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  • Comment résoudre le conflit du Sahara occidental

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    Les Nations Unies ont récemment nommé un nouvel envoyé pour le Sahara Occidental – Staffan de Mistura. Il s’agit d’une étape bienvenue vers la résolution du conflit de longue date entre le mouvement indépendantiste Polisario, qui représente le peuple du Sahara occidental, et le Maroc, qui occupe le territoire depuis 1975.

    Cette nomination intervient alors que le Conseil de sécurité des Nations unies se prépare à renouveler le mandat de la mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental. Mais l’ONU doit faire plus que simplement faciliter les discussions entre le Maroc et le Polisario sur la base d’un appel ambigu à une « solution politique ». Cette approche n’a pas permis de parvenir à un accord, et elle échouera à nouveau.

    Il est temps de prendre une nouvelle initiative diplomatique afin de développer un moyen réaliste d’assurer l’autodétermination des Sahraouis, conformément aux normes juridiques internationales. L’objectif devrait être de développer un plan de l’ONU pour une libre association entre le Sahara Occidental et le Maroc. Cet arrangement prévoirait un véritable partage du pouvoir, en prenant comme point de départ la souveraineté inhérente du peuple sahraoui sur sa propre terre, tout en assurant une meilleure protection de ses droits.

    Le processus de paix actuel est confronté à une crise existentielle. Cette année marque le 30e anniversaire de la création de la mission de l’ONU. En 1991, l’ONU a négocié un cessez-le-feu entre le Maroc et le Polisario, mais a effectivement abandonné l’idée d’organiser un vote sur l’indépendance une décennie plus tard.

    Depuis lors, le Conseil de sécurité des Nations unies a supervisé un processus de paix qui s’effiloche. Il s’est finalement effondré l’année dernière avec la reprise des affrontements armés.

    Dans le pire des cas, la violence incontrôlée entre le Maroc et le Polisario pourrait s’étendre aux pays voisins et déstabiliser davantage la région du Sahara et du Sahel. La reconnaissance par l’ancien président américain Donald Trump de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental – une politique maintenue par l’administration Biden – a compliqué la recherche de la paix.

    Il y a de nombreuses raisons d’être pessimiste quant aux perspectives d’un accord négocié qui réalise enfin l’autodétermination des Sahraouis. Mais il y a aussi des raisons d’être optimiste. Une résolution rapide, durable et juste du conflit du Sahara Occidental est possible.

    Cela implique de rectifier les erreurs du passé.

    Une demande importante

    Le nouvel envoyé de l’ONU est un diplomate dur et de principe qui a une grande expérience de la diplomatie complexe après avoir été l’envoyé de l’ONU en Syrie. Les envoyés précédents partageaient les mêmes qualités. Mais cela ne comptera guère sans un soutien fort du Conseil de sécurité, en particulier des États-Unis et de la France, lorsque des décisions difficiles doivent être prises.

    M. De Mistura doit également changer d’approche diplomatique. Il ne peut pas se contenter de faciliter le dialogue entre les parties. Il doit avoir la force politique de faire avancer un plan réaliste élaboré par les Nations unies pour parvenir à l’autodétermination des Sahraouis, face à la forte opposition du Maroc, qui revendique le territoire comme sien.

    Ce ne sera certainement pas une mince affaire. Mais c’est la voie la plus réaliste à suivre.

    Depuis plus de deux décennies, le Conseil de sécurité des Nations unies appelle le Maroc et le Polisario à trouver une solution politique négociée qui respecte les normes des Nations unies en matière de décolonisation des territoires non autonomes. Implicitement, ce mandat suppose qu’une solution sera trouvée entre les options d’un État indépendant ou d’une intégration au Maroc.

    Au cours des dernières décennies, cette recherche d’une alternative – une « troisième voie » – a été dominée par l’idée d’autonomie. Cela a été une source supplémentaire d’échec.

    Ce n’est pas surprenant, pour un certain nombre de raisons.

    Premièrement, l’autonomie n’est qu’une forme d’intégration – elle n’est pas une alternative à celle-ci.

    Deuxièmement, les accords d’autonomie ont peu d’expérience en matière de résolution permanente des conflits ethniques dans les régions postcoloniales et en développement. L’effondrement de la Yougoslavie et les guerres sanglantes entre l’Éthiopie et l’Érythrée trouvent tous deux leur origine dans l’échec des accords d’autonomie.

    Troisièmement, le plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007 ne comporte aucune garantie pour assurer le respect continu des droits et de l’autonomie des Sahraouis par le régime marocain. Il s’agit d’une question cruciale, car le plan intégrerait officiellement les Sahraouis dans un système autocratique qui a l’habitude de réprimer leur nationalisme, leurs droits humains et leur action politique.

    Il n’est pas surprenant que le Polisario ait rejeté le plan du Maroc, le considérant comme un échec.

    Quatrièmement, l’autonomie va à l’encontre du statut juridique international du Sahara Occidental en tant que territoire non autonome et séparé du Maroc. Cela a été récemment affirmé dans une décision de la Cour de Justice de l’UE.

    Mais cela ne signifie pas que le Conseil de sécurité de l’ONU devrait cesser de chercher un terrain d’entente.

    La libre association comme alternative ?

    L’ONU devrait explorer le concept moins connu de libre association.

    Dans le cadre de cet arrangement, les Sahraouis (par l’intermédiaire du Polisario) délégueraient certains aspects de leur souveraineté au Maroc et à un État du Sahara occidental nouvellement créé. De solides garanties internationales et des mécanismes de supervision permettraient de s’assurer que les deux parties respectent l’accord.

