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  • Daily Sabah parle d’un axe Alger-Moscou-Ankara

    Daily Sabah parle d’un axe Alger-Moscou-Ankara. Malgré les provocations constantes de la France, Ankara et Alger ont trouvé l’élan pour renforcer leurs liens bilatéraux

    L’année 2021 se termine avec des développements diplomatiques drastiques qui ont amélioré les relations entre l’Algérie et la Turquie. Au lendemain de l’appel du ministre algérien de l’énergie, Mohamed Arkab, à former un nouveau partenariat avec la Turquie dans les secteurs de l’énergie et des mines dans le cadre de la nouvelle réglementation algérienne sur les hydrocarbures, les relations dans le domaine de l’énergie ont pris de l’ampleur. Le coût total du projet bilatéral s’élève à environ 1,4 milliard de dollars (13,35 milliards de TL). La société turque Renaissance Holding, qui est considérée comme l’une des plus grandes entreprises internationales de construction au monde, détient une participation de 66 %, tandis que la société pétrolière nationale algérienne Sonatrach en possède 34 %. Le projet vise à produire du plastique polypropylène utilisé dans plusieurs industries, notamment l’automobile et le textile.

    L’accord Algérie-Turquie a été lancé en janvier 2020 à la lumière de la visite d’État du président Recep Tayyip Erdoğan en Algérie après la victoire électorale d’Abdelmadjid Tebboune. En fait, la visite d’Erdoğan a porté l’importance stratégique de l’Algérie pour la Turquie à un nouveau sommet. Le gouvernement turc a offert des incitations économiques et culturelles clés à l’Algérie qui ont permis aux deux pays de conserver leurs besoins et intérêts socio-économiques et géoéconomiques.

    Hésitation et observation

    En Algérie, avant le projet, on attendait des décisions audacieuses pour un rapprochement stratégique avec la Turquie. Le nouveau chef de l’Algérie était hésitant, mais en même temps, un changement de politique étrangère se profilait à l’horizon. En raison de la pandémie du COVID-19, l’Algérie a connu une lutte politique interne et a été soumise à des agendas constitutionnels et institutionnels. D’un côté, il y avait la résistance tenace de l’héritage anti-ottoman francophone et arabophone. De l’autre, les lobbies aisés et pro-France d’Alger et de Paris. Tous n’ont pas empêché Tebboune de faire le choix de renforcer les relations entre la Turquie et l’Algérie.

    Pendant ce temps, les ambassadeurs respectifs des deux pays ont travaillé sans relâche à un rapprochement stratégique entre les deux nations. L’ambassadeur d’Algérie à Ankara, Mourad Adjabi, à l’origine de la diplomatie proactive entre les deux nations, a été appelé pour une autre mission à Gaborone, au Botswana. Il convient de mentionner le rôle des ambassadeurs des deux pays, son excellence Adjabi et son excellence Mahinur Özdemir Göktaş, l’ambassadeur de Turquie en Algérie, car ils ont injecté du sang frais dans les relations froides qui existaient depuis des décennies entre les deux nations.

    Les relations autrefois glaciales n’ont fait l’admiration que des laïcs fanatiques dans les médias nationaux, notamment les sources francophones imprimées, qui ont tenté de ternir le leadership de la Turquie dans la région, en utilisant des arguments fallacieux contre Ankara et Erdoğan.

    La goutte d’eau qui a fait déborder le vase

    Entre-temps, une crise diplomatique permanente a éclaté entre Alger et Paris. Cette crise est constamment provoquée par les décisions et les déclarations du président français Emmanuel Macron pour des ouï-dire électoraux. Par exemple, ses déclarations controversées sur l’épineuse question des pays du Maghreb et du Sahel en situation irrégulière et de l’expulsion des immigrés vers leur pays d’origine. Sur cette question, les autorités diplomatiques algériennes en France ont refusé de poursuivre le processus d’expulsion pour des raisons juridiques et de sécurité nationale. En conséquence, Paris a réagi en restreignant sévèrement les visas accordés aux citoyens d’Algérie, du Maroc et de Tunisie. Néanmoins, Alger a utilisé l’outil diplomatique classique, en appliquant le principe de réciprocité. Mais la goutte d’eau qui a fait déborder le vase des relations tumultueuses entre les deux pays est sans aucun doute la déclaration amateur de Macron sur l’histoire de la nation algérienne. Dans une opération de charme de l’électorat, le président français a rencontré un groupe de jeunes d’origine algérienne, qui, respectueusement, connaissent bien la sanglante guerre de libération de l’Algérie (1954-1962).

