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  • Pourquoi la France perd son influence au Maghreb et au Sahel

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    La crise actuelle entre l’Algérie et la France révèle l’émergence d’un nouvel ordre en Afrique du Nord, dans lequel la France n’a pas grand-chose à dire.

    Lorsqu’Emmanuel Macron s’est lancé dans la course à la présidence française il y a cinq ans, il s’est présenté comme le candidat du changement. Indépendant, non lié aux partis politiques traditionnels, il semblait voir l’histoire coloniale de la France sous un angle nouveau et être favorable à des solutions innovantes. Sa voix était inattendue – et résolument moderne.

    Le candidat à la présidence française a même prononcé des mots qu’aucun président français, même de gauche, n’avait jamais osé prononcer, qualifiant la colonisation française de l’Algérie de crime contre l’humanité.

    Cinq ans plus tard, le même Macron, dans son rôle actuel de président de la France, a fait des déclarations incroyablement condescendantes remettant en question l’identité précoloniale de l’Algérie en tant que nation.

    Touchant un sujet difficile s’il en est un – le passé colonial de l’Algérie – ses remarques ont suscité une colère généralisée parmi les Algériens.

    Cette réaction de colère est la conséquence d’une divergence d’opinion fondamentale sur un sujet hautement sensible. Car remettre en cause l’existence d’une nation algérienne avant la colonisation française revient à justifier implicitement le colonialisme lui-même.

    Un revirement spectaculaire

    Comment s’est opéré le spectaculaire retournement de Macron ? Comment un homme qui avait auparavant des opinions politiques et économiques intérieures et internationales aussi peu conventionnelles a-t-il pu utiliser une rhétorique remettant en cause non seulement la notion d’existence d’une nation algérienne précoloniale, mais suggérant un fossé entre le président algérien Abdelmadjid Tebboune et les militaires algériens ?

    S’agit-il d’une simple gaffe ou d’une nouvelle interprétation de l’histoire visant à recadrer la perception des relations franco-algériennes ?

    Ou Macron a-t-il été influencé par les courants politiques algériens et français qui soutiennent que le régime algérien est sérieusement affaibli à la suite du Hirak, ou du mouvement de protestation ? Serait-ce une simple question de complaisance, voire d’arrogance, de la part du président français ?

    Seul le temps et les futurs biographes de Macron nous le diront. Mais une chose est sûre : les accusations de propagande électorale ne tiennent pas la route. Les commentaires controversés de Macron risquent de lui faire plus de mal que de bien.

    Pendant ce temps, le Macron d’aujourd’hui semble avoir perdu son chemin. Le seul président français à avoir montré une volonté, du moins au début, de remettre en question les politiques hégémoniques de la Francafrique – sans toutefois réussir à rompre complètement avec elles – tente maintenant de nettoyer le désordre diplomatique dans l’espoir de conserver des privilèges français qui sont clairement intenables à long terme.

    Car la France est aujourd’hui une puissance économique et militaire réduite qui n’a pas les moyens de façonner les politiques de l’Afrique.

    C’est ainsi que Macron a renié sa très attendue nouvelle politique africaine, tout en se laissant entraîner dans la spirale infernale de la Francafrique, où il tente de colmater les fuites d’un navire manifestement en perdition.

    Car, en termes économiques, la France ne peut pas rivaliser avec la Chine. Non seulement les investissements chinois en Afrique éclipsent ceux de la France, mais ils dépassent également les investissements de tous les pays occidentaux réunis. Les exportations de la France vers l’Afrique en 2020 représentaient 5,3 % du total de ses exportations mondiales pour cette année-là. Elles sont désormais inférieures à celles de l’Allemagne, bien que l’Afrique ne soit pas une priorité pour l’Allemagne.

    Les exportations françaises vers l’Afrique représentent à peine un quart de celles des Chinois, malgré l’arrivée relativement récente de la Chine sur le continent.

    Les limites de l’intervention

    Sur le plan militaire, la France a atteint les limites de son intervention au Sahel, les opérations Serval et Barkhane n’ayant pas permis d’éliminer les groupes islamistes armés qui prolifèrent dans la région.

    La France avait espéré former une coalition de nations africaines et européennes, mais les premières n’avaient pas les moyens de s’engager, et les secondes ne voulaient pas s’impliquer dans ce qu’elles craignaient être une guerre ingérable et impossible à gagner.

    Mais pour la France, le coup le plus dur est survenu au début de l’automne, après l’annonce que les États-Unis formaient un pacte de sécurité dans le Pacifique sans la France.

    Avec le retrait des troupes américaines d’Afghanistan et d’Irak, Washington signale son intention de se concentrer sur ce qu’il considère comme le plus grand défi du 21e siècle : la bataille économique du Pacifique.

    En signant le pacte avec la Grande-Bretagne et l’Australie d’abord, puis avec l’Inde et d’autres pays d’Asie du Sud-Est, les États-Unis ont déclenché une crise avec la France en annulant de fait le contrat de sous-marins de 57 milliards de dollars conclu entre Naval Group et l’Australie.

    Le marché a été arraché à la France au profit d’entreprises américaines, et le camouflet infligé à la France a été profondément ressenti.

    Négligée par ses anciens alliés occidentaux, la France pensait pouvoir s’imposer sur la scène internationale en affirmant son leadership dans certaines régions déchirées par des conflits.

    Hélas, la junte militaire intérimaire au Mali, qui entretiendrait des liens étroits avec la Russie, s’est détournée de Paris de manière inattendue. Après la décision unilatérale de la France de réduire sa présence dans la région, le Premier ministre de transition Choguel Kokalla Maiga a accusé la France d’ »abandonner le Mali en plein vol ».

    Le nouveau régime malien n’a pas apprécié que la France lui présente une affaire réglée. Là encore, la réponse française a été remarquablement maladroite, affichant un niveau d’arrogance que les alliés de la France ont de plus en plus de mal à supporter. La ministre française des Armées, Florence Parly, a qualifié les propos du Premier ministre malien d’ »indécents » et d’ »inacceptables ».

    La Russie prête à intervenir

    Convaincue qu’elle a toujours le dessus, la France poursuit cependant une stratégie malienne fondée sur l’hypothèse que la survie de la junte au pouvoir est liée à la présence de l’armée française – et ignore deux faits cruciaux.

    D’une part, si elle a permis de contenir l’expansion des groupes extrémistes armés, la présence française n’a pas permis de résoudre la crise malienne. D’autre part, d’autres options sont disponibles.

    Dans l’éventualité d’un retrait des troupes françaises, la Russie est prête à intervenir. Des discussions seraient en cours entre le Mali et l’organisation mercenaire russe controversée, le Groupe Wagner.

    La Russie, qui a déjà un pied en Libye, espère étendre son influence au Sahel. Historiquement, les États-Unis ont fourni un soutien logistique aux opérations militaires françaises dans la région, bien qu’aucune troupe américaine ne soit présente sur le terrain.

