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  • La crise Maroc-Algérie expliquée par Manorama Yearbook

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    Pourquoi l’Algérie a-t-elle coupé ses relations diplomatiques avec le Maroc ?

    L’Algérie a coupé ses relations diplomatiques avec le Maroc, invoquant ce qu’elle appelle des actions hostiles de la part de son voisin, avec lequel elle entretient des relations tendues depuis des décennies.

    Toutefois, les consulats dans les deux pays restent ouverts.

    Cette décision est le point culminant d’une période de tension croissante entre les pays d’Afrique du Nord, qui sont embourbés dans une querelle de plusieurs décennies et dont les frontières sont reciproquement fermées.

    Le ministère marocain des affaires étrangères a déclaré que le pays regrettait la décision totalement injustifiée de l’Algérie de rompre ses relations diplomatiques.

    Qu’est-ce qui a déclenché cette décision ?

    – Alors que la frontière entre les deux puissances nord-africaines est fermée depuis 1994, les relations diplomatiques n’ont pas été rompues depuis leur rétablissement en 1988 à la suite d’un différend antérieur.

    – Le Maroc a déclaré pendant des années qu’il souhaitait la réouverture de la frontière. L’Algérie a déclaré qu’elle devait rester fermée pour des raisons de sécurité.

    – Lorsque des feux de forêt ont ravagé le nord de l’Algérie au début du mois, tuant au moins 90 personnes, les autorités ont rapidement blâmé le mouvement indépendantiste de la région principalement berbère, et ont accusé le Maroc de le soutenir.

    – L’Algérie a déclaré que les incendies mortels étaient l’œuvre de deux groupes qu’elle a qualifiés de « terroristes », notamment le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), qui cherche à obtenir l’indépendance de la région traditionnellement rétive de la Kabylie.

    – Le Maroc a proposé d’envoyer de l’aide pour combattre les incendies, mais l’Algérie n’a pas répondu publiquement.

    – Le mois dernier, l’Algérie a rappelé son ambassadeur après qu’un diplomate marocain à New York ait appelé au droit à l’autodétermination du peuple kabyle.

    La question du Sahara occidental

    – Les relations se sont détériorées depuis l’année dernière, lorsque la question du Sahara occidental a éclaté après de nombreuses années.

    – L’Algérie est depuis longtemps en désaccord avec le Maroc, notamment au sujet du Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole que le Maroc considère comme faisant partie intégrante de son territoire, mais où Alger a soutenu le mouvement indépendantiste Polisario.

    – Leur rivalité a pris une nouvelle tournure l’année dernière lorsque le président américain sortant Donald Trump a reconnu la souveraineté marocaine sur le territoire – en échange de la normalisation des liens entre le Maroc et Israël.

    Le conflit du Sahara occidental expliqué

    – Le Sahara occidental est un territoire situé sur la côte nord-ouest de l’Afrique, bordé par le Maroc, la Mauritanie et l’Algérie.

    – L’Espagne s’est retirée de son ancienne colonie du Sahara espagnol en 1976. Le Maroc et la Mauritanie ont affirmé leur revendication sur le territoire, une revendication à laquelle s’oppose le Front Polisario (Front populaire pour la libération de la Saguia el-Hamra et du Rio de Oro), soutenu par l’Algérie.

    – La Mauritanie a renoncé à toute revendication sur le Sahara occidental en 1979. Le Front Polisario a officiellement proclamé un gouvernement en exil, la République arabe sahraouie démocratique (RASD).

    – Les forces marocaines et du Polisario se sont battues par intermittence jusqu’à un cessez-le-feu en 1991 et l’établissement d’une mission de maintien de la paix de l’ONU. Dans le cadre de cet effort, l’ONU a cherché à offrir un choix au peuple du Sahara occidental entre l’indépendance (favorisée par le Front Polisario) et l’intégration au Maroc.

    – Le référendum proposé sur la question de l’indépendance n’a jamais eu lieu en raison d’un manque d’accord sur l’éligibilité des électeurs.

    – Une berme de sable de 2 700 kilomètres de long, s’étendant de l’intérieur du sud du Maroc jusqu’à l’océan Atlantique à Guerguerat, a été construite pendant le conflit, dont 1 465 kilomètres divisent le territoire en parties occidentale et orientale.

    – Il existe des tensions ethniques périodiques entre la population sahraouie autochtone et les immigrants marocains.

    – Le Maroc a proposé une large autonomie pour le Sahara occidental. Mais le Front Polisario insiste pour que la population locale, qu’il estime entre 350 000 et 500 000 personnes, ait droit à un référendum.

    – La région dispose de gisements pétroliers offshore et de ressources minérales considérables.

    – L’ONU a relancé les pourparlers directs sur le territoire entre le Maroc, le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie en décembre 2018.

    Manorama Yearbook, 28/08/2021

  • Algérie-Maroc : Jeune Afrique à la merci du Makhzen

    Algérie, Maroc, Jeune Afrique, Sahara Occidental, #Algérie, #Maroc, #SaharaOccidental, 

