Étiquette : Russie

  • L’Algérie détient-elle des clés sur la scène internationale?

    L’Algérie détient-elle des clés sur la scène internationale?

    Algérie, France, Turquie, Ukraine, Russie, Maroc, Emmanuel Macron, Maghreb, Europe, Sahara Occidental,

    A son arrivée au pouvoir, Abdelmadjid Tebboune n’a pas caché son souhait de redonner du poids à son pays. Alors qu’il vient de signer un partenariat stratégique avec la France et que le contexte international évolue, quelles cartes a à jouer l’Algérie sur la scène régionale et internationale ? La visite de trois jours d’Emmanuel Macron en Algérie a pu surprendre celles et ceux qui en étaient restés à la brouille entre les deux pays de l’automne dernier, quand le président français avait provoqué une crise en parlant de rente mémorielle du système político-militaire algérien. En quelques mois, la guerre en Ukraine d’un côté et le départ des soldats français du Mali de l’autre ont conduit Français et Algériens à envisager de nouveaux rapports.

    Ces événements ont surtout montré que la puissance régionale algérienne mais aussi ses capacités de médiation grâce à ses bonnes relations avec la Russie, les Etats-Unis, la Turquie ou, accessoirement, la Chine sont utiles. Car la présidence Tebboune a pour ambition de reprendre pied en Afrique et ailleurs après des années de discrétion internationale de l’Algérie à la suite de la guerre civile et surtout de la fin du mandat d’Abdelaziz Bouteflika.

    Pour ce débat, Emmanuel Laurentin reçoit Kader Abderrahim, politologue, spécialiste du Maghreb et de l’islamisme, maître de conférences à Sciences Po Paris et directeur de recherches à l’Institut de prospective et de sécurité en Europe (IPSE), Adlene Mohammedi, docteur en géopolitique et spécialiste de la politique arabe de la Russie postsoviétique, directeur du centre d’études stratégiques AESMA et du site Araprism, et Khadija Mohsen-Finan, politologue, enseignante-chercheure à l’université Paris 1, spécialiste du Maghreb et des questions méditerranéennes, membre du comité de rédaction d’Orient XXI.

    Principales idées exprimées par les intervenants :

    -Nouveau paradigme qui s’installe entre les deux pays: Tebboune parle de la France comme 1ere puissance en Europe, membre du Conseil de Sécurité, de l’une des premières puissances en Afrique qui est l’Algérie. Il souligne un point qui me paraît le plus important de cette visite: La rencontre pour la première fois en 60 ans des responsables militaires et des services de sécurité en présence des deux Chefs d’Etat. Une manière de souligner aussi, en ce qui concerne l’Algérie, que les militaires et les services de sécurité sont sous l’autorité du président de la République.

    -Il y a une volonté de la part des deux exécutifs de démontrer qu’il y a un tournant, qu’on est dans une ère nouvelle qui s’inscrit dans le prolongement de quelque chose de nouveau. L’Article 91 de la nouvelle Constitution qui mentionne bien l’envoi d’unités de l’ANP à l’étranger et ça c’est très important au moment où la France s’est retiré du Mali mais n’a pas l’intention de se désengager totalement du Sahel. Il y avait une tradition non interventionniste de l’Algérie et cette dernière y tenait beaucoup. Donc, là, on est déjà dans une rupture et ça prolonge la rupture et annonce un projet stratégique commun entre la France et l’Algérie au Sahel.

    -Kader : Il y a la volonté de la part de l’Algérie au devant de la scène internationale. Le choix du ministre des affaires étrangères, Ramtane Lamamra est une manière de souligner que l’Algérie est présente, mais surtout elle est de retour. Reste un grand point d’interrogation, c’est quel projet? Pour le moment, tout cela reste conjoncturel, mais on ne voit pas un projet sur le long terme.

    -En termes de médiation au Mali, l’Algérie a une capacité incontournable. Le CEMOC pourrait être réactivé. Du point de vue français, l’Algérie n’est plus une poche de risque. La signature du « partenariat stratégique »

    -Le Maghreb devient un enjeu stratégique pour la sécurité de l’Europe. Ce sont des paradigmes importants du point de vue de la géopolitique dans le contexte de la guerre en Ukraine. nous voyons émerger sous nos yeux un nouvel ordre mondial dans lequel chacun tente de jouer une partition, de présenter son meilleur profil pour être là, à la table des vainqueurs lorsque se fera la nouvelle répartition des rapports de force.

    -Un petit changement dans la politique extérieure algérienne. Alger s’est bien accommodée de la présence turque en Libye. La Turquie apparaît comme un modèle intéressant pour l’Algérie qui n’était pas mécontente de voir Ankara repousser l’offensive du Maréchal Haftar soutenue par les troupes de Wagner.

    – L’Algérie veut être présente dans le dossier libyen, comme le veut dans le dossier malien et du Sahel.

    Radio France, 29/08/2022

    #Algérie #France #Macron #Maroc #Sahara_Occidental #Maghreb

  • Maroc-Allemagne: Un nouveau chapitre dans les relations

    Maroc-Allemagne: Un nouveau chapitre dans les relations

    Maroc, Allemagne, Sahara Occidental, Mali, Russie, immigration,

    L’Allemagne et le Maroc ont tiré un trait sur la crise qui les oppose depuis des mois et ont convenu d’un nouveau départ. Lors de la visite de la ministre des Affaires étrangères Baerbock, il a également été question de la coopération sur les questions énergétiques.

    La violente crise relationnelle semble oubliée. Du point de vue d’Annalena Baerbock, l’Allemagne et le Maroc n’ont pas seulement ouvert un nouveau chapitre dans leurs relations mutuelles – ils ont déjà fait un pas en avant : « Nous avons élaboré le contenu de ce nouveau chapitre de notre livre commun, nos relations bilatérales », a déclaré la ministre des Affaires étrangères à Rabat.

    Jusqu’à récemment, les relations entre les deux pays avaient été fortement perturbées : La raison principale était la position allemande sur le Sahara occidental, que le Maroc considère comme faisant partie de son propre territoire. La position allemande s’en écarte : Berlin mise sur un processus de négociation mené par les Nations unies pour résoudre ce litige.Coopération en matière d’énergie et de climatL’Allemagne et le Maroc ont publié une déclaration commune détaillée comme expression écrite de leur nouveau chapitre de relations. Le Maroc y est reconnu comme un « partenaire décisif de l’UE et de l’Allemagne » et un « pont entre le Nord et le Sud ».

