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  • Exercices militaires algéro-russes à Béchar

    Exercices militaires algéro-russes à Béchar

    Algérie, Russie, lutte antiterroriste,

    L’Algérie et la Russie organiseront en novembre prochain leurs premiers exercices militaires antiterroristes. Les manœuvres impliqueront des mouvements tactiques pour rechercher, détecter et détruire les groupes armés illégaux. Dans le cadre des préparatifs de cet événement baptisé Bouclier du désert 2022, la deuxième et dernière réunion de préparation des exercices militaires antiterroristes conjoints s’est tenue dans la wilaya de Béchar. La première réunion de préparation avait eu lieu en avril dernier dans la ville de Vladivostok, en Russie.

    Ces exercices interviennent dans un contexte d’insécurité aux frontières algériennes, comme c’est le cas au Mali où l’Algérie met tout en œuvre pour faire aboutir l’accord de paix dans ce pays au moment où il connait des attaques terroristes soutenues, ou encore en Libye, pays plongé dans une instabilité politique et sécuritaire, sans oublier des relations très tendues et même hostiles aux frontières Ouest avec le Maroc. L’Algérie et la Russie préparent donc les exercices de novembre, qui auront lieu à Hammaguir, dans la wilaya de Béchar dans le sud-ouest du pays. Ce sera la première manœuvre conjointe sur le territoire algérien, après celle de l’année dernière qui s’est déroulée, en octobre 2021, en Ossétie du Nord, en Russie et auquel ont pris part quelque 200 soldats russes et algériens, selon les agences de presse.

    Au programme de ces exercices sont inscrits «des déplacements tactiques visant à rechercher, détecter, traquer et procéder à l’élimination des groupes terroristes», a-t-on indiqué. Environ 80 soldats de la région militaire du sud de Russie et 80 militaires algériens seront mobilisés. Les représentants de la Région militaire Sud de Russie et de l’Armée nationale populaire (ANP) ont «approuvé le calendrier, le concept et le scénario de l’exercice, la composition des forces et des équipements, et ont défini le thème, les objectifs, les tâches et les phases de l’exercice conjoint», selon les mêmes sources.

    Cet exercice aura pour scénario «la traque, l’encerclement et l’annihilation d’une large concentration de terroristes en milieu désertique». Lors du précédent exercice, les deux armées avaient confronté leurs expériences dans le domaine de «la lutte anti-insurrectionnelle et terroriste en milieu montagneux et forestier». En matière de lutte antiterroriste, un rapport américain repris par l’APS a estimé que «l’Algérie a réussi à contrer la menace terroriste et à contrecarrer les plans des différentes organisations terroristes qui ont tenté de prendre pied dans le pays, grâce à l’action sécuritaire proactive et au large rejet populaire de la pensée extrémiste».

    Ce rapport est de l’Institut «American Enterprise», qui évoque les groupes terroristes en Afrique, a tenté de faire la lumière sur l’activité de ce qui est communément appelé «salafisme djihadiste», en soulignant que «des Etats africains, à l’instar de l’Algérie, sont parvenus à contenir la menace des groupes terroristes qui représentent encore une source de risque chez leurs pays voisins», et ce, «en dépit du danger imminent de l’expansion du mouvement des terroristes dans la région». Et au même Institut de rappeler que l’Algérie a fait face à une violence terroriste extrême mais «est parvenue, dans une large mesure, à lutter contre cette menace».

    Reporters, 11 August 2022

    #Algérie #Russie #Lutte_antiterroriste

  • Russie: Nouvelle unité pour combattre en Ukraine

    Russie: Nouvelle unité pour combattre en Ukraine

    Russie, Ukraine, armée, forces terrestres,

    La Russie crée une nouvelle formation de forces terrestres pour soutenir l’opération en Ukraine, selon le Royaume-Uni

    10 août (Reuters) – La Russie a « presque certainement » établi une nouvelle formation importante de forces terrestres pour soutenir ses opérations en Ukraine, a déclaré la Grande-Bretagne mardi.

    Cette unité, appelée 3e corps d’armée, est basée dans la ville de Mulino, à l’est de la capitale russe, Moscou, a déclaré le ministère britannique de la Défense dans son bulletin quotidien de renseignement sur Twitter.

    La mise à jour a également ajouté que les commandants russes continuaient à faire face à des « priorités opérationnelles concurrentes » consistant à renforcer son offensive dans l’est de la région de Donbas, ainsi qu’à renforcer sa défense contre les contre-attaques ukrainiennes dans le sud.

    Moscou qualifie l’invasion de l’Ukraine d’ »opération militaire spéciale ».

    Reuters

    #Russie #Ukraine

  • L’Afrique courtisée

    L’Afrique courtisée

    Afrique, Etats-Unis, France, Chine, Ukraine, Russie,

    par Abdelkrim Zerzouri

    Le ballet diplomatique en Afrique ne s’essouffle pas. Blinken et Macron sur les traces de Lavrov, la Chine observant avec attention cette intense activité diplomatique, les pays africains n’ont jamais été aussi courtisés par les puissances mondiales. Cet intérêt pour l’Afrique n’est pas nouveau, mais il va en grandissant depuis l’éclatement de la guerre en Ukraine. Du 7 au 12 août, le chef de la diplomatie américaine est en déplacement en Afrique, en Afrique du Sud, en République démocratique du Congo et au Rwanda. Une troisième tournée en Afrique en moins d’une année, c’est du jamais vu dans les annales de la politique extérieure des Etats-Unis. Algérie, Maroc, Egypte, Kenya, Nigeria, Sénégal, Afrique du Sud, République démocratique du Congo et Rwanda, tant de pays africains où Blinken a marqué des haltes pour dire que les Etats-Unis sont là.

