Étiquette : Sahara Occidental

  • Sahara Occidental : aide humanitaire algérienne aux réfugiés sahraouis

    L’aide humanitaire de l’Algérie au peuple sahraoui est arrivée lundi à l’aéroport de Tindouf

    L’aide humanitaire de l’Algérie au peuple sahraoui constituée de 60 tonnes est arrivée lundi matin à bord de deux avions militaires relevant des Forces Aériennes Algériennes, à l’aéroport Commandant Ferradj de Tindouf.
    Ces aides constituées de denrées alimentaires et de matériels pharmaceutiques ont été chargées, dimanche, depuis la Base Militaire de Boufarik (Blida) par les autorités civiles et militaires, à destination de la wilaya de Tindouf, en collaboration avec les cadres du Croissant rouge algérien (CRA).
    Lors de la supervision de l’opération de chargement de ces aides, en présence du Commandant de la Base aérienne de Boufarik, le général Djenadbia Faouzi, de l’Ambassadeur de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) à Alger, Abdelkader Taleb Omar et du représentant du Haut Commissariat aux Réfugies en Algérie, Agostino Mulas, la présidente du CRA, Mme Saïda Benhabiles a affirmé que ces aides sont constituées de denrées alimentaires de première nécessité et de produits désinfectants.
    Cette initiative humanitaire s’inscrit dans le cadre du « soutien constant et indéfectible du peuple algérien au peuple sahraoui frère qui vit des conditions humanitaires difficiles », a ajouté Mme Benhabiles, saluant le rôle de l’Armée nationale populaire (ANP) dans « le soutien des opérations humanitaires de manière générale, ainsi que celles menées par le CRA, le bras humanitaire des pouvoirs publics ».
    A cette occasion, l’ambassadeur sahraoui a présenté ses remerciements au peuple algérien pour son soutien au peuple sahraoui, saluant les efforts de l’ANP dans l’acheminement des aides humanitaires aux réfugiés sahraouis.
    Algérie1, 16 nov 2020
  • M. Guterres, la situation est-elle toujours "calme" au Sahara Occidental?

    Fin octobre 2020, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré au Conseil de sécurité que la situation dans le conflit du Sahra occidental était calme. Cependant, il semble que le chef de l’ONU et le peuple sahraoui diffèrent dans la définition du concept « calme ».

    Pour le portugais, la situation est calme au Sahara Occidental tant qu’il n’y a pas de conflit armé. Sans s’offusquer des arrestations arbitraires, des enlèvements, du viol, de la détention, des procès en imposture, des appauvrissements forcés, du vol de leurs richesses naturelles, la destruction des habitations, des abus et des tortures de leurs enfants dans les écoles, des négligences médicales intentionnelles, destruction de biens, extermination du bétail, mines antipersonnel, séparation des familles…

    Le calme dont parle Guterres n’a rien à voir avec le calme attendu par les sahraouis. C’est un calme défini par le parti pris d’un responsable onusien soumis aux ordres de la France colonialiste et aveuglé par les cadeaux du Maroc. Un homme qui n’a plus aucune crédibilité auprès d’un peuple dont le seul délit est de revendiquer le droit légitime de se prononcer sur son destin à travers un référendum juste et libre tel que préconisé par les différentes résolutions du Conseil de Sécurité et de l’Assemblée Générale des Nations Unies. Un peuple trahi par la plus haute instance internationale et qui ne fait plus confiance à des négociations visant à imposer une solution aux ingrédients de Paris et Washington.

  • Sahara Occidental : Le Maroc tombe dans le piège du Polisario

    L’ojectif essentiel du Front Polisario n’était pas la fermeture de la brèche de Guerguerate, mais un piège savamment tendu dans lequel le Maroc est naïvement tombé. El Guerguerate a été le prétexte pour briser le joug représenté par cette mascarade de cessez-le-feu imposé au peuple sahraoui depuis 1991. La percée de l’armée marocaine dans la zone tampon était le moment tant attendu par le feu des combattants sahraouis pour ouvrir une nouvelle étape dans le conflit du Sahara Occidental qui dure depuis plus de 45 ans. Toute la ligne du front le long du mur de la honte a été la cible de l’artillerie de l’armée sahraouie. Du Mahbes, au nord, jusuqu’à El Guerguerate au sud.