    Chronologiquement, depuis l’élection de Tebboune, les relations entre l’Algérie et la France sont passées de « amour-haine » à « faisons une pause » par moments. Macron et les lobbies influents de l’État profond français à Paris n’ont pas avalé la chute du système du défunt président algérien Abdelaziz Bouteflika et des oligarques qui ont sponsorisé la campagne présidentielle de Macron en 2017. Ils ont parié sur les ramifications des manifestations du Hirak de 2019, en espérant que les relations entre les deux pays continueraient à faire comme si de rien n’était.

    Au contraire, Alger a donné le ton et la conduite politique, en montrant de nouveaux impératifs. Cela a commencé par une nouvelle doctrine militaire établie dans la Constitution de novembre 2019, puis des déterminants et des objectifs de politique étrangère ont été fixés. Au sein de ces nouveaux déterminants et objectifs de politique étrangère, la démystification des relations entre l’Algérie et la France est mise en avant à tous les niveaux puisque le pays choisit de suivre un nouveau paradigme diplomatique consistant à multiplier ses partenariats basés sur le respect mutuel.

    Alger a désormais choisi ses alliés stratégiques en fonction de sa sécurité nationale et de ses intérêts économiques – une évolution que Paris ne voulait pas voir. La politique étrangère de Paris a récemment obtenu de mauvais résultats dans les domaines transatlantique, indo-pacifique, du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) et du Sahel. Par conséquent, le prestige diplomatique et l’ »hégémonie » de la France dans le monde sont en déclin.

    Alger n’a pas hésité à prendre position contre Paris au sujet des mesures sur les visas et de la déclaration arrogante de Macron contre les autorités algériennes. Alger a bougé contre Macron, rappelant son envoyé à Paris et interdisant les avions militaires français dans son espace aérien national. Dans ce jeu de baseball diplomatique, le récit de l’histoire est en train de changer l’histoire post-moderne, maintenant le home run de l’Algérie contre la France a changé l’équilibre, et va probablement lisser les relations prudentes Turquie-Algérie.

    Amateurisme et conséquences

    Ce que Macron a fait en trois semaines (provoquer les dirigeants algériens avec une réunion solennelle avec la communauté harki, imposer des mesures sévères sur les visas et la déclaration stupéfiante sur l’histoire nationale de l’Algérie) a démontré l’amateurisme diplomatique du président français et n’a fait qu’encourager les partisans de la Turquie en Algérie et à l’étranger à proposer une trajectoire crédible pour contrer la politique étrangère idéologisée et le paradigme néocolonial de Paris.

    Dans ce contexte favorable, les nouveaux dirigeants algériens semblent trouver un nouveau moyen de percer la France et de se positionner comme des partenaires sérieux, plutôt que des sous-fifres. Telle est la mentalité adoptée par les nouveaux dirigeants algériens. Les récents développements au Sahel, combinés au retour remarquable de la diplomatie active et préventive de l’Algérie, tant au Sahel que sur le continent africain, s’immiscent beaucoup dans les paires.

    Les analystes affirment que la principale raison de la crise diplomatique actuelle entre Alger et Paris est le Mali. Qu’est-ce que le Mali a fait de mal ? Les autorités militaires maliennes de Bamako ont manifesté leur colère envers Paris depuis le coup d’État militaire de l’année dernière. Elles ont récemment salué le rôle de la Russie au Mali – une position qui n’aurait pas été acceptable sans l’accord d’Alger. La géopolitique remodèle le paysage de l’ensemble de la région du Sahel et de nouvelles puissances régionales sont en train d’émerger, c’est-à-dire que la Turquie gagne en position au Sahel. Le Parlement turc a voté pour prolonger d’un an le déploiement de troupes au Mali et en République centrafricaine dans le cadre de la mission de maintien de la paix de l’UE approuvée par les Nations unies.

    L’axe Alger-Moscou-Ankara qui se met en place est une autre épine dans le pied de la France que Paris ne veut pas accepter. Ce qui était autrefois l’arrière-cour de la France est en train de disparaître. Tous ces développements rapides irriteraient Macron, qui doit faire face à une saison électorale difficile. Cette élection présidentielle cruciale a atteint un niveau de stupidité sélective semblable à la narration sélective de l’histoire dictée par Macron et Eric Zemmour, le chouchou des islamophobes français, qui remettent en cause l’Algérie et banalisent les atrocités françaises diaboliques en Algérie.

    Pourtant, Macron aime bien le journaliste controversé Zemmour. L’un est président et l’autre veut être le prochain président. Les deux politiciens utilisent l’histoire et la culture dans des paramètres néocoloniaux pour séduire leurs électeurs respectifs.