    Après avoir été longtemps absents sur le continent africain, particulièrement sous l’administration Trump, les Etats-Unis reviennent en force défendre leurs intérêts délaissés dans « un continent qui a d’énormes atouts économiques à faire valoir », selon l’expression du chef de la diplomatie américaine. Une course contre la montre pour couper ce qu’on peut de l’influence russe et chinoise sur le continent africain. Bien sûr, la Maison Blanche souhaiterait rallier les pays africains à ses thèses, notamment sur le plan de la guerre en Ukraine, mais ce n’est pas peine perdue si on arrive à nouer une coopération économique avec les pays africains même sans les convaincre de se liguer contre la Russie. En sus de l’intérêt géostratégique, le pétrole, le gaz et d’autres ressources naturelles dont regorge l’Afrique font saliver les puissances de ce monde. Est-ce la perte d’influence en Afrique des ex-puissances coloniales européennes, la France, la Belgique, l’Allemagne et le Royaume-Uni, qui incite plus à l’offensive US ou c’est l’Europe qui passe sous les rouleaux compresseurs américains, russes et chinois, dans un contexte mondialisé qui ne fait plus de cadeau ?

    Seule la France tente de garder une présence en Afrique. Dans ce cadre, le président français Macron n’est pas en reste, dans ce ballet diplomatique, effectuant une tournée au mois de juillet dernier en Afrique (Cameroun, Bénin et Guinée-Bissau). Reste à savoir si les pays africains sauraient saisir cette tendance et tirer profit du grand intérêt que leur porte les grandes puissances ? Les pays africains peuvent lier des relations de coopération aussi variées qu’elles se présentent et avec n’importe quelle puissance, sans obéir à d’autres considérations que leurs intérêts propres. La politique viendra certainement obscurcir les visées, mais le plus important c’est de n’avoir comme objectif que la coopération gagnant-gagnant, là où elle se manifeste. C’est une époque historique pour faire sortir l’Afrique de son sous-développement si ses dirigeants appliquent les mêmes principes que ceux adoptés par ces puissances mondiales, qui semblent se tourner vers l’Afrique non pas pour s’apitoyer sur ses nombreux problèmes, mais tout juste pour donner de l’essor à leurs économies durement impactées par la pandémie et la guerre en Ukraine.

    Le Quotidien d’Oran, 10/08/2022

    #Afrique #France #Etats_Unis #Chine #Ukraine

  • Armes envoyées en Ukraine 70% n’arrivent pas à destination

    Armes envoyées en Ukraine 70% n’arrivent pas à destination

    Ukraine, Russie, Occident, Armes, CBS,

    La chaîne américaine CBS a dépublié un reportage largement partagé dans lequel un militant approvisionnant le pays en équipement non létal avait déclaré que seulement 30% des armes occidentales rejoignaient leur destination sur la ligne de front.

    Autocensure ou réelle gaffe ? La chaîne américaine CBS a rétropédalé le 7 août et annoncé dépublier pour « mise à jour » un documentaire largement partagé sur les réseaux sociaux portant sur le parcours des armes – dont l’Occident inonde l’Ukraine – dans le pays jusqu’à leur arrivée entre les mains des combattants sur la ligne de front. Le film long d’une vingtaine de minutes, intitulé « Arming Ukraine » (« Armer l’Ukraine »), est encore visible en ligne car republié par des internautes. On peut y voir, entre autres, le reporter Adam Yamaguchi filmé en train de suivre une tentative de livraison d’armes, notamment des lance-missiles américains Javelin, jusqu’en première ligne dans des voitures banalisées. Repérés par les drones russes et pris pour cible par l’artillerie, les militaires battront finalement en retraite sans pouvoir faire leur livraison.

    Mais c’est un autre passage qui a attiré l’attention des internautes. On y voit un certain Jonas Ohman, un Suédois patron de l’ONG Blue/Yellow (Bleu/Jaune) basée en Lituanie, selon le site de l’OTAN, fournissant des armes « non létales » destinées aux combattants ukrainiens, noter que seule une part minoritaire des approvisionnement arrivait effectivement entre les mains de ceux à qui elles étaient destinées. « Tout ce matériel traverse la frontière et après il se passe quelque chose. Quelque chose comme 30% [du matériel], peut-être, atteint sa destination finale », assure-t-il dans un passage (à partir de 23 secondes) relayé par la chaîne sur Twitter avant sa suppression justifiée en ces termes par CBS : « Nous avons supprimé un tweet faisant la promotion de notre récent documentaire, « Arming Ukraine », qui citait l’évaluation du fondateur de l’association à but non lucratif Blue-Yellow, Jonas Ohman, fin avril, selon laquelle seulement 30 % environ de l’aide atteignait les lignes de front en Ukraine. »

    Dans un autre message, le média déclare que l’intéressé estime désormais que depuis que ses propos ont été enregistrés – au mois d’avril -, la livraison des armes « s’est améliorée ». « De plus, l’armée américaine a confirmé que l’attaché de défense, le général de brigade Garrick M. Harmon, est arrivé à Kiev en août pour le contrôle et la surveillance des armements », peut-on encore y lire. Au regard de ces nouveaux éléments, la chaîne se serait alors résolue à dépublier son documentaire pour une mise a jour devant « refléter ces nouvelles informations et les diffuser à une date ultérieure ».

    Colère de Kiev, qui demande « une enquête interne » chez CBS

    A Kiev, où le documentaire a manifestement déplu aux autorités, la décision de retirer le film a été saluée : « Cette première étape est la bienvenue, mais ce n’est pas suffisant. Vous avez trompé un vaste public en partageant des affirmations non fondées et en sapant la confiance dans la fourniture d’une aide militaire vitale à une nation résistant à l’agression et au génocide. Il devrait y avoir une enquête interne pour savoir qui a permis cela et pourquoi », a tweeté le ministre des Affaires étrangères ukrainien Dmytro Kuleba. La veille, il avait également tancé un rapport d’Amnesty international mettant en cause les agissements de l’armée ukrainienne comme « de la fausse « neutralité », pas de la véracité ». Dans le documentaire dépublié, dont on peut se demander si il sera remis en ligne un jour comme promis, la question du détournement des armes occidentales sur le « marché noir » y est centrale, dans un pays dépeint comme souffrant encore de la corruption « post-soviétique ». « Il y a comme des seigneurs du pouvoir, des oligarques, des acteurs politiques », constate entre autres le fameux Jonas Ohman. L’Ukraine est en effet classée comme l’un des pays les plus corrompus au monde, avec un score de 122/180 sur l’indice de perception de la corruption 2021 selon Transparency International, où 180 représente le plus corrompu et 0 le moins.