    Aveuglé par le soutien inconditionnel de son allié français, le Makhzen a fini par se croire intouchable et pouvoir poursuivre son arrogance et ses défis à la légalité internationale donnant, ainsi, le tir de grâce aux années de bonheur dans lesquelles le Maroc agissait à sa guise.
    En raison du manque de lucidité de son roi et ses mauvais conseillers, le Maroc ne connaîtra plus de stabilité ni paix de la part d’un peuple qui en a assez de voir sa bonne volonté manipulée. Son état d’esprit a été manifesté par le geste du président sahraoui lorsqu’il a refusé de répondre à l’appel du secrétaire général de l’ONU. Ce dernier ne pourra plus écrire dans son rapport que la « situation est calme dans la région ». Guterres et ses commanditeurs du Conseil de Sécurité se sont retrouvés embarrassés par la courageuse décision du Front Polisario de mettre fin au cessez-le-feu définitivement pour la simple raison que « cessez-le-feu » et « référendum » sont deux faits indissociables dans le processus de paix initié en 1988 et qui vise à permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination et à l’indèpendance via un référendum et ce dernier ne peut être organisé sans proclamer l’arrêt des hostilités et c’est la raison d’être de la MINURSO devenue un outil visant á réaffirmer la colonisation marocaine.
    La communauté internationale est unanime sur le fait que le Maroc a perdu une occasion d’or de retrouver la paix et la stabilité via un accord gagnant-gagnant avec les sahraouis. Maintenant, cette occasion appartient au passé et un nouveau cessez-le-feu ne sera plus possible si ce n’est sous les conditions du Front Polisario et dans le cadre des principes énoncés par la Charte des Nations Unies au sujet des territoires non autonomes dont le Sahara Occidental fait partie.
  • Sahara Occidental : La classe politique algérienne condamne l'agression marocaine

    AGRESSION MAROCAINE CONTRE LE SAHARA OCCIDENTAL : Vives condamnations de la classe politique nationale

    Les réactions de la classe politique nationale, condamnant l’agression marocaine contre la région sahraouie d’El Guerguerat, continuent à fuser de partout.
    Ainsi, après les partis El Islah et le FLN qui ont dénoncé la démarche belliqueuse marocaine c’est au tour de Talaâ El Hourriet, du RND, du parti Jabhat Elmoutasqbel, et du parti El bina de Bengrina de réagir contre l’escalade marocaine contre les civils désarmés d’El Guerguerat. Dans un communiqué publié, hier, le parti Talaia El Hourriet, a condamné avec force l’agression marocaine contre la région d’El Guerguerat. Il s’agit d’une « violation dangereuse du cessez-le-feu conclu en 1991 entre la partie marocaine et le Front Polisario sous l’égide de l’Onu et un désengagement de la partie marocaine de toutes ses obligations internationales ratifiées avec le Front polisario. Nous condamnons fermement cette agression» lit-on dans le texte diffusé, avant d’appeler les autorités marocaines à mettre fin immédiatement et sans condition à cette agression. Le parti a exhorté l’organisation onusienne et le Conseil de sécurité de l’Onu à faire le nécessaire pour une résolution de la question sahraouie, en organisant en urgence un référendum portant sur l’autodétermination du peuple sahraoui. Le Rassemblement national démocratique (RND) a, de son côté, dénoncé l’attitude belliqueuse marocaine contre les civils sahraouis dans une zone tampon. « L’agression marocaine constitue une violation flagrante du cessez-le-feu signé en 1991 entre la partie marocaine et le Front Polisario sous l’égide des Nations unies que nous condamnant fermement », lit-on dans le communiqué du parti, tout en appelant le Maroc à cesser ses provocations et attaques contre le Sahara Occidental. « Le Rassemblement national démocratique (RND) dénonce les provocations de l’occupant marocain dans la zone tampon d’El Ghuerguerat, terre sahraouie.
    Une agression militaire qui constitue une menace pour la stabilité régionale, une violation du cessez-le-feu conclu en 1991, et un coup dur pour tout le processus de résolution de la question sahraouie devant conduire à l’autodétermination du peuple sahraoui dans le cadre des résolutions onusiennes portant sur la question», a indiqué un communiqué du parti diffusé hier.
    L’ONU appelée à assumer ses responsabilités
    Le parti de Tayeb Zitouni a appelé en outre l’Onu, à assumer ses responsabilités pour imposer le respect du cessez-le-feu entre les parties en conflit, ainsi que la relance de la mission de la Minurso dont le rôle est justement l’organisation d’un référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui. « Nous appelons l’organisation onusienne à protéger le peuple sahraoui de la politique répressive marocaine et d’activer le principe du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination pour libérer la dernière colonie en Afrique », a conclu le texte. De son côté, l’Alliance nationale républicaine (ANR) a dénoncé avec force l’intervention militaire marocaine contre la région sahraouie d’El Guerguerat, en violation de cesser-le-feu de 1991. Une agression qui, ajoute le texte, mettra en difficulté « toute les chances et les efforts onusiens basés sur le principe de l’autodétermination du peuple sahraoui.
    Des efforts sapés par la partie marocaine qui fuit ainsi ses responsabilités et fait fi de toutes les résolutions onusiennes consacrant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination » Le parti a réitéré par ailleurs son soutien inconditionnel à la cause sahraouie et à son droit à l’autodétermination dans le cadre des résolutions des Nations unies. Abdelaziz Belaïd, président du Front El Moustaqbel a, de son côté, condamné fermement l’assaut militaire des forces marocaines contre des terres sahraouies et des civils sahraouis innocents et désarmés en violation du cessez-le-feu en vigueur depuis 1991, appelant la communauté internationale à prendre ses responsabilités notamment l’Onu qui doit, selon le communiqué du parti, prendre les dispositions nécessaires dans le cadre de la légalité internationale consacrant le droit du peuple sahraoui à son autodétermination. Le parti n’a pas omis par ailleurs de saluer les efforts de la diplomatie algérienne et son soutien indéfectible pour la cause sahraouie. Idem pour la formation de Bengrina, El Binaa El watani, qui a dénoncé énergiquement à son tour, l’agression marocaine, appelant l’Onu à agir et prendre les mesures qui s’imposent. « Nous suivons avec une grande inquiétude l’opération d’assaut militaire menée par des unités de l’armée marocaine contre le peuple sahraoui sans défense et pacifique dans la région de Guerguerat au Sahara occidental à la frontière avec la Mauritanie », a posté le mouvement sur sa page facebook. Et d’ajouter: «Nous exprimons notre ferme condamnation de cette attaque qui constitue une violation flagrante du droit international, et une menace pour la paix et la sécurité internationales, et un acte de provocation visant à saper le processus de règlement la cause du Sahara occidental, qui est supervisé par les Nations unies. Pour sa part, l’expert en droit international, Amar Tahar-Eddine, a affirmé, vendredi, que l’agression militaire marocaine dans la zone-tampon d’El Guerguerat constituait une violation des règles du droit international et de la Charte des Nations unies, d’où l’obligation pour le Conseil de sécurité d’intervenir pour mettre un terme à cette agression.
    « Le Front Polisario a droit à la légitime défense »
    Dans une déclaration à l’agence nationale de presse (APS), l’enseignant de droit international à l’Université de Tizi-Ouzou a indiqué que « l’agression marocaine sur les civils sahraouis dans la zone tampon d’El Guerguerat est une violation du cessez-le-feu, des règles du droit international et des résolutions onusiennes, notamment celles du Conseil de sécurité », affirmant que le Maroc est l’auteur de cette agression et par conséquent il doit en assumer les responsabilités.
    Il a estimé par ailleurs que le Polisario est en droit de répliquer à l’attaque marocaine « dans le cadre du droit de la légitime défense, conformément aux dispositions de l’article 51 de la Charte des Nations unies ». S’appuyant sur le chapitre VII de la Charte onusienne, l’intervenant a souligné que le Conseil de sécurité doit intervenir en cas d’acte d’agression et de rupture de la sécurité et de la paix internationales en vue de mettre un terme aux actes d’agression marocains et d’instaurer la paix dans la région. Le Dr Tahar-Eddine a fait état, dans ce sens, d’une éventuelle réunion d’urgence du Conseil de sécurité en vue d’examiner cette question et prendre les décisions adéquates, conformément à ses prérogatives.
    M.O.
  • Sahara Occidental : Mêlée des canons

