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  • L’obsession du Sahara pousse le Maroc dans les bras de l’OTAN

    L’obsession du Sahara pousse le Maroc dans les bras de l’OTAN – Sahara Occidental, Russie, Ukraine, Ramstein,

    Rabat a pris part à la rencontre de Ramstein: le Maroc s’aligne sur la position de l’OTAN

    Le Maroc rejoint le camp des pays en guerre contre la Russie, comme l’indique sa participation à la réunion de Ramstein en Allemagne, consacrée aux moyens à mobiliser pour affronter militairement Moscou . Cette participation de Rabat marque un tournant dans la politique dite de «neutralité», observée, depuis le 24 février.

    Aux côtés de 40 alliés des Etats-Unis, le Maroc a pris part, mardi 26 avril à la base aérienne américaine de Ramstein en Allemagne, à une réunion consacrée à fournir davantage d’aides militaires à l’armée ukrainienne, jubilent les médias marocains inféodés au Makhzen. La délégation marocaine était conduite par le ministre délégué chargé de l’Administration de Défense Nationale, Abdellatif Loudiyi, selon les mêmes sources.

    Donnant l’impression d’être neutre lors des votes à l’Assemblée générale des Nations unies, les 2 et 24 mars ainsi que le 7 avril, lors des votes des résolutions condamnant l’intervention militaire russe en Ukraine , Rabat se plie au diktat américain, sachant que le Maroc ne pouvait pas voter lors des votes des 2, 24 mars et 7 avril lors de la tenue des assemblées générales de l’ONU, pour n’avoir pas honoré son engagement financier auprès de l’organisation onusienne.

    Il convient de rappeler que, Lloyd Austin, le secrétaire américain à la Défense, a souligné que l’objectif de la rencontre d’une quarantaine de «nations de bonne volonté» est «d’intensifier les efforts, coordonner l’assistance, et se concentrer sur la victoire du combat d’aujourd’hui et des combats à venir». «L’issue de ce conflit dépend des personnes réunies aujourd’hui dans cette pièce», a abondé le chef d’état-major américain le général, Mark Milley.

    Outre les membres de l’OTAN, ont pris part à cette réunion quatre pays africains : la Tunisie et le Maroc, le Kenya et le Liberia, ainsi que trois pays du Moyen-Orient : Israël, le Qatar et la Jordanie.

    Algérie54, 27/04/2022

  • Madrid et Rabat acheminent des combattants marocains en Ukraine

    Madrid et Rabat acheminent des combattants marocains en Ukraine

    Madrid et Rabat acheminent des combattants marocains en Ukraine – Espagne, Maroc, Russie, mercenaires, guerre,

    Avec l’aide de l’Espagne, des combattants marocains aux cotés des mercenaires en Ukraine

    Depuis plusieurs années déjà, l’immigration clandestine constitue un grave problème entre le Maroc et l’Espagne riverains d’un des deux principaux couloirs de circulation des migrants entre l’Afrique et l’Europe.

    Une situation qui n’a pas manqué de provoquer de manière cyclique des embrouilles diplomatiques entre les deux pays du Nord et du Sud. Toutefois, les donnes internationales ayant changé avec le retour de la guerre en Europe, un continent mal préparé à ces circonstances et qui se trouve affaibli par plusieurs crises dont celle des migrants, il est question actuellement d’aller vers des alliances aussi aventureuses les unes que les autres pour utiliser, avec l’aide du Makhzen, des marocains et des africains comme chair à canon dans cette guerre qui oppose la Russie à l’Ukraine.

    Dans une déclaration à Fild’Algérie.com, un expert en géostratégie qui a requis l’anonymat explique que «à défaut de pouvoir résoudre ce problème l’occident semble avoir trouvé le meilleur moyen de tirer profit de ce phénomène».
    « Actuellement le flux migratoire marocain vers l’Espagne est très étudié pour permettre une introduction d’individus désirant combattre auprès de l’Ukraine, pour rejoindre le front de guerre avec l’accord des services du Makhzen », nous confie-t-il.

    Mieux encore, poursuit notre interlocuteur, «il a fallu attendre la visite du secrétaire d’Etat américain Antony Blinken en Espagne pour que ce pays finisse par comprendre les véritables enjeux de ce plan élaboré dans les officines américano-sionistes et réagir en reconnaissant la soi-disant marocanité du Sahara Occidentale pour mettre fin au conflit entre les deux pays et pourvoir travailler ensemble sur le dossier de la facilitation de l’accès des mercenaires provenant principalement du Maroc mais aussi de l’Afrique en Ukraine».

    Un complot ourdit pour le Sahel

    Tout cela obéit, poursuit l’expert, à «un dessein machiavélique puisqu’une fois la guerre russo-ukrainienne terminée, ces mercenaires marocains seront envoyés au Sahel pour entretenir, voire même, anticper la chute de certains pays dans le but de maintenir les intérêts des occidentaux dans la région»
    D’ailleurs, dans une visite qu’il a effectué, le jeudi 21 avril passé en Ukraine, Pedro Sánchez, premier ministre espagnol, a formulé clairement l’«engagement sans faille» de son pays au président ukrainien Volodymyr Zelensky de fournir «toute l’aide humanitaire et militaire nécessaire».

    Une aide qui passera inéluctablement par une coopération à l’international pour l’accès des mercenaires en saisant «l’opportunité» des entrées massives de migrants, en grande majorité des Marocains, à travers Melilla et Ceuta qui constituent les seules frontières terrestres de l’Union Européenne (UE) avec le continent africain .

    A la faveur d’un relâchement des contrôles frontaliers côté marocain, les mercenaires, sous la casquette de simples migrants, peuvent y accéder à la nage par la mer ou au niveau de la digue marquant la frontière dans la Méditerranée. Une fois sur place, toutes les facilités leurs sont accordées pour rejoindre l’Ukraine en guerre.

    137 mercenaires marocains abattus en Ukraine

    Selon des sources médiatiques concordantes, 137 mercenaires marocains et leurs officiers, envoyés par le Makhzen qui leur a promis «monts et merveilles», ont été abattus par les unités militaires tchéchènes en Ukraine. Certains seraient même des soldats ayant combattu dans d’autres pays.