    Le concept a été présenté dans les résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies ainsi que dans les délibérations de la Cour internationale de justice comme un moyen de décoloniser le Sahara occidental.

    Tout arrangement futur avec le Maroc doit avant tout refléter le consentement du peuple sahraoui à travers un processus informé et démocratique. Un accord de libre association devrait donc encore être accepté par les Sahraouis lors d’un référendum. Un nombre limité de colons marocains pourrait également se voir accorder le droit de vote par référendum.

    Les critiques font remarquer qu’aucune des deux parties n’a beaucoup de raisons de soutenir une telle solution. Cela est vrai. Mais si un accord négocié doit être trouvé, il est plus probable qu’il s’inscrive dans le cadre de la libre association plutôt que dans celui de l’indépendance ou de l’intégration pure et simple au Maroc.

    Une solution diplomatique est possible. Mais elle nécessitera que les deux parties fassent des concessions pour obtenir ce qu’elles veulent. Cela ne peut se faire que par un activisme diplomatique international accru. Le Conseil de sécurité des Nations unies, l’UE et leurs membres respectifs ont tous la capacité de façonner cet avenir en déployant la bonne combinaison de mesures incitatives et dissuasives.

    Le Polisario devra être convaincu que la délégation d’une partie de l’autorité au Maroc est le prix à payer pour la fin de l’occupation marocaine et la reconnaissance internationale de l’État sahraoui. Cela devra inclure des garanties que tout accord futur sera appliqué par la communauté internationale.

    Pour progresser, le Conseil de sécurité des Nations unies et l’Union européenne devront également exercer une réelle influence sur le Maroc, ce qu’ils se sont montrés réticents à faire. En vertu de son statut de puissance occupante, du contrôle écrasant qu’il exerce sur le terrain et de ses obligations en vertu des résolutions précédentes de l’ONU et du droit international, c’est Rabat qui devra bouger le plus.

    La France et les États-Unis doivent également faire pression. Pour commencer, la France et les États-Unis devraient supprimer leur protection automatique du Maroc au Conseil de sécurité de l’ONU. Et Washington devrait suspendre la reconnaissance de la souveraineté marocaine par Trump si Rabat bloque les efforts de paix menés par l’ONU.

    Peu de membres de la communauté internationale considèrent le Sahara occidental comme une question urgente de politique étrangère. Pourtant, étant donné la lente détérioration de la sécurité au Sahara occidental et les implications potentielles plus larges pour le nord-ouest de l’Afrique et l’Europe, la nomination d’un nouvel envoyé de l’ONU offre un moment rare pour relancer la diplomatie internationale.

    The Conversation, 13/10/2021

  • Sahara Occidental: Nouvelle agression contre Sultana Khaya

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    Pour la famille Khaya, dans la ville occupée de Boujdour, les jours se succèdent et se ressemblent. Chacun avec son lot d’agressions, de violations et de dépassements contre la dignité humaine.

    Ainsi, le domicile de cette honorable famille continue sous le siège des bourreaux des forces de sécurité marocaines en vue d’empêcher toute visite des membres de la famille et des citoyens qui souhaitent exprimer leur soutien et solidarité avec Sultana Khaya, sa soeur Louaara et leur vieille mère.
    Selon le comité des médias de la ville occupée de Boujdour, ce samedi, l’activiste sahraouie des droits de l’homme a de nouveau été victime d’une agression. Des coups, des violences, des insultes. Parce qu’elle voulait protester contre l’interdiction d’un groupe de femmes sahraouies venues lui rendre visite.