    par Abdou BENABBOU

    Encore une fois, le machiavélisme des conseillers indiscrets et attitrés des autorités marocaines a agi. En les écoutant pour piétiner le cessez-le-feu instauré depuis trois décennies entre le Maroc et la République sahraouie, le monarque alaouite a pensé profiter d’une conjoncture particulière pour bafouer une trêve qui ne tenait qu’à un fil, sans présager des conséquences lourdes qui en résulteraient. La guerre est bel et bien déclarée et on connaît d’avance les gravissimes risques qui planent sur une région déjà lourdement perturbée et à bien les appréhender, ce sera le peuple marocain qui en payera le lourd prix.
    Tout prête à penser que le Maroc a décidé d’utiliser une stratégie vieille comme le monde qui consiste à crier au loup pour guerroyer hors de ses frontières en planifiant une recette guerrière connue. Sérieusement empêtré dans une situation sociale et économique hautement dégradée, le pouvoir marocain planifie une dangereuse diversion et devra s’alourdir d’un pesant effort de guerre. Une telle bravade ne pouvait être initiée sur la seule base des griefs annoncés officiellement par le royaume et si tel était le cas, les raisons invoquées auraient pu se dissiper par une sage entente diplomatique pour garantir le maintien du cessez-le-feu en attendant que le peuple sahraoui décide de son avenir. Il en a été autrement et tout porte à croire que le roi a bénéficié de secrets encouragements en ces temps sombres pour la sous-région pour torpiller tous les efforts de paix déployés depuis déjà près d’un demi-siècle.
    La pandémie désastreuse avec ses affres et les prémices de déstabilisation qu’elles annoncent avec les jeux des armes dans le Sahel aidant, le royaume du Maroc a cru bon de s’inscrire dans la mêlée des canons. Sa dangereuse initiative n’est sûrement pas isolée. Elle rejoint d’autres initiatives du même acabit qui semblent dans l’ombre méthodiquement planifiées mais dont les gains pour les peuples de la région ne sont pas assurés.
  • Sahara Occidental : «Le Maroc avait l’aval de la France»

