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  • « L’Algérie refuse d’entretenir une fausse normalité »

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    Rupture des relations avec le Maroc: «L’Algérie refuse d’entretenir une fausse normalité»

    A entendre des diplomates en parler, la rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc plonge la région dans une atmosphère de suspicion et d’inquiétude qui laisse présager les pires des situations.Avant tout, ils reconnaissent que «si l’Algérie a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc c’est parce qu’elle veut éviter le pire à ses territoires et à la région». Le pire, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger l’a évoqué mardi dans sa longue conférence de presse durant laquelle il a répondu à des questions dont un nombre important était lié à cette décision de rupture des relations avec un pays voisin. Les réponses de Ramtane Lamamra laissent apparaître qu’Alger a épuisé toutes les circonstances atténuantes qui pouvaient lui permettre de pardonner au Maroc « ses bévues et ses actes hostiles ».

    Le MAE en a d’ailleurs énuméré plusieurs en commençant par convoquer l’acte 1 du Maroc contre l’Algérie au lendemain de sa libération du joug de la France coloniale. C’est en toute évidence «la guerre des sables» déclenchée par le Royaume en octobre 1963 pour réclamer des territoires algériens. « Sept ans, ça suffit ! Notre plaie n’est pas encore guérie (Sebaa snin barakat, djorhna mazal ma bra…)», avait lancé Ahmed Ben Bella alors président de la République. Soutenue notamment par l’Egypte et Cuba, après un mois de lutte armée qui lui a coûté 850 martyrs, l’Algérie a réussi à panser ses blessures et à étouffer les velléités expansionnistes d’un « Grand Maroc » exprimées violemment par Rabat.

    De 1969 et jusqu’à 1988, l’Algérie a voulu tourner la page de ce que Lamamra a qualifié d’«animosité, dont le caractère systématique, méthodique et prémédité est documenté». Le MAE estime ainsi que «malgré les blessures béantes laissées par cette confrontation armée, l’Algérie a patiemment bâti des relations d’Etat à Etat avec son voisin marocain. Un Traité de fraternité, de bon voisinage et de coopération et une Convention de délimitation des frontières entre les deux pays sont venus, à Ifrane en 1969 et à Rabat en 1972, consacrer le principe de l’intangibilité des frontières héritées aux indépendances». Sauf qu’en 1976, rappelle-t-il, « le Maroc a rompu brutalement les relations diplomatiques avec l’Algérie qui venait, avec quelques autres pays, de reconnaître souverainement la République Arabe Sahraouie Démocratique ».

    Quand le Maroc renie ses engagements

    Douze ans après, continue-t-il d’énoncer, « les deux pays ont décidé en 1988 de normaliser leurs relations et de les inscrire dans une perspective historique centrée sur la «communauté de destin des peuples algérien et marocain» et sur une coopération féconde à impulser entre les deux pays ». Lamamra n’omet pas de souligner que «cette normalisation est intervenue après les efforts méritoires déployés par des chefs d’Etat de bonne volonté dont le Serviteur des deux Lieux saints, le Roi Fahd Ibn Abdelaziz, dont l’engagement personnel dans une médiation active avait permis de créer un climat politique favorable à une évolution positive de la situation ». Il fait état du «communiqué commun du 16 mai 1988 qui sert de fondement et d’ancrage à la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays, (est) rédigé dans une telle perspective ambitieuse et responsable». Communiqué qui comporte « 4 paramètres essentiels qui constituent autant d’engagements inter-reliés que le Royaume du Maroc a acceptés, faute de quoi la normalisation des relations entre les deux pays n’aurait pas été possible: Une volonté de promouvoir entre les deux peuples algérien et marocain des relations permanentes de paix, de bon voisinage et de coopération, et réaffirmation de la pleine validité des traités, conventions et accords conclus entre les deux pays. Une contribution efficace à l’accélération de l’édification du Grand Maghreb arabe, une contribution au resserrement des rangs arabes autour de la cause sacrée du peuple palestinien, en vue de la satisfaction de ses droits nationaux, y compris son droit à la création d’un Etat dans sa patrie, et de la libération de tous les territoires arabes occupés, y compris la ville sainte d’El-Qods, le soutien à une « solution juste et définitive au conflit du Sahara occidental à travers un référendum d’autodétermination, régulier et libre se déroulant dans la sincérité la plus totale et sans aucune contrainte».

    Mais encore une fois, le Maroc écrase tout sur son passage en « reniant en totalité ou en partie, de manière grave et répétée, ses quatre engagements fondamentaux, qui constituent la base essentielle et le socle normatif sur lesquels s’appuie la normalisation des relations entre les deux pays », tel que souligné par Lamamra. Il complète d’ailleurs sa liste des événements fâcheux et hostiles envers l’Algérie par « la guerre médiatique de bas niveau et de grande envergure menée par les services marocains de sécurité et de propagande contre l’Algérie, son peuple et ses dirigeants, n’hésitant pas à forger des scénarios fantaisistes, à inventer des rumeurs et à propager des propos diffamatoires ».

