Étiquette : Sahara Occidental

  • La France soutient les violations marocaines des Droits du peuple Sahraoui

    Saïd Ayachi Président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui ,a affirmé que le Maroc dicte la loi à La Mission des Nations Unies pour l´organisation d´un référendum au Sahara occidental (MINURSO) quant au règlement du conflit du Sahara Occidental.

    Réagissant sur les ondes de la Radio Chaine 3, Mr Ayachi affirme que le Maroc n’aurait jamais commis autant de violations multiformes à l’encontre du peuple sahraoui s’il n’était pas soutenu par une puissance, en l’occurrence la France qui ne cesse de réitérer sa complicité flagrante avec l’occupant marocain, en violation du droit international, du droit international humanitaire et des décisions de la Cour de justice de l’Union européennes (CJUE).
    «Les lois sont violées ,la dictature marquant l’élaboration de la politique sécuritaire mondiale, qui serve les intérêts des pays titulaires du droit de véto est flagrante. Il y a 5 ans la France a utilisé son droit au véto afin d’élargir la protection des Droits du peuple sahraoui »-t-il martelé.
    L’intervenant a notamment dénoncé la complicité de la France avec le Maroc visant à entraver le processus d’organisation du référendum d’autodétermination au Sahara Occidental occupé.
    «La France soutient fermement le Maroc et ne veut pas que la Minurso agisse favorablement à l’égard du Sahara. 48heures avant la violation du Maroc de l’accord de cessez-le-feu conclu en 1991, menant une agression militaire dans la région d’El Guerguerat, , où des Sahraouis civils manifestaient pacifiquement depuis le 21 octobre pour réclamer la fermeture définitive de la brèche illégale créée dans le mur de sable érigé par l’occupant marocaine le ministre français Jean Yves Le Drian était à Rabat ! »
    Mr Ayachi, a notamment mis en exergue la politique marocaine visant à entrainer l’Algérie ainsi la Mauritanie dans un dossier qui ne les regarde pas: «l’Algérie et la Mauritanie sont des pays intéressés non concernés du dossier du Sahara Occidental».
    Echourouk, 15 nov 2020
  • L’invasion du Sahara occidental par le Maroc est fermement critiquée

    Le récent déploiement de troupes du Maroc au Sahara occidental est non seulement un affront à la souveraineté du peuple sahraoui, mais aussi une violation inacceptable du cessez-le-feu soutenu par l’ONU, ont déclaré des députés de gauche au Parlement européen.

    En envoyant l’armée marocaine à Guerguerat, près de la frontière mauritanienne, la semaine dernière et en tirant sur des manifestants pacifiques contre l’occupation, Rabat a effectivement mis fin à la trêve de 29 ans avec le Front Polisario. La gauche condamne fermement l’invasion militaire et réaffirme notre solidarité au peuple sahraoui dans l’exercice de son droit inaliénable à l’autodétermination.
    Nous exhortons également l’UE à agir immédiatement pour aider à résoudre le conflit et à garantir que les droits du peuple sahraoui ne seront pas violés.
    Commentant l’escalade de la crise, le député Manu Pineda (Izquierda Unida, Espagne) a déclaré:
    «Nous rejetons fermement l’ouverture de cette route illégale par l’armée marocaine dans le cadre de sa route commerciale avec le Sahel. Ce passage illégal n’a jamais été inclus dans les accords militaires signés par le Front Polisario et le Maroc en 1997 et 1998. En modifiant le statu quo, le Maroc a mis en péril l’accord de paix.
    «Nous condamnons également fermement la violation par le Maroc du cessez-le-feu le 13 novembre et l’attaque contre les Sahraouis. Nous exigeons la libération des prisonniers politiques sahraouis et leur droit de tenir le référendum d’autodétermination. Nous continuons d’exprimer notre soutien et notre solidarité avec le Front Polisario – le seul représentant légitime du peuple sahraoui. « 
    «Nous appelons la MINURSO à remplir le mandat pour lequel elle a été créée en 1991, à savoir en organisant un référendum sur l’autodétermination. Nous attendons également de l’Union européenne qu’elle fasse une déclaration claire à cet égard, conformément aux résolutions de l’ONU et au droit international », a-t-il ajouté.
    Des lettres ont également été envoyées la semaine dernière au haut représentant de l’UE, Josep Borrell, dont une de l’intergroupe du Sahara occidental du Parlement, notamment Izquierda Unida, EH Bildu, Podemos, Bloco de Esquerda et Vänsterpartiet. Miguel Urbán (Anticapitalistas) a également envoyé une lettre à Borrell. Il a également été proposé d’ajouter le conflit à l’ordre du jour de la plénière de la semaine prochaine.
    Un webinaire aura lieu ce vendredi 20 novembre à 15h00-16h30 CET pour discuter du conflit. Co-organisé par Pineda & Barrena, «La situation actuelle au Sahara occidental après les attaques du Maroc contre Guerguerat» comprendra des contributions de représentants du Front Polisario en Espagne et dans l’UE. Les détails sur la façon de regarder et de suivre seront diffusés sur notre compte Twitter.
    Gauche Européenne, 18 nov 2020
    Tags : #SaharaOccidental #Polisario #Maroc
  • Sahara Occidental : Communiqué du CODESA