    L’hebdomadaire Jeune Afrique est plus que jamais à la merci du régime marocain, et la rupture des relations entre l’Algérie et le Maroc a montré comment « le journalisme de connivence » est devenu la norme chez les responsables du magazine.
    Dans son édition du samedi, le quotidien Le Jeune Indépendant a consacré un long article sur l’un des «serviteurs des intérêts stratégiques » du Maroc en France, François Soudan, en l’occurrence, le directeur de la rédaction de Jeune Afrique et signataire d’un récent éditorial dans lequel il commentait la rupture des relations diplomatiques entre Alger et Rabat.
    Ce vice-président du groupe éponyme éditeur, s’en est pris au ministre des Affaire étrangères Ramtane Lamamra. En effet, le titre: « Ramtane Lamamra, pompier ou pyromane ? » Ce titre interrogateur est juste une clause de style pour mieux suggérer soi-disant que M. Lamamra serait plutôt responsable d’envenimer les relations bilatérales déjà au point mort. Et François Soudan de s’appliquer par la suite à « décrypter » le communiqué par lequel le chef de la diplomatie algérienne a annoncé, le 24 août, la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc.
    Le Jeune Indépendant observe que le courtier médiatique du Makhzen s’attarde, d’entrée de jeu, sur la phrase du communiqué qui dit qu’il est « historiquement et objectivement établi que le royaume du Maroc n’a jamais cessé de mener des actions hostiles, inamicales et malveillantes à l’encontre de notre pays et ce, depuis l’indépendance de l’Algérie ».
    Pour tenter d’inverser les rôles, François Soudan souligne que le Maroc pourrait dire la même chose en affirmant que « ce serait plutôt l’Algérie qui aurait œuvré délibérément à placer la relation bilatérale dans une nouvelle impasse diplomatique »…
    La suite de l’éditorial, François Soudan banalise notamment l’action entreprise par la représentation marocaine à New York qui a distribué un document dans lequel elle soutient un prétendu « droit du peuple kabyle à l’autodétermination ». Et il le fait pour mieux mettre sur le même pied d’égalité le soutien indéfectible et la position constante de l’Algérie en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.
    Alors même que le Premier ministre marocain s’applique à dire que cette position de son diplomate aux Nations unies n’est pas celle, officielle, de l’Etat marocain, l’éditorialiste complaisant de Jeune Afrique s’ingénie pour sa part à mettre sur une balance équilibrée une question de décolonisation (reconnue comme telle par l’ONU) et une entreprise de division territoriale de l’Algérie.
    Il est allé jusqu’à justifier cette même position comme étant une réaction logique à ce qu’il a considéré comme étant de la part de l’Algérie une « réactivation » du conflit du Sahara occidental à travers les manifestations des Sahraouis à Guerguerat, théâtre d’une agression marocaine, le 13 novembre dernier, et point de passage illégal créé par le Maroc vers l’Afrique de l’Ouest.
    Le pistoléro médiatique du Makhzen refuse par ailleurs de voir en la normalisation des relations entre le Maroc et l’entité sioniste une des raisons essentielles à la base de la décision de rupture des relations diplomatiques avec le voisin de l’Ouest. Un voisin « enhardi » notamment par la reconnaissance unilatérale de l’ex président américain de sa prétendue souveraineté sur le Sahara occidental.
    Le zèle déployé par François Soudan n’est guère étonnant. Pas si surprenant que ça de la part d’un pilier d’une entreprise de presse qui ne sépare pas toujours publireportages rétribués et reportages, et qui maîtrise, à la perfection et quand cela arrange ses intérêts financiers, le journalisme de connivence.
    En 2017, suite à la publication d’une Une du magazine qui a fortement déplu au Palais royal après les attentats terroristes de Barcelone et de Cambrils, perpétrés par des terroristes marocains, François Soudan est discrètement allé à Rabat présenter ses plates excuses au cabinet du roi.
    Après la parution de cette Une illustrée par un drapeau marocain dans lequel on pouvait distinguer les visages des terroristes, avec la mention « born in Morocco », plusieurs contrats publicitaires avaient été annulés.
    200.000 euros pour chaque contrat ! Il a alors supplié le cabinet de les rétablir et a obtenu gain de cause, selon des publications confidentielles françaises.
    R. N.
    La Nation, 29/08/2021
  • Algérie-Maroc : L’exigence de justice

    Algérie, Maroc, Sahara Occidental, #Algérie, #Maroc, #SaharaOccidental, MAK, Ferhat Mehenni, 
    Par Larbi Chaabouni
    Le scénario du pire planifié par le Makhzen et exécuté par l’organisation terroriste dénommée le MAK a volé en éclats. Il s’est fracassé sur l’élan de solidarité remarquable de l’Algérie citoyenne attachée aux valeurs d’unité nationale et de fraternité, traduites par le sursaut patriotique du mouvement populaire du 22 février.
    De Miliana, terre de l’un des héros de la Bataille d’Alger, Ali la Pointe, à la Kabylie, terre d’Abane Ramdane et du colonel Amirouche, le socle unitaire a encore une fois prouvé sa profondeur. «Vous êtes chez vous, dans votre famille», a affirmé, en patriote avéré, le père du martyr Djamel Bensmaïl, à la délégation des élus, des représentants des autorités religieuses et des citoyens de Larbaâ Nath Irathen, venue présenter ses condoléances.
    «L’Algérie au-dessus de tous», proclamé par le père du défunt, est sortie plus forte de l’épreuve de la fitna provoquée par le MAK peu représentatif des valeurs de la région et totalement discrédité.
    Le piège de la félonie se referme sur cette organisation séparatiste, dont les membres ont reconnu leur responsabilité dans les incendies criminels et les atrocités commises sur le jeune Bensmaïl. L’étau se resserre.
    De façon prompte, la justice a réussi de démêler l’écheveau, en engageant des poursuites judiciaires contre 83 éléments sur les 88 arrêtés et à l’émission des mandats d’arrêt internationaux contre les 29 suspects en fuite à l’étranger, dont le président du MAK, Ferhat Mehenni.
    Il est attendu, au regard de la gravité du crime, une coopération étroite avec les pays signataires du traité d’extradition avec l’Algérie.
    La déroute est totale. Elle se confirme dans le reniement du chef de gouvernement marocain, Saâd-Eddine El Othmani, sacrifiant l’ambassadeur marocain à l’ONU, Omar El Hilali, coupable d’une ingérence flagrante dans les affaires intérieures de l’Algérie incompatible avec la convention de délimitation des frontières, signée à Ifrane en 1969, et du traité de Rabat instituant, en 1972, le principe d’intangibilité des frontières héritées de l’indépendance.
    Au lendemain de la rupture des relations diplomatiques, l’aveu tardif du chef du gouvernement, couvert par le silence assourdissant de la monarchie, est un leurre qui voile une duplicité inscrite dans un long parcours chaotique, dont le refus des engagements internationaux dont le respect des accords de paix de septembre 1991, contractés avec le Front Polisario, est l’expression concrète.
    Malgré les tergiversations et les blocages, la nomination du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, en la personne d’Alexandre Ivanco de la Fédération de Russie, favorise le retour à la table des négociations entre les deux belligérants fortement exigé par la communauté internationale.
    Au cœur des travaux du comité de décolonisation, la question sahraouie reprend ses droits pour rendre justice à un peuple opprimé et victime d’une violation massive des droits de l’homme dans les territoires occupés.
    Horizons, 29/08/2021
  • L’Espagne entre le gaz de l’Algérie et les frontières du Maroc

    Espagne, Maroc, Algérie, Sahara Occidental, #Maroc, #Algérie, #SaharaOccidental,

    Sa position stratégique est en danger : L’Espagne hésite entre deux eaux : le gaz de l’Algérie ou les frontières du Maroc.

    À dix kilomètres à peine de Cadix, une situation très tendue se développe, qui pourrait conduire à une confrontation directe entre nos voisins les plus stratégiques d’Afrique du Nord.

    Alors que l’Espagne observe avec étonnement le retrait des forces multinationales d’Afghanistan, à dix kilomètres à peine de Cadix se développe une situation de haute tension qui, pour l’instant, est diplomatique, mais qui pourrait conduire à une confrontation directe entre ceux qui sont, sans aucun doute, nos voisins les plus stratégiques en Afrique du Nord : l’Algérie et le Maroc.