    Mais avec l’abandon des théâtres symboliques de l’Afghanistan et de l’Irak et le refus d’intervenir directement au Yémen, les efforts des États-Unis sont entièrement axés sur la garantie de la prééminence stratégique de l’Amérique dans la région du Pacifique – la question de savoir s’ils vont continuer à le faire est une autre question.

    Par conséquent, la région délaissée du Sahel est à saisir, et la Russie, alliée de longue date de l’Algérie, est prête à intervenir.

    Et les dirigeants frustrés de la France ne peuvent rien y faire. Ils ne peuvent ni rivaliser avec la Chine sur le plan économique, ni avec la Russie sur le plan militaire.

    Pire encore, les dirigeants français n’ont pas réussi à saisir la nature changeante des structures de pouvoir tant en Algérie qu’au Mali, dont les nouveaux régimes au pouvoir ont moins de liens historiques et économiques avec la France.

    Ainsi, lorsque Macron a annoncé la décision du gouvernement français de réduire considérablement le nombre de visas accordés aux dirigeants algériens, il s’est trompé de cible : les personnes visées par cette nouvelle politique ne sont plus aux commandes.

    En fin de compte, le schéma général des choses en Afrique du Nord et en Afrique de l’Ouest va changer de façon spectaculaire. La France ne peut plus se permettre de régner en maître, et les États-Unis ont d’autres priorités. La Chine et la Russie – la première sur le plan économique, la seconde sur le plan militaire – vont inévitablement supplanter les anciens réseaux et intérêts, la Turquie entrant également dans la danse.

    La main forte de l’Algérie

    Dans le contexte actuel, précaire et en mutation rapide, l’Algérie a les coudées franches et entend s’imposer comme un partenaire stratégique, et non comme un simple sous-traitant. Grâce à ses relations économiques étroites avec la Chine et à ses accords militaires avec la Russie, l’Algérie est déjà prête à devenir un élément central, sinon central, du bloc régional émergent.

    Macron a négligé d’envisager les relations franco-algériennes sous un tel angle, se contentant de jouer le jeu traditionnel de la politique étrangère française, dans laquelle les pays africains sont considérés comme des alliés naturels, voire des vassaux. Qu’une nation africaine rappelle son ambassadeur à Paris, ferme son espace aérien aux avions militaires français et envisage de prendre d’autres mesures encore plus radicales était pratiquement impensable.

    Avec le retrait des troupes américaines d’Afghanistan et d’Irak, Washington signale son intention de se concentrer sur ce qu’il considère comme le plus grand défi du 21e siècle : la bataille économique du Pacifique.

    En signant le pacte avec la Grande-Bretagne et l’Australie d’abord, puis avec l’Inde et d’autres pays d’Asie du Sud-Est, les États-Unis ont déclenché une crise avec la France en annulant de fait le contrat de sous-marins de 57 milliards de dollars conclu entre Naval Group et l’Australie.

    Le marché a été arraché à la France au profit d’entreprises américaines, et le camouflet infligé à la France a été profondément ressenti.

    Négligée par ses anciens alliés occidentaux, la France pensait pouvoir s’imposer sur la scène internationale en affirmant son leadership dans certaines régions déchirées par des conflits.

    Hélas, la junte militaire intérimaire au Mali, qui entretiendrait des liens étroits avec la Russie, s’est détournée de Paris de manière inattendue. Après la décision unilatérale de la France de réduire sa présence dans la région, le Premier ministre de transition Choguel Kokalla Maiga a accusé la France d’ »abandonner le Mali en plein vol ».

    Le nouveau régime malien n’a pas apprécié que la France lui présente une affaire réglée. Là encore, la réponse française a été remarquablement maladroite, affichant un niveau d’arrogance que les alliés de la France ont de plus en plus de mal à supporter. La ministre française des Armées, Florence Parly, a qualifié les propos du Premier ministre malien d’ »indécents » et d’ »inacceptables ».

    La Russie prête à intervenir

    Convaincue qu’elle a toujours le dessus, la France poursuit cependant une stratégie malienne fondée sur l’hypothèse que la survie de la junte au pouvoir est liée à la présence de l’armée française – et ignore deux faits cruciaux.

    D’une part, si elle a permis de contenir l’expansion des groupes extrémistes armés, la présence française n’a pas permis de résoudre la crise malienne. D’autre part, d’autres options sont disponibles.

    Dans l’éventualité d’un retrait des troupes françaises, la Russie est prête à intervenir. Des discussions seraient en cours entre le Mali et l’organisation mercenaire russe controversée, le Groupe Wagner.

    La Russie, qui a déjà un pied en Libye, espère étendre son influence au Sahel. Historiquement, les États-Unis ont fourni un soutien logistique aux opérations militaires françaises dans la région, bien qu’aucune troupe américaine ne soit présente sur le terrain.

    Mais avec l’abandon des théâtres symboliques de l’Afghanistan et de l’Irak et le refus d’intervenir directement au Yémen, les efforts des États-Unis sont entièrement axés sur la garantie de la prééminence stratégique de l’Amérique dans la région du Pacifique – la question de savoir s’ils vont continuer à le faire est une autre question.

    Par conséquent, la région délaissée du Sahel est à saisir, et la Russie, alliée de longue date de l’Algérie, est prête à intervenir.

    Et les dirigeants frustrés de la France ne peuvent rien y faire. Ils ne peuvent ni rivaliser avec la Chine sur le plan économique, ni avec la Russie sur le plan militaire.

    Pire encore, les dirigeants français n’ont pas réussi à saisir la nature changeante des structures de pouvoir tant en Algérie qu’au Mali, dont les nouveaux régimes au pouvoir ont moins de liens historiques et économiques avec la France.

    Ainsi, lorsque Macron a annoncé la décision du gouvernement français de réduire considérablement le nombre de visas accordés aux dirigeants algériens, il s’est trompé de cible : les personnes visées par cette nouvelle politique ne sont plus aux commandes.

    En fin de compte, le schéma général des choses en Afrique du Nord et en Afrique de l’Ouest va changer de façon spectaculaire. La France ne peut plus se permettre de régner en maître, et les États-Unis ont d’autres priorités. La Chine et la Russie – la première sur le plan économique, la seconde sur le plan militaire – vont inévitablement supplanter les anciens réseaux et intérêts, la Turquie entrant également dans la danse.

    La main forte de l’Algérie

    Dans le contexte actuel, précaire et en mutation rapide, l’Algérie a les coudées franches et entend s’imposer comme un partenaire stratégique, et non comme un simple sous-traitant. Grâce à ses relations économiques étroites avec la Chine et à ses accords militaires avec la Russie, l’Algérie est déjà prête à devenir un élément central, sinon central, du bloc régional émergent.