    Les fautes marocaines de trop

    Si jusque-là l’Algérie a toujours laissé passer toutes les frasques marocaines même en leur ajoutant «l’imposition unilatérale, injuste et injustifiée du régime des visas aux ressortissants algériens en 1994 (y compris aux ressortissants étrangers d’origine algérienne) à la suite de l’attentat de Marrakech commis par un réseau de terroristes marocains et étrangers» ainsi que « la violation injustifiable de l’enceinte du Consulat général algérien à Casablanca, avec la profanation du drapeau national un certain 1er novembre 2013, cette grave atteinte aux symboles et valeurs du peuple algérien (qui) n’a pas donné lieu à des excuses ou explication, et son auteur, un activiste issu d’un mouvement dit de la jeunesse royaliste, a écopé d’une peine outrageusement laxiste de deux mois de prison avec sursis pour un acte perpétré contre une institution de souveraineté internationalement protégée, «complaisamment qualifié d’»atteinte à propriété privée», elle considère par contre que les événements récents sont des fautes marocaines de trop contre lesquelles elle se doit d’agir fermement. Parce qu’a dit son MAE, «la provocation a atteint son paroxysme ». Ceci, « à propos d’un plénipotentiaire du Royaume (qui) s’est illustré en juillet dernier par une dérive particulièrement dangereuse et irresponsable en invoquant un prétendu «droit à l’autodétermination du vaillant peuple kabyle». Après qu’elle ait fait « preuve de retenue en demandant publiquement une clarification de la part d’une autorité marocaine compétente », comme affirmé par le MAE, l’Algérie a estimé que «le silence assourdissant de la partie marocaine à ce propos qui persiste depuis le 16 juillet dernier, traduit clairement la marque d’une caution politique de la plus haute autorité marocaine ». Pire encore, Lamamra relève avec regret le fait que « le Royaume du Maroc (ait) fait de son territoire national une franchise diplomatique et une tête de pont pour planifier, organiser et soutenir une série d’actions hostiles et caractérisées contre l’Algérie ». Les dernières en date concernent, note-t-il, « les accusations insensées et les menaces à peine voilées proférées par le ministre israélien des Affaires étrangères en visite officielle au Maroc et en présence de son homologue marocain qui a manifestement été l’instigateur de tels propos injustifiables ». Il fait remarquer que «il faut bien se rendre compte que jamais depuis 1948 un membre d’un gouvernement israélien n’a jamais été entendu émettre des jugements et proférer des messages contre un pays arabe à partir du territoire d’un autre pays arabe, cette performance inégalable de l’Etat marocain, contraire à la cohérence de l’Histoire, est révélatrice d’une hostilité extrême et d’une fuite en avant sans discernement ni limites ». Il dénonce ainsi le fait pour les autorités marocaines «d’introduire une puissance militaire étrangère dans le champ maghrébin et d’inciter son représentant à tenir des propos fallacieux et malveillants à l’encontre d’un pays voisin ».

    Ce qui constitue, dit-il, « un acte grave et irresponsable qui viole les dispositions de l’article 5 du Traité de fraternité, de bon voisinage et de coopération ainsi que les engagements souscrits au titre du communiqué conjoint du 16 mai 1988 ». Il ajoute à toutes ces dérives, « la collaboration active et documentée du Royaume du Maroc avec deux organisations terroristes dites MAK et Rachad dont les derniers crimes odieux sont liés à leur implication préméditée dans les incendies qui ont ravagé plusieurs wilayate du pays et dans le supplice et l’assassinat abjects de notre compatriote Djamel Bensmaïl ». En plus de « l’affaire, non moins grave, du scandale Pegasus (qui) a révélé au grand jour l’espionnage massif et systématique auquel ont été soumis des responsables et des citoyens algériens ciblés par les services de renseignement marocains ».

    Pour les autorités algériennes, «le Royaume du Maroc a sapé, systématiquement et durablement, la base consensuelle sur laquelle les deux pays ont tracé le cap et les contours harmonieux d’une relation bâtie sur la bonne foi, la confiance mutuelle, le bon voisinage et la coopération. Ce faisant, ses dirigeants portent une très lourde responsabilité dans la succession de crises, dont la gravité ne fait que s’accentuer, et qui vouent sans rémission la relation algéro-marocaine à suivre péniblement un chemin étroit côtoyant l’abîme », comme le dit Lamamra. Il souligne que «l’attitude marocaine condamne les peuples de la région à la mésentente et à la confrontation. Cette attitude hypothèque dangereusement le présent et l’avenir de nos peuples. La mise en cause publique et solennelle de ladite attitude par l’Algérie met en évidence la nécessité urgente de la prévalence de la raison en lieu et place du pari sur le pire qui semble animer la posture du Royaume du Maroc envers l’Algérie ». En tout état de cause, dit le MAE, « l’Algérie refuse de subir des comportements et des actes condamnables et qu’elle condamne énergiquement. L’Algérie refuse les faits accomplis unilatéraux aux conséquences funestes pour les peuples maghrébins. L’Algérie refuse de continuer à entretenir une fausse normalité ayant pour effet de maintenir l’ensemble maghrébin dans une situation de grave précarité, en porte-à-faux par rapport au droit international ». Il affirme alors que «c’est pourquoi et sur la base de tous ces facteurs et de toutes ces données, l’Algérie a décidé de rompre les relations diplomatiques avec le Royaume du Maroc avec effet immédiat ». Il a cependant précisé que les consulats des deux pays géreront les affaires courantes de leurs ressortissants respectifs de sorte que la dimension humaine ne soit pas atteinte.

    «Ce sont les volets secrets de la diplomatie»

    Le MAE a préféré indiquer à propos de l’affaire Medgaz dont une partie transite par le Maroc, qu’elle relève de la responsabilité de Sonatrach et de ses partenaires. Mais des sources avancent déjà que le contrat ne sera pas renouvelé au Maroc. « L’Algérie a déjà pris ses précautions pour assurer la livraison de son gaz à travers ce qu’elle a construit comme pipes depuis la rallonge de Remchi à Tlemcen », rappelle-t-on. Lamamra a pris le soin de noter plus loin que jamais l’Algérie n’a rompu ses relations diplomatiques avec un pays quelconque excepté quand il s’est agi pour elle d’honorer une décision prise dans ce sens par une entité régionale dont elle est membre.

    Tout au long de ses précisions sur la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc, le MAE a comme refusé de cracher sur l’avenir. Il semble qu’il a opté pour une sorte de pondération dans tous ses propos. « Je ne veux pas aller plus loin, ce sont les volets secrets de la diplomatie », a-t-il lancé à un certain moment pour éviter de trop s’étaler sur cette épineuse et contraignante question. Il est toutefois admis que cette rupture va provoquer des remous au sein du monde arabe et en particulier dans la région. Elle devrait en principe susciter des tentatives de médiation de certains pays dont le rôle dans le règlement des conflits est reconnu. Des diplomates pensent qu’il en sera ainsi parce que, soutiennent-ils, «le pire n’est pas encore arrivé, la détérioration de la situation sécuritaire partout dans le Moyen-Orient, le Maghreb et l’Afrique ne va pas s’arrêter de sitôt, il est craint de nouvelles guerres fratricides un peu partout(…) ».