    Communiqué pour l’opinion publique nationale et internationale

    Après l’évolution critique de la situation dans la brèche illégale de Guerguerat au Sahara Occidental, que l’on connaît depuis le 21 octobre 2020 en raison de la protestation pacifique d’un groupe de civils sahraouis qui revendiquaient les choses suivantes: 
    – La fermeture de la brèche de Guerguerat, qui constitue un passage illégal utilisé pour piller les richesses du Sahara occidental
    – L’échec des Nations Unies à organiser un référendum pour l’autodétermination du peuple sahraoui après plus de 29 ans de présence de la MINURSO sur le territoire. 
    En réponse à cette protestation civile et pacifique, les forces d’occupation marocaines ont ouvert, tôt dans la matinée du vendredi 13 novembre 2020, trois nouvelles brèches dans le mur militaire marocain et ont lancé une attaque contre le camp des manifestants Sahraouis, en totale violation de l’accord de cessez-le-feu conclu entre le Front Polisario et le Royaume du Maroc, sous la supervision de l’ONU, conformément à la résolution n° 690 du 29 avril 1991, dont le but était d’organiser un référendum d’’autodétermination au Sahara Occidental.
    Cette action a marqué la fin du processus de cessez-le-feu et le retour des tensions et de la guerre entre la force d’occupation marocaine et le Front Polisario et les peuples du Maghreb dans son ensemble, en plus de leur influence directe sur la partie occupée du Sahara Occidental, qui souffre du joug d’un blocus militaire, policier et médiatique à la main de fer, et maintenant, il y a déjà des signes que les forces d’occupation marocaines utilisent la situation comme prétexte et couverture pour de nouveaux crimes contre l’humanité et de graves violations des droits de l’Homme par la répression des civils Sahraouis et l’attaque systématique des manifestants, des défenseurs des droits de l’Homme, des journalistes, des blogueurs, des syndicalistes et des politiciens en raison de leur opposition à l’occupation marocaine et de leurs demandes continues d’autodétermination pour le peuple sahraoui et son indépendance.
    Face à cette situation dangereuse, le Collectif Sahraoui des Défenseurs des Droits Humains (CODESA) fait les constats suivants :
    + La non-intervention des Nations Unies et de sa mission (MINURSO) de manière proactive pour répondre sérieusement aux demandes des manifestants pacifiques Sahraouis à Guerguerat, et pour exercer ses pouvoirs de pression sur la force d’occupation marocaine pour qu’elle n’apporte aucun changement militaire ou économique dans la zone de Guerguerat qui affecterait la situation juridique entourant la question du Sahara Occidental.
    + La communauté internationale et le Conseil de sécurité de l’ONU ont ignoré les développements négatifs de la question du Sahara Occidental ces dernières années et les pratiques illégales, dont la dernière en date est l’ouverture de consulats par des pays africains et arabes dans les villes occupées d’El-Ayoun et de Dakhla dont le statut juridique est lié à une occupation militaire d’un territoire en attente de décolonisation et où, par conséquent, le Maroc n’a pas de souveraineté.
    Le manquement de l’Union Africaine à sa responsabilité d’intervenir et de prendre les mesures nécessaires, en réponse au non-respect des principes et objectifs de la Charte des Nations Unies et de l’Acte Constitutif de l’Union Africaine, en particulier de l’article 4, paragraphes B-F-G et I, et au respect des limites établies au moment de l’indépendance. L’interdiction de l’usage de la force ou de la menace entre les États membres de l’Union Africaine et la non-ingérence d’un État membre dans les affaires intérieures d’un autre État, en particulier de la RASD, membre fondateur de l’Union Africaine. 
    La responsabilité de l’Etat Espagnol, comme puissance coloniale et administrative actuelle du territoire du Sahara Occidental, qui n’assume pas ses responsabilités légales, historiques et morales dans le non accomplissement de la décolonisation du Sahara Occidental :
