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  • Sahara Occidental : La RASD aspire à une position « unique » des dirigeants africains sur l'autodétermination du peuple sahraoui

    AUTODÉTERMINATION DU PEUPLE SAHRAOUI : La RASD aspire à une position « unique » des dirigeants africains

    Le président de la RASD, Brahim Ghali, participe aux travaux de la 34e session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine (UA), lancée hier, par visioconférence sous le slogan: « Art, culture et patrimoine: des outils pour construire l’Afrique que nous voulons. » 
    Le président de l’UA, après avoir introduit l’ordre du jour axé sur la pandémie de Covid-19 en Afrique, a déclaré que 2020, qui a été fixée comme l’année pour faire taire les armes, n’a pas encore accompli grand-chose et qu’il faut près de deux ans pour voir des résultats. La cérémonie d’ouverture a également vu la démarcation des membres du bureau du sommet, qui est présidé par la République démocratique du Congo, avec le Sénégal comme premier vice-président, les Comores comme deuxième vice-président et la République arabe d’Égypte comme troisième vice-président., tandis que l’Afrique du Sud assume les fonctions de rapporteur pour la présidence de ce sommet. 
    Samedi et dimanche, les chefs d’État et de gouvernement africains adopteront un ensemble de décisions et de déclarations sur les différents défis et aspirations. Ils approuveront également le rapport publié par la 38e session ordinaire du Conseil exécutif de l’UA. 
    Pour les Sahraouis, le débat sur la question du Sahara occidental lors de ce 34e sommet de l’Union africaine (UA) sera sérieux et constructif surtout après la recommandation du XIVe sommet africain extraordinaire qui a demandé au Conseil de paix et de sécurité de l’UA (CPS) de jouer un rôle prépondérant dans cette question. 
    « La RASD aspire lors de la 34e session du sommet africain à une » position unique « des dirigeants africains pour soutenir le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination », a déclaré la conseillère du président sahraoui, Nana Rashid. La responsable sahraouie appelle l’Union africaine (UA) à « prendre ses responsabilités et décoloniser la dernière colonie d’Afrique ». 
    « Le débat sur la question sahraouie lors de ce sommet africain prévu samedi sera constructif, en particulier après la recommandation du XIVe sommet africain extraordinaire au cours duquel le Conseil de paix et de sécurité de l’UA (CPS) a été invité à jouer son rôle dans la résolution de ce problème et raviver le rôle de la Troïka », a déclaré la responsable sahraouie. 
    Concernant la politique marocaine dans les territoires sahraouis occupés, elle a mis en garde contre les « manœuvres du makhzen » et ses tentatives désespérées de consolider son occupation de certaines parties de la RASD. Le responsable sahraoui a déclaré, dans le même contexte, que la décision du Burundi de fermer son «consulat général» dans la ville sahraouie occupée d’El Ayoun est intervenue «en raison de sa certitude que l’ouverture d’un consulat dans un pays occupé avec lequel Il est lié dans le cadre de l’Union africaine, est une agression qui a des conséquences juridiques.
    M. B.
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  • Maroc : La Makhzen acculé

    L’UA rejette les projets Marocains dans les territoires Sahraouis occupés

    L’ambassadeur sahraoui en Algérie, Abdelkader Taleb Omar, a affirmé que le rejet par l’Union africaine (UA) des projets marocains attentatoires à la souveraineté de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a asséné un autre coup dur au Makhzen.
    Abdelkader Taleb Omar souhaite voir le 34e sommet africain donner un nouveau souffle à la cause sahraouie et s’acquitter de « son véritable rôle », celui d’imposer ses décisions au Maroc. Dans une déclaration à l’APS, l’ambassadeur sahraoui s’est félicité du « rejet par le Conseil exécutif des ministres des Affaires étrangères de l’UA, de la tentative du régime marocain, au sein du Comité technique spécialisé des transports, des infrastructures transcontinentales et interrégionales, de faire passer des projets marocains attentatoires à la souveraineté de la RASD, tels que les fibres optiques et le réseau électrique ».