    Macron a négligé d’envisager les relations franco-algériennes sous un tel angle, se contentant de jouer le jeu traditionnel de la politique étrangère française, dans laquelle les pays africains sont considérés comme des alliés naturels, voire des vassaux. Qu’une nation africaine rappelle son ambassadeur à Paris, ferme son espace aérien aux avions militaires français et envisage de prendre d’autres mesures encore plus radicales était pratiquement impensable.

    Historiquement, la politique étrangère française a considéré les nations africaines comme de simples sentinelles veillant sur les intérêts de la France, qui se trouvaient également être dans leur intérêt. Cela a été le cas pour un certain nombre de pays, et certains acceptent encore aujourd’hui de jouer le rôle de sous-traitant ou de vassal.

    Mais même la voix soi-disant impeccablement moderne de Macron n’a pas pu se défaire de la vieille habitude de la Francafrique. D’où la réprimande cinglante des nations aspirant à une nouvelle donne plus équitable.

    Même le Mali, malgré son extrême instabilité, change de cap. Pourquoi un des pays les plus pauvres du monde, sans perspectives sérieuses, choisirait-il de rester dans la sphère d’influence étouffante de la France ? Après tout, en 50 ans de post-indépendance, les politiques de la Francafrique n’ont rien accompli.

    Pendant ce temps, l’Algérie, dont la population devrait dépasser les populations respectives de l’Italie et de l’Espagne au milieu du siècle, sera sans doute une force avec laquelle il faudra compter à la future table des négociations, malgré les défaillances institutionnelles et économiques qui la freinent pour l’instant.

    Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de Middle East Eye.

    Abed Charef

    Middle East Eye, 15/10/2021

  • L’Alliance Alger-Moscou monte en puissance

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    C’est sûrement la position prise par Moscou lors de la crise politique traversée par l’Algérie en 2019 qui va le mieux renseigner sur l’étroitesse des relations entre les deux pays. Moscou avait mis en garde la communauté internationale contre toute ingérence en Algérie. La ligne Alger-Moscou se renforce chaque jour un peu plus. Les derniers développements sur la scène internationale confirment cet état de fait.

    Après l’odieuse transaction conclue entre le Maroc et le président Donald Trump où Rabat a annoncé la normalisation de ses relations avec l’Etat hébreu contre une reconnaissance publique du président américain de sa souveraineté sur le Sahara Occidental, Moscou a, de go, dénoncé la décision du président sortant, estimant qu’elle «sort complètement du cadre du droit international». «Ce que les Américains ont fait ici, c’est une décision unilatérale qui sort complètement du cadre du droit international», a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov, cité par les agences de presse Ria Novosti et TASS.

    Il a ajouté que cette décision ne respectait pas non plus «les décisions de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, avec lesquelles les Américains eux-mêmes étaient d’accord».

    La réaction russe était attendue puisque faut-il le rappeler, l’ambassadeur de Russie à Alger, Igor Beliaev, a souligné, il y a moins d’une semaine, «la convergence de vues» entre Moscou et Alger sur la crise à El Guerguerat, au Sahara occidental, réitérant la position de son pays qui appelle à la retenue. M. Beliaev avait ajouté «qu’après la récente aggravation du conflit au Sahara occidental, nous poursuivons le dialogue avec l’Algérie à différents niveaux (…) Les discussions ont permis de dégager une convergence de vues entre les deux pays vis-à-vis de cette crise (…) L’Algérie et la Russie appellent à la retenue, au retour à l’accord de cessez-le-feu de 1991, à la poursuite des négociations directes et à la désignation d’un représentant personnel du secrétaire général de l’Onu dans les plus brefs délais possibles».

    Cette convergence de positions est à même de confirmer les relations solides entre les deux pays. Elle reflète également le choix de l’Algérie de changer de cap et de s’adosser sur son allié russe pour se soustraire à l’influence européenne. D’ailleurs, le partenariat stratégique entre l’Algérie et la Russie a atteint un niveau stratégique dans l’agenda bilatéral.

    L’Algérie est le premier client Africain de la Russie dans le domaine de la vente d’armes. Elle vient d’acquérir d’ailleurs, pour 2 milliards de dollars, les derniers combattants Su-57. Le domaine de l’énergie figure également à l’ordre du jour bilatéral, même si les sociétés Russe Gazprom et Algérienne Sonatrach sont en concurrence dans le domaine de la production d’énergie sur le marché Européen.

    Sur le plan politique, les relations entre les deux pays se sont nouées pendant les années de la guerre d’indépendance (1954-1962) lorsque l’ex-URSS a apporté son appui politique au FLN. Depuis les relations sont restées bonnes malgré un certain ralentissement après l’effondrement de l’Union soviétique.

    C’est sous la présidence de Vladimir Poutine que les choses vont reprendre. Une déclaration de partenariat stratégique, l’effacement de la dette algérienne et une série d’accords de coopération économique signés. Mais c’est sûrement la position prise par Moscou lors de la crise politique traversée par l’Algérie en 2019 qui va le mieux renseigner sur l’étroitesse des relations entre les deux pays. Moscou avait mis en garde la communauté internationale contre toute ingérence en Algérie.

    Cette alliance renforcée entre Alger et Moscou témoigne à la fois de la volonté de la Russie d’accroître son influence dans la région et de la volonté de l’Algérie de peser davantage sur la scène internationale. Les dernières critiques formulées par le parlement européen sur les violations des droits de l’homme et le vœu de promouvoir la démocratie en Algérie, ont renforcé l’attitude d’Alger envers l’UE qui a toujours été empreinte de prudence, voire de méfiance.

    L’Algérie qui a bien compris que la résolution du parlement européen n’est qu’une pression politique visant à obtenir sa soumission économique après la décision d’Alger de revoir l’accord d’association, se retrouve dans l’obligation de renforcer ses relations avec d’autres puissances comme la Russie et la Chine, afin de mettre un terme aux pressions qu’elle subies.

    C’est d’ailleurs avec ces deux pays que l’Algérie a opté de renforcer ses échanges économiques et même de coopérer pour la lutte contre la pandémie du coronavirus. Un choix stratégique car l’Algérie se retrouve aujourd’hui, seule dans l’arène, après la décimation totale du front de refus contre Israël. Ses positions immuables de soutenir les causes justes du Sahara Occidental et de la Palestine vont, à ne pas en douter, lui coûter beaucoup de tracas.

