de développement en raison d’un manque chronique de nutriments essentiels dans leur alimentation [3] ». 45% des décès d’enfants de moins de 5 ans sont dus à la malnutrition, cela représente 3,1 millions d’enfants.

    « En 2021, l’écart entre les femmes et les hommes en ce qui concerne l’insécurité alimentaire s’est encore accentué : 31,9 pour cent des femmes dans le monde étaient en situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave, contre 27,6 pour cent des hommes – un écart de plus de 4 points de pourcentage, contre 3 points de pourcentage en 2020 [4] ».

    Selon un communiqué de l’Unicef du 23 juin 2022 : « Dans 15 pays actuellement touchés par une crise, près de 8 millions d’enfants âgés de moins de 5 ans risquent de décéder des suites d’une émaciation sévère s’ils ne reçoivent pas des aliments thérapeutiques et des soins immédiats (…). Depuis le début de l’année, la crise alimentaire mondiale n’a cessé de s’amplifier, l’émaciation sévère touchant 260 000 enfants supplémentaires (soit un toutes les 60 secondes) dans les 15 principaux pays concernés, notamment dans la Corne de l’Afrique et le centre du Sahel. » Unicef ajoute : « En parallèle, le prix des aliments thérapeutiques prêts à l’emploi visant à traiter l’émaciation sévère a augmenté de 16 % ces dernières semaines en raison d’une envolée du coût des matières premières, privant jusqu’à 600 000 enfants supplémentaires de ce traitement d’importance vitale et mettant ainsi leur vie en danger. »

    Structurellement, une majorité des personnes victimes de la faim appartient paradoxalement à la population rurale. Ce sont en majorité des familles de producteurs agricoles qui ne possèdent pas de propriétés ou pas assez de terres, ni de moyens pour les mettre en valeur et qui doivent vendre sur le marché le plus de produits agricoles notamment pour rembourser leurs dettes en privant leur famille d’une nourriture suffisante. Il y a bien sûr également les populations urbaines les plus appauvries.

    Quelques définitions fournies par l’Organisation mondiale de la santé et l’Unicef :

    Insécurité alimentaire modérée : niveau de gravité de l’insécurité alimentaire se caractérisant par le fait que les personnes concernées ne sont pas certaines de pouvoir se procurer à manger et ont été contraintes, à un moment ou à un autre durant l’année, de réduire la qualité et/ou la quantité des aliments consommés, en raison d’un manque d’argent ou d’autres ressources. L’insécurité alimentaire modérée renvoie donc à un manque de régularité dans l’accès à la nourriture, qui diminue la qualité de l’alimentation et perturbe les habitudes alimentaires normales. Elle est déterminée à partir de l’échelle de l’insécurité alimentaire vécue.

    Insécurité alimentaire grave : niveau de gravité de l’insécurité alimentaire se caractérisant par le fait que, à un moment dans l’année, les personnes concernées ont épuisé leurs réserves alimentaires, ont connu la faim et, au degré le plus avancé, sont restées un ou plusieurs jours sans manger. Il est déterminé à partir de l’échelle de l’insécurité alimentaire vécue.

    Sous-alimentation : situation dans laquelle la consommation alimentaire habituelle d’un individu est insuffisante pour fournir l’apport énergétique alimentaire nécessaire à une vie normale, active et saine. La prévalence de la sous-alimentation est utilisée pour mesurer la faim.

    Émaciation : L’émaciation constitue une forme mortelle de malnutrition qui amaigrit et affaiblit les enfants et les expose à un risque accru de décès, ainsi que de problèmes de croissance, de développement et d’apprentissage. En 2022, plus de 45 millions d’enfants de moins de 5 ans en souffrent.

    Émaciation sévère : Caractérisée par une maigreur extrême de l’enfant par rapport à sa taille en raison d’un affaiblissement du système immunitaire, l’émaciation sévère est la forme de malnutrition la plus immédiate, la plus visible et la plus mortelle. En 2022, plus de 13 millions d’enfants de moins de 5 ans en sont victimes.

    Cité par le quotidien Le Monde, Émile Frison, membre du panel international d’experts sur les systèmes alimentaires durables (IPES-food), déclare : « il ne faut pas qu’on se trompe en se disant que c’est uniquement à cause du Covid et de la guerre en Ukraine qu’on assiste à une crise alimentaire, et que, si ces problèmes sont surmontés, les choses vont s’arranger ». Mathilde Gérard, journaliste au Monde ajoute : « Ces deux événements internationaux majeurs ont en réalité exacerbé des difficultés structurelles qui les précèdent » (Source : Mathilde Gérard, « Sous-alimentation : près d’une personne sur dix souffre de la faim dans le monde, un chiffre en forte hausse depuis deux ans », Le Monde, 6 juillet 2022)

    La crise alimentaire mondiale n’est pas provoquée par une réduction de la production de céréales ou d’autres aliments

    La crise alimentaire mondiale n’est pas provoquée par une pénurie mondiale de production d’aliments. En effet, la production alimentaire mondiale augmente plus rapidement que la croissance démographique depuis plus d’un demi-siècle. En 2021, la récolte de céréales a dépassé un record historique.

    Mais il est important de souligner qu’une partie croissante des aliments produits ne sert pas à l’alimentation humaine. Les gouvernements du Nord encouragent la production d’agrocarburants, appelés à tort biocarburants afin de créer une réaction positive de l’opinion publique. Dans un article d’avril 2022, Jean-François Collin, haut fonctionnaire et ex-conseiller au ministère de l’agriculture met en évidence « l’augmentation considérable des usages industriels de la production céréalière mondiale (…), notamment la production d’éthanol : 30 % de l’augmentation de la production mondiale des cinquante dernières années ont été consacrés au développement des usages industriels des céréales. Cela concerne principalement le maïs mais également le blé. (…) Environ 200 millions de tonnes de maïs américains sont transformées chaque année en éthanol incorporé dans le carburant des véhicules automobiles. 10 % des céréales produites dans le monde servent aujourd’hui de carburant. On pourrait ajouter les surfaces consacrées à d’autres plantes qui ne sont pas des céréales, comme le colza, le soja ou l’huile de palme avec lesquels on produit du diester également utilisé comme carburant. Ce sont autant de surfaces qui ne sont pas consacrées à la production de blé ou de riz susceptible d’alimenter directement des humains. »

    Il est également important de souligner que plus d’un tiers de la production mondiale de céréales, 35% selon J-F Collin, est destiné à l’alimentation des animaux d’élevage.

    Une poignée de sociétés transnationales contrôlent largement le marché des céréales, formant un oligopole, et augmentent en permanence leurs profits et leur fortune sur le dos des populations. Au niveau planétaire, quatre sociétés, dont trois sont étasuniennes et une est française, contrôlent 70% du marché international des céréales. Elles jouent un rôle fondamental dans la fixation des prix et de l’approvisionnement. Il s’agit de Archer Daniels Midland, De Bunge, Cargill et Louis Dreyfus, souvent désignés par le sigle ABCD.