    L’opposition à ces projets et « l’échec du Maroc à se servir de l’UA pour consacrer sa politique d’occupation du Sahara occidental comme un fait accompli constituent un autre revers qui s’ajoute aux défaites successives essuyées par le Maroc dans ses tentatives vaines et désespérées visant à tromper la communauté internationale, à imposer sa domination sur le Sahara occidental et à piller ses richesses », a-t-il fait valoir. Le diplomate sahraoui a cité, à ce propos, les autres décisions importantes du Conseil exécutif de l’UA sur la question des réfugiés et le suivi des droits de l’homme au Sahara occidental, des décisions qui nourrissent « l’espoir de voir le 34e sommet africain donner un nouveau souffle et conférer un véritable rôle à l’UA dans le règlement de la question sahraouie.
    Ce que nous attendons de l’UA est l’application de ses décisions relatives au dossier sahraoui et des clauses de son acte constitutif, en vertu desquelles le Maroc est tenu de se conformer à la légalité internationale », notamment les décisions de la 14e session extraordinaire du sommet africain organisée sous le thème « Faire taire les armes en Afrique ». « Cette session extraordinaire a plaidé pour la tenue de négociations entre la RASD et le Maroc en tant qu’États membres de l’UA dans le cadre du respect des chartes continentales. Nous attendons l’application de ces décisions », a-t-il poursuivi, soulignant, dans ce sens, le rôle pionnier du Conseil de paix et de sécurité de l’UA après sa réappropriation de la question sahraouie, outre la réunion prévue de la Troïka. Et d’ajouter :  » Nous souhaitons que les dirigeants africains puissent prendre, lors de leur 34e sommet, des décisions permettant de conférer à l’UA un rôle plus important dans le suivi de la mise en oeuvre de ces décisions de manière permanente », relevant son rôle clé en tant que partenaire des Nations unies dans la mise en oeuvre du plan de paix onusien. Mettant en avant la dernière décision des ministres africains de la Défense concernant « le recours à la force pour instaurer la sécurité et la paix dans la région », le responsable sahraoui a mis en garde contre les manoeuvres de l’occupation marocaine qui mettent en péril la sécurité et la stabilité de la région.
    « Les manoeuvres de l’occupation marocaine constituent une grave atteinte au référentiel juridique de l’UA qui garantit son unité et le respect de ses droits et principes », a-t-il soutenu. « En l’absence de sanctions contre le Maroc, tout autre pays peut imiter ce dernier, en s’attaquant à un autre, ouvrant ainsi la voie à l’anarchie et au désordre au sein du continent africain, en violation de l’Acte constitutif de l’UA, notamment l’article 4 relatif au respect des frontière héritées au lendemain de l’Indépendance », a-t-il estimé. L’ambassadeur sahraoui s’est dit étonné de voir l’UA procéder au « gel d la qualité de membre de tout pays africain ayant connu un coup d’État ou un renversement brutal du pouvoir, alors que l’occupation d’un État souverain par le Maroc et lamodification par la force de ses cartes sont plus graves que les coups d’État », d’où l’impératif de prendre des sanctions sévères à son encontre.
    Par : LAKHDARI BRAHIM
    Le Midi Libre, 7 fév 2021
    Tags : #SaharaOccidental #WesternSahara #Maroc #UnionAfricaine #UA
  • Sommet africain: Ouverture de la 34ème session ordinaire

    par Ghania Oukazi

    La 34ème session ordinaire du sommet des chefs d’Etat africains et de gouvernement se tient sur fond de guerre larvée aux frontières nord-ouest du continent, au temps d’une lourde présence française au Mali et d’une solution étrangère à la crise libyenne.
    C’est le 1er ministre Abdelaziz Djerad qui représente le président de la République à ce sommet. Abdelmadjid Tebboune, faut-il le rappeler, est absent du pays depuis le 10 janvier dernier pour cause de maladie et de soins à l’étranger.