    + La provocation constante des forces d’occupation marocaines à la légitimité internationale et la persistance dans ses excès ont abouti au retour de la guerre, en notant l’absence de dissuasion ou le manque de responsabilité internationale pour les crimes commis contre l’humanité à l’encontre de civils sahraouis, ainsi que son pillage constant des richesses du Sahara Occidental occupé et le refus du droit sahraoui à l’autodétermination. 
    Et considérant la reprise de la guerre entre les forces d’occupation marocaines et le Front Populaire de Libération de Saguia El Rio de Oro, les Nations Unies est vivement sollicitée pour:
    +Adopter d’urgence les mesures pratiques et nécessaires stipulées par le droit international humanitaire comme base juridique fondamentale, encadrant les crimes de guerre, crimes contre l’humanité et les diverses violations graves des droits de l’homme au Sahara Occidental commis par les forces d’occupation marocaines depuis son invasion et son occupation du Sahara Occidental le 31 octobre 1975, en se basant sur la convention de la Haye de 1907 (Loi de l’occupation) articles 42 à 56.
    ° Quatrième Convention de Genève relative à la protection des civils Articles 27 à 34 et de 47 à 78.
    °Quelques dispositions du Premier Protocole additionel à la quatrième convention de Genève publié le 12 août 1949.
    °Résolution du Conseil de sécurité de l’ONU numéro 380 du 6 novembre 1975
    ° Résolution de l’assemblée générale numéro 37/34 du 21 novembre 1979.
    ° Résolution 35/19 de l’assemblée générale du 11 novembre 1980.
    +La nécessité de l’intervention du mécanisme pertinent de L’ONU- le Comité International de la Croix-Rouge- afin de visiter la région et d’informer sur les conditions des civils sahraouis dans les zones occupées du Sahara Occidental et les régions sahraouies couvertes par les batailles de guerre et surveiller les conditions des prisonniers politiques sahraouis dans les prisons marocaines.
    Sur cette base, l’association Sahraouie des Défenseurs des Droits Humains, CODESA, conformément à son autorité juridique et des droits de l’homme issue du droit international humanitaire, déclare ce qui suit:
    1 Nous condamnons l’attaque militaire des forces d’occupation marocaines contre les manifestants pacifiques face à la brèche illégale « Guerguerat », de la même manière qui s’était produite lors du démantèlement du campement de « Gdeim Izik », à l’est de la ville occupée de El Aauin, le 8 novembre 2010.
    2- Sa solidarité constante avec les manifestants de la société civile Sahraouie dans la brèche illégale de « Guargarat » 
    3-La nécessité de l’intervention des Nations Unies, de l’Union Africaine et l’union européenne pour:
    + Accélérer l’organisation du référendum qui permette au peuple sahraoui la mise en place de l’autodétermination et contenir les répercussions de la situation de guerre
    + La libération de tous les défenseurs des droits humains, prisonniers politiques, des blogueurs et des étudiants sahraouis dans les prisons marocaines. 
    +La divulgation de ce qui est arrivé aux séquestrés sahraouis aux destins méconnus et des prisonniers de guerre. 
    +Mettre un terme au pillage des ressources naturelles et d’ouvrir la région aux observateurs internationaux .
    +Levée du siège militaire, policier et médiatique dans la partie occupée du Sahara occidental .
    Enfin, et conformément à la devise de sa conférence de fondation tenue le 25 septembre 2020 à El Aaiún occupé, qui s’est principalement axée sur l’union du travail de la lutte pour les droits de l’homme, la rencontre des défenseurs sahraouis des droits de l’homme, CODESA, a invité de nouveau toutes les organisations des droits humains sahraouis et d’autres acteurs, dans le but de former un front uni des droits de l’homme et de lutte et de travailler dans un programme de lutte uni et commun pour faire face à la répression continuelle des forces d’occupation marocaines, qui agira de manière plus brutale en ces circonstances difficiles et dangereuses. 
    El Aaiun/ Sahara Occidental occupé: 17 novembre 2020
    Le bureau exécutif de l’association des Défenseurs Sahraouis pour les droits humains
    CODESA
    Tags : #SaharaOccidental #Polisario #Marruecos #ONU #MINURSO
  • El Guerguerat pousse Guterres à rechercher un nouvel envoyé de l'ONU pour le Sahara Occidental