    En somme, l’histoire a injustement séparé les deux braves nations et les peuples d’Algérie et de Turquie. Aujourd’hui, les deux pays partagent des positions géopolitiques et géoéconomiques alors qu’une nouvelle génération de politiciens, de diplomates et d’universitaires dans les deux pays manifestent leur volonté pour le processus de réunification que la France considère comme acquis depuis six décennies.

    L’Algérie est à l’aube du 60e anniversaire de son indépendance, qui l’a libérée de la plus dure des occupations et de la plus sanglante des guerres pendant 132 ans. Le temps est venu pour les nations de renouer avec leur histoire commune, leurs civilisations profondes et d’accomplir leur destin en appelant à une renaissance.

    BY ABDENNOUR TOUMI, expert Afrique du Nord au Centre d’Etudes Stratégiques du Moyen-Orient (ORSAM)

    Daily Sabah, 28/10/2021

  • Algérie-France: Le Mali au centre de la crise

    Algérie-France: Le Mali au centre de la crise. Le Monde a révélé que parmi les questions, qui alimentent la discorde algéro-française, figure en bonne position la situation sécuritaire au Sahel et l’entrée en scène de la Russie et l’intention exprimée par les autorités de transition au Mali de recourir aux services de la société de sécurité Wagner.

    La crise ouverte entre Alger et Paris tend à s’éterniser. Ce n’est pas un simple avis, mais un constat fait par des observateurs avertis et basé sur des éléments concrets. Serein pour quelque temps, le ciel entre les deux pays s’est couvert de nuages, notamment après les propos du président français, franchement hostiles à l’égard de l’Algérie, son régime et même son histoire.

    La sortie inédite d’Emmanuel Macron, qui s’était permis de s’ingérer dans des questions propres à l’Algérie et à son système de gouvernance avait irrité au plus haut degré les dirigeants algériens. Ceux-ci ont riposté conformément aux traditions diplomatiques, sans jamais outrepasser les règles conventionnelles en matière de relations entre les pays. Les déclarations du chef de l’Etat français ont longtemps laissé penser que la discorde portait seulement sur la question mémorielle et le problème posé par l’immigration clandestine. Avant que le quotidien Le Monde, qui s’est transformé en porte-parole de l’Elysée n’évoque le dossier malien.

    Dans un article publié vendredi dernier, la publication parisienne, ouvertement alignée sur les positions de l’Elysée, faut-il le signaler, a révélé que parmi les questions, qui alimentent la discorde algéro-française, figure en bonne position la situation sécuritaire au Sahel et l’entrée en scène de la Russie et l’intention exprimée par les autorités de transition au Mali de recourir aux services de la société de sécurité Wagner. A cela, il faut ajouter la décision prise par l’Algérie de fermer son espace aérien aux avions de l’armée française en opération au Mali depuis 2013.

    La France, qui a décidé auparavant de réduire sa présence militaire dans le nord du Mali a été, selon des sources françaises, engluée dans d’insolubles problèmes de tout ordre, qui ont eu un impact négatif sur la protection de ses énormes intérêts économiques et stratégiques dans le sud du Mali, le Burkina Faso et surtout le Niger et ses gisements d’uranium. Sans le dire explicitement, la France espérait que l’armée algérienne prenne le relais au nord du Mali. Mais cette perspective n’a jamais été évoquée par l’Algérie, malgré l’amendement de la Constitution, qui offrait la possibilité à l’ANP de participer à des opérations de maintien de la paix en dehors des frontières du pays.

    En juin dernier, Abdelmadjid Tebboune s’était engagé à ne jamais laisser le nord du Mali devenir un « sanctuaire pour les terroristes », mais a ajouté que la solution ne réside nullement dans une intervention militaire algérienne. « Les éléments de l’ANP ne seront jamais sacrifiés pour de l’argent, comme le font les mercenaires », a précisé le chef de l’Etat lors de la rencontre périodique avec les responsables de médias nationaux.

    Alors qu’est-ce qui fait agiter Paris ? Apparemment ce sont les négociations entamées par les autorités maliennes avec la société Wagner, considérée comme le bras armé de la Russie. L’irruption au Sahel de la Russie, considéré comme un allié stratégique de l’Algérie inquiète la France et les Européens au plus haut niveau.

    « Sur le Mali, le ministre français des Affaires étrangères a alerté son homologue russe sur les conséquences graves d’une implication du groupe Wagner dans ce pays », a indiqué le 24 septembre le Quai d’Orsay. Secrètement, Paris soupçonne Alger de soutenir l’intervention des Russes.

    Le porte-parole du MAE a beau démentir, en dénonçant, « une manipulation grossière et malveillante ». Mais le journal Le Monde, qui est une voix autorisée, pense le contraire. Tout indique donc que la question du Sahel, qui constitue la pomme de discorde entre l’Algérie et la France.

