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  • L’autre enjeu de la guerre: le Sud

    L’autre enjeu de la guerre: le Sud – Russie, Ukraine, OTAN, Occident, Syrie, Libye, Afghanistan, Palestine, Sahel, crimes de guerre, massacres,

    Des “intellectuels” du sud (arabes et africains de diverses et multiples nationalités, obédiences tribales ou confessionnelles…) ont été invités à manifester leur soutien au camp occidental qui arme les soldats ukrainiens et autres mercenaires venus d’un peu partout des casernes occidentales.

    On les fait larmoyer sur le sort assurément terrible des populations qui subissent ce conflit qui aurait pu être évité mais que les atlantistes ont tout fait pour qu’il soit déclenché.

    Les massacres, les carnages très récents en Afghanistan, en Irak, en Palestine, en Syrie, en Somalie, au Soudan, au Sahel… des œuvres américaines et européennes (sans remonter aux siècles passés), les victimes des désordres écologiques et de l’échange inégal, dont le nombre s’accroît tous les jours sont oubliés ou subrepticement glissés dans de vagues généralités tragiques.

    Pas un mot sur ce monde désordonné, outragé, dévasté, sinon pour consolider les aiguillons émotionnels entièrement formatés par une campagne totalitaire qui dégouline de sentiments (technique manipulatoire facile) et qui prive les citoyens de l’information exacte, de l’analyse distanciée et de l’articulation rigoureuse des causalités, sans parti pris.

    Pourquoi les fait-on pétitionner à la queue leu leu ? Parce que, dans ce conflit, le « reste du monde » est un enjeu. Parce que loin d’être isolée la Russie n’est pas condamnée par la majorité de l’humanité.

    Il faut donc battre militairement la Russie en Ukraine et aussi l’endiguer via la guerre médiatique que l’Occident a entreprise dans les pays belligérants et dans tout le reste de la planète.

    Nos pays sont pauvres, mais ils comptent politiquement et demain économiquement. Et l’Occident et ses supplétifs se rétrécissent.

    Pourtant, les commanditaires de cette pétition se trompent. Les signataires de ce mot sont aphones, inaudibles et inexistants dans leurs pays d’origine. Et d’abord parce qu’ils en méconnaissent la réalité de leur condition.

    Pourquoi ces « intellectuels-là » ont-ils acceptés la charité de leurs noms ?

    Parce que beaucoup d’entre eux sont en équilibre instable, hébergés dans les pays occidentaux où beaucoup d’entre eux occupent des strapontins et vivent de chutes de table.

    Cependant, tous ne portent pas le même uniforme. De plus, il y a la signature et il y a l’intention…

    J’avoue ne pas comprendre ce que fait Leila Shahid dans cette galère. Aucune reconnaissance, pétition, aucune émouvante compassion -et il y en a eu depuis 1948- n’apportera le moindre soulagement au terrible sort de son peuple. Ceux qui aujourd’hui arment l’Ukraine (qui sera en fin de compte la principale victime de cette guerre) sont les mêmes qui étranglent la Palestine.

    Concéder vaguement ne pas l’ignorer ne change rien à l’affaire.

    A tous ceux-là il conviendrait d’envoyer cet entretien qu’un ami a eu l’amitié de me transmettre.

    Jacques Baud : Jacques Baud, sur le conflit Ukrainien : “En quoi ce conflit est plus sanctionnable qu’un autre ?”

    Malheureusement, la plupart d’entre eux sont des cyniques qui connaissent parfaitement les termes de ce débat, les causes de cette guerre et les rouages qui l’ont conçue et menée et qui, pour l’essentiel portent la responsabilité des abominations qu’ils dénoncent.

    Aussi légitime que pourraient le penser les Russes qui ont pris l’initiative de ce mode barbare de résolution de conflits, ne pourront pas -en les imputant aux autorités ukrainiennes- se sortir indemnes des conséquences humaines et morales de leur guerre.

    Djeha, D.

    Bel Abbès Info, 24 avril 2022

    LIRE AUSSI : Russie-Ukraine : Risque d’une d’une 3è guerre mondiale?

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    #Ukraine #Russie #OTAN #Occident #Crimes_de_guerre #Colonisation #Afghanistan #Syrie #Libye #Somalie

  • L’Afrique, nouveau terrain de chasse au gaz de l’Europe

    L’Afrique, nouveau terrain de chasse au gaz de l’Europe

    L’Afrique, nouveau terrain de chasse au gaz de l’Europe – Russie, Ukraine, Algérie, GNL, instabilité politique, manque d’infrastructures

    L’Afrique est la solution imparfaite aux problèmes de gaz de l’Europe en raison de politiques instables et d’infrastructures limitées.

    MILAN – L’Afrique est devenue le dernier terrain de chasse au gaz de l’Europe. La décision de Moscou de suspendre les livraisons à la Pologne et à la Bulgarie a aiguisé les inquiétudes concernant la dépendance énergétique russe du bloc. Le Premier ministre italien Mario Draghi s’est déjà empressé de signer des accords avec l’Algérie, l’Egypte et la République du Congo pour réduire la dépendance de son pays à Moscou. Les vastes réserves de combustibles fossiles de l’Afrique, la proximité de l’Europe et le marché croissant du gaz naturel liquéfié (GNL) pourraient tenter d’autres leaders. L’instabilité politique et les infrastructures limitées compliquent les choses.

    À première vue, les ressources en hydrocarbures de l’Afrique sont une solution prometteuse à la douleur russe de l’Europe. Le géant italien de l’énergie Eni a déclaré le 11 avril qu’il avait accepté d’augmenter les importations de gaz en provenance d’Algérie, qui détient près de 2,5% des réserves mondiales de gaz, jusqu’à 9 milliards de mètres cubes (bcm) par an d’ici deux ans. C’est un tiers de ce que l’Italie achète à la Russie chaque année. Rome a également signé des accords pour augmenter la production et les importations en provenance d’Égypte et du Congo.

    Les pays d’Afrique du Nord comme l’Algérie et le Maroc peuvent exporter vers l’Europe via les pipelines existants sous la Méditerranée. Mais en construire de nouveaux pour augmenter la capacité prend des années. Les exportateurs peuvent également expédier du gaz sous forme liquide. Le continent produira 73 milliards de m3 de GNL en 2022, estime Rystad Energy. C’est la moitié de ce que l’Europe a importé de Russie l’année dernière, mais bien au-dessus des 50 milliards de m3 de GNL que la Commission européenne a recommandé d’acheter hors de Russie cette année. Pourtant, seuls 7 milliards de m3 de gaz africain ne sont pas encore liés à un contrat. Et tandis que 29 milliards de m3 pourraient être renégociés, des pays comme l’Égypte et l’Algérie donneront la priorité à la hausse de la demande intérieure par rapport aux exportations, selon les analystes d’Oxford Economics. L’Algérie a également averti l’Espagne cette semaine qu’elle couperait l’approvisionnement en gaz s’il était revendu à d’autres pays.

    Le manque d’infrastructures est un autre problème. Des pays comme le Nigeria et le Mozambique possèdent chacun de vastes réserves. Pourtant, la politique désordonnée a entravé les investissements. L’année dernière, TotalEnergies a dû arrêter la construction d’un projet de GNL de 20 milliards de dollars dans le nord du Mozambique en raison d’une insurrection islamiste. A l’inverse, le Congo, qui ne dispose pas encore d’installations de liquéfaction, est dirigé par intermittence par l’homme fort Denis Sassou Nguesso depuis 1979.

    En fin de compte, les États-Unis pourraient être le meilleur pari de l’Europe. Quelque 102 milliards de m3 de GNL nord-américain sont sous contrats flexibles, estime Rystad Energy. Et l’Europe a déjà réussi à importer 12 Gm3 de gaz américain supplémentaire au premier trimestre 2022. Malgré son attrait, l’Afrique offre une solution gazière imparfaite.

    Middle East Online, 29/04/2022

    LIRE AUSSI : Un gazoduc entre l’Espagne et l’Italie contre le gaz russe?

    LIRE AUSSI : L’Algérie cherche à répondre à la demande croissante de gaz

    LIRE AUSSI : Guerre en Ukraine : Quelle est la position de chaque pays de l’UE sur la coupure du pétrole et du gaz russes ?

    #Afrique #UE #Europe #Gaz #Russie #Ukraine

  • Europe supplétive

    Europe supplétive

    Europe supplétive – OTAN, Etats-Unis, Ramstein, Europe, UE, Russie, Ukraine, armes,

    Les États-Unis réunissent 40 ministres de la défense « alliés » (des pays de l’OTAN plus Japon, Australie…) pour les « inviter » à augmenter leur soutien militaire à l’Ukraine et à suivre leur exemple. Les Etats-Unis en sont à 3.7 Mds$ de matériels fournis à l’Ukraine avec les 700 millions supplémentaires votés la semaine dernière.