    La crise de Guerguerat pousse Guterres à rechercher un nouvel envoyé de l’ONU

    Les événements qui se déroulent dans les territoires sahraouis occupés, qui sont au bord d’une guerre totale entre le Front Polisario et le Royaume du Maroc, ont conduit les Nations Unies à se rapprocher des États influyens du Conseil de sécurité pour nommer une nouvel envoyé de l’ONU pour le Sahara occidental, dans l’espoir de surmonter l’impasse.
    Le poste d’envoyé des Nations unies au Sahara occidental est vacant depuis la démission de l’ancien envoyé de l’ONU pour le Sahara occidental, Horst Kohler, en mars 2019, après avoir ressenti la complicité des puissances internationales et être convaincu que le Maroc n’avait aucune intention de résoudre cette question, qui s’est écoulée depuis plus de quatre décennies.
    À cet égard, des sources médiatiques ont révélé que l’ONU s’était engagée dans des efforts vigoureux pour contenir le conflit du Sahara occidental, qui dure depuis trois décennies, qui connaît actuellement des tensions sans précédent, en trouvant un nouvel envoyé qui amènerait les négociations à la recherche d’une solution, avec l’aide de la Russie, de l’Espagne et de la France, sans les États-Unis d’Amérique, qui vivent un dilemme réel et sans précédent, en raison du différend sur la légitimité du vainqueur des dernières élections présidentielles.
    Les Nations Unies recherchent un consensus entre ces pays, parmi lesquels il y a ceux qui soutiennent ouvertement le Maroc dans sa proposition de résolution de la crise sahraouie, comme la France, ainsi que l’Espagne, qui s’efforce de tenir le bâton au milieu, tandis que la Russie considère sa position proche du gouvernement sahraoui, comme elle l’a montré ces dernières années.
    Ces sources n’ont pas exclu que le secrétaire général des Nations unies se rende au Maroc, en Algérie et en Mauritanie, à la recherche d’un moyen de sortir de l’impasse actuelle, dans le but d’épargner à la région une nouvelle guerre.
    Des militants de la société civile au Sahara occidental ont pacifiquement fermé le point de passage de «Guerguerat» le mois dernier, en signe de protestation contre le mépris des Nations Unies pour leur cause et son échec à désigner un successeur à «Horst Kohler», une question que le Maroc espère continuer à entretenir. 
    Le déclenchement de la guerre dans la partie sud-ouest du Maghreb a conduit les Nations Unies à être finalement convaincues du danger de la mission, et de la nécessité d’activer ses efforts, comme le secrétaire général de cet organe, Antonio Guterres, a d’abord contacté le président sahraoui, Brahim Ghali, puis le monarque marocain, Mohamed VI et ont tenu des consultations avec les membres du conseil de sécurité pour nommer un nouvel envoyé de l’ONU au Sahara occidental.
    La décision des Nations Unies est finalement intervenue après que la «mission MINURSO» ait obtenu des informations confirmées sur les affrontements en cours entre les forces sahraouies et l’armée marocaine dans la zone tampon, et elle craint que ces affrontements ne se transforment en une guerre globale, qui plongerait la région dans une crise lancinante qui peut être difficile à surmonter.
    Echourouk, 17 nov 2020
    Tags : #SaharaOccidental #Polisario #Maroc 
  • Sahara Occidental : Un conflit et des enjeux

    L’attaque de Guerguerat menée par l’armée marocaine a induit des événements qui ont plongé la région dans une situation dangereuse. Une situation qui découle d’une succession d’éléments qui ne semblent, cependant, pas avoir échappé à Alger.Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Et Alger avait d’ailleurs alerté plusieurs pays occidentaux sur ce qui pouvait ou allait se produire à Guerguerat, croient savoir des milieux bien au fait de la situation en cours.