    La coopération doit être développée, entre autres, dans les questions énergétiques et climatiques, dans la production d’hydrogène vert. Mais aussi en matière de sécurité, de lutte contre le terrorisme et de participation accrue des femmes au marché du travail au Maroc.Le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita, qui a commencé son intervention dans un allemand courant, a parlé d’une « nouvelle phase des relations » avec l’Allemagne. Baerbock s’en est tenue – comme elle l’a fait remarquer en s’excusant – à deux termes arabes lors de la conférence de presse commune.

    La guerre en Ukraine et la région en crise du MaliLa guerre d’agression russe en Ukraine est également évoquée dans la déclaration. Les deux parties expriment, comme le dit le document, « leur grande préoccupation » quant aux « conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie », notamment en ce qui concerne la crise alimentaire mondiale. Jusqu’à présent, le Maroc n’a toutefois pas réussi à obtenir une condamnation directe et ferme de la Russie. Le Maroc est également d’une importance stratégique capitale pour l’Allemagne, car il représente une sorte d’ »ancre de stabilité » dans la région. Dans la zone sahélienne voisine, notamment au Mali, où sont stationnés des soldats de la Bundeswehr, la Russie tente actuellement d’étendre massivement son influence. « Nous sommes d’accord : nous ne devons pas laisser le Mali seul, et nous ne devons surtout pas laisser le Mali à la Russie », a souligné la ministre des Affaires étrangères Baerbock.

    Tagesschau, 25.08.2022

    #Allemagne #Maroc #Sahara_Occidental #Mali #Russie #Immigration


  • Pourquoi l’Allemagne tente d’attirer les faveurs du Maroc

    Pourquoi l’Allemagne tente d’attirer les faveurs du Maroc

    Maroc, Allemagne, Sahara Occidental, Immigration, Mali, Russie,

    MISSION DIPLOMATIQUE AU MAROC
    La délégation Baerbock s’envole sans masque

    Lors du vol de la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock (41 ans, Verts) vers le Maroc, le port du masque FFP2 était obligatoire dans le jet gouvernemental – contrairement au vol controversé vers le Canada du chancelier Scholz et du vice-chancelier Habeck. Pour les deux vols, le test PCR était obligatoire.

    Baerbock en mission diplomatique. L’année dernière, les relations entre Rabat et Berlin étaient sur le point d’être rompues. La raison : le gouvernement marocain était furieux du refus du gouvernement allemand de reconnaître la revendication marocaine ou la souveraineté sur le Sahara occidental.

    C’est précisément ce qu’avait fait peu de temps auparavant le président américain de l’époque, Donald Trump (76 ans), déclenchant ainsi des cris de joie à Rabat.

    La nouvelle ministre des Affaires étrangères Baerbock n’a certes pas rompu avec la politique de son prédécesseur Heiko Maas (55 ans, SPD). La ministère allemand des Affaires étrangères a toutefois fait savoir que le plan d’autonomie marocain pourrait être une « contribution importante » à la résolution du conflit, ce qui a été bien accueilli à Rabat.

    Les efforts allemands pour s’attirer les faveurs du Maroc ont actuellement au moins trois raisons :

    ▶ ︎D’une part, le Maroc est considéré comme une ancre de stabilité : contrairement à d’autres Etats arabes, il n’a pas connu jusqu’à présent de grands bouleversements sociaux malgré de graves dysfonctionnements sociaux. Au lieu de cela, l’État a réagi en modifiant la constitution et en procédant à des réformes prudentes.

    ▶︎ Deuxièmement, l’UE veut continuer à utiliser le Maroc comme garde-frontière rigide contre les migrants en provenance d’Afrique. Régulièrement, des personnes tentent d’entrer dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, et donc en Europe, via le Maroc. Il y a deux mois, près de 40 personnes ont été tuées lors d’affrontements avec les forces de sécurité à la frontière de Melilla. Selon les médias espagnols, l’UE veut mettre à disposition de la maison royale marocaine près d’un demi-milliard d’euros pour les prochaines années afin de continuer à sécuriser les frontières.

    ▶︎ Troisièmement, le Maroc est peut-être le partenaire le plus important pour la production d’hydrogène vert, l’énergie préférée des Verts. Et : le Maroc pourrait devenir de loin le plus grand fournisseur de phosphate (important pour la fabrication d’engrais) pour l’Europe si la Russie suspendait à nouveau ses livraisons, comme cela s’est produit récemment l’hiver dernier.

    Visite du mausolée annulée
    Selon les informations de BILD, une visite de Baerbock au mausolée de Mohammed V était également prévue à l’origine. Hassan II, père de l’actuel roi Mohammed VI, y est également enterré, mais le rendez-vous n’aura pas lieu.

    La visite du mausolée est habituelle lors des visites d’État et était également prévue pour le voyage de Baerbock. Mais comme le mausolée est rattaché à une mosquée, les femmes sont censées porter un foulard.

    Au lieu de visiter le mausolée, Baerbock s’est envolée plus au sud, à Agadir, après sa rencontre avec son homologue Nasser Bourita, pour visiter le projet de formation informatique Fikralabs.

    L’influence russe en Afrique est également à l’ordre du jour. Avec relativement peu de mercenaires russes au Mali, le Kremlin avait réussi à pousser le gouvernement allemand à débattre d’un retrait de la mission de la Bundeswehr. Il y a deux semaines, la ministre de la Défense, Mme Lambrecht, avait suspendu les opérations de la Bundeswehr pour la mission de l’ONU Minusma parce que des mercenaires russes avaient perturbé la logistique de la Bundeswehr à l’aéroport de Gao avec l’approbation du gouvernement.

    « Nous ne devons pas laisser le Mali à la Russie ! »
    Les tentatives de la Russie d’attiser le chaos au Mali et dans d’autres Etats d’Afrique centrale et de provoquer des crises de réfugiés visent certes l’Europe, mais concerneraient également le Maroc en tant que pays de transit. En 2015 déjà, Moscou avait utilisé la crise des réfugiés comme arme contre l’UE, et la déstabilisation des Etats africains est désormais un moyen de frapper l’Europe pour son soutien à l’Ukraine.