  • L’armée marocaine use des drones contre les civils sahraouis

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    Deux civils sahraouis ont été blessés et leur voiture détruite suite à une attaque, mardi, de drone de l’occupant marocain dans la localité de Mhiriz dans les territoires libérés du Sahara occidental. Les Attaques marocaines via des drones contre les civils sahraouis et leurs biens dans les territoires libérés se multiplient depuis la cadence accélérée de la coopération militaire entre Rabat et Tel-Aviv, dès la reprise officielle de leurs relations bilatérales longtemps entretenues officieusement.
    La reprise de la guerre, novembre 2020 entre le Front Polisario et l’occupant marocain, suite à la violation par Rabat du cessez-le-feu, conclu entre ces deux parties, en 1991 sous l’égide de l’ONU, pour la tenue du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, la communauté internationale a failli à faire valoir la primauté et la force du droit international sur la persistance de Rabat a maintenir son système politique coloniale au Sahara occidental. Une politique marocaine porteuse de menaces sur la paix et la sécurité, sur les plans régional, continental et mondial, que nul membre permanent au Conseil de sécurité, ignore, à leur tête la France, qui persiste à user de son véto contre toute perspective d’aller sur l’application effective de la légalité internationale au Sahara occidental. 
    Si par le passé les ex-envoyés personnels du SG de l’ONU n’ont pas réussi dans le cadre de leur mission, notamment à travers les négociations entre le Front Polisario et le Maroc, après le cessez-le- feu de 1991, à traduire les résolutions de l’Onu en matière de question de décolonisation inscrite sur l’agenda de l’ONU, le nouvel envoyé personnel Staffan de Mistura réussira-t-il là où ses prédécesseurs ont échoué ? Il est chargé du dossier, après près d’une année de la reprise de la guerre entre l’armée de libération du peuple sahraoui et le Maroc, après la violation, par Rabat, du cessez-le-feu, lors de son agression militaire, à la Zone tampon, d’El-Guerguerat. 
    Pour bon nombre d’observateurs et d’experts, des relations internationales, à l’exemple de Carlos Ruiz Miguel, directeur du Centre d’études sur le Sahara occidental en Espagne, affirment qu’en « raison d’absence de volonté politique au Conseil de sécurité pour venir à bout de la dernière question de décolonisation en Afrique, par le respect et l’application du droit à l’autodétermination », le peuple sahraoui « continue de souffrir des affres de l’occupation marocaine et des violations de ses droits légitimes » et de ce fait il est dans son droit « de se défendre et défendre ses droits légitimes » qui lui sont reconnus par la légalité internationale.
    ONU : le Sahara occidental sera traité comme une question de décolonisation
    Dans son rapport, remis aux membres du Conseil de sécurité, le secrétaire général des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, a souligné que “pour venir à bout du conflit » opposant le Front Polisario et le Maroc, sur le Sahara occidental, « il faudra que les parties et la communauté internationale fassent preuve d’une volonté politique résolue », pour parvenir, a-t-il écrit « à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental conformément aux résolutions » de l’institution onusienne. 
    Le SG, Antonio Guterres, en rappelant , dans son document, les caractéristiques juridiques et politiques fondamentaux de la question sahraouie inscrite à l’ONU, a souligné que le traitement et l’examen de la question du Sahara occidental se font « au titre des questions relatives aux territoires non autonomes et à la décolonisation ». 
    Précisant dans ce cadre que « la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) de l’Assemblée générale et le Comité spécial sont chargés d’étudier la situation au Sahara occidental» concernant «l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux».
    « La passivité des Nations unies à régler la question de la brèche illégale dans la zone d’El-Guerguerat a abouti, entre autres, à la guerre en cours entre le Front Polisario et le Maroc ».
    Dans son récent rapport sur le Sahara occidental, Antonio Gueterres semble manquer de volonté politique, pour mentionner la responsabilité de quel des deux partis, entre le Front Polisario et le Maroc, dans la reprise de la guerre , alors qu’il invite, par son rapport, les membres du Conseil de sécurité à faire preuve de « volonté politique », pour en finir avec la dernière question de décolonisation en Afrique, en l’occurrence le Sahara occidental. 
    Se contentant de déplorer la présence marocaine « de la construction d’un nouveau mur de sable d’une vingtaine de kilomètres de long à El-Guerguerat » le SG de l’ONU relève que « l’Armée royale marocaine a consolidé sa présence sur une quarantaine de kilomètres carrés de terre dans la zone tampon » ce qui place Rabat au rang de responsable de l’effondrement des accords de cessez-le-feu conclu sous l’égide de l’ONU entre le Front Polisario et le Maroc, après avoir franchi, en novembre 2020, les lignes délimitant la zone tampon en question, inscrites dans les accords précités. Se disant dans son rapport « profondément préoccupé » par l’évolution de la situation au Sahara occidental au cours de la période considérée, le patron de l’ONU considère que «le statut de la zone tampon en tant que zone démilitarisée demeure la clef de voûte de toute solution pacifique dans la région.» 
    Pour le SG du Front Polisario, président de la République sahraouie, Brahim Ghali, dans sa lettre adressée, hier au SG de l’ONU, il rappelle Antonio Guterres que « l’agression violente, consignée comme il se doit, perpétrée par les forces marocaines le 13 novembre 2020» a été, affirme-t-il «contre un groupe de civils sahraouis qui manifestaient pacifiquement contre l’occupation illégale, et est connue de tous » a martelé le SG du Front Polisario. Poursuivant, il précise au SG de l’ONU que « face à l’acte hostile marocain, les forces armées du Front Polisario ont été contraintes de s’accrocher militairement avec les forces marocaines » un acte de légitime défense, mais aussi, poursuit Brahim Ghali, « pour sauver les citoyens qui ont été transférés vers des lieux plus sécurisés ». 
    Soulignant dans sa lettre que « l’épicentre de la zone tampon, désarmée, constitue toujours la pierre angulaire des efforts visant à parvenir à une solution pacifique pour le Sahara occidental ». Le SG du Front Polisario, Brahim Ghali indique à Antonio Guterres que « les infiltrations quotidiennes dans cette région et les hostilités entre les deux parties ont endigué les mesures et démarches qui formaient, depuis 30 ans, le fondement du cessez-le-feu ».
    Poursuivant il écrit qu’ « il est clair que la reconnaissance par le secrétariat général des Nations unies de « la reprise des hostilités » au Sahara occidental, après près de 30 ans de cessez-le-feu, bat en brèche fortement la position de l’État marocain d’occupation affichée à maintes reprises et son affirmation continue qu’il n’y avait pas de conflit armé » au Sahara occidental. Un constat du SG de l’ONU, sur la situation de guerre entre le Front Polisario et le Maroc, qui « porte un grand coup à la propagande mensongère marocaine qui vise à désinformer son opinion publique concernant la réalité de la guerre qui a éclaté de nouveau dans le territoire » du Sahara occidental. 
    Concluant sa lettre au SG de l’ONU, le président sahraoui a tenu à rappeler que « le Front Polisario n’a eu de cesse de réaffirmer que la raison principale de la poursuite des tensions dans la zone d’El-Guerguerat est l’existence d’une brèche illégale dans le mur militaire marocain pour lequel les Nations unies n’ont rien fait malheureusement » et de préciser que « la passivité des Nations unies à régler la question de la brèche illégale dans la zone d’El- Guerguerat a abouti, entre autres, à la guerre en cours ».
    Karima Bennour
  • Sahara occidental: Le sénat US bloque le financement de l’ouverture d’un consulat à Dakhla