    La France, probablement l’Espagne et d’autres États ont été informés de la possibilité d’une action militaire imminente dans l’une des zones les plus convoitées par Rabat : Guerguerat, une zone-tampon officiellement sous protection onusienne, interdite aux civils et aux militaires… Le premier accord de cessez-le-feu, car il y en a eu plusieurs, a établi une règle qui n’a jamais été modifiée, les cinq kilomètres autour du mur sont interdits à la circulation militaires et civile. La situation n’a jamais été du goût du Maroc qui a, des années durant, tout tenté pour réinvestir le seul passage terrestre dans la zone.
    Des passages de convois s’effectuent de nuit, des camions chargés de produits alimentaires passent, les Sahraouis alertent, la Minurso (Mission des Nations-Unies pour le référendum au Sahara Occidental) mais sans plus. Rabat joue sur la politique du fait accompli, dénoncent les dirigeants de la RASD ( République arabe sahraouie démocratique). Sous James Baker, ancien envoyé spécial du secrétaire général des Nations-Unies, le Maroc a même tenté de goudronner le passage pour permettre à ses convois un meilleur déplacement.
    L’ONU est officiellement saisie par le Front Polisario, Rabat est mis en demeure et s’excuse. De nouvelles tentatives ont fréquemment lieu, la fermeture de Guerguerat est vécue par le Maroc comme un drame qui occasionne de grandes pertes. Ce qui s’est produit depuis les derniers événements en donne d’ailleurs un large aperçu. Ils ont influé de manière très remarquée sur le prix des fruits et légumes dans les pays habituellement desservis par le Maroc.
    Au Sénégal comme en Mauritanie, les prix des fruits et légumes ont flambé. Les années passent, la population sahraouie, constituée en majorité de jeunes, devient de plus en plus impatiente. Les dirigeants sahraouis sont interpellés, ils dénoncent la situation qui s’éternise. L’adhésion au plan de paix mis en place par l’ONU est un gain de temps pour Rabat qui lui permet des manœuvres, les négociations éternellement repoussées avant d’être officiellement rejetées, l’organisation d’un référendum d’autodétermination n’est plus qu’une illusion.
    Les provocations marocaines dans les zones occupées sont tres mal vécues. Deux mois avant l’attaque, des informations faisaient état d’importantes manifestations visant à dénoncer la situation qui prévaut à Guerguerat. La communauté internationale fait fi des protestations, le Maroc poursuit, tête baissée, sa politique du fait accompli. La position de la France et de certains pays européens, l’ouverture des consulats de pays africains dont Alger avait effacé les dettes, le soutien des monarchies du Golfe confortent les Marocains qui finissent par franchir le pas.
    L’attaque de Guerguerat est perpétrée, l’armée sahraouie se défend, la population adhère de manière incroyable, les familles signent pour l’envoi de tous leurs hommes au front. Les événements se déroulent en grande partie autour du mur construit par les Marocains avec l’aide partielle d’Israël. Sur le terrain, l’armée sahraouie semble avoir l’avantage, «elle tire sa force de sa grande mobilité, de sa connaissance du terrain et de sa conviction», notent les connaisseurs du dossier qui rappellent, à ce propos, qu’elle avait réussi à faire 4 000 prisonniers marocains durant la guerre.
    Hassan II n’a jamais voulu les reconnaître. La guerre a repris, une situation qui interpelle directement l’Algérie, soumise à une tension supplémentaire à ses frontières mais également d’autres pays frontaliers tels que la Mauritanie hostile à l’idée d’un grand Sahara marocain. Nouakchott n’a pas confiance, craint l’hégémonisme marocain et garde toujours en mémoire la mise en place par le palais royal d’un ministère chargé des Affaires mauritaniennes en 1965… Alger suit également de très près l’évolution d’une situation qui touche directement sa sécurité nationale. Le Maroc a rompu le cessez-le-feu dans une conjoncture où il estimait avoir le vent en poupe et en fonction de faux calculs régionaux. L’attitude affichée par Rabat depuis la reprise des hostilités laisse entendre que ce dernier est victime d’une erreur stratégique évidente. Le profil est bas, la communication sur la situation en cours pratiquement inexistante, pas de fanfaronnade ni de bulletins de guerre, à Rabat on privilégie d’ailleurs le terme de «réalisme» à l’heure de l’arrivée d’un nouvel occupant de la Maison-Blanche, Joe Biden, entouré d’un staff qui n’a jamais gardé le silence sur les manœuvres du Maroc et qui n’ignore pas qu’Alger fait partie de la solution et non du problème…
    Tags : #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #ONU #MINURSO
  • Sahara Occidental : La France et le Maroc cherchent désepérément un médiateur