    Les États-Unis sont « chez eux » en Allemagne. Désormais, il n’y a plus de doute que :

    1.- La guerre en cours est une guerre à la Russie. C’était clair depuis au moins 2014.

    2.- C’est une guerre américaine.

    3.- L’Ukraine est un prétexte, un terrain parmi d’autres et les pays européens ne sont que des supplétifs au mieux aptes à exécuter les ordres qu’on leur donne.

    Alors que le conflit se déroule sur le sol européen et que si ce conflit prenait une dimension plus vaste, plus dangereuse et plus mortifère, ce seront les Européens qui en seraient les premières victimes.

    Si l’Europe avait été maîtresse de son destin, ce serait à Bruxelles que les chefs d’Etat de l’Union se seraient réunis pour décider de la paix et de la guerre sur leur continent.

    L’Europe n’a ni représentant, ni destin. Un ectoplasme conforme au projet du général Marshall forgé en 1945.

    Demain la guerre que l’Amérique a décidé emportera l’Union et ses dirigeants apparaîtront pour ce qu’ils sont : des bavards inconsistants et des escrocs politiques qui auront vendu une fable à leurs concitoyens.

    Si les députés européens avaient la moindre dignité, ils devraient donner leur démission, ainsi d’ailleurs que les pantins qui leurs servent de commissionnaires chargés de fabriquer des “lois” (directives) pour contourner discrètement les parlements nationaux, abusant les opinions qui croient encore à la “démocratie”… Pour une raison très simple : ces marionnettes sont hors d’état de penser en toute liberté et de décider de quoi que ce soit.

    A l’évidence, le plus humilié de tous c’est le peuple allemand qui subit son état depuis près de 80 ans.
    Rien ne laisse penser qu’il en sera différemment demain. Berlin résiste mais, à reculons, finit par consentir.
    La sujétion produit des habitudes difficiles à extirper…

    Bel Abbès Info, 27 avril 2022

    #OTAN #UnionEuropéenne #UE #Europe #Ramstein #EtatsUnis #Russie #Ukraine

  • Conseil de guerre sur la base américaine de Ramstein

    Conseil de guerre sur la base américaine de Ramstein

    Conseil de guerre sur la base américaine de Ramstein – OTAN, Russie, Ukraine, Etats-Unis,

    40 pays ont répondu à l’invitation des Etats-Unis pour une rencontre mardi sur leur base aérienne de Ramstein en Allemagne, consacrée à l’aide multiple à apporter à l’Ukraine pour qu’elle soit à même de repousser l’offensive que les Russes s’apprêtent à mener à l’est. 40 représentants de pays alliés des Etats-Unis, c’est plus que le nombre de pays membres de l’Otan, qui est de 30 seulement. 10 pays étaient donc présents à la réunion qui eux n’appartiennent pas à l’Otan, parmi lesquels la Finlande, la Suède, mais aussi Israël et la Corée du Sud.

    Comme aucune liste des présents n’a été publiée, ni non plus une photo de famille, à vrai dire on ne sait avec certitude qui sont tous ces pays. Ce que l’on sait, et c’est là d’ailleurs le plus important, c’est qu’ils étaient 40. 40 déterminés à tout faire pour infliger à la Russie en Ukraine une défaite stratégique, c’est-à-dire une défaite ouvrant sur son démembrement, le véritable objectif de l’élargissement à l’est de l’Otan. Mais seulement 40, dans un monde qui en compte incomparablement plus. Ce n’est pas suffisant pour isoler la Russie sur la scène du monde.

    Mais c’est suffisant pour lui faire une guerre mondiale par procuration. Pour autant, la réunion n’a débouché sur aucun engagement formel, mais seulement sur des promesses d’envoi d’armes lourdes, conformément aux demandes de l’Ukraine, dont les décideurs s’affirment plus que jamais capables de vaincre la Russie. Par le nombre des pays impliqués, c’est-à-dire les membres de l’Otan plus une dizaine d’autres pays grands alliés des Etats-Unis, la guerre en Ukraine est depuis le début une guerre mondiale, à ceci près qu’elle se déroule tout entière dans un seul pays. Pour peu qu’on y regarde, ceci n’est pas une nouveau.

    Depuis maintenant plus d’une décennie une guerre du même type se déroule dans un autre pays, la Syrie, gagnée pour l’essentiel par celle-ci, grâce à l’aide de la Russie, mais dont la page finale tarde à se tourner. Cette guerre est la première à être mondiale, ce qu’elle est par le nombre de ses protagonistes, et néanmoins confinée dans un seul pays, même si avec l’apparition de Daech, elle a à un certain moment débordé sur l’Irak. L’armée russe est engagée en Syrie, elle l’est bien sûr davantage en Ukraine. Le même homme a été placé à sa tête dans les deux pays : Alexander Dvornikov, ce qui tend à souligner la parenté des deux guerres.

    La réunion de Ramstein n’a pas été présidée par Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan, mais par le général Lloyd Austin, le chef du Pentagone. Elle s’est tenue sur une base américaine et sur invitation des Américains. Et pour cause, l’Otan n’est pas officiellement en guerre avec la Russie. Ce n’est pas elle qui arme l’Ukraine, mais ses membres, qui le font à titre individuel. Rien ne les y oblige, sauf la peur de mécontenter les Etats-Unis, leur leader, ou plus exactement leur commandant en chef.

    Ainsi de l’Allemagne qui a fini par se décider à fournir des armes lourdes à l’Ukraine, après avoir longtemps tergiversé, par crainte des représailles russes, en matière énergétique notamment, mais aussi par celle de se trouver engagée contre sa volonté dans une nouvelle guerre, qui elle aussi sera mondiale. Même choix contraint fait par la France d’expédier du lourd. De sorte qu’il est légitime de se demander jusqu’à quand la guerre en Ukraine restera en Ukraine.

    Le Jour d’Algérie, 27/04/2022

    #EtatsUnis #OTAN #Ramstein #Russie #Ukraine

  • Sergueï Lavrov les 9 et 10 mai prochain en Algérie

    Sergueï Lavrov les 9 et 10 mai prochain en Algérie

    Sergueï Lavrov les 9 et 10 mai prochain en Algérie – Russie, Ukraine, médiation, bons offices,

    Par S. Ould Brahim

    Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, effectuera une visite en Algérie les 9 et 10 mai prochain, a appris ce jeudi 28 avril le Jeune Indépendant de source diplomatique.

    Cette visite a été prévue lors de la visite le 5 avril dernier à Moscou du chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra qui s’est rendu dans la capitale russe dans le cadre d’une mission de bons office dépêchée par la Ligue arabe.

    Lamamra avait effectué cette visite en compagnie des ministres des Affaires étrangères de la Jordanie, du Soudan, de l’Irak et de l’Egypte, en sus du Secrétaire général de la Ligue arabe, afin de lancer des concertations avec la partie russe et de contribuer à trouver une solution diplomatique à la crise ukrainienne. La mission s’était rendu ensuite à Varsovie, en Pologne, pour y rencontrer le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kuleba.

    Lors de cette mission, M. Lavrov a fait part alors à M. Lamamra de son intention de concrétiser prochainement une visite en Algérie qui était prévue de longue date.

    Lavrov qui sera accompagné de plusieurs responsables russes sera reçu par le président de la république Abdelmadjid Tebboune et aura ensuite des entretiens élargis avec Lamamra. Mais la visite n’a été programmée que suite à l’entretien téléphonique entre Tebboune et son homologue russe Vladimir Poutine le 18 avril dernier, a précisé la même source.

    La situation en Ukraine qui a pesé lourdement sur la situation économique des pays arabes notamment en matière d’approvisionnement en céréales sera au centre des discussions entre les deux responsables, selon la même source qui a ajouté que les deux délégations s’attèleront, en parallèle, à préparer la réunion de la 10e session de la commission mixte du partenariat économique qui était prévue en 2021 mais reportée en raison de la pandémie.

    Selon la même source, cette commission devrait se réunir en juin prochain à Alger.

    Le Jeune Indépendant, 28/04/2022

    #Algérie #Russie #Lavrov



  • France 24 et RFI disent que le Mali les a bannis pour de bon

    France 24 et RFI disent que le Mali les a bannis pour de bon – France Médias Monde, Russie, Wagner, Sahel, Barkhane,

    La junte au pouvoir au Mali a définitivement interdit les diffuseurs français RFI et France 24 après avoir allégué que l’armée de la nation sahélienne avait commis des abus, ont annoncé mercredi les chaînes de radio et de télévision.