    C’est sans doute pour cette raison que Baerbock et son homologue Bourita ont déclaré conjointement « leur profonde inquiétude quant aux conséquences de l’invasion russe de l’Ukraine en termes d’aggravation de la crise alimentaire mondiale, qui ne fait qu’aggraver une situation déjà tendue en matière de sécurité alimentaire mondiale ».

    Baerbock a ensuite été encore plus claire : « Nous ne devons pas laisser le Mali à la Russie ! » Certes, la situation sera encore plus difficile dans un avenir proche, mais il faut faire quelque chose pour contrer les tentatives d’influence de la Russie, a averti Mme Baerbock.

    BILD, 25/08/2022

    #Maroc #Allemagne #Sahara_Occidental

  • Ukraine: Le Maroc est déchiré entre l’Est et l’Ouest

    Ukraine: Le Maroc est déchiré entre l’Est et l’Ouest

    Maroc, Sahara Occidental, Ukraine, Russie, Occident, OTAN, Algérie,

    Unherd, 20/08/2022

    Les loyautés divisées du pays le rendent vulnérable aux manipulations des grandes puissances.

    Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février, un allié américain crucial en Afrique du Nord a tenté de maintenir une position neutre : le Maroc. Lors des réunions de l’Assemblée générale des Nations unies début mars, le Maroc s’est abstenu de condamner l’ »opération militaire spéciale » de la Russie. Cette position était en grande partie le résultat des fortes relations commerciales entre Rabat et Moscou, le Maroc étant le premier partenaire commercial de la Russie en Afrique.

    Cependant, signe que le monde se divise de plus en plus en deux camps, cette position de neutralité a été abandonnée. Cela est dû en partie à la pression diplomatique considérable exercée par Washington, qui a finalement conduit le Maroc à participer à un sommet militaire dirigé par les États-Unis en Allemagne. Rabat s’est joint aux membres de l’OTAN et à 13 autres pays non membres de l’OTAN pour promettre un soutien accru à l’Ukraine.

    Ce changement peut également refléter un durcissement de l’opinion publique au Maroc. La Russie est perçue par beaucoup en Afrique du Nord et au Moyen-Orient comme responsable de la hausse des prix des denrées alimentaires dans la région. Le blocus naval russe des exportations ukrainiennes de céréales dans la mer Noire a perturbé l’approvisionnement mondial et contribué à l’augmentation de l’inflation pour les produits essentiels. Les Marocains ont également été indignés après qu’un double national marocain et ukrainien, Brahim Saaudun, a été condamné à mort par les séparatistes russes à Donetsk, aux côtés des Britanniques Aiden Aslin et Shaun Pinner.

    Alors que Rabat est désireux de ne pas exprimer son soutien à l’Ukraine trop bruyamment, et a été particulièrement silencieux sur le sort de Brahim Saaudun, l’alignement clair du Maroc avec les États-Unis sur cette question pourrait avoir des ramifications importantes au Sahara occidental. Depuis que l’Espagne s’est retirée de son ancienne colonie en 1975, le Maroc revendique la souveraineté sur le territoire, tandis que l’Algérie voisine soutient le peuple sahraoui dans sa quête d’autodétermination. L’Algérie a également versé de l’argent et des armes au Front Polisario, un mouvement indépendantiste fréquemment engagé dans une lutte armée contre le Maroc.

    Alors que le Maroc continue d’occuper environ 75 % du Sahara occidental, certains signes indiquent que le conflit en Ukraine pourrait bouleverser l’équilibre des forces dans la région. D’une part, le resserrement de l’offre mondiale de pétrole et de gaz a offert une plus grande influence à l’Algérie, exportatrice d’énergie. Par le passé, Alger a coupé les livraisons de gaz à l’Europe, via des pipelines au Maroc, afin de faire pression sur la question du Sahara occidental.

    En outre, le Front Polisario a longtemps fait appel au soutien de Moscou, qui a parfois flirté avec le soutien du groupe – principalement comme moyen de pression sur Rabat et Washington en cas de besoin. Maintenant que le Maroc a abandonné sa position neutre, il est fort possible que la Russie riposte en offrant davantage d’encouragements et de ressources au Front Polisario.

    En effet, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov, a récemment effectué une visite inopinée au principal adversaire du Maroc, l’Algérie, Moscou déclarant que « les deux pays sont d’accord sur toutes les questions clés de la politique internationale ». La Russie pourrait-elle être sur le point de rejoindre l’Algérie en soutenant de manière affirmée les séparatistes du Sahara occidental ?

    Les groupes alignés sur le Kremlin ont contribué à déstabiliser divers pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient – de la Libye au Mali en passant par le Soudan – et il y a des raisons de penser que Moscou pourrait maintenant tenter le même coup au Sahara Occidental. On sait que l’instabilité et les tensions au Maghreb favorisent les conditions dans lesquelles l’extrémisme et le crime organisé prospèrent, sapant ainsi la sécurité dans la région et au-delà.

    Le conflit en Ukraine affecte la politique mondiale de manière inattendue et dangereuse. Le Sahara occidental est une autre région où les tensions augmentent, avec des conséquences imprévisibles.

    #Maroc #Sahara_Occidental #Russie #Occident #OTAN #Ukraine


  • L’Europe s’attend à de nouvelles coupures de gaz et de prétrole

    L’Europe s’attend à de nouvelles coupures de gaz et de prétrole

    Europe, Russie, gaz, pétrole, coupures,

    -Le CPC dit que deux des trois points d’amarrage (SPM) sont suspendus
    -Un SPM peut gérer moins de 70 % de la capacité du terminal – sources
    -Le gazoduc Nord Stream 1 en maintenance
    Ce contenu a été produit en Russie où la loi limite la couverture des opérations militaires russes en Ukraine

    MOSCOU, 22 août (Reuters) – L’Europe est confrontée à de nouvelles perturbations de l’approvisionnement énergétique en raison des dommages causés à un réseau de pipelines acheminant du pétrole du Kazakhstan via la Russie, signalés lundi par l’opérateur du pipeline, ajoutant aux inquiétudes suscitées par la chute des approvisionnements en gaz.

    CPC, qui gère environ 1% du pétrole mondial et dont le principal actionnaire est la société pipelinière russe Transneft, a déclaré que les exportations de deux de ses trois points d’amarrage à un terminal de la mer Noire avaient été suspendues, confirmant un rapport de Reuters.