    Dans toutes ses réponses aux questions relatives à la médiation de l’Algérie dans le conflit qui divise l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie, ses inquiétudes à propos de la crise tunisienne, ses efforts pour aider la Libye à sortir de l’impasse politique et militaire, la réunion que l’Algérie va abriter les 30 et 31 août, la crise au Mali et le terrorisme dans la bande sahélo-sahélienne, la cause palestinienne, le conflit sahraoui, le statut de membre observateur d’Israël au sein de l’UA, Lamamra a fait preuve d’une remarquable sérénité. «La réunion à Alger des MAE des pays voisins sur la Libye est une étape importante dans l’assainissement de ce qui entrave la progression sereine du processus de la tenue des élections en décembre prochain, il y a certaines difficultés techniques liées à la sécurité de la Libye à lever avant, pendant et après les élections, on est conscient qu’il est plutôt difficile de lever tous les obstacles(…), mais on doit poursuivre l’effort pour réunir un consensus des forces libyennes et des différentes parties, il faut donner les possibilités et les moyens aux Libyens pour régler leurs problèmes », a-t-il noté.

    Le pire est à craindre

    « C’est clair qu’il y a des ambitions et des situations de droits acquis(…), l’Algérie a décidé avec les pays voisins de ne pas baisser les bras(…), l’Algérie se trouve à égale distance de toutes les sensibilités libyennes, nous restons tout à fait engagés, la situation demande des efforts constants, persévérants, la contribution de l’Algérie est encouragée, son intervention attendue, le règlement de la crise relève de la responsabilité libyenne et aussi celle des pays voisins », a-t-il précisé calmement. Il a affirmé au sujet de la crise au Mali qu’«il s’agit de préparer la réconciliation nationale, l’expérience de l’Algérie est reconnue par tous(…) ». Il note par ailleurs que « l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie nous font confiance, la médiation continue en coordination avec les entités régionales (UA et Ligue des Etats arabes), nous sommes en contact permanent avec le président de l’UA, nous échangeons des informations (…) ». La Tunisie, a-t-il déclaré aussi, «passe par une phase particulière de son histoire, l’Algérie coopère avec la Tunisie sur la sécurité et le partage de renseignements mais respecte sa souveraineté et son indépendance territoriale et refuse que des parties étrangères s’ingèrent dans ses affaires internes, elle refuse que des ordonnances soient dictées au peuple tunisien, il est le seul à décider de l’ordre constitutionnel à mettre en place pour régler ses problèmes(…) ». «L’Afghanistan est otage de politiques qui le dépassent », a-t-il encore lancé. A propos de la présence d’Israël au sein de l’UA, il a indiqué que « c’est une décision administrative, la question est politique et stratégique, le nombre des pays africains qui la rejette est en augmentation(…) ». Mais avant, il a avoué à propos du Mali qu’ «on s’est engagé à faire appliquer l’accord d’Alger(…), les dangers menacent toute la région entre autres l’Algérie ». Lamamra doit certainement sous-entendre le pire qui est craint par tous.

    Le Quotidien d’Oran, 26/08/2021

  • Le Maroc a laissé seul le peuple algérien sur le champ de bataille, face à l'ennemi

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    La décision prise par l’Algérie de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc relève d’un pragmatisme et d’une ferme ténacité contre l’ennemi de toujours. Un ennemi permanent qui a opté même durant la lutte de libération nationale pour une homélie subversive et une obstination servile pour contrecarrer l’Algérie. 
    Cette aventure contre notre pays a entraîné au mois de décembre dernier une alliance de  » raison  » entre le Maroc et Israël posant les jalons d’une agression contre l’Algérie en utilisant les supplétifs du MAK et de Rachad surtout que les racines de la rancune de la monarchie marocaine et de l’Etat sioniste contre l’Etat et le peuple algérien sont fort anciennes. 
    Les autorités algériennes, y font abondamment référence afin de prouver les motivations de l’aventure royale, notamment l’embauche du MAK et de Rachad pour la déstabilisation du pays. Deux organisations criminelles qui reçoivent les  » ordres  » du Makhzen et du Mossad. 
    Bien entendu cette agression contre l’Algérie n’est qu’un paravent destiné à camoufler la présence et les intentions d’Israël aux frontières ouest de l’Algérie afin de créer un climat d’ordre sioniste, de contrainte et de domination qu’il faut au Maghreb arabe et en Afrique, soit une ère décisive d’hégémonie dont l’Algérie n’est qu’une étape de ce processus sioniste dans lequel le Maroc s’est engagé en premier. Etape essentielle et pour preuve, les récents incendies provoqués en Kabylie et ailleurs dans diverses régions du pays. 
    Cette agression pilotée par le Makhzen et le Mossad et les exécutants du MAK et de Rachad, vise à attiser la panique pour mieux faire sentir la poigne d’Israël dans la région, mieux encore à torpiller les efforts de rapprochements des peuples et des Etats de la région.
    Cela étant, la décision prise par l’Algérie de rompre ses relations diplomatiques avec le voisin de l’Ouest est un message fort envers tous ses ennemis de l’extérieur et de l’intérieur à savoir que le pays est prêt désormais à légitimer sa propre défense sur tous les fronts. Mais aussi de faire dans la prudence et la vigilance de criminels manœuvriers du palais royal qui tentent d’entraîner le peuple algérien et le peuple marocain dans une aventure fratricide. 
    Il faut que le roi Mohamed VI et ses amis israéliens, prennent conscience des dangers que véhicule leur démagogie et qu’ils soient convaincus, une fois pour toute, que le Maroc historique, celui de l’indépendance ne pourra s’agrandir ni par les armes, ni par la menace, ni aujourd’hui ni demain, ni aux dépend de l’Algérie ni au détriment du peuple sahraoui.
    Ne sont-ils pas convaincus de cela ? Il est difficile de le croire. Il est difficile de croire un seul instant qu’il existerait au sein du peuple marocain un seul citoyen qui voudrait s’attaquer à l’Algérie et à son peuple. 
    La politique de l’Algérie dans l’affaire du Sahara occidental est claire. L’Algérie ne nourrit aucune inimitié à l’égard du peuple marocain frère. Ceux qui pensent le contraire commettent une erreur grossière.
    Ceux, encore qui accusent l’Algérie d’ingratitude oublient que c’est le prix élevé payé par le peuple algérien pour sa liberté qui a été le facteur déterminant dans la libération du peuple marocain lui-même. Il y a encore parmi la génération de Novembre-54 qui se souviennent de la manière dont le royaume du Maroc et non le peuple marocain a abandonné l’Algérie durant la lutte de libération nationale. Alors qu’Algériens et Marocains ont scellé un accord pour lutter ensemble contre le colonialisme, la monarchie marocaine n’hésita pas à signer des accords secrets avec la France, laissant le peuple algérien seul sur le champ de bataille, face à l’ennemi.
    B. C.
    Le Maghreb, 26/08/2021
  • Mauritanie : Camion algérien attaqué par un drone marocain