    Questionné  sur les derniers événement au Sahara Occidental, la réponse du porte-paole du gouvernement français semble vouloir attiser le feu allumé par le Maroc. Il n’a fait qu’exprimer en haute voix les désirs et vouloirs de Rabat : La Frabce soutient l’ouverture de la brèche illégale de Guerguerat et l’agression marocaine contre les civils sahraouis qui s’y trouvaient. Et à l’instar de son allié, Paris de voir le faux processus de paix onusien se remettre sur les rails d’un train dont le conducteur viole les régles les plus élémentaires du code de circulation.
    La déclaration du responsable français dénotte la frustration de Paris face à la décision de guerre sahraouie qui a brisé á jamais le rêve franco-marocain de voir le statu quo se poursuivre indéfiniment faute de pouvoir imposer leur pseudo-solution autonomique.
    Autant le Maroc que son protecteur gaullois cherchent déséspérément un intermédiaire sachant que leur ami qui se trouve à la tête de l’ONU est grillé chez les sahraouis en raison de son flagrant alignement sur la vision franco-marocaine de la solution du conflit du Sahara Occidental. La réponse de l’Algérie est connue d’avance : Si vous avez un problème avec les sahraouis, c’est à eux qu’il faut s’adresser. 
    Dans ce contexte, Rabat a sollicité l’aide de la Russie. A sa demande, Nasser Bourita, a eu une conversation téléphonique avec le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Selon un communiqué de son département, ce dernier lui a confirmé la position russe « en faveur d’une résolution du problème du Sahara Occidental exclusivement par des méthodes politiques et diplomatiques, sur une base conforme au droit international », au même temps qu’il exhortait le Maroc et le Front Polisario à renforcer le cessez-le-feu et à réduire les tensions dans la zone de El Guerguerat.
    Les russes sont conscients que si les sahraouis ont décidé de mettre fin á cette mascarade du Conseil de Sécurité appelé « processus politique » c’est parce qu’il vise à les mettre à genoux et les contraindre à accepter le fait accompli de l’agression marocaine contre leur pays. 
    La RASD a accepté un  processus de paix et un cessez-le-feu trichés. Malgré cela, elle a octroyé aux Nations Unies le bénéfice du doute pendant 29 ans. Maintenant que le Maroc a rompu délibérement la trève, il doit payer.
    En se taisant sur l’agression marocaine, l’ONU a opté pour manifester ouvertement sa complaisance avec le Maroc. Ainsi, Guterres et ses commanditaires ont donné aux sahraouies l’occasion qu’ils attendaient depuis belle lurette. L’occasion de répondre avec les armes et d’initier un nouveau processus politique répondant aux droits légitimes du peuple sahraoui.
    Tags : #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #ONU #MINURSO
  • Diario as Beiras : Au Sahara Occidental comme au Timor

    Le silence de la diplomatie et de la société portugaise dans son ensemble face à l’occupation coloniale du Sahara occidental est indigne. Il y a trente ans, nous aimions le pays dans lequel nous sommes allés parce que nous nous sommes mobilisés collectivement pour faire pression sur le monde – à commencer par le Palácio das Necessidades – afin que, au Timor, le droit de tous les peuples à l’autodétermination soit respecté. La résistance des conformistes et des cyniques réalistes n’a pas résisté à cette impulsion gigantesque et, des rues de tout le pays à la salle du Conseil de sécurité des Nations Unies, s’est formée une dynamique de solidarité et d’exigence, véritablement responsable du respect. du droit international en faveur du peuple timorais.

    Le Sahara occidental est juste à côté. Et c’est l’un des derniers territoires colonisés au monde, dont le peuple attend depuis trop longtemps que son droit à l’autodétermination soit respecté. La Cour internationale de justice a jugé que c’était la terre des Sahraouis et le Conseil de sécurité a établi qu’un référendum doit être organisé pour que le peuple dise s’il veut ou non être un État indépendant. C’était comme ça au Timor et c’était l’accomplissement de cela que nous avons demandé. Mais dans les rues et dans la diplomatie portugaise, il y a un silence indifférent et donc complice de l’occupation du territoire. 
    Pas même l’excuse européenne ne fera l’affaire cette fois. La Cour de justice de l’Union européenne a jugé que l’Union ne pouvait pas conclure avec le Maroc des accords de pêche ou d’agriculture qui s’appliquent au territoire du Sahara, car le Maroc l’occupe illégalement. C’était également le cas du Timor, lorsque l’Australie a signé un accord avec l’Indonésie sur les réserves de pétrole et de gaz naturel dans la mer de Timor et que le Portugal l’a dénoncé devant les tribunaux pour violation du droit à l’autodétermination maubere.
    Ce n’est pas à cause du manque d’action résiliente des Sahraouis que ce silence social et diplomatique persiste. Les protestations, les rassemblements, les interventions culturelles, les dénonciations de la situation des jeunes, le chômage, la violation systématique des droits de l’homme les plus élémentaires, les appels à la libération des prisonniers politiques, se sont répétés à maintes reprises, malgré l’oppression et la violence des occupants. Rien de tout cela n’a brisé l’inaction de ceux qui étaient si militants pour le même droit pour les Timorais. Il n’ya pas non plus de preuve que l’occupant a toujours boycotté, avec une volonté absolue, la tenue du référendum, ridiculisant la communauté internationale et l’Organisation des Nations Unies, ne provoquant pas l’indignation de ceux qui se sont indignés à juste titre contre l’occupation du Timor.
    En ces jours, le territoire du Sahara occidental est à nouveau en feu et en fer. L’accord de paix de 1991 a été violé par les occupants et les affrontements militaires sont de retour. Le test de la cohérence d’un pays et de son gouvernement décents pour les Timorais est désormais plus exigeant qu’auparavant. Ce silence est une honte.
    Diario as Beiras, 17 nov 2020
    Tags : #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #ONU #MINURSO
  • Le bourbier du Makhzen au Sahara Occidental