    L’Occident accuse la Russie de restreindre l’approvisionnement énergétique pour augmenter les prix en représailles aux sanctions imposées après l’invasion de l’Ukraine par Moscou, ce que le Kremlin appelle une opération militaire spéciale. La Russie nie cela, blâmant les sanctions occidentales elles-mêmes et divers problèmes techniques.

    Les approvisionnements russes en gaz naturel vers l’Europe sont en baisse d’environ 75% sur un an, la société d’exportation Gazprom ayant annoncé la semaine dernière une maintenance imprévue du gazoduc Nord Stream 1, qui passe sous la mer Baltique vers l’Allemagne.

    Les prix du gaz naturel ont bondi lundi, les pannes dans les gisements de gaz norvégiens et britanniques ajoutant aux inquiétudes.

    Le gaz britannique pour livraison immédiate a augmenté de 125 pence à 490 pence par thermie à 17h30 GMT, tandis que le contrat journalier a augmenté de 123 pence à 484 p/thermie.

    Le gestionnaire du réseau de transport de gaz ukrainien a déclaré que le réseau de gazoducs polonais avait la capacité d’acheminer le gaz russe vers l’Europe et de compenser l’arrêt du Nord Stream. Lire la suite

    Gazprom (GAZP.MM) n’a pas répondu à une demande de commentaire sur l’augmentation des exportations de gaz via d’autres routes.

    CPC (Caspian Pipeline Consortium) a déclaré avoir dû suspendre les chargements de ses points d’amarrage SPM-1 et SPM-2 en raison de dommages aux « points de fixation des manchons sous-marins aux réservoirs de flottabilité ».

    Il a déclaré que les chargements n’étaient traités qu’à partir de SPM-3 et que les demandes de chargement de pétrole devraient donc être réduites.

    Tengizchevroil (TCO), qui représente Chevron (CVX.N) et Exxon (XOM.N) dans le projet géant de Tengiz au Kazakhstan, a déclaré qu’il était au courant de la maintenance temporaire de CPC et que ses exportations de pétrole et sa production sur son champ pétrolifère de Tengiz étaient actuellement ininterrompues.

    TCO a un plan de production plus faible sur son champ pétrolifère de Tengiz en août-septembre en raison d’une maintenance planifiée.

    « Le CPC est une voie d’exportation clé pour la production de pétrole brut du Kazakhstan pour atteindre les marchés internationaux et de nombreux pays dépendent de ce système de transport essentiel pour leur sécurité énergétique », a déclaré Chevron dans un communiqué envoyé à Reuters.

    TotalEnergies (TTEF.PA), qui est également présent au Kazakhstan, n’a pas non plus immédiatement répondu à une demande de commentaire, tandis que Shell (SHEL.L) et Eni (ENI.MI), qui sont actionnaires de CPC, ont refusé de commentaire.

    RÉSERVOIRS ENDOMMAGÉS

    La SCP a indiqué qu’elle prévoyait de remplacer des pièces sur les deux SPM concernés et cherchait une organisation pour effectuer les travaux. Le consortium n’a pas donné de calendrier.

    Deux sources proches du dossier ont déclaré à Reuters qu’un SPM peut gérer moins de 70% de la capacité normale du terminal, laissant le Kazakhstan, qui utilise CPC comme principale voie d’exportation de pétrole, avec la perspective de devoir réduire sa production.

    Le Kazakhstan a dû réduire sa production de pétrole au printemps lorsque CPC a suspendu les chargements de deux SPM en raison de dommages.

    CPC a réduit ses exportations à plusieurs autres occasions au cours des six derniers mois.

    Les exportations de pétrole brut CPC Blend avaient été fixées à 5,026 millions de tonnes pour le mois d’août. Le consortium n’a pas fourni de chiffres actualisés.

    Il a déclaré plus tôt ce mois-ci que les approvisionnements via son système avaient considérablement diminué en raison de la maintenance des projets Kashagan et Tengiz au Kazakhstan. La baisse de la production des champs pétrolifères pourrait limiter les perturbations causées par les pannes de SPM, ont déclaré les deux sources, mais ont ajouté qu’elles pourraient devenir un problème majeur à mesure que la production augmenterait après la maintenance.

    Les perturbations de CPC cette année ont conduit certains producteurs de pétrole à négocier des routes d’approvisionnement alternatives.

    Les principaux actionnaires de CPC sont Transneft (TRNF_p.MM), (24%), KazMunayGas du Kazakhstan (19%), Chevron Caspian Pipeline Consortium Company (15%), LUKARCO B.V (12,5%), Mobil Caspian Pipeline Company (7,5%) , Rosneft-Shell Caspian Ventures Limited (7,5 %) et Eni International (N.A.) N.V. S.ar.l. (2%).

  • Le Mali a accusé la France d’appuyer le terrorisme. La suite?

    Le Mali a accusé la France d’appuyer le terrorisme. La suite?

    Mali, Sahel, France, Barkhane, Russie,

    La situation dans la région du Sahel évolue de façon spectaculaire à plus d’un niveau, de sorte à traduire l’ampleur et la multitude des mutations existantes dans la région, devenue une arène de conflit international et régional ouvert.

    Le changement le plus récent et le plus expressif de la situation au Sahel vient d’être explicité par les déclarations du ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop, puis dans une lettre officielle adressée par Bamako au Conseil de sécurité.

    Un message dans lequel, le Mali accuse clairement Paris de soutenir des groupes armés avec des munitions et des informations de renseignement, demandant la convocation urgente d’une réunion de cet organisme onusien, pour discuter de ce qu’il appelle, l’implication d’un de ses membres permanents (la France) dans le soutien au terrorisme.

    Dans le Zoom de cette semaine, nous tenterons de rassembler les composantes de la photo qui a fait passer Paris de sa réputation de pays protégeant contre le djihadisme en un Etat accusé de complicité avec le terrorisme et le lien de cette image avec l’acuité de l’affrontement sur le terrain, en plus de l’annonce par l’un des groupes armés, pour la première fois depuis l’arrivée depuis des mois, de la controversée milice russe en territoire malien, de quatre membres de « Wagner »

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    Le dernier soldat… les premiers morts

    Lorsqu’on fait un pas en arrière dans l’actualité du Mali cette semaine, nous retrouverons en tête de deux faits marquants.