    L’Algérie a, par l’intermédiaire de son chef de l’Exécutif, appelé les Africains à coordonner leurs efforts face à leurs partenaires étrangers pour acquérir le vaccin anti-Covid-19 et aussi pour faire en sorte d’atténuer des conséquences de ce fléau en préservant les emplois, en payant les dettes et en amorçant une stratégie de relance économique dans le continent pour l’après-Covid-19.
    Crise sanitaire oblige, ce rendez-vous africain se tient par visioconférence et discute d’un ordre du jour assez étonnant par rapport aux graves dangers qui menacent tout le continent. Les chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’Union africaine ont accepté de se parler pour discuter du thème «Arts, Culture et Patrimoine, des leviers pour construire l’Afrique que nous voulons». Un thème conforme aux élucubrations de beaucoup d’entre eux qui font tout pour ignorer ce qui mine leurs pays respectifs et qui menace jusqu’à la survie de leurs peuples. Cette 34ème session ordinaire du sommet des chefs d’Etat africains et de gouvernement a enjambé les pires dérives diplomatico-militaires qui ont allumé la mèche de la guerre aux frontières nord-ouest du continent, à la frontière algéro-marocaine. Une guerre qui oppose l’armée marocaine au Front Polisario piétinant ainsi tous les règlements régionaux et internationaux notamment les résolutions onusiennes qui ont inscrit le conflit sahraoui en tant que question de décolonisation, dernière de son genre en Afrique. Il est irraisonnable que le sommet africain n’ait pas retenu dans son ordre du jour un point aussi crucial pour la sécurité et la stabilité de la région et du continent dans son ensemble.
    L’agression d’un membre fondateur de l’UA
    A fortiori quand l’histoire sait depuis de longues années que le Sahara Occidental est membre fondateur de l’Union africaine et que le Maroc l’avait quitté pendant longtemps pour ne la rejoindre qu’en janvier 2017. Les territoires sahraouis sont agressés militairement depuis le 13 novembre dernier quand le Maroc a décidé de déloger par la force des armes des militants sahraouis qui voulaient l’empêcher d’utiliser le passage frontalier El Guergarat comme zone de transit commercial en particulier vers l’Afrique de l’Ouest. La 38ème session du Conseil exécutif de l’UA qui s’est tenue 24 heures avant ce sommet qui prend fin aujourd’hui, n’a pas dérogé à la règle de cette habitude de l’Afrique de faire l’autruche ou vouter le dos pour laisser passer des tempêtes dont les conséquences risquent d’emporter tout sur leur passage. Le Conseil en question s’est contenté de rappeler le devoir de cotisations de chaque membre au budget de l’UA et de faire voter une liste de projets inscrits dans le cadre de la 2ème phase du programme africain pour le développement de l’infrastructure. Il est vrai que l’Algérie a réussi à convaincre ses pairs africains de ne pas en retenir deux «pour non-respect de la souveraineté de la RASD». Pas plus sur la question de décolonisation de la même RASD à part l’acceptation de «l’impératif de consulter cet Etat membre de l’UA sur tout projet traversant son territoire».
    L’on rappelle toutefois que le Conseil de paix et de sécurité de l’UA a fait savoir par la voix de son commissaire, l’Algérien Smaïl Chergui, il y a quelques jours, qu’un sommet du CPS se tiendra prochainement «pour étudier la question du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination». Chergui a exclu cependant toute tentative de faire sanctionner le Maroc par ses pairs africains pour avoir violé le cessez-le feu parce qu’a-t-il dit «ce qu’il faut à présent, c’est comment ramener les deux parties à la table des discussions(…)». Chergui a tenu au niveau du CSP comme commissaire contre vents et marées, contre des campagnes d’intox et de polémiques animées par ses détracteurs. Dans peu de temps, il n’y sera plus parce que les commissions de l’UA vont changer de main mis à part celles où seront maintenus les actuels détenteurs. Ce qui ne sera pas le cas de Chergui. Le vote aura lieu en principe durant ces deux jours du sommet ordinaire. La commission de présélection des candidatures aux postes de commissaires a déjà élagué en octobre dernier 64 dossiers des 89 issus de 18 pays qui ont été déposés. L’Algérie n’en a aucun.