    Amine Ghouta

    Crésus, 11/12/2020

  • L’échec de la France au Sahel profite aux autres puissances

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    Alors que les Américains se retiraient d’Afghanistan après plus de 20 ans d’une guerre qui ne mena nul part, c’était au tour de la France d’annoncer la fin de l’opération Barkhane qui n’a fait que propager encore plus la violence dans la région du Sahel. Aujourd’hui l’Algérie, la Russie, les Américains et les Chinois, dans d’autres mesures, reprennent là où Paris a échoué.
    Les discussions entre le Mali et la controversée société militaire privée russe, le groupe Wagner, suscitent une profonde inquiétude au niveau international. Le groupe a été identifié pour la première fois en 2014 alors qu’il soutenait les séparatistes pro-russes dans le conflit dans l’est de l’Ukraine. Depuis lors, il a été employé dans des pays tels que la Syrie, le Mozambique, le Soudan, la Libye et la République centrafricaine avec succès.
    Le président Emmanuel Macron a récemment déclaré que le contingent français de 5 000 hommes serait réduit de moitié, ce qui a incité le Premier ministre malien Choguel Maiga à accuser la France d’abandonner son pays.
    Cela a déclenché une réaction furieuse de la France, la ministre des Armées Florence Parly accusant le gouvernement malien de “s’essuyer les pieds avec le sang des soldats français”.
    Le président Macron s’est dit “choqué” par cette accusation, condamnant le gouvernement militaire du Mali, qui, selon lui, n’avait aucune “légitimité démocratique” après deux coups d’État en moins d’un an.
    Mais l’opinion publique malienne s’est incontestablement retournée contre la présence des troupes de l’ancienne puissance coloniale.
    Huit ans après l’arrivée des Français, la crise sécuritaire s’est propagée au Burkina Faso et au Niger, avec de nombreux groupes différents, certains liés à al-Qaïda ou au groupe État islamique, parcourant la région depuis leurs bases dans le désert du Sahara.
    Environ 55 militaires français et plusieurs centaines de Maliens ont été tués.
    Furieux de l’aggravation de l’insécurité, les Maliens manifestent régulièrement contre les militaires français et les accusent de ne rien faire dans la lutte contre les djihadistes. Ils appellent la présence des soldats français une occupation et exigent leur sortie rapide.
    La Russie est plus neutre
    Beaucoup sont heureux que les Russes les remplacent.
    Oumar Cissé, un éminent militant pour la paix dans la région agitée de Mopti, a déclaré que la Russie était un partenaire historique de l’armée malienne.
    “La Russie n’a aucun intérêt pour la politique malienne contrairement à la France, qui gère le conflit en fonction de ses intérêts économiques et politiques”, a-t-il déclaré à Aldjazair.org.
    Certains militants affirment que la présence des forces françaises elle-même a été un catalyseur de la violence djihadiste. La France s’est longtemps opposée aux négociations avec les djihadistes, une option privilégiée par certains Maliens.
    Il n’y a eu aucune protestation publique contre la Russie mais l’opinion publique envers l’intervention proposée de Wagner est divisée.
    Cependant, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a confirmé que le Mali s’était “tourné vers une entreprise militaire privée de Russie” pour aider à combattre les groupes djihadistes.
    Si l’accord avec le Mali se concrétise, cela signifierait une expansion majeure des intérêts militaires de la Russie en Afrique et un revers stratégique pour l’Occident. Le déploiement d’entrepreneurs militaires russes marquerait une rupture profonde avec la France et l’Occident.
    La ministre française Mme Parly a prévenu que “nous ne pourrons pas cohabiter avec des mercenaires”. Elle a ensuite accusé le Premier ministre malien d’”hypocrisie, de mauvaise foi et d’indécence” après avoir déclaré que son administration n’avait pas été consultée sur le retrait de la mission française, l’opération Barkhane.
    L’Allemagne et l’Estonie, dont les forces servent sous une force européenne basée au Mali appelée Takuba, ont également menacé de retirer leurs soldats.
    Le bloc régional ouest-africain Ecowas a fermement dénoncé le projet d’embaucher des sociétés de sécurité privées.
    En résumé, les tensions sont hautes dans la région et l’emprise occidentale en Afrique noire n’a pas fini de verser du sang. La Russie, premier fournisseur d’armement de l’Algérie et de bien des pays stabilisés semble paraître comme un choix plus équilibré et solide que la France. L’Algérie accomplie un difficile travail de convaincre ces pays africains de se désengager de la tutelle de la France qui ne fait que travailler à perpétuer leur dépendance vis-à-vis d’elle depuis des siècles pour mieux les exploiter.
    Aldjazair.org, 09/10/2021
  • Une philippine et un russe remportent le prix Nobel de la paix

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    MANILLE, Philippines (AP) – Les journalistes Maria Ressa des Philippines et Dmitry Muratov de Russie ont remporté vendredi le prix Nobel de la paix 2021 pour leur combat pour la liberté d’expression dans des pays où les médias ont été victimes d’attaques persistantes et des journalistes ont été assassinés.

    En décernant le prix, le Comité Nobel norvégien a souligné qu’une presse indépendante est vitale pour promouvoir la paix. « Un journalisme libre, indépendant et factuel sert à protéger contre les abus de pouvoir, les mensonges et la propagande de guerre », a déclaré Berit Reiss-Andersen, président du comité, expliquant pourquoi le prix a été décerné à deux journalistes.

    « Sans la liberté d’expression et la liberté de la presse, il sera difficile de réussir à promouvoir la fraternité entre les nations, le désarmement et un meilleur ordre mondial pour réussir à notre époque », a-t-elle déclaré.

    Le comité Nobel a noté que Ressa a cofondé en 2012 Rappler, un site Web d’information qui a attiré une attention critique sur la « campagne antidrogue controversée et meurtrière » du président Rodrigo Duterte aux Philippines.

    Elle et Rappler « ont également documenté comment les médias sociaux sont utilisés pour diffuser de fausses nouvelles, harceler les opposants et manipuler le discours public ».

    Réagissant à la nouvelle, Ressa a déclaré à la chaîne norvégienne TV2 que « le gouvernement ne sera évidemment pas content ».

    « Je suis un peu choqué. C’est vraiment émouvant », a-t-elle ajouté. « Mais je suis heureux au nom de mon équipe et je tiens à remercier le Comité Nobel d’avoir reconnu ce que nous traversons. »

    Le journaliste primé a été reconnu coupable l’année dernière de diffamation et condamné à une peine de prison dans une décision considérée comme un coup dur pour la liberté de la presse dans le monde . Elle a été la première femme à recevoir un Nobel cette année.

    Muratov était l’un des fondateurs en 1993 du journal russe indépendant Novaya Gazeta, que le comité Nobel a décrit comme « le journal le plus indépendant de Russie aujourd’hui, avec une attitude fondamentalement critique envers le pouvoir ».

    « Le journalisme factuel et l’intégrité professionnelle du journal en ont fait une source importante d’informations sur les aspects condamnables de la société russe rarement mentionnés par les autres médias », a-t-il ajouté.

    Muratov a déclaré qu’il utiliserait sa victoire pour aider les journalistes indépendants qui ont fait face à une pression croissante des autorités, y compris ceux qui ont été officiellement déclarés « agents étrangers » – une désignation qui porte des connotations péjoratives et implique un contrôle supplémentaire du gouvernement.