    Prenons le cas de Cargill, voici ce qu’en dit Oxfam international dans un rapport récent : « Cargill est un géant mondial de l’agroalimentaire et l’une des plus grandes sociétés privées du monde. En 2017, elle a été répertoriée parmi les quatre entreprises qui contrôlent ensemble plus de 70 % du marché mondial des produits de base agricoles. Elle est détenue à 87 % par la onzième famille la plus riche du monde. La richesse cumulée des membres de cette famille figurant sur la liste des milliardaires de Forbes est de 42,9 milliards de dollars – et leur fortune s’est accrue de 14,4 milliards depuis 2020, augmentant de près de 20 millions de dollars par jour pendant la pandémie. Cette augmentation est due à la hausse des prix des denrées alimentaires, en particulier des céréales. Par ailleurs, quatre autres membres de la grande famille Cargill ont récemment rejoint la liste des 500 personnes les plus riches du monde. En 2021, la société a enregistré des recettes nettes de 5 milliards de dollars et réalisé les plus gros bénéfices de son histoire. L’année précédente, elle a versé des dividendes de 1,13 milliard de dollars, dont la plupart étaient destinés aux membres de la famille. La société devrait à nouveau obtenir des bénéfices record en 2022, venant grossir encore la fortune déjà colossale de la famille. »

    Oxfam ajoute : « Selon Bloomberg, Cargill n’est pas la seule entreprise à réaliser des bénéfices importants en tirant parti des pénuries alimentaires et de la volatilité des marchés. L’un des concurrents de l’entreprise, la société de commerce agricole Louis Dreyfus Co., a déclaré en mars avoir réalisé 82 % de plus de bénéfices l’année dernière, en grande partie grâce aux fluctuations du prix des céréales et aux fortes marges sur les graines oléagineuses » (Source : Oxfam, « Quand la souffrance rapporte gros. Face à l’explosion de la fortune des milliardaires et alors que le coût de la vie grimpe en flèche, il est urgent de taxer les plus riches », publié le 23 mai 2022)

    Ce contrôle sur le commerce des aliments a ainsi permis à ces entreprises de l’agroindustrie, mais aussi aux grandes chaines commerciales telles que Wallmart ou Carrefour, d’imposer des hausses de prix en 2021 de l’ordre de 30% [5].

    Autres causes fondamentales de la crise alimentaire, les politiques néolibérales d’ouverture des marchés que nous analysons plus loin. En effet, celles-ci ont rendu les pays du Sud global de plus en plus dépendants de leurs importations de céréales (voir plus loin la critique des différentes politiques appliquées par les pays du Sud sous pression des institutions comme la BM et le FMI mais aussi de leurs propres classes dominantes). En cas de choc extérieur entrainant une augmentation des prix sur le marché mondial et/ou une difficulté d’approvisionnement, les pays du Sud global, qui ne produisent pas de céréales en suffisance, sont directement touchés.

    Parmi les facteurs récents qui ont aggravé la crise alimentaire, il y a l’énorme spéculation qui a eu lieu sur les marchés des céréales dès le lendemain de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Les prix du blé et du maïs ont augmenté de près de 50% en une quinzaine de jours alors qu’il n’y avait à ce moment-là aucune destruction de la production et aucun problème d’approvisionnement. Il s’agissait de spéculation pure de la part des grandes sociétés privées qui achètent des stocks de céréales (y compris des récoltes futures) dans les bourses de céréales dont la principale se trouve à Chicago. Le prix du riz a également augmenté, mais plus modérément.

    Immédiatement, les grandes sociétés de commercialisation, les grandes surfaces, ont augmenté le prix des aliments et cela sans justification.
    Au moment où ces lignes sont écrites à la fin août 2022, au cours des trois derniers mois, le prix du blé à la bourse de Chicago a baissé de 32% et le prix du maïs a baissé de 22%, mais cela ne s’est pas répercuté par une baisse des prix au détail.

    Les prix au détail pour les consommateurs/trices des classes populaires ont fortement augmenté et il est peu probable qu’ils baisseront, les gouvernants n’appliquant pas de politique de contrôle ou de fixation des prix. Les grandes entreprises privées sont en effet libres de les fixer selon leur bon vouloir.

    La crise alimentaire n’a pas débuté avec l’invasion de l’Ukraine

    A l’échelle planétaire, en réalité la situation se dégrade depuis 2014.
    Alors qu’on avait connu une crise alimentaire très grave en 2007-2008 (voir notre explication de la crise de 2007-2008) amenant à plus de 800 millions le nombre de personne souffrant de la faim, la situation s’était améliorée entre 2009 et 2013 pour se dégrader à nouveau à partir de 2014 (voir les tableaux 1 et 2).

    Tableau 1 : Évolution du nombre de personnes ayant vécu une situation d’insécurité alimentaire grave (en millions)

    A l’échelle planétaire, entre 2014 et 2021, le nombre de personnes souffrant d’insécurité alimentaire grave a augmenté de plus de 350 millions, passant de 565 millions à 924 millions

    Tableau 2 : Nombre de personnes ayant vécu une situation d’insécurité modérée en 2015, 2019 et 2020 (en millions)

    Est-il possible d’éradiquer la faim ?

    Éradiquer la faim, c’est tout à fait possible. Les solutions fondamentales pour atteindre cet objectif vital, passent par un projet de souveraineté alimentaire alternatif au modèle de l’agrobusiness intensif. La souveraineté alimentaire est le droit de chaque pays de maintenir et développer sa propre capacité à produire son alimentation de base. Elle suppose la protection des ressources naturelles, notamment la terre, les eaux et les semences. Elle place les producteurs/trices, distributeurs/trices et consommateurs/trices des aliments au cœur des systèmes et politiques alimentaires en lieu et place des exigences des marchés et des transnationales. Elle vise donc à nourrir la population à partir de l’effort des producteurs/trices au niveau local, tout en limitant les importations et les exportations.

    Pour avancer vers la souveraineté alimentaire, il faut mettre l’agroécologie au cœur des décisions politiques des gouvernements. L’agroécologie est une alternative au modèle néolibéral productiviste. Elle garantit les droits collectifs de la paysannerie, protège la biodiversité, renforce les systèmes alimentaires locaux, et valorise le travail des femmes qui est littéralement vital.

    Cela permettra de disposer d’une alimentation de qualité : sans OGM, sans pesticides, sans herbicides, sans engrais chimiques. Mais pour atteindre cet objectif-là, il faut que plus de 3 milliards de paysans puissent accéder à la terre en quantité suffisante et la travailler pour leur compte au lieu d’enrichir les grands propriétaires, les transnationales de l’agrobusiness, les commerçants et les prêteurs. Il faut aussi qu’ils disposent, grâce à l’aide publique, des moyens pour cultiver la terre (sans l’épuiser).

    Pour ce faire, il faut une réforme agraire, réforme qui manque toujours cruellement, que ce soit au Brésil, en Bolivie, au Paraguay, au Pérou, en Asie ou dans certains pays d’Afrique. Une telle réforme agraire doit organiser la redistribution des terres en interdisant les grandes propriétés terriennes privées et en fournissant un soutien public au travail des agriculteurs. Elle doit s’opposer aux politiques agraires mises en œuvre par la Banque mondiale, par des fondations comme la Fondation Bill Gates et des multinationales qui favorisent de grandes opérations d’accaparement de terres.