    Entretien réalisé par Karim Aimeur
    Dans cet entretien qu’il nous a accordé, Yahia H. Zoubir, professeur en études internationales, analyse l’opération militaire marocaine menée dans la zone-tampon d’El Guerguerat et ses conséquences sur la région en général et l’Algérie en particulier. Selon lui, le royaume avait l’aval du gouvernement français avant de passer à l’acte. Il affirme que l’Algérie est concernée par cette situation du fait qu’elle héberge un grand nombre de réfugiés sahraouis sur son territoire depuis 45 ans. L’Algérie, qui fait déjà face à une instabilité à ses frontières avec le Mali et la Libye, doit faire face à une éventuelle nouvelle instabilité que créerait le conflit entre le Maroc et la République sahraouie, a-t-il soutenu.
    Le Soir d’Algérie : Le Maroc vient de mener une agression militaire dans la zone-tampon d’El Guerguerat en procédant à l’ouverture de trois nouvelles brèches en violation de l’accord de cessez-le-feu signé en 1991, sous l’égide de l’ONU. Comment expliquez-vous cette opération surprenante et cet acte inattendu du Maroc ?
    Ce n’est pas un acte inattendu mais un acte prémédité. Des violations avaient déjà eu lieu et elles sont dans le dernier rapport de l’ONU. Des sources avaient déjà signalé que le Maroc allait attaquer El Guerguerat et qu’il avait obtenu l’aval du gouvernement français. L’ouverture d’un consulat émirati dans le Sahara Occidental occupé était de mauvais augure. Là, ce sont les soutiens mais la question est de savoir pourquoi. La zone-tampon sur le territoire sahraoui est stratégique car elle donne accès à l’Afrique sub-saharienne pour le Maroc qui a développé une politique africaine depuis 2 décennies et ce, avant de devenir membre de l’Union africaine en 2017.
    Cet accès lui procurerait non seulement un écoulement de marchandises, dont le poisson pêché illégalement dans les eaux territoriales sahariennes destiné à la Mauritanie, mais aussi une occupation du territoire comme lors de la marche verte en 1975. Étant donné qu’il n’y a aucune résistance à sa politique, le Maroc en profite pour créer un autre fait accompli, c’est-à-dire une présence permanente. Les Sahraouis ont manifesté pacifiquement dans cette zone justement pour protester contre cette exploitation des ressources naturelles. Les Sahraouis ont réagi à l’impasse depuis 45 ans et à l’incapacité de l’ONU à organiser le référendum qui devait se tenir en 1992 sous son égide. Depuis de nombreuses années, le Polisario a réussi à contenir ce mécontentement et à éviter le conflit. Il semble que la dernière provocation du Maroc ait été trop flagrante pour que cette approche reste viable.
    Vous dites que l’ouverture d’un consulat émirati au Sahara Occidental occupé était de mauvais augure. Mais ce pays n’est pas le seul pays du Golfe à soutenir le Maroc. Comment analysez-vous justement les positions des monarchies du Golfe qui ont pris position pour le Maroc ?
    Rien de surprenant là-dessus. Le Maroc est une monarchie et les monarchies « sœurs » l’ont toujours soutenu dans son occupation du Sahara Occidental. Dans les années 1970 et 1980, l’Arabie Saoudite subventionnait sa guerre contre les Sahraouis. De nos jours, les Émirats sont à l’assaut de l’Afrique du Nord. Tout d’abord, pour des raisons idéologiques : lutte contre les Frères musulmans mais surtout pour empêcher toute démocratisation dans la région, c’est-à-dire renverser les acquis en Tunisie par exemple ou l’émergence d’un Etat démocratique ou sous influence des Frères musulmans en Libye. Étrangement, en cela, ils trouvent le soutien du gouvernement du Président français M. Macron qui a besoin de leur financement du G5 au Sahel et des achats d’armements français, tels que les avions Rafale.
    De plus, il y a concordance entre la France et les EAU pour combattre « l’islam politique » De plus, la normalisation de certains pays arabes avec Israël et la perception — je dis bien perception — que le Maroc pourrait en faire partie donnent aux EAU une sorte de légitimité et bénéficie de l’administration du Président Trump. Et, bien entendu, de nouvelles alliances sont en perspective. Le Maroc sait bien que le soutien des monarchies est aussi un piège car toute déviation pourrait entraîner un changement de position de leur part comme cela a été le cas lorsque le Maroc donna l’impression qu’il soutenait le Qatar dans son conflit avec l’Arabie Saoudite et ses alliés.
    L’agression marocaine suscite des inquiétudes sur la situation sécuritaire dans la région. Quelles sont, selon vous, les conséquences à prévoir suite à cette opération ?
    Les conséquences ne feront que rajouter à l’instabilité qui y règne déjà mais qui participe aussi du plan tendant à faire accepter un nouvel ordre dans la région.
    Et pour l’Algérie ?
    L’Algérie est, bien évidemment, concernée par cette situation. Elle héberge un grand nombre de réfugiés sahraouis sur son territoire depuis 45 ans. Elle s’en est tenue à la légalité internationale mais celle-ci est devenue un leurre et que les puissances violent sans état d’âme. L’Algérie fait déjà face à une instabilité à ses frontières avec le Mali, la Libye et, à présent, un conflit entre le Maroc et la République arabe sahraouie démocratique, qui est, somme toute, inévitable.
    Il semble que la communauté internationale soit impuissante face à la situation. Comment expliquer l’incapacité de l’ONU à résoudre ce conflit ?
    L’ONU, c’est le Conseil de sécurité. Ce n’est pas un secret que la France n’ait jamais voulu d’un Etat sahraoui indépendant et qu’elle soutienne le Maroc vaille que vaille, droit international ou pas. Les États-Unis ont, eux aussi, favorisé « l’autonomie » offerte aux Sahraouis, une véritable tromperie. Et le secrétaire général de l’ONU n’est pas innocent non plus. Il n’y a qu’à lire sa déclaration où il annonce que la Minurso exécutera son mandat sans spécifier sa véritable mission qui est la tenue d’un référendum. L’objectif est de maintenir le statu quo éternellement qui favorise l’occupant.
    K. A.