    Plusieurs marocains se seraient déjà portés volontaire pour combattre auprès de l’Ukraine contre la Russie, en partie pour échapper aux sombres perspectives auxquelles ils sont confrontés dans leur pays. D’autant plus qu’ils auront certainement la possibilité de rester dans ce pays si la guerre se termine.
    L’armée ukrainienne avait, rappelons-le, dès le début de la guerre, créé la légion internationale, un groupe de soldats venus des quatre coins du monde pour combattre à ses côtés. Parmi les légionnaires qui sont en réalité des mercenaires, figures des personnes ordinaires mais aussi celles avec une réelle expérience de combattant. Les premiers reçoivent une formation de quatre semaines, tandis que les seconds seraient directement envoyés sur le front.

    Fil d’Algérie, 26/04/2022

    #Espagne #Maroc #Ukraine #Mercenaires #Guerre #Russie


  • BM: Les prix des produits de base « resteront élevés »

    BM: Les prix des produits de base « resteront élevés »

    BM: Les prix des produits de base « resteront élevés » – Banque Mondiale, gaz, carburants, électricité, Ukraine, Russie, guerre, stagflation,

    Les prix alimentaires et de l’énergie, dont la hausse a été exacerbée par la guerre en Ukraine, pourraient rester élevés pendant plusieurs années, estime la Banque mondiale qui évoque la fin de l’année 2024. La « guerre en Ukraine a provoqué un choc majeur sur les marchés des produits de base et modifié la physionomie des échanges, de la production et de la consommation dans le monde », note l’institution qui a publié hier mardi un rapport. Les auteurs estiment que « les prix vont se maintenir à des niveaux historiquement élevés jusqu’à la fin de 2024 ». Ils soulignent que la hausse des prix de l’énergie au cours des deux dernières années a été la plus importante depuis la crise pétrolière de 1973. « Celle des matières premières alimentaires – dont la Russie et l’Ukraine sont de grands producteurs – et des engrais, dont la production dépend du gaz naturel, n’a jamais été aussi forte depuis 2008 », commente la Banque mondiale dans un communiqué.

    « Globalement, il s’agit du plus grand choc sur les produits de base que nous ayons connu depuis les années 70 », ajoute l’institution. « ce choc est aggravé par une recrudescence des restrictions au commerce des denrées alimentaires, du carburant et des engrais », estime Indermit Gill, vice-président de la Banque mondiale pour le pôle croissance équitable, finances et institutions, ajoutant que cela fait planer le « spectre de la stagflation ».

    Pour les seuls prix de l’énergie, la Banque table sur une hausse de plus de 50 % cette année avant une baisse en 2023 et 2024. Quant à ceux des biens non énergétiques, comme les produits agricoles et les métaux, ils devraient augmenter de près de 20 % en 2022, puis diminuer également au cours des années suivantes. « cependant, les prix des produits de base devraient rester bien supérieurs à la moyenne des cinq dernières années et, en cas de guerre prolongée ou de nouvelles sanctions contre la Russie, ils pourraient devenir encore plus élevés et plus volatils que ce qui est actuellement prévu », alerte la Banque.

    Ces hausses de prix ont « un coût humain et économique considérable et risquent de freiner les progrès en matière de réduction de la pauvreté », déplore-t-elle également.

    #Ukraine #Russie #Guerre #ProduitsAlimentaire #Stagflation #énergie #Prix

  • Maroc-Algérie: course aux armes et tension croissante -SIPRI-

    Maroc-Algérie: course aux armes et tension croissante -SIPRI-

    Maroc-Algérie: course aux armes et tension croissante -SIPRI- Sahara Occidental, Front Polisario, Ukraine, Russie,

    La course aux armements Maroc-Algérie s’intensifie dans des relations tendues, tout comme les dépenses militaires mondiales – SIPRI

    Un rapport international indique que la course aux armements militaires maroco-algérienne se poursuivra en raison de la détérioration des relations entre les deux pays et de l’escalade continue, à un moment où l’ampleur des dépenses mondiales d’armement augmente, avec l’intensification de la guerre russo-ukrainienne.

    Selon le rapport, les dépenses militaires en Afrique ont augmenté de 1,2 % en 2021 pour atteindre 39,7 milliards de dollars.

    Le rapport, publié par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI), a révélé lundi que les pays d’Afrique du Nord ont atteint le total des dépenses militaires estimées en Afrique de 51 %.

    Malgré les répercussions économiques de la pandémie de Covid-19, les pays du monde entier ont augmenté leur arsenal, où les dépenses militaires mondiales ont augmenté de 0,7 % l’an dernier.

    « Même au milieu des répercussions économiques de la pandémie de Covid-19, les dépenses militaires mondiales ont atteint des niveaux records », a déclaré Diego Lopez da Silva, chercheur principal pour le programme SIPRI sur les dépenses militaires et la production d’armes.

    « En raison de l’inflation, il y a eu un ralentissement du taux de croissance en valeur réelle, mais en termes de valeur nominale, les dépenses militaires ont augmenté de 6,1% », a déclaré Da Silva.

    Le rapport place le Maroc et l’Algérie parmi les pays qui ont alloué un énorme budget aux dépenses militaires en 2021, en raison des tensions croissantes entre les deux pays.

    Selon le rapport, les dépenses militaires algériennes ont fortement diminué par rapport aux années précédentes, mais elles se sont stabilisées à 6,1 %, où l’Algérie a dépensé un total de 9,1 milliards de dollars de son budget dans le domaine militaire, tandis que les dépenses du Maroc ont augmenté de 3,4 %, car il dépensé 5,4 milliards de dollars en 2021.

    Les dépenses de la Russie ont augmenté de 2,9 % pour la troisième année consécutive de croissance, pour atteindre 65,9 milliards de dollars.

    Les dépenses militaires de l’Ukraine ont augmenté de 72 % depuis l’annexion de la Crimée ; il a diminué de plus de 8 % en 2021 pour atteindre 5,9 milliards de dollars. Cependant, il représente encore 3,2 % du PIB de l’Ukraine.

    Le rapport indique que les États-Unis, qui ont dépassé tous les pays en dépenses de 801 milliards de dollars, ont en fait évolué à contre-courant de la tendance mondiale et ont réduit leurs dépenses de 1,4 % en 2021.

    La Chine est arrivée à la deuxième place mondiale, avec des dépenses militaires estimées à 293 milliards de dollars et 4,7 %. Il a enregistré une augmentation de ses dépenses pour la vingt-septième année consécutive.

    Selon le rapport, le Royaume-Uni arrive en quatrième position, après avoir augmenté ses dépenses militaires de 3 % pour atteindre 68,4 milliards de dollars. Il a remplacé l’Arabie saoudite, qui a réduit ses dépenses de 17 % à environ 55,6 milliards de dollars.