    Elle doit préserver les forêts existantes et encourager le reboisement, stopper la privatisation et la marchandisation des ressources hydriques, éviter la monoculture à l’origine de dégradations des sols…

    Il est important de souligner que le FMI et surtout la Banque mondiale ont d’énormes responsabilités dans la crise alimentaire car ce sont notamment ces institutions qui ont poussé les États à se connecter de plus en plus aux marchés internationaux en accroissant leur dépendance, à supprimer les aides aux petits producteurs et à offrir une place de choix aux transnationales de l’agrobusiness. Le FMI et la Bm ont recommandé aux gouvernements du Sud de supprimer les silos à grains qui servaient à alimenter le marché intérieur en cas d’insuffisance de l’offre et/ou d’explosion des prix. La Banque mondiale et le FMI ont poussé les gouvernements du Sud à supprimer les organismes de crédit public aux paysans et ont poussé ceux-ci dans les griffes des prêteurs privés (souvent de grands commerçants) ou des banques privées qui pratiquent des taux usuriers. Cela a provoqué l’endettement massif des petits paysans, que ce soit en Inde, au Mexique, en Égypte ou dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne. Selon les enquêtes officielles, le surendettement des paysans qui touche les paysans indiens est la cause principale du suicide de plus de 400 000 paysans en Inde au cours des 25 dernières années. C’est un pays où précisément la Banque mondiale s’est employée avec succès à convaincre les autorités de supprimer les agences publiques de crédit aux agriculteurs. Et ce n’est pas tout : au cours des 50 dernières années, la Banque mondiale et le FMI ont aussi poussé les pays tropicaux et autres pays du sud global à réduire leur production de blé, de riz ou de maïs pour les remplacer par des cultures d’exportation (cacao, café, thé, bananes, arachide, fleurs, coton…). Enfin, pour parachever leur travail en faveur des grandes sociétés de l’agrobusiness et des grands pays exportateurs de céréales (en commençant par les États-Unis, le Canada et l’Europe), ils ont poussé les gouvernements à ouvrir toutes grandes les frontières aux importations de nourriture qui bénéficient de subventions massives de la part des gouvernements du Nord, ce qui a provoqué la faillite de nombreux producteurs/trices du Sud et une très forte réduction de la production vivrière locale.

    En résumé, il est nécessaire de mettre en œuvre la souveraineté alimentaire, promouvoir l’agroécologie et appliquer la réforme agraire. Il faut abandonner la production des agro-carburants industriels et bannir les subventions publiques à ceux qui les produisent. Il faut également recréer au Sud des stocks publics de réserves d’aliments (en particulier de grains : riz, blé, maïs…), (re)créer des organismes publics de crédit aux agriculteurs/trices et rétablir une régulation des prix des aliments. Il faut garantir que les populations à bas revenu puissent bénéficier de bas prix pour des aliments de qualité. Il faut supprimer la TVA sur les aliments de base. L’État doit garantir aux petits producteurs/trices agricoles des prix de vente suffisamment élevés afin de leur permettre d’améliorer nettement leurs conditions de vie. L’État doit également développer les services publics dans les milieux ruraux (santé, éducation, communications, culture, « banques » de semences…). Les pouvoirs publics sont parfaitement à même de garantir à la fois des prix subventionnés aux consommateurs d’aliments et des prix de vente suffisamment élevés pour les petits producteurs agricoles afin qu’ils disposent de revenus suffisants.

    Ce combat contre la faim n’est-il pas partie prenante d’un combat bien plus vaste ?

    On ne peut prétendre sérieusement lutter contre la faim sans s’attaquer aux causes fondamentales de la situation actuelle. La dette est l’une d’entre elles, et les effets d’annonce sur ce thème, fréquents ces dernières années comme lors des sommets du G7 ou du G20, masquent mal que ce problème demeure entier. La crise globale qui touche le monde aujourd’hui aggrave la situation des pays en développement face au coût de l’endettement et de nouvelles crises de la dette au Sud sont en préparation. Ce qui se passe en 2022 au Sri Lanka ou en Argentine en sont des exemples criants. Or cette dette a conduit les peuples du Sud, souvent pourvus en richesses humaines et naturelles considérables, à un appauvrissement massif. Le système dette est un pillage organisé auquel il est urgent de mettre fin.

    En effet, le mécanisme infernal de la dette publique illégitime est un obstacle essentiel à la satisfaction des besoins humains fondamentaux, parmi lesquels l’accès à une alimentation décente. Sans aucun doute, la satisfaction des besoins humains fondamentaux doit primer sur toute autre considération, géopolitique ou financière. Sur un plan moral, les droits des créanciers, rentiers ou spéculateurs ne font pas le poids par rapport aux droits fondamentaux de huit milliards de citoyens, piétinés par ce mécanisme implacable que représente la dette.
    Il est immoral de demander aux peuples des pays appauvris par une crise globale dont ils ne sont nullement responsables de consacrer une grande partie de leurs ressources au remboursement de créanciers aisés (qu’ils soient du Nord ou du Sud) plutôt qu’à la satisfaction de leurs besoins fondamentaux. L’immoralité de la dette découle également du fait qu’elle a très souvent été contractée par des régimes non démocratiques qui n’ont pas utilisé les sommes reçues dans l’intérêt de leurs populations et ont souvent organisé des détournements massifs d’argent, avec l’accord tacite ou actif des États du Nord, des créanciers privés du Nord, de la Banque mondiale et du FMI. Les créanciers des pays les plus industrialisés ont prêté en connaissance de cause à des régimes souvent corrompus. Ils ne sont pas en droit d’exiger des peuples qu’ils remboursent ces dettes immorales et illégitimes.

    En somme, la dette est un des principaux mécanismes par lesquels une nouvelle forme de colonisation s’opère au détriment des peuples. Elle vient s’ajouter à des atteintes historiques portées également par les pays riches : esclavage, extermination de populations indigènes, joug colonial, pillage des matières premières, de la biodiversité, du savoir-faire des paysans (par le brevetage au profit des transnationales de l’agrobusiness du Nord des produits agricoles du Sud comme le riz basmati indien) et des biens culturels, fuite des cerveaux, etc. Il est plus que temps de remplacer la logique de domination par une logique de redistribution de richesses dans un souci de justice.

    Le G7, le FMI, la Banque mondiale et le Club de Paris imposent leur propre vérité, leur propre justice, dont ils sont à la fois juge et partie. Depuis la crise de 2007-2009, le G20 a pris le relais du G7 et a contribué à remettre le FMI discrédité et délégitimé au centre du jeu politique et économique en particulier à l’égard du Sud Global. Il faut mettre fin à cette injustice qui profite aux oppresseurs, qu’ils soient du Nord ou du Sud.

    Le CADTM soutient avec enthousiasme les propositions et les revendications avancées par le mouvement paysan international La Via Campesina pour faire face à la crise alimentaire actuelle et aller vers la souveraineté alimentaire. Nous les reproduisons intégralement.

    « Face à ce contexte dramatique, La Via Campesina exprime des exigences et des propositions fortes pour faire face à la crise, tant à court qu’à long terme.

    Nous exigeons une action immédiate pour :

    La fin de la spéculation sur les denrées alimentaires et la suspension de la cotation des denrées alimentaires en bourse. Les contrats à terme sur les matières premières agricoles devraient être interdits immédiatement. Le prix des denrées alimentaires faisant l’objet d’un commerce international doit être lié aux coûts de production et respecter les principes du commerce équitable, tant pour les producteurs, productrices que pour les consommateurs, consommatrices ;
    La fin de l’OMC dans le contrôle du commerce alimentaire, ainsi que les accords de libre-échange. En particulier, les règles de l’OMC qui empêchent les pays de développer des réserves alimentaires publiques et la régulation des prix et des marchés doivent être immédiatement suspendues, afin que les pays puissent développer les politiques publiques nécessaires pour soutenir les petits producteurs et les petites productrices dans ce contexte difficile ;
    Une réunion d’urgence du Comité de la sécurité alimentaire et la création d’un nouvel organisme international chargé de mener des négociations transparentes sur les accords de produits de base entre les pays exportateurs et importateurs, afin que les pays devenus dépendants des importations de denrées alimentaires puissent avoir accès à des aliments à des prix abordables ;
    L’interdiction d’utiliser des produits agricoles pour produire des agrocarburants ou de l’énergie. La nourriture doit être une priorité absolue par rapport au carburant.
    Un moratoire mondial sur le remboursement de la dette publique par les pays les plus vulnérables. Dans le contexte actuel, faire pression sur certains pays très vulnérables pour qu’ils remboursent leur dette est tout à fait irresponsable et conduit à une crise alimentaire. Nous demandons la fin des pressions exercées par le FMI pour démanteler les politiques publiques nationales et les services publics. Nous demandons l’annulation de la dette publique extérieure illégitime dans les pays en développement.
    Nous demandons des changements radicaux dans les politiques internationales, régionales et nationales afin de reconstruire la souveraineté alimentaire à travers :