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    La Commission du Sénat américain en charge des dotations budgétaires vient d’approuver un projet de loi interdisant l’utilisation des fonds alloués au Sahara occidental, au titre de l’aideaméricaine, dans l’ouverture d’un consulat dans la ville sahraouie de Dakhla occupée, bloquant ainsi une des promesses de l’ancien président américain Donald Trump au Maroc.
    « Aucun des fonds mis à disposition du Département d’Etat -par la présent loi ou des lois antérieures-, ne peut être utilisé pour la construction ou le fonctionnement d’un consulat des Etats-Unis au Sahara occidental », stipule ce projet du budget fédéral américain pour l’année 2022 dans le chapitre consacré aux opérations financières du Département d’Etat à l’international.
    Le texte précise, en outre, que l’affectation de ces fonds alloués, en vertu de cette loi, seront mis à disposition dans le cadre de l’assistance et de l’aide au Sahara occidental, ainsi qu’au soutien aux effortsdiplomatiques en vue de faciliter un règlement politique au conflit dans ce territoire.
    Cette disposition budgétaire s’inscrit à l’opposé de la décision de Donald Trump de reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, et réaffirme également la position du Congrès américain, notamment du Sénat, à l’égard de ce conflit. L’ancien locataire de la Maison Blanche avait dans la foulée de l’accord de normalisation entre le Maroc et Israël promis l’ouverture d’un consulataméricain dans la ville de Dakhla occupée.
    L’administration Biden a promis de « soutenir activement » les efforts du nouvel envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, pour promouvoir un avenir pacifique et prospère pour le peuple du Sahara occidental et de la région.
    SPS
  • Le Maroc en crise avec la Russie

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    La crise est ouverte entre Rabat et Moscou. Après la décision marocaine au début de ce mois de suspendre ses vols vers la capitale russe, c’est au tour de la Russie de reporter sine die le 6e Forum de coopération russo-arabe qui était prévu au Maroc le 28 octobre prochain. Depuis quelques jours, des sites russes, comme Proigra.com, affirment que même l’ambassadeur russe à Rabat a quitté le royaume dans des circonstances opaques .
    Proiqra rappelle que cela arrive après la décision du Maroc de suspendre tous les vols vers et de Moscou ” sous une justification peu convaincante, qui est les cas élevés du virus Corona dans ce pays “. Décision qui a été suivie par la nouvelle de l’évacuation par la Russie de ses citoyens résidant au Maroc.
    Certaines médias marocains ont parlé de son départ en vacances, mais la nouvelle de son départ et la raison de ses vacances restent ambiguës, d’autant que rien n’empêche Moscou de communiquer sur cette affaire en toute transparence. cependant, il semble bien que le froid existe dans les rapports entre les deux pays, bien qu’aucun détail n’ait été fourni pour le moment par les deux parties, à l’exception de supputations médiatiques.
    Comment est venu le report de ce Forum? Un communiqué de l’ambassade de Russie en Egypte a transmis la demande de la Russie de reporter le forum à une date ultérieure en novembre ou décembre en raison d’un changement dans l’agenda du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
    Le communiqué indique que les “changements sont également dus aux mises à jour du programme de travail du président Vladimir Poutine”.
    Selon Morocco World News, un site proche du palais royal, ” la décision de reporter l’événement intervient quelques jours après une rencontre entre le vice-ministre russe des affaires étrangères Sergueï Verchinine et l’ambassadeur du Maroc en Russie Lotfi Bouchara.
    Le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que la réunion avait eu lieu le 7 octobre pour discuter de plusieurs sujets, dont le conflit du Sahara occidental.
    Cette crise intervient alors qu’une réunion importante du Conseil de sécurité de l’ONU est prévue dans quelques jours pour renouveler les termes du mandat de la Minurso, la mission de paix onusienne au Sahara occidental.
    Il faut souligner que le chef de la Minurso est un Russe connu pour avoir été un diplomate au long cours, et qu’il vient d’être désigné récemment quelques semaines après la nomination de De Mistura comme envoyé spécial du SG de l’ONU au Sahara occidental.
    Par ailleurs, la presse marocaine a accusé la Russie d’avoir envoyé des mercenaires de la société Wagner en Mauritanie, un fake news qui risque d’exacerber davantage la tension entre Rabat et Moscou.
  • Sahara Occidental: La famille Khaya de nouveau agressée