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    Selon une information largement relayée dans les réseaux sociaux, un camion de transport algérien a été attaqué par un drone marocain en plein territoire mauritanien.

    Le conducteur a réussi à séparer le tracteur du semi-remorque et continuer sa trajectoire jusqu’au poste des douanes mauritaniennes qui se trouvait à 100 km du point de l’attaque.

    Ayant lieu dans le territoire mauritanien, l’incident pourrait déclencher des hostilités militaires entre le Maroc et l’Algérie.

    Pour rappel, Alger vient d’annoncer la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays.

  • Sahara Occidental : Le Vénézuela reïtère son soutien au peuple sahraoui

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    Le Venezuela ratifie sa solidarité avec le peuple sahraoui en discussion pour son indépendance et son autodétermination
    Le vice-ministre pour l’Afrique, Yuri Pimentel, a participé ce mardi au débat « Promouvoir l’Association internationale pour l’autodétermination du Sahara occidental », organisé par les ambassades de la République d’Afrique du Sud et de la République arabe sahraouie démocratique en République bolivarienne du Venezuela, en solidarité avec la lutte du peuple sahraoui. 
    « Le peuple sahraoui se bat pour son indépendance et son autodétermination depuis plus de 50 ans », a déclaré le diplomate vénézuélien, tout en rappelant qu’au Sahara occidental il aurait dû se tenir, il y a environ 30 ans et sur mandat de l’Organisation des Nations Unies Nations Unies (ONU), un référendum pour que le peuple décide de sa liberté. 
    A cet égard, le vice-ministre Pimentel a dénoncé que le processus a été saboté pour différentes raisons, pour lesquelles il a lancé un appel, depuis le Venezuela, « d’une part que les droits humains du peuple sahraoui soient respectés, d’autre part que des progrès soient faits avec fermeté dans le l’accomplissement du mandat des Nations Unies d’organiser un référendum pour l’autodétermination du peuple sahraoui et, troisièmement, l’appel au Secrétaire général des Nations Unies, qui depuis 2019 a dû envoyer un envoyé spécial pour ce thème ». 
    Il a regretté l’aggravation, depuis fin 2020, du conflit entre le Maroc et ce peuple arabe, avec des guerres et des affrontements directs. « Ce n’est pas le désir du Venezuela, nous voulons la paix pour le monde et tous ses territoires, mais aussi le droit à la liberté, à l’indépendance et à l’autodétermination », a ajouté le vice-ministre pour l’Afrique. 
    La discussion « Promouvoir l’Association internationale pour l’autodétermination du Sahara occidental », a montré des expressions de solidarité de différentes parties du monde pour la cause sahraouie, toujours soutenue par le commandant Hugo Chávez et la Révolution bolivarienne.
    Correo del Orinoco, 25/08/2021
  • L’Algérie bouscule l’échiquier en Afrique du Nord

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    L’Algérie secoue l’échiquier en quête d’une plus grande influence au Maghreb et au Sahel

    Alger, 25 août (EFE) – La décision de l’Algérie de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc, son rival dans la région, est le résultat d’une décision méditée depuis des mois et semble répondre à une stratégie visant à regagner de l’influence en Afrique du Nord et au Sahel et à isoler le Maroc dans une zone vitale de grande valeur pour les États-Unis et l’UE dans la nouvelle géostratégie mondiale.

    C’est ce qu’expliquent aujourd’hui à Efe des experts et des diplomates basés dans la région, qui s’accordent à dire que le moment semble avoir été « soigneusement choisi » par Alger pour tenter de profiter de ce qu’elle perçoit comme la « faiblesse diplomatique » du Maroc après la décision du président américain Joe Biden d’ignorer la politique pro-marocaine de son prédécesseur, Donald Trump, sur le Sahara occidental, et les conséquences du conflit avec l’Espagne et l’Allemagne.

    La nouvelle administration démocrate a non seulement décidé de ne pas appliquer l’ordre présidentiel républicain reconnaissant la souveraineté marocaine sur l’ancienne colonie espagnole, mais a également envoyé des signaux indiquant qu’elle préférait reprendre le dialogue par le biais de l’ONU, rompu depuis que Rabat a annoncé en 2018 que l’indépendance n’était plus une option et qu’elle n’accepterait qu’une « large autonomie ».

    Berlin et Madrid ont reçu, pour leur part, le soutien fermé de l’Union européenne (UE), qui a assumé comme sien un conflit que la diplomatie marocaine entendait être bilatéral et qu’elle a encadré dans le cadre de son ambition que les puissances européennes rejoignent le courant de Trump et acceptent la souveraineté marocaine sur les territoires occupés comme condition de négociation.

    « L’Algérie a observé avec inquiétude la stratégie du Maroc au Sahara et en particulier l’offensive conçue par (le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser) Burita », a déclaré à Efe un analyste militaire européen basé dans la région.