    MEMO, 26/04/2022

    #Algérie #Maroc #SaharaOccidental #FrontPolisario #Armement #Ukraine #Russie

  • L’ordre mondial tient – pour l’instant

    L’ordre mondial tient – pour l’instant

    L’ordre mondial tient – pour l’instant – Russie, Ukraine, Union Européenne, UE, Etats-Unis, OTAN,

    Par Sven Biscop

    L’invasion russe de l’Ukraine annonce-t-elle la fin de l’ordre mondial ? La même chose a été dite en 2008, lorsque la Russie a fait la guerre contre la Géorgie, et en 2014, après sa première attaque contre l’Ukraine. En réalité, le système tient, tant au niveau européen qu’au niveau mondial, mais de grands défis apparaissent.

    L’invasion russe de l’Ukraine annonce-t-elle la fin de l’ordre mondial ? La même chose a été dite en 2008, lorsque la Russie a fait la guerre contre la Géorgie, et en 2014, après sa première attaque contre l’Ukraine. En réalité, le système tient, tant au niveau européen qu’au niveau mondial, mais de grands défis apparaissent.

    L’Union européenne et l’OTAN (c’est-à-dire y compris la garantie de sécurité américaine) sont au cœur de l’architecture de sécurité européenne. Ils travaillent – ​​pour leurs membres. L’UE et l’OTAN d’une part et la Russie d’autre part respectent une limite implicite : les premières n’envoient pas de troupes en Ukraine, et la seconde s’abstient de toute action militaire directe contre elles. Ils évitent ainsi une guerre entre grandes puissances et le risque d’escalade nucléaire. Ce qui signifie, bien entendu, que l’Ukraine en paie le prix. Ce qui ne fonctionne pas, ce sont les organisations plus larges : la Russie a délibérément enfreint les règles auxquelles elle a souscrit au sein de l’OSCE et du Conseil de l’Europe.

    Prétendre que l’Ukraine pourrait rejoindre cette architecture de sécurité était une erreur. Bruxelles et Washington auraient dû savoir que la Russie y verrait une menace géopolitique. Cela ne justifie évidemment pas la guerre d’agression de la Russie. Mais puisque les Européens et les Américains n’ont jamais voulu entrer en guerre eux-mêmes pour défendre l’Ukraine, ils n’auraient jamais dû mettre l’adhésion sur la table. Pas aujourd’hui non plus : l’Ukraine ne sera pas prête pour l’adhésion à l’UE avant des années. Son avenir immédiat est celui d’un État tampon entre l’UE et la Russie. L’UE devrait cependant approfondir son partenariat existant avec l’Ukraine et investir massivement dans sa reconstruction.

    Le grand défi est la relation future de l’UE avec la Russie elle-même. Si la guerre se termine toujours par une paix négociée, alors l’UE et la Russie pourraient progressivement établir un modus vivendi tendu, dans lequel l’UE abandonnerait certaines de ses sanctions. Mais l’Europe importera en permanence d’ailleurs les ressources naturelles dont elle a besoin. Les fournisseurs alternatifs sont souvent aussi des États autoritaires et fragiles, notamment en Afrique et au Moyen-Orient ; leur stabilité devient ainsi un intérêt de l’UE. Si, toutefois, la guerre se termine par une impasse militaire, sans aucun accord de paix, alors l’UE doit en outre maintenir toutes les sanctions, et se préparer à un risque permanent de nouvelle escalade.

    Au niveau mondial, le système grince, mais n’a pas (encore) cassé. Si la Chine avait choisi de soutenir la Russie dans la mesure où l’UE et les États-Unis soutiennent l’Ukraine, cela aurait changé la donne. Alors le monde se serait de nouveau effondré en deux blocs rivaux : les Européens et les Américains contre les Russes et les Chinois. Une catastrophe économique et la fin de la politique climatique. Pékin s’en tient cependant à la non-intervention : il n’a certes pas affaibli ses relations avec la Russie, mais il ne les a pas non plus renforcées. Il est probable que la Chine fera payer à la Russie un prix à un stade ultérieur pour ne pas l’avoir abandonnée au moment où elle en avait besoin : baisse des prix des matières premières, par exemple, ou accès à l’Arctique russe. (Bien que l’on se demande si la route maritime de l’Arctique tant vantée peut être viable si les relations UE-Russie restent gelées).

    La Chine et la Russie se soutiennent toujours contre ce qui pour elles est la domination américaine. Mais la Chine a aussi intérêt à la stabilité politique, et plus encore à la stabilité économique et financière qu’offre un ordre mondial partagé, afin de poursuivre sa stratégie essentiellement politico-économique. (Et il essaie activement de gagner plus d’influence et de façonner l’ordre). La stratégie politico-militaire de la Russie, en revanche, crée délibérément de l’instabilité, non pas pour construire son propre projet (comme l’initiative chinoise « la Ceinture et la Route »), mais pour contrecarrer tout projet de l’UE et des États-Unis.

    La Russie s’est maintenant placée en dehors de l’ordre mondial. Le monde pourrait assister à une « mini ​​guerre froide » entre l’Occident et la Russie, tandis que les relations entre l’UE et les États-Unis avec la Chine et les relations sino-russes se poursuivent. L’offensive géoéconomique de l’Occident contre la Russie a impressionné le monde entier, y compris la Chine. Mais à l’exception de l’UE et des pays de l’OTAN et de leurs partenaires traditionnels (Australie, Nouvelle-Zélande, Japon, Corée du Sud, etc.), pratiquement aucun pays n’impose de sanctions. Pas non plus de grands acteurs comme le Brésil et l’Inde. Pour l’Occident, la guerre en Ukraine domine tout maintenant, mais de nombreux États sont confrontés à d’autres problèmes plus urgents qui leur sont propres. Ou ils ont l’impression que de temps en temps les grandes puissances font comme les grandes puissances (y compris les États-Unis, lorsqu’ils ont envahi l’Irak en 2003), et ne sont pas enclins à choisir leur camp.