    L’annonce de la France du retrait de son dernier soldat du Mali après une décennie de présence militaire sous le label de protection de ce pays contre toute domination des groupes armés, d’une part, et la révélation de ces derniers de l’assassinat de quatre mercenaires de la milice russe, qui motive sa présence par les mêmes objectifs prétendus par les forces françaises, à savoir, empêcher que le Mali ne bascule entre les mains des djihadistes.

    En fait, les deux nouvelles reflètent la réalité de la scène malienne dans ses constantes et ses variables.

    Le conflit ouvert entre le gouvernement de Bamako et ses rebelles, et les alliances déclarées ou non des deux parties.

    La France était hier, l’alliée et le soutien du gouvernement à Bamako et aujourd’hui elle est, avec des présumées preuves fiables et documentées, accusée publiquement et officiellement de soutenir le terrorisme.

    Le même jour, les groupes armés annonçaient le meurtre d’éléments de Wagner et célébraient en grandes pompes cet évènement, en tant que prémices de la victoire sur le nouvel envahisseur russe.

    Nous sommes donc confrontés à un changement fondamental pour les belligérants de la scène au Sahel, derrière lequel se cache une plus grande lutte d’influence, qui n’est en fait qu’un fragment d’un conflit international plus vaste qui fait rage sur le champ de bataille à travers la carte du monde de l’Ukraine jusqu’à Taïwan, en passant bien sûr par Téhéran, Gaza, le Golfe et le Yémen.

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    Les pieds tremblants de la France

    Et afin que nous restions au Sahel et que nous mettions la plainte malienne adressée au Conseil de sécurité contre la France dans son contexte, permettez-nous d’agrandir légèrement le Zoom, pour voir l’escalade contre la France dans toute la région :

    – Au Niger : le pays frontalier du Mali vers lequel la force française Barkhane a été transféré, emportant avec elle les voix qui protestent contre la présence française. Niamey a vécu Hier, une véritable atmosphère de tension due à l’interdiction d’une manifestation convoquée par le Mouvement M-62 (anti-français) et empêchée par le gouvernement. Les manifestants déterminés à rejeter la présence française et la cherté de la vie ont décidé de convertir la manifestation « interdite » en journées de jeûne et de prière, annonçant le début de la mobilisation pour un prochain jour, dans un mois (le 18 septembre prochain).

    – Au Sénégal : où avaient été proclamés les résultats des élections législatives et où le président Macky Sall a perdu sa majorité parlementaire, la coalition d’opposition, dont le mot d’ordre le plus important était (France dégage),; Les résultats ont été considérés comme historiques et ont ouvert la voie aux plus sceptiqus pour mettre fin au rêve machiavélique d’un troisième mandat, ouvrant également la voie à la réduction de l’influence de Paris dans l’un de ses plus principaux bastions historiques et stratégiques.

    – Au Burkina Faso : où la colère contre la présence française monte depuis un certain temps (un convoi de ravitaillement militaire français a fait l’objet d’une embuscade l’an dernier), les drapeaux français ont été à nouveau brûlés tandis ceux des russes ont été hissés.

    – Au Tchad : où la réconciliation s’opère, avec le vœu des parties d’être historique, sur une terre éloignée de la France, des voix se sont élevées contre Paris et son homme fort au pouvoir, Mohamed Deby.

    Qu’adviendra-t-il après…?

    Ces événements ne signifient pas, bien entendu, que la France présente au Sahel et en Afrique de l’Ouest a été vaincue et qu’elle prépare son départ définitif. Une telle lecture est superficielle, montrant toutefois que Paris se trouve désormais engagée dans une confrontation féroce contre une alliance forte entre :

    Un état populaire qui embrasse les sentiments de colère qui se sont accumulés depuis l’époque coloniale

    – des régimes militaires à la quête d’une légitimité et d’une cause, leur permettant de se maintenir au pouvoir pendant de longues périodes.

    – La Russie qui cherche à avoir un pied sur le terrain et une position sur le flanc européen qui réplique à l’infiltration européenne sur le flanc russe.

    C’est une scène qui se développe rapidement mais dont l’image finale est loin de se dessiner. Ses dynamiques enchevêtrées et ses points de force sont largement répartis entre les acteurs, les manœuvrés et les bénéficiaires de cette manipulation.

    Essahraa, 20/08/2022

    Lire aussi : Avant de quitter le Mali, la France prépare sa future stratégie

    Lire aussi : Le Mali accuse la France d’armer les djihadistes

    #Mali #France #Sahel #Barkhane #Russie

  • Fiche Partenariat Stratégique Maroc-Russie

    Fiche Partenariat Stratégique Maroc-Russie

    Maroc, Russie, partenariat, stratégique,

    I- Objectifs du partenariat Maroc / Russie :
    -Donner corps et âme au partenariat stratégique signé en 2002;
    -Instaurer des bases solides et de long terme pour la coopération politique, économique et culturel ;
    -Promouvoir la destination Maroc auprès d’opérateurs économiques russes ;
    -Lancer un partenariat maroco-russe sur le marché africain fort dynamique (population de plus de 1 milliard d’africains en 2011 et un taux de croissance économique annuel de 5% en moyenne);
    -Renforcer le positionnement des Entreprises russes au Maroc dans les secteurs :
    du Gaz naturel, pétrole et Energie renouvelables : liquéfaction, raffinage, réserves stratégique, pipelines continentaux (Afrique/Europe) ;

    -Constructeurs automobiles: LADA, NIVA, KAMAZ, etc. ;
    -Télécoms et satellites ;
    -Constructeurs aéronautiques civils de moyen-courrier pour cibler le marché africain en expansion;
    -Constructeurs navals : navires, yachts, etc.
    -Industrie chimique et pharmaceutique et biotechnologie;
    -Logistique, transport et trafic de conteneurs;
    -Chemins de Fer, pont et tunnels, barrages, etc.;

    Autres.
    -Consolider la coopération au niveau de l’enseignement supérieur, recherche scientifique et transfert de technologie ;
    -Développer et diversifier les échanges culturels ;
    -Tourisme : renforcer d’avantage les échanges et augmenter les flux existants;