    M.M

    L’Est Républicain, 24/10/2021

  • Kremlin: Les drones turcs risquent de déstabiliser en Ukraine

    Kremlin: Les drones turcs risquent de déstabiliser en Ukraine. Les drones turcs risquent de déstabiliser la situation dans l’est de l’Ukraine.

    MOSCOU, 27 octobre (Reuters) – Le Kremlin a déclaré mercredi que ses craintes concernant la décision de la Turquie de vendre des drones d’attaque à l’Ukraine se concrétisaient et que les drones turcs risquaient de déstabiliser la situation dans l’est de l’Ukraine.

    Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, commentait le déploiement par les forces gouvernementales ukrainiennes d’un drone Bayraktar TB2 de fabrication turque pour frapper une position dans l’est de l’Ukraine contrôlée par les séparatistes soutenus par la Russie.

    « Nous avons de très bonnes relations avec la Turquie, mais dans cette situation, nos craintes se concrétisent malheureusement que les livraisons de ce type d’armes à l’armée ukrainienne puissent potentiellement déstabiliser la situation sur la ligne de contact », a déclaré M. Peskov aux journalistes.

    Les séparatistes soutenus par la Russie combattent les troupes gouvernementales dans la région ukrainienne du Donbass depuis 2014, peu après que la Russie a saisi la péninsule de Crimée de l’Ukraine. Kiev affirme qu’au moins 14000 personnes ont été tuées.

    L’Ukraine a acheté des drones turcs sophistiqués pour renforcer son armée et a conclu un accord avec Ankara pour produire ces mêmes drones dans une usine proche de Kiev, la capitale.

    La question des drones est l’une des nombreuses tensions entre la Turquie et la Russie, même si les deux pays entretiennent des liens étroits dans d’autres domaines.

    « Nous voyons que dès que de telles armes tombent entre les mains de l’armée (ukrainienne), elles peuvent potentiellement être utilisées dans cette région (orientale) de l’Ukraine, et cela conduit à la déstabilisation », a déclaré Peskov, le porte-parole du Kremlin.

    « Cela ne contribue pas au règlement de ce problème interne ukrainien ».

    L’état-major général des forces armées ukrainiennes a déclaré avoir déployé le drone pour forcer les séparatistes pro-russes à cesser le feu mardi.

    Il a déclaré que le drone avait détruit une unité d’artillerie appartenant aux séparatistes pro-russes à l’aide d’une bombe guidée. Elle a précisé que le drone n’avait pas franchi la ligne de contact entre les deux parties belligérantes.

    L’Ukraine bénéficie du soutien militaire des États-Unis et d’autres pays de l’OTAN.

    La Turquie, membre de l’OTAN, a critiqué l’annexion de la Crimée par Moscou et a exprimé son soutien à l’intégrité territoriale de l’Ukraine.

    La Turquie, qui fait face à l’Ukraine et à la Russie de l’autre côté de la mer Noire, a néanmoins tissé des liens étroits avec Moscou dans les domaines de la défense et de l’énergie.

  • La coordination « algéro-russe » au Mali inquiète la France

    La coordination « algéro-russe » au Mali inquiète la France. La crise diplomatique qui perdure depuis maintenant trois semaines entre Alger et Paris après des propos provocateurs du président français Emmanuel Macron démontre on ne peut plus clair la partie perdante: la France.

    Le journal Le Monde a qualifié de “scénario noir pour Paris” le rapprochement entre l’Algérie et la Russie sur le dossier malien. “Derrière les tensions sur les visas entre les deux pays, qui ont commencé fin septembre, de nombreux sujets de friction se sont accumulés. L’un des éléments-clés est le dossier malien où Alger pourrait être tenté de soutenir la Russie”, a écrit le journal français.

    Selon ce média français, ce qui semble déranger le plus les officiels français ce n’est pas l’interdiction de survol de leurs avions militaires sur le ciel algérien mais c’est plutôt “le rôle de l’Algérie au Mali” et le potentiel soutien d’”un renforcement du rôle de la Russie au Mali”.

    Malgré l’affirmation du porte-parole de l’état-major français au fait que “cela n’affecte ni les opérations ni les missions de renseignement”, le journal –citant certaines sources- souligne la décision algérienne pourrait provoquer bien des difficultés a l’armée française, dont quelque 5000 soldats sont déployés au Mali dans le cadre de l’opération “Barkhane” sachant que Macron ait décidé d’en retirer la moitié a la fin de l’année en cours.