    L’UE et les États-Unis ne peuvent donc pas partir du principe que la majorité des pays seront toujours à leurs côtés. D’autres États se soucient moins de ce contre quoi l’Europe et l’Amérique sont que de ce pour quoi ils sont : qu’ont-ils à offrir ? C’est pourquoi le Global Gateway, le programme d’investissement pour l’Afrique et l’Asie et la réponse de l’UE à la présence massive de la Chine, revêt une telle importance stratégique. Si elle veut conserver son influence, l’UE doit investir maintenant, en particulier dans les pays détenteurs de matières premières critiques, et utiliser son aide au développement pour aider les pays à absorber ces investissements. Dans le même temps, l’UE doit jouer un rôle proactif dans l’approfondissement de la coopération multilatérale.

    Beaucoup dépend, bien sûr, de l’évolution de la Chine. Si le régime continue à s’affirmer de plus en plus, une crise avec les États-Unis et même l’UE ne peut être exclue, conduisant à un découplage économique. Le rôle des États-Unis n’est pas certain non plus. Si Trump avait été président aujourd’hui au lieu de Biden, les États-Unis auraient-ils joué leur rôle de leader ? Et l’UE seule a-t-elle pu aider l’Ukraine à faire face à la Russie ? La chance est réelle, hélas, qu’un « Trumpiste » remporte la prochaine élection présidentielle.

    Pour l’UE, la conclusion est toujours la même : l’intégration diplomatique et de défense est urgente, ainsi que le renforcement de sa puissance économique, afin que, dans tous les scénarios, l’UE puisse mettre ses épaules fortes sous l’ordre mondial. L’objectif est clair : un monde, avec un ensemble de règles, auquel tous les États souscrivent.

    Professeur Sven Biscop, Institut Egmont & Université de Gand, 25 avril 2022

    #OTAN #UE #Russie #Ukraine

    Egmont, Institut Royal des Relations Internationales, 27 avril 2022

  • Maroc, Ukraine, Berlin: la guerre vole l’avenir des étudiants

    Maroc, Ukraine, Berlin: la guerre vole l’avenir des étudiants

    Maroc, Ukraine, Berlin: la guerre vole l’avenir des étudiants – réfugiés, Russie, guerre,

    L’attaque de la Russie a surpris les étudiants de pays tiers dans les universités ukrainiennes. Beaucoup ont fui à Berlin et vivent maintenant dans des conditions précaires.

    Cédric Rehman

    Faith dit qu’il est difficile de penser à l’avenir après que tout s’effondre. Elle est assise avec son amie Easy sur un banc de bière devant le stand des PoC et des homosexuels qui ont fui l’Ukraine à la gare centrale de Berlin. L’abréviation PoC signifie Person of Color, c’est-à-dire les personnes dont la couleur de peau n’est pas blanche. Faith, 28 ans, et Easy, 24 ans, sont originaires du Maroc. Aucun de vous n’est hétéro. Ils veulent seulement révéler leurs surnoms. Faith a de la famille en Allemagne. Elle ne devrait pas découvrir sa sexualité queer.

    Les deux Marocains ont mené une vie tranquille pendant plusieurs années jusqu’au 24 février dans la ville de Kharkiv, au nord-est, non loin de la frontière entre l’Ukraine et la Russie. C’est comme ça qu’ils le décrivent. Faith est en couple avec la sœur d’Easy. Tous les trois partageaient un appartement dans une résidence étudiante à Kharkiv.

    Étudier à Kharkiv était exigeant

    Étudier à l’Université de médecine de Kharkiv était exigeant. Ils disent que cela les a occupés 24 heures sur 24. Pendant le confinement en Ukraine, particulièrement touchée par la pandémie, ils n’ont guère eu l’occasion de sortir du dortoir. De plus, leurs moyens étaient trop limités pour aller faire la fête dans la ville universitaire ukrainienne qui compte 42 universités et des dizaines de milliers de jeunes du monde entier.

    Le coût de la vie en Ukraine est beaucoup plus bas que dans les pays de l’UE. En plus des réglementations généreuses en matière de visas pour les étudiants et d’un enseignement de haute qualité, l’abordabilité des études a fait de l’Ukraine un lieu universitaire populaire pour les futurs universitaires des pays les plus pauvres de l’hémisphère sud.

    L’Ukraine était un lieu universitaire populaire

    Dans la plupart des cas, les étudiants de pays comme le Nigeria, le Maroc ou l’Inde, mais aussi d’Ukraine, ne pouvaient pas se permettre de faire de grands sauts. Leurs parents rassemblent souvent toutes leurs économies pour l’avenir professionnel de leurs enfants. Pour les familles de la classe moyenne dans les pays du Sud, l’Ukraine représentait une chance pour une éducation européenne pour leurs enfants dans les limites du budget. L’UNESCO estime à 60 000 le nombre de ressortissants de pays tiers dans les universités ukrainiennes.

    Quand eux et leurs parents ont décidé d’étudier en Ukraine, la guerre dans le Donbass semblait loin. Cela a changé au petit matin du 24 février. Près de deux mois après le début de l’attaque russe, Faith dit qu’elle se réveille toujours à 4 heures du matin tous les matins. L’adrénaline pompe alors à travers son corps. Les premières roquettes russes ont frappé Kharkiv à quatre heures du matin ce jour de février.

    Le train s’est arrêté dans l’obscurité de Kiev

    Les trois femmes marocaines ont fui Kharkiv en train le 27 février. Vous vous souvenez de l’obscurité à Kiev. Leur train s’est arrêté pendant des heures la nuit à la gare principale là-bas, disent-ils. Dans les premiers jours de la guerre, les autorités avaient ordonné le noircissement nocturne de la capitale. Les passagers ont même éteint leur smartphone dans les trains. Entassés et incapables de voir quoi que ce soit, ils ont entendu les missiles russes frapper.

    L’évasion s’est terminée en Slovaquie le 29 février. « Mon oncle de Francfort est venu nous chercher à la frontière et nous a emmenés en Allemagne », raconte Faith. Les femmes queer n’ont pas duré longtemps avec leur oncle conservateur. Quelques jours plus tard, ils se sont retrouvés devant le stand PoC et LGBT d’Ukraine à la gare centrale de Berlin sans plan ni endroit où passer la nuit.

    L’université a essayé de la calmer

    Easy ouvre une vidéo sur son smartphone. Il montre une femme ukrainienne d’âge moyen dans un groupe de jeunes de différentes couleurs de peau. La scène s’est déroulée quelques jours avant le début de la guerre, dit-elle. Le doyen de la faculté de médecine tente de calmer les étudiants agités. « Nous leur avons demandé de certifier nos résultats scolaires car nos ambassades nous ont demandé de quitter le pays. Elle a dit qu’il n’y avait rien à craindre, que tout était en sécurité », explique Easy. Désormais, les deux n’ont que les certificats des premiers semestres, qu’ils ont trouvés dans leur appartement avant de s’enfuir à la gare de Kharkiv.