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    BOUDJDOUR (Territoires sahraouis occupés)-La militante sahraouie Sultana Khaya, assignée à résidence depuis 11 mois dans la ville occupée de Boudjdour, a été victime d’une nouvelle agression physique perpétrée par les forces de sécurité marocaines, rapportent des médias sahraouis.
    Selon les mêmes sources, Sultana Khaya et sa soeur Al-Waara ont été victimes d’une nouvelle agression brutale, alors que leur mère, Minatu Embeirik, âgée de 84 ans est également victime de la répression marocaine.
    Assignée à résidence depuis le 19 novembre 2020 et son retour d’Espagne, l’activiste sahraouie continue de subir un traitement inhumain et dégradant de la part de la police et des « voyous » recrutés par les autorités marocaines, indiquent les médias.
    Au cours de ces 320 jours d’assignation à résidence, elle a dénoncé des tortures au cours desquelles elle et sa sœur ont notamment été passées à tabac. Les forces d’occupation marocaines empêchent également les visiteurs d’accéder à son domicile.
    Dans une tribune publiée fin juillet sur CNN.com, la militante sahraouie avait fait un terrible récit des sévices que la police marocaine lui a infligés, affirmant qu’elle a été battue et violée pour avoir revendiqué l’autodétermination du Sahara occidental.
    « En tant que fervent défenseur de l’autodétermination du Sahara occidental, j’ai longtemps été une cible pour le gouvernement marocain occupant. J’ai été battue, torturée et enlevée par la police marocaine, alors que je participais à des manifestations pacifiques », avait-elle écrit.
    Dans une lettre adressée le 13 octobre au Secrétaire d’Etat Antony Blinken, dix sénateurs américains ont alerté sur le cas de « la militante sahraouie Sultana Khaya et sa famille, détenue en résidence surveillée, qui aurait fait l’objet d’abus sexuels continus et d’harcèlement de la part des autorités (marocaines), bien qu’elle n’ait jamais été informée des charges retenues contre elle ».
    « Ces détentions sont inacceptables et nous vous exhortons à plaider pour la libération de tous les prisonniers politiques du Maroc », ont écrit les sénateurs dans leur missive.
    Le 2 octobre, les autorités marocaines ont expulsé de l’aéroport de la ville de Laâyoune occupée une délégation espagnole composée de médecins et d’avocats qui allait à Boudjdour pour rendre visite à la militante sahraouie Sultana Khaya.
    Dès leur arrivée à l’aéroport à bord d’un avion de la compagnie aérienne Binter Canarias, les membres de la délégation ont été arrêtés par la police marocaine sans motif valable avant leur expulsion, quelques minutes plus tard, aux Iles Canaries.
    APS
  • Algérie-Maroc : Les risques d’une erreur de calcul

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    Une menace de coupure de l’approvisionnement en gaz, des allégations de soutien à un groupe séparatiste et des tensions renouvelées au sujet d’un territoire contesté : les relations entre l’Algérie et le Maroc, rivaux de toujours qui se sont autrefois livrés une guerre frontalière, se sont détériorées ces dernières semaines.

    L’une des conséquences de la détérioration des relations est que le ministre algérien du pétrole a déclaré que son pays ne renouvellerait pas un accord, qui doit expirer à la fin du mois d’octobre, régissant un gazoduc transportant du gaz naturel algérien vers l’Espagne via le Maroc. Alger a également interdit les vols marocains dans son espace aérien.

    Les services de sécurité algériens ont annoncé la semaine dernière qu’ils avaient arrêté 17 personnes et déjoué un projet d’attaque armée du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK), un groupe basé à Paris qui réclame l’autodétermination de la région berbérophone de Kabylie, dans le nord de l’Algérie. Le groupe a nié toute implication dans la violence et a déclaré qu’il n’utilisait que des moyens pacifiques.

    Le communiqué indique que les agents présumés du MAK, désigné comme une organisation terroriste en Algérie, ont été aidés par « l’entité sioniste [Israël] et un pays d’Afrique du Nord », ce qui fait référence au Maroc, qui a normalisé ses relations avec l’État juif l’année dernière.

    Toujours tendus, les liens entre les voisins nord-africains se sont complètement rompus en raison des tensions renouvelées sur le territoire contesté du Sahara occidental, et les analystes mettent en garde contre le risque d’escalade.

    « Le plus grand risque est une erreur de calcul », a déclaré Riccardo Fabiani, directeur pour l’Afrique du Nord à l’International Crisis Group, une organisation spécialisée dans la résolution des conflits. « Si ni l’Algérie ni le Maroc n’ont intérêt à déclencher une guerre, le risque est que les tensions s’aggravent de manière incontrôlable si l’une des parties va trop loin. Cette erreur de calcul pourrait se produire au Sahara occidental, alimentant une escalade militaire […] ou elle pourrait entraîner des affrontements frontaliers directs entre les deux pays, par exemple. »

    Le Maroc, qui contrôle la majeure partie du territoire aride et faiblement peuplé du Sahara occidental depuis que l’Espagne s’en est retirée en 1975, en revendique la souveraineté. Mais l’Algérie accueille et soutient le Front Polisario, le groupe sahraoui qui lutte pour l’indépendance du territoire.

    Le projet de référendum de l’ONU sur l’autodétermination du Sahara occidental est bloqué depuis des décennies. Un cessez-le-feu de 30 ans a été rompu en novembre de l’année dernière et le Front Polisario a repris ses attaques de faible intensité et ses tirs à longue distance contre les positions marocaines dans le territoire.

    La revendication du Maroc sur le Sahara occidental a été renforcée par la reconnaissance par les États-Unis de sa souveraineté sur le territoire en décembre 2020 sous l’administration de Donald Trump, en contrepartie de la normalisation par Rabat de ses liens avec Israël.Selon les analystes, la reconnaissance américaine a eu pour conséquence que le Maroc a mené une politique étrangère plus affirmée visant à susciter un changement similaire de la part des pays qui adhèrent encore à la position de l’ONU sur le territoire contesté. Il a gelé les liens avec l’ambassade d’Allemagne à Rabat et a rappelé son propre ambassadeur à Berlin parce que l’Allemagne a critiqué la décision américaine.

    Le soutien américain et la normalisation avec Israël ont changé la dynamique des relations entre le Maroc et l’Algérie, selon M. Fabiani. « Avec l’accord de normalisation, le Maroc a désormais accès à la technologie israélienne, comme les drones », a-t-il ajouté. « Il y a une crainte à Alger que cela change l’équilibre des forces ». 

    L’Algérie a coupé les liens en août après que l’ambassadeur du Maroc à l’ONU a déclaré que « le vaillant peuple kabyle mérite, plus que tout autre, de jouir pleinement de son droit à l’autodétermination ».