    « Nous l’utiliserons pour renforcer le journalisme russe qui a fait l’objet de répressions », a-t-il déclaré dans des commentaires diffusés par une chaîne d’applications de messagerie russe. « Nous essaierons d’aider les personnes qui ont été désignées comme agents, qui ont été persécutées et ont été forcées de quitter le pays. »

    Selon le Comité pour la protection des journalistes, 17 travailleurs des médias ont été tués aux Philippines au cours de la dernière décennie et 23 en Russie.

    L’ancien dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev a utilisé une partie de l’argent de son prix Nobel en 1990 pour aider ce qui allait devenir Novaya Gazeta à acheter du matériel de bureau et des ordinateurs.

    Le comité Nobel a noté que depuis le lancement du journal, six de ses journalistes ont été tués, dont Anna Politkovskaya, qui couvrait le conflit sanglant de la Russie en Tchétchénie.

    Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a salué Muratov comme une personne « talentueuse et courageuse ».

    « Nous pouvons féliciter Dmitry Muratov – il a toujours travaillé conformément à ses idéaux », a déclaré Peskov lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes.

    Certains critiques se sont demandé si le prix respectait la volonté de l’inventeur suédois Alfred Nobel et son objectif initial d’empêcher la guerre. Dan Smith, directeur de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, faisait partie de ceux qui ont déclaré que cela était justifié.

    « La liberté d’expression fait partie de la démocratie, et les systèmes démocratiques se sont avérés plus stables, moins susceptibles de se faire la guerre, moins susceptibles de connaître une guerre civile », a déclaré Smith à l’Associated Press. « Je pense que la chose importante à propos d’un média qui est vraiment libre, c’est qu’il agit non seulement de manière indépendante, mais qu’il respecte la vérité. Et cela me semble aussi être une partie importante non seulement de la démocratie, mais aussi du travail vers la paix. »

    Reiss-Andersen a noté que le prix de la paix avait déjà été décerné à des journalistes, dont Ernesto Teodoro Moneta d’Italie, cité en 1907 « pour son travail dans la presse et dans les réunions de paix ».

    En 1935, le journaliste allemand Carl von Ossietzky a reçu le prix « pour son amour ardent pour la liberté de pensée et d’expression » après avoir révélé que le régime nazi se réarmait secrètement en violation de l’accord de paix de la Première Guerre mondiale.

    Ressa a également été particulièrement critique envers le rôle des entreprises technologiques telles que Facebook dans la manipulation du débat public et leur incapacité à freiner les discours de haine.

    S’exprimant sur le site de Rappler après l’annonce du prix, Ressa a déclaré que le « virus de mensonges qui a été introduit via les algorithmes des plateformes de médias sociaux, infecte de vraies personnes et change ».

    Reiss-Andersen a également noté les risques pour la liberté d’expression dans le monde d’aujourd’hui en raison de la propagation de fausses nouvelles.

    « La diffusion de fausses nouvelles et d’informations qui sont de la propagande et fausses est également une violation de la liberté d’expression, et toute liberté d’expression a ses limites. C’est aussi un facteur très important dans ce débat », a-t-elle déclaré.

    Le groupe de défense des droits des médias Reporters sans frontières a célébré l’annonce, exprimant « de la joie et de l’urgence » en réaction à la nouvelle.

    « De la joie parce que c’est un extraordinaire hommage au journalisme, un excellent hommage à tous les journalistes qui prennent des risques partout dans le monde pour défendre le droit à l’information », a déclaré le directeur du groupe Christophe Deloire depuis son siège parisien. Le groupe, connu sous son acronyme français RSF, a travaillé avec Ressa et Muratov pour défendre le journalisme dans leurs pays, et est régulièrement critiqué par des gouvernements autoritaires.

    « Et aussi d’urgence car ce sera une décennie décisive pour le journalisme. Le journalisme est en danger, le journalisme est affaibli, le journalisme est menacé », a déclaré Deloire. « Les démocraties sont affaiblies par la désinformation, par les rumeurs, par les discours de haine. »

    « Ce prix est un formidable signal, un message très puissant pour défendre le journalisme partout. »

    Après l’annonce, le comité Nobel lui-même a été mis dans l’embarras par un journaliste qui l’a interrogé sur sa décision d’attribuer le prix de la paix 2019 au Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, qui s’est depuis empêtré dans un conflit interne avec la puissante région du Tigré .

    « Aujourd’hui, je ne commenterai pas les autres lauréats du prix Nobel et d’autres questions que nous avons sur la table aujourd’hui, mais je peux mentionner que la situation de la liberté de la presse en Éthiopie est très loin d’être idéale et fait face à de sévères restrictions », a déclaré Reiss-Andersen. mentionné.

    Le prix est accompagné d’une médaille d’or et de 10 millions de couronnes suédoises (plus de 1,14 million de dollars). L’argent du prix provient d’un legs de Nobel, décédé en 1895.

    Lundi, le comité Nobel a décerné le prix de physiologie ou médecine aux Américains David Julius et Ardem Patapoutian pour leurs découvertes sur la façon dont le corps humain perçoit la température et le toucher .

    Le prix Nobel de physique a été décerné mardi à trois scientifiques dont les travaux ont trouvé de l’ordre dans un désordre apparent , aidant à expliquer et à prédire les forces complexes de la nature, notamment en élargissant notre compréhension du changement climatique.

    Benjamin List et David WC MacMillan ont été nommés lauréats du prix Nobel de chimie mercredi pour avoir trouvé un moyen plus simple et plus écologique de construire des molécules pouvant être utilisées pour fabriquer des composés, notamment des médicaments et des pesticides.

    Le prix Nobel de littérature a été décerné jeudi à l’ écrivain tanzanien basé au Royaume-Uni Abdulrazak Gurnah , qui a été reconnu pour sa « pénétration sans compromis et compatissante des effets du colonialisme et du sort du réfugié ».

    Lundi encore à venir est le prix du travail exceptionnel dans le domaine de l’économie.

  • Envolée du prix du gaz : les accusations de Moscou

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    C’est lors d’une réunion tenue aujourd’hui avec les responsables du secteur énergétique russe, que Vladimir Poutine a accusé les pays européens d’avoir été la cause principale de l’actuelle envolée du prix du gaz car, a-t-il affirmé : « l’Europe n’a pas conclu suffisamment de contrats de livraison à long terme avec la Russie pour leur approvisionnement en gaz et c’est ce qui a favorisé la flambée record des prix ».

    Pour rappel, le prix des mille mètres cubes de gaz approché aujourd’hui de 2000 dollars US, soit dix fois son prix d’il y a une année, atteignant ainsi un record historique, hier mercredi le cours du gaz a augmenté de 25%.

    Le président russe estime que la politique des pays européens de sortir des contrats à long terme ‘était erronée’.

    En Europe, chacun essaie de se disculper en accusant les autres à un moment où la recherche d’une solution idoine fait encore défaut.