    Quand l’Afrique ignore ses propres réalités
    Paru dans ces mêmes colonnes dans l’édition du 21 septembre 2020, l’abstention de l’Algérie d’avancer des candidats à ces postes importants de l’UA suscite de grandes interrogations. «C’est pour la première fois que l’Algérie, le plus gros contributeur financier au budget de l’UA, ne va présider aucune commission», écrivons-nous en référence à des propos d’un diplomate algérien de renom. «Un repli très curieux et pénalisant pour un pays qui tente de raffermir ses liens politiques, économiques et commerciaux avec l’Afrique», nous a-t-il dit. Cet ancien ambassadeur pense cependant qu’ «il reste possible pour l’Algérie de garder un certain contrôle au sein de l’UA à condition, dit-il, de mener un réel travail pour la conception et la conduite d’une stratégie d’alliances».
    A contre-courant de ces importants défis qui pointent, le ministre des Affaires étrangères a assuré jeudi au Conseil exécutif que «l’Algérie tient à s’acquitter à temps de ses contributions financières au budget de l’UA et au fonds pour la paix».
    Sabri Boukadoum pense avoir en outre rapporté une victoire en convainquant les représentants des Etats membres de l’UA de soutenir la candidature de l’Algérie en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU pour la période 2024-2025. Bien avant lui, Nadir Larbaoui alors ambassadeur au Caire et représentant permanent de l’Algérie auprès de la Ligue des Etats membres avait acquis le soutien des pays arabes à cette candidature. Il l’a fait en août 2019 lors de la tenue au Caire de réunions des ministres arabes des Affaires étrangères. Larbaoui a dû faire un travail de coulisses intense et convaincant pour décrocher l’aval des Arabes en faveur de la demande algérienne. Il l’a fait avec doigté face aux pressions exercées par le Maroc pour défendre sa candidature au même poste onusien. Le royaume chérifien avait déposé sa candidature au même moment où l’a fait l’Algérie. La concurrence à ce poste de membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU ne devait pas avoir lieu si ce n’était le Maroc qui l’avait provoquée.
    L’Afrique que les Africains veulent
    En effet, l’élection à ce poste au niveau du groupe africain se fait selon le principe d’une rotation géographique équitable, c’est donc le tour de l’Algérie», nous affirme une source diplomatique sûre qui rappelle que «l’Algérie l’a été en 2004 et le Maroc en 2012, après lui l’Egypte suivie du Koweït et à ce jour la Tunisie».
    C’est la forte plaidoirie faite en 2019 au Caire par le diplomate Nadir Larbaoui lors de la réunion des MAE arabes qui a assuré à l’Algérie un consensus arabe autour de sa candidature et pour le retrait de celle marocaine. Les Africains se parlent aujourd’hui et demain sans donner ne serait-ce que quelques minutes à la crise libyenne à laquelle une solution étrangère «sous l’égide des Nations Unies» a été trouvée vendredi à Genève. La Libye vient en effet de se voir élire un Premier ministre. L’UA n’a eu aucun droit de regard sur ce registre qui concerne pourtant un pays plus africain que tous de par son histoire et de celle de son leader le colonel Maamar El Kadhafi. Autre sujet ignoré par les Africains, le désastre qui secoue la bande sahélo-sahélienne et la forte présence militaire française au Mali, un pays indépendant. La question de la normalisation avec l’entité sioniste ne figure pas non plus dans l’ordre du jour visionné à partir d’Addis-Abeba. Une normalisation qui a obligé le Soudan à plier l’échine contre une vulgaire enveloppe financière «offerte» par des prestataires arabes de service des lobbys américano-sionistes. A défaut de soumettre ces questions lancinantes sous le sceau de l’urgence à leur sommet, les Africains ont préféré chercher dans les «Arts, Culture et Patrimoine» pour en faire des «leviers pour construire l’Afrique» qu’ils veulent…
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