    France Médias Monde, la société mère publique de RFI et de France 24, a indiqué avoir reçu dans la journée une notification de l’autorité malienne de communication.

    « France Médias Monde conteste fermement la décision définitive de suspension », ont indiqué les deux diffuseurs, a indiqué la société dans un communiqué.

    Il a qualifié cette décision de « non fondée et arbitraire », ajoutant qu’il utiliserait tous les recours possibles pour faire annuler la décision.

    Le gouvernement français avait qualifié la suspension temporaire initiale des chaînes de médias françaises par le Mali le 17 mars de grave atteinte à la liberté de la presse.

    RFI (Radio France International) et France 24 couvrent largement l’actualité africaine et ont une forte audience dans l’ancienne colonie française.

    L’interdiction de diffusion intervient après que les relations diplomatiques entre le Mali et son ancienne puissance coloniale, la France, ont plongé à leur plus bas niveau depuis des années au milieu de différends sur la démocratie et de la présence présumée de paramilitaires liés à la Russie dans le pays.

    Le Mali a expulsé l’ambassadeur de France en janvier.

    La junte, qui a pris le pouvoir en août 2020, a déclaré qu’il y avait eu de « fausses accusations » dans un rapport à la mi-mars dans lequel RFI diffusait les commentaires de victimes présumées d’abus par l’armée et le groupe de sécurité privé russe Wagner.

    La junte malienne a également accusé Human Rights Watch (HRW) et Michelle Bachelet, la chef des droits de l’homme de l’ONU, d’avoir fait de fausses allégations contre le gouvernement.

    Pays pauvre de 21 millions d’habitants, le Mali a été ravagé au cours de la dernière décennie par la violence islamiste.

    Des milliers de soldats et de civils ont été tués et des centaines de milliers de personnes forcées de fuir leur foyer.

    De plus, l’armée sous-équipée a souvent été accusée d’avoir commis des abus pendant le conflit brutal. Le gouvernement intérimaire dirigé par l’armée rejette régulièrement de telles accusations.

    L’amitié croissante de la junte avec la Russie a aggravé les frictions avec la France, un allié traditionnel.

    Paris a annoncé le mois dernier le retrait imminent de milliers de soldats déployés au Mali dans le cadre de la mission anti-jihadiste française au Sahel.

    Big news network, 29/04/2022

    LIRE AUSSI : Le Mali accuse l’armée française d’”espionnage” et de “subversion”

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    #Mali #France24 #RFI #Sahel #Barkhane #Russie #Wagner

  • L’Algérie peut doubler ses exportations de gaz

    L’Algérie peut doubler ses exportations de gaz – Sonatrach, marché européen, Russie, guerre ukrainienne,

    L’Algérie acteur stratégique de l’approvisionnement en énergie, peut doubler ses capacités d’exportation de gaz à 80 milliards de mètres cubes gazeux 2025/2027, sous réserve de sept conditions

    Sous réserve de sept conditions, l’Algérie horizon 2025/2027, pourrait doubler les capacités d’exportations de gaz environ 80 milliards de mètres cubes gazeux, actuellement entre 10/11% du marché européen, avec une part entre 20/25% de l’approvisionnement de l’Europe horizon 2025/2027.
    La première condition est l’amélioration de l’efficacité énergétique et une nouvelle politique des prix renvoyant au dossier de subventions. La deuxième condition est relative à l’investissement à l’amont pour de nouvelles découvertes d’hydrocarbures traditionnels, tant en Algérie que dans d’autres contrées du monde. « Sonatrach ayant une expérience internationale mais pouvant découvrir des gisements non rentables financièrement devant éviter les effets d’annonces avant de déterminer la réelle rentabilité . La troisième condition , est liée au développement des énergies renouvelables (actuellement dérisoire moins de 1% de la consommation globale) devant combiner le thermique et le photovoltaïque le coût de production mondial a diminué de plus de 50% et il le sera plus à l’avenir où , avec plus de 3 000 heures d’ensoleillement par an, l’Algérie a tout ce qu’il faut pour développer l’utilisation de l’énergie solaire.

    La quatrième condition , selon la déclaration de plusieurs ministres de l’Énergie entre 2013/2020, l’Algérie compte construire sa première centrale nucléaire en 2025 à des fins pacifiques, pour faire face à une demande d’électricité galopante. La cinquième condition, est le développement du pétrole/gaz de schiste, selon les études américaines , l’Algérie possédant le troisième réservoir mondial, d’environ 19 500 milliards de mètres cubes gazeux, mais qui nécessite, outre un consensus social interne, de lourds investissements, la maîtrise des nouvelles technologies qui protègent l’environnement et des partenariats avec des firmes de renom.

    La sixième condition, consiste en la redynamisation du projet GALSI, Gazoduc Algérie-Sardaigne-Italie, qui devait être mis en service en 2012 d’une capacité de /8 milliards de mètres cubes gazeux. Espérons que la visite du premier ministre italien relancera ce projet La septième condition est l’accélération de la réalisation du gazoduc Nigeria-Europe via l’Algérie d’une capacité de plus de 33 milliards de mètres cuves gazeux mais nécessitant selon les études européennes de 2019 environ 20 milliards de dollars et nécessitant l’accord de l’Europe principal client. Cependant l’avenir appartenant à l’hydrogène comme énergie du futur 2030/2040

    En conclusion , la future stratégie énergétique affecte les recompositions politiques à l’intérieur des États comme à l’échelle des espaces régionaux. Pour l’Algérie , s’impose une stratégie d’adaptation par une nouvelle politique énergétique de l’Algérie, qui doit être définie par le conseil national de l ‘énergie, réactivé récemment par président de la république et placé sous son autorité (voir sous la direction professeur Mebtoul la premiere dossier -audit de Sonatrach entre 1974/1976, assisté des cadres dirigeants de Sonatrach et d’experts- 1976 – l’audit sur le prix des carburants dans un environnement concurrentiel assisté des cadres de Sonatrach, d’experts, du bureau d’Études Ernst & Young 2006/2007 Ministère Energie, le dossier pétrole et gaz de schistes « risques et opportunités » pour le gouvernement 2015, assisté de 20 experts).

    Il faut être réaliste du fait du désinvestissement, de la baisse de la production en volume physique, et de la forte consommation intérieure presque équivalente aux exportations tant pour le pétrole que le gaz, à court terme, l’Algérie pourrait augmenter, éventuellement, à travers le Transmed via l’Italie, 33 milliards de mètres cubes gazeux, fonctionnant en sous-capacités, à une capacité maximale entre 3/4 milliards de mètres cubes gazeux , le Medgaz via l’Espagne, la capacité ayant été portée de 8 milliards de mètres cubes gazeux à 10,5 depuis février 2022. L’Algérie a toujours honoré ses engagements internationaux en matière d’énergie , comme l’a souligné récemment lors de sa conférence de presse par le président de la république, respecté les clauses des contrats et cela est reconnu comme tel par ses partenaires étrangers étant un fournisseur fiable ( nos interviews à Alg24 et France 24 18/19/04/2022).

    La révision des prix du gaz n’est pas propre à l’Algérie où du fait de la conjoncture actuelle les prix ont plus que doublé, il est prévu selon les contrats des clauses de révision à des périodes définies, où par le passé lorsque les i étaient bas ceux sont l’Espagne et l’Italie qui avaient demandé une révision des prix à la baisse.

    Abderrahman Mebtoul, Professeur des universités, expert international docteur d’Etat 1974, directeur d’études ministère Energie-Sontrach 1974/1979-1990/1995-200/2008-2013/2015-président de la commission transition énergétique des 5+5+ de la méditerranée orientale +Allemagne en 2019 représentant l’Algérie

    #Algérie #Gaz #Exportations #Sonatrach

  • L’impact de la guerre d’Ukraine sur l’espionnage russe en Europe (1)

    L’impact de la guerre d’Ukraine sur l’espionnage russe en Europe (1)

    L’impact de la guerre d’Ukraine sur l’espionnage russe en Europe (1) -Russie

    Sam Lichtenstein
    Directeur d’analyse chez RANE , Stratfor

    Au milieu de l’intense couverture médiatique mondiale du conflit militaire en Ukraine, une autre bataille se déroule largement dans l’ombre : le réseau d’espionnage russe à travers l’Europe est en train d’être décimé. Dans un communiqué du 11 avril, les autorités françaises ont annoncé avoir découvert une « opération clandestine » non précisée menée par « six agents russes sous couverture diplomatique » qui, selon les responsables, seraient expulsés du pays. La déclaration est intervenue peu de temps après une série de mesures coordonnées la semaine précédente en réponse à des crimes de guerre russes présumés à Bucha, en Ukraine, lorsque plusieurs pays européens et l’Union européenne elle-même ont déclaré qu’ils expulseraient près de 270 diplomates russes qu’ils accusaient implicitement ou explicitement d’être des espions. .