    Un changement radical de l’ordre commercial international. L’OMC doit être démantelée. Un nouveau cadre international pour le commerce et l’agriculture, basé sur la souveraineté alimentaire, doit ouvrir la voie au renforcement des agricultures paysannes locales et nationales et garantir une base stable pour la production alimentaire relocalisée et le soutien des marchés locaux et nationaux dirigés par les paysans et paysannes. Le système commercial international doit être équitable et basé sur la coopération et la solidarité plutôt que sur la concurrence et la spéculation ;
    La mise en œuvre d’une réforme agraire populaire et globale, pour mettre fin à l’accaparement de l’eau, des semences et des terres par les sociétés transnationales, et pour garantir aux petits producteurs et petites productrices des droits équitables sur les ressources productives. Nous protestons contre la privatisation et l’accaparement des écosystèmes et des ressources naturelles par des intérêts privés sous le prétexte de protéger la nature, par le biais des marchés du carbone ou d’autres programmes de compensation de la biodiversité, sans considération pour les personnes qui vivent dans les territoires et prennent soin des ressources depuis des générations ;
    Un changement radical vers l’agroécologie, afin de produire une alimentation saine en quantité et en qualité pour l’ensemble de la population. Nous devons garder à l’esprit que la crise climatique et environnementale est notre grand défi dans le contexte actuel et que nous devons relever le défi de produire suffisamment de nourriture de qualité tout en ravivant la biodiversité et en réduisant drastiquement les émissions de gaz à effet de serre.
    Une régulation efficace du marché des intrants (crédit, engrais, pesticides, semences, carburant…) pour soutenir la capacité des paysans et paysannes à produire des aliments, mais aussi pour assurer une transition équitable et bien planifiée vers des pratiques agricoles plus agroécologiques ;
    Une gouvernance alimentaire basée sur les intérêts des peuples et non sur des entreprises transnationales. Aux niveaux mondial, régional, national et local, il faut mettre un terme à la mainmise des multinationales sur la gouvernance alimentaire et placer les intérêts des populations au centre. Les petits producteurs et les petites productrices doivent être reconnus comme ayant un rôle clé à jouer dans tous les organes de gouvernance alimentaire ;
    La transformation de la déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans et paysannes en un instrument juridiquement contraignant pour la défense des populations rurales.
    Le développement des capacités de stockage public dans chaque pays. La stratégie de constitution de réserves alimentaires doit être mise en œuvre à la fois au niveau national et par la création et le soutien public de réserves alimentaires au niveau communautaire avec des aliments produits localement à partir de pratiques agricoles agro-écologiques ;
    Un moratoire mondial sur les technologies dangereuses qui menacent l’humanité, comme la géo-ingénierie, les OGM ou la viande cellulaire. La promotion de techniques peu coûteuses qui augmentent l’autonomie des paysans et paysannes et les semences paysannes.
    Le développement de politiques publiques pour assurer de nouvelles relations entre ceux et celles qui produisent les aliments et ceux et celles qui les consomment, ceux et celles qui vivent dans les zones rurales et ceux et celles qui vivent dans les zones urbaines, en garantissant des prix équitables définis sur la base du coût de production, permettant un revenu décent pour tous ceux et celles qui produisent dans les campagnes et un accès équitable à une alimentation saine pour les consommateurs et consommatrices ;
    La promotion de nouvelles relations de genre basées sur l’égalité et le respect, tant pour les personnes vivant à la campagne que pour la classe ouvrière urbaine. La violence à l’égard des femmes doit cesser maintenant.
    Les auteurs remercient Pablo Laixhay et Brigitte Ponet pour leur relecture.

    Nous vous recommandons la lecture de ce communiqué de presse du CADTM -> 2022 : Mettons fin à la crise alimentaire

    —————–

    Notes
    [1] FAO : L’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde. Édition 2022. https://www.fao.org/documents/card/en/c/cc0639en

    [2] La FAO déclare elle-même que les « agriculteurs familiaux (…) produisent plus de 70% de la nourriture dans le monde et plus de 80% en valeur dans les pays en développement » Voir la fin de la déclaration suivante https://www.fao.org/news/story/fr/item/1175255/icode/

    [3] Communiqué de presse de l’Organisation mondiale de la Santé, 6 juillet 2022, https://www.who.int/fr/news/item/06-07-2022-un-report–global-hunger-numbers-rose-to-as-many-as-828-million-in-2021

    [4] Communiqué de presse de l’Organisation mondiale de la Santé, 6 juillet 2022.

    [5] Oxfam, « QUAND LA SOUFFRANCE RAPPORTE GROS, Face à l’explosion de la fortune des milliardaires et alors que le coût de la vie grimpe en flèche, il est urgent de taxer les plus riches », publié le 23 mai 2022 https://www.oxfamfrance.org/wp-content/uploads/2022/05/Final-Davos-Media-Brief-12.5.22_FR-final.pdf , p. 6.

    CADTM, 5 septembre 2022

    #FM #BM

  • Le pétrole face au «coup» du G7

    Le pétrole face au «coup» du G7

    Pétrole, G7, gazoduc Nord Stream, Russie, Union Européenne,

    Les pays du G7 ont visé, ce vendredi 3 septembre, la manne énergétique de la Russie en convenant de plafonner le prix de son pétrole, provoquant une réaction de Moscou qui a fait trembler les Européens, en annonçant que le gazoduc Nord Stream serait totalement arrêté jusqu’à la réparation d’une turbine. Le plafonnement du prix du pétrole exporté par la Russie est un mécanisme inédit aux effets incertains dont des analystes préviennent qu’il pourrait se retourner contre ses concepteurs. Le dispositif est inédit. Des systèmes ont déjà été élaborés pour empêcher une nation d’exporter, comme c’est le cas pour l’Iran ou le Venezuela actuellement, ou limiter ses échanges, comme l’Irak dans le cadre du programme «pétrole contre nourriture» (1995-2003), mais jamais la communauté internationale n’a encore imposé un prix différencié à un pays, d’après «Capital».

    «Aujourd’hui, le G7 a franchi une étape essentielle dans la réalisation de notre double objectif, à savoir exercer une pression à la baisse sur les prix mondiaux de l’énergie, tout en privant Vladimir Poutine de revenus pour financer sa guerre brutale en Ukraine», s’est empressé de déclarer la Secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen. Depuis le début du conflit, Moscou aurait engrangé 74 milliards de dollars grâce à ses ventes de pétrole, selon l’Institut international de la finance, comme le rapporte le Monde.

    Pour l’heure, les modalités d’application d’un tel dispositif n’ont pas été dévoilées. «Le plafond des prix sera fixé à un niveau basé sur une série de données techniques et sera décidé par l’ensemble de la coalition avant sa mise en œuvre», ont annoncé les sept pays. Ils ont néanmoins confirmé leur volonté d’interdire aux compagnies d’assurance et de réassurance de couvrir le transport maritime de pétrole russe si ce dernier est acheté à un prix inférieur ou égal à celui «déterminé par la large coalition de pays adhérant au plafonnement de prix ou le mettant en œuvre», reprend «Le Monde».