    “..le dossier le plus sensible aujourd’hui pour la France concerne le rôle de l’Algérie au Mali..”, ..”mais le dossier malien apparaît comme un élément-clé ayant exacerbé la crise en raison d’une tentation, côté algérien, de soutenir un scénario noir pour Paris: un renforcement du rôle de la Russie au Mali”, peut-on lire dans les colonnes du journal Le Monde.

    Des médias français proches de leurs services secrets ont prétendu que l’Algérie aurait éventuellement soutenu un contrat auquel réfléchiraient les autorités maliennes avec l’entreprise russe Wagner, ce que l’Algérie a vite démenti.

    “L’Algérie considère le Mali, notamment le nord du pays – qui fut la première région a passer sous la coupe djihadiste en 2013 – comme son arrière-cour. Alger a été le principal médiateur des accords signés en 2015 entre Bamako et des groupes armés”, ajoute-t-on de même source.

    Récemment, le gouvernement malien a ouvertement accusé Paris d’avoir livré des régions du nord-est du Mali a des groupes terroristes et empêché l’armée malienne de les reconquérir. Ce sont en effet les propos du premier ministre malien Choguel Maïga qui avait accusé quelques jours plus tôt “la France d’abandonner le Mali en plein vol”.

    Mohamed Meslem / Traduit par: Moussa. K.

    Echouroukonline, 23/10/2021

  • La French Connection

    La French Connection. En 2015, la France a accepté de fournir deux porte-avions à la Russie. Paris n’a annulé l’accord qu’après une pression soutenue des alliés.

    Le gouvernement français dénonce amèrement la décision de l’Australie d’acheter des sous-marins nucléaires aux États-Unis et à la Grande-Bretagne. L’annulation d’une vente de sous-marins conventionnels français à Canberra en est l’une des conséquences.

    L’indignation française n’est pas vraiment justifiée. La France se distingue comme une nation nationaliste, avec des insécurités particulières. En 2015, la France a accepté de fournir deux porte-avions à la Russie. Paris n’a annulé l’accord qu’après une pression soutenue des alliés.

    En 2019, le président français Emmanuel Macron a fait une déclaration spectaculaire en faveur de l’indépendance européenne vis-à-vis de l’OTAN, et des États-Unis. Il préférait plutôt une organisation militaire européenne, accompagnée d’un rôle diplomatique distinct dans le monde.

    Ce rêve, comme d’autres de la part des dirigeants français, n’est pas devenu réalité.

    Depuis la Seconde Guerre mondiale, la France a suivi un rôle singulièrement indépendant vis-à-vis de l’Europe et surtout des États-Unis, notamment après l’accession à la présidence du général Charles de Gaulle à la fin des années 1950. Au milieu de désaccords et d’une acrimonie croissants, la France a exigé en 1966 que l’OTAN quitte le pays. Le siège de l’Alliance est transféré en Belgique. En 2009, la France a repris sa pleine participation à l’alliance.

    La rupture avec l’OTAN était au cœur de la stratégie du président de Gaulle. Le chef dévoué de la France libre pendant la Seconde Guerre mondiale est revenu à la tête du pays à une époque de crise extrêmement grave et d’anxiété publique. La défaite face à l’Allemagne, puis à nouveau en 1954 face aux révolutionnaires communistes d’Indochine, une autre guerre épuisante en Algérie et le caractère tournant des gouvernements d’après-guerre ont contribué à donner l’impression que la France était un membre de l’alliance atlantique gravement perturbé.

    Après son retour au pouvoir, le général de Gaulle a habilement mis en œuvre une stratégie à trois volets : image, institutions et politique étrangère. Sa carrière et sa personnalité remarquables lui permettent de faire appel simultanément aux traditions françaises de monarchisme, de patriotisme et de populisme. Il apparaît distant et se montre souvent impérieux, mais utilise également les référendums populaires.

    De Gaulle établit la Cinquième République, y compris une nouvelle constitution accordant un pouvoir exécutif exceptionnel au président. Il redonne confiance aux Français en mettant l’accent sur la « force de frappe », la force nucléaire nationale indépendante, et sur la diplomatie. La dissuasion nucléaire devient un puissant symbole de fierté et d’indépendance nationales.

    À l’exception de la Grande-Bretagne, un partenaire spécial unique, les États-Unis se sont opposés au développement d’armes nucléaires par d’autres nations. L’administration Kennedy s’est affirmée par rapport à l’administration Eisenhower, non conflictuelle, en faisant pression sur la politique américaine en Europe. L’affrontement qui en a résulté entre JFK et de Gaulle a donné lieu à un théâtre politique dramatique, mettant en scène des personnalités intrigantes, mais reposant également sur des différences politiques profondes, contrairement à aujourd’hui.