    II- Atout du Maroc (Pourquoi le Maroc ?) :
    -Le Maroc présente des avantages compétitifs dans la Région :
    -Près de 60 ans de relations bilatérales Maroc / Russie ;
    -Position géostratégique sur le détroit de Gibraltar (14 km de l’Espagne);
    -Porte d’accès vers l’Afrique subsaharienne;
    -Climat d’affaires favorable et main d’œuvre qualifiée;

    -Accord de libre échange avec un marché de plus d’un milliard de consommateurs (USA, UE, Turquie, etc.);
    -Communauté russophone de près de 15.000 citoyens issus de lauréats des universités russes et de mariages mixtes ;
    -Infrastructures portuaires importantes avec 11 ports dont: Casablanca, Mohammedia, Nador, Jorf Lasfar, -Tanger-med (leader en méditerranée dans le trafic des conteneurs avec 8 millions de conteneurs/an) ;
    -Infrastructures aéroportuaires intéressantes avec 18 aéroports dont : Casablanca, Rabat, Marrakech, Agadir, Fez, Tanger, Oujda, Nador, Dakhla, Laâyoun, etc.
    -Zones franches de Tanger, Nouaceur/Casablanca, etc. ;
    -Zones industrielles dans la majorité des villes du Maroc;
    -Technopôles dans les grandes villes du Maroc;
    -Pays ouvert et tolérant ;

    III-Propositions / recommandations :


    -Elaborer un programme pluriannuel de coopération stratégique pour les secteurs porteurs identifiés ci-dessus ; ;
    -Inviter les entreprises russes à visiter le Maroc pour prospecter le marché, identifier les projets et rencontrer les responsables du secteur public et les partenaires potentiels du secteur privé;
    -Inviter les investisseurs russes à ouvrir des représentations et des antennes de leurs groupes au Maroc pour une meilleure connaissance du marché marocain et africain ;

    -Invitation de la partie russe à ouvrir une chambre de commerce à Casablanca (si ce n’est déjà le cas);
    -Création d’un conseil d’affaires maroco-russe;
    -Organiser des rencontres entre les grandes entreprises russes et leurs interlocuteurs marocains et création d’un forum d’affaires;
    -Fixer des objectifs précis pour le développement du commerce et de la promotion des investissements russes au Maroc (exemple doubler ou tripler les échanges entre les deux pays à l’horizon 2016) ;
    -Implantation au Maroc  des groupes industriels russes dans les domaines cités ci-dessus;

    -Implantation d’universités russes au Maroc notamment dans domaines scientifique et technologique, etc. ;
    -Création d’antennes de laboratoires de Recherche et Développement ;
    -Elargir le partenariat culturel existant vers d’autres champs plus larges notamment dans les domaines du théâtre, opéra, ballet, cirque, industrie cinématographique, médias de masse, musées, etc.

    -Renforcer le volet formation académique dans les domaines cités ci-dessus ;
    -Elaborer un programme exécutif pluriannuel pour les différents domaines culturels y compris les tournées de troupes artistiques, expositions des chefs d’œuvres des musées, formation académique, etc. ;

    -Renforcer les échanges et la formation dans les domaines du théâtre, ballet, industrie cinématographique, médias de masse, musées, etc.
    -Organiser un forum des tour-opérateurs russes et marocains dans le secteur du tourisme et renforcer les liaisons aériennes.

    NB :
    -Les investissements directs chinois en Afrique 16 milliards USD en 2011 ;
    -Les investissements indiens en Afrique : 14 milliards USD en 2011 ;
    Les investissements japonais de 5,2 milliards USD, moyenne annuelle, période 2006-2010 ;
    (source ministère des affaires étrangères du japon).

    Les échanges entre la Chine et l’Afrique : 166,3 milliards USD en 2011 ;
    Les échanges entre l’Inde et l’Afrique  62 milliards USD en 2011 ;
    -Les échanges entre le Japon et l’Afrique : 27,8 milliards USD en 2011.
    (source : FMI).

    Ahmed NOUREDDINE

    Cabinet du MAE

    #Maroc #Russie #Partenariat_stratégique 

  • Sanction des touristes russes: L’Europe divisée sur le fait

    Sanction des touristes russes: L’Europe divisée sur le fait

    Russie, Europe, touristes russes, sanctions,

    Le pays de l’Union européenne ayant la plus grande frontière avec la Russie entend réduire de façon drastique le nombre de visas touristiques accordés aux citoyens russes. Une initiative d’Helsinki à l’origine de désaccords parmi les 27.

    « Les visas touristiques ne vont pas s’arrêter complètement, mais leur nombre va diminuer de manière significative », a déclaré le ministre finlandais des Affaires Etrangères, Pekka Haavisto, le 16 août. Helsinki entend en effet, dès le 1er septembre, limiter à 10% du volume actuel le nombre de visas délivrés aux touristes russes. Comme le rapporte l’AFP, le nombre de touristes russes voyageant en Finlande a augmenté de façon continue après la levée par la Russie à la mi-juillet des restrictions de voyage liées au Covid-19.

    Selon Pekka Haavisto, les autorités finlandaises traiteraient ainsi actuellement près de 1 000 demandes de visas par jour venant de Russie. Helsinki veut mettre fin à l’accord européen de facilitation des visas avec la Russie Le chef de la diplomatie finlandaise a annoncé que les heures d’ouverture allouées à la demande de visas touristiques seraient par exemple réduites, afin de provoquer une baisse du nombre de demandes. Il a assuré que la priorité serait « désormais donnée aux autres types de visas : visites à des proches, contacts familiaux, travail, études ». Par ailleurs, Helsinki plaide en faveur de l’arrêt de l’accord européen de facilitation des visas avec la Russie, ce qui pourrait faire augmenter le prix des visas touristiques de 35 à 80 euros. Le pays envisage de soulever la question à la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE prévue en République tchèque le 30 août. Toujours selon l’AFP, la Finlande entend en outre examiner la mise en place d’une catégorie spécifique de visa humanitaire, qui n’existe pas actuellement dans le pays.

    L’idée de sanctionner les touristes russes en réaction au conflit militaire en Ukraine où la Russie est une des parties prenantes génère pour l’heure des désaccords entre pays européens. En début de semaine à Oslo, les pays nordiques et l’Allemagne ont en effet fait preuve de divisions à ce sujet.