    « Ces dernières années, elle a été très occupée à régler la situation interne avec le Hirak, mais maintenant elle veut retrouver son influence traditionnelle dans la région, en particulier en Libye et au Sahel, une zone essentielle avec laquelle elle partage une large et dangereuse frontière », ajoute l’expert, qui pour des raisons de sécurité préfère ne pas être identifié.

    PERSPECTIVES RÉGIONALES

    L’annonce de la rupture des relations, que les experts prédisaient depuis la normalisation des liens entre le Maroc et Israël et le début des échanges commerciaux et des visites, est intervenue un mois avant une importante réunion des pays voisins sur l’avenir de la Libye à Alger, que Washington a applaudie.

    Lundi, Lamamra lui-même s’est rendu à Tunis pour l’occasion, au cours de laquelle il a rencontré et partagé ses projets avec l’envoyé spécial américain en Libye, Richard Nolan.

    Un jour plus tôt, le ministère algérien des affaires étrangères a fait part de la crainte de l’Algérie d’une flambée de violence terroriste dans des pays tels que le Mali, le Niger et le Burkina Faso, où les États-Unis et l’UE ont des bases, des soldats et des intérêts militaires, tandis que le général Said Chengriha, chef de l’armée et homme fort, a exhorté les forces armées à être « plus vigilantes ».

    « La décision a un aspect régional important, elle bouscule l’échiquier au Sahel et au Maghreb, mais elle peut aussi être une opportunité », explique un diplomate arabe à Tunis.

    « Il est clair que la géographie de l’Algérie, qui partage ses frontières avec le Sahel et la Libye, en fait un facteur nécessaire dans toute stratégie prévue pour la zone. En cela, elle a un avantage sur le Maroc, mais elle a aussi des obligations et des faiblesses », a déclaré la source militaire.

    ÉNERGIE ET DJIHADISME

    Analystes, militaires et diplomates s’accordent également à dire que la manœuvre algérienne – que Rabat a qualifiée d’ »injustifiable » et fondée sur des « prétextes fallacieux et absurdes » – aura un impact important sur la question énergétique, car elle pourrait affecter les gazoducs qui approvisionnent l’Europe et en particulier l’Espagne.

    Et elle pourrait contribuer à déstabiliser une région où la pauvreté, le djihadisme et les mafias dédiées à la contrebande d’armes, de personnes et d’autres produits se développent, parallèlement à des systèmes économiques obsolètes gravement affectés par la croissance démographique et la crise climatique.

    « En tant qu’Européens, nous devons garder un œil plus attentif sur cette région, qui a un impact direct sur nous », explique un diplomate européen basé à Alger. « Il ne semble pas s’agir d’une colère d’un jour, mais d’une décision qui vise à changer la dynamique dans une région fondamentale pour le présent et l’avenir », prévient-il. EFE

    Swissinfo, 25/08/2021

  • Post scriptum : Contresens

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    Par B. Chellali
    En quoi les réalités des faits sociopolitiques fourniraient-elles des arguments aux opinions politiques qui naviguent à contresens des aspirations du peuple ? Elles ne peuvent, au contraire, que valoriser aux yeux de tous les Algériens une culture nationaliste dont certains ont sûrement beaucoup à apprendre.
    Les fausses valeurs, si propices aux spéculations démagogiques, prennent comme toujours racine dans l’animosité et l’ignorance de ces réalités. Ceux qui désirent occulter les mutations profondes enregistrées par le pays au lendemain du 22 février 2019 le savent. Mais ils s’entêtent à verser dans leurs illusions.
    Le hasard serait-il seul responsable de la  » bonne  » coordination de certains politicards et leurs relais visant des événements nuisibles qu’ils osent faire subir à la société algérienne, à l’instar de la récente tragédie en kabylie et l’assassinat du jeune Djamel Bensmaïn.
    Cette tragédie reflète en réalité celle des ennemis internes et externes de l’Algérie qui tentent et estiment qu’il faut mettre un terme ou freiner considérablement le redressement du pays, son expérience démocratique, détourner les efforts et les énergies de l’État vers des problèmes où pourraient s’épuiser ses ressources et les capacités créatrices du peuple.
    Des ennemis pilotés par le Makhzen et le Mossad qui souhaitent relever le courageux défi que l’Algérie lance à ceux qui cherchent sa déstabilisation, qui cherchent à maintenir le Maghreb arabe et l’Afrique, sources inépuisables de richesses naturelles, sous la domination des monopoles et des multinationales.
    Un sionisme  » fleuri  » par le colonialisme marocain qui veut que soit réduite au silence l’une des rares voix qui reste pour soutenir la résistance palestinienne et s’opposer à sa liquidation graduelle.
    Un sionisme qui est également en soutien à son allié marocain pour que soit éliminé un important bastion de défense des droits du peuple du Sahara occidental.
    Le Maroc en normalisant ses relations avec l’État hébreu est devenu une  » pandémie  » permanente pour toute la région alors qu’Israël essaie de faire avancer par l’intermédiaire de son allié (Maroc) son plan géostratégique pour son incursion en Afrique, à l’image de son admission en tant qu’observateur au sein de l’Union africaine (UA).
    Makhzen et Mossad profitent d’un continent fragile et qui est en période de saturation et de conflits pour répandre leur manière la plus terrible et la plus sordide de déstabilisation.
    Dans cet esprit, la politique du Maroc et ses mandataires est de multiplier les brèches et les conflits au sein du Maghreb arabe et de l’Afrique. Une philosophie choisie par le palais royal et un moyen qui détournerait l’opinion internationale de la colonisation du Sahara occidental où le Maroc bafoue sans impunité les résolutions et les recommandations des Nations Unies quant à l’organisation d’un référendum et cela en commun silence de certaines capitales occidentales dont les États sont membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU.
    Alger se positionne en permanence contre les faits accomplis et persiste encore pour la confirmation du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, vigilance à l’égard des menées de déstabilisation venant du Makhzen et du Mossad, y compris dans la région visant à attiser la panique pour mieux faire sentir la poigne d’Israël et torpiller les efforts de rapprochements entre les États du continent.
    Cela étant, il n’est point possible aujourd’hui pour l’Algérie de se taire ou d’ignorer ce qui se trame à ses frontières Ouest et de se tenir prête à mettre en valeur une légitime défense de son intégrité territoriale si elle venait à être menacée.
    La nécessité s’en faisait sentir, des mises au point ont été annoncées par la récente réunion extraordinaire du Haut conseil de sécurité (HCS) dont le ton contraste avec les tentatives de déstabilisation du pays orchestrées par le Maroc et Israël avec la complicité de traîtres algériens.
    B. C.
    Le Maghreb, 25/08/2021
  • Algérie-Maroc : La goutte qui a fait déborder le vase