    L’odieuse incursion des forces armées royales (FAR) dans le territoire sahraoui au niveau de la zone tampon d’El Guerguerat, au-delà de son caractère insidieux, a le mérite de démasquer un peu plus la politique du Makhzen. Il s’agit bien en effet de violer de manière unilatérale l’accord du cesser- le- feu signé en septembre 1991, au nez et à la barbe de ce qu’il convient d’appeler «la communauté internationale» et son machin, l’ONU. C’est un cas de flagrant délit qui devrait logiquement susciter une réaction ferme et énergique du Conseil de sécurité. Mais on a bien compris, il ne s’agit pas de l’Iran, de la Russie ou de la Corée du Nord. 

    Le royaume du Maroc, c’est le poulain des grandes puissances. Et son roi, M6 est aussi le chouchou pour ne pas dire plus, des dirigeants qui prétendent respecter la légalité internationale. Le Maroc bénéficie presque de la même protection des Américains et des européens que l’entité sioniste. Il peut violer comme il veut les accords internationaux, et même éconduire la Minurso sans aucun risque. En plus de ce laxisme onusien, le roi et sa cour dispose d’un chéquier ouvert auprès des Emirats de la haine pour mener son sale boulot au Sahara Occidental occupé. Mais pas que. 
    Il faut bien comprendre que la cible intermédiaire de cette action armée de la soldatesque de M6 c’est l’Algérie. Une Algérie qui reste plus que jamais attaché à son soutien de principe des droits des peuples à l’autodétermination. Et ce principe immuable du reste conforme aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, donne des allergies au royaume expansionniste de Mohamed VI. C’est pourquoi il s’appuie sur les financiers des mouvements de déstabilisation que sont les émirats arabes unis qui servent de «zapette» entre les mains d’Israël et des États Unis. Fallait-il s’étonner de voir cet émirat de la haine ouvrir un consulat dans les territoires occupés du Sahara Occidental, il y‘a quelques jours? Évidemment non. A vrai dire, c’est un marché qui venait être conclu ce jour-là. 
    En contrepartie de cette symbolique installation diplomatique d’un émirat de 300.000 habitants, le faux «Commandeur des croyants» s’était engagé à donner un cachet officiel et public aux relations avec Israël en rejoignant avant la fin de l’année, la meute des normalisateurs arabes avec Israël. Il est aisé de deviner que l’attachement de l’Algérie à sa position de principe sur la Palestine et le Sahara Occidental horripile Israël et tous ses alliés arabes. Le royaume de M6 n’aurait donc jamais osé opérer son passage en force à El Guerguerat sans l’assurance de ses sponsors. Mais à quelque chose malheur est bon. Et à son corps défendant, le Maroc a donné un beau cadeau aux Sahraouis qui voient leur cause complètement oubliée, revenir au-devant de la scène et tapisser les grands journaux du monde. Un sacré coup de pub font ils n’auraient jamais rêvé en ces temps d’incertitudes. 
    Last but not least, la direction de la RASD et son bras militaire le front Polisario, qui ont scrupuleusement respecté les termes du cessez- le- feu malgré la répression féroce et les attentes aux droits de l’homme dans les territoires occupés, se voient aujourd’hui offrir la chance de ne plus tenir compte de cet accord, violé par le Maroc. La reprise des armes n’étant désormais plus une violation d’un cessez-le- feu mais une riposte à une agression caractérisée. Ceci est déjà une belle victoire diplomatique en attendant de «corriger» les agresseurs.
    Imane B.
    Source : L’Est Républicain, 18 nov 2020
    Tags : #SaharaOccidental, #Polisario #Maroc #Algérie
  • Il Fatto quotidiano : Sahara occidental, la guerre revient 45 ans après la paix sans justice