    Abdelmadjid Tebboune, le président algérien, a clairement indiqué la semaine dernière qu’aucune décision n’avait encore été prise concernant le gazoduc, même s’il a laissé entendre que son pays comblerait tout manquement à son engagement de fournir du gaz à l’Espagne en expédiant du GNL.

    Le Maroc a utilisé le gaz du gazoduc pour alimenter une partie de sa production d’électricité et a également bénéficié d’une redevance pour le passage sur son territoire. La perte de l’accès au gaz naturel serait « un inconvénient majeur, mais le Maroc s’y est préparé », a déclaré Anthony Skinner, directeur pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord chez Verisk Maplecroft, une société britannique de conseil en matière de risques. Cela obligerait toutefois le royaume à recourir au GNL, qui est plus cher, ou au charbon, a-t-il ajouté.

    Tebboune a également haussé le ton belliqueux de son interview. Il a déclaré que quiconque attaquerait l’Algérie « regretterait le jour de sa naissance, car nous ne cesserions pas [de nous battre] ». Il a ajouté : « Le Maroc a un passé ancien et répété d’actes hostiles contre l’Algérie. »

    Dalia Ghanem, chercheuse résidente au Carnegie Middle East Center de Beyrouth, a souligné que l’Algérie avait également été indignée par les révélations, en juillet, selon lesquelles le Maroc avait utilisé le logiciel malveillant Pegasus développé par NSO Group, une société israélienne, pour pirater les téléphones de centaines de ses fonctionnaires. Rabat a démenti ces accusations. « Les deux régimes tentent d’occuper leurs populations avec des questions futiles au lieu de se concentrer sur ce qui se passe en interne, car tous deux doivent faire face à des dissensions internes », a-t-elle déclaré.

    Mohammed Masbah, directeur de l’Institut marocain d’analyse politique, a déclaré que les relations entre les deux pays étaient « comme une guerre froide sans fin », et que « les Algériens se sentent menacés et acculés ». Il a mis en garde contre le risque de violence involontaire. « Dans la situation actuelle, la meilleure issue serait de revenir au statu quo d’avant l’escalade actuelle et de gérer la crise par la diplomatie. »

    Financial Times, 18/10/2021

  • Brahim Ghali appelle à une renégociation de l’accord

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    Le président sahraoui, Brahim Ghali, a appelé à une renégociation de l’accord de cessez-le-feu avec le Maroc, signé sous les auspices de l’ONU en 1991 car, selon lui, il doit être adapté « aux nouvelles circonstances ».
    Au cours d’une conférence de presse avec de nombreux journalistes de la presse internationale dans les camps de réfugiés sahraouis, Brahim Ghali a souligné que le référendum d’autodétermination accepté par la partie marocaine demeure ‘’une ligne rouge pour le peuple sahraoui.’’
    « Il faut rappeler que la nomination du nouvel envoyé spécial de l’ONU (Staffan de Mistura) n’est pas une fin en soi. L’objectif est la décolonisation du Sahara occidental », a-t-il souligné.
    Pour le chef de l’État sahraoui Il faut «tenir les engagements signés entre les deux parties à travers la célébration du référendum d’autodétermination. Votre succès dépendra de votre capacité à faire respecter les objectifs. Malheureusement, après 30 ans de présence de l’ONU au Sahara occidental, l’échec a été le sort de tous les envoyés de l’ONU », a-t-il estimé.
    Brahim Ghali a rappelé que les Sahraouis ont été les premiers à accepter la candidature du diplomate italo-suédois et a insisté sur le fait qu’il doit être conscient que « c’est le Maroc qui fait une politique d’obstruction». Mais en même temps, le Conseil de sécurité a été incapable de faire respecter le droit international. De Mistura arrive à un moment particulier, marqué par la rupture du cessez-le-feu et la reprise de la guerre », a-t-il déclaré.
    « C’est un nouveau scénario qui nécessite un nouveau traitement de la part du Conseil de sécurité pour réparer les erreurs de ces 30 années. Le Conseil de sécurité doit être conscient du danger auquel la région est confrontée. Penser au scénario précédent sera une grave erreur de calcul », a-t-il prévenu. La situation dans l’ancienne colonie espagnole du Sahara occidental est extrêmement tendue depuis qu’il y a près d’un an les troupes marocaines sont entrées dans la zone démilitarisée de Guerguerat, qui sépare la Mauritanie des territoires occupés en 1975 par le Maroc, pour démanteler un sit-in de civils sahraouis qui protestaient contre l’usage commercial que les deux pays font de cette zone de conflit.
    Un jour plus tard, le Front Polisario a estimé que l’action militaire marocaine représentait une rupture avec le cessez-le-feu signé en 1991 et a lancé des opérations de harcèlement le long du mur érigé par Rabat dans le désert, le plus long du monde.
    Un nouveau plan
    Ghali a réitéré que le travail de De Mistura doit être adapté à un nouveau plan dont le seul objectif est d’organiser la consultation référendaire à travers « une feuille de route claire, avec des dates précises pour son exécution et des garanties qui permettent au Conseil de sécurité d’obliger les parties à se conformer au processus ».
    « Malheureusement, l’obstruction marocaine n’a fait parler que du cessez-le-feu et la MINURSO est devenue un simple observateur de la trêve. Le cessez-le-feu est devenu un instrument que le Maroc utilise pour imposer la politique du fait accompli », a-t-il dit. « La guerre n’est pas une option ou un objectif du peuple sahraoui, qui n’a jamais attaqué aucun peuple voisin. Nous l’assumons en tant que partie à la légitime défense et dans le cadre de la légalité internationale », a-t-il déclaré.
    Critiques de l’Espagne et de la France
    Ghali a également évoqué le récent arrêt du Tribunal de l’Union européenne, qui a donné raison au Front Polisario en déclarant illégaux les accords entre le Maroc et l’UE concernant l’exploitation commerciale des ressources halieutiques, minières et agricoles dans les zones occupées.
    « L’arrêt de la CJUE est une victoire historique que nous avons remportée avec légalité et justice face à la France, l’Espagne et d’autres pays de l’UE. Les pressions politiques et les lobbies n’ont pas empêché la décision », a-t-il déclaré. « La décision renforce qu’il s’agit de territoires différents et séparés. Nous demandons à l’UE de s’abstenir de toute action pour satisfaire le Maroc. La France et l’Espagne seront responsables de toute action de l’UE », a-t-il déclaré, faisant référence aux recours possibles.
    M. Bendib
  • Comment le Land Rover a inspiré la poésie sahraouie