    En même temps qu’il rejoignait l’OTAN, le gouvernement français annonçait une compensation financière pour les personnes souffrant de problèmes de santé dus aux essais nucléaires effectués par la France dans l’atmosphère. Auparavant, on hésitait même à reconnaître l’existence de risques sanitaires importants.

    L’héritage de De Gaulle comprend les puissantes institutions politiques d’aujourd’hui et la capacité de soutenir l’OTAN à partir d’une position de force. Après les attaques terroristes du 11 septembre, les avions français se sont joints aux autres pour patrouiller l’espace aérien nord-américain. Les troupes françaises ont réussi à apporter la stabilité au Mali et dans d’autres régions d’Afrique.

    En 1991, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement a vu le jour. La France est l’un des principaux fondateurs de cet effort visant à stimuler les investissements en Europe de l’Est. La Banque est aujourd’hui fermement établie comme un puissant moteur d’intégration économique.

    Contrairement à l’époque de la guerre froide, de puissantes incitations économiques permettent aux capitaux d’investissement de traverser les frontières et l’Atlantique. Gardez ce contexte à l’esprit en ce qui concerne les « crises ».

    Arthur I. Cyr

    Arthur I. Cyr (acyr@carthage.edu) est Clausen Distinguished Professor au Carthage College dans le Wisconsin et auteur de « After the Cold War » (NYU Press et Palgrave/Macmillan).

    The Korea Times, 17/10/2021

  • Achat de blé : L’Algérie choisit la Russie au lieu de la France

    Céréales : L’Algérie choisit la Russie au lieu de la France. Elle vient d’en importer 60.000 tonnes

    MOSCOU, 20 octobre (Reuters) – Demetra, l’un des plus grands négociants en céréales de Russie, a fourni 60000 tonnes de blé à l’Algérie, a-t-il indiqué mercredi dans un communiqué. Il s’agit de la première livraison importante de la Russie à l’Algérie depuis 2016. C’était également vers cette destination que se dirigeait Demetra, contrôlée par la deuxième banque russe VTB.

    Deux navires ont été envoyés du port russe de Taman, sur la mer Noire, vers deux ports d’Algérie en septembre, et la cargaison a déjà été acceptée par l’acheteur, a indiqué Demetra.

    L’Algérie était l’un des rares grands importateurs de blé auxquels Moscou n’avait pas accès jusqu’en octobre de l’année dernière, date à laquelle l’Algérie a assoupli ses conditions concernant les dommages causés par les insectes. Cela a permis de proposer du blé de la mer Noire à plus forte teneur en protéines.

    « L’Algérie importe traditionnellement des céréales de France, d’Allemagne, de Lettonie, de Lituanie et d’Argentine et a des exigences de qualité élevées », a déclaré Roman Kron, directeur de Demetra Trading, dans le communiqué.

    « La diversification de nos marchés d’approvisionnement fait partie de notre stratégie de croissance », a-t-il ajouté.

    Demetra Trading fait partie d’une holding du même nom, dans laquelle VTB a consolidé ses participations dans plusieurs terminaux d’exportation de céréales de la mer Noire et dans le plus grand propriétaire de wagons à céréales de Russie, Rustranscom.

    Demetra Trading est le troisième exportateur de céréales de Russie.

    Source : Agriculture, 20/10/2021

  • Une délégation de la RASD en Russie : entretiens sur les perspectives de règlement du conflit

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    Le représentant spécial du Président russe pour le Moyen-Orient et l’Afrique, Mikhaël Bogdanov, également vice-ministre russe des Affaires étrangères, a reçu, hier à Moscou, une délégation du Secrétariat général (SG) du Front Polisario, en vue d’examiner les perspectives de règlement du conflit au Sahara occidental.
    La délégation sahraouie a transmis au responsable russe, les salutations du Président Ghali et la disposition constante de la formation politique à mener des pourparlers et à parvenir à une solution pacifique au conflit.
    Un échange de vues sur les perspectives du règlement au Sahara occidental a eu lieu durant cette rencontre, tenue la veille des délibérations du Conseil de sécurité après réception du rapport soumis par le SG de l’ONU, Antonio Guterres, sur la situation au Sahara occidental et à l’ombre des préparatifs entamés par le Conseil en vue d’adopter une nouvelle résolution sur le mandat de la Minurso.
    La délégation a fait part de la situation «inadmissible» qui prévaut dans les territoires occupés et qui, a-t-il expliqué, exige une intervention rapide du Conseil de sécurité, censé déterminer la partie responsable dans la violation du cessez-le-feu et la condamner.
    Le responsable russe a exprimé le soutien de son pays aux efforts onusiens pour résoudre le conflit entre les deux parties conformément à la légalité et au droit internationaux.
    APS
  • Le Maroc en crise avec la Russie