    par Gabriele Gelmini

    À la veille du 45e anniversaire de l’Accord tripartite de Madrid et 29 depuis le dernier « cessez-le-feu », la guerre recommence, apparemment en ce moment: le Maroc et le Front Polisario, le mouvement d’inspiration socialiste qui lutte pour Indépendance sahraouie, ils sont à nouveau aux prises avec la gestion du territoire du Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole au statut international encore incertain. Espérant ne pas assister à une aggravation du scénario dans les prochaines heures, ce choc n’est que la dernière page d’un conflit qui se poursuit depuis l’ère de la décolonisation, le 14 novembre 1975.
    Quand j’entends parler de l’Afrique et des colonies, je ne sais pas pour vous, mais je pense automatiquement à ceci: une couverture étalée sur les régions disputées. Un coup de pinceau uniforme qui étouffe les intérêts légitimes de ceux qui n’ont que la voix pour s’exprimer. Ici, à côté des histoires et des grandes batailles qui atteignent nos oreilles occidentales, il y a celle – passée sous silence, mais pas pour ce mineur – d’un peuple qui revendique ses droits depuis près de cinquante ans, sans solution.
    Le 14 novembre 1975, l’Espagne de Franco – décédée six jours plus tard – décide d’abandonner à son sort sa colonie africaine, le Sahara occidental, cette portion de terre au sud-ouest du Maroc toujours délimitée par bordures pointillées. Derrière la pression de l’ONU pour la décolonisation et les demandes des pays voisins, l’Espagne signe les accords tripartites de Madrid avec le Maroc et la Mauritanie, qui prévoyaient un référendum d’autodétermination.
    Les deux pays voisins, en revanche, envahissent le Sahara occidental, le divisent (une grande partie de la mer ira au Maroc, une petite partie intérieure à la Mauritanie) et isolent les territoires conquis avec six murs progressifs, rejetant la population indigène qui se réfugiera. dans le camp de réfugiés de Tindouf, en Algérie.
    Au fil des années, le scénario menace de se précipiter: les sahraouis qui ont fui constituent le Polisario, le mouvement de rébellion qui aspire à retourner dans leur patrie; ils obtiennent le retrait de la Mauritanie des territoires occupés et proclament l’indépendance, mais le conflit armé contre le Maroc s’avérera sans solution. L’ONU insiste sur un «cessez-le-feu», place le pays sur la liste des «territoires non autonomes» et met en place la mission «Minurso» en 1991, pour surveiller le déroulement du fameux référendum.
    Mais à présent le camp de Tindouf est devenu très peuplé, il n’est plus possible de déterminer qui aurait le droit de vote et le Maroc, soutenu par la France qui a le droit de veto à la table des négociations, refuse d’ouvrir toute ouverture.
    Ainsi, le 31 octobre 2020, la mission de paix est prolongée d’un an, comme au cours des 29 dernières années. Pour la 50e fois et après une dépense totale d’un milliard et demi de dollars. Le mur de séparation a atteint 2 720 kilomètres et est le plus long du monde, après le mur chinois; les champs autour de la barrière contiennent environ 6000 mines antipersonnel et la situation, pour l’instant, reste bloquée: le besoin de paix – ou du moins de ne pas faire la guerre – l’emporte à nouveau, au détriment de la justice. Au moins jusqu’à aujourd’hui.
    Il Fatto quotidiano, 13 nov 2020
    Tags : #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #Guerguerat
  • L'ONU confirme à nouveau des attaques à Smara et Aousserd (Sahara Occidental)

     

    Par la voix de son porte-parole, l’ONU a confirmé aujourd’hui de nouveaux attaques contre le mur de défense marocain au niveaux des villes de Smara et Aousserd.

    Stephane Dujarric a indiqué que « la Mission (MINURSO) continuent de recevoir des informations faisant état de coups de feu tirés pendant la nuit à divers endroits le long du Berm. Hier soir, des coups de feu ont été signalés dans les zones du Berm adjacentes à Smara – c’est-à-dire au nord du territoire – et à Aousserd au sud ». 

    « Il va de soi que nous continuons d’exhorter les parties à prendre toutes les mesures nécessaires pour désamorcer les tensions. Et le Secrétaire général a non seulement parlé au Roi, mais il s’est entretenu aussi avec un certain nombre d’autres parties intéressées », a-t-il ajouté.

    Dujarric a précisé que « ce qui se passe actuellement le long de la berme risque beaucoup de s’aggraver. C’est l’un des incidents les plus graves que nous ayons vus. Mais il n’est clairement pas trop tard pour faire marche arrière et s’assurer que la situation ne s’aggrave pas ». 

    Questionné sur la conversation que le Secrétaire général a eue avec le Roi Mohammed VI du Maroc, Dujarric a déclaré que « ils ont échangé des vues sur la question de Guerguerat. Et comme vous le savez, ces derniers jours, nous … je veux dire, l’ONU, y compris le Secrétaire général, bien sûr, a été très impliquée dans de multiples initiatives pour éviter une escalade de la situation et pour mettre en garde contre les violations du cessez-le-feu et les graves conséquences pour le statu quo ».

    Tags : #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #Guerguerat #ONU #MINURSO