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    Troisième jour dans les camps de réfugiés sahraouis. C’est octobre mais la chaleur est toujours intense, le vent souffle à peine – les mouches se chargent de nous le rappeler tout le temps – et ceux qui sont arrivés pour la première fois dans ce coin inhospitalier du monde sont écrasés par la réalité du kilomètre distances.
    L’étendue des camps se perd à l’horizon et se déplacer d’un endroit à un autre est une entreprise ardue si elle se fait à pied sous ce soleil de plomb. Même le faire en voiture n’est pas sans risques : l’été dernier, une circulaire a été publiée interdisant la circulation entre 13h00 et 18h00 pour éviter les accidents causés par des pneus en mauvais état fondant sur l’asphalte en raison des températures élevées.
    Ainsi, celui qui a une voiture a un trésor et si c’est une Land Rover, un vrai Potosí. Le mythique SUV que Maurice Wilks a dessiné sur une plage d’Anglesey (Royaume-Uni) il y a plus de 70 ans est sans conteste le roi des véhicules au Sahara. La valeur de ce véhicule n’est pas seulement motivée par sa durabilité, par cette résistance spartiate qui ne peut être surmontée par un terrain et des conditions météorologiques terriblement défavorables, mais aussi par la facilité de réparation lorsqu’il tombe en panne.
    « Si votre courroie de distribution casse, c’est aussi simple que de la changer pour une courroie. » Avec cette déclaration, on pourrait résumer pourquoi un Land Rover avec quatre décennies de retard, avec du sable même dans le même réservoir et une plaque qui rappelle à peine l’original peut être plus précieux qu’une Toyota avec beaucoup moins de kilomètres sur ses roues. Même en cas d’accident, chose courante dans cette entreprise traîtresse aux éboulis accidentés, sa carrosserie ne devient pas une tôle à découper contrairement aux modèles les plus modernes.
    Cette sorte de chameau du 21ème siècle pour un peuple nomade comme les Sahraouis a dépassé le plan plus pragmatique, s’insérant dans sa propre culture. A tel point que des poètes comme Beibuh Lhaj, récemment décédé et considéré comme l’un des pères de la poésie sahraouie, lui ont dédié des poèmes, dont certains vers de nombreux Sahraouis sont encore capables de réciter aujourd’hui : « Les cabriolets poussiéreux, notre arsenal et nos munitions Jura que l’envahisseur ne passerait pas les nuits hors de leurs tranchés. »
    Ils disent que dans les années de la première guerre contre le Maroc – n’oublions pas que depuis novembre 2020 une nouvelle guerre a été livrée après la rupture du cessez-le-feu par le royaume alaouite – la vidéo d’un Land Rover pourchassant une voiture est devenue célèbre combat … il est devenu si populaire que, selon les wilayas sahraouis, le fabricant a flirté avec la possibilité de l’utiliser à des fins publicitaires. Lhaj lui-même, dans un de ses passages, raconte comment, pendant la guerre, il a pu emmener un blessé à l’hôpital, ce qu’il ne pensait pas pouvoir emmener en un jour, en une heure seulement. Aujourd’hui serait Trending Jaima.
    Il n’est donc pas étonnant que ce véhicule occupe une place particulière dans les camps de réfugiés et qu’il ait en quelque sorte une ressemblance romantique avec ceux qui le conduisent. Et c’est que le peuple sahraoui, comme cela arrive au Land Rover, est coriace, un SUV capable de vaincre dans un désert comme le Sahara plus de 45 ans.
    Lorsqu’en 1975 le Maroc a occupé illégalement le Sahara occidental et expulsé la population sahraouie vers la hammada en la bombardant de phosphore blanc, il l’a fait avec la cruelle intention de l’anéantir, d’exterminer le peuple à qui il a volé leur terre. Ce que les bombardements n’ont pas réussi à accomplir, le désert le fera. Ils avaient tort et près d’un demi-siècle de résistance le prouve.
    La dignité, la détermination et la résistance de ce peuple soumet le désert lui-même et, avec lui, le même envahisseur, qui au milieu de la guerre qui nie d’un côté et dénonce de l’autre, doit recourir à l’aide des Israéliens drones pour commettre leurs assassinats ciblés. Ils n’ont pas compté sur le fait que le Land Rover n’est pas le seul tout-terrain irréductible qui peuple le désert.
    David Bollero, 14/10/2021
  • Actualité du Sahara occidental