  • Sahara Occidental : Bruit de bottes

    S’achemine-t-on vers une confrontation armée entre les forces d’occupation marocaines et l’armée de libération du peuple sahraoui ? Il y a tout l’air de craindre le pire quand on observe l’évolution de la situation au niveau de la localité d’El Guerguerat, qui servait de zone tampon avant que les FAR ne fassent éruption à la fin de la semaine dernière dans un geste qui s’apparente à une odieuse provocation. 

    Et comme il fallait s’y attendre, le Front Polisario, représentant légitime du peuple Sahraoui ne pouvait rester les bras croisés face à cette incursion marocaine qui viole clairement l’accord de cessez-le feu signé en 1991. Hier, la direction du Polisario a décidé elle aussi de ne plus tenir compte de cet accord du fait que le colonisateur- marocain l’a violé de manière unilatérale et au nez et à la barbe de la communauté internationale. 
    De fait, on est quasiment, à un fil du déclenchement des hostilités et la reprise des armes entre les deux belligérants. Sauf qu’il ne faut pas mettre le bourreau et la victime sur un pied d’égalité. En l’occurrence, c’est le m royaume de M6 qui ouvre les hostilités en décidant de percer cette zone tampon censée être là frontière entre les deux territoires, au prétexte de sécuriser un passage commercial vers la Mauritanie. Un argument somme toute irrecevable en ce sens que l’accord de 1991 interdit expressément toute violation de cette frontière de sable, conformément aux stipulations de l’accord que les deux parties ont signé sous les auspices de l’ONU. 
    Sans doute que cette invasion irresponsable de l’armée de Mohamed 6 réponde à d’autres considérations d’ordre interne surtout. A commencer par la volonté du roi de détourner l’attention de ses sujets de sa gestion catastrophique de la pandémie du Covid-19 dont les victimes de comptent en dizaines quotidiennement. Aussi, la situation économique désastreuse de son royaume a dû pousser Mohamed 6 à chercher une victime ailleurs pour faire oublier à son peuple les dures conditions de vie. 
    Il va sans dire que l’ouverture récemment d’un consulat des Emirats dans les territoires sahraouis occupés, s’inscrit dans l’agenda de ces Emirats de la haine et de la déstabilisation qui consiste à jouer les rabatteurs pour Israël en contrepartie d’un soutien à la colonisation du Sahara par le Maroc. 
    Il ne serait surprenant de voir prochainement le « Commandeur des croyants » assumer publiquement la normalisation des relations avec l’entité sioniste comme l’ont fait avant lui, ses alter egos des Emirats, du Bahreïn et du Soudan. Les Sahraouis ont donc bon dos pour servir de boucs émissaires à une alliance triangulaire entre Israël, les Emirats et le Maroc.
    Imane B.
  • Sahara Occidental : A quoi joue le Maroc ?

    Avec un bilan quotidien de plusieurs milliers d’hospitalisation de malades atteints de la Covid-19 et des dizaines de morts comptabilisés chaque jour, le Maroc n’a pas trouvé meilleure stratégie pour détourner l’attention de la population que de briser l’accord de cessez-le-feu avec le Sahara Occidental. Pareille démarche en ces temps de double crise sanitaire et économique frise l’indécence et constitue une insulte à l’humanisme. Et pour cause, en espérant créer une situation d’escalade à sa frontière, Rabat n’est certainement pas sans savoir que cela implique des dépenses en centaines de millions de dollars pour l’effort militaire. Il doit savoir que les Sahraouis ne se laisseront pas faire. Ils défendront leur territoire avec une grande détermination. La question qui se pose est de savoir ce qu’en tirera un Maroc exsangue financièrement, totalement sous le contrôle de narcotrafiquants et dépassé sur le plan sanitaire. Les «esprits malins» au sein du Palais royal diraient que les centaines de millions de dollars de dépenses militaires cimenteront la société. Il ne sera plus question au Maroc de pandémie ou d’endettement extérieur, mais d’union sacré pour la patrie. C’est peut-être ce qu’espère Mohamed VI pour passer la phase plus que difficile que traverse son pays.