    Leurs annonces sont intervenues après des déclarations similaires d’une foule d’autres pays européens qui avaient déjà signalé l’expulsion de plus de 150 diplomates russes depuis l’invasion de l’Ukraine en février. Avec des degrés divers de spécificité concernant l’espionnage présumé, chaque pays a déclaré que les diplomates expulsés avaient violé les termes de leur statut diplomatique. Cumulativement, cette vague (qui va certainement augmenter) est de loin la plus grande expulsion diplomatique de masse de l’histoire, faisant plus que doubler les quelque 150 diplomates russes des pays occidentaux expulsés en 2018 – à l’époque, la plus grande expulsion depuis la guerre froide – après l’ empoisonnement de l’ancien officier du renseignement russe Sergueï Skripal au Royaume-Uni .

    Bien que d’une ampleur sans précédent, les expulsions ne sont pas surprenantes. En avril dernier, un ancien chef d’espionnage britannique a estimé que seulement un dixième des opérations d’espionnage russes en Europe avaient été découvertes, et en juin, le chef de l’agence de renseignement intérieure allemande a déclaré à un intervieweur que l’espionnage russe sur le sol allemand avait atteint les niveaux de la guerre froide. Celles-ci ne représentent qu’une petite fraction du battement de tambour régulier des avertissements des services de renseignement occidentaux concernant des opérations d’espionnage russes de plus en plus fréquentes et flagrantes en Europe qui, jusqu’à présent, n’avaient pas fait l’objet d’un sérieux recul européen. Tout comme l’invasion de l’Ukraine par la Russie a revigoré la planification de la défense européenne, elle semble également avoir finalement forcé un jugement sur l’espionnage russe. Mais alors que le retrait massif d’espions présumés est sans aucun doute un revers majeur pour le Kremlin.

    Persona non grata

    Plus que la plupart des pays, la Russie utilise ses ambassades et consulats étrangers non seulement pour faire de la diplomatie, mais pour poursuivre l’espionnage . Comme il est largement reconnu et évoqué dans la déclaration de la France du 11 avril, certains diplomates travaillent sous « couverture officielle », dans laquelle ils opèrent sous l’immunité diplomatique en faisant un travail ostensiblement légitime, mais ensuite, soit en tandem, soit entièrement à la place de cela, ils travaillent également comme espions. Contrairement à la plupart des films d’action, la grande majorité de ce travail n’implique pas de poursuites en voiture dans les rues de la ville, mais plutôt une intelligence humaine cruciale, ou « humint », un travail comme le recrutement et la gestion des actifs, la facilitation et la supervision de diverses opérations dans le pays et l’envoi mises à jour constantes du renseignement à la maison.

    Même pour la Russie, dont les services de renseignement sont vastes et capables, la perte de plus de 400 officiers compliquera sans aucun doute et, dans certains cas, paralysera ses efforts humints en Europe. C’est d’autant plus le cas que certains pays – comme l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie – ont non seulement expulsé les espions russes, mais ont également fermé certains des bureaux consulaires russes à partir desquels ils opèrent. D’autres, comme la Slovaquie et la Slovénie, ont plafonné le nombre de personnel russe autorisé dans les installations diplomatiques, ce qui signifie que la Russie ne peut pas simplement envoyer des remplaçants pour le personnel expulsé. Pour donner une idée de l’échelle, selon la République tchèque, qui avait déjà expulsé des dizaines de diplomates russes l’année dernière après des révélations publiques de sabotage russe dans le pays en 2014, il n’y a plus que six diplomates russes à Prague.

    Non seulement la Russie sera obligée de faire appel à beaucoup moins d’espions, mais ceux qui restent sous couverture diplomatique en Europe devront agir avec beaucoup plus de prudence, notamment parce qu’ils seront vraisemblablement confrontés à un examen encore plus intense de la part des services de sécurité locaux. Le mois dernier, avant même la vague d’expulsions la plus récente et la plus importante, les autorités belges ont déclaré avoir observé une diminution de l’espionnage russe avant une série coordonnée de réunions de l’OTAN, de l’UE et du G-7 à Bruxelles. « Ils sont moins actifs, ils sont devenus plus prudents et respectent une grande partie des règles de sécurité », a déclaré un porte-parole belge de la sécurité à propos des activités récentes des espions russes.

    Cela peut également être lié à un autre défi connexe pour les espions russes : un effondrement du moral, non seulement dans leurs rangs mais aussi parmi leurs ressources recrutées. Bien qu’il soit très difficile de vérifier les rapports de mécontentement au sein des services de sécurité russes au sujet de la campagne du pays en Ukraine, on peut supposer qu’au moins certains espions déployés en Europe ont de sérieuses appréhensions, notamment parce qu’ils sont exposés aux nouvelles et aux modes de vie occidentaux. Même s’ils croient toujours au récit du Kremlin, ils peuvent être mécontents de la façon dont le président Vladimir Poutine a publiquement insulté ses chefs de la sécurité (leurs patrons), et ils surveillent probablement de près les informations faisant état de licenciements massifs au sein des agences militaires et de renseignement. Indépendamment de la véracité, ces récits peuvent rendre les espions moins motivés à faire leur travail, un défi qui peut également s’abattre sur les actifs russes en Europe. Alors que certaines personnes continueront à transmettre des informations aux gestionnaires russes quoi qu’il arrive, il est prudent de supposer que d’autres peuvent remettre en question leurs activités. Après tout, même s’ils ne sont pas consternés par les activités russes en Ukraine, voir des rapports d’expulsions diplomatiques massives conduit à une question évidente : Serai-je le prochain ?

    Dernière complication, les espions qui restent peuvent constituer des cibles tentantes pour le recrutement européen en tant qu’agents doubles. Même s’ils ne sont pas des idéologues pro-occidentaux, ils peuvent aussi très bien reprocher au Kremlin de ternir la réputation de la Russie et de provoquer l’expulsion massive de leurs collègues. En fait, pendant la guerre froide, bon nombre des plus grands succès de l’Occident « transformant » les espions russes étaient des gens qui avaient un fort sentiment de nationalisme russe mais qui pensaient que leurs dirigeants menaient leur pays vers la calamité. Même la simple suggestion que certains membres du personnel pourraient être des cibles de recrutement par les services de sécurité occidentaux pourrait susciter la méfiance dans les rangs du réseau d’espionnage russe et forcer le personnel russe à passer plus de temps à se surveiller qu’à mener des opérations. Dans ce qui est un exemple remarquable de pêche à la traîne en ligne.

    Les CNO russes à la porte

    Néanmoins, ces impacts s’atténueront avec le temps. D’une part, les espions peuvent être remplacés. S’il est vrai que certains pays ont pris des mesures pour rendre cela plus difficile, le précédent indique que la Russie enverra des remplaçants, obligeant les services de sécurité européens à essayer à nouveau de déterminer qui est un attaché culturel ou un premier secrétaire légitime et qui est un espion. Certes, ce jeu de chaises musicales ne permettra pas aux nouveaux personnels de simplement reprendre là où leurs camarades expulsés s’étaient arrêtés. Par exemple, des histoires de couverture devront être créées et les actifs devront être remis à de nouveaux gestionnaires. Mais en fin de compte, un réseau d’espionnage puissant comme celui de la Russie sera suffisamment résistant pour résister à la perte de personnel, même s’il se compte par centaines. C’est particulièrement vrai en Europe, où la liberté de mouvement permet aux espions d’un pays de mener facilement des opérations dans un autre. Cela signifie qu’il sera plus facile pour la Russie d’exploiter des environnements opérationnels plus permissifs dans le bloc pour fonder ses activités d’espionnage régionales. La Hongrie, par exemple, est une exception notable de l’UE en ce qu’elle ne licencie aucun personnel russe.