    Ils ont laissé autre chose à Kharkiv. Les femmes homosexuelles se sentaient en sécurité en Ukraine. « Peut-être que l’Ukraine est moins ouverte aux LGBT que l’Allemagne, mais comparé au Maroc, c’est le paradis à Kharkiv », déclare Easy. Comme d’autres étudiants internationaux, vous parlez de la séparation des étrangers des femmes et des enfants ukrainiens en cavale. Les femmes ukrainiennes et leurs enfants avaient la préférence à la gare de Kharkiv, par exemple, décrivent les deux Marocains.

    Faith et Easy ont une vision différenciée de la question du racisme en temps de guerre. « Une fois, ils ne voulaient pas nous laisser entrer dans un bunker. On nous a dit d’aller au sous-sol de la résidence étudiante. Mais il n’y en avait pas là-bas », explique Easy. Mais ils ont été accueillis dans d’autres bunkers. « Honnêtement, j’ai pensé à défendre l’Ukraine. Nous avions une vie là-bas », dit Faith. Et un diplôme de l’Université de Kharkiv promettait également un avenir. C’est fini.

    L’avenir est incertain

    On ne sait pas ce qui se passera ensuite pour les étudiants de pays tiers en Allemagne. Ceux qui sont optimistes peuvent reconnaître qu’il peut y avoir des solutions pour les jeunes à l’horizon. Par exemple, le gouvernement fédéral a prolongé la période de séjour sans visa pour les étudiants internationaux de fin mai à fin août.

    Cependant, quatre mois est une période de temps gérable compte tenu des obstacles qui doivent être surmontés sur le chemin de l’obtention d’un permis de séjour pour étudier en Allemagne. Une exigence est la connaissance de l’allemand au niveau de langue B2. Cela devrait suffire à comprendre des faits complexes et à pouvoir s’exprimer de manière indépendante. En revanche, l’Allemagne exige que les étudiants puissent présenter une bourse, un garant ou 10 300 euros sur un compte bloqué. La somme est alors valable comme preuve d’un moyen de subsistance sûr.

    Très peu d’étudiants ont les économies correspondantes ou ont des parents qui pourraient sortir plus de 10 000 euros de leurs manches. Chercher un emploi pour gagner de l’argent n’est généralement pas une option non plus. Même les étudiants ayant une formation professionnelle ont peu de chance. L’Allemagne devrait d’abord reconnaître leurs qualifications. De toute façon, les étudiants ont rarement un travail terminé en poche lorsqu’ils entrent à l’université. Cependant, le travail non qualifié n’est pas suffisant pour un permis de séjour pour un emploi rémunéré.

    Le Conseil des réfugiés demande plus de cours

    Des organisations telles que le Conseil des réfugiés de Berlin demandent que les règles sur la preuve de la sécurité des moyens de subsistance des ressortissants de pays tiers soient suspendues et que les programmes de bourses soient étendus. Ils demandent également davantage de cours d’allemand et de programmes préparatoires pour les personnes concernées. Selon les estimations de la Conférence des recteurs allemands, le nombre d’étudiants internationaux qui ont fui l’Ukraine est limité à un petit nombre à quatre chiffres dans toute la République fédérale.

    Certains des étudiants bloqués à Berlin ont contacté les conseillers du Berliner Studierendenwerk ces dernières semaines. La responsable du département de conseil social du Studierendenwerk, Beatrix Gomm, rapporte que les employés ont formé un groupe de travail pour l’Ukraine immédiatement après l’attaque russe fin février. « Nous étions sur le point de pousser un soupir de soulagement après deux ans de pandémie, mais la guerre est arrivée », explique Gomm.

    Elle fait état de « cas fracassants ». Surtout, le passage de la frontière, perçu comme discriminatoire, a été une expérience traumatisante pour beaucoup.

    « Ce que nous entendons nous affecte », déclare la consultante Anne Eisank. Néanmoins, les étudiants l’ont ressentie comme calme dans leurs conversations. La question de savoir comment l’étude, brusquement interrompue par la guerre, pourrait maintenant être poursuivie, éclipse tout. Eisank pose un papier sur la table dans une salle de réunion du Studierendenwerk. Les coordonnées des conseils juridiques, tels que ceux offerts par Arbeiterwohlfahrt, y sont notées. « Nous savons également où sont nos limites », déclare Eisank.

    Berlin attire les étudiants

    Beatrix Gomm ne laisse aucun doute sur le fait que Berlin est particulièrement mis au défi de trouver des solutions lorsqu’il s’agit d’étudiants internationaux qui ont fui l’Ukraine. Berlin est d’abord l’endroit où la plupart des réfugiés d’Ukraine ont posé le pied sur le sol allemand en raison de sa proximité géographique avec la Pologne. « Berlin, avec ses 14 universités publiques et ses nombreuses universités privées, est particulièrement attrayante pour les étudiants du monde entier », déclare Gomm. A cela s’ajoute la réputation de Berlin comme métropole particulièrement ouverte et tolérante.

    Le Sénat est donc désormais sollicité et réfléchit déjà à une aide, dit Gomm. Une subvention pourrait atténuer l’obstacle d’obtenir 10 300 euros sur un compte bloqué comme preuve d’un moyen de subsistance sûr. Les universités, à leur tour, ont intensifié leurs efforts pour préparer les étudiants à la vie universitaire quotidienne avec des cours de langue. L’acquisition de la langue allemande est une condition préalable à de nombreux cours, malgré les nombreux cours de langue anglaise.

    Les étudiants sont des professionnels

    Gomm espère que l’Allemagne pourra également bénéficier de la formation d’étudiants réfugiés. Les universitaires soit sont retournés dans leur pays d’origine avec leurs diplômes et y ont encouragé le développement, soit sont restés en Allemagne en tant que personnes hautement qualifiées. « Je pense à la pénurie de travailleurs qualifiés », dit Gomm.

    En plus des pourparlers liés à la guerre en Ukraine, le centre de conseil doit faire son travail habituel. Et les étudiants de nationalité ukrainienne posent également des questions urgentes. Mais la situation des ressortissants de pays tiers parmi les étudiants réfugiés est particulièrement précaire, souligne Beatrix Gomm. Il y a des cas d’itinérance.