    Mauvais souvenirs d’Irak et d’Afghanistan

    Interrogée dans le film de CBS, Donatella Rovera, conseillère principale en matière de crise pour Amnesty International, s’inquiète des livraisons massives d’armes à l’Ukraine, rappelant que des situations analogues ont dégénéré dans l’histoire récente. « Nous avons vu beaucoup d’armes arriver en 2003 avec l’invasion de l’Irak par les états-Unis, puis en 2014 lorsque Daesh a pris le contrôle de grandes parties du pays et s’est emparé d’importants stocks d’armes qui étaient destinés aux forces irakiennes », a-t-elle rappelé. « Plus récemment, nous avons vu la même situation se produire en Afghanistan », se souvient-elle encore. L’année dernière, les images des Taliban exhibant fièrement uniformes et armes américaines dérobées à l’armée afghane après leur victoire éclair avaient fait le tour du monde. Dans le passé Daesh avait largement bénéficié des pillages de stocks de l’armée irakienne et des armes occidentales ont été régulièrement vues entre les mains de djihadistes en Syrie. Le problème du détournement illicite n’est pas ignoré par les autorités américaines qui pourtant se disent confiantes « dans l’engagement du gouvernement ukrainien à protéger et à rendre compte de manière appropriée de l’équipement de défense d’origine américaine », comme l’avait expliqué en juillet Bonnie Denise Jenkins, sous-secrétaire au contrôle des armements et à la sécurité internationale au département d’état américain. L’Ukraine pour sa part a crée une commission pour suivre le parcours des armes dans le pays. En avril, une source du renseignement américain citée par CNN avait fait valoir que Washington n’avait pas de visibilité sur le devenir des armes après un certain temps en raison du « brouillard de guerre » et de leur absence de contrôle sur le terrain. RT.com avait pour sa part identifié en juillet sur le darknet des annonces offrant à la vente du matériel militaire occidental en Ukraine sans pour autant pouvoir établir si ces annonces étaient sérieuses.

    L’aide militaire à l’Ukraine en provenance des Etats-Unis entre le 24 janvier et le 1er juillet s’élève à plus de 23 milliards de dollars, selon des données du Kiel Institute for the World Economy, auxquels s’ajoutent, selon la même source, plusieurs autres milliards en provenance de pays occidentaux dont le Royaume-Uni (3,8 milliards), la Pologne (1,80 milliard), l’Allemagne (1,44 milliard) ou encore la France (160 millions). L’Union européenne a pour sa part envoyé 2 milliards de dollars de matériel militaire à destination de l’Ukraine. Le 8 août, le Pentagone a annoncé une nouvelle tranche d’aide militaire d’un montant d’un milliard de dollars comprenant des missiles pour les systèmes américains d’artillerie Himars, des missiles pour les systèmes de défense anti-aérienne NASAMS ou encore des missiles anti-chars Javelin ainsi que 75 000 obus de 155 mm.

    Le Maghreb.dz, 10/08/2022

    #Ukraine #Russie #Occident #Armes

  • Bienvenue à Bwana ! Ya bon banania se salue !

    Bienvenue à Bwana ! Ya bon banania se salue !

    Mali, Burkina Faso, Guinée Conakry, Centrafrique, Sénégal, France, Françafrique, Emmanuel Macron, Etats-Unis, Ukraine, Russie, Chine,

    La guéguerre contre la Russie tourne au fiasco en Europe.

    J’écoutais ce matin un journaliste sur LCI convenir : « Les sanctions que nous avons prises contre Poutine se retournent contre nous. »
    V. Orban en visite récente à Moscou en disait autant.

    Cela n’a pas empêché la caste des bavards professionnels européens de le flinguer : les hyènes chassent en meute.

    Le journaliste se trompe. Ce ne sont pas les Européens qui ont décidé les sanctions contre la Russie. C’est Washington qui l’a fait et l’a imposé à ses supplétifs européens qui l’ont décidé contre leurs intérêts alors que les Etats-Unis en tirent tout le profit.

    A mon tour de confesser une erreur d’appréciation : j’avais vraiment pensé que c’était l’occasion pour l’Allemagne et les pays qui faisaient partie de l’ancienne zone mark de se défaire de la laisse atlantique et des pays déficitaires de l’Euroland, comme la France ou l’Espagne. Je me suis trompé.

    Les lombrics qui ont succédé à A. Merkel sont rentrés dans le rang et vont le payer comme ils le font depuis 1945. Tant pis pour eux.

    Le président français ne manque pas de distractions : il laisse la France dans l’état où il l’a mise et s’envole en Afrique où il espère reconquérir l’ancien Empire français.

    Il espère contrer les influences chinoises, turques et russes qui partout s’étendent et répondre au ministre russe des AE est en tournée en Afrique.

    Évidemment, il se fait des illusions.

    La France est presque partout expulsée d’Afrique : du Mali, du Burkina Faso, de Guinée Conakry, de Centrafrique, du Sénégal…

    Le Rwanda abandonne la langue française au profit de l’anglais devenu langue officielle, langue d’enseignement dans les écoles primaires et jusqu’à l’université. «Nous donnons la priorité à la langue qui rendra nos enfants plus compétents et qui servira notre vision de développement du pays», a déclaré mardi 14 octobre 2008 le président Paul Kagamé dans une école primaire de Kimhurura. Colonisé par la Belgique, le Rwanda, petit État d’Afrique des Grands Lacs, est membre de la francophonie depuis ses débuts en 1970.

    Novembre 2009. Adhésion du Rwanda à la communauté des pays de langue anglaise (Commonwealth)

    Le Gabon avec le Togo en font autant en juin dernier, alors que le Royaume Uni quitte l’Union européenne.

    Naturellement, personne ne crédite Londres de ces performances : si l’anglais s’étend dans le monde ce n’est pas par la grâce de Sa Majesté ou de l’intelligence des locataires du 10 Downing Street.

    Jamais l’Angleterre n’aurait survécu sans sa fidèle subordination à l’Amérique.

    Les Anglais n’ont jamais cessé d’être, depuis août 1941, des toutous de luxe de la Maison Blanche et de Wall Street.

    Pour ce qui concerne la tournée triomphale de E. Macron en Afrique je vous joins ci-dessous un papier que je vous avais envoyé en 2011 et qui n’a pas pris une ride depuis 11 ans. Ceux qui ont des archives en ordre le retrouveront facilement.

    En conviendrez-vous ?