    De plus, peu importe la perte d’espions russes sur le terrain, la valeur de l’humint vient bien plus de l’accès aux actifs recrutésque les talents des maîtres-chiens qui les supervisent. Même si certains actifs peuvent remettre en question leur coopération avec les services de renseignement russes, les quatre raisons fréquemment citées pour accepter de transmettre des informations – l’argent, l’idéologie, la coercition et l’ego (plus fréquemment connu sous l’acronyme MICE) – peuvent être de puissants facteurs de motivation. De plus, ceux qui ont longtemps servi d’atouts russes comprennent probablement déjà le type de gouvernement pour lequel ils travaillent, ayant été témoins d’actes répétés de brutalité russe. De plus, alors que certains actifs peuvent s’inquiéter d’être détectés par les services de sécurité de leur pays et donc chercher à mettre fin à leurs activités, les espions russes ont une réplique puissante : si vous cessez de coopérer, vous n’avez pas à vous soucier que vos propres services de sécurité vous trouvent car nous vous les exposerons (ou ferons pire).Le bilan de la Russie en matière d’assassinats ciblés sur le sol étranger .

    Ajoutant à la résilience des opérations d’espionnage russes – mais consciente que l’estimation de ces choses est intrinsèquement difficile – la Russie est, à l’exception peut-être de la Chine, probablement l’utilisateur le plus prolifique d’espions qui opèrent sous « couverture non officielle » (communément appelées CNO). ). Contrairement aux diplomates officiellement accrédités qui jouissent de l’immunité et opèrent à partir d’ambassades et de consulats, les CNO n’ont pas de lien public direct avec leur gouvernement d’origine et n’ont pas de couverture officielle pour cacher leurs intentions. Bien que cela signifie qu’ils sont plus vulnérables s’ils sont découverts, ils sont également beaucoup plus difficiles à identifier en premier lieu. Cela signifie qu’ils resteront également en Europe, malgré les expulsions massives. Alors que les Américains connaissent peut-être les soi-disant « illégaux » russes (popularisés par l’émission télévisée fictive « 

    En se faisant passer pour des citoyens ordinaires, les CNO peuvent, par définition, accéder à des informations que les espions diplomatiques sous couverture officielle ne peuvent pas obtenir. Certes, l’élaboration d’une CNP efficace est une tâche longue et difficile. De plus, étant donné qu’ils mènent une vie apparemment normale, une grande partie des informations qu’ils acquièrent peuvent sembler bénignes. Cependant, même les informations non classifiées peuvent être précieuses et leur travail peut leur donner des capacités uniques pour mener diverses activités d’espionnage. Par exemple, dans l’un des rares incidents récents au cours desquels un CNO russe a été poursuivi avec succès en Occident, en 2016 Evgeny Buryakovplaider coupable en échange d’une réduction de peine pour avoir participé à un complot dans lequel il a agi sous couvert d’être un employé du bureau de New York de la banque de développement publique russe Vnesheconombank. Au cours de son mandat, Bouriakov a aidé deux espions diplomatiques russes sous couverture officielle à recruter des actifs locaux et à recueillir des informations sur les sanctions américaines contre la Russie, les efforts pour développer des sources d’énergie alternatives et des données sensibles sur le secteur financier.

    Alors que Buryakov était principalement un fournisseur d’informations (bien qu’il ait fait quelques suggestions opérationnelles, y compris pour une campagne clandestine de guerre de l’information ciblant le Canada), d’autres CNO peuvent causer beaucoup plus de dégâts. Dans une affaire désormais tristement célèbre, en 2018, les deux agents des services de renseignement russes qui ont empoisonné Sergei Skripal à Salisbury, en Angleterre, se sont fait passer pour des touristes. Bien que remarquable en ce que les assassins potentiels ont été identifiés plus tard après avoir montré un métier bâclé, l’opération a également montré à quel point il est facile pour les CNO de se déplacer dans toute l’Europe et de rentrer chez eux en toute sécurité en Russie. Une série d’autres coups ciblés russes présumés, d’efforts de sabotage et d’autres opérations d’espionnage en Europe en témoignent. Et bien que leur identité ait été compromise et que des dizaines de diplomates russes sous couverture officielle aient été expulsés des pays occidentaux, les opérations russes effrontées sur le sol européen ne se sont pas arrêtées, comme le meurtre en plein jour d’un ressortissant géorgien tchétchène de souche dans un parc de Berlin un peu plus de un an après la tentative de meurtre de Skripal.

    Même lorsqu’ils n’effectuent pas de coups sûrs, les CNO peuvent toujours apporter des contributions opérationnelles majeures, en particulier lorsqu’il s’agit de gérer des actifs recrutés qui peuvent désormais se trouver sans leurs gestionnaires russes. Étant donné que les réunions en personne ne sont en aucun cas la principale forme de communication (une tendance que la pandémie a accélérée pour les espions, tout comme pour les travailleurs réguliers), les CNO devraient pouvoir s’appuyer relativement facilement sur des méthodes de communication clandestines, telles que le cryptage des applications de communication mobile ou des « gouttes mortes » (où les individus laissent des éléments de passe et/ou des messages dans un lieu secret pour éviter de se rencontrer directement) pour aider à communiquer pendant qu’ils couvrent leurs camarades expulsés.

    Comme dans les cas de Buryakov et des assassins, certains CNO russes peuvent être des conspirateurs volontaires, mais d’autres peuvent être contraints. Les agents de renseignement russes sont largement soupçonnés de faire pression sur des citoyens ou des personnes d’origine russe à l’étranger pour qu’ils travaillent pour eux. On pense généralement que cela se produit lorsque des espions russes font pression sur leurs marques par une sorte de « kompromat » personnel ou une menace pour leur famille et/ou leurs amis restés chez eux en Russie. Sans surprise, par définition, les récits vérifiables de ces activités sont rares, mais il existe des rumeurs suffisamment plausibles pour supposer que la Russie peut également s’appuyer sur cette cohorte pour aider à compenser les expulsions massives.

    Dans d’autres cas, aucune coercition n’est nécessaire. Les services de renseignement russes sont bien connus pour travailler avec des membres sympathiques des communautés russes à l’étranger afin d’exploiter leur position établie dans le pays pour rapporter des informations à Moscou et même mener des opérations par eux-mêmes, comme générer des manifestations pour susciter des troubles sociaux. Au minimum, ils peuvent aider à préparer le terrain pour que les agents déployés arrivent. Par exemple, de mystérieuses explosions en 2014 dans des installations de stockage de munitions tchèques – qui ont attiré l’attention l’année dernière lorsque de nouvelles preuves sont apparues impliquant la Russie et, plus précisément, les deux « touristes » de Salisbury – n’auraient pas pu se produire sans une sorte d’assistance sur le terrain. , qu’il s’agisse d’assurer une surveillance préalable du site, un logement de proximité ou d’autres activités d’accompagnement.

    On craint même que, juste au moment où des diplomates sous couverture officielle sont expulsés, la Russie exploite l’exode de réfugiés ukrainiens pour infiltrer des saboteurs. Bien qu’il s’agisse pour l’instant d’une préoccupation plus hypothétique que vérifiée, cela cadrerait certainement avec le livre de jeu du Kremlin ( des préoccupations similaires sont apparues au cours du second semestre de l’année dernière lorsque la Biélorussie a organisé une crise des migrants pour faire pression sur l’Union européenne) et illustre les nombreuses façons créatives d’insérer du personnel russe en Europe. À cette fin, le grand nombre d’Ukrainiens russophones fuyant vers l’Ouest et le grand nombre de Russes qui ont fui la Russie depuis le début de la guerre créeront d’importantes communautés de diaspora anti-Poutine où les CNO pourraient se cacher.

    Une réponse du 20e siècle à un problème du 21e siècle

    Quelle que soit la manière dont les CNO et autres sont opérationnels, ils offrent à Moscou une flexibilité lorsque ses espions sous couverture officielle sont renvoyés chez eux, car les CNO et autres sympathisants resteront dans le pays ou pourront être amenés d’ailleurs pour prendre une partie du relais. Certes, c’est une solution imparfaite ; après tout, les CNO ne peuvent pas simplement se présenter à l’ambassade ou au consulat russe le plus proche. Mais comme on le voit, ils peuvent certainement aider à limiter l’impact négatif des expulsions sur les activités d’espionnage – et dans certains cas, ils sont encore plus attrayants pour le travail d’espionnage car, étant donné leur manque de liens clairs avec Moscou, leurs activités bénéficient au moins d’un certain déni plausible.

    En fin de compte, cependant, la résilience des efforts d’espionnage de la Russie en Europe ne sera pas déterminée par ses opérations humint, mais par la capacité des services de renseignement russes à s’adapter aux réalités changeantes de l’espionnage à l’ère moderne. À cet égard, la réponse des gouvernements européens pour expulser des centaines d’espions russes, bien que notable et finalement toujours importante, ne vise peut-être pas les cibles les plus importantes – ce que nous abordons dans la deuxième partie de la série.