    Le 25 août, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a annoncé la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc. Entre autres raisons, le gouvernement algérien a accusé le royaume alaouite d’entretenir des liens avec des « organisations terroristes » telles que le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MPAK) et le groupe islamiste Rachad. Alger accuse directement Rabat de fournir des renseignements aux deux groupes, car les autorités algériennes « avaient reçu des informations selon lesquelles certaines organisations terroristes recevaient un soutien financier des services de renseignements marocains pour mener des actes de sabotage dans plusieurs États du pays, notamment des incendies de forêt, à la suite d’une réunion tripartite supervisée par l’attaché militaire de l’ambassade du Maroc à Paris ».

    C’est une accusation sévère, même pour un langage diplomatique timoré, et qui met en évidence l’impulsion que les deux capitales donnent depuis longtemps au Sahara occidental et à la région indomptable de Kabylie, toile de fond d’une relation angoissante dans laquelle l’Espagne a de nombreux intérêts stratégiques aussi bien qu’économiques en jeu.

    Comme à l’accoutumée, le Maroc affirme avoir « pris note » du communiqué algérien, une pratique qui rappelle fortement la réponse donnée il y a quelques mois lorsque le leader sahraoui Brahim Ghali a atterri en Espagne après un échange dialectique grotesque entre l’Espagne et le Maroc qui a conduit à l’entrée illégale de milliers de Marocains à Ceuta.

    L’Espagne va commencer sans « gaz marocain ».

    L’histoire du retour de bâton entre le Maroc et l’Algérie a commencé en juin, lorsque, comme l’a rapporté La Información, Rabat a remis en question la viabilité future du gazoduc maghrébin qui transporte le gaz des champs gaziers algériens de Hassi R’Mel et entre directement à Cordoue par le détroit de Gibraltar. Il s’agissait clairement d’une manœuvre d’intimidation contre Madrid, car le gazoduc permet de fournir 9000 mètres cubes de gaz naturel à l’Espagne via le Maroc. La tactique du royaume marocain consistait à faire traîner en longueur les négociations compliquées visant à renouveler une concession vieille de 25 ans, dont la date limite pour cesser d’être une réalité est fixée à novembre.

    De son côté, l’Algérie n’a pas manqué l’occasion de s’attaquer à son ennemi intime, et a encore resserré l’étau en annonçant qu’elle ne renouvellerait pas la concession du gazoduc. Son intention n’est pas tant de remettre en cause l’approvisionnement énergétique de l’Espagne que d’affaiblir la position de négociation du Maroc, qui perdrait un point d’approvisionnement stratégique avec lequel il pourrait faire pression sur Madrid à l’avenir. Les entreprises qui exploitent l’infrastructure traversant le royaume alaouite, notamment les sociétés espagnoles Naturgy et Enagás, ont depuis longtemps constitué des provisions pour les pertes qui résulteraient d’une éventuelle restriction de l’approvisionnement par le détroit de Gibraltar.

    Pour réaffirmer sa position, le ministre algérien de l’énergie et des mines a confirmé, le lendemain de la rupture des relations, que l’Algérie continuerait à exporter du gaz vers l’Espagne, mais uniquement par le biais du gazoduc qui relie directement les côtes algériennes et espagnoles. En tout état de cause, l’Espagne a déjà perdu un moyen logistique d’approvisionnement en énergie, ce qui, dans un scénario de hausse continue du marché international du gaz, pourrait se retourner contre le gouvernement espagnol, déjà soumis à une forte pression en raison de l’augmentation excessive des factures d’électricité.

    L’éternel conflit sahraoui

    Outre le flanc économique, la rupture des relations diplomatiques entre Marocains et Algériens a ouvert de nombreuses autres voies à l’Espagne. Le Sahara occidental est devenu un lieu hautement explosif et un foyer d’instabilité internationale dans lequel Madrid, malgré ses tentatives de disparition, reste un acteur de premier plan dans la région.

    Dans ce théâtre diplomatique, le Maroc est main dans la main avec les Etats-Unis, tout comme l’Algérie est main dans la main avec la Russie. Chaque coup d’État dans le Sahara est contre-programmé par un mouvement similaire dans la région sauvage de Kabylie en Algérie, qui abrite de forts sentiments indépendantistes parmi la communauté berbère amazigh. Le Rif, le grand Rif, a toujours été une région troublée où le Maroc et l’Algérie ont beaucoup à perdre avec les Rifains et les Kabyles.

    L’affaire Mohamed Abdellah

    Un autre événement qui est passé inaperçu et dans lequel l’Espagne est une fois de plus impliquée est la situation de l’activiste algérien Mohamed Abdellah. Cet ex-gendarme devenu « youtuber » a publié des informations compromettantes pour le gouvernement algérien dans lesquelles il affirme qu’une grande partie de la classe politique s’enrichit au détriment de la sécurité nationale.

    Son travail en tant que membre de la gendarmerie stationnée à la frontière algéro-tunisienne l’a amené à découvrir des cas de pots-de-vin, de corruption et d’abus de pouvoir de la part de ses anciens collègues. En 2018, il a décidé de quitter le pays pour l’Espagne, demandant la protection du gouvernement espagnol en tant qu’ancien gendarme et alléguant une persécution politique dans son pays. En août 2020, il subit une agression qu’il attribue aux services secrets algériens.

    L’Espagne vient de remettre Mohamed Abdellah aux autorités algériennes, qui le traduisent en justice pour des attaques présumées contre la nation.

    Malgré les signes évidents de persécution, l’Espagne vient de remettre Abdellah aux autorités algériennes, qui le traduisent en justice pour de prétendus attentats contre la nation, implication terroriste, financement de groupes terroristes et blanchiment d’argent. Sur ce point, le ministère espagnol de l’intérieur a gardé un silence scrupuleux qui n’a toutefois pas aidé le « youtuber » à affronter un procès au cours duquel il sera probablement condamné à passer, au mieux, une longue période dans une prison algérienne.

    Pour sa part, le Maroc brandit cette situation comme un nouveau signe que le gouvernement espagnol fait pencher la balance diplomatique vers l’Algérie, favorisant clairement les intérêts d’un pays qui, ces dernières années, a pris une dérive clairement militariste et dans lequel les généraux de l’armée sont devenus une nouvelle élite intouchable au pouvoir omnipotent.