    Ceci en rappelant qu’un tiers des besoin de l’Europe en gaz sont couverts par la Russie par des contrats à long terme qui se basent sur des prix fixes alors que les européens préfèrent payer leur gaz au jour le jour, au prix coutant et au comptant, espérant ainsi profiter de prix plus bas.

    Mais pour cette année, les ventes au comptant sur lesquelles tablaient l’Europe ne peuvent pas combler la différence entre les besoins et les livraisons de la Russie, ce qui a poussé les prix du gaz vers des cimes jamais atteintes auparavant. Devant cette situation, le président russe, Vladimir Poutine, déclare que son pays ‘était prêt à parler de contrats à long terme avec les européens’.

    Face à la Russie qui essaie de faire signer plus de contrats de livraison à long terme, les pays européens, tout autant d’ailleurs que les USA, pointent du doigt la fédération de Russie de leur forcer la main pour les obliger à recourir à ces contrats à long terme, beaucoup moins bénéfiques pour eux. Ils estiment que la Russie participe à la rareté du gaz durant cette période pré-hivernale où la demande a augmenté sensiblement à un moment où les stocks sont à leur plus bas niveau.

    Ils affirment aussi que la Russie tarde sciemment à ouvrir les vannes de son nouveau et controversé gazoduc Nord Stream 2 dont le terminal est en Allemagne, qui est terminé et dont le remplissage est commencé.

    En revanche, Gazprom (entreprise russe chargée de la production et de la commercialisation du gaz) annonce une production record qui devrait dépasser les 510 milliards de m3 en 2021, mais cela ne devrait pas vraiment suffire pour faire baisser les prix car l’Europe et une bonne partie du monde s’attend à un hiver particulièrement froid.

    Les analystes déclarent que la flambée des prix du gaz (et des autres énergies) est ‘unique cette année’ car ‘jamais auparavant les prix de l’énergie n’avaient augmenté aussi haut et aussi vite’ et l’expliquent par ‘un mouvement de panique et de peur face à des stocks bas à l’approche de l’hiver dans l’hémisphère nord’.

    Il y a aussi la forte reprise économique post-covid19 et les conséquences du réchauffement climatiques qui participent à l’augmentation des prix du gaz, mais aussi de toutes les énergies. Une bonne nouvelle pour les pays producteurs ? Attendons pour voir.

    Tahar Mansour

    La Patrie News, 07/10/2021

  • Russie-Algérie: Premiers exercices militaires conjoints

    Algérie, Russie, exercices militaires conjoints, manoeuvres militaires, #Algérie, #Russie, #ExercicesMilitaires,

    Les armées russe et algérienne réalisent des exercices conjoints pour la première fois

    Des militaires russes et algériens ont entamé leur premier exercice conjoint sur un terrain d’entraînement du Caucase du Nord, a annoncé le service de presse du district militaire Sud. La cérémonie d’ouverture du premier exercice conjoint russo-algérien s’est tenue sur le terrain d’entraînement de Tarskoïé en Ossétie du Nord (Caucase), a annoncé le porte-parole du district militaire Sud Vadim Astafiev.

    L’événement a réuni des représentants du commandement du district militaire Sud, de l’Armée nationale populaire d’Algérie et un orchestre militaire. “Un meeting a eu lieu après que les drapeaux russe et algérien ont été hissés et que les hymnes nationaux des deux pays ont été exécutés”, a détaillé le militaire.

    Le colonel Dmitri Ouskov, commandant l’infanterie motorisée de la 58earmée russe, a souhaité aux militaires de bien coopérer sur terre et en mer. Il s’est déclaré convaincu que les exercices contribueraient à renforcer la coopération entre la Russie et l’Algérie.

    L’exercice, qui durera jusqu’au 11 octobre, engage 80 militaires de l’infanterie motorisée du district militaire Sud déployés dans le Caucase du Nord et environ 80 militaires algériens.

    L’exercice est consacré aux actions tactiques dans la lutte contre le terrorisme, plus particulièrement a la recherche, a la détection et a la destruction des formations armées.

    Une alliance historique entre Alger et Moscou

    Les liens dans le domaine militaire entre la Russie et l’Algérie ne cessent de se resserrer. En témoigne notamment la visite a Moscou au mois de juin dernier de Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’armée algérienne, sur invitation du ministre russe de la Défense.

    Brahim Oumansour, chercheur associé a l’IRIS et spécialiste du Maghreb et du Moyen-Orient, a expliqué à Sputnik qu’”il y a une alliance stratégique historique entre l’Algérie et la Russie”.

    Achat d’armes et formation

    La Russie est aujourd’hui le premier fournisseur d’armes a destination d’Alger qui a augmenté ses importations de 64% entre 2016 et 2020.

    “La coopération militaire ne s’arrête pas a l’achat d’armes. Il y a une importante collaboration en matière de formation. La Russie a accompagné la modernisation de l’armée tout au long des années 2000”, a précisé Brahim Oumansour.

    Echourouk online, 03/10/2021

  • Énergies: « L’Europe est dépendante du gaz russe et algérien »

    Énergies: « L’Europe est dépendante du gaz russe et algérien »

    Energie, gaz, Europe, Algérie, Russie, #Algérie, #Gaz,

    Face à la flambée des prix du gaz et de l’électricité à travers l’Europe, l’inquiétude grimpe. Matthieu Auzanneau, directeur du Think Tank The Shift Project, est l’invité du 23 Heures de France Info.

    En France, mais aussi en Europe, les prix du gaz et de l’électricité ne cessent d’augmenter au fil des mois et les Européens commencent à s’inquiéter de ne plus pouvoir payer leurs factures. « Le caractère soudain de la reprise économique et la demande très forte en Chine explique en partie la montée des prix. Ce qui est sûr, c’est que tous les pays veulent du gaz naturel, le petit frère du pétrole. Le gaz naturel est présenté bien souvent comme une alternative pour la sortie des énergies fossiles. La demande de gaz naturel est donc énorme et cela dérègle beaucoup de choses », explique Matthieu Auzanneau, directeur du Think Tank The Shift Project.

    L’augmentation des prix des énergies est un « problème qui peut fragiliser les sociétés. »

    Selon lui, il y aurait donc beaucoup trop de demandes de gaz en Europe. En Allemagne, le nucléaire était en hors-jeu dans les énergies non-carbone, l’utilisation massive du gaz « pallie l’intermittence de la production solaire et éolienne ». L’Europe est donc tributaire du gaz que peut vendre la Russie ou encore l’Algérie et c’est un « problème qui peut fragiliser les sociétés », ajoute Matthieu Auzanneau.