    RANE, 15/04/2022

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    #Ukraine #Russie #Espionnage

  • Energie: L’Algérie s’impose comme partenaire de choix de l’UE

    Energie: L’Algérie s’impose comme partenaire de choix de l’UE

    Energie: L’Algérie s’impose comme partenaire de choix de l’UE – Union Européenne, Russie, Ukraine, Libye, Maroc, Gazoduc,

    Comment l’Algérie s’impose comme le partenaire énergétique de choix de l’Europe

    Analyse : L’Algérie est apparue comme un concurrent sérieux pour aider l’Europe à mettre fin à sa dépendance à l’énergie russe. Mais le pays d’Afrique du Nord peut-il répondre à sa demande croissante ?

    La guerre en Ukraine a renforcé la détermination de l’Europe à réduire sa dépendance vis -à-vis des ressources énergétiques russes. En conséquence, la position des pays riches en énergie en Afrique du Nord, en particulier l’Algérie et la Libye, a été renforcée en tant qu’alternatives clés .

    Augmenter la part de l’Afrique du Nord dans les importations européennes de gaz – compte tenu de la proximité de la région et de l’infrastructure actuelle des gazoducs – est à la fois économiquement et logistiquement raisonnable , mais cela pose de sérieux défis et des questions politiques désagréables.

    Le potentiel énergétique élevé de l’ Algérie est l’une des options les plus importantes à la disposition des gouvernements européens et occidentaux qui cherchent à réduire la dépendance de l’UE vis-à-vis du gaz naturel de Moscou.

    Il convient de noter que le degré de dépendance des pays européens vis-à-vis du gaz naturel russe est variable ; des pays comme la Finlande, l’Allemagne , la Pologne, la Slovaquie et la Bulgarie importent plus de 60 % de leur gaz de Russie, tandis que la République tchèque est totalement dépendante du gaz naturel russe.


    « Le haut potentiel énergétique de l’Algérie est l’une des options les plus importantes à la disposition des gouvernements européens et occidentaux qui cherchent à réduire la dépendance de l’UE vis-à-vis du gaz naturel de Moscou »



    La principale source de recettes en devises de l’Algérie est l’exportation d’énergie, et la hausse des prix du pétrole et du gaz naturel a relativement amélioré la situation économique du pays. Étant donné que les réserves de gaz naturel de l’Algérie dépassent ses réserves de pétrole, le gouvernement essaie de fournir les ressources financières et technologiques nécessaires pour augmenter la capacité de production et d’exportation de gaz naturel.



    L’Algérie a atteint un record historique en 2021 , produisant près de 100 milliards de mètres cubes de gaz naturel. Sa capacité de production de gaz naturel en 2020 était d’environ 81 milliards de mètres cubes, ce qui en fait le plus grand producteur de gaz naturel en Afrique. Après l’Algérie, l’Egypte avec 58,5 milliards de mètres cubes, le Nigeria avec 49,4 milliards de mètres cubes et la Libye avec 13,3 milliards de mètres cubes suivent dans les rangs des premiers pays producteurs de gaz naturel.

    Le gaz naturel extrait du champ gazier de Hassi R’Mel est acheminé vers l’Espagne via le Maroc. Le gazoduc, qui traverse l’Algérie, le Maroc, l’Espagne et le Portugal, est connu sous le nom de Gazoduc Maghreb-Europe, mais a été fermé le 31 octobre 2021 en raison de la détérioration des relations diplomatiques entre le Maroc et l’Algérie lorsque l’Algérie a annoncé qu’elle pas renouveler le contrat actuel de 25 ans.

    Au lendemain de l’invasion russe de l’Ukraine, le ministre italien de la Transition écologique, Roberto Cingolani, a informé le parlement de la recherche d’un fournisseur d’énergie alternatif. Dans sa déclaration au Sénat, Cingolani a déclaré que la quantité de gaz naturel importé par l’Italie depuis la Russie est passée de 20 milliards de mètres cubes à 29 milliards de mètres cubes au cours des 10 dernières années.

    Selon la déclaration de Cingolani, l’Italie dépend toujours des importations pour 95 % de ses besoins en gaz naturel, dont la Russie fournit 40 %. Pour cette raison, le ministre Cingolani a déclaré qu’ils sont toujours « dépendants » de la Russie et a déclaré qu’à long terme, il sera nécessaire de substituer le gaz russe à d’autres sources, un sentiment partagé par de nombreux autres dirigeants à travers l’Europe.

    Sécuriser une source d’énergie alternative et réduire la dépendance vis-à-vis de la Russie était précisément l’objectif de la visite « axée sur l’énergie » du Premier ministre italien en Algérie au début du mois. Selon un nouvel accord, l’approvisionnement en gaz de l’Algérie vers l’Italie sera augmenté de 9 milliards de mètres cubes, toujours beaucoup moins que ce que la Russie a fourni.

    L’accord a été signé entre Eni et Sonatrach, deux puissantes sociétés énergétiques en Italie et en Algérie, respectivement. Afin d’être en mesure de respecter l’accord et d’augmenter sa capacité d’exportation de gaz naturel dans le plan à moyen terme, le gouvernement algérien entend augmenter le coefficient d’extraction des réservoirs tout en maîtrisant la demande intérieure.

    Parmi les mesures proposées par le gouvernement algérien pour atteindre ces objectifs figurent la réévaluation de la consommation intérieure et l’examen d’ajustements des prix et des subventions du gaz compte tenu du volume élevé et des prix bas du carburant.

    Dans le même contexte, le nouvel accord entre Eni et Sonatrach pour pomper des quantités supplémentaires de gaz vers la Turquie permet une révision des prix basée sur les données du marché pour 2022 et 2023.

    A moyen terme, les pays africains pourraient remplacer en partie le gaz russe dans le mix énergétique européen. Une fois le gazoduc transsaharien nigérian terminé, le Nigéria pourra exporter jusqu’à 30 milliards de mètres cubes par an vers l’Europe. Des investissements supplémentaires dans le secteur gazier nigérian peuvent en ajouter davantage, en particulier sous la forme de LNG Nigeria, et dans quelques années, ils peuvent ajouter des exportations de gaz supplémentaires vers l’Europe.

    « L’Italie et l’Espagne peuvent être les principaux bénéficiaires, mais le gaz peut également atteindre les pays voisins », a expliqué le Dr Anas Alhaji, conseiller éditorial d’Attaqa, une plate-forme médiatique axée sur l’énergie, à The New Arab .

    Un autre facteur important est l’ augmentation de la demande intérieure de gaz. L’Algérie a étendu son réseau de gazoducs dans des régions reculées du pays et vise à augmenter sa capacité pétrochimique. Si l’on considère également l’augmentation des volumes de réinjection de gaz dans les champs pétrolifères, l’Algérie pourrait consommer plus de gaz chez elle qu’elle n’en exporte à l’avenir.


    « À moins que la croissance de la production ne dépasse la croissance de la demande à l’avenir, le gaz disponible pour les exportations deviendra limité, une source de préoccupation majeure »



    À moins que la croissance de la production ne dépasse la croissance de la demande à l’avenir, le gaz disponible pour les exportations deviendra limité, ce qui est une source de préoccupation majeure. Avancer plus rapidement vers des sources d’énergie renouvelables pour la production d’électricité et abaisser les objectifs de production de pétrole en réduisant les volumes de gaz à réinjecter afin de libérer davantage de gaz à vendre pourraient devenir des choix politiques cruciaux à l’avenir. L’ampleur des exportations de gaz algérien à l’avenir dépendra de tous ces facteurs.

    Quant au tracé, l’Algérie ne peut pas exporter plus de gaz par gazoduc vers l’Espagne car le gazoduc Medgaz est utilisé à pleine capacité et le gazoduc Maghreb-Europe n’a qu’une capacité de 11,5 milliards de mètres cubes par an. Cela laisse le pipeline Transmed sous-utilisé vers l’Italie via la Tunisie, qui est actuellement largement sous-utilisé.

    L’annonce récente d’un accord visant à augmenter les livraisons de gaz de l’Algérie vers l’Italie suggère l’utilisation du gazoduc Transmed, mais la quantité de gaz supplémentaire qui pourrait être exportée via ce gazoduc dépendra des autres dynamiques, a expliqué le Dr Sobhet Karbuz, un haut responsable non résident. boursier au Bilkent University Energy Policy Research Center, à The New Arab .