    « Les Russes ordinaires n’ont pas commencé la guerre mais, en même temps, nous devons comprendre qu’ils soutiennent la guerre », a ainsi déclaré le Premier ministre finlandais, Sanna Marin, à l’issue d’une réunion entre les chefs des gouvernements nordiques et allemand. « Il n’est pas juste que les citoyens russes puissent entrer en Europe, dans l’espace Schengen, être touristes […] pendant que la Russie tue des gens en Ukraine », a-t-elle également déclaré.

    Le chancelier allemand Olaf Scholz a pour sa part affiché des réserves à l’égard d’une telle mesure. « C’était une décision importante de notre part d’imposer des sanctions contre ceux qui sont responsables de la guerre, contre de nombreux oligarques et ceux qui profitent financièrement et économiquement du régime du Poutine », a-t-il fait valoir, poursuivant : « Nous continuerons de le faire mais je pense que ce n’est pas la guerre du peuple russe, c’est la guerre de Poutine. »

    Si la Suède a expliqué n’avoir pour l’heure pas de position arrêtée sur la question, le Danemark a mis en garde contre un ébranlement de l’unité européenne sur le dossier ukrainien. Depuis le début des hostilités en Ukraine, l’UE a adopté six trains de sanctions contre Moscou, dont l’arrêt progressif de ses achats de charbon et de pétrole. Elle a également inscrit plus d’un millier de Russes sur sa liste noire des personnes interdites d’entrée, et restreint les délivrances de visa de court séjour pour les responsables liés au gouvernement russe.

  • Mali: JNIM, Daech, Wagner, FAMA qui se bat contre qui?

    Mali: JNIM, Daech, Wagner, FAMA qui se bat contre qui?

    Mali, Sahel, JNIM, Daech, Al Qaïda, France, Barkhane, Niger, Burkina Faso, Russie, Wagner,

    Selon le site 20 Minutes, l’armée française, poussée au départ du Mali, n’a pas fini de se battre contre les principaux groupes terroristes qui sévissent au Sahel.

    D’un côté, Al-Qaïda et Daech, sont implantés depuis des années en Afrique subsaharienne. Aqmi y sévit sous la bannière du JNIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans), la branche officielle d’Al-Qaïda au Mali. Et Daesh. Des combats opposent régulièrement les deux groupes, sur les zones frontalières, au Niger, Burkina Faso et Mali.

    L’Association malienne pour la survie du Sahel (AMSS) rapporte ainsi des « combats meurtriers » entre les deux groupes qui ont eu lieu en février dernier dans le cercle d’Ansongo qui se trouve au carrefour des deux pays voisins du Mali à savoir le Niger et le Burkina Faso.

    De leur part,les forces armées maliennes, soutenues par la Russie, tentent tant bien que mal de combattre, mais les résultats se font attendre. « Même avec la France elle n’y arrivait pas, donc là elle y parvient encore moins, même aidée par Wagner, car ce sont des mercenaires pas professionnels et sans équipements et moyens de professionnels », rapporte Wassim Nasr. Wagner, ce sont ces mercenaires russes également déployés Syrie ou plus récemment dans l’Est de l’Ukraine.

    Les forces françaises qui ont quitté le Mali et sont installées au Niger. Elles agissent avec beaucoup de discrétion. Au Niger par exemple, « elle ne brandit pas le drapeau tricolore, contrairement au Mali », souligne Wassim Nasr. Elle est bien présente, mais n’en fait pas particulièrement état. D’ailleurs, cette collaboration avec Niamey, se passe plutôt bien et est « assez efficace », précise le spécialiste, avec « un bon niveau de confiance mutuelle ».

    #Mali #Sahel #France #JNIM #Daech #FAMA #Barkhane #Niger

  • UE: L’Algérie, une partie de la réponse pour les besoins gaziers

    UE: L’Algérie, une partie de la réponse pour les besoins gaziers

    Union Européenne, Algérie, gaz, Ukraine, Russie,

    Interview de Francis Perrin – La Patrie news
    La demande mondiale de pétrole atteindra 100,3 millions de barils par jour d’ici la fin de 2022, selon les prévisions de l’AIE. D’autre part, le total des stocks mondiaux de pétrole (commerciaux et stratégiques) a diminué au cours du premier semestre 2022, atteignant 8,812 milliards de barils. Peut-on assister à un reflux du prix du baril d’ici fin 2022 ?

    Dans ses dernières projections, en août 2022, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) estime que la demande pétrolière mondiale sera légèrement inférieure à 100 millions de barils par jour (Mb/j) cette année (99,7 Mb/j), soit une forte progression de 2,1 Mb/j par rapport à 2021. En 2023, la demande mondiale atteindrait 101,8 Mb/j, ce qui serait supérieur au record historique qui remonte à 2019 avant la pandémie de Covid-19. Le prix du pétrole a baissé de façon significative au cours des dernières semaines alors que la guerre en Ukraine continue à faire rage. Le 14 août, vers 14 heures, le prix du pétrole Brent (mer du Nord) pour le mois d’octobre était de $98 par baril, contre $114/b le 8 juin, soit une diminution de 14% environ. La raison principale qui explique cette évolution récente est la crainte d’une récession mondiale, ce à quoi s’ajoute dans les derniers jours l’espoir (à nouveau) d’un accord entre Washington et Téhéran sur le programme nucléaire de l’Iran. Si ces craintes de récession perduraient et étaient renforcées par de nouveaux indices économiques pas très bons ainsi que par le durcissement des politiques monétaires des grandes banques centrales, les prix du pétrole pourraient continuer à baisser. Mais il ne faut pas oublier que la guerre en Ukraine est loin d’être terminée et des hausses des cours sont donc toujours possibles. Il faudra par ailleurs voir ce que décidera la coalition de pays exportateurs appelée OPEP+ (23 pays), qui se réunit au début septembre.

    La disponibilité de l’or noir restera, selon certaines analyses, serrée et le remplacement des énergies fossiles par les renouvelables sera plutôt lent. Pourquoi les EnR peinent-elles à s’affirmer dans le mix énergétique mondial ?