    Pour le moment, le Maroc semble jouer ses cartes politiques beaucoup mieux. D’une part, il a inscrit la question sahraouie à l’ordre du jour international et a obtenu le soutien des États-Unis. D’autre part, il a également conclu de nombreux accords commerciaux avec le Royaume-Uni, grâce à sa position sur le marché de l’hydrogène, où elle est en concurrence directe avec l’Espagne. Elle a renforcé ses relations avec le Portugal dans le domaine de la logistique et des transports, en raison des représailles exercées contre Madrid pour l’incident du Ghali, qui a coûté son poste à une ministre espagnole des affaires étrangères, rien de moins. Comme si tout cela ne suffisait pas, le Maroc a rejoint les rangs des pays qui rétablissent leurs relations avec Israël, autre partenaire stratégique des Marocains. Les Hébreux, en plus d’être des leaders en matière d’investissements dans les énergies renouvelables et les technologies, semblent plus disposés que jamais à faire du Maroc leur fer de lance en Afrique du Nord.

    L’Espagne, dirigée par le nouveau ministre des affaires étrangères, José Manuel Albares, semble vouloir tourner la page et se joindre à la nouvelle vague de soutien dont bénéficie Rabat. Toutefois, M. Albares devra faire très attention à ne pas briser une corde dans laquelle l’Espagne joue bien plus que des milliards dans des contrats gaziers : sa position stratégique en Méditerranée occidentale est en jeu. Jusqu’à présent, tant les Marocains que les Algériens ont tenté de s’attirer les faveurs de cette zone, et l’Espagne a toujours su nager entre deux eaux qui semblent aujourd’hui plus turbulentes et dangereuses que jamais.

    La Informacion, 28/08/2021

  • « La monarchie marocaine est l’un des piliers de la politique néocoloniale de la France en Afrique»

    Sahara Occidental, Maroc, Algérie, #SaharaOccidental, #Maroc, #Algérie,

    Esteban Silva, analyste international chilien, à La Patrie News : « La monarchie marocaine est l’un des piliers de la politique néocoloniale de la France en Afrique»
    Par Mohamed Abdoun
    Pleinement solidaire avec les peuples palestinien et sahraoui, Esteban Silva, analyste chilien très en vogue dans les médias d’Amérique Latine, ne mâche gère ses mots, dans cet entretien qu’il nous a accordé, pour dénoncer l’alliance établie entre les deux entités colonialistes que sont Rabat et Tel-Aviv.
    Au passage, il dénonce le recours par Rabat au logiciel d’espionnage Pegasus, tout en applaudissant très fort la décision par notre pays de rompre ses relation avec le Maroc. Celui-ci, au passage, est qualifié à juste titre de « piliers de la politique néocoloniale de la France en Afrique »
    Entretien réalisé par Mohamed Abdoun
    La Patrie News : Quel regard portez-vous sur la décision prise par Alger de rompre ses relations avec Rabat ?
    Esteban Silva : La rupture des relations diplomatiques de l’Algérie avec le Maroc a révélé la politique agressive et hostile du Maroc contre le peuple et le gouvernement algériens, qui a été systématique et constante depuis des années. L’Algérie a démontré avec des faits les actions d’hostilité et de soutien aux actions terroristes.
    L’espionnage avec Pegasus et le blocus systématique de l’autodétermination du peuple sahraoui sont bien fondée, et parfaitment prouvés. La monarchie marocaine est l’un des piliers de la politique néocoloniale de la France en Afrique et est devenue un pion de la politique d’Israël dans la région. Sa politique d’agression contre l’Algérie est une source d’instabilité au Maghreb.
    L’Algérie a été le grand promoteur du mouvement des non-alignés au niveau international et le leader des pays du tiers monde dans la lutte pour l’autodétermination et la souveraineté des peuples et la construction d’un nouvel ordre économique international.
    Le Maroc, pour sa part, s’est toujours aligné sur les pays néo-coloniaux occidentaux comme la France et sur les États-Unis à l’époque de la guerre froide, en contradiction avec l’ensemble du processus de libération des pays du tiers monde.
    La rupture actuelle des relations reflète à ce jour la contradiction entre les deux positions que représente l’Algérie d’une part dans sa défense du droit international et la défense du droit à l’autodétermination et à la souveraineté des peuples, comme c’est le cas de leur défense active du peuple sahraoui et le peuple palestinien et, d’autre part, la politique des marocains alliés aujourd’hui à Israël et aux monarchies du Golfe en contradiction avec les politiques d’autodétermination des peuples.
    Ce que l’Algérie a fait de manière souveraine, c’est dénoncer la double politique l’hypocrisie et le double standard de la politique de la monarchie marocaine.
    L’Algérie a réagi avec force à l’inacceptable provocation sioniste commise contre nous depuis le Maroc à travers une déclaration « incendiaire » de Jair Lapid. Une réaction par rapport à cette montée en puissance de la perfide guerre maroco-sioniste menée contre l’Algérie ?
    Je viens de lire la déclaration du ministère des Affaires Étrangères de l’Algérie. Je dois dire que je la partage intégralement. Il s’agit en effet d’une sévère mise en garde, et d’une dénonciation publique de la conduite parfaitement agressive du royaume marocain à l’endroit de l’Algérie.
    La politique hostile du Maroc vise en premier lieu l’Algérie, et en second la lutte du peuple sahraoui en faveur de son autodétermination. C’est une atteinte flagrante à la souveraineté et à l’indépendance du peuple sahraoui.
    Et qu’en est-il du recours au logiciel espion dénommé Pegasus, violant l’intimité et la vie privée de milliers de paisibles personnes, dont l’unique tort est de militer en faveur de la légalité internationale ?
    La démarche agressive du royaume marocain, allié de l’entité sioniste s’est appuyée sur une technologie de pointe à l’aide d’un logiciel d’espionnage appelé Pegasus. Ce que le royaume a fait est absolument regrettable. C’est une très grave atteinte au droit international.
    Le recours au logiciel espion Pegasus est également une agression directe contre l’Algérie. Or, c’est un pays qui a toujours été respectueux de la légalité internationale, et dans la défense des causes justes et nobles à travers le monde.
    L’Algérie défend par principe le droit de tous les peuples à leur autodétermination, et donc pas seulement celui du peuple sahraoui, conduit et représenté légitimement par le front Polisario. Voilà pourquoi l’Algérie a tout de temps condamné la politique néocolonialiste, expansionniste et l’occupation territoriale de la Palestine de la part de l’entité sioniste.
    Le Maroc, après la « normalisation ou le rétablissement de ses relations avec l’entité sioniste », commet une atteinte aux droits du peuple palestinien. Mais pas seulement ce peuple.
    Le peuple sahraoui, lui aussi, en est une victime collatérale. Partant de ce raisonnement parfaitement logique, je peux dire que le scandale lié à cet espionnage utilisant les technologies de pointe Du logiciel Pegasus me permet d’incriminer directement le Maroc.
    Ce logiciel ultra-performant n’est en effet utilisé que par les Etats. Le comportement inacceptable du Maroc doit donc être rejeté et condamné par toute la communauté internationale.
    Nous, au nom de toute l’Amérique Latine et les Caraïbes condamnons avec force le comportement illégal, inacceptable et attentatoire du Maroc. Il constitue une agression directe contre les peuples sahraoui et palestinien.
    C’est aussi une attaque caractérisée contre le peuple et le gouvernement algériens. Je vous assure ici de notre solidarité et de notre soutien plein et entier.
    M.A
    La Patrie News, 28/08/2021
  • Débats au Comité des 24 (26 août 2021)

    Sahara Occidental, Maroc, Algérie, Gibraltar, Iles Falkland, Malouines, #SaharaOccidental, #Maroc, #Algérie,

    Les orateurs se concentrent sur les questions du Sahara Occidental, de Gibraltar, des îles Falklands (Malvinas), alors que le séminaire régional des Caraïbes entame sa deuxième journée.