    Pour que le plafonnement devienne réalité, il faut que la Russie s’y plie et continue d’exporter vers des pays qui en ont adopté le principe. Or le vice-Premier ministre russe chargé des questions énergétiques, Alexandre Novak, a prévenu jeudi que la Russie ne vendrait plus de pétrole aux pays plafonnant les prix. «

    En ce qui concerne les restrictions sur les prix, (…) nous ne livrerons simplement plus de pétrole ou de produits pétroliers aux compagnies ou aux pays qui imposent de telles restrictions », a-t-il averti, cité par les agences de presse russes, relaye l’AFP. L’effort est “ambitieux”, reconnaît le New York Times : le plan “vise à former un cartel international d’acheteurs pour plafonner le prix du pétrole russe” afin d’“éviter un choc des prix, tout en vidant le trésor de guerre du président Vladimir Poutine”.

    Le plafonnement devrait être mis en place “d’ici début décembre”, avant que n’entre en vigueur l’embargo décidé par l’Union européenne et critiqué par le gouvernement Biden qui craint que cela « ne fasse monter en flèche les prix de l’énergie et ne fasse basculer l’économie mondiale dans la récession».

    B. Nadir

    Le Carrefour d’Algérie, 05/09/2022

    #Pétrole #G7 #Russie #Gaz #Nord_stream

  • L’Algérie et le Général Hiver

    L’Algérie et le Général Hiver

    Algérie, Russie, exercices militaires, gaz, Sahara Occidental, Maroc, Espagne, France,

    Enrique Juliana
    09/04/2022 00:30
    La Russie a commencé jeudi dernier des exercices militaires à grande échelle dans l’extrême est du plus grand pays du monde. Démonstration de force et démonstration d’alliances en Sibérie orientale. Cinquante mille soldats de treize pays, 140 avions et 60 navires de guerre répartis sur sept zones d’entraînement, dont la mer du Japon et, plus au nord, la mer d’Okhotsk, séparée de l’océan Pacifique par la péninsule du Kamtchatka et les îles Kouriles. Mercredi prochain, Vladimir Poutine sera présent aux exercices Vostok 2022.

    La participation de la Chine et de l’Inde à ces exercices, ainsi que des troupes de dix autres pays amis, vise à faire passer le message que la Russie n’est pas isolée six mois après le début de l’invasion de l’Ukraine. La République populaire de Chine a déjà participé aux dernières manœuvres Vostok, menées en 2018, mais à cette occasion sa présence envoie un avertissement clair aux États-Unis et à Taïwan : la Russie et la Chine ne se séparent pas. Plus remarquable encore est la présence de troupes indiennes en Sibérie. L’Inde est le rival historique de la Chine en Asie et participe à la Quad Alliance, avec les États-Unis, le Japon et l’Australie, qui tente de contrer la force de la Chine dans l’océan Indien et le Pacifique. L’Inde n’est pas une amie de la Chine, mais elle ne veut pas trop s’éloigner de la Russie. L’Inde nationaliste joue des deux côtés.

    En Sibérie orientale, il y a aussi l’Algérie. L’armée algérienne a envoyé une unité de combat aux manœuvres de Vostok, en guise d’apéritif aux exercices militaires qui auront lieu en novembre près de la ville de Béchar, à 50 kilomètres de la frontière avec le Maroc, sous le nom pompeux de Bouclier du désert. Des parachutistes et de l’infanterie mécanisée russes participeront à ces manœuvres, qui simuleront une opération anti-terroriste. Ce sera la première fois que les troupes russes effectueront officiellement des exercices militaires sur le sol algérien.

    Desert Shield est une réponse à African Lion, les gigantesques manœuvres militaires que le Maroc et les États-Unis réalisent chaque année, avec la participation d’autres pays invités. Le Lion d’Afrique de cette année a déployé plus de 7 000 soldats au Maroc en juin pour des exercices tactiques près de la frontière algérienne. L’Espagne n’a finalement pas participé aux manœuvres, malgré le fait que sa présence avait été annoncée par le commandement nord-américain.

    L’Algérie ne s’est pas séparée de la Russie depuis que, dans les années 1960, l’Union soviétique a apporté son plein soutien à l’indépendance de la plus grande colonie française d’Afrique. Les principaux commandants militaires et les hauts responsables du puissant service de renseignement algérien parlent russe, puisqu’ils ont reçu une formation à Moscou. Poutine s’intéresse beaucoup à l’Algérie, comme il s’intéresse aussi à la désastreuse Libye, comme il s’intéresse à l’Italie, où la Russie dispose d’un important réseau d’influence, comme nous le verrons dans les temps à venir en fonction du résultat des élections législatives du 25 septembre.

    L’Algérie reste le principal allié de la Russie en Méditerranée et la Russie est le premier fournisseur d’armes de l’armée algérienne, considérée comme la deuxième plus puissante d’Afrique, après l’Egypte. C’est le marché.

    L’Algérie ne se sépare pas de la Russie sur le plan militaire et on se demande si elle s’éloignera de Moscou dans la guerre de l’énergie, le vrai nom de la guerre en Ukraine. Le Général Hiver approche et il n’y a pas d’opinions concordantes parmi les experts du marché du gaz qui connaissent bien l’Algérie. Les plus optimistes estiment qu’en cas de coupure totale des approvisionnements russes vers l’Europe, l’Algérie fera passer ses intérêts commerciaux avant l’alliance politico-militaire avec la Russie et restera fidèle aux contrats signés avec l’Italie, l’Espagne et la France. L’entreprise publique algérienne Sonatrach n’a jamais déçu ses clients. L’Algérie veut maintenir son amitié avec la Russie, qui garantit l’approvisionnement en armes de son armée, mais la guerre en Ukraine lui ouvre aussi la possibilité d’augmenter ses exportations de gaz vers l’Europe. (Avec une précision : pour exporter plus de gaz vers l’Europe, l’Algérie a besoin d’investissements importants dans les techniques d’extraction).

    Les observateurs les plus pessimistes craignent que l’Algérie ne puisse prendre complètement ses distances avec la Russie si le général Winter met à exécution ses pires menaces. Dans ce scénario, l’Espagne serait dans une situation très exposée après la crise diplomatique sur le Sahara Occidental et la réconciliation avec le Maroc. L’Italie et la France ont courtisé l’Algérie ces derniers mois, mais les téléphones entre Madrid et Alger ne fonctionnent plus. Peut-être un jour le gazoduc Medgaz (Algérie-Almería) rencontrera-t-il des problèmes « techniques », comme en a à plusieurs reprises le gazoduc Nord Stream 1 qui envoie du gaz russe en Allemagne. La presse algérienne a rappelé ces derniers jours qu’un accord n’a pas encore été conclu entre Sonatrach et ses clients espagnols sur les nouveaux prix du gaz. Ils négocient depuis des mois.

    Un problème « technique » sur le gazoduc Medgaz pourrait compliquer la vie en Espagne

    Depuis la fin de l’année dernière, depuis la fermeture du gazoduc Maghreb Europe (décision algérienne de punir le Maroc), l’Espagne achète moins de méthane à l’Algérie, mais sa part d’approvisionnement ne descend pas en dessous de 24% à cette heure. Un problème « technique » dans le Medgaz ne serait pas une mince affaire en hiver. Pour cette raison, Pedro Sánchez a déclaré mardi dernier à Berlin qu’il aimerait aussi se rendre prochainement à Alger, comme Mario Draghi et Emmanuel Macron l’ont fait ces derniers mois. Le problème est que les téléphones fonctionnent à peine.