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    La société chinoise spécialisée dans le phosphate «Molybdenum» a annoncé, dans un message adressé à l’Observatoire Western Sahara Resource Watch (WSRW), avoir renoncé de manière définitive à l’acquisition de roches de phosphate pillées du Sahara occidental occupé.
    Par Hani T.
    En 2020, l’Observatoire a suivi les camions ayant transporté les roches de phosphate à partir du port de Santos (Brésil) à une zone industrielle fermée, a précisé le WSRW dans communiqué publié sur son site électronique.
    Selon les informations recueillies par l’Observatoire à partir du site en question, d’autres importateurs impliqués dans le commerce de phosphate provenant du Sahara occidental avaient été identifiés, dont la première est la société brésilienne relevant de la société chinoise «Molybdenum» qui a refusé de donner des informations aux médias locaux après avoir reconnu l’illégalité de son activité.
    La société chinoise a annoncé aux investisseurs qu’elle cessera toute importation de phosphate provenant du Sahara occidental à l’avenir par ses sociétés en Chine et au Brésil, a noté le communiqué du WSRW.
    Par ailleurs, une société canadienne avait annoncé la suspension de ses importations de phosphate en provenance du Sahara occidental depuis 2018 en raison des pressions exercées par ses investisseurs, ce qui a conduit à la réduction des exportations de près de 50 %.
    Depuis, le Maroc cherche de nouveaux investisseurs mais sans succès. En revanche, les exportations de phosphate vers le Mexique avaient repris en juillet 2021, en dépit du fait d’être un Etat reconnaissant la République arabe sahraouie démocratique et avec laquelle il entretient des relations diplomatiques.
    Lettre des sénateurs à Blinken : le Front Polisario exprime sa satisfaction
    Le représentant du Front Polisario aux Etats-Unis, Mouloud Said, a exprimé, jeudi, sa satisfaction concernant la lettre adressée par dix sénateurs américains au Secrétaire d’Etat, Antony Blinken, dans laquelle ils l’interpellent sur la situation des droits de l’homme au Sahara occidental.
    Le diplomate sahraoui a indiqué, dans une déclaration officielle, qu’un «certain nombre de sénateurs ont écrit au Secrétaire Blinken au sujet de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental, demandant à l’administration de faire en sorte que le volet relatif à la surveillance des droits de l’homme soit inclus dans le mandat de la Minurso (Mission de l’ONU pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental)».
    Le diplomate a exprimé au nom du peuple sahraoui «sa gratitude aux sénateurs américains pour leur prise de position».
    Dix sénateurs américains ont adressé mercredi une lettre au Secrétaire d’Etat, Antony Blinken, dans laquelle ils l’interpellent sur la situation alarmante des droits de l’homme au Maroc et au Sahara occidental occupé.
    La lettre a été signée, entre autres, par le président de la Commission de défense du Sénat, James M. Inhofe, le sénateur du Vermont, candidat aux primaires démocrates, Bernard Sanders et le sénateur membre sénior et ancien président de la commission judiciaire du Sénat, Patrick Leahy.
    «Nous vous exhortons à réaffirmer le droit du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination, à plaider pour la libération des prisonniers politiques et à protéger la liberté d’expression pour chaque Marocain et Sahraoui», ont plaidé les sénateurs.
    Appelant le Secrétaire d’Etat à se concentrer sur les violations des droits de l’homme contre les militants sahraouis au Sahara occidental occupé et au Maroc, les sénateurs ont souligné la nécessité d’inclure un volet relatif à la surveillance des droits de l’homme dans le mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental).
    «Alors que l’ONU prépare le renouvellement du mandat de la Minurso, nous vous demandons de faire le nécessaire pour permettre à l’ONU de surveiller les conditions des droits de l’homme dans la région et continuer à soutenir l’autodétermination», ont-ils souligné.
    En décembre 2020, l’ex-président américain Donald Trump a reconnu la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, allant à contresens des positions américaines sur la question. Cette proclamation a été largement critiquée dans le monde mais aussi aux Etats-Unis et au sein même du parti républicain auquel appartient Donald Trump.
    Le Groupe de Genève appelle Guterres à faire respecter les droits de l’homme au Sahara occidental
    Le Groupe de soutien de Genève pour la protection et la promotion des droits humains au Sahara occidental a appelé, vendredi, le Secrétaire général de l’ONU à agir de manière forte en faveur du respect des droits de l’homme au Sahara occidental, tout en critiquant son rapport sur la situation dans les territoires occupés.
    «Les organisations soussignées demandent au Secrétaire général de l’ONU de rétablir la confiance et d’inspirer l’espoir au Sahara occidental en agissant de manière ferme et cohérente pour les droits de l’Homme, y compris le libre exercice du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, conformément à la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale», soutiennent, dans un communiqué, les 301 organisations qui composent le Groupe de Genève.
    Les signataires «expriment leurs plus profondes préoccupations concernant le silence persistant du Secrétaire général de l’ONU sur les violations systématiques des droits de l’homme et du droit international humanitaire de la part du Royaume du Maroc dans le territoire non autonome du Sahara occidental qu’il occupe».
    «Le contenu de son dernier rapport sur la situation concernant le Sahara occidental ne permet pas d’identifier le Secrétaire général comme l’incarnation des idéaux des Nations unies et porte-parole des peuples du monde, en particulier ceux qui sont pauvres et vulnérables», ont-ils déploré.
    Le Groupe rappelle que «le Sahara occidental est le seul territoire non autonome listé par le Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux qui n’a pas de puissance administrante faisant rapport au Secrétaire général», relevant que «l’ONU et son Secrétaire général ont une responsabilité première envers le peuple du Sahara occidental».