    Il y a cette explication, mais il y a également une autre, à savoir que l’effort de guerre sera supporté par des puissances étrangères, dont l’intérêt est justement d’ouvrir un front dans cette région du Maghreb. Les bénéfices qu’en tire le roi sont évidents. Il est des alliances «mortifères» pour les peuples, mais qui protègent les monarques.
    Ainsi, à l’effervescence que vit la région de l’Afrique du nord et du Sahel, le Maroc et ses alliés en ajoutent un autre motif pour l’explosion d’une région, actuellement au bord du précipice. Même si l’évolution positive dans le dossier libyen apporte quelques satisfactions, la résurgence de la violence entre le Maroc et le Sahara occidental replongera la région dans l’incertitude totale, avec son lot de morts et d’instabilité. Face à cette agression caractérisée, les amis de la République arabe sahraouie démocratique tentent d’attirer l’attention des instances internationales sur ce très grave et nième manquement aux règles internationales par le Maroc.
    Voilà donc un peuple qui est dans son droit, mais dont on a ravi la liberté et l’indépendance et qui tente pacifiquement de reprendre ce qui lui appartient de droit, ignoré par les grands de ce monde. Il aurait fallu peut être que les jeunes Sahraouis reprennent les armes tuent des Marocains pour que la communauté internationale se penche sérieusement sur leur problème. Ce serait le pire des scénarios et c’est ce dont rêvent le Maroc et ses alliés.
    Par Nabil.G
    Ouest Tribune, 15 nov 2020
  • Opération militaire à El Guerguarat: Le Maroc déclare la guerre au Polisario