    Dans ce contexte, l’Espagne et l’Allemagne poursuivront les discussions avec la France sur Midcat, le gazoduc oublié.

    La Vanguardia, 04/09/2022

    #Algérie #Union_Européenne #UE #Russie #Gaz #Espagne #Sahara_Occidental

  • Bouleversements géostratégiques à l’horizon de 2030

    Bouleversements géostratégiques à l’horizon de 2030

    Economie, Russie, Ukraine, énergie, Chine, Afrique, Algérie,

    Professeur Abderrahmane MEBTOUL, docteur d ‘Etat 1974- expert international

    Cette brève contribution est une synthèse de l’interview que j’ai donnée à la télévision internationale Alg24News le 02 septembre 2022 sur les tensions géostratégiques actuelles

    1.-Ont été abordés des sujets complexes concernant notamment le conflit en Ukraine, les impacts des sanctions occidentales contre la Russie, les tensions USA/Chine concernant Taïwan ou le monde à l’horizon 2030/2035, avec l’actuelle crise énergétique, alimentaire et le réchauffement climatique devrait connaître un profond bouleversement du pouvoir à l’échelle mondiale. Tout en n’oubliant pas que la Russie et l’Ukraine représentent 30% des exportations alimentaires mondiales, pouvant créer une véritable crise alimentaire. Source de déstabilisation de bon nombre de pays notamment africains, les tensions en Ukraine ont exacerbé les tensions énergétiques avec un taux d’inflation élevé dans la zone euro, aux États-Unis fin 2021, et les huit premiers mois de 2022, l’inflation devant atteindre en 2022, environ 6,6 % dans les pays avancés et 9,5 % dans les pays émergents et les pays en développement, ce qui a provoqué un durcissement des conditions financières mondiales et s’étant étendue à de nombreux pays sous l’effet des tensions sur les prix provoquées par les perturbations des chaînes d’approvisionnement et une pénurie de main d’œuvre historiquement forte.

    Selon la banque mondiale, l’Europe, les USA et la Chine avec la guerre en Ukraine a eu de nouvelles répercussions négatives sur la croissance mondiale qui s’est donc contractée au deuxième trimestre de 2022. Paradoxe, les sanctions contre la Russie à court terme n’ont pas eu d’effets dans la mesure où le pays possède 6,4 % des réserves mondiales de pétrole et surtout 17,3 % des réserves de gaz naturel. L’énergie représente 25 % de la richesse produite sur le sol russe (PIB) et 57 % de ses exportations, dont 30% de pétrole brut, 15% de produits pétroliers et 45% de gaz.

    Selon une étude de l’Institut Montaigne de juin 2022, les ventes de pétrole russe ont atteint 179 milliards de dollars en 2021, contre 62 milliards pour le gaz. Et l’augmentation des cours de l’or noir devrait encore accroître les recettes en 2022 où à 100 dollars le baril en moyenne, celles-ci s’élèveraient à 306 milliards de dollars, soit 18% du PIB russe. Aussi, après un effondrement temporaire au début de la crise ukrainienne, le rouble s’est raffermi dépassant actuellement 55 roubles un dollar en juillet 2022. Aussi à court terme ce sont les économies européennes qui ont été les plus pénalisées tout en évitant de minimiser les impacts négatifs sur l’économie russe (voir notre interview à la télévision Ennahar 04/09/2022)

    2.-Cependant il faut raisonner en dynamique et à moyen terme horizon 2025/2030, expliquant l’aide massive en armement des USA, suivi de l’Europe où cette guerre selon le Pentagone devrait durer longtemps et aura un impact négatif tant pour les économies européennes surtout l’Allemagne locomotive de l’Europe que de la Russie (le PIB étant faible, en 2021, étant voisin de celui de l’Espagne ) qui devrait connaître une contraction de leur PIB respectif en 2022, avec la dominance de deux importantes économies mondiales à savoir les USA et la Chine pour se partager le pouvoir économique mondial. La Chine dont 70% de ses exportations sont destinées à l’Europe et les USA, les échanges sino-russes représentant environ 12%, entend jouer le rôle de leader au niveau des BRICS, qui ne constitue pas un tout homogène, composé de systèmes politiques différents avec des stratégies différentes, dans la pratique des relations internationales n’existant pas de sentiments, représentant 25% des richesses mondiales et près de 45/50% de la population mondiale.

    L’enjeu sera le contrôle de l’Afrique, continent contenant des richesses colossales (les terres rares) avec un quart de la population mondiale horizon 2035, pour la Chine à travers la route de la Soie expliquant récemment l’important montant des USA en destination de l’Afrique suivi de l’Europe et du Japon allié traditionnel des USA qui vient de débloquer lors de la récente réunion à Tunis une enveloppe de 30 milliards de dollars et ce pour contrer l’influence de la Chine et à un degré moindre de la Russie. Quant aux récentes mesures sur le Tourisme via les visas qui ne fait pas consensus au niveau de l’Europe, pénalisant toute une population contraire d’ailleurs aux règles de l’Union européenne de libre circulation des biens et personnes, elles auront un impact limité eu égard au chiffre d’affaire mondial du tourisme en 2021 où la contribution économique du tourisme en (mesurée en produit intérieur brut direct du tourisme) est estimée à 1 900 milliards d’USD. Des résultats au-dessus des 1.600 milliards USD de 2020, mais encore bien loin des chiffres d’avant la pandémie (3 500 milliards d’USD), selon l’OMT.

    En 2019, les dépenses russes en voyages internationaux ont atteint 36 milliards de dollars américains et les dépenses ukrainiennes 8,5 milliards de dollars américains et en 2020, ces valeurs ont été réduites à 9,1 milliards de dollars américains et 4,7 milliards de dollars américains, respectivement. En tant que destinations touristiques, la Russie et l’Ukraine représentent 4 % des arrivées de touristes internationaux en Europe, mais seulement 1 % des recettes du tourisme international en Europe. En 2019, les dépenses russes en voyages internationaux ont atteint 36 milliards de dollar et les dépenses ukrainiennes 8,5 milliards de dollars américains et en 2020, ces valeurs ont été réduites respectivement à 9,1 milliards de dollars et 4,7 milliards de dollars américains.

    3.- Cette crise énergétique combinée aux effets négatifs du réchauffement climatique devrait entraîner entre 2022/2030/2035 une nouvelle structuration modèle de consommation énergétique et donc du bouquet énergétique mondial (Mix énergétique). Les investissements prévus dans le cadre de la transition énergétique Usa/Europe/Chine, Inde devrait dépasser les 4000 milliards de dollars où les grandes compagnies devraient réorienter leurs investissements dans ces segments rentables à terme.

    L’épidémie du coronavirus et les tensions en Ukraine ont montré toute la vulnérabilité de l’économie mondiale face aux chocs externes. Si l’on ne prend pas garde, l’impact du réchauffement climatique sera mille fois plus intense que l’ impact de l’épidémie du coronavirus avec des coûts croissants, que ne pourront plus supporter les Etats. Cela impose un autre comportement des ménages et aux entreprises d’investir dans les créneaux d’avenir à forte valeur ajoutée moins polluants qui, sont les déterminants fondamentaux du développement du XXIème siècle. Le monde de demain sera dominé par les nouvelles technologies, l’intelligence artificielle qui influe sur la gestion des entreprises, des administrations, des systèmes politiques et nos comportements dont le fondement est la bonne gouvernance, le primat à l’éducation, à la santé et aux nouvelles activités créatrices de valeur dont la culture, les loisirs et aux activités écologiques. Cela implique le renouveau dans les négociations internationales, en repensant l’actuelle mondialisation qui produit des inégalités criardes, nécessitant de nouveaux mécanismes de régulations économiques, sociales et juridiques afin d‘atténuer les tensions géostratégiques et les tensions sociales qui influent sur la sécurité des Nations et le développement durable.