    Djeha, 26 juillet 2022.

    ********

    On pensait naïvement que les violeurs se recrutaient seulement à la présidence française du FMI ou chez les ministres de la culture mitterrandiens en séjours sextouristiques au Maroc… ou ailleurs.

    Il faut croire que non. Le viol semble être le mode normal d’échanges de civilités avec les barbares que nous sommes.
    C’est vrai qu’il est des Français qui dénoncent ces crimes au nom de l’honneur et de l’idée qu’ils ont de leur propre patrie. Tout cela est très respectable.

    Mais de grâce ne vous laissez pas attraper par cet argument fallacieux dont usent abondamment les Israéliens. C’était à l’époque où le président Katsav avait été convaincu que viol.

    Ecoutez-les : « Nous sommes dans un pays démocratique, vous le voyez bien. Puisque même un président de la république (une crapule nommée Katsav) peut être condamné pour avoir violé ses collaboratrices. Et en plus nous sommes libres de le médiatiser. Il s’ensuit que la différence entre civilisations et barbaries ne tient pas aux abominations qui s’y produisent dans les unes et les autres, mais à leur équitable châtiment dans les unes et à leur totale impunité dans les autres. »

    Que de Katsav faudrait-il pour effacer les crimes constitutifs de l’Etat d’Israël ?

    Combien de procès faudrait-il instruire pour absoudre l’Occident des Himalaya de cadavres qu’il a semé en Afrique (Oubangui-Chari, Madagascar, Congo, Algérie…), en Amérique depuis 1492 (les natifs de ce continent ont été largement exterminés), les guerres asiatiques (de l’Indochine à l’Afghanistan, de Hiroshima à Nagasaki)… ? « Les soldats de l’idéal », braillait Clemenceau à la Chambre, en novembre 1918.

    A d’autres !

    Et ils remettent ça encore aujourd’hui, un peu partout.

    La violence comme voie incontournable vers le progrès et la créativité ? Darwin au secours d’Hitler pour expliquer Einstein ?

    A quels débiles profonds veulent-ils faire avaler cela ?

    C’est vrai que nos pays sont loin d’être des modèles de démocraties, loin d’être des Etats de droits. Il suffit de voir ces jeunes ignares à papa dans leurs voitures de luxe se pavaner sur les boulevards et les boîtes pour midinettes pour mesurer les quintaux de graisses analphabètes qui sont plantées comme des verrues à la tête de nos nations.

    Et alors ?

    Est-ce une raison pour les solder ?

    Est-ce une raison pour se solder ?

    D’autant moins que ces dirigeants, c’est bien à ces nations civilisées et avancées que la plupart des pays du sud les doivent. Demandez leur avis à nos voisins tunisiens!

    Et si vous n’aimez pas Djeha et que vous doutiez un peu, lisez ce qui suit.

    Djeha

    Mardi 28 juin 2011

    #Ukraine #Russie #Etats_Unis #OTAN #Europe #France #Afrique

  • Zaporija organise un référendum sur son adhésion à la Russie

    Zaporija organise un référendum sur son adhésion à la Russie

    Ukraine, Russie, Zaporija,

    Le gouverneur de Zaporija a annoncé lundi avoir signé un décret « pour organiser un référendum sur l’annexion de la région au territoire russe ».

    Il a révélé sa décision lors de sa participation au forum du mouvement social de la région de Zaporija « Nous sommes avec la Russie », qui s’est tenu aujourd’hui lundi dans la ville de Melitopol à Zaporija, selon le site Internet de la chaîne « Russia Today ».

    D’après la même source, toutes les personnes présentes ont convenu à l’unanimité d’organiser un référendum sur « la réunification de la région de Zaporija avec la Russie ».

    Cela intervient 6 mois après que Moscou a commencé son opération militaire contre l’Ukraine.

    Le 24 février, la Russie a lancé une attaque contre l’Ukraine, suivie d’un rejet international et de sanctions économiques sévères contre Moscou.

    Pour mettre fin à son opération, la Russie exige que l’Ukraine renonce à son projet de rejoindre des entités militaires et adopte une position de neutralité, ce que cette dernière considère comme une « ingérence » dans sa souveraineté.

    Anadolou

  • La Russie met un satellite iranien en orbite

    La Russie met un satellite iranien en orbite

    Russie, Iran, satellite de télédétection, Khayyam,

    – Le lancement du satellite de télédétection iranien Khayyam est un événement marquant de la coopération entre Moscou et Téhéran, selon un responsable russe

    La Russie a mis en orbite un satellite iranien, mardi, depuis le sud du Kazakhstan, selon l’Entreprise d’État pour les activités spatiales Roscosmos.

    Ce lancement intervient trois semaines après que le président russe Vladimir Poutine et le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, se sont engagés à travailler de concert face à l’Occident.

    Le satellite de télédétection Khayyam, qui doit son nom au poète et philosophe perse du XIe siècle Omar Khayyam, a été mis en orbite par une fusée russe Soyouz depuis le cosmodrome de Baïkonour, a indiqué Roscosmos.

    Et de préciser : « Le satellite iranien de télédétection terrestre Khayyam a été placé avec succès sur l’orbite désignée à l’aide d’une fusée russe Soyouz-2.1b qui a décollé du cosmodrome de Baïkonour et d’un propulseur d’appoint Fregat ».

    Le lancement du satellite iranien est un événement marquant dans la coopération entre la Russie et l’Iran, affirme le directeur général de Roscosmos, Iouri Borissov.

    « Le lancement réussi du satellite pour le compte et à la demande de l’Iran est un événement marquant dans la coopération bilatérale Russie-Iran, qui ouvre la voie à la mise en œuvre de nouveaux projets plus importants », a déclaré Borissov.

    L’Iran a également obtenu les premières données de son satellite Khayyam, selon l’agence de presse iranienne IRNA.

    Les données comprenaient des mesures de télémétrie recueillies par les stations terrestres de l’Agence spatiale iranienne, a précisé IRNA.

    Le satellite iranien est conçu pour mener des recherches scientifiques, tester la technologie des canaux de communication inter-satellites, mesurer le niveau de rayonnement électromagnétique, effectuer des relevés à distance de la planète et assurer une observation de l’environnement.