    Pour répondre à la demande énergétique de l’Europe, l’Algérie ne s’arrête pas à ses propres frontières. Au contraire, pour permettre le transport du gaz africain vers l’Europe, l’Algérie va au-delà de ses propres réserves de gaz pour établir un gazoduc transsaharien. L’Algérie et le Maroc sont en concurrence avec leurs projets de gazoduc pour le transport du gaz nigérian vers l’Europe.

    L’Algérie pourrait saisir cette opportunité pour assumer un rôle de premier plan dans l’établissement d’une connexion entre l’Afrique et l’Europe et même au-delà de l’Europe. Cependant, ces projets peuvent être confrontés à des défis importants, tels que les distances physiques entre les pays, le défi d’établir des accords avec les pays de transit, le montant des investissements nécessaires et l’insécurité de vastes étendues de terres.

    Les ressources en gaz ne sont pas un problème, car les réserves de gaz de l’Algérie restent largement inexplorées. L’enjeu dépendra alors de la capacité de l’Algérie à augmenter sa capacité de production de gaz et ses capacités de transport. De nombreuses nouvelles découvertes ont été signalées au cours des dernières années, mais la plupart de ces découvertes ont été faites dans des bassins matures largement explorés.

    Depuis des années, l’Algérie tente de raviver l’intérêt décroissant des investisseurs étrangers pour son secteur des hydrocarbures. La nouvelle loi sur les hydrocarbures a été conçue pour améliorer l’attractivité des investissements dans le secteur en amont du pays, y compris le gaz offshore et non conventionnel.

    Cependant, l’actionnariat 51/49 en faveur de Sonatrach dans les projets amont demeure. Depuis l’entrée en vigueur de la loi, Sonatrach a signé plusieurs protocoles d’accord avec plusieurs grandes entreprises pour une coopération dans les activités en amont.

    Il semble qu’en augmentant les importations de gaz naturel en provenance d’Algérie et d’autres fournisseurs, comme l’Azerbaïdjan, l’Italie puisse minimiser les dommages causés par sa dépendance écrasante au gaz russe pour les cinq prochaines années.

    Parmi les pays européens, l’Espagne peut également recourir à l’importation de plus de gaz d’Algérie. Le Nigéria peut également jouer un rôle important dans la sécurité énergétique de certains pays européens.

    Pour assurer l’ avenir énergétique de l’Europe , les entreprises européennes doivent investir dans les infrastructures et les champs pétroliers et gaziers des pays africains afin d’augmenter leur capacité de production. L’Europe doit mettre en place les conditions de stabilité des gouvernements centraux en Afrique pour assurer la sécurité de l’oléoduc.

    Si les pays européens n’étaient pas aussi dépendants des ressources énergétiques russes, ils auraient pu facilement imposer des sanctions à l’industrie énergétique de Moscou pour arrêter l’offensive militaire contre l’Ukraine.

    Umud Shokri

    Umud Shokri est un conseiller principal en politique étrangère et en géopolitique énergétique basé à Washington et auteur de « US Energy Diplomacy in the Caspian Sea Basin: Changing Trends Since 2001 ».

    Il a été chercheur invité au Center for Energy Science and Policy (CESP) et conseiller chez Gulf State Analytics (GSA), un cabinet de conseil en risques géopolitiques basé à Washington.

    The New Arab, 22/04/2022

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    #Algérie #UnionEuropéenne #UE #Gaz #Energie #Russie #Ukraine #Maroc

  • Le Mali accuse l’armée française d’”espionnage” et de “subversion”

    Le Mali accuse l’armée française d’”espionnage” et de “subversion”

    Le Mali accuse l’armée française d’”espionnage” et de “subversion” – Sahel, France, terrorisme, Russie, Wagner, Barkhane, Takuba, Algérie,

    Le Mali a accusé mardi l’armée française d’”espionnage” et de “subversion” après la diffusion par l’état-major français de vidéos tournées par un drone a proximité d’une base du centre du Mali récemment restituée par la France.

    Bamako reproche a la France d’avoir filmé des vidéos montrant des soldats blancs, prétendument du groupe russe Wagner, s’affairant autour de cadavres près de la base de Gossi, et d’avoir ensuite diffusé ces preuves pour se disculper, selon Le Monde.

    Les autorités maliennes ont “constaté depuis le début de l’année plus de cinquante cas délibérés de violation de l’espace aérien du pays par des aéronefs étrangers, notamment opérés par les forces françaises”, annonce un communiqué du gouvernement de Bamako. “Un des cas les plus récents a été la présence illégale d’un drone des forces françaises, le 20 avril 2022, au-dessus de la base de Gossi, dont le contrôle [avait] été transféré” aux Forces armées maliennes (FAMa) la veille, ajoute le texte, signé du colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement mis en place par la junte.

    “Ledit drone était présent (…) pour espionner nos vaillantes FAMa. Outre l’espionnage, les forces françaises se sont rendues coupables de subversion en publiant [de] fausses images montées de toutes pièces afin d’accuser les soldats des FAMa d’être les auteurs de tueries de civils, dans le but de ternir [leur] image”, accuse enfin le communiqué.

    Faire toute la lumière

    Au lendemain de la publication de ces images, l’état-major malien a annoncé avoir découvert « un charnier, non loin du camp anciennement occupé par la force française “Barkhane” », du nom de l’opération française antidjihadistes au Sahel. “L’état de putréfaction avancée des corps indique que ce charnier existait bien avant la rétrocession. Par conséquent, la responsabilité de cet acte ne saurait nullement être imputée aux FAMa”, ajoutait l’état-major. Mardi, la justice militaire malienne a annoncé l’ouverture d’une enquête “pour faire toute la lumière” après “la découverte d’un charnier a Gossi”. Selon le procureur de la République près le tribunal militaire de Bamako, “l’opinion sera tenue régulièrement informée de l’évolution de l’enquête, dont les résultats seront rendus publics”.

    Mis sous embargo par la Cédéao, le Mali rappelle ses ambassadeurs

    Les dirigeants Ouest-africains (Cédéao) réunis a Accra ont décidé dimanche de fermer les frontières avec le Mali et de mettre le pays sous embargo, des mesures qualifiées de “très dures” sanctionnant le non-respect par la junte de l’échéance de février pour des élections ramenant les civils au pouvoir.

    Les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) siégeant a huis clos dans la capitale ghanéenne ont décidé de fermer les frontières avec le Mali au sein de l’espace sous-régional et de suspendre les échanges autres que de produits de première nécessité, affirme un communiqué lu a l’issue du sommet.

    Ils ont aussi décidé de couper les aides financières et de geler les avoirs du Mali a la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Ils vont rappeler les ambassadeurs des pays membres au Mali, théâtre de deux coups d’Etat militaires depuis 2020 et en proie a une profonde crise sécuritaire.

    Les dirigeants de la Cédéao ont entériné les mesures prises lors d’un sommet de l’Union économique et monétaire Ouest-africaine (UEMOA) précédant immédiatement le leur, a dit sous le couvert de l’anonymat un participant au sommet, parlant de mesures “très dures”.

    Les autorités maliennes ont réagi lundi a l’annonce de sanctions contre le Mali par les Etats Ouest-africains de la Cédéao en rappelant ses ambassadeurs dans ces pays et en fermant ses frontières terrestres et aériennes avec eux, selon un communiqué du gouvernement malien.

    “Le gouvernement du Mali condamne énergiquement ces sanctions illégales et illégitimes”, indique le communiqué du gouvernement.

    “Le gouvernement du Mali regrette que des organisations sous-régionales Ouest-africaines se fassent instrumentaliser par des puissances extra-régionales aux desseins inavoués”, a-t-il ajouté.

    Maïga: “A cause de la France, le terrorisme s’étend a 80% du territoire malien”

    Le premier ministre malien Choguel Maïga a reproché, dans un entretien accordé au Monde, a la France le fait que le terrorisme qui était confiné a Kidal s’est étendu a 80 % du territoire du pays, laissant entendre qu’un complot international serait concocté contre le Mali, souhaitant également une implication forte de l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme le long de la zone frontalière entre les deux pays où l’insécurité sévit selon lui.

    Ces dernières semaines ont été tendues entre vous et le président Emmanuel Macron. Souhaitez-vous le divorce?

    Il peut y avoir des scènes de ménage mais je ne crois pas beaucoup au divorce. Malgré tout ce qui se dit, je ne crois pas qu’une rupture des liens militaires avec la France soit pour demain. Sur le plan politique, économique et sécuritaire, trop de choses lient le Mali et la France pour qu’une équipe [celle d’Emmanuel Macron] en précampagne [électorale], sur un coup de tête ou une saute d’humeur, vienne tout remettre en cause. Nous avons décidé de n’insulter ni le passé ni le présent, encore moins l’avenir. Il nous reste encore beaucoup de choses a faire ensemble.