    par Ghania Oukazi

    Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et secrétaire général du Front Polisario a saisi, hier, le secrétaire général de l’ONU et le Conseil de sécurité pour attirer leur attention sur « les répercussions de l’attaque agressive lancée par les forces armées marocaines contre des civils sahraouis non armés qui manifestaient pacifiquement près de la brèche illégale d’El Guerguarat, au sud-ouest du Sahara occidental ».
    La lettre de Ibrahim Ghali est frappée du sceau de l’urgence après que « des agents marocains armés » eurent tiré sur des manifestants pacifiques violant ainsi un accord de cessez-le-feu datant de 1991. Par son agression armée à El Guerguarat, le Maroc vient de faire voler en éclats l’ensemble des règlements et accords politiques onusiens et internationaux qui codifient les usages entre deux pays en conflit et en situation de cessez-le-feu. Le royaume justifie son intervention militaire en affirmant par la voix de son ministre des Affaires étrangères qu’il fallait « mettre un terme à la situation de blocage au poste frontière d’El Guerguarat ». Poste bloqué par les Sahraouis depuis le 21 octobre parce qu’ils refusent que le Maroc l’emprunte pour faire passer ses marchandises et celles d’autres pays vers la Mauritanie et l’Afrique subsaharienne. Nasser Bourita a déclaré à ce propos à l’AFP que «ce n’est pas une action offensive mais c’est une action de fermeté par rapport à cette situation qui est inacceptable». Le MAE sahraoui a répondu que « c’est une agression ». Le gouvernement de la RASD a rendu public hier un communiqué dans lequel il affirme que »Vendredi, le 13 novembre 2020, aux premières heures de l’aube, l’Etat d’occupation marocain a fait une annonce de violation du cessez-le-feu à travers l’intrusion d’un groupe d’agents en civil pour attaquer les civils sahraouis qui manifestaient pacifiquement devant la brèche illégale d’El Guerguarat», Il a en outre déclaré que « le Maroc a procédé, en même temps, à un acte plus dangereux en laissant ses forces armées s’introduire dans l’autre côté du mur de l’humiliation et de la honte près de la brèche pour encercler la zone ». En réaction à cet acte «méprisable et désespéré», les forces de l’Armée populaire de libération sahraouie ont riposté aux troupes marocaines, tandis que les militants sahraouis ont affronté courageusement les «Baltaguia» (voyous) auxquels l’occupant marocain a fait appel», est-il noté.
    « C’est la guerre ! »
    «En fin de compte, les batailles ont commencé et la guerre imposée à notre peuple a éclaté, et avec elle nous sommes entrés dans une nouvelle étape décisive dans la lutte de notre peuple fier, défendant son droit légitime à la liberté, à la dignité et à la souveraineté», est-il ajouté. « Le Front Polisario appelle l’ensemble du peuple sahraoui à se dresser comme un seul homme avec fermeté et courage pour riposter à une éventuelle agression brutale et à achever la libération de la partie occupée avec tout ce que cela implique comme sacrifices », conclut le communiqué du gouvernement de la RASD. L’agence française de presse a souligné que « Nouakchott a annoncé mercredi que l’armée mauritanienne avait renforcé ses positions à la frontière avec le Sahara occidental «pour parer à toute éventualité». Elle a repris un haut responsable du MAE marocain qui lui a affirmé que « l’ONU, la Mauritanie et d’autres pays impliqués dans le dossier ont été prévenus de l’opération destinée à mettre un terme à la situation de blocage et restaurer la libre circulation civile et commerciale sur cet axe routier ». 
    Selon cette même source, l’AFP indique qu’ « il y a 108 routiers bloqués côté mauritanien et 78 de l’autre côté de la frontière, avec des véhicules de différentes origines, Maroc, Mauritanie ou France ». Forte du soutien de puissants pays occidentaux et arabes à son plan d’autonomie pour le Sahara Occidental, le Maroc s’est toujours accaparé les territoires, ressources et richesses de cette région au vu (en présence des observateurs de la MINURSO) et au su des institutions internationales censées défendre les droits des peuples opprimés. La communauté occidentale ferme les yeux et reste sourde depuis longtemps aux appels du Front Polisario pour la consécration de l’indépendance du Sahara Occidental, dernière colonie dans le Continent africain. Il semble que depuis que des Etats arabes du Golfe ont ouvert des représentations diplomatiques à Dakhla, la demande d’un référendum d’autodétermination par la RASD est définitivement enterrée. 
    Le Royaume marocain vient d’amorcer ainsi un dangereux virage dans le conflit qui l’oppose depuis une cinquantaine d’années au Front Polisario. Tous les indices montraient que les tensions entre les deux parties, notamment après l’ouverture illégale par le Maroc de trois nouvelles brèches dans le mur de sable en violation du cessez-le-feu décrété en 91 sous l’égide des Nations unies, allaient pousser à l’affrontement armé. Il n’est pas attendu du SG de l’ONU, Antonio Guterres, ni de la Représentante permanente auprès des Nations unies, Rhonda King, qui assure la présidence tournante du Conseil de sécurité, une réaction urgente et appropriée à la mesure de la missive urgente du président sahraoui faisant état de l’attaque militaire marocaine contre des manifestants pacifiques au niveau d’El Guerguarat. La Communauté internationale a toujours traîné le pas pour éviter de condamner officiellement les exactions marocaines contre le peuple sahraoui. Il faut avouer que le veto américain et français a toujours été brandi pour protéger le royaume. Bien que les forces militaires soient totalement déséquilibrées entre le Maroc et le Front Polisario, ce dernier jure par la voix de ses dirigeants politiques et militaires qu’il est prêt à reprendre les armes pour sauvegarder sa dignité. «La guerre a commencé. Le Maroc a liquidé le cessez-le feu», a déclaré hier à l’AFP le chef de la diplomatie de la République sahraouie, Mohamed Salem Ould Salek, après l’attaque de l’armée marocaine à El Guerguarat.
    La légitime défense
    « Les troupes sahraouies se retrouvent en situation de légitime défense et répliquent aux troupes marocaines qui essaient de continuer leur marche en dehors du mur de défense qui constitue la ligne de démarcation », a déclaré à l’agence le MAE sahraoui, interrogé par téléphone depuis Alger.
    Le mur de défense construit par le Maroc, qui sert de ligne de démarcation, écrit-elle, sépare les belligérants sahraouis et marocains depuis l’accord de paix de 1991.
    Ce mur est bordé de chaque côté par une zone tampon de cinq kilomètres de large sous la responsabilité de l’ONU ». Elle rapporte que «le Polisario avait averti dès lundi «que l’entrée de tout élément militaire, sécuritaire ou civil marocain à Guerguarat, qui borde une zone tampon contrôlée par les Casques bleus de la Mission des Nations unies au Sahara occidental (Minurso), serait considérée comme une agression flagrante, à laquelle la partie sahraouie répliquera énergiquement, en légitime défense et en défendant sa souveraineté nationale».
    L’agence sahraouie SPS a affirmé que « depuis plus de trois semaines, des Sahraouis civils (hommes et femmes) représentant notamment des associations de jeunesse, des femmes, des travailleurs, d’organisations de défense des droits de l’homme et plusieurs ONG opérant dans le domaine socioculturel, observent des sit-in à différents endroits le long du mur de sable érigé par l’occupant marocain. Ils manifestent pour exiger notamment la fermeture définitive de la brèche illégale d’El-Guerguarat dans l’extrême sud-ouest du Sahara occidental. Les manifestations se veulent, selon les organisateurs, un moyen de faire face aux manœuvres et provocations marocaines et réclamer l’organisation du référendum d’autodétermination, l’objectif pour lequel a été créée la Mission des Nations unies au Sahara occidental (Minurso).
    Aussi, les manifestants appellent à mettre un terme à la souffrance inacceptable du peuple sahraoui face au silence de l’ONU notamment dans les territoires occupés. Ils exigent également le retrait immédiat des troupes marocaines des territoires sahraouis occupés et de dévoiler le sort des disparus ainsi que la libération de tous les prisonniers civils sahraouis détenus dans les geôles marocaines ».
    Source : Le Quotidien d’Oran, 14 nov 2020
  • Sahara Occidental : Le soutien français au Maroc pointé du doigt

    De son côté, le député français de Seine maritime, Jean-Paul Lecoq, a averti que l’immobilisme diplomatique à l’encontre du Sahara occidental « risque d’avoir du sang sur les mains », relevant que le soutien français au Maroc est « la clef de voûte de cet immobilisme ». Dans une lettre adressée au ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, le membre de la commission des Affaires étrangères et président du groupe d’étude sur le Sahara occidental, M. Lecoq a soutenu que « la France doit enfin prendre son indépendance sur cette question et mesurer que la situation est explosive » au Sahara occidental occupé, notamment dans la région d’El-Guerguerat. « Faites en sorte que le Conseil de sécurité fasse pression sur le Maroc et sur la Minurso pour organiser un référendum d’autodétermination au plus vite. Ainsi, la Paix pourra être envisagée, et restaurée », a lancé M. Lecoq. 