    Anadolou, 10.08.2022

    #Russie #Iran

  • La politique étrangère de l’Algérie: A la croisée des chemins

    La politique étrangère de l’Algérie: A la croisée des chemins

    Algérie, Etats-Unis, Russie, Espagne, Europe, Gaz, énergie, Pétrole, Chine,

    par Vasilis Petropoulos

    La guerre en cours en Ukraine, avec sa recristallisation des allégeances, peut fournir à l’Algérie l’occasion de revenir d’un virage vers la Russie et la Chine à une relation plus équilibrée avec les grandes puissances.

    ÉTATS-UNIS : Du partenariat stratégique à l’insignifiance

    À bien des égards, les relations étrangères les plus directes de l’Algérie avec les États-Unis et les pays d’Europe occidentale sont carrément axées sur ses voisins du nord, l’Espagne et la France. Pourtant, en tant que superpuissance inégalée de ces trois dernières décennies, les États-Unis ont eu un certain type d’impact sur les décisions de politique étrangère de presque tous les pays. Les investissements étrangers directs, l’aide militaire et l’accès à la technologie américaine ne sont que quelques-uns des outils utilisés par Washington pour séduire ses partenaires et façonner leurs politiques à l’étranger. Dans de nombreux cas, l’obtention de ces « cadeaux » est devenue le moteur de la politique étrangère de nombreux pays, faisant progressivement grandir le camp « pro-américain ».

    L’Algérie, bien qu’elle n’ait jamais été clairement « pro-américaine » ou officiellement alignée sur l’Occident, n’échappe pas à cette règle. Après avoir épousé une « neutralité subjective » à l’époque de la guerre froide – penchant pour le bloc communiste tout en restant dans le mouvement de non-alignement – l’Algérie a suivi la vague du monde unipolaire post-soviétique et a approfondi ses liens avec l’Occident.

    Cette décision s’explique moins par un changement idéologique que par les opportunités économiques dont elle avait grand besoin dans les années qui ont suivi la guerre civile algérienne (1991-2002). Capitalisant sur sa position géostratégique, son cachet régional en tant qu’exemple de lutte révolutionnaire contre la domination coloniale, et ses capacités militaires considérables, l’Algérie a ensuite démontré sa valeur géostratégique à Washington. Alger a joué un rôle important en fournissant des renseignements et en participant aux opérations antiterroristes visant Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et, plus tard, ISIS, jouant ainsi un rôle central dans la « guerre contre le terrorisme ».

    En retour, Alger a reçu de grandes quantités d’aide financière et de formation de la part de son partenaire transatlantique et la relation entre les États-Unis et l’Algérie semblait être sur la pente ascendante. Au lieu de cela, la neutralisation de la menace de Daesh en 2017, couplée à l’arrivée de Trump au pouvoir et à l’approche  » America First  » de son administration axée sur les partenaires et rivaux historiques a constitué une conjoncture défavorable pour l’Algérie.

    La relation s’est clairement dégradée lorsque Trump a décidé de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental face aux revendications du Front Polisario, allié stratégique de l’Algérie pour contrôler le Maroc. En retour, le Maroc a adhéré aux Accords d’Abraham, reconnaissant ainsi Israël, l’allié crucial de Washington au Moyen-Orient. Les décisions américaines et marocaines ont frappé au cœur des préoccupations d’Alger en matière de sécurité nationale et de politique étrangère. L’agitation intérieure concomitante du mouvement Hirak en 2019 n’a pas laissé beaucoup d’espace pour les priorités de politique étrangère, laissant le nouveau gouvernement avec peu de capital politique pour donner une réponse concrète à cet échec diplomatique massif selon les normes d’Alger.

    Contrairement aux attentes algériennes selon lesquelles l’administration Biden changerait de cap, aucun revirement de cette décision n’a émergé, et les relations aigres entre Washington et Alger ne se sont pas améliorées depuis 2020. En fait, il n’est pas exagéré de dire qu’elles sont actuellement à leur point le plus bas. Ce nadir, conjugué à la récente brouille avec la France et à la rupture simultanée avec l’Espagne au sujet du passé colonial de la première et de la nouvelle approche de la seconde sur la question du Sahara occidental, a conduit Alger à un isolement sans précédent du monde occidental. En retour, cet isolement a conduit l’Algérie à renforcer ses liens avec les puissances révisionnistes et à dévaloriser ceux avec l’Occident, comme en témoignent l’attitude punitive et l’intransigeance croissante d’Alger envers la France et l’Espagne.

    La Russie et la Chine : Les bras ouverts

    Au cours des deux dernières années, l’alliance informelle de la Russie et de la Chine s’est avérée heureuse de rapprocher l’Algérie en réponse, offrant à l’Algérie un ticket pour la « désisolation ». Ces liens remontent à plusieurs décennies ; Alger et Moscou ont partagé un lien fort depuis l’indépendance de la première et ont construit un partenariat étroit. Dans le cadre d’un protocole d’accord signé en 2006, la société russe Gazprom a également aidé la société publique algérienne Sonatrach à développer sa production de GNL.

    Les relations en matière de sécurité sont particulièrement étroites ; l’Algérie est tributaire des importations d’armes russes, puisqu’elle a acheté 81 % de ses équipements militaires à la Russie au cours des trois dernières années et qu’elle est le troisième importateur d’armes de la Russie, après l’Inde et la Chine. Au cours des années 2010, les exportations d’armes russes ont augmenté de 129 % par rapport à la décennie précédente. En 2022, l’Algérie est le troisième client d’armes de la Russie, juste derrière l’Inde et la Chine. L’Algérie et la Russie ont mené des exercices militaires conjoints dans des zones contestées, comme l’Ossétie du Sud en octobre 2021, et ont convenu d’effectuer une activité similaire sur les frontières algériennes avec le Maroc en novembre 2022 – un accord conclu lors de l’invasion russe de l’Ukraine.

    Non seulement Alger a acquiescé à cet exercice militaire lors de l’invasion russe de l’Ukraine, mais ses diplomates ont également refusé de condamner Moscou à l’ONU en mars, malgré l’adhésion historique de l’Algérie au principe de la souveraineté des États. En échange, la Russie soutient l’Algérie dans la question du Sahara occidental – ce qui est compris comme un moyen de contrer l’alliance du Maroc avec les États-Unis – et elle a annulé des milliards de dollars de dette algérienne.