    Dans un entretien accordé a l’agence russe RIA Novosti le 8 octobre, vous avez accusé la France d’avoir entraîné des groupes armés dans le nord du Mali après le déclenchement de l’opération «Serval» en 2013. Suggérez-vous qu’elle fait preuve de duplicité au Mali en matière de lutte antiterroriste?

    Quand le gouvernement malien a demandé une intervention française en 2013, l’objectif était de détruire le terrorisme et d’aider l’Etat malien a se réinstaller sur l’intégralité de son territoire. Mais une fois arrivée a Kidal (bastion des rébellions touareg), l’armée française a empêché notre Etat de reprendre la ville. Je n’accuse pas, je donne des faits. A chacun d’en tirer ses conclusions. Les faits sont que le Mali a demandé a la France de l’aider a détruire le terrorisme et a recouvrir l’intégralité de son territoire. Près de neuf ans après, que constatons-nous? Le terrorisme qui était confiné a Kidal s’est étendu a 80 % de notre territoire. Cela conduit les Maliens a penser qu’il y a un complot international contre notre pays.

    Souhaitez-vous que les forces françaises quittent votre pays?

    Nous n’avons jamais dit cela. Nous n’avons jamais rompu l’accord bilatéral de défense qui nous lie a la France. Au contraire, c’est la France qui veut le remettre en cause. En juin dernier, on s’est réveillé un matin en entendant dans les médias que la France suspendait ses opérations militaires avec l’armée malienne, sans nous prévenir ni nous donner d’explication, tout ça parce qu’un nouveau gouvernement qui ne leur convenait pas avait été mis en place (suite au second coup d’Etat du 24 mai). Un mois plus tard, au sommet du G5 Sahel, Emmanuel Macron est venu nous annoncer que «Barkhane» allait se retirer.

    La France assure pourtant que cela a été discuté avec tous les chefs d’Etat du G5 Sahel, dès février, en marge du sommet de N’Djamena…

    Il n’y a pas eu de discussion. Emmanuel Macron l’a annoncé, tout de go. Le président de la transition (le colonel Assimi Goïta) l’avait pourtant dit a Emmanuel Macron: « Ce que vous voulez faire, c’est un abandon, en termes militaires. Asseyons-nous et dites-nous quand vous voulez partir, pour qu’on se prépare a prendre progressivement les emprises que vous allez laisser. Lorsqu’on sera prêts, vous pourrez partir. » Au lieu de ça, nous avons été abandonnés. Depuis, notre gouvernement a bien compris que s’il ne compte que sur un seul partenaire, il pourra a tout moment être abandonné. Nous en cherchons d’autres.

    Y a-t-il eu des discussions menées avec la milice privée russe Wagner?

    Ce sont les médias français qui en parlent. Moi, je ne connais pas de Wagner. Ce sont des rumeurs, a ce stade-la. Le jour où nous conclurons des accords avec quelque pays que ce soit, nous les rendrons publics. En attendant, qu’on ne nous fasse pas de procès d’intention!

    Votre gouvernement entretient le flou autour de la question. Ne craignez-vous pas de vous aliéner les autres partenaires internationaux et d’aller a l’isolement?

    Ce sont des menaces qui, aujourd’hui, sont sans objet, parce que nous n’avons pas signé d’accord avec qui que ce soit. Il n’y a pas de flou! Ce que nous avons, c’est un accord avec l’Etat russe (conclu en juin 2019). Dans ce cadre, nous achetons des équipements militaires – on en a reçu récemment –, et nous demandons a des instructeurs russes de former nos militaires. Nous sommes en discussion avec l’Etat russe, nous ne le cachons pas. Nous cherchons tous les moyens et le concours de tous les Etats qui pourraient nous aider a sécuriser notre peuple.

    L’Algérie pourrait-elle renforcer son rôle en matière de lutte contre le terrorisme au Mali?

    Notre Etat le souhaite. L’insécurité sévit le long de notre zone frontalière. Si l’Algérie s’impliquait de façon forte dans la lutte contre le terrorisme, ce que nous espérons, ce serait un grand plus.

    Pourrait-on envisager le déploiement de soldats algériens au nord du Mali?

    La Constitution algérienne, qui a récemment été révisée, le permet désormais. Ce sont aux Algériens de le décider.

    Vous n’avez jamais caché votre opposition a certains termes de l’accord de paix d’Alger, signé en 2015 entre l’Etat malien et les ex-groupes rebelles du Nord. En renégociant cet accord, ne craignez-vous pas que ces groupes ressortent les armes?

    Je ne suis pas contre l’accord. Je dis simplement qu’il faut l’appliquer de façon intelligente. Ce texte a été signé sous la pression et certains articles créent les conditions de l’émergence de nouvelles rébellions. Il faut les rediscuter. Quant a ceux qui ont pris les armes en 2012, ils n’ont jamais été désarmés. Ils défilent chaque année avec des armes lourdes lors de la fête de l’indépendance de leur fantomatique république de l’Azawad.

    «Barkhane» est en train de se retirer progressivement de ses emprises du Nord (Kidal, Tombouctou et Tessalit) pour se recentrer sur le Liptako Gourma, a l’est. Comment comptez-vous faire pour assurer la sécurité du Nord, une fois les Français partis?

    On s’interroge. La France a décidé de se concentrer sur le Liptako, où l’EIGS (Etat islamique au Grand Sahara) est le plus actif. Or, le groupe le plus dangereux pour l’Etat malien, c’est le GSIM (Groupe de soutien a l’islam et aux musulmans). Pendant qu’Al-Qaïda multiplie ses attaques, notre principal allié, en tout cas celui que nous croyions l’être, décide de quitter sa zone d’influence pour se concentrer sur les trois frontières. N’est-ce pas de l’abandon en plein vol? Nous sommes en train de chercher des solutions.

    Avez-vous fait une croix sur l’organisation des élections le 27 février 2022, comme prévu dans le calendrier initial?

    Cette date a été fixée a partir de positions de principe: dix-huit mois, pas plus. Mais la politique, c’est le réalisme. Il faut prendre en compte les exigences du peuple, comprendre ce qui l’a amené a se soulever contre le régime d’« IBK ». Le coup d’Etat du 18 août 2020 n’était pas un putsch classique. Les militaires ne sont pas sortis de leur caserne pour prendre le pouvoir: ils sont intervenus pour parachever la lutte d’un peuple qui s’est soulevé contre un régime gangrené par la corruption. Il faut trouver un début de solution a leurs revendications, mettre en place des réformes institutionnelles et politiques solides. Nous devons aussi faire en sorte de ne plus avoir des élections contestées qui pourraient aboutir a un nouveau soulèvement ou coup d’Etat.

    Combien de temps faudrait-il?

    Nous exposerons les délais lors des Assises nationales de la refondation qui se tiendront en novembre, au plus tard en décembre. Ensuite, le gouvernement présentera a ses partenaires un calendrier réaliste et accepté par les Maliens. Quelques semaines ou quelques mois de décalage (pour les élections), ce n’est pas la fin du monde pour un pays en crise depuis dix ans.

    La Cédéao a prévenu que des sanctions seraient prises contre le Mali si la date du 27 février n’était pas respectée. Qu’en pensez-vous?

    Les sanctions ne sont pas la solution. Si la Cédéao ne tient pas compte des raisons qui ont conduit a la chute du régime et décide de punir une nation dont l’Etat s’est retrouvé a terre par la faute de ses dirigeants, je pense que cela sera contre-productif.

    N’êtes-vous pas en train de jouer sur une fibre nationaliste contre l’étranger, avec tous les risques que cela représente?

    Nous ne jouons pas de carte nationaliste mais celle de la responsabilité: être capable de dire a nos amis qu’il n’est pas possible de faire ce qu’ils veulent qu’on fasse (organiser des élections) pendant la période initialement fixée. S’ils nous y forcent en créant une crise financière et les conditions d’un changement de régime, l’objectif stratégique qui était de stabiliser le Mali sera complètement mis de côté. Notre souhait est de transférer le pouvoir a un gouvernement élu, mais il faut négocier avec la communauté internationale un délai raisonnable, pragmatique, pour tenir les élections.

    Le journaliste français Olivier Dubois est toujours otage du GSIM. Des négociations sont-elles ouvertes pour le libérer?

    Nous sommes dans des discussions, sans pouvoir en dire plus.

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    Echoroukonline, 27/04/2022

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