    Franceinfo, 01/10/2021

  • Algérie-Russie: Retrouvailles chaleureuses entre Lamamra et lavrov

    Algérie-Russie: Retrouvailles chaleureuses entre Lamamra et lavrov

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    Depuis son retour à la tête de la diplomatie algérienne en juillet dernier lors de la formation du gouvernement Benabderrahmane, Ramtane Lamamra multiplie les sorties et les déplacements à l’étranger.

    Il est sur tous les fronts : Tunisie, Maroc, Libye, Sahel, Sahara Occidental, crise du barrage de la renaissance entre l’Égypte, le Soudan et l’Ethiopie, redéploiement de la diplomatie algérienne en Afrique après des annéesd’absence. Ceux qui ont anticipé un retour de la diplomatie algérienne au premier plan au niveau africain et international, après la nomination de Lamamra à la tête du département des Affaires étrangères, qu’il a déjà dirigé entre septembre 2013 et mai 2017, ne se sont pas trompés.

    Son retour au ministère des Affaires étrangères a redynamisé la diplomatie algérienne, dont la voix était quasiment inaudible en Afrique et dans le monde. En moins de trois mois, Lamamra a visité plusieurs fois la Tunisie, qui est confrontée à une grave crise politique, s’est rendu en Ethiopie, au Soudan et en Égypte, a annoncé la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc le 24 août dernier. Il a eu des entretiens avec pratiquement tous les ministres des Affaires étrangères des grands pays de la planète : États-Unis, Russie, Chine, France.

    Présent à New York en marge de la 76e session de l’Assemblée générale des Nations-Unies (20-28 septembre), Ramtane Lamamra a rencontré de nombreux ministres des Affaires étrangers de plusieurs pays. Ses retrouvailles avec le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov ont été particulièrement chaleureuses, comme en témoigne la vidéo de quelques secondes diffusée sur le compte Twitter du ministère des Affaires étrangères de la Russie.

    Sur cette vidéo, on peut voir l’échange sympathique entre ces deux poids lourds de la diplom tie.

    « Cher ami ! »

    « Cher ami ! », a lancé Ramtane Lamamra à Sergueï Lavrov qui l’a salué : « Heureux de te revoir. Tu ne changes jamais, mais dans le bon sens ». Dans la salle de réunion où se tient la rencontre entre les deux MAE, l’échange s’est poursuivi. « Ça fait longtemps », commente Ramtane Lamamra.

    « Deux ans, depuis 2019 juste avant la… pandémie », a répondu Sergueï Lavrov. Des images qui dénotent de l’excellente relation entre les deux hommes et qui renseignent sur le poids sur la scène internationale de Ramtane Lamamra.

    La dernière rencontre entre Lavrov et Lamamraremonte à mars 2019, alors que l’Algérie était confrontée à une révolution populaire qui a poussé Abdelaziz Bouteflika à renoncer à briguer un 5e mandat et à démissionner de son poste de président de la République le 2 avril 2019.

    Le Midi Libre, 26/09/2021

  • Alger et Moscou sur la même longueur d’onde

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    Chaleureuse rencontre entre Lamamra et Lavrov à New York : Alger et Moscou sur la même longueur d’onde
    En resserrant ses liens avec l’Algérie, la Russie plante son carré sur le continent noir et trouve en l’Algérie un allié stratégique.

    Retrouvailles. Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a rencontré,hier, à New York, son homologue russe, Sergueï Lavrov, en marge de la 76e session de l’Assemblée générale de l’ONU. « Il y a une réelle volonté affichée pour consacrer le caractère stratégique de nos relations bilatérales», a indiqué Lamamra sur son compte twitter au terme de cette rencontre exprimant sa satisfaction sur «la convergence de vues sur les questions régionales et internationales».

    Il ne s’agit pas d’un sourire éphémère affiché pour les besoins des caméras de télévision, ni d’une rencontre fortuite ave le puissant chef de la diplomatie russe. Le couple Lamamra – Lavrov est une vieille connaissance. Cette rencontre tombe, en effet, à point nommé vu le contexte régional, notamment au Sahel, en Libye et surtout les derniers développements intervenus dans les relations avec le Maroc depuis que l’Algérie a décidé de fermer son espace aérien aux avions marocains.

    L’on comprend bien alors pourquoi Lamamra a insisté dans son tweet sur la «convergence de vues et la poursuite d’une concertation régulière sur les questions régionales et internationales d’intérêt commun». C’est pour dire que l’alliance stratégique entre Alger et Moscou n’a jamais été démentie. Et comme le hasard fait souvent bien les choses, la rencontre des deux chefs de la diplomatie intervient à quelques semaines de la dixième réunion de la Commission gouvernementale mixte algéro-russe.

    L’Algérie et la Russie préparent avec un grand intérêt ce rendez-vous durant lequel au moins 10 accords de coopération seront signés. Selon l’ambassadeur russe à Alger, Igor Beliaev, ces accords portent, notamment sur la communication de masse, la sécurité des moyens de communication, les ressources en eau, l’environnement ainsi que sur les technologies spatiales.

    À cette dixième rencontre gouvernementale, s’ajoutera un autre rendez-vous: l’Algérie et la Russie célébreront,en mars, le 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques algéro-russes. Il y a un frémissement des relations économiques et commerciales entre les deux pays jusque-là figées par la pandémie de Covid-19. Elles reprennent des couleurs avec la relative amélioration de la situation épidémiologique.

    En resserrant ses liens avec l’Algérie, la Russie veut s’offrir une porte qui la mènera vers l’Afrique. Dans la guerre économique que se livrent les puissances occidentales sur le continent noir, Moscou plante son carré et trouve en l’Algérie un allié stratégique. Elle adopte, d’ailleurs, une stratégie plus agressive qui va au-delà du conflit apparent du marché algérien des céréales qu’elle veut ravir à la France.

    Moscou se positionne sur des sujets de pointe comme la cybersécurité, la télémédecine ou encore la fabrication des vaccins. Lamamra a poursuivi son marathon diplomatique en multipliant rencontres et communication en marge de la semaine de haut niveau de la 76e session de l’Assemblée générale des Nations unies.

    «Les défis universels ont besoin de solutions universelles. Toutes les voix doivent être entendues – pas seulement celles des plus puissants», a-t-il affirmé, dans une allocution intitulée «Alliance pour le multilatéralisme, façonner notre agenda commun».

    Lamamra a regretté les comportements «nationalistes égoïstes au détriment de la solidarité internationale», dès l’apparition de la pandémie de Covid-19, ajoutant que «l’accès inégal aux vaccins entre les pays développés et les pays en développement a confirmé cette tendance regrettable».

    Entre les pays développés et les moins nantis, dont ceux d’Afrique, le fossé est abyssal: à eux seuls, les États-Unis, l’Union européenne, le Royaume-Uni, le Canada et le Japon se font fait livrer près de 2,5 milliards de doses depuis le début de la pandémie.