    À l’instar des liens russo-algériens, les relations chaleureuses avec la Chine remontent à l’époque de la guerre froide, et plus particulièrement à la période Mao Zedong. Récemment, les ambitions mondiales de Pékin, renforcées par son gigantesque projet d’initiative « la Ceinture et la Route » (Belt and Road Initiative, BRI), ont amené la Chine aux portes de divers pays du monde avec des propositions de partenariat et d’investissement. L’Afrique du Nord a été incluse dans la portée mondiale de la Chine et l’Algérie est disposée à étendre davantage l’empreinte de Pékin en tant que partenaire régional le plus précieux de cette dernière.

    La Chine a déjà fortement investi dans les infrastructures en Algérie et les flux commerciaux entre les deux vieux amis sont montés en flèche au cours de la dernière décennie. Les entreprises chinoises des secteurs de l’énergie et de la construction se multiplient sur le sol algérien, tandis qu’Alger est partie prenante du projet BRI. Dans le cadre de ce projet en Algérie, Pékin et Alger ont convenu d’un projet de 3,3 milliards de dollars pour la construction du premier port en eau profonde en Algérie dans la ville côtière de Cherchell, à l’ouest de la capitale algérienne. Le port d’El Hamdania sera le deuxième plus grand port en eau profonde d’Afrique. Enfin, mais c’est important, la Chine devient progressivement un important exportateur d’armes vers l’Algérie. Depuis 2018, l’Algérie a reçu ou commandé une vingtaine de drones de reconnaissance et de combat chinois de classes assorties. En 2018 par exemple, cinq drones Rainbow CH-3 et cinq Rainbow CH-4 ont été livrés à l’Algérie et pas plus tard qu’en janvier 2022, cette dernière a commandé six drones chinois Rainbow CH-5 qui constituent la version la plus avancée de la série.

    En résumé, l’intérêt de l’Algérie pour ses relations avec la Chine et la Russie ne sont pas des faits nouveaux. Cependant, la perception par l’Algérie du fait que Washington soutient ouvertement et continuellement le Maroc au détriment de lui-même pousse l’Algérie à se rapprocher de la Russie et de la Chine et à distendre ses anciens liens avec l’autre camp. Les deux États sont heureux d’exploiter la déception et le sentiment d’isolement d’Alger. En puisant dans les anciens liens de la guerre froide, ils se sont montrés désireux de rompre la politique d’équilibre de l’Algérie entre eux et l’Occident et de faire entrer fermement Alger dans le camp révisionniste. Cette stratégie semble avoir porté ses fruits jusqu’à présent : L’Algérie s’affirme davantage dans ses relations avec l’Occident, comme le montre la crise diplomatique actuelle avec l’Espagne.

    Rééquilibrage : Opportunités et défis

    Alors que l’Algérie tente d’endiguer l’instabilité intérieure et de naviguer dans un paysage géopolitique en mutation, il existe des opportunités et des défis diplomatiques qu’elle devrait prendre en considération avant d’être aspirée par l’inertie dans ce camp révisionniste.

    Pour commencer, l’invasion russe en Ukraine a peut-être déclenché de nombreux effets d’entraînement au niveau mondial, tels que l’insécurité alimentaire, mais elle a également créé des opportunités pour Alger qui pourraient l’aider à faire face au « défi de l’isolement » auquel elle a été confrontée avec les États occidentaux ces dernières années.

    Au lendemain de l’invasion, l’Occident a fait preuve de plus d’unité qu’à tout autre moment après l’effondrement de l’Union soviétique. La réponse à l’acte d’agression de Poutine a été si uniforme et si radicale que les pays occidentaux ont semblé se rallier autour d’un objectif commun : sauvegarder l’ordre international libéral de l’après-guerre froide contre le révisionnisme affirmé de la Russie. Cependant, d’autres acteurs tels que la Chine et l’Iran ont adhéré à ce révisionnisme et soutiennent la Russie, de manière explicite ou implicite.

    Dans son effort pour contrer ce bloc révisionniste, l’Occident a besoin de tous les alliés possibles et l’Algérie peut utiliser cette carte pour gagner sur les deux tableaux. L’Algérie a l’opportunité de redevenir pertinente aux yeux des États-Unis tout en gardant les canaux de communication ouverts avec la Russie, la Chine et l’Iran, en même temps. En d’autres termes, l’Algérie peut adopter une politique étrangère semblable à celle employée avec succès par l’Inde, c’est-à-dire une politique sans entrave et non alignée.

    En outre, la guerre en Ukraine offre à l’Algérie de nombreuses opportunités liées à l’énergie. La flambée des prix du pétrole et du gaz a contribué à générer des rentes élevées pour l’économie algérienne dépendante de l’énergie, qui a souffert de la chute des prix du pétrole pendant la pandémie de Covid-19. L’Europe a clairement indiqué qu’elle entendait remplacer les importations de pétrole et de gaz russes par des importations de GNL (gaz naturel liquéfié) et de pétrole brut provenant d’autres partenaires, avec de nombreux projets de terminaux GNL à l’horizon.

    L’Algérie, exportateur d’énergie de longue date vers l’Europe du Sud, a donc la possibilité d’augmenter considérablement ses ventes à l’ensemble du continent. Ce faisant, Alger bénéficiera d’un avantage à la fois économique et diplomatique, puisqu’elle acquerra une importance renouvelée dans l’agenda de Washington en tant que partenaire crucial de la quête d’indépendance énergétique de l’Europe, une priorité de longue date pour les États-Unis. En fait, l’Algérie a déjà exploité cette nouvelle dynamique en signant un accord énergétique gigantesque avec l’Italie en avril 2022. Cet accord fera de l’Algérie le premier fournisseur de gaz de l’Italie, supplantant ainsi la Russie qui occupait cette position depuis de nombreuses années.

    Outre le problème de son isolement en Méditerranée, Alger doit rétablir ses liens avec la France et l’Espagne au profit de la fragile économie du pays. Il lui faut de toute urgence accéder aux grands marchés européens pour profiter de la flambée des prix de l’énergie et exploiter les aspirations de l’Occident à mettre fin au quasi-monopole de la Russie sur les exportations d’énergie vers l’Europe. Ce dernier point ramènera également l’attention de Washington sur la région. La ligne est mince : l’Algérie doit également s’attaquer à la dépendance excessive de son économie vis-à-vis du secteur pétrolier et à la précarité économique qui en découle. Comme d’autres victimes du « syndrome hollandais », les exportations deviennent plus chères et les importations moins chères, ce qui entraîne le déclin d’autres secteurs cruciaux de l’économie.