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    La crise est ouverte entre Rabat et Moscou. Après la décision marocaine au début de ce mois de suspendre ses vols vers la capitale russe, c’est au tour de la Russie de reporter sine die le 6e Forum de coopération russo-arabe qui était prévu au Maroc le 28 octobre prochain. Depuis quelques jours, des sites russes, comme Proigra.com, affirment que même l’ambassadeur russe à Rabat a quitté le royaume dans des circonstances opaques .
    Proiqra rappelle que cela arrive après la décision du Maroc de suspendre tous les vols vers et de Moscou ” sous une justification peu convaincante, qui est les cas élevés du virus Corona dans ce pays “. Décision qui a été suivie par la nouvelle de l’évacuation par la Russie de ses citoyens résidant au Maroc.
    Certaines médias marocains ont parlé de son départ en vacances, mais la nouvelle de son départ et la raison de ses vacances restent ambiguës, d’autant que rien n’empêche Moscou de communiquer sur cette affaire en toute transparence. cependant, il semble bien que le froid existe dans les rapports entre les deux pays, bien qu’aucun détail n’ait été fourni pour le moment par les deux parties, à l’exception de supputations médiatiques.
    Comment est venu le report de ce Forum? Un communiqué de l’ambassade de Russie en Egypte a transmis la demande de la Russie de reporter le forum à une date ultérieure en novembre ou décembre en raison d’un changement dans l’agenda du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
    Le communiqué indique que les “changements sont également dus aux mises à jour du programme de travail du président Vladimir Poutine”.
    Selon Morocco World News, un site proche du palais royal, ” la décision de reporter l’événement intervient quelques jours après une rencontre entre le vice-ministre russe des affaires étrangères Sergueï Verchinine et l’ambassadeur du Maroc en Russie Lotfi Bouchara.
    Le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que la réunion avait eu lieu le 7 octobre pour discuter de plusieurs sujets, dont le conflit du Sahara occidental.
    Cette crise intervient alors qu’une réunion importante du Conseil de sécurité de l’ONU est prévue dans quelques jours pour renouveler les termes du mandat de la Minurso, la mission de paix onusienne au Sahara occidental.
    Il faut souligner que le chef de la Minurso est un Russe connu pour avoir été un diplomate au long cours, et qu’il vient d’être désigné récemment quelques semaines après la nomination de De Mistura comme envoyé spécial du SG de l’ONU au Sahara occidental.
    Par ailleurs, la presse marocaine a accusé la Russie d’avoir envoyé des mercenaires de la société Wagner en Mauritanie, un fake news qui risque d’exacerber davantage la tension entre Rabat et Moscou.
  • Après l’Allemagne, le Maroc en crise avec la Russie

    Maroc, Allemagne, Russie, Sahara Occidental, Front Polisario, MINURSO, ONU, #Maroc,

    Selon le site Morocco World News, proche du pouvoir au Maroc, l’ambassade de la Fédération de Russie en Egypte a demandé le report du 6e Forum de coopération russo-arabe prévu au Maroc le 28 octobre. « Un communiqué de l’ambassade a transmis la demande de la Russie de reporter le forum à une date ultérieure en novembre ou décembre en raison d’un changement dans l’agenda du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Le communiqué indique que les changements sont également dus aux mises à jour du programme de travail du président Vladimir Poutine ».

    Morocco World News indique que « la décision de reporter l’événement intervient quelques jours après une rencontre entre le vice-ministre russe des affaires étrangères Sergueï Verchinine et l’ambassadeur du Maroc en Russie Lotfi Bouchara . Le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que la réunion avait eu lieu le 7 octobre pour discuter de plusieurs sujets, dont le conflit du Sahara occidental ».

    La même source rappelle que la réunion est intervenue quelques jours avant la réunion du Conseil de sécurité prévue à la fin du mois pour renouveler le termes du mandat de la MINURSO, la mission de pais onusienne au Sahara occidental.

    D’après le site Proiqra.com, « les relations entre le Maroc et la Russie traversent une crise ». Il rapporte « le départ de l’ambassadeur russe de Rabat dans des circonstances peu claires ».

    Proiqra rappelle que cela arrive après la décision du Maroc de suspendre tous les vols vers et de Moscou «  sous une justification peu convaincante, qui est les cas élevés du virus Corona dans ce pays ». Décision qui a été suivie par la nouvelle de l’évacuation par la Russie de ses citoyens résidant au Maroc. « Certaines médias marocains ont parlé de son départ en vacances, mais la nouvelle de son départ et la justification de ses vacances restent ambiguës », dit-il.