    Easy et Faith face à l’itinérance

    Easy et Faith pourraient également être dans la rue en mai. Ils couchent actuellement avec des supporters de la scène LGBT, disent-ils. Mais ce n’est que temporaire. Ses journées à Berlin se sont déroulées au rythme des temps d’attente dans divers bureaux. Ils ne croient pas qu’ils poursuivront leurs études au semestre d’hiver à l’automne. Les obstacles semblent vertigineusement élevés en ce moment. « Nous aimerions travailler pour joindre les deux bouts. Nous nous inquiétons pour la nourriture et un endroit où dormir en ce moment », dit Faith.

    Faith et Easy ne veulent pas retourner au Maroc. Le Maroc était un enfer pour elles en tant que femmes homosexuelles.

    Berliner Zeitung, 26/04/2022

    #Maroc #Ukraine #Russie #Allemagne #Etudiants #Réfugiés #Guerre

  • Allemagne: 40 pays réunis pour soutenir Kiev militairement

    Allemagne: 40 pays réunis pour soutenir Kiev militairement

    Allemagne: 40 pays réunis pour soutenir Kiev militairementRamstein, Ukraine, Russie, Etats-Unis, OTAN,

    Une quarantaine de pays sont réunis sur la base de Ramstein, en Allemagne, à l’invitation des États-Unis, pour discuter du soutien à apporter à Kiev.

    Monde, 26 avr 2022 (ATB Digital) – Des représentants d’une quarantaine de pays se sont réunis mardi à la base aérienne américaine de Ramstein, en Allemagne, à l’invitation du secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin. Les consultations portent sur l’aide à l’Ukraine et impliquent des pays non membres de l’OTAN.

    Selon le portail Breaking Defense, qui a eu accès à la liste des invités et aux documents relatifs à la planification de l’événement, 43 pays au total ont été invités à participer, dont 14 États qui ne sont pas membres de l’Alliance atlantique. Il s’agit du Japon, de la Corée du Sud, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, du Kenya, d’Israël, du Maroc, de la Tunisie, du Liberia, du Qatar, de la Jordanie, de la Suède, de la Finlande et de l’Ukraine elle-même.

    Lors d’une conférence de presse à la base, M. Austin a déclaré que les alliés de l’Ukraine « continueront à remuer ciel et terre » pour répondre aux besoins de Kiev en matière de défense, alors que les combats avec la Russie entrent dans une nouvelle phase.

    « Nous savons, et vous devriez savoir, que nous sommes tous derrière vous, et c’est pourquoi nous sommes ici aujourd’hui, pour renforcer l’arsenal de la démocratie ukrainienne », a déclaré le chef du Pentagone.

    L’Allemagne va livrer des chars de défense aérienne Gepard à l’Ukraine, a annoncé sa ministre de la défense, Christine Lambrecht. Selon le Sueddeutsche Zeitung, le pays européen est prêt à envoyer quelque 50 chars.

    Pour sa part, la Russie a critiqué à plusieurs reprises les livraisons d’armes à l’Ukraine, affirmant que la militarisation du pays augmente le risque que des armes « tombent entre de mauvaises mains » et provoquent une escalade du conflit armé.

    RT

    ATB Digital, 26/04/2022

    #Russie #OTAN #EtatsUnis #Occidental #Ukraine

  • Russie-Ukraine : Risque d’une d’une 3è guerre mondiale?

    Russie-Ukraine : Risque d’une d’une 3è guerre mondiale?

    Russie-Ukraine : Risque d’une d’une 3è guerre mondiale? – Etats-Unis, NATO, Occident, armes nucléaires,

    La Russie met en garde contre le déclenchement d’une 3è guerre mondiale

    Le chef de la diplomatie russe s’est longuement exprimé lors d’une interview à la chaîne Pervy Kanal. L’occasion pour lui d’évoquer la situation internationale, l’avancée des négociations en Ukraine mais également le comportement des Occidentaux qui risquent de déclencher une troisième guerre mondiale.

    Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a donné le 25 avril une longue interview à la chaîne Pervy Kanal dans laquelle il est revenu sur de nombreux sujets parmi lesquels la situation internationale, le risque de conflit généralisé ou encore sur l’avancée des négociations concernant l’Ukraine.

    Interrogé sur la situation internationale, le chef de la diplomatie russe a expliqué que «la situation actuelle peut être comparée à la crise des missiles de Cuba de 1962, elle est peut-être encore plus dangereuse car les règles du jeu sont plus floues et le niveau de confiance mutuelle est plus bas». «Même à l’époque où Trump était président, nous avons plaidé pour une confirmation au plus haut niveau par Moscou et Washington de la déclaration faite par Gorbatchev et Reagan en 1987 sur le fait qu’il ne peut y avoir de vainqueur dans une guerre nucléaire et qu’il ne faut jamais en déclencher une. Nous avons essayé de convaincre l’équipe Trump de confirmer ce message qui relève d’une haute importance pour nos peuples et pour le monde entier. Malheureusement, nous n’avons pas réussi à convaincre nos collègues de la nécessité d’un tel geste», a-t-il ajouté.

    «Le traité ABM [traité relatif à la limitation des systèmes contre les missiles balistiques] n’existe plus, ainsi que le traité FNI [traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire] ; on réfute toujours notre proposition du moratoire réciproque, même si nous y avons précisé la nécessité de concerter les mécanismes de vérification […] Nous leur avons proposé de venir, sur la base des principes de réciprocité, à Kaliningrad, et de leur rendre visite pour visiter des bases de défense antimissile en Pologne et en Roumanie à notre tour. C’est une proposition honnête de notre part mais qui reste toujours rejetée», a-t-il regretté, précisant que «le traité START [traité de réduction des armes stratégiques] reste de facto le seul moyen pour exercer le contrôle réciproque des armements».

    «Jeter de l’huile sur le feu»

    Lavrov accuse les Occidentaux de «jeter de l’huile sur le feu» en armant l’Ukraine Sergueï Lavrov a par la suite dénoncé le comportement des Ukrainiens et de ceux qui leur fournissent des armes dans le conflit qui l’oppose à la Russie. «Tout le monde crie qu’il ne faut en aucun cas laisser se produire la troisième guerre mondiale, et c’est dans ce contexte-là qu’on considère les provocations constantes de Zelensky et de son équipe qui vont presque jusqu’à exiger l’entrée des forces de l’OTAN pour protéger les autorités ukrainiennes», a-t-il tancé.

    «Et tout le monde dit toujours qu’ils donneront des armes, ce qui, bien sûr, ne fait que jeter de l’huile sur le feu, et avec ces livraisons ils cherchent à forcer les Ukrainiens à combattre la Russie jusqu’au dernier soldat, pourvu que ce conflit dure le plus longtemps possible et, comme ils l’espèrent, que la Russie en souffre de plus en plus», a-t-il ajouté, précisant : «Je souligne encore une fois, nous avons le sentiment que l’Occident veut que l’Ukraine continue de mener la guerre, de provoquer, comme ils le croient, l’usure et la fatigue de l’armée russe et le complexe militaire et industriel russe. C’est une illusion.»

    Lavrov reproche à Zelensky son «attitude» concernant les négociations de paix Il a par la suite accusé le président ukrainien Volodymyr Zelensky de ne pas réellement vouloir trouver un accord de paix avec la Russie. «Il y a deux jours, cela faisait cinq jours, je crois, depuis que nous avions remis nos considérations [à la partie ukrainienne]. Zelensky a été interrogé lors d’une conférence de presse sur ce qu’il en pensait […] et il a dit : « Nous n’avons rien reçu, c’est un mensonge absolu, nous n’avons rien vu. » Après, nous avons posé la question aux négociateurs ukrainiens, nous leur avons demandé : « Pourquoi n’avez-vous pas fait un rapport à votre président, alors qu’il contrôle lui-même le déroulement des négociations ? », ils ont répondu : « Il n’avait pas le temps, et ça prend du temps… » Cela témoigne encore une fois de son attitude envers les négociations alors que lui fait toujours ses déclarations pathétiques selon lesquelles il préfère toujours la paix», a-t-il regretté.

    Sergueï Lavrov a également dénoncé des «fausses informations dont le nombre explose aujourd’hui après l’apparition de celles qui portaient sur Boutcha». «On diffuse des mensonges, à tort et à travers, notamment sur la non-ouverture par la Russie de couloirs humanitaires [à Azovstal] alors qu’ils sont proclamés à haute voix tous les jours. Il y a des autobus, des ambulances, qui sont amenés mais la partie ukrainienne qui détient des civils pour s’en servir de bouclier humain (et ce n’est pas seulement à Marioupol, mais aussi dans d’autres régions du pays où les hostilités se poursuivent, où nos opérations sont en cours) n’annonce pas [l’ouverture des couloirs] à la population voire ne leur permet pas d’évacuer, en les retenant par la force», a-t-il regretté. Il s’est enfin dit confiant que cette situation en Ukraine débouchera sur «la signature d’un accord». «Mais les modalités de cet accord dépendront de la situation des combats sur le terrain, au moment où cet accord deviendra une réalité», a-t-il toutefois prévenu.

    Le chef de la diplomatie russe critique le «manque de scrupules» des Américains Le ministre russe des Affaires étrangère a enfin tancé le comportement des Etats-Unis, leur rappelant les conflits qu’eux-mêmes avaient mené ces 25 dernières années évoquant l’ex-Yougoslavie ou encore l’Irak. «Sans hésiter, sans aucun fondement légal et même sans essayer de regarder la situation du point de vue du droit international et la Charte des Nations unies, ils envoient des troupes, bombardent des infrastructures civiles, comme cela a été le cas à Belgrade, des ponts, des trains de passagers, ils ont bombardé un centre de télévision», a-t-il assuré.

    «Tony Blair a dit d’ailleurs que ce n’était pas un centre de télévision mais un organe de la propagande agressive serbe. Entre parenthèses, cela ressemble aux actions du président Macron qui refuse d’accréditer RT et Sputnik au palais de l’Elysée en les qualifiant non pas de médias, mais d’agents de propagande. Ces manières, ces habitudes se sont profondément enracinées», a-t-il poursuivi. Il a enfin regretté un «manque de scrupules de la part des Américains en ce qui concerne le droit international et la mise en place de leurs propres règles sur la base du principe « je fais ce que je veux »».

    LSA, 25/04/2022

    #Russie #Ukraine #OTAN #EtatsUnis #ArmesNucléaires

  • Ukraine : Moscou évoque le risque de guerre nucléaire

    Ukraine : Moscou évoque le risque de guerre nucléaire – Russie, Etats-Unis, armes, OTAN, drones,

    Moscou évoque le risque de guerre nucléaire alors que les États-Unis et leurs alliés promettent des armes plus lourdes à l’Ukraine

    -La Russie met en garde les États-Unis contre l’armement de l’Ukraine
    -Les États-Unis envisagent des munitions pour les obusiers, les chars et les lance-grenades
    -Le Royaume-Uni va envoyer des ambulances, des camions de pompiers et des fournitures médicales

    BASE AÉRIENNE DE RAMSTEIN, Allemagne/KIEV, 26 avril (Reuters) – La Russie a accusé l’OTAN de créer un risque sérieux de guerre nucléaire en armant l’Ukraine dans une bataille par procuration alors que Washington et ses alliés se sont réunis mardi pour promettre les armes lourdes dont Kiev a besoin pour remporter la victoire .

    Cette semaine, les responsables américains ont changé l’accent, passant de parler principalement d’aider l’Ukraine à se défendre, à parler plus audacieusement d’une victoire ukrainienne portant un coup à la capacité de la Russie à menacer ses voisins.

    Ils ont approuvé des expéditions de centaines de millions de dollars d’armes, y compris de l’artillerie et des drones qu’ils ont retenus d’envoyer dans les phases précédentes de la guerre.

    « Les nations du monde entier sont unies dans notre détermination à soutenir l’Ukraine dans sa lutte contre l’agression impériale russe », a déclaré le secrétaire à la Défense Lloyd Austin, accueillant des responsables de plus de 40 pays à la base aérienne de Ramstein en Allemagne, siège de la puissance aérienne américaine en Europe. . « L’Ukraine croit clairement qu’elle peut gagner, tout comme tout le monde ici. »

    Dans une escalade marquée de la rhétorique russe, le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a été interrogé à la télévision d’État sur la perspective d’une troisième guerre mondiale et si la situation actuelle était comparable à la crise des missiles cubains de 1962 qui a failli provoquer une guerre nucléaire.

    « Le danger est sérieux, réel. Et nous ne devons pas le sous-estimer », a déclaré Lavrov, selon la transcription de l’entretien du ministère. « L’OTAN, en substance, est engagée dans une guerre avec la Russie par le biais d’un mandataire et arme ce mandataire. La guerre signifie la guerre. »

    Le président des chefs d’état-major interarmées américains, Mark Milley, qui s’est rendu à la réunion de mardi, a déclaré aux journalistes que les prochaines semaines en Ukraine seraient « très, très critiques ».

    « Ils ont besoin d’un soutien continu pour réussir sur le champ de bataille. Et c’est vraiment le but de cette conférence. »

    L’objectif serait de coordonner l’aide qui comprend des armes lourdes telles que l’artillerie d’obusier, ainsi que des drones tueurs et des munitions, a déclaré le général Milley.

    Austin, qui s’est rendu dimanche à Kiev avec le secrétaire d’État américain Antony Blinken, avait déclaré lundi : « Nous voulons voir la Russie affaiblie au point qu’elle ne puisse pas faire le genre de choses qu’elle a faites en envahissant l’Ukraine ».

    Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est rendu à Moscou dans le cadre d’une mission de paix, bien que Kiev et les pays occidentaux aient déclaré qu’ils doutaient qu’il puisse accomplir grand-chose.

    « Nous sommes extrêmement intéressés à trouver des moyens de créer les conditions d’un dialogue efficace, de créer les conditions d’un cessez-le-feu dès que possible, de créer les conditions d’une solution pacifique », a déclaré António Guterres lors d’une réunion avec Lavrov, avant une réunion avec le président Vladimir Poutine.

    Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a déclaré que bien qu’une percée diplomatique soit peu probable, il y avait de l’espoir que Guterres pourrait améliorer la situation humanitaire, en particulier autour de Marioupol, où l’Ukraine affirme que des centaines de civils sont piégés avec les derniers défenseurs de la ville à l’intérieur d’une aciérie bloquée.

    « Je ne pense pas que (le) secrétaire général sera en mesure de mettre fin à la guerre. Mais il y a une voie d’une importance cruciale qu’il peut mettre en œuvre : c’est d’aménager un corridor vert pour les défenseurs et les civils bloqués par la Russie à Marioupol. »

    Kiev et ses alliés ont minimisé les remarques de Lavrov sur la guerre nucléaire. La Russie avait perdu son « dernier espoir de dissuader le monde de soutenir l’Ukraine », a tweeté Kuleba après l’interview de Lavrov. « Cela signifie seulement que Moscou sent la défaite. »

    Le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a dénoncé ce qu’il a appelé la « rhétorique d’escalade » de Lavrov.

    « C’est évidemment inutile, pas constructif, et n’est certainement pas indicatif de ce qu’une (puissance mondiale) responsable devrait faire dans la sphère publique », a-t-il déclaré. « Une guerre nucléaire ne peut pas être gagnée et elle ne doit pas être menée. Il n’y a aucune raison pour que le conflit actuel en Ukraine atteigne ce niveau. »

    À l’ouest de l’Ukraine, on craignait que les troubles ne se propagent à la Moldavie, où les troupes russes occupent une région séparatiste le long de la frontière ukrainienne, la Transnistrie, depuis les années 1990. Deux émetteurs radio ont été détruits par des explosions tôt mardi, après d’autres explosions en Transnistrie lundi.

    Les autorités séparatistes ont indiqué qu’elles élevaient leur niveau de menace terroriste au rouge, tandis que le Kremlin s’est dit inquiet. La présidente moldave pro-occidentale Maia Sandu a convoqué ses responsables de la sécurité dans la capitale Chisinau.

    Le gouvernement de Sandu a exprimé son inquiétude la semaine dernière après qu’un haut général russe a déclaré que Moscou visait à se frayer un chemin à travers l’Ukraine vers la Transnistrie, où il a déclaré que les russophones avaient besoin d’être protégés de l’oppression. La Moldavie, un ancien État soviétique, entretient des liens culturels et linguistiques étroits avec la Roumanie, membre de l’OTAN.

    L’invasion de l’Ukraine par la Russie il y a deux mois a fait des milliers de morts ou de blessés, réduit des villes et des villages en ruines et forcé plus de 5 millions de personnes à fuir à l’étranger.

    Moscou appelle ses actions une « opération spéciale » pour désarmer l’Ukraine et la protéger des fascistes. L’Ukraine et l’Occident appellent cela un faux prétexte pour une guerre d’agression non provoquée.

    La Russie a été forcée de retirer son énorme force d’invasion de la périphérie de Kiev le mois dernier, mais a depuis annoncé de nouveaux objectifs de guerre pour se concentrer principalement sur l’est, en envoyant plus de troupes là-bas pour un assaut sur deux provinces où elle soutient les séparatistes.

    L’état-major ukrainien a déclaré mardi que l’offensive russe se poursuivait dans la région orientale de Kharkiv, les forces russes tentant d’avancer vers un village appelé Zavody.

    La Russie tente probablement d’encercler les positions ukrainiennes fortement fortifiées dans l’est du pays, a déclaré l’armée britannique dans une mise à jour mardi, notant que les forces tentaient d’avancer vers les villes de Sloviansk et Kramatorsk.

    Reuters, 26/04/2022

    #Russie #Ukraine #OTAN #EtatsUnis #Armes_nucléaires

  • Mali: Le GSIM prétend avoir capturé un Russe de Wagner

    Mali: Le GSIM prétend avoir capturé un Russe de Wagner

    Mali: Le GSIM prétend avoir capturé un Russe de Wagner – Djihadistes, Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, Ségou,

    D’après VOA Afrique, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) a annoncé avoir capturer un combattant Russe du groupe Wagner dans un communiqué parvenu à l’AFP dans la nuit de dimanche à lundi. « Durant la première semaine d’avril, (nous avons) capturé un soldat des forces russes Wagner dans la région de Ségou », dans le centre du Mali, indique ce texte en arabe, cité par notre source.

    « Ces forces meurtrières ont participé avec l’armée malienne à une opération de parachutage sur un marché dans le village de Moura où ils ont affronté plusieurs moudjahidines avant d’encercler cette localité pendant cinq jours et tuer des centaines de civils innocents », ajoute le texte.

    Selon le même communiqué, cité par VOA Afrique, « les moudjahidines ont par ailleurs fait face à deux opérations de parachutage menées par les mercenaires au-dessus des falaises de Bandiagara, à 70 km de Sévaré (centre du Mali, NDLR). Les moudjahidines ont réussi à confisquer des armes des mercenaires qui ont pris la fuite ».

    Le Quotidien numérique, 25/04/2022

    #Mali #Russie #Wagner #GSIM #Djihadistes