    Le défi de l’Algérie dans la gestion de ses exportations énergétiques est également lié à la demande intérieure galopante en énergie. Les conditions sont idéales pour qu’Alger se lance dans un rallye des exportations d’énergie afin de se remettre complètement de la régression économique déclenchée par Covid-19, mais elle doit le faire sans négliger l’augmentation considérable de la population du pays chaque année, qui se traduira par une demande énergétique croissante au niveau national.

    Néanmoins, une remise à zéro avec les voisins du nord d’Alger s’impose. Pour qu’un tel rapprochement avec la France et l’Espagne ait lieu, l’Algérie devrait tempérer le discours nationaliste qui imprègne sa politique étrangère par du pragmatisme et mettre l’accent sur les avantages qu’elle peut tirer de la conclusion d’accords commerciaux plus solides avec ses partenaires énergétiques européens. Le dégel des relations franco-espagnoles-algériennes ne peut pas non plus être un effort unilatéral. De leur côté, Madrid et Paris devraient également apaiser Alger en s’abstenant de soulever des questions controversées et sensibles, à l’encontre de ce dernier, et en ne prenant pas publiquement parti pour le Maroc sur la question du Sahara occidental.

    Dans le cas de la France, les Champs Elysées semblent comprendre cela et semblent prêts à prendre des mesures pour apaiser les tensions. Le récent appel du président Macron à son homologue algérien démontre la volonté française de rapprochement. À l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance algérienne, le dirigeant français a envoyé une lettre au président Tebboune appelant au « renforcement des liens franco-algériens déjà forts ».

    L’Algérie traverse peut-être la période la plus critique de son histoire diplomatique depuis la fin de la guerre civile dans les années 1990. Des défis pressants d’un côté et des opportunités prometteuses de l’autre constituent l’environnement géopolitique actuel. L’Algérie doit le reconnaître, et alors que la guerre en Ukraine continue de remodeler les relations multilatérales au sens large, Alger doit déterminer si elle maintient sa neutralité ou dérive davantage vers le camp révisionniste – une décision qui affectera sa position dans les systèmes régionaux et internationaux.


    Washington Institute for Near East Policy, 09/08/2022

    #Algérie #Etats_Unis #Russie #Chine #Espagne #Europe #Gaz #Pétrole

  • La ruée vers l’or du phosphate marocain après la guerre d’Ukraine

    La ruée vers l’or du phosphate marocain après la guerre d’Ukraine

    Maroc, Ukraine, Russie, phosphate, engrais, Sahara Occidental, OCP,

    Du Japon au Brésil, des pays du monde entier se tournent vers les réserves de phosphate de Rabat, l’une des plus importantes au monde, alors que l’offre russe et chinoise se rétrécit

    Par Rachid Bouanani

    Alors qu’une grande partie de l’économie marocaine peine à absorber les ondes de choc de l’invasion russe de l’Ukraine , un secteur du pays en profite : l’activité de production de phosphate.

    Les perturbations de la chaîne d’approvisionnement mondiale après le début de la guerre ont dirigé les importateurs d’engrais vers Rabat, qui était déjà un important producteur de roche phosphatée et un important exportateur de phosphate brut.

    Les avantages ont été immenses.

    Au cours du premier trimestre 2022, le groupe public marocain OCP , le producteur marocain d’extraction de roches phosphatées, d’acide phosphorique et d’engrais, a enregistré un chiffre d’affaires de 2,4 milliards d’euros, en hausse de 77% par rapport à l’année dernière, sur la même période.

    En mai, la société a déclaré que ce record s’expliquait par le fait que « le conflit russo-ukrainien a intensifié la situation tendue en termes d’équilibre offre/demande sur le marché des phosphates, et a conduit à une nouvelle hausse des prix, qui a également été soutenu par la hausse des prix des matières premières, notamment l’ammoniac et le soufre ».

    Alors que les résultats du second semestre n’ont pas encore été publiés, une source au sein de l’OCP a déclaré à Middle East Eye que la même tendance se poursuivait depuis mars.

    Ainsi, fin avril, les ventes auraient atteint un peu plus de 3,5 milliards d’euros, soit le double du résultat enregistré en 2021 sur la même période.

    Cependant, le reste de l’économie contraste fortement avec ces chiffres.

    Le prix du baril de pétrole a atteint 128 dollars contre 51 dollars en mars de l’année précédente, et celui du charbon a grimpé en mars à 415 dollars contre 69 dollars en 2021, mettant les caisses de l’Etat à rude épreuve.

    Le très stratégique Office National de l’Electricité et de l’Eau Potable (ONEE) est le premier établissement public à en faire les frais.

    S’exprimant en avril devant des parlementaires, son directeur général Abderrahim El Hafidi a livré un sombre pronostic : le déficit de l’office devrait atteindre 24 milliards de dirhams (2,2 milliards de dollars) en 2022, contre un excédent en 2021.

    Au-delà de la situation de l’ONEE, les effets sur l’économie marocaine sont tels que le gouvernement devra se contenter en 2022 d’un taux de croissance de 1,3% contre 7,9% en 2021, selon l’organisme officiel marocain des statistiques.

    Militarisation de la nourriture
    Avec la Chine, premier producteur mondial d’engrais, qui réduit ses exportations pour satisfaire son marché local, et la Russie soumise à des sanctions internationales, le spectre d’une crise alimentaire hante de nombreux dirigeants.

    « Au cours des prochains mois, un défi majeur sera l’accès aux engrais, ce qui pourrait avoir un impact sur la production de nombreuses cultures vivrières dans différentes régions », a averti la Banque mondiale.

    L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) fait écho à une préoccupation similaire : « Le fait que les prix des engrais soient élevés et volatils fait craindre une faible disponibilité des engrais en 2022-2023, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur la production alimentaire et la sécurité alimentaire ».