    SAINT JOHN’S PARISH, Dominique, 26 août – La longue question du Sahara occidental, le seul territoire d’Afrique qui reste sur la liste de décolonisation des Nations Unies, a occupé le devant de la scène lors de la deuxième journée du Séminaire régional des Caraïbes aujourd’hui, avec des intervenants qui ont également discuté de Gibraltar et des îles Falkland (Malvinas)*.

    Organisé sous les auspices du Comité spécial de la décolonisation, le thème du Séminaire 2021 est « Tracer une voie dynamique pour la décolonisation à l’aube de la quatrième Décennie internationale et à la lumière de la pandémie de coronavirus (COVID-19), par l’engagement envers le mandat, la collaboration, le pragmatisme et l’agilité ». (Pour plus d’informations, voir les communiqués de presse GA/COL/3348 du 23 août et GA/COL/3349 du 25 août).

    Le Comité spécial est officiellement connu sous le nom de Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.

    Le représentant du Frente Popular de Liberación de Saguía el Hamra y Río de Oro (Frente Polisario) a noté que le Sahara Occidental est à l’ordre du jour du Comité spécial depuis 1963, pourtant la décolonisation par l’expression libre et authentique de la volonté de son peuple dans l’exercice de son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance reste en suspens à ce jour. Cela est dû à l’occupation militaire continue du Maroc et à sa frustration de tous les efforts de décolonisation entrepris par les Nations Unies, l’Organisation de l’unité africaine et l’Union africaine, y compris les plans pour un référendum, a-t-il dit.

    Ghalla Bahiya, qui s’est présentée comme vice-présidente de la région de Dakhla Oued-Eddahab, a pris la parole pour soutenir la souveraineté du Maroc sur le territoire. Elle a expliqué en détail les efforts de développement en cours de ce pays, sa réponse à la pandémie COVID-19 et son initiative d’étendre l’autonomie au Sahara, qui, selon elle, a le soutien d’une majorité d’États membres. Le développement est irréversible et bénéficiera exclusivement à la population locale, a-t-elle ajouté.

    Plusieurs membres du Comité spécial ont souligné que la question du Sahara occidental doit être résolue de manière pacifique et par le biais de compromis. Ils ont recommandé que le prochain Envoyé spécial du Secrétaire général s’appuie sur les progrès déjà réalisés en convoquant une troisième table ronde réunissant le Maroc, le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie. La dernière table ronde a eu lieu à Genève en 2019.

    Le représentant de l’Algérie a déclaré que des décennies d’inaction ont conduit à une détérioration de la situation sur le terrain et à l’effondrement du cessez-le-feu de 1991, alors que le poste d’envoyé spécial du secrétaire général est vacant depuis plus de deux ans. Même au milieu de cette pandémie, le peuple du Sahara Occidental est soumis à des violations flagrantes de ses droits et au pillage de ses ressources naturelles, a-t-il noté.

    Le représentant du Maroc a soutenu que le Sahara marocain a été complètement décolonisé, définitivement rendu au Maroc et réintégré conformément au droit international. Les interprétations sélectives de l’histoire ne font que créer des erreurs et des malentendus, a-t-il dit. Le Maroc est engagé dans le processus de paix, a-t-il ajouté, soulignant que l’initiative d’autonomie de Rabat pour le Sahara est la seule voie possible.

    Joseph John Bossano, ministre de l’entreprise, de la formation, de l’emploi, de la santé et de la sécurité de Gibraltar, a déclaré que l’Espagne était le seul obstacle à la décolonisation de ce territoire. Une relation économique mutuellement bénéfique avec ce pays est possible, mais les habitants du territoire ne sacrifieront jamais le contrôle de leur espace terrestre, maritime et aérien, a-t-il souligné, déclarant : « Il faudra me passer sur le corps pour que Gibraltar soit espagnol – et le combattant de la liberté que je suis a encore beaucoup d’années de combat devant lui. »

    Le représentant de l’Espagne a déclaré que, conformément aux résolutions de l’Assemblée générale, l’avenir du territoire doit être décidé dans le cadre de négociations bilatérales entre Londres et Madrid, les deux États ayant à l’esprit les intérêts de sa population. Avec la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, l’Espagne est bien disposée à protéger les intérêts des habitants de Gibraltar et s’emploie à faire en sorte qu’ils continuent de jouir des libertés européennes fondamentales, a-t-il ajouté.

    Le représentant de l’Argentine a réitéré la position de son pays dans le conflit de souveraineté qui l’oppose au Royaume-Uni au sujet des îles Malvinas. Il s’est dit convaincu que – guidé par le droit international et son attachement au principe du règlement pacifique des différends – le Comité spécial continuera d’appeler les deux parties à résoudre cette question coloniale anachronique conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale.

    Plusieurs membres du Comité spécial se sont exprimés en faveur de la position de l’Argentine, le représentant de la Fédération de Russie regrettant que le Royaume-Uni ne participe pas au séminaire, étant donné le nombre de fois où il est mentionné aujourd’hui.

    Aujourd’hui également, un fonctionnaire représentant la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) a informé le Séminaire, dans une présentation vidéo préenregistrée, de l’impact de la pandémie de coronavirus sur les territoires non autonomes des Caraïbes.

    L’Assemblée générale a adopté la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux (Déclaration sur la décolonisation) en 1960, proclamant ensuite la Décennie internationale de l’élimination du colonialisme (1990 à 2000), ainsi que les deuxième, troisième et maintenant quatrième Décennies internationales (2001-2010, 2011-2020 et 2021-2030). Plus de 80 anciennes colonies ont gagné leur indépendance depuis la création des Nations unies, mais 17 territoires non autonomes figurent encore aujourd’hui sur la liste du Comité spécial.