    #Maroc #Allemagne #Russie

  • La Russie va suspendre la mission de liaison de l’OTAN à Moscou

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    MOSCOU, 18 octobre. /TASS/. La Russie va suspendre la mission de liaison militaire de l’OTAN à Moscou et rappeler l’accréditation de son personnel en réponse à la décision de l’alliance de retirer l’accréditation de huit diplomates russes, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d’une conférence de presse lundi.

    « En réponse aux actions de l’OTAN, nous suspendons l’activité de la mission de liaison militaire de l’OTAN à Moscou et nous rappellerons l’accréditation de son personnel à partir du 1er novembre de cette année », a déclaré le plus haut diplomate russe, répondant à une question de TASS.

    Il sera également mis fin à l’activité du bureau d’information de l’OTAN à Moscou, installé à l’ambassade du Royaume de Belgique, a précisé M. Lavrov.

    « Si l’OTAN a des questions urgentes, elle peut contacter notre ambassadeur en Belgique sur ces questions », a ajouté le ministre des Affaires étrangères.

    L’OTAN a annoncé le 6 octobre qu’elle avait réduit le personnel de la mission russe auprès de l’alliance de 20 à 10 membres, révoquant l’accréditation de huit diplomates et supprimant deux postes vacants. L’Alliance de l’Atlantique Nord a demandé aux diplomates russes de quitter Bruxelles fin octobre.

    Moscou suspend le fonctionnement de sa mission auprès de l’OTAN à partir du 1er novembre

    Selon le chef de la diplomatie russe, depuis 2014, l’OTAN a mis un frein à tout contact avec la mission russe, annoncé la fin complète de la coopération pratique tant dans les domaines civils que parmi les militaires…

    MOSCOU, 18 octobre. /TASS/. La Russie suspend le fonctionnement de sa mission auprès de l’OTAN à partir du 1er novembre suite à la décision de l’OTAN de révoquer l’accréditation de huit employés de la mission russe, a déclaré lundi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

    Selon le haut diplomate russe, Moscou a déjà informé l’OTAN de ces mesures. « Le Secrétariat international de l’OTAN a déjà été informé. Notre ministère publiera bientôt une déclaration », a déclaré M. Lavrov.

    « En raison des mesures délibérées de l’OTAN, nous n’avons pratiquement aucune condition pour un travail diplomatique élémentaire et en réponse aux actions de l’OTAN, nous suspendons le travail de notre mission permanente auprès de l’OTAN, y compris le travail de l’envoyé militaire principal, probablement à partir du 1er novembre. Ou cela peut prendre plusieurs jours de plus », a-t-il déclaré en réponse à une question de l’agence TASS.

    Il a rappelé que l’OTAN avait officiellement notifié la Russie le 6 octobre que le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, avait pris la décision de révoquer l’accréditation de huit membres du personnel de la mission russe auprès de l’organisation à partir du 1er novembre et de réduire le personnel de la mission, y compris le personnel administratif et technique, à dix personnes.

    « Aucune explication sur les causes d’une telle mesure n’a été fournie. J’ai rencontré M. Stoltenberg à New York plusieurs jours avant l’annonce de cette décision. Il n’a cessé de souligner l’intérêt sincère, comme il l’a dit, de l’OTAN pour la normalisation des relations avec la Russie dans l’intérêt de la désescalade des tensions sur le continent européen », a déclaré M. Lavrov.

    Dans le même temps, selon lui, cette mesure n’est « pratiquement pas une surprise » pour la Russie car le personnel de la mission a été réduit à deux reprises à la demande de l’OTAN – en 2015 et en 2018. « Depuis 2014, l’OTAN a mis un frein à tout contact avec notre mission, a annoncé la fin complète de la coopération pratique tant dans les domaines civils que parmi les militaires. Il n’y a pas eu du tout de contacts entre les militaires. Comme je l’ai déjà dit, en fait, l’OTAN a imposé une interdiction de visite de son siège pour nos diplomates et il est impossible de maintenir des contacts sans ces visites. L’OTAN a en fait interdit les contacts élémentaires avec le Secrétariat international », a-t-il ajouté.

    Le haut diplomate russe a souligné que cela ne fait que prouver que « l’OTAN n’est intéressée ni par un dialogue égalitaire ni par un quelconque travail commun. »

    « S’il en est ainsi, nous ne voyons aucune raison de continuer à prétendre que des changements sont possibles dans un avenir prévisible, car l’OTAN a déjà déclaré que de tels changements étaient impossibles », a-t-il ajouté. « En fait, nous n’avons pratiquement aucune possibilité de travail diplomatique élémentaire en raison des mesures prises par l’OTAN ».

    TASS, 18/10/2021