    Soixante-dix pour cent des réserves mondiales de phosphate se trouvent au Maroc et au Sahara occidental, et le Maroc veut répondre à une partie de la demande et augmenter sa production de 10 pour cent cette année.

    L’extraction et l’exportation de phosphate au Sahara occidental est une question politiquement controversée, les Sahraouis accusant le Maroc d’utiliser illégalement son occupation du territoire contesté pour tirer profit de la précieuse ressource naturelle.

    « Au cours des quatre prochaines années, la capacité de production pourrait augmenter de plus de 50 % », a déclaré à MEE une source de l’OCP sous couvert d’anonymat.

    Selon une analyse du Middle East Institute, un groupe de réflexion basé à Washington, « en aidant à contrer la menace russe de militarisation du lien alimentation-énergie, Rabat démontre son importance croissante pour l’Europe et les États-Unis en tant que partenaire géopolitique dans la sous-région ». -Afrique saharienne ».

    « Alors que l’Europe fait face à une guerre d’usure géo-économique à deux volets avec la Russie, le projet du Maroc d’augmenter sa production d’engrais… change l’équation stratégique en contrant la capacité de Moscou à militariser la nourriture et l’énergie », poursuit le groupe de réflexion.

    Diplomatie des phosphates
    Fortement dépendant des engrais russes, le Brésil a été l’un des premiers pays à se tourner vers le Maroc pour augmenter ses importations d’engrais.

    En visite à Rabat en mai, dans le cadre de ce qu’il a appelé la « diplomatie des phosphates », le ministre brésilien de l’agriculture Marcos Montes a rencontré le président de l’OCP Mostafa Terrab, qui a immédiatement annoncé le projet d’une usine de traitement de phosphate au Brésil.

    Quelques jours plus tard, c’est au tour du vice-ministre japonais de l’Agriculture, Takebe Arata, de se rendre dans le royaume pour demander plus de phosphates.

    « Le Maroc est une puissance mondiale en matière de phosphate et c’est pour cette raison que mon pays est intéressé à importer une grande quantité d’engrais », a-t-il déclaré aux journalistes le 16 mai.

    Au cours de la même période, la presse bangladaise faisait état d’une approbation par le gouvernement local d’une importation de 40 000 tonnes d’engrais de la société marocaine.

    Les pays d’Afrique subsaharienne, où 60 % de la population vit de l’agriculture, ne font pas exception.

    A travers ses douze filiales africaines, l’OCP étend de plus en plus son influence sur le continent, où selon les informations obtenues par MEE, il compte construire de nouvelles usines dans les années à venir.

    Le mois dernier, le géant des phosphates a également débloqué 550 000 tonnes d’engrais, soit 20% de sa production, sous forme de dons ou de ventes à prix réduits pour les pays d’Afrique.

    Une annonce a été faite quelques jours plus tard offrant 15 000 tonnes au Rwanda, où le groupe marocain ouvrira une usine en 2023 en partenariat avec le gouvernement de Paul Kagame.

    « Nous avons de la chance que nos amis d’OCP aient fait don de 15 000 tonnes d’engrais DAP [phosphate diammonique, l’un des produits commercialisés par OCP]. Nous allons les injecter dans le secteur », a déclaré Gerardine Mukeshimana, ministre rwandaise de l’agriculture, dans un communiqué. interview accordée au journal local The New Times.

    Le même scénario s’est joué au Niger, où le vice-président de l’OCP pour l’Afrique de l’Ouest, Mohamed Hettiti, a conduit une délégation en juin. Lors de la visite, le patron du géant des phosphates a annoncé un projet d’usine de production d’engrais.

    Middle East Eye, 07/07/2022

    #Maroc #Phosphate #Ukraine #Russie #Engrais #Sahara_Occidental #OCP


  • Ukraine : Brahim Saadoun, victime du conflit du Sahara

    Ukraine, Maroc, Russie, Brahim Saadoun, Sahara Occidental,

    Selon Le Monde qui cite ses amis ukrainiens, Brahim Saadoun était « tombé amoureux de l’Ukraine » et voulait rendre la pareille à ce pays qui lui a tant donné » en s’engageant dans l’armée de ce pays à l’automne 2021. C’est dans l’uniforme de la 36e brigade d’infanterie de marine de Marioupol qu’il a été capturé en avril dernier dans le Donbass, précise-t-il.

    D’après le journal français, cette triple condamnation à mort a, en revanche, été qualifiée de « crime de guerre » par le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, tandis que la Cour européenne des droits de l’homme a ordonné à Moscou de surseoir à l’exécution de Brahim Saadoun.

    De la part de Rabat, c’est le silence radio. « La seule déclaration officielle est venue de l’ambassade du Maroc à Kiev : elle s’est limitée à confirmer que Brahim Saadoun portait « l’uniforme de l’armée d’État ukrainienne » lors de sa capture, ajoutant qu’il « était actuellement emprisonné par une entité que ni l’ONU ni le Maroc ne reconnaissent ». Une telle absence de reconnaissance des autorités de facto de Donetsk justifie une forme de passivité officielle à Rabat, en termes d’assistance consulaire à Brahim Saadoun ». « Cette affaire est donc portée au Maroc par les seules organisations de défense des droits de l’homme, alors que le père de Brahim Saadoun, policier à la retraite, a publiquement demandé la clémence du président russe Vladimir Poutine, sans recevoir aucune réponse du Kremlin », ajoute-t-il.

    Pour le quotidien gaulois, « l’embarras du Maroc, généralement plus prompt à défendre ses ressortissants à l’étranger, renvoie à l’ambiguïté de sa position sur le conflit ukrainien. Le Maroc a en effet décidé de ne pas participer au vote de l’Assemblée Générale qui, le 2 mars, a condamné l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Rabat n’a pas osé aller aussi loin, mais a souhaité, en ne participant pas à ce vote très symbolique, épargner la Russie, premier partenaire militaire de son rival algérien. Le Maroc, qui occupe la majeure partie de l’ancienne colonie espagnole du Sahara occidental, et qui en revendique l’intégralité, veut aussi s’épargner l’hostilité de Moscou au sein du Conseil de Sécurité des Nations Unies. C’est ainsi que de tels calculs diplomatiques pèsent sur le sort de Brahim Saadoun ».

    #Maroc #Ukraine #Russie #Brahim_Saadoun