    « Si la France n’agit pas, votre gouvernement se rendra coupable de la guerre qui pourrait advenir », a-t-il mis en garde. « Si cette possible guerre n’est souhaitée par personne au Sahara occidental, tout porte à croire que l’on s’en rapproche », a-t-il appelé. « Les Sahraouis avaient tenté d’attirer l’attention de la diplomatie internationale il y a dix ans en installant un campement pacifique à Gdeim Izik pour demander de meilleures conditions de vie et pour que le référendum d’autodétermination soit enfin mis en place », a-t-il rappelé dans sa lettre. « La police et l’armée marocaines ont démantelé ce campement par la force, et ont emprisonné des dizaines de personnes », a-t-il encore rappelé. 
    Le député européen n’a pas manqué de rappeler que le président de la République arabe sahraouie démocratique, Brahim Ghali, n’a pas exclu une réédition du mouvement de Gdeim Izik à Guerguerat en précisant que si les forces militaires et policières marocaines agissent comme à Gdelim izik », ce sera « un retour à la guerre », a soutenu le parlementaire français. « Le Front Polisario avait pourtant demandé à l’ONU de refermer cette brèche illégale ouverte par le Maroc », a soutenu le député français avant de rappeler avec regret que « cela avait été validé par le Secrétaire général de l’époque, mais n’avait pas été suivi d’effet sur le terrain ». « Encore une preuve de l’immobilisme de la diplomatie onusienne à l’encontre du Sahara occidental. 
    Cet immobilisme qui favorise le statu quo et donc le Maroc puisque, utilisant la politique du fait accompli, le Maroc a fini par élargir cette brèche et en a fait au fil des années une route commerciale entre la Mauritanie et le Maroc, passant par le Sahara occidental occupé », a-t-il encore dénoncé. Ainsi, souligne M. Lecoq, depuis une semaine, « des Sahraouis continuent leurs manifestations pacifiques devant cette brèche pour rappeler qu’il n’y a toujours pas d’envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies depuis la démission de Horst Kohler en début d’année, pour dire que personne n’a fait fermer la brèche de Guerguerat ouverte pourtant en 1997, et que la Minurso n’organise toujours pas le référendum d’autodétermination prévu, lui, en 1991″. « Deux choses sont réclamées depuis trente ans sans que rien ne se passe : l’observation du respect des droits de l’Homme au sein des statuts de la Minurso, et surtout, l’absence d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui comme promis dans le cessez-le-feu de 1991, et raison d’être de la Minurso », a conclu M. Lecoq.
    L’EUCOCO condamne « une violation flagrante » du plan de règlement du conflit
    Pour sa part, le président du comité belge de soutien au peuple sahraoui, Pierre Galand, a condamné, hier, l’agression militaire marocaine à El Guerguerat, soulignant que l’acte du Maroc était « une violation flagrante » du plan de règlement du conflit du Sahara occidental parrainé par l’ONU. « Nous suivons de très près ce qui vient de se produire dans la zone tampon d’El Guerguerat, car, c’est une violation flagrante du plan de paix et de tout ce que la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental (Minurso) avait tenté de faire, bien que cela soit, pour l’instant, très limité », a déclaré Pierre Galand, également président de la Conférence européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO) à Canal Algérie. 
    Pour M. Galand, il s’agit d’ »une violation caractérisée de l’ensemble des conventions internationales. Le Maroc se comporte comme un colonisateur et les colonisateur sont toujours violents », affirmant que le Maroc a réagi de manière violente comme il l’a déjà fait lors du démantèlement du camp de Gdeim Izik. « Dix ans plus tard voilà que le Maroc recourt, de nouveau, à la force contre une manifestation populaire non-violente d’un peuple qui exprime sa volonté d’aboutir à son indépendance par les voies légales et moyens pacifiques », a-t-il fustigé, en qualifiant la démarche marocaine de « crime extrêmement grave », qui pourrait être assimilé, d’après lui, à « un crime de guerre ». 
    Et de réaffirmer que le comité apporte son plein soutien à la résistance sahraouie et au Front Polisario qui a voulu mener une campagne pacifique pour rappeler à la communauté internationale ses obligations quant à l’organisation du référendum d’autodétermination au Sahara occidental ». À cet égard, il a invité la communauté internationale à » réagir d’urgence » et appelé le Conseil de sécurité à » mesurer les conséquences de son inaction », car, dit-il, « s’il y avait eu mise en œuvre du plan de règlement, nous n’en serions pas là ».
    B. Oubellil