    La montée en puissance des énergies renouvelables (hors hydroélectricité) prend forcément du temps car elles ne représentaient en 2021 qu’un peu moins de 7% de la consommation mondiale d’énergie primaire. Rappelons que la part des énergies fossiles (pétrole, charbon et gaz naturel) était de 82% l’an dernier, selon la BP Statistical Review of World Energy. Il y a pourtant bien une forte progression des sources renouvelables : leur consommation n’a fait qu’augmenter dans les dix dernières années, même au cours de la terrible année 2020, mais les grandes évolutions énergétiques demandent toujours du temps. Rien n’est simple dans ce domaine, rien n’est très rapide, rien n’est gratuit. Mais la dynamique haussière pour les renouvelables, notamment l’éolien et le solaire, va se poursuivre sur un bon rythme.

    On assiste à une ruée mondiale sur le charbon. Un cauchemar énergétique ?

    Selon l’AIE, la consommation mondiale de charbon pourrait atteindre 8 milliards de tonnes en 2022, retrouvant ainsi le précédent record qui remonte à 2013. En 2023, ce record de 8 milliards de tonnes pourrait être dépassé. Et il ne faut jamais oublier que le charbon est l’énergie la plus consommée dans le monde après le pétrole et avant le gaz naturel. La part de marché de cette source d’énergie est de 27%, ce qui est très important.

    Du fait de la guerre en Ukraine, les pays européens, qui entendent se passer à terme du gaz russe et qui subissent les réductions des livraisons de Gazprom, se tournent davantage vers le charbon, soit en rouvrant des centrales électriques au charbon, soit en prolongeant la durée de vie de celles-ci, soit en augmentant l’utilisation de centrales en exploitation. Par ailleurs, la consommation de l’Inde est également en forte progression. C’est clairement négatif pour l’environnement et le climat mais il ne s’agit pas pour autant d’une tendance de long terme, en tout cas pas pour les Européens qui ne perdent pas de vue leur objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050. L’Union européenne ne représente d’ailleurs que 4-5% de la consommation mondiale de charbon, contre 80% pour la région Asie/Pacifique. A elles seules, la Chine et l’Inde pèsent pour les deux tiers de la consommation mondiale de charbon.

    Pour l’industrie pétrolière, le dernier trimestre a été particulièrement faste. Quinze des plus grandes entreprises du secteur ont réalisé, durant le premier trimestre 2022, des gains sont montés à 94 milliards de dollars. L’ONU propose une taxe sur les superprofits. Vous y souscrivez ?

    Depuis 2021, les prix du pétrole, du gaz naturel, du charbon et de l’électricité sont en hausse. Ils ont atteint des niveaux très élevés et la consommation d’énergie est orientée à la hausse. Toutes les entreprises qui vendent de l’énergie, dont les compagnies pétrolières – qui produisent et vendent du pétrole et du gaz naturel -, sont favorisées dans un tel contexte. Saudi Aramco, la compagnie nationale de l’Arabie Saoudite, vient ainsi d’annoncer un bénéfice net record de $48,4 milliards pour le second trimestre 2022. Pour le premier semestre 2022, son bénéfice net s’établit à $87,9 milliards… Sur cette même période, le géant américain ExxonMobil a gagné »seulement » $23,3 milliards.

    Le secrétaire général de l’ONU a qualifié d »’immoraux » les profits de l’industrie pétrolière. Je ne suis pas sûr que ce sujet relève vraiment de la morale mais il est certain que ces profits sont exceptionnels et l’idée d’une taxation spéciale n’est donc pas absurde. Les compagnies pétrolières pourraient cependant répondre qu’en 2020 elles avaient enregistré des pertes exceptionnelles (-$22,4 milliards pour ExxonMobil sur l’ensemble de l’année 2020) et que l’ONU n’avait alors pas demandé qu’elles bénéficient d’une aide exceptionnelle. Il faut réfléchir à ce sujet en termes plus économiques que moraux et veiller à ne pas décourager l’investissement par ces grands acteurs énergétiques mondiaux.

    Pour le marché gazier, la Russie menace de réduire encore ses livraisons en Europe, les prix s’envolent. Ce contexte, le manque de production nucléaire et les vagues de chaleur entraînent les prix de l’électricité dans une spirale infernale. Une équation très complexe…

    Il est certain que, pour les Européens, la question de la hausse des prix du gaz naturel et de l’électricité est très importante en ce moment. Cela a un impact négatif sur leurs économies, leurs industries et leurs populations. De plus, il y a un risque sérieux de pénurie de gaz, ce qui pourrait avoir des conséquences négatives sur la production d’électricité. D’où la décision européenne de réduire de 15% la consommation de gaz sur la période allant d’août 2022 à la fin mars 2023 par rapport aux années précédentes. Les Européens redoutent également, outre les conséquences économiques, les impacts politiques et sociaux de ces problèmes énergétiques, par exemple du type mouvement des »Gilets jaunes » en France.

    L’Algérie, dont les partenaires ont approuvé les augmentations des prix annoncés par Sonatrach, pourrait-elle devenir une nouvelle source de cette énergie pour l’Europe ?

    L’Algérie est actuellement le troisième fournisseur en gaz naturel de l’Union européenne (UE) après la Russie et la Norvège. La volonté de l’UE d’arrêter complètement d’importer du gaz russe en 2027 au plus tard et le fait que les autorités russes aient déjà fortement réduit leurs exportations vers les pays européens créent des besoins supplémentaires de gaz et poussent l’UE à chercher d’autres fournisseurs que la Russie.

    L’Algérie a une place à prendre dans ce nouveau contexte énergétique et elle a commencé à le faire, comme le montre l’accord entre la Sonatrach et le groupe italien Eni conclu en avril 2022. Aux termes de cet accord, Eni pourra importer des volumes additionnels de gaz algérien dès 2022 à travers le gazoduc TransMed (appelé également gazoduc Enrico Mattei). Ces volumes supplémentaires seront de 9 milliards de mètres cubes par an en 2023-2024. Les deux groupes, qui coopèrent depuis des dizaines d’années, ont récemment renforcé leur partenariat en vue d’accélérer le développement de nouveaux projets pétroliers et gaziers dans le bassin de Berkine.

    L’Algérie ne sera pas la réponse aux besoins gaziers des Européens mais elle peut être une partie de la réponse. Elle a des atouts dans son jeu mais la concurrence sera rude.

    Propos recueillis par La Patrie news.

    IRIS, 18/08/2022

    #Algérie #UE #Gaz #Ukraine #Russie