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    Rupture des relations diplomatiques entre Alger et Rabat : Ramtane Lamamra annonce le divorce
    Par : Med Wali
    Le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a annoncé, hier, la rupture immédiate des relations diplomatiques entre Alger et Rabat. Depuis plusieurs mois, les tensions entre les deux pays s’étaient accentuées.
    En plus du dossier litigieux du Sahara occidental – territoire contesté sur lequel le Maroc réclame la souveraineté et pour lequel l’Algérie demande un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU – s’est greffé un autre motif de désaccord : la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, le soutien du régime du  » Makhzen  » aux mouvements terroristes,  » MAK  » et  » Rached « , était la goutte qui a fait déborder le vase.
    Le ministre des Affaires étrangères a révélé dans une conférence de presse tenue, hier, au Centre international des conférences (CIC) à Alger, que l’Algérie refuse de se soumettre à des comportements et des actions inacceptables qu’elle condamne fermement dans la question de ses relations avec le Royaume du Maroc. 
    Lamamra a assuré que  » le Maroc a utilisé son territoire comme base pour planifier et mettre en œuvre des actes d’hostilité contre l’Algérie, le dernier étant les menaces lancées par le ministre sioniste des Affaires étrangères depuis Rabat contre l’Algérie en présence du ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita « , et d’enchaîner  » depuis 1948, nous n’avons entendu aucun membre du gouvernement israélien émettre des jugements ou envoyer des messages agressifs depuis le territoire d’un pays arabe contre un autre pays arabe « , a-t-il indiqué. 
    Dans son discours, le chef de la diplomatie a souligné  » Nous avons des preuves qui attestent la coopération du Maroc avec les deux organisations terroristes, le « MAK  » et  » Rached « , qui ont été impliquées dans les derniers incendies odieux qui ont ravagé la région de la Kabylie.
    En s’exprimant sur les préjugés du Royaume du Maroc envers l’Algérie, Lamamra a expliqué que  » l’Algérie rejette la logique du fait accompli et les politiques unilatérales avec leurs conséquences désastreuses pour les peuples du Maghreb. 
    « Pour la riposte concernant Israël et le Maroc, le MAE a indiqué qu’ » il est clair que l’Algérie a été patiente concernant les actions du Maroc. 
    On a toujours cru que le Maroc allait se réviser et qu’il allait avoir un comportement positif, mais en vain « , poursuit-il  » Je ne peux pas prédire ce qui va se passer à l’avenir mais j’espère que les raisons se réveilleront. « 
    Les actes hostiles incessants perpétrés par le Maroc contre l’Algérie ont nécessité la révision des relations entre les deux pays, dans ce contexte perplexe, Ramtane Lamamra a fait savoir que  » tous les Algériens, autorité et peuple, attendaient la réponse à notre question du 16 juillet « , il s’interroge  » est-ce que les propos de l’ambassadeur marocain à l’ONU engageaient sa personne ou l’État marocain ? » 
    Dans son discours du 31 juillet, le roi n’a pas répondu à notre question. 
    S’agissant de l’histoire du Gazoduc Maghreb-Europe, il a fait savoir qu’ » une décision adéquate sera prise en fonction de l’évaluation qui sera faite. « 
    M. W.
    Le Maghreb, 25/08/2021
  • Algérie-Maroc : Les raisons de la rupture

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    Déclaration du Ministre des Affaires Étrangères et de la Communauté Nationale à l’Étranger

    Dans le prolongement de l’annonce par le Haut Conseil de Sécurité de sa décision concernant les relations algéro-marocaines, je voudrais, au nom de Monsieur le Président de la République, chef suprême des Forces armées, Ministre de la Défense nationale, et au nom du Gouvernement algérien, faire la déclaration suivante :

    1- Il est historiquement et objectivement établi que le Royaume du Maroc n’a jamais cessé de mener des actions hostiles, inamicales et malveillantes à l’encontre de notre pays et ce, depuis l’indépendance de l’Algérie. Cette animosité, dont le caractère systématique, méthodique et prémédité est documenté, avait débuté avec la guerre d’agression ouverte de 1963, guerre fratricide déclenchée par les forces armées royales marocaines contre l’Algérie qui venait de reconquérir son indépendance nationale. Cette guerre dans laquelle le Royaume du Maroc avait engagé des armements et des équipements lourds particulièrement meurtriers a coûté à l’Algérie 850 valeureux martyrs qui ont donné leurs vies pour la préservation de l’intégrité territoriale de la patrie dont ils avaient contribué à la libération.

    2-  Malgré les blessures béantes laissées par cette confrontation armée, l’Algérie a patiemment bâti des relations d’Etat à Etat avec son voisin marocain. Un Traité de fraternité, de bon voisinage et de coopération et une Convention de délimitation des frontières entre les deux pays sont venus, à Ifrane en 1969 et à Rabat en 1972, consacrer le principe de l’intangibilité des frontières héritées aux indépendances. 

    3- En 1976, le Maroc a rompu brutalement les relations diplomatiques avec l’Algérie qui venait, avec quelques autres pays, de reconnaitre souverainement la République Arabe Sahraouie Démocratique. Douze ans après, les deux pays ont décidé en 1988 de normaliser leurs relations et de les inscrire dans une perspective historique centrée sur la “communauté de destin des peuples algérien et marocain” et sur une coopération féconde à impulser entre les deux pays. Cette normalisation est intervenue après les efforts méritoires déployés par des Chefs d’Etat de bonne volonté dont le Serviteur des deux lieux saints, le Roi Fahd Ibn Abdelaziz, dont l’engagement personnel dans une médiation active avait permis de créer un climat politique favorable à une évolution positive de la situation.