    En revanche, 92 pays pauvres n’ont pu recevoir que 178 millions de vaccins dans le cadre du mécanisme de mutualisation Covax. Une situation qui a fait réagir le chef de la diplomatie algérienne pour appeler la communauté internationale à «jeter les bases d’un nouveau multilatéralisme fondé sur une gouvernance mondiale concertée et inclusive», et faire ainsi face à la pandémie de Covid-19.

    Brahim TAKHEROUBT

    L’Expression, 25/09/2021

  • Le repli du Mali vers la Russie, une option de souveraineté

    Mali, Françafrique, Barkhane, Russie, #Mali, #Barkhane, Wagner, #Wagner, 

    Par Mahmoud Benmostefa
    Le Mali entend s’affranchir de la tutelle de la Françafrique. Après des décennies de mainmise française sur la politique du pays, et une décennie presque de présence militaire directe, le gouvernement malien a affirmé haut et fort vouloir se débarrasser d’un fardeau nommé France au milieu d’un ressentiment contre l’ancienne puissance coloniale de plus en plus fort sur le continent africain.
    Ainsi, la réorientation stratégique de Bamako en direction du couple russo-chinois augure d’une nouvelle phase dans le processus de décolonisation «post-coloniale». L’annonce par le gouvernement du président Assimi Goïta de signer des accords sécuritaires avec des sociétés d’experts et de conseillers russes a non seulement courroucé Paris mais également ses alliés au sein de la Cédéao, ce qui présage d’une dégradation des relations entre les deux pays, mais aussi d’une probable recrudescence d’actes terroristes dans la région, ce qui ne manquera pas d’inquiéter l’Algérie.
    Répondant aux critiques de journalistes maliens, le Premier ministre du Mali, Choguel K. Maïga n’est pas allé de main morte. «On accuse le Mali de vouloir changer de stratégies, le Président Assimi Goïta a dit simplement à la Cédéao, qu’on ne peut pas être dans une situation où par exemple on apprend qu’il y a une attaque quelque part et on a un hélicoptère qui peut voler pour intervenir, on l’interdit au motif que cette zone est une zone d’entraiment d’autres forces partenaires», a-t-il martelé. 
    En réalité, cette affaire de contrats avec les Russes est une réponse à l’arrogance française qui a cru que le retrait du Mali allait faire plier les autorités de Bamako et les amener à redemander le retour des troupes françaises.
    Ce que la cécité française refuse d’admettre c’est le refus quasi général au Mali de la poursuite de la présence des troupes étrangères sur le sol malien. Un refus qui renseigne sur les ravages des opérations Serval et Barkhane depuis 2012 et leur impact catastrophique sur la population malienne. 
    Des années durant, la présence française a privé le Mali d’importants contrats d’armements avec de tierces parties autres que la France. Le recours à d’autres partenaire consacre l’option de souveraineté qui faisait défaut aux maliens.
    D’ailleurs, Choguel Maïga a été direct sur ce sujet. A ses dires, cette situation ne peut pas continuer, c’était par le passé. «On ne peut pas nous interdire d’acheter du matériel avec un autre pays par ce que un pays ne veut pas, on peut nous empêcher d’envoyer nos éléments dans un autre pays pour qu’ils les forment par ce qu’un pays ne le veut pas», a-t-il indiqué.
    «Pourtant, ajoute le Premier ministre Choguel Maïga, au départ l’intervention des forces étrangère a été sollicitée pour trois raison: premièrement détruire le terrorisme; deuxièmement aider l’Etat malien à instaurer son autorité sur tout le territoire et enfin appliquer les résolutions des Nations Unies».
    Au final, quasiment aucun objectif n’a été atteint ! Ni le terrorisme n’a été vaincu, les troupes françaises ayant quitté le Mali sans gloire, et l’Etat malien n’a pas été consolidé, loin s’en faut. La France ayant semé que désordre et désolation. Enfin, la vision impériale de Paris ne lui a pas permis de faire appliquer les résolutions de l’Onu.
    S’agit-il d’un nouveau schéma néocolonial ? Assurément oui ! Paris a considéré sa présence au Mali depuis le putsch de 2012 selon le prisme de la Françafrique légué par Jacques Foccart à ses lointains successeurs. Cependant, l’époque de Foccart est bien loin et les rapports sociaux entre anciens colonisateurs et anciens colonisés ont radicalement changé. Ce que les politiques et militaires français ont feint de ne pas relever.
    D’où les conséquences chaotiques de la présence française au Mali sur les plans politiques, militaires, économiques et symboliques. Et c’est libéré de ce complexe du colonisé que le président Goïta a entrepris la recherche de nouveaux partenaires dans le grand bloc eurasiatique. Russes et Chinois sont donc appelé à remplacer, le premier militairement, le second économiquement, la France au Mali en particulier et au Sahel en général.
    Mécontents autant que désarçonnés, les Français ont réagis par le biais de leur ministre des Affaires étrangères qui a accusé Bamako de vouloir introduire la société Wagner au Mali. 
    Disant connaître Wagner de la Syrie, de l’Ukraine, de la République centrafricaine et de la Libye, Jean-Yves Le Drian a déclaré que «Wagner, qui a offert ses services à la junte (sic) au Mali, est connu pour renforcer l’instabilité des pays où il est positionné, par extorsion, en violation du droit humanitaire». Exit les bavures des troupes françaises dans le cadre de Serval et Barkhane ! De nombreux civils maliens ont été tués par les forces françaises dans le cadre de l’opération Barkhane. En janvier 2021, 19 civils réunis pour un mariage ont tués au centre du Mali. Trois mois plus tard, une enquête de l’Organisation des Nations unies (ONU) conclut à la bavure française.
    Le Drian a cependant noté que le président par intérim du Mali, le général Assimi Goïta, a indiqué son intention d’introduire la société Wagner dans le pays, mais qu’il n’y a pas encore d’accord. 
    Précisant que la France a fait part de son mécontentement face à un tel accord à l’administration malienne, Jean-Yves Le Drian a déclaré que «le général Goïta sait que la présence de Wagner au Mali, un accord avec cette société, est incompatible avec la présence internationale et européenne dans le pays». Un avertissement que Bamako a résolu d’ignorer, les éléments de langage du chef de la diplomatie française étant d’un autre âge, celui de «l’Afrique de Papa», et non pas celui du 21ème siècle.
    Cela d’autant que la menace brandie par Paris de se retirer totalement vise d’abord à faire pression sur l’Union européenne et l’ONU et fragiliser, par la même, l’accord de paix inter-malien signé en septembre 2015 à Alger.
    L’anachronisme temporel de la France est la cause de sa débâcle en Afrique, les politiques français étant incapable de dépasser leur complexe de colonisateurs. Le président Assimi Goïta l’a bien compris, il a entrepris de sécuriser son pays avec l’aide des Russes et sa reconstruction avec les Chinois. 
    La stratégie malienne renforcera à coup sur le flanc méridional de l’Algérie, au grand dam de Paris.