    Ces 17 territoires sont les suivants : Samoa américaines, Anguilla, Bermudes, îles Vierges britanniques, îles Caïmanes, îles Falkland (Malvinas), Polynésie française, Gibraltar, Guam, Montserrat, Nouvelle-Calédonie, Pitcairn, Sainte-Hélène, Tokélaou, îles Turks et Caicos, îles Vierges américaines et Sahara occidental. Les puissances administrantes sont la France, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et les États-Unis.

    Le Séminaire se réunira à nouveau pour conclure ses travaux le vendredi 27 août.

    Discussion III

    Le Séminaire a tenu un débat sur le thème « Perspectives des puissances administrantes, des territoires non autonomes et des autres parties prenantes : Développements politiques dans les territoires non autonomes d’autres régions ».

    JOSEPH JOHN BOSSANO, Ministre de l’entreprise, de la formation, de l’emploi et de la santé et de la sécurité de Gibraltar, a déclaré que l’Espagne était le seul obstacle à la décolonisation du territoire. Depuis que le Comité spécial a examiné pour la première fois la question de Gibraltar, en octobre 1964, ce pays a tenté de détourner l’invitation de cet organe à tenir des pourparlers avec le Royaume-Uni en éliminant l’affirmation selon laquelle la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux s’applique au territoire. Il a souligné que Gibraltar est clairement – et depuis 1946 – reconnu comme un pays colonial et les Gibraltariens comme son peuple colonial, et il ne peut en être autrement.

    Rappelant qu’il s’est engagé en politique à l’âge de 25 ans pour faire campagne pour la décolonisation et s’opposer aux pourparlers avec l’Espagne sur l’avenir du territoire, il a déclaré : « J’ai maintenant 82 ans et je suis toujours là ». Il a déclaré que la position de son parti travailliste socialiste de Gibraltar est que la décolonisation est exclusivement une question de négociation entre le peuple colonial non autonome de Gibraltar et le Royaume-Uni. Même lorsque l’Espagne accepte que les Gibraltariens constituent un peuple, comme elle commence à le faire, a-t-il ajouté, le conflit de souveraineté reste un obstacle.

    Il a poursuivi en rappelant qu’il avait clairement indiqué, lors de nombreux séminaires précédents, que le peuple de Gibraltar ne cédera pas un millimètre de ses terres ni un grain de sable de ses plages. Ils pensent qu’une relation économique mutuellement bénéfique avec l’Espagne est possible, mais ils ne sacrifieront jamais leur droit à la juridiction et au contrôle de leur terre, de leur mer et de leur espace aérien. Il a souligné que la cité-État de Gibraltar sera un jour décolonisée, mais pour être entièrement détenue par son peuple et non pour devenir une colonie de l’Espagne. Il a ensuite demandé au représentant de l’Espagne de dire à son gouvernement que « Gibraltar sera espagnol sur mon cadavre – et le combattant de la liberté que je suis a encore beaucoup d’années de combat devant lui ».

    Le représentant de l’Espagne, soulignant son respect pour M. Bossano, a réitéré la position de son pays concernant la décolonisation de Gibraltar, la décrivant comme une question bilatérale dont l’origine remonte au Traité d’Utrecht de 1713, lorsque l’Espagne a cédé le territoire au Royaume-Uni. Il a ajouté qu’elle met en jeu le principe de l’intégrité territoriale tel qu’énoncé par l’Assemblée générale dans plusieurs résolutions. Celles-ci stipulent que la décolonisation doit se faire par le biais de négociations bilatérales entre l’Espagne et le Royaume-Uni, sans préjudice du pouvoir de l’Assemblée de vérifier que le processus a abouti, et les deux pays gardant à l’esprit les intérêts du peuple de Gibraltar, a-t-il noté.

    Avec la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, a-t-il poursuivi, l’Espagne est bien disposée à protéger les intérêts des habitants de Gibraltar, qui ont voté par référendum à une écrasante majorité en faveur du maintien du Royaume-Uni dans l’Union. Madrid s’efforce donc de faire en sorte que Gibraltar continue de jouir des libertés européennes fondamentales, notamment de la liberté de circulation, a-t-il dit en exprimant l’espoir que la clôture qui sépare Gibraltar du reste de l’Espagne, érigée en 1909, sera démantelée. L’Espagne continue d’attendre le retour de la puissance administrante aux négociations bilatérales connues sous le nom de processus de Bruxelles, a-t-il ajouté.

    SIDI MOHAMED OMAR, Front populaire pour la libération de Saguía el-Hamra et Río de Oro (Front Polisario), a déclaré que la question du Sahara occidental est une question claire de décolonisation conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale. Elle est à l’ordre du jour du Comité spécial depuis 1963, mais la décolonisation par l’expression libre et authentique de la volonté de son peuple dans l’exercice du droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance reste en suspens à ce jour. Cela est dû à l’occupation militaire continue du territoire par le Maroc depuis le 31 octobre 1975, a-t-il souligné, citant la frustration de ce pays face à tous les efforts de décolonisation entrepris par les Nations Unies, l’Organisation de l’unité africaine et l’Union africaine, y compris les projets de référendum.

    Il a déclaré que pendant trois décennies, le Front Polisario est resté pleinement engagé dans le processus de paix des Nations Unies au Sahara Occidental, faisant d’énormes concessions pour faire avancer le processus et atteindre l’objectif mutuellement convenu d’un référendum. Cependant, sa volonté politique et sa flexibilité n’ont jamais été réciproques avec l’autre partie. De plus, l’absence d’une position forte, sans équivoque et ferme de la part des Nations Unies et de la communauté internationale vis-à-vis de la position du Maroc n’a fait qu’encourager cet État occupant à persister dans ses pratiques coloniales en toute impunité alors qu’il tente d’imposer un fait accompli, a-t-il dit, soulignant que ces pratiques coloniales, imposées par la force, n’ont aucune légitimité ni aucun effet sur le statut du territoire.

    Le Maroc utilise les restrictions COVID-19 pour intensifier ses pratiques répressives, a-t-il poursuivi, citant le cas d’une militante des droits de l’homme, Sultana Sid Brahim Jaya, dont la maison et la famille à Bojador sont soumises à un « siège étroit » depuis novembre 2020. Il a averti que l’entrée des forces armées marocaines dans la bande tampon de Guerguerat le 13 novembre 2020, entraînant l’effondrement d’un cessez-le-feu après près de 30 ans, a déclenché un nouveau conflit qui pourrait avoir de graves conséquences sur la paix, la sécurité et la stabilité régionales. Face à cet acte d’agression, le peuple du Sahara occidental n’a d’autre choix que d’exercer son droit légitime à l’autodéfense, a-t-il déclaré. Pour l’avenir, a-t-il dit, la question qui se pose au Comité spécial est de savoir si la logique de la force doit prévaloir au Sahara occidental ou si les Nations Unies doivent défendre les principes fondamentaux qui sous-tendent l’ordre international, consacrent le droit des peuples à l’autodétermination et à l’indépendance, et interdisent l’acquisition de territoires par la force.

    GHALLA BAHIYA, se présentant comme la vice-présidente de la région de Dakhla Oued-Eddahab, a déclaré que son pays, le Maroc, se prépare à organiser une série d’élections plus tard cette année qui renforceront la démocratie au Sahara marocain. Sans aucun doute, la participation sera massive, reflétant le désir de la population locale de contribuer au développement du Maroc, a-t-elle déclaré, ajoutant que sa participation au séminaire témoigne de la participation active des femmes et des jeunes à la vie publique du Maroc.

    S’exprimant longuement sur la situation économique et sociale au Sahara marocain, elle a déclaré que, sous la direction du roi Mohammed VI, le pays a déployé une approche proactive de la pandémie de coronavirus qui l’a vu devenir la nation la plus vaccinée d’Afrique. Elle a fourni des statistiques détaillées sur le dépistage des nouveaux coronavirus, les vaccinations et les hospitalisations.

    Notant que le nouveau modèle de développement du Maroc met l’accent sur le principe de la participation locale, permettant une large consultation avec les représentants régionaux, elle a déclaré que les provinces du sud du pays sont appelées à devenir un centre économique régional et un point de transit entre le Maroc et le reste de l’Afrique. Vingt-trois des pays du continent, du monde arabe et des Caraïbes, ainsi que les États-Unis, ont établi des consulats au Sahara marocain et d’autres ont l’intention de le faire, a-t-elle déclaré, saluant et encourageant la décision des États-Unis d’accroître leurs investissements dans la région.

    Elle a poursuivi en déclarant que le développement du Sahara marocain ouvre la voie à la mise en œuvre de l’initiative d’autonomie que le gouvernement a soumise aux Nations unies et que la grande majorité des États membres soutiennent. Le développement est irréversible et bénéficiera exclusivement à la population locale, a-t-elle ajouté.

    Attirant l’attention sur la situation humanitaire et des droits de l’homme dans les camps de Tindouf, elle l’a qualifiée de désastreuse, le pays hôte refusant d’autoriser l’enregistrement des réfugiés. La communauté internationale doit mettre fin à cette situation et permettre le retour des réfugiés, a-t-elle souligné.

    Le représentant du Chili a déclaré que la situation au Sahara occidental devrait être résolue pacifiquement par le biais des mécanismes diplomatiques établis par les Nations Unies et conformément au droit international. Les efforts du Maroc ne doivent pas être ignorés, a-t-il ajouté.

    Le représentant du Congo a lancé un appel à toutes les parties prenantes pour relancer le processus politique au Sahara occidental conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Il a salué l’initiative marocaine d’autonomie et encouragé les efforts de toutes sortes pour parvenir à une solution pragmatique et durable.

    Le représentant de la Côte d’Ivoire a appelé le prochain Envoyé spécial du Secrétaire général à s’appuyer sur les progrès des deux premières tables rondes sur le Sahara occidental en 2018 en convoquant un troisième cycle dans un format similaire. La consolidation du processus politique peut conduire à une solution durable fondée sur le compromis et les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, contribuant ainsi à la sécurité et à la stabilité au Sahel, au Maghreb arabe et dans la région au sens large, a-t-il déclaré.

    La représentante de la Dominique a exprimé le soutien total et indéfectible de son pays au processus politique visant à parvenir à une solution réaliste, praticable et durable au différend régional entre le Maroc et l’Algérie au sujet du Sahara occidental, fondée sur le compromis. Elle a également réaffirmé son soutien à l’initiative d’autonomie du Maroc en tant que solution de compromis réellement viable et conforme au droit international et aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité.

    Le représentant de la Grenade a exprimé le soutien de son pays au processus politique en cours, disant attendre avec impatience la nomination du prochain envoyé spécial du Secrétaire général, qui devrait s’appuyer sur les progrès déjà réalisés. Il a ajouté que l’initiative marocaine d’autonomie est une proposition viable que le Conseil de sécurité reconnaît comme sérieuse et crédible.

    Le représentant de l’Indonésie a déclaré que toutes les parties doivent faire preuve de retenue et éviter les actions qui pourraient compromettre la situation. Il a souligné la délicatesse et la complexité de la question et a exprimé l’espoir d’un progrès fondé sur un esprit de coopération.

    La représentante de Sainte-Lucie s’est félicitée de la dynamique créée par les deux tables rondes tenues à Genève et de l’engagement des participants à rester engagés dans le processus politique. Elle a décrit l’initiative marocaine d’autonomie comme la seule solution sérieuse et réaliste pour mettre fin au différend et apporter la prospérité à la région. Elle a applaudi les efforts du Maroc pour développer le Sahara, élever le niveau de vie de ses habitants et promouvoir les droits de l’homme. Elle a également exprimé sa préoccupation quant à la situation dans les camps de Tindouf.

    Le représentant de la Sierra Leone, citant la résolution 2548 (2020) du Conseil de sécurité, a déclaré qu’une coopération renforcée entre les États membres de l’Union du Maghreb arabe contribuerait grandement à la réalisation d’un règlement du différend de longue date. Il a souligné que toutes les parties doivent respecter le cessez-le-feu au Sahara occidental, car la stabilité et la sécurité de toute la région sont en jeu.

    La représentante de la Syrie a déclaré que son pays est une nation pacifique qui privilégie le règlement des différends par la diplomatie et le dialogue. La Syrie espère que les parties s’engageront dans des négociations fructueuses pour une solution juste et durable, a-t-elle ajouté, notant que son pays soutient les efforts du Secrétaire général pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable qui puisse restaurer la stabilité et la prospérité dans la région.

    Le représentant du Venezuela a déploré le fait que le peuple du Sahara occidental ne puisse toujours pas exercer son droit à l’autodétermination, et que plus de 30 ans après la création de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), son mandat n’ait toujours pas été exécuté. Le Venezuela rejette toute tentative de tout État de considérer cette question comme autre chose qu’une question de décolonisation, a-t-il souligné, appelant au maintien du cessez-le-feu de 1991, à l’application des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et au rétablissement d’un processus de paix sous les auspices des Nations unies. Il a exhorté le Comité spécial à utiliser tous les outils à sa disposition, notamment une mission de visite sur le territoire.

    Le représentant de l’Algérie a dit qu’il était inquiétant qu’après trois décennies, un seul territoire – le Timor-Leste, en 2002 – ait été rayé de la liste. Cette constatation décourageante ne doit cependant pas détourner le Comité spécial de la nécessité d’assurer la décolonisation de tous les territoires non autonomes. Il existe un plan d’action, a-t-il déclaré, ajoutant que tout ce qu’il faut, c’est du courage et de l’intégrité. Il n’y a pas de place pour l’obstruction quand il s’agit du droit des peuples à l’autodétermination, a-t-il souligné, notant que le Sahara occidental est à l’ordre du jour du Comité spécial depuis de nombreuses années, avec peu de progrès vers un référendum. Des décennies d’inaction ont conduit à une détérioration de la situation sur le terrain, à l’effondrement du cessez-le-feu et à la vacance du poste d’envoyé spécial depuis plus de deux ans, a-t-il souligné. Même au milieu de la pandémie, le peuple du Sahara Occidental est soumis à des violations flagrantes de ses droits et au pillage de ses ressources naturelles, a-t-il dit, ajoutant que depuis le début du processus politique, les composantes essentielles de la bonne foi et de la volonté politique ont fait défaut.

    L’agilité est quelque chose que le peuple du Sahara Occidental pratique tous les jours en surmontant l’adversité, les vérités déformées et les tentatives de mépriser leur identité et leur droit à l’indépendance, a-t-il dit. Le Comité spécial a le devoir de s’assurer que leur foi dans le droit international et le processus des Nations Unies ne soit pas perdue. Il doit utiliser tous les outils à sa disposition, y compris les missions de visite, pour assurer les droits du peuple du Sahara Occidental, en particulier dans le contexte de la pandémie, et soutenir l’achèvement réussi du processus de décolonisation, a-t-il exhorté. L’Algérie continue de soutenir les efforts du Secrétaire général et de l’Union africaine pour reprendre les négociations et parvenir à une issue positive qui garantisse que le peuple du Sahara occidental puisse exercer son droit à l’autodétermination, a-t-il dit.

    En réponse au représentant de la Dominique, il a souligné que l’Algérie n’est pas une partie au conflit, mais plutôt un observateur officiel du processus de paix.

    Le représentant du Maroc a déclaré qu’il ne s’attendait pas à prendre la parole, préférant permettre à Mme Bahiya de s’exprimer en tant que représentant élu du Sahara marocain et de présenter une image claire de ce qu’est la vie quotidienne là-bas. Il a déclaré que le Sahara marocain a été complètement décolonisé, définitivement rendu au Maroc et réintégré conformément au droit international. Les interprétations sélectives de l’histoire du Sahara ne font que créer des erreurs et des malentendus, a-t-il averti. Il a poursuivi en indiquant que plus de 20 000 personnes se sont échappées des camps de Tindouf et sont rentrées chez elles, ajoutant que l’Algérie a interdit le recensement des réfugiés pendant 45 ans parce qu’elle ne veut pas que le monde connaisse l’étendue des problèmes là-bas.

    Pour le Maroc, le problème a été résolu, a-t-il poursuivi. Un processus politique a été lancé et l’Algérie est partie prenante – et non un simple observateur – de ce processus. L’Algérie a créé, finance et arme le Front Polisario et lui fournit asile et territoire au détriment de sa propre population, a-t-il dit, soulignant que l’on ne peut pas dire que l’Algérie soit neutre comme la Mauritanie, qui n’accueille pas le Front Polisario, ne délivre pas de passeports à ses membres et ne paie pas leur hébergement. Il a ajouté que lorsque l’Algérie parle de défendre le principe de l’autodétermination, elle oublie le peuple kabyle qui se trouve sur son propre territoire et qui désire ce droit. Il est également honteux que l’Algérie participe à toutes les conventions sur les droits des enfants et qu’elle permette à des groupes sur son territoire de former des enfants pour faire la guerre. Il a poursuivi en assurant ceux qui ont exprimé leur soutien au processus de paix aujourd’hui que le Maroc est pleinement engagé dans le processus de paix. L’initiative d’autonomie a été discutée lors de la table ronde de Genève et c’est la seule voie possible, a-t-il souligné.

    Le représentant de l’Algérie, prenant la parole une deuxième fois, a dit que le représentant du Maroc a un talent pour déformer la vérité. Si le Sahara occidental est maintenant décolonisé, pourquoi est-il encore à l’ordre du jour du Conseil de sécurité, de l’Assemblée générale, de la Quatrième Commission (questions politiques spéciales et décolonisation) et du Comité spécial, a-t-il demandé. Décrivant le Front Polisario comme le représentant légitime d’un peuple qui lutte pour sa liberté, il a déclaré que, en tant qu’État voisin et observateur, l’Algérie encourage toujours le Maroc et le Front Polisario à faire la paix et à soutenir la recherche d’une solution durable par le Secrétaire général. Il poursuit en rappelant que le Maroc a stoppé unilatéralement la dynamique des Nations Unies en s’opposant à tous les candidats au poste d’envoyé spécial.

    M. OMAR, Front Polisario, a pris la parole une deuxième fois, exprimant son appréciation pour les déclarations de soutien au processus de paix des Nations Unies, tout en se demandant si leurs similitudes textuelles étaient une coïncidence ou autre chose. Il a déclaré que le représentant du Maroc a fait des affirmations grotesques et infondées visant à ternir le mouvement de libération qu’il représente. Notant que trois résolutions de l’Assemblée générale ont identifié le Maroc comme un État occupant, il a déclaré, en réponse à ceux qui ont appelé à la retenue, qu’il n’y a pas eu de cessez-le-feu depuis le 30 novembre 2020, un fait reconnu dans les rapports du Secrétaire général et du commandant de la force de la MINURSO. Les hostilités ont repris en raison de la violation du cessez-le-feu par le Maroc, a-t-il dit, ajoutant que le Front Polisario ne s’engagera pas dans le processus de paix tant que le Maroc tentera d’imposer un fait accompli au Sahara occidental.

    Le représentant du Maroc, prenant la parole une deuxième fois, a déclaré que sa délégation est habituée à ce que l’Algérie ait recours à un langage vindicatif. Concernant la soi-disant neutralité de l’Algérie, il a demandé s’il existe un seul territoire non autonome limitrophe d’un État qui détourne l’aide humanitaire, séquestre les réfugiés et utilise un soi-disant front de libération pour faire la guerre. Personne n’a un voisin comme l’Algérie, qui finance ouvertement un groupe armé depuis 45 ans, tout en prétendant être neutre, a-t-il dit. Il a ajouté qu’Amnesty International, Human Rights Watch et d’autres ont publié des rapports pointant du doigt l’Algérie concernant les conditions dans les camps de Tindouf.

    Le représentant de l’Algérie, prenant la parole sur un point d’ordre, a déclaré que la réunion d’aujourd’hui n’était pas consacrée à la situation dans son pays, