Étiquette : Russie

  • L’intégrité territoriale des États contre l’autodétermination des peuples

    L’intégrité territoriale des États contre l’autodétermination des peuples – Russie, Abkhazie, Ossétie du Sud, Crimée, Maroc, Sahara Occidental, Kosovo,

    Deux principes souvent cités, chacun ayant des racines bien établies dans le droit international, sont fréquemment en conflit : l’intégrité territoriale des États et l’autodétermination des peuples.

    Ce conflit récurrent et inévitable est évident dans les reconnaissances diplomatiques par la Russie des deux républiques séparatistes à majorité russe du Donbass, dans lesquelles, comme dans les anciennes régions soviétiques d’Abkhazie, d’Ossétie du Sud et de Crimée, toutes reconnues diplomatiquement comme des États indépendants par la Russie (dans le cas de la Crimée, avant sa réintégration dans la Fédération de Russie), ainsi qu’au Kosovo, la plupart des gens souhaitaient clairement se séparer du pays auquel ils avaient été internationalement reconnus comme appartenant.

    Il ne faut pas s’étonner que le principe qu’un gouvernement proclamera comme absolu – ou du moins comme ayant la priorité et contrôlant – dans un cas particulier soit le principe qui est compatible avec le résultat qu’il préfère dans ce cas.

    Les États occidentaux qui vantent actuellement l’applicabilité absolue et universelle du principe de l’intégrité territoriale des États n’ont eu aucun problème à soutenir l’autodétermination des peuples en Érythrée, au Timor oriental, au Sud-Soudan et, avec l’aide massive de 77 jours de bombardements de l’OTAN en violation flagrante du droit international, au Kosovo.

    La très grande majorité des États membres des Nations unies (97 sur 193) reconnaissent actuellement le Kosovo sur le plan diplomatique. Les décisions à cet égard sont inévitablement influencées par des précédents potentiels proches de chez eux. Sur les cinq États membres de l’UE qui ne reconnaissent pas le Kosovo, deux, Chypre et l’Espagne, sont préoccupés par les mouvements séparatistes sur leur propre territoire, tandis que la Grèce refuse de le reconnaître par solidarité avec les Chypriotes grecs.

    Il est également logique que la Chine, nonobstant sa relation « plus forte qu’une alliance » avec la Russie, vienne de réaffirmer son profond attachement au principe de l’intégrité territoriale des États. La Chine est très préoccupée par les sentiments séparatistes à Hong Kong, à Taiwan et au Xinjiang.

    Un exemple remarquable d’extrême souplesse dans l’application de ces deux « principes » est fourni par le Kosovo lui-même. Après s’être appuyé sur le principe de l’autodétermination des peuples (et sur les bombes de l’OTAN) et l’avoir exploité pour obtenir son indépendance effective, cette partie de la Serbie à forte majorité albanaise (qui, avec des échos de la « Rus de Kiev », considérait le Kosovo comme le cœur battant de l’histoire et de la culture serbes) refuse depuis lors d’envisager la réintégration dans la Serbie de la partie nord du pays à forte majorité serbe, dont la population, on le comprend, ne veut rien savoir du Kosovo. Dans une apparente attaque préventive contre une résolution rationnelle de ce différend, le gouvernement du Kosovo a même, fait unique, placé la carte de son territoire post-indépendance sur son drapeau.

    Enfin, le fait que le gouvernement américain ait été le premier au monde à reconnaître la souveraineté israélienne sur Jérusalem-Est et le plateau du Golan syrien occupés et à reconnaître la souveraineté marocaine sur la République arabe sahraouie démocratique (Sahara occidental) occupée – dans les trois cas, contrairement à la volonté de l’ensemble du peuple occupé – montre clairement que le seul principe auquel le gouvernement américain adhère systématiquement dans ces domaines est le principe fondamental des relations internationales contemporaines : Ce n’est pas la nature de l’acte qui importe, mais plutôt qui le fait à qui.

    La plupart des gouvernements, en particulier ceux qui sont puissants, choisissent leurs « principes » dans un menu à la carte en fonction de leur goût du jour.

    PAR JOHN WHITBECK

    John V. Whitbeck est un juriste international basé à Paris.

    Counterpounch, 24/02/2022

    #Maroc #SaharaOccidental #Intégrité_territoriale #autodétermination #Russie #Kosovo #Abkhazie #Crimée

  • L’Algérie se détourne du blé français

    L’Algérie se détourne du blé français

    L’Algérie se détourne du blé français – Marc Zribi, Grains et sucre de FranceAgriMer, Russie,

    L’Algérie, un des plus gros acheteurs de blé au monde, avait jusque-là une préférence pour le blé français. Mais question de compétitivité ou de géopolitique, Alger préfère aujourd’hui acheter du côté de la mer Noire

    Le blé serait-il devenu le reflet de la complexité des relations France-Algérie ? Les experts en matières premières s’avancent peu sur le terrain politique mais, à l’instar de Marc Zribi, chef de l’unité Grains et sucre de FranceAgriMer, ils s’interrogent, car les achats de blé français par l’Algérie ont rarement été si bas ces dernières années.

    En année classique, (en dehors de 2020 année hors norme), l’Algérie achète entre 4 et 5 millions de tonnes de blé français. C’est la moitié des épis bleu blanc rouge exportés hors Union européenne par la France qui partent traditionnellement ces dernières années en Algérie, partenaire de proximité idéal. Mais la Russie, premier vendeur de blé au monde est entré dans l’arène et fait pression depuis plusieurs années pour gagner des parts de marché de l’autre côté de la Méditerranée. Et pour cause, le pays est dans le top 5 des acheteurs de blé.

    Un cahier des charges algérien désormais favorable au blé russe
    Il y a plusieurs mois, le cahier des charges algérien, jusque-là presque fait sur mesure pour le blé français, a été ouvert pour permettre aux fournisseurs de blé de la mer Noire de répondre aux appels d’offre. Fin 2021, Alger est allé plus loin et a modifié profondément ses textes. Résultat, « les critères sont devenus défavorables au blé français et au profit du blé d’origine russe », explique Sébastien Poncelet, directeur du développement au sein du cabinet Agritel.

    « Cela ne veut pas dire que la France ne pourra plus vendre à l’Algérie, mais il faudrait qu’elle soit plus compétitive que les blés de la mer Noire et qu’elle ait les volumes nécessaires correspondant à la nouvelle qualité de blé recherchée par les Algériens », explique notre interlocuteur. Ce qui n’est pas gagné.

    Les prochains achats de l’Algérie scrutés à la loupe
    Officiellement, il n’a jamais été question de boycott, mais cela est ressenti comme tel en France par plusieurs opérateurs de marché. « Le mot bouderie n’est pas assez fort, dit même l’un d’eux, parce qu’il sous-entend que l’on va se reparler ». Certains se préparent d’ailleurs à ce que plus un seul gramme de blé français ne soit vendu à l’Algérie d’ici à la fin de la campagne, le 30 juin.

    Un scénario catastrophe qui obligerait la France à s’aligner sur ses concurrents pour gagner de nouveaux marchés. Sans garantie aucune d’atteindre les quantités achetées jusque-là par le voisin algérien.

    La conséquence de la perte, même temporaire, de ce débouché algérien se fait déjà sentir, notamment sur les stocks qui ont été revus à la hausse.

    www.rfi.fr

    #Algérie #France #Blé Russie #Agritel

  • Consolidation de la transition au Mali: La nécessité d’un axe Alger-Moscou

    Consolidation de la transition au Mali: La nécessité d’un axe Alger-Moscou – Algérie, Russie, Françafrique, Barkhane, France,

    Le Mali choisi sa voie. Une transition de cinq ans, séparation des pouvoirs et dépolitisation de la justice, mais surtout nouveaux partenariats militaires pour défendre la souveraineté du pays. Un coup dur pour l’ancienne puissance coloniale. En effet, la France risque de perdre durablement ses pions non seulement au Mali mais dans toute la ceinture sahélienne au profit de la Russie, désormais acclamée par le peuple malien, par ses dirigeants et des pans entiers des populations africaines, blasés par un slogan françafrique synonyme d’appauvrissement et d’inféodation.

    Une équation qui conforte la position de l’Algérie qui voit son allié stratégique russe prendre lieu et place d’un partenaire ambivalent, retord et pas très commode, une France en perte de vitesse.

    Et c’est justement à Alger que le chef de la diplomatie malienne a tenu à se rendre en premier pour expliquer les conclusions des Assises nationales de la refondation présentées à Bamako, le 30 décembre dernier. Et Abdoulaye Diop n’est pas allé par quatre chemins. «L’Algérie continue à jouer un rôle essentiel en tant que partenaire allié stratégique du Mali. C’est un pays qui a avec le Mali une inter-solidarité pour nous accompagner, à notre demande, dans le cadre des efforts pour ramener la paix et la stabilité», a-t-il déclaré au sortir d’une audience avec le président Abdelmadjid Tebboune.

    Côté malien, les options sont désormais claires : l’Algérie reste plus que jamais un allié et un partenaire stratégique majeur. «Je tiens en particulier à saluer le rôle que l’Algérie joue à nos côtés, de façon discrète, notamment à travers mon frère Ramtane Lamamra qui a été et qui est un acteur essentiel et un artisan de ce processus pour lequel nous avons demandé un accompagnement de l’Algérie», a précisé le chef de la diplomatie malienne. Evoquant le message remis au président Tebboune, Abdoulaye Diop a expliqué qu’il «s’inscrit dans le cadre des relations de solidarité, d’amitié, de fraternité et du bon-voisinage qui a toujours existé entre le Mali et l’Algérie».

    Et le Mali mise effectivement sur le rôle primordial d’Alger dans la stabilisation du pays et son retour aux institutions issues de la volonté populaire grâce au dialogue inclusif inter-malien. «L’Algérie, en tant que pays voisin, est plus que concernée par ce qui se passe au Mali. C’est dans ce cadre-là que le président Goïta nous a demandé de venir partager avec son frère aîné les messages et les recommandations de ces assises nationales qui ont vocation à renforcer la démocratie au Mali, mais aussi la paix et la stabilité» a insisté le ministre malien.

    En termes de solidarité agissante avec ce pays du Sahel, l’Algérie partage avec la Russie les mêmes préoccupations, impliquant un plus grand rôle des deux pays dans la région. En effet, lors de la conclusion des Assises nationale à Bamako, les intervenants ont demandé aux autorités de transition de développer de nouveaux partenariats militaires avec des puissances militaires pour mieux défendre la souveraineté du pays. Cette proposition a suscité des applaudissements et des cris au nom de la « Russie ! » dans le Centre de conférence.

    Une conjonction des astres
    Il est à rappeler qu’il y a quelques mois, des manifestants maliens avaient brandis des drapeaux russes pour demander une plus grande implication de Moscou dans le rétablissement de la paix et de la sécurité au Mali. Une demande sitôt reprise par le Premier ministre Choguel Maïga. Après avoir accusé la France d’abandon en plein vol, il a renforcé les liens stratégiques de son pays avec la Russie via des contrats impliquant des sociétés privés de sécurité.

    Cette bonne conjonction des astres pour le Mali l’est autant pour l’Algérie. Pourquoi ? D’abord, la présence française dans toute la sous-région est mise à mal après l’échec patent de l’opération Barkhane, actée il y a quelques mois par le président Emmanuel Macron. La débâcle française, puisqu’il s’agit bel et bien d’une, est profitable aux trois partenaires stratégiques que sont le Mali, l’Algérie et la Russie. Pour Bamako, fini les ingérences insupportables des successeurs de Jacques Foccart dans les affaires du pays.

    Pour Alger, l’affaiblissement de l’influence française signifie une plus grande marge de manœuvres pour sa diplomatie et son appareil sécuritaire et un redéploiement en force dans la région. De plus, la présence russe, amicale et alliée, est infiniment plus positive que celle de la France. Pour Moscou enfin, il s’agit de reprendre pied au Mali et de sécuriser la ceinture sahélienne du Mali jusqu’en République Centrafricaine et au Soudan pour consolider l’arc sud méditerranéen allant de Syrie jusqu’en Libye.

    A Alger, plus que jamais, la stabilité du Mali est une affaire de sécurité nationale. Pour preuve, c’est l’ambassadeur Boudjemaa Delmi, Chef de file de la Médiation internationale au Mali qui a présidé la réunion virtuelle de mercredi dernier. Principal objectif, consolider l’Accord d’Alger à la lumière des derniers développements sur la scène malienne. «Les membres de la Médiation internationale ont réitéré l’impératif que revêt l’accélération de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Ils ont souligné que celle-ci est essentielle pour la stabilisation durable du Mali et constitue une composante importante de l’entreprise d’ensemble de refondation de l’Etat malien», précise un communiqué de la Médiation.

    Rappelant les dispositions pertinentes de l’Accord de paix et du Pacte pour la paix, les membres de la Médiation ont réaffirmé leur «détermination à continuer à appuyer les parties signataires, y compris, le cas échéant, en intensifiant leurs bons offices pour aider à lever les points de blocage pouvant entraver une mise en œuvre diligente de l’Accord», note, en outre, le communiqué publié au terme de la réunion.

    Ce texte précise que «dans ce contexte, les membres de la Médiation internationale ont relevé les conclusions des Assises nationales de la refondation relatives à la mise en place d’un Sénat, l’opérationnalisation des transferts de compétences et de ressources financières et humaines de l’Etat vers les collectivités territoriales, l’élaboration d’une nouvelle Constitution et l’accélération du DDR (désarmement, démobilisation et réintégration)», soulignant que «ces conclusions, qui convergent avec l’Accord de paix, ouvrent des perspectives encourageantes quant à l’avancement du processus de paix».

    La messe semble avoir été dite concernant les nouveaux partenariats autour du Mali. L’Algérie qui a renoué avec la France, sans pour autant infléchir sa position concernant la fin des facilités militaires accordées entre 2013 et 2021, a tout intérêt à se rappeler que l’ancienne puissance coloniale, aux abois dans son ex-pré carré africain, ne sera jamais son allié stratégique. Paris préférant de loin un Makhzen inféodé à ses logiques néocoloniales, plutôt qu’à l’Algérie jalouse de sa souveraineté et à ses principes.
    Un axe Alger-Moscou incluant Pékin, à travers sa stratégie de la Ceinture et de la Route de la soie, sera plus que jamais salutaire pour toute l’Afrique. N’en déplaise à Macron et à ses sponsors.

    Par Mahmoud Benmostefa

    Le Jeune Indépendant, 09/01/2022

    #Algérie #Russie #Mali #Françafrique #France #Barkhane

  • L’Algérie achète de grosses commandes de blé, la France exclue

    L’Algérie achète de grosses commandes de blé, la France exclue – Russie, importation,

    L’Algérie a fait une commande d’achat de 690 000 à 700 000 tonnes de blé meunier à plusieurs pays exportateurs à l’exception de la France qui était pourtant son principal fournisseur, une décision qui a suscité les craintes des producteurs français.

    Suite à son dernier appel d’offres, l’Algérie a acheté le 14 décembre entre 690 000 et 700 000 tonnes de blé meunier, pour expéditions en trois périodes échelonnées du 16 janvier au 28 février 2022 et pour des prix allant de 372 à 376 $/t C&F (coût et fret).

    Les fournisseurs retenus seraient originaires d’Allemagne, de la Mer baltique, de la Mer noire et éventuellement l’Argentine, selon le cabinet spécialisé Agritel.
    Cette commandé semble confirmer la décision de l’Algérie de se détourner, actuellement, des blés français, en dépit de leur compétitivité.

    Dans son dernier point sur les marches céréaliers mondiaux, FranceAgriMer, le cabinet conseil des secteurs agricole, agroalimentaire et de la pêche, soulignait que les achats de blé russe par l’Algérie atteignaient des niveaux record sur cette campagne de commercialisation (800 000 tonnes début décembre), surtout en raison de l’assouplissement du cahier des charge algérien quant aux dégâts d’insectes observés sur le blé.

    Fin novembre dernier, l’Algérie a commandé à la Russie, 250 000 tonnes de blé avait fait savoir Ioulia Koroliova, directrice du Centre d’évaluation de la qualité céréalière, dont les propos sont relayés par la presse.

    « C’est un marché important, et nous espérons qu’il continuera à croître », a-t-elle souligné, faisant certainement référence aux prévisions des spécialistes selon lesquelles Alger pourrait ambitionner de porter ses importations en provenance de Russie à 700-800 000 tonnes de cette denrée.

    À noter qu’il a fallu aux cultivateurs russes plusieurs années avant d’obtenir un accès au marché algérien, traditionnellement dominé par la France. Ce n’est qu’en 2020 que ce pays d’Afrique du Nord a consenti à un abaissement de ses exigences en matière du taux d’endommagement du blé par les punaises (1%, contre 0,5% auparavant).

    Après le rejet, l’été dernier, par les autorités algériennes d’un bateau français transportant une cargaison de 27 000 tonnes de blé, en raison de la découverte de cadavres de porc dans la cargaison, la rendant impropre à la consommation humaine, les producteurs français de blé tendre disent craindre des répercussions de cette affaire sur leurs ventes de blé à l’Algérie, traditionnellement le premier débouché du blé français hors Union européenne.

    Depuis cet incident, l’Algérie s’est orientée vers la Russie pour s’approvisionner en blé tendre, ce qui a suscité les craintes des producteurs français.

    Par S. Ould Brahim

    Le Jeune Indépendant, 29/12/2021

    #Algérie #France #Russie #Blé #Importation

  • Algérie. Une affaire de blé

    Algérie. Une affaire de blé – France, Russie, importation, prix,

    Le ministère des Affaires religieuses a encore appelé les Algériens à accomplir «Salat El-Istisqa», prévue pour demain lundi. L’occasion de rebondir sur le changement climatique qui menace la survie de l’espèce humaine sur terre, mais surtout ses moyens de subsistance. L’Algérie a tourné le dos à la France pour se tourner vers la mer Noire, la mer Baltique, l’Allemagne et probablement l’Argentine pour assurer ses importations en céréales, au moins jusqu’à la fin de la campagne 2022.

    Producteur d’une partie de ses besoins en blé dur mais fortement dépendant du marché mondial pour ses besoins en blé tendre, l’Algérie tente de trouver le moyen de s’approvisionner en quantités suffisantes pour compenser une production locale qui a chuté de moitié, principalement en raison de conditions climatiques peu propices. L’Algérie se trouve en cette année finissante obligée d’assurer l’importation d’un demi-million de tonnes de céréales dans un contexte agité du marché mondial. Programme ambitieux datant de plus d’une dizaine d’années, l’Algérie devait absolument arriver à deux millions d’hectares irrigués pour rattraper le manque de précipitations, un phénomène qui va en s’aggravant d’année en année.

    L’objectif de parvenir à assurer l’autosuffisance et à diversifier la production agricole n’est toujours pas atteint malgré l’intérêt avéré accordé par les pouvoirs publics à la terre nourricière et ceux qui la travaillent. La généralisation des systèmes économes en eau est une nécessité impérieuse pour épargner quelque 2 milliards de m3 d’eau pour irriguer 200.000 à 300.000 hectares jusqu’à la fin de cette année. Comment concilier changement climatique et développement agricole en Algérie, tel est le vrai défi qui met les autorités publiques sur la corde raide. La forte dynamique démographique que connaît le pays, ajoutée à la pression financière dans un contexte de crise économique mondiale se traduit aussi à travers un déséquilibre des ressources agricoles qui a conduit à une dépendance alimentaire extrêmement forte vis-à-vis de l’étranger en matière de céréales notamment.

    Aujourd’hui, le challenge est d’assurer le pain quotidien aux Algériens en ayant le génie de s’adapter aux événements climatiques extrêmes, porteurs de dangers multiples sur la santé publique mais aussi et surtout sur notre sécurité nationale.

    Le Quotidien d’Oran, 19/12/2021

    #Algérie #Blé #Importation #France

  • Laïchoubi: « L’Algérie veut faire bouger les lignes »

    Laïchoubi: « L’Algérie veut faire bouger les lignes »

    Laïchoubi: « L’Algérie veut faire bouger les lignes » – Maghreb, Méditerranée, Israël, Maroc, Russie, Chine, Afrique,

    Pour l’ancien ministre, diplomate et conférencier international, Mohamed Laichoubi, «pour comprendre les lignes directrices et les grandes lignes de la diplomatie algérienne, il suffit de se référer à la vison de l’Etat algérien vis à vis des grandes crises qui secouent la planète, à l’image de la féroce compétition qui oppose les USA à la Chine, l’Union européenne et l’Europe de l’Est à la Russie et le troisième grand théâtre d’opération qu’est le Maghreb et le Sahel», a-t-il déclaré.

    S’exprimant sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale, Mohamed Laichoubi explique que la stratégie de politique étrangère, menée sous la férule des États-Unis, vise d’abord à contenir la montée en puissance de la Russie et de la Chine, trois puissances qui se battent justement pour conquérir des espaces dans notre région et en Afrique, aux richesses immenses», a-t-il souligné. «Et comme l’Algérie est un acteur majeur dans la région, elle a intérêt à ce que cette redistribution des cartes ne se fasse pas à son détriment, ce qui explique cette diplomatie de combat à laquelle nous assistons depuis des mois», a encore indiqué l’ancien diplomate, pour lequel «les enjeux du nouveau monde se jouent dans cette région à laquelle appartient l’Algérie».

    Toujours selon le conférencier international, «le noyau dur de l’Occident constitué par les USA et le Royaume-Uni, fait qu’Israël veut s’imposer comme l’un des gendarmes majeurs en Méditerranée et au Moyen-Orient», a-t-il argumenté, ajoutant «qu’aujourd’hui, dans une sorte de relations hiérarchisées, le Maroc joue pleinement son rôle de sous-traitant de l’Etat hébreu et de son intrusion dans notre région», a-t-il affirmé.

    Rebondissant sur le dynamisme retrouvé de la diplomatie algérienne, l’invité de la Radio, a estimé, au sujet de la visite d’Etat du président Tebboune en Tunisie, que cela «était le fruit de l’arrivée de nouveaux dirigeants dans les deux pays, mais une lecture commune plus intelligente des événements et surtout des moyens de ne pas les subir», a-t-il indiqué.

    «La problématique de la décolonisation est un enjeu de survie, un discours que l’Algérie régénère continuellement pour trouver un écho favorable auprès des peuples opprimés en Afrique et ailleurs», a également souligné Mohamed Laichoubi, exprimant sa crainte de voir l’Afrique «se transformer en un grand théâtre de conflits larvés ou ouverts ; pis encore, des dirigeants africains, voulant aller vers une plus grande autonomie de décision, sont carrément menacés de coups d’Etat par des puissances occidentales», a-t-il révélé. «L’introduction du groupe russe Wagner en Afrique est justement vue par certains pays africains comme un moyen de leur assurer une sécurité contre ces mêmes puissances occidentales néocolonialistes», a expliqué l’ancien diplomate.

    Toujours selon ce dernier, «Israël est dans une stratégie d’extension territoriale, tout comme les pays du Moyen-Orient dits « normalisés » qui sont eux aussi en quête de nouvelles terres», a-t-il révélé. «L’Algérie est non seulement passée à l’offensive sur le terrain diplomatique, mais comme à ses heures de combat durant la révolution, l’Algérie veut faire bouger les lignes et imposer une autre vision du monde», a également estimé Mohamed Laichoubi, pour lequel «l’Algérie a compris les enjeux majeurs d’aujourd’hui pour définir de nouvelles stratégies et des priorités, à commencer par celle d’imposer son existence sur le plan international et se faire respecter», a-t-il dit.

    «Outre ses velléités connues visant à entretenir le plus longtemps possible des hostilités entre pays dans notre région en grand danger, il est clair que l’entité sioniste veut faire faire le sale boulot par les autres, à commencer par le Maroc», a-t-il conclu.

    par El-Houari Dilmi

    Le Quotidien d’Oran, 16/12/2021

    #Algérie #Maroc #Israël #Maghreb #Russie #Chine #EtatsUnis #RoyaumeUni #Afrique #Wagner

  • La Russie déploie des missiles côtiers Bastion près du Japon

    La Russie déploie des missiles côtiers Bastion près du Japon – Etats-Unis,Îles Kouriles,

    MOSCOU, 2 décembre (Reuters) – La Russie a déployé son système de défense antimissile côtier Bastion dans une partie éloignée de la chaîne des îles Kouriles, dans le Pacifique, près du Japon, a déclaré jeudi la chaîne de télévision Zvezda du ministère de la Défense.

    Le Japon revendique les îles Kouriles méridionales contrôlées par la Russie, que Tokyo appelle les Territoires du Nord, une dispute territoriale qui remonte à la fin de la Seconde Guerre mondiale, lorsque les troupes soviétiques les ont prises au Japon.

    Ce différend les a empêchés de signer un traité de paix officiel.

    La Russie a utilisé de grands navires de débarquement pour livrer du matériel et du personnel sur l’île isolée de Matua, dans la partie centrale de la chaîne d’îles, a indiqué Zvezda.

    La Russie tente de renforcer son infrastructure militaire sur la chaîne d’îles, a annoncé le ministère de la défense en août.

    Reuters, 02/12/2021

    #Russie #Japon #Iles_kouriles #Pacifique #Missiles #Bastion

  • Ces exercices navales qui font de l’Algérie une superpuissance militaire méditerranéenne et régionale

    Ces exercices navales qui font de l’Algérie une superpuissance militaire méditerranéenne et régionale

    Ces exercices navales qui font de l’Algérie une superpuissance militaire méditerranéenne et régionale – Russie, flotte, sous-marins Kilo, force navale

    Suite à un rapport publié par les russes sur des exercices portants de (Mesures de lutte contre les mines sous marines) qui se sont déroulés conjointement en Russie et en Algérie.

    Dans un rapport rendu public, la Russie reconnait officiellement que les manœuvres navales de sa flotte maritime employée au côté de ses sous-marins de classe kilo 636, ont mené des opérations dans la mer noire dans le cadre des mesures de lutte contre les mines sous marines. Le rapport indiquait que ses manœuvres sont les mêmes que celles exécutés et réalisés précédemment à Oran en Algérie dans le cadre de l’opération dénommée Radaâ21. Exercice maritime majeur du sous-marin [Djurdjura- Trou noir – Kilo 636] « Cet exercice du 29 et 30 septembre dernier, s’inscrit dans le cadre de l’entrainement des unités et formations navales aux actions de combat proche des conditions réelles, outre l’évaluation du degré de maitrise des systèmes d’armement modernes et permettre aux formations navales, notamment les sous-marins, de montrer leurs capacités au combat », ajoute la même source.

    Il s’agit entre autres, des mesures de lutte prises contre les mines sous marines ennemis susceptibles d’êtres employées dans les eaux territoriales respectivement de la Russie et de l’Algérie. Le rapport annonce la réussite de cette approche dans une configuration opérationnelle, du système complet de lutte anti-mines sous-marine menée dans la mer noire, dans les conditions réelles d’une mission de chasse des mines et en présence des flottilles participantes des deux pays.
    De telles perspectives exigent des compétences et une expérience tout aussi importante pour faire de ces ambitions une réalité, notamment en matière de R&D de haute technologie et de capacité à gérer et mener à bien des projets complexes. Au terme de manœuvres navales conjointes d’une rude compétition, les deux pays ont choisi le programme « Mine Jamming » adopté des « Enjeux stratégiques » de la guerre des mines retenu par les deux pays (La Russie et l’Algérie) pour diriger les opérations de luttes contre les mines sous marines. Sa mission ? Démontrer de manière rigoureuse et dans un délai court l’intérêt des systèmes autonomes de lutte anti-mines dans les mers difficiles.

    Aujourd’hui, l’audace du commandement algérien des forces navales (CFN) a payé : un système aussi innovant que fiable a fait ses preuves et a répondu aux exigences selon le rapport. Mais comment s’explique cette réussite ? D’abord, la Russie a fait preuve d’un engagement à la hauteur de celui des deux marines. Assumant la lourde responsabilité d’être à la fois maître d’œuvre et intégrateur système, la Russie a investit massivement dans le développement technique et humain et s’est positionnée à la tête d’un réseau complexe de partenaires avec l’Algérie. Par exemple, la simulation complète du comportement du système a considérablement réduit le risque de perte de temps ou de ressources en mer noir et occidentale de la méditerranée.

    Il devient plus clair que ces exercices opérationnels effectués dans la mer noire sont ceux-là mêmes réalisés en méditerranée occidentale dans la façade maritime de l’ouest de l’Algérie. Une réussite totale de tous les programmes validés par les deux pays. Plus communément connues sous le nom de « Mine jamming », ils visent à empêcher les mines de réagir à une influence externe par la production d’un mur de signal d’interférence ou de saturation du senseur.

    Ainsi l’Algérie a grandement franchi le pas en confortant sa place de 1°ere puissance navale méditerranéenne et régionale devançant largement l’Israël selon les experts de défense. Ceci dit, ce rapport est à la fois une distinction pour l’Algérie et une réponse à la visite du ministre de la défense Benny Gantz au Maroc.
    Cette mission intégrale a été conduite au travers de séquences combinant des drones autonomes et des automatismes de haut niveau pilotés à distance depuis le poste de commandement opérationnel grâce au système de communications sécurisées.

    Les deux premiers scénarios portaient sur la détection, la classification et la localisation des menaces au fil de la mission, le suivant sur les détections de changement par comparaison avec les données d’une mission précédente et le dernier sur la relocalisation et l’identification de plusieurs mines puis la neutralisation de l’une d’entre elles. La détection de la totalité des mines et la neutralisation parfaitement maîtrisée témoignent de la réussite de la mission de bout en bout et de la très grande performance des systèmes engagés.

    « Ces manœuvres opérationnels, en mer étaient capitaux pour démontrer les performances des prototypes navales engagés par les deux forces navales, soient à même de s’acquitter de ces tâches. Leur réussite marque un progrès important vers le début de la mise en production en série de ce système fiable et efficace contre l’intrusion éventuelle de corps étranger.

    « Avec le franchissement de cette nouvelle étape, le programme mis en place pour le : M L C M S M (Mesures de lutte contre les mines sous marines) devient l’unique système-de-systèmes de ce type au bassin méditerranée. Le CFN (Commandement des forces navales) conforte ainsi sa place de puissance navale dans les systèmes de lutte contre les mines sous marines, qu’ils soient conventionnelles ou de nouvelle génération à base d’autonomie et de télé-opération. Ce programme d’une complexité unique au monde est porteur d’innovations majeures au service de la sécurité des mers, des marins et des installations majeures de tout le bassin méditerranée. »

    Pour le chef d’état-major de l’ANP, Saïd Chanegriha, l’objectif visé par l’armée algérienne à travers ses exercices est avant tout de renforcer ses «capacités défensives». Il a soutenu que l’ANP «s’attelle sans relâche, nuit et jour, et tout au long de l’année, au développement de nos capacités défensives pour faire face aux nouveaux défis, et préserver les intérêts vitaux de la nation». Le général de corps d’armée a également affirmé qu’il est du droit de l’Algérie nouvelle d’avoir une «armée forte», capable de jouer son rôle en tant que «puissance régionale» en lui assurant une «supériorité stratégique» dans la région, indique un communiqué du ministère de la Défense nationale.

    Tarek Benaldjia

    #Algérie #Russie #Exercices_militaires #Force_navale

  • Un « sommet pour la démocratie » ou pour la dicature?

    Joe Biden, Etats-Unis, Russie – Un « sommet pour la démocratie » ou pour la dicature?

    Lavrov dénonce le « Sommet pour la démocratie » de Biden, stratagème pour remplacer la démocratie par la dictature
    Les 9 et 10 décembre, Washington a l’intention d’accueillir le Sommet pour la démocratie, qui réunira les dirigeants des pays, les militants des droits et les hommes d’affaires

    MOSCOU, 30 novembre. /TASS/. L’initiative des États-Unis d’organiser le Sommet pour la démocratie implique le droit de Washington d’imposer sa vision de la démocratie aux autres et sa réticence à accepter l’égalité souveraine de tous les pays, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors de l’événement Dialogue au nom du futur. , organisé mardi par le Fonds de diplomatie publique Gorchakov.

    « Le président américain Joe Biden, qui convoque un sommet pour la démocratie, a dressé une liste de 110 pays de manière totalement arbitraire. La liste soulève de nombreuses questions, tout comme l’idée même du sommet pour la démocratie, qui implique les États-Unis  » droit – un droit revendiqué par Washington – de décider qui est une démocratie et qui ne l’est pas. Et d’ailleurs, pourquoi la notion américaine de démocratie devrait-elle être considérée comme l’organisation parfaite de la société ? » Lavrov songea.

    Le haut diplomate russe a souligné que la politique américaine visait à promouvoir le point de vue de Washington sur la démocratie tout en rejetant « toute forme de coopération internationale qui serait vraiment démocratique signifie le mépris des engagements du pays en vertu de la Charte des Nations Unies, qui consacre l’égalité souveraine des pays comme l’un de ses grands principes. » « Alors, avant d’enseigner aux autres comment organiser leurs démocraties, parlons de démocratie dans les relations internationales. L’Occident hésite à l’accepter et cherche à la remplacer par sa dictature », a conclu le ministre russe des Affaires étrangères.

    Les 9 et 10 décembre, Washington a l’intention d’accueillir le Sommet pour la démocratie, qui réunira des dirigeants de pays, des militants des droits et des hommes d’affaires. Au total, 110 pays et territoires ont été invités à participer à l’événement, dont Taïwan. Cependant, ni la Chine ni la Russie ne figurent sur la liste. Lavrov a déclaré plus tôt que l’objectif du sommet « est de diviser les peuples et les pays en [un] démocratique et un non-démocratique ».

    Tass, 30/11/2021

    #Etats_Unis #Joe_Biden #Sommet_démocratie #Russie #Sergueï_Lavrov

  • Algérie-Russie : Une amitié à l’épreuve du temps

    Algérie, Russie, Maroc, Israël, Etats-Unis, armes hypersoniques – Algérie-Russie : Une amitié à l’épreuve du temps

    La Russie a développé des armes hypersoniques. Alors que la tension monte entre l’Algérie et le Maroc, Alger consolide ses relations avec Moscou…

    L’annonce date de 2018. Le président russe Vladimir Poutine évoquait alors la mise en service d’armes hypersoniques « invincibles ». Trois ans plus tard, Moscou est entrée dans une phase plus opérationnelle. Le missile de croisière Zircon a été testé à trois reprises en juillet, en octobre et ce jeudi 18 novembre. Et le moins que l’on puisse dire est que ce missile a le mérite de rendre obsolète le dispositif militaire de toutes les autres puissances militaires mondiales.

    A vrai dire, depuis l’annonce par la Russie de la commercialisation du « Mini-Kinzhal », le missile hypersonique utilisable par les avions de chasse, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont commencé à revoir la défense de leurs alliés, au Japon et en Europe notamment.

    Pour le moment, la Russie n’a vendu ces nouvelles armes qu’à la Syrie. Mais des négociations sont actuellement en cours avec l’Iran et il semble de plus en plus envisageable que le premier allié africain de la Russie, l’Algérie, acquière également des armes hypersoniques russes.

    Une amitié à l’épreuve du temps
    Les relations entre Moscou et Alger ne datent pas d’hier. En pleine Guerre froide, l’Algérie avait accueilli de nombreuses figures du tiers-mondisme, des militants panafricains ou de simples partisans de l’idéologie du bloc de l’Est : Amilcar Cabral, Frantz Fanon, Che Guevara, Nelson Mandela ou encore Eldridge Cleaver. Il faut aussi rappeler que le deuxième chef de l’Etat algérien, Ahmed Ben Bella, était l’un des rares non-Russes décorés de l’Etoile d’Or de l’ordre de Lénine depuis 1963.

    Depuis son indépendance, l’Algérie s’est rapprochée de la Russie, et cette relation n’a jamais connu de bas. Outre les intérêts diplomatiques communs et l’idéologie « gagnant-gagnant » portée par les deux Etats, ainsi qu’un désamour séculaire pour l’Occident, Algérie et Moscou sont devenus au fil du temps de réels partenaires.

    Un partenariat qui touche d’ailleurs à plusieurs secteurs : aéronautique, aérospatiale, culture, éducation, commerce, hydrocarbures, coopération militaire… La Russie organise chaque année les Journées de l’Algérie à Moscou et à Saint-Pétersbourg, et le pays nord-africain accueille de son côté les Journées de la culture russe dans ses trois villes majeures depuis une décennie.

    Une coopération militaire, mais pas seulement
    C’est surtout depuis 2001 que la coopération militaire entre l’Algérie et la Russie a franchi un cap, s’appuyant sur les liens d’amitié de longue date entre les deux pays.

    En 2006, le président russe Vladimir Poutine avait effacé la dette algérienne estimée à 4,7 milliards de dollars. Les échanges commerciaux, qui plafonnaient à 200 millions de dollars en 2000, dépassent aujourd’hui les 5 milliards de dollars. En 2018, plus des deux-tiers des armes algériennes provenaient de Russie.

    Surtout, depuis 2007, l’alliance entre l’entreprise russe Gazprom et la major africaine Sonatrach a bouleversé le marché gazier mondial. « Vers l’OPEP du gaz », annonçait Roman Kupchinsky. Et pour cause : l’alliance gazière algéro-russe fournit aujourd’hui plus de 27 % de son gaz à l’Europe et contrôle en majeure partie les prix du gaz naturel.

    Cerise sur le gâteau : les revenus du gaz algérien ont été multipliés par deux et représentent, pour la Russie, plus de 11 % de son PIB et 8 % de ses exportations.

    Un pacte solide dans un monde qui bouge
    Côté diplomatique, l’Algérie et la Russie font souvent front, surtout en ce qui concerne les dossiers africains. De quoi conforter Alger, dont la politique diplomatique a été revue ces trois dernières années, notamment avec le retour au premier rang du ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra.

    Ce dernier a relancé plusieurs projets africains datant de 2015, de la Transsaharienne à l’Accord d’Alger, en passant par la lutte antiterroriste au Sahel ou la recherche d’une solution africaine au dossier libyen. Là où Alger intervient, la Russie n’est pas loin. On l’a d’ailleurs vu au Mali ou avec la montée des tensions entre la France et les pays africains francophones.

    Parallèlement, une course à l’armement a débuté, notamment à cause des relations qui se dégradent d’année en année entre les deux voisins nord-africains, l’Algérie et le Maroc. En cause, le conflit sahraoui et la normalisation des relations entre le royaume chérifien et israël. Et bien que la supériorité militaire algérienne soit indiscutable, et que le conflit entre les deux Etats reste très hypothétique, la dissuasion militaire reste importante. Pour le Maroc comme pour l’Algérie, se munir des dernières technologies militaires est une étape cruciale en pleine guerre froide nord-africaine.

    Le rôle de la Russie dans le conflit Algérie-Maroc
    Si le Maroc peut compter sur la France et Israël, l’Algérie, elle, s’est tournée vers son alliée de toujours, la Russie, pour renforcer son arsenal. Après les derniers incendies dans l’est algérien, Alger a promptement acheté le module de la Beriev russe pour tous ses avions militaires, permettant de les transformer en Canadairs en puissance, pour à peine 20 % du coût d’un avion bombardier d’eau occidental.

    Dans le secteur de la cyberdéfense, l’Algérie compte sur la technologie russe depuis des années. Et depuis le scandale Pegasus, ce volet de la coopération sécuritaire prend davantage d’importance. « Etant donné que la Russie est le premier partenaire militaire de l’Algérie, une collaboration avec ce pays serait nécessaire pour lancer le développement de ce genre de technologies, dont celles du cryptage électronique, avant que les ingénieurs algériens ne se mettent à développer leurs propres outils en y associant les universités », affirme le docteur Mohamed Salah Djemal, spécialiste de sécurité en Afrique au Centre européen des études de contreterrorisme (ECCI).

    Pour ce qui est des drones et des technologies de pointe, l’Algérie, comme le Maroc, a récemment conclu des accords avec la Turquie et les Etats-Unis, qui préfèrent rester en marge du conflit entre voisins.

    Mais avec l’arrivée sur le marché des armes hypersoniques, la Russie a pris un coup d’avance. Un avantage, par ricochets, pour l’Algérie qui pourrait bien devenir le premier allié africain de Moscou à obtenir ces armes.

    Le Journal de l’Afrique, 19/11/2021

    #Algérie #Russie #Maroc #Israël #EtatsUnis #Armes_hypersoniques