    En résumé, l’Algérie, acteur stratégique au niveau de la région méditerranéenne et africaine sur le plan sécuritaire, possède des atouts considérables pour devenir un important pôle énergétique au niveau de la région sous réserve d’accélérer sa transition énergétique. Elle est actuellement courtisée mais sa position est claire : elle peut doubler ses exportations vers l’Europe horizon 2025 passant de 11% à plus de 22% sous réserve d’un investissement de la part des compagnies étrangères, dans les hydrocarbures traditionnels, l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables et l’hydrogène, la nouvelle loi des hydrocarbures étant attractive dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant.

    #Ukraine #Russie #Chine #Occident #Afrique #Economie #climat #Energie

  • Ukraine:  Zelensky loue sa villa en Italie à des Russes

    Ukraine: Zelensky loue sa villa en Italie à des Russes

    Ukraine, Volodymyr Zelensky, villa, Italie, Russie,

    Par M.B

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est en plein scandale. Il appelle l’Union européenne à refuser les visas aux ressortissants alors qu’il loue sa villa de luxe en Toscane dans le centre-ouest de l’Italie à des Russes pour le mois d’août. C’est ce qu’a révélé le journal italien Il Tirreno.

    Un couple russe avec une adresse à Londres a loué la villa pour le mois d’août, payant la somme princière de 50.000 euros, a rapporté le journal le 31 août 2022. La villa, située dans la ville balnéaire de Forte dei Marmi, a été achetée par Zelensky pour quatre millions d’euros alors que le dirigeant ukrainien était encore acteur, ajoute le rapport.

    Des photos publiées sur les réseaux sociaux par le couple ont confirmé qu’ils séjournaient dans la propriété de Zelensky, a déclaré Il Tirreno. Dans cette villa Zelensky (44 ans) possède également une noble propriété.

    La maison de la Via Matteo Civilati (du nom d’un peintre et sculpteur italien du XVe siècle) est entourée d’une haie et d’une clôture ; deux tours de cyprès à la porte d’entrée. Selon la plateforme d’investigation “ Slidstvo”, Zelensky aurait acheté la propriété en 2017 pour 3,8 millions d’euros par l’intermédiaire d’une société italienne.

    Depuis que les forces russes sont entrées en Ukraine en février, Zelensky a appelé l’UE à refuser les visas aux visiteurs russes. Le peuple russe, a-t-il déclaré au Washington Post plus tôt ce mois-ci, “devrait vivre dans son propre monde jusqu’à ce qu’il change de philosophie”.

    En mars, Zelensky a spécifiquement appelé le gouvernement italien à “bloquer tous les biens immobiliers, comptes et yachts [russes], de Shéhérazade aux plus petits”, faisant référence à un superyacht de 140 mètres (460 pieds) qui appartiendrait à un homme d’affaires russes. Un individu russe qui était ancré dans le port italien de Marina di Carrara.

    Tous les vols entre l’UE et la Russie ont été suspendus depuis les premiers jours de l’opération militaire de Moscou, et le bloc a suspendu mercredi un accord bilatéral de facilitation des visas avec la Russie. La suspension réduit le nombre de nouveaux visas européens disponibles pour les Russes sans éliminer complètement les voyages.

    Sur les réseaux sociaux le président ukrainien est critiqué de toute part suite à la publication de cette enquête du journal italien. Sur Twitter, l’homme politique français François Asselineau a tiré à boulets rouges contre le président ukrainien affirmant qu’il a acheté cette villa grâce à une société écran basée à Chypres.

    “On comprend mieux pourquoi les Italiens soutiennent plus la Russie que l’Ukraine”, dira un internaute sur Twitter tandis qu’un autre plutôt sarcastique écrit que Zelensky “est tellement culotté qu’il est capable de dire : “Oui, mais je l’aurais louée 2 fois moins cher à d’autres étrangers, et 3 fois moins si j’avais trouvé des locataires ukrainiens”. Des internautes français lui réclament cabrement de rendre l’argent qu’il a obtenu du gouvernement puisqu’il possède toute une fortune.

    La presse Occidentale et aux Etats-Unis s’est abstenue de reprendre cette information, préférant couvrir leurs mensonges et ceux de Zelensky a fait observer un abonné à Twitter.

    Le Jeune Indépendant, 03/09/2022

    #Ukraine #Zelensky #Villa #Russie

  • Un monde désordonné jette son ombre sur la TICAD 8

    Un monde désordonné jette son ombre sur la TICAD 8

    TICAD 8, Union Africaine, Japon, Russie, Chine, Ukraine, crise alimentaire,

    En Tunisie, le Japon a tenté de se présenter comme un partenaire ayant une approche différente de celle de la Chine, qui accorde beaucoup de prêts, mais dans le contexte de la dislocation de l’économie mondiale, cette remise à zéro pourrait avoir un impact limité.

    Angus Chapman

    Ce fut un étrange week-end à Tunis.

    Lors de la cérémonie d’ouverture de la huitième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 8), pierre angulaire de l’influence économique, politique et de développement du Japon dans la région, étroitement liée à l’héritage de Shinzo Abe, disparu tragiquement, le Premier ministre japonais Fumio Kishida n’a pas mâché ses mots.

    L’ordre international fondé sur des règles est essentiel », a-t-il déclaré aux délégués, accusant à la fois la Chine et la Russie de saper cet ordre, dans une déclaration forte de son intention de regagner du terrain pour ce qui a été appelé à plusieurs reprises une approche distinctement « japonaise » du développement, enracinée dans la paix, la démocratie et l’épanouissement humain, avec un accent sur les droits sociaux, politiques et humains. L’Ukraine, en particulier, a occupé une place importante, presque toutes les interventions – du président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Fakih Mahamat, à Amina Mohammed, vice-secrétaire générale des Nations unies, en passant par la multitude de déclarations des 48 pays africains représentés à la conférence – commençant par évoquer les coûts terribles que l’invasion russe a imposés au continent africain. La déclaration de Tunis, adoptée lors de la clôture de la TICAD dimanche, est allée encore plus loin, s’ouvrant sur un engagement à « maintenir la paix et la stabilité internationales » avant de se faufiler dans un défi direct à la Chine, prenant « bonne note de l’initiative d’un Indo-Pacifique libre et ouvert ».

    Des crises aggravées

    Mais comme l’ont souligné plusieurs intervenants, l’environnement économique mondial n’est pas nécessairement propice à une réinitialisation ambitieuse des relations nippo-africaines.

    « Les choses se sont compliquées », a déclaré Achim Steiner, administrateur du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), l’un des coorganisateurs de la TICAD. Il a énuméré une série de vents contraires auxquels l’organisation est confrontée dans sa lutte pour mettre fin aux perspectives de développement de l’Afrique.