    Le communiqué commun du 16 mai 1988 qui sert de fondement et d’ancrage à la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays, est rédigé dans une telle perspective ambitieuse et responsable. Il comporte 4 paramètres essentiels qui constituent autant d’engagements inter-reliés que le Royaume du Maroc a acceptés, faute de quoi la normalisation des relations entre les deux pays n’aurait pas été possible :

    • Une volonté de promouvoir entre les deux peuples algérien et marocain des relations permanentes de paix, de bon voisinage et de coopération ; et réaffirmation de la pleine validité des traités, conventions et accords conclus entre les deux pays ;
    • Une contribution efficace à l’accélération de l’édification du Grand Maghreb arabe ; 
    • Une contribution au resserrement des rangs arabes autour de la cause sacrée du peuple palestinien, en vue de la satisfaction de ses droits nationaux, y compris son droit à la création d’un Etat dans sa patrie, et de la libération de tous les territoires arabes occupés, y compris la ville sainte d’El-Qods ;
    • Le soutien à une « solution juste et définitive au conflit du Sahara occidental à travers un référendum d’autodétermination, régulier et libre se déroulant dans la sincérité la plus totale et sans aucune contrainte ».  

    4- L’Algérie s’interdit par principe de s’ingérer dans les affaires intérieures du Royaume du Maroc et des attitudes de sa part, historiquement bien établies, en ont fait l’ample démonstration, singulièrement dans le contexte de graves crises politico-militaires qui ont ébranlé la stabilité et la sécurité du Royaume. Pour leur part, les appareils sécuritaires et de propagande du Royaume du Maroc mènent une guerre médiatique de bas niveau et de grande envergure contre l’Algérie, son peuple et ses dirigeants, n’hésitant pas à forger des scénarios fantaisistes, à inventer des rumeurs et à propager des propos diffamatoires. Plus grave encore, un plénipotentiaire du Royaume s’est illustré par une dérive particulièrement dangereuse et irresponsable en invoquant un prétendu « droit à l’autodétermination du vaillant peuple kabyle ». Face à une provocation qui atteint son paroxysme, l’Algérie a fait preuve de retenue en demandant publiquement une clarification de la part d’une autorité marocaine compétente. Le silence assourdissant de la partie marocaine à ce propos qui persiste depuis le 16 juillet dernier traduit clairement la marque d’une caution politique de la plus haute autorité marocaine.    

    5- Aujourd’hui, il est évident que le Royaume du Maroc a renié, en totalité ou en partie, de manière grave et répétée, les quatre engagements fondamentaux qui constituent la base essentielle et le socle normatif sur lesquels s’appuie la normalisation des relations entre les deux pays. Le Royaume du Maroc a fait de son territoire national une franchise diplomatique et une  tête de pont  pour planifier, organiser et soutenir une série d’actions hostiles et caractérisées contre l’Algérie. Les dernières en date concernent les accusations insensées et les menaces à peine voilées proférées par le Ministre israélien des Affaires étrangères en visite officielle au Maroc et en présence de son homologue marocain qui a manifestement été l’instigateur de tels propos injustifiables. Il faut bien se rendre compte que jamais depuis 1948 un membre d’un gouvernement israélien n’a jamais été entendu émettre des jugements et proférer des messages contre un pays arabe à partir du territoire d’un autre pays arabe. Cette performance inégalable de l’Etat marocain, contraire à la cohérence de l’Histoire, est révélatrice d’une hostilité extrême et d’une fuite en avant sans discernement ni limites. Sur le plan de la sécurité régionale, le fait pour les autorités marocaines d’introduire une puissance militaire étrangère dans le champ maghrébin et d’inciter son représentant à tenir des propos fallacieux et malveillants à l’encontre d’un pays voisin constituent un acte grave et irresponsable qui viole les dispositions de l’article 5 du Traité de fraternité, de bon voisinage et de coopération ainsi que les engagements souscrits au titre du communiqué conjoint du  16 mai 1988.

    6- Ces actions hostiles concernent également la collaboration active et documentée du Royaume du Maroc avec deux organisations terroristes dites MAK et RACHAD dont les derniers crimes odieux sont liés à leur implication préméditée dans les incendies qui ont ravagé plusieurs wilayate du pays et dans le supplice et l’assassinat abjects de notre compatriote Djamel Bensmail. Pour sa part, l’affaire, non moins grave, du scandale Pegasus a révélé au grand jour l’espionnage massif et systématique auquel ont été soumis des responsables et des citoyens algériens ciblés par les services de renseignement marocains. En fait, la liste est longue et elle va de l’imposition unilatérale, injuste et injustifiée du régime des visas aux ressortissants algériens en 1994 (y compris aux ressortissants étrangers d’origine algérienne) à la suite de l’attentat de Marrakech commis par un réseau de terroristes marocains et étrangers à la violation injustifiable de l’enceinte du Consulat général algérien à Casablanca, avec la profanation du drapeau national un certain 1er novembre 2013; cette grave atteinte aux symboles et valeurs du peuple algérien n’a pas donné lieu à des excuses ou explication, et son auteur, un activiste issu d’un mouvement dit de la jeunesse royaliste, a écopé d’une peine outrageusement laxiste de deux mois de prison avec sursis pour un acte perpétré contre une institution de souveraineté internationalement protégée, complaisamment qualifié d’“atteinte à propriété privée” (sic).

    7- S’agissant de l’engagement relatif à l’organisation d’un referendum d’autodétermination au Sahara occidental, le Royaume du Maroc l’a renié, alors qu’il a été solennellement pris par le Roi Hassan II et consigné dans les documents officiels de l’OUA et des Nations Unies, et les dirigeants actuels du Royaume nourrissent désormais l’illusion de pouvoir imposer leur diktat à la communauté internationale concernant une prétendue prééminence et exclusivité de leur thèse de l’autonomie. Après avoir fait échouer, systématiquement et en faisant usage d’une singulière mauvaise foi, tous les efforts internationaux menés sous l’égide des Nations Unies, le Royaume du Maroc a ainsi détruit toute confiance en sa parole et en sa signature alors qu’il fait semblant de soutenir les Nations Unies dont la responsabilité est pleinement et irréversiblement engagée dans la recherche d’une solution mutuellement acceptable pour les deux parties, le Royaume du Maroc et le Front Polisario, qui garantit le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

    8- Pour ce qui est de l’engament relatif à l’accélération de la construction maghrébine, et après la création de l’Union du Maghreb Arabe en tant qu’organisation régionale mise sur pied dans le prolongement de la normalisation des relations algéro-marocaines, le Royaume du Maroc se présente comme le pays membre de l’Union qui a ratifié le plus petit nombre d’accords avec exclusion des accords structurants. Plus révélateur encore, le Maroc a décidé unilatéralement, le 20 décembre 1995, le gel des activités des institutions de l’UMA vouant cette dernière à une mort lente.

    9- De toute évidence, le Royaume du Maroc a sapé, systématiquement et durablement, la base consensuelle sur laquelle les deux pays ont tracé le cap et les contours harmonieux d’une relation bâtie sur la bonne foi, la confiance mutuelle, le bon voisinage et la coopération. Ce faisant, ses dirigeants portent une très lourde responsabilité dans la succession de crises, dont la gravité ne fait que s’accentuer, et qui vouent sans rémission la relation algéro-marocaine à suivre péniblement un chemin étroit côtoyant l’abîme. L’attitude marocaine condamne les peuples de la région à la mésentente et à la confrontation. Cette attitude hypothèque dangereusement le présent et l’avenir de nos peuples. La mise en cause publique et solennelle de ladite attitude par l’Algérie met en évidence la nécessité urgente de la prévalence de la raison en lieu et place du pari sur le pire qui semble animer la posture du Royaume du Maroc envers l’Algérie. 

    En tout état de cause, l’Algérie refuse de subir des comportements et des actes condamnables et qu’elle condamne énergiquement. L’Algérie refuse les faits accomplis unilatéraux aux conséquences funestes pour les peuples maghrébins. L’Algérie refuse de continuer à entretenir une fausse normalité ayant pour effet de maintenir l’ensemble maghrébin dans une situation de grave précarité, en porte-à-faux par rapport au droit international. 

    C’est pourquoi et sur la base de tous ces facteurs et de toutes ces données, l’Algérie a décidé de rompre les relations diplomatiques avec le Royaume du Maroc avec effet immédiat.      

    Je vous remercie de votre attention.

    Rédaction/MAE

    Source : Algérie62, 24/08/2021

  • Sahara Occidental : L’Argentine s’aligne sur la légalité internationale

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    L’Argentine s’aligne sur la légalité internationale et soutient les efforts des Nations unies pour parvenir à une solution pacifique, a déclaré Mariano Simón Padrós, ambassadeur de la République d’Argentine en Algérie.
    « Concernant le conflit au Sahara occidental, nous sommes alignés sur la légalité internationale et soutenons les efforts des Nations unies pour parvenir à une solution pacifique. Dans ce sens, nous appelons au dialogue afin de permettre l’envoi d’un envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU », a-t-il précisé dans une interview accordée au journal algérien Reporters.
    Au sujet de la Palestine, M. Padrós a indiqué « l’Argentine reconnaît l’Etat palestinien et son autorité. Concernant la situation à Jérusalem-Est, nous réaffirmons son statut spécial, conformément aux résolutions des Nations unies. Nous appelons à leur application, dans le respect des droits légitimes du peuple palestinien de constituer un Etat indépendant, démocratique et viable, ainsi que le droit de l’Etat d’Israël de vivre en paix aux côtés de ses voisins, à l’intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues ».
  • Reuters : Le Maroc veut des liens forts avec l’Espagne

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    Le Maroc veut des liens forts avec l’Espagne après la rupture diplomatique – le roi dit

    RABAT, 20 août (Reuters) – Le Maroc souhaite renforcer ses liens avec l’Espagne après la crise diplomatique qui a opposé les deux pays au printemps dernier, a déclaré vendredi le roi Mohammed, tout en ajoutant que cette crise avait ébranlé la confiance mutuelle.

    « Nous sommes désireux aujourd’hui de renforcer (les liens) en gardant à l’esprit la nécessité d’une compréhension commune des intérêts des deux nations », a-t-il déclaré dans un discours.

    Il a toutefois ajouté que le Maroc n’accepterait pas « que ses meilleurs intérêts soient bafoués ».

    En avril, le Maroc a été irrité après que l’Espagne ait admis un leader indépendantiste du Sahara Occidental pour un traitement médical en utilisant des documents algériens, disant qu’il n’avait pas été informé. Le Maroc considère ce territoire comme le sien.

    Rabat a ensuite semblé relâcher les contrôles frontaliers avec Ceuta, une enclave espagnole dans le nord du Maroc, le 17 mai, ce qui a entraîné un afflux d’au moins 8 000 migrants, dont la plupart ont été renvoyés.

    Cette « crise sans précédent … a ébranlé la confiance mutuelle et soulevé de nombreuses questions quant à leur avenir », a déclaré le roi, notant que les deux pays ont discuté des liens bilatéraux depuis la crise.

    Le Maroc souhaite « ouvrir une nouvelle phase, sans précédent, dans les relations entre les deux pays, sur la base de la confiance, de la transparence, du respect mutuel et de l’accomplissement des obligations », a-t-il déclaré.

    L’Espagne est le premier partenaire commercial du Maroc et les deux pays ont coopéré étroitement pour endiguer la migration illégale.

    Le roi a également déclaré que les relations du Maroc avec la France sont « solides ».

    Le monarque a également défendu les services de sécurité marocains et d’autres institutions nationales contre ce qu’il a appelé une « campagne à part entière » visant à ternir leur image.