    « La pandémie a fait dévier de nombreux pays de leur trajectoire ; des dizaines de millions de personnes se sont appauvries et, pour couronner le tout, l’attaque de la Russie contre l’Ukraine a provoqué d’énormes perturbations. Nous essayions d’investir dans le développement, nous essayions d’investir dans l’économie numérique en Afrique, au lieu de cela nous devons [maintenant] nous concentrer sur la manière dont les gens ont accès à la nourriture et aux engrais. Sans parler de la récession économique mondiale, où le coût du capital explose et frappe les économies africaines à un point d’endettement maximal. »

    M. Steiner ajoute qu’au-delà de l’économie, « nous sommes confrontés à un moment où les questions d’inégalité et de polarisation politique, le manque de confiance dans le gouvernement sont en train de déchirer les coutures de la cohésion sociale et la fonctionnalité du gouvernement. »

    C’est dans ce contexte que le Japon tente de se réaffirmer et de se distinguer de la Chine, alors que l’approche de son rival régional en matière de développement africain, fondée sur les prêts, lui vaut d’être accusé de « diplomatie du piège de la dette » sur tout le continent.

    Alors que l’on a l’impression que la TICAD a perdu de son lustre – le nombre de hauts fonctionnaires des pays africains présents a diminué de plus de la moitié, pour atteindre 20 personnes seulement, par rapport à la TICAD 7 à Yokohama il y a trois ans – la promesse élevée du Japon de consacrer 30 milliards de dollars supplémentaires au cours des trois prochaines années pour contribuer au développement de l’Afrique a été bien accueillie. Bien que l’intention soit de mobiliser conjointement des fonds provenant de sources publiques et privées, conformément à la réorientation en cours vers un développement dirigé par le secteur privé, établie lors de la TICAD 7, la répartition jusqu’à présent penche fortement en faveur du gouvernement et des autres institutions officielles de développement. Outre un fonds de 10 milliards de yens (70 millions de dollars) créé par les milieux d’affaires japonais dans le but de soutenir les jeunes entreprises africaines, 4 milliards de dollars sont consacrés à une nouvelle « initiative de croissance verte avec l’Afrique », 5 milliards de dollars seront fournis sous forme de cofinancement avec la Banque africaine de développement (BAD) pour s’attaquer aux problèmes d’électricité, de connectivité, de santé, d’agriculture et de nutrition, ainsi qu’aux problèmes de santé publique, 5 milliards de dollars seront fournis en cofinancement avec la Banque africaine de développement (BAD) pour s’attaquer aux problèmes d’électricité, de connectivité, de santé, d’agriculture et de nutrition, ainsi que de transparence et de viabilité de la dette, avec 300 millions de dollars supplémentaires pour la facilité de production alimentaire d’urgence de la BAD, 1 milliard de dollars ira à un fonds mondial pour la prévention des maladies infectieuses et, enfin, 300 000 professionnels africains supplémentaires seront formés au Japon.

    Aussi bien intentionné et précieux que soit le soutien du Japon, il n’est cependant pas certain que la TICAD 8 ait constitué une grande réinitialisation de la coopération nippo-africaine. Encore moins s’il s’agissait d’un rempart bilatéral défiant les forces globales et multidimensionnelles qui exercent une pression sur le continent. Malgré toutes les références du Japon à la qualité, et non à la quantité, de la coopération et de la croissance, et malgré l’accent mis sur l’importance de l’agence, de la consolidation de la paix, de la justice, de la durabilité et du capital humain, la réalité désagréable est que le changement radical des investissements japonais en Afrique – le principal levier prévu pour obtenir des résultats positifs en matière de développement – ne s’est pas encore concrétisé. Les États-Unis ont investi 44 milliards de dollars d’IDE en 2021, le Royaume-Uni et la France environ 60 milliards de dollars chacun et la Chine 43 milliards de dollars, les 5 milliards de dollars du Japon restant loin derrière, alors même que ses dirigeants politiques et économiques vantaient la jeunesse, le dynamisme et le potentiel économique inexploité du continent. Bien qu’on ne puisse attendre du Japon qu’il fasse tout à lui seul, il reste la troisième plus grande économie du monde en termes de PIB et peut se targuer d’un héritage riche et partageable en matière d’industrialisation de haute technologie, d’administration publique efficace, d’infrastructures transformatrices et de contributions de soutien aux affaires mondiales. Elle peut certainement faire plus. Dans le même temps, le recours fréquent aux changements du système mondial, comme l’insistance de M. Kishida pour que l’Afrique dispose d’un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies – ce qui correspond aux ambitions du Japon dans cette arène – a été un rappel constant de l’ampleur des oscillations de la politique, de l’économie, de la finance et de la diplomatie internationales.

    Le changement climatique, la détérioration de l’économie, l’inégalité, le recul de la démocratie et l’agression nucléaire sont de véritables défis mondiaux, dont l’Afrique ressent l’extrémité plus que tout autre continent. Alors que j’écoutais le discours d’ouverture du Premier ministre Kishida, j’étais assis en face du chef de bureau d’une grande agence de presse internationale. Lors d’un appel Skype avec des collègues de la Libye voisine, il m’a dit, par-dessus le bruit des tirs, que des militants avaient commencé à tirer des coups de feu près de leur bureau.

    Dans un contexte d’élections nationales difficiles, de privations économiques croissantes, de sécheresse et de luttes pour le contrôle de l’industrie pétrolière nationale en raison de la flambée des prix induite par la guerre, il semblait inévitable que la violence qui sévit dans le pays depuis plus de dix ans et qui implique d’innombrables acteurs régionaux, internationaux et multinationaux, reprenne.

    Le Japon fait peut-être – ou peut-être pas – de son mieux, mais malgré les discours enthousiastes, les plénières, les promesses et la bonne volonté authentique et abondante de la TICAD 8, ses nobles ambitions pour l’Afrique restent frustrantes et hors de portée.

    African business, 30(08/2022

    #TICAD #Union_Africaine #Japon


  • Algérie-Russie: Perspectives de partenariat dans la ressource minière

    Algérie-Russie: Perspectives de partenariat dans la ressource minière

    Algérie, Russie, coopération énergétique et minière,

    Le ministre de l’énergie et des mines Mohamed Arkab a reçu ce mardi, le nouvel ambassadeur de Russie à Alger, où le volet coopération énergétique et minière a été au coeur des discussions.

    Lors de cette rencontre qui s’est déroulée au siège du ministère, les deux parties ont passé en revue les relations de coopération et de partenariat entre les deux pays dans le domaine de l’énergie et des mines, qualifiées « d’excellentes, ainsi que les opportunités d’affaires et les perspectives futures d’investissement en Algérie », a précisé la même source.

    Dans ce contexte, les deux parties ont relevé les opportunités et les possibilités d’investissement et de partenariat dans le domaine énergétique notamment les hydrocarbures (l’amont et l’aval pétrolier et gazier), la maintenance et le transport de l’électricité, l’électronucléaire, la fabrication locale des pièces de rechange et la formation, a fait savoir le ministère.

    A cette occasion, M. Arkab a invité les entreprises russes à « continuer à investir davantage dans ces domaines et de créer des partenariats avec des entreprises algériennes mutuellement bénéfiques avec un transfert du savoir-faire, de la technologie et les échanges d’expériences », tout en présentant le nouveau cadre réglementaire régissant les activités hydrocarbures en Algérie.

    Les deux parties ont, également, discuté des opportunités de coopération et d’investissement dans le domaine minier en Algérie notamment l’exploration et l’exploitation minière (l’or, les terres rares, les pierres précieuses et le marbre) et la cartographie géologique, ainsi que dans le domaine de la production des engrais et fertilisants et la transformation du phosphate, a ajouté le communiqué.

    Par ailleurs, le ministre de l’Energie et l’ambassadeur de Russie ont « salué le processus du dialogue ente pays OPEP et Non OPEP pour la stabilisation des marchés à moyen et long terme ainsi que les concertations permanentes entre les deux pays dans le cadre du Forum des Pays Exportateurs du Gaz (GECF) », a-t-on souligné de même source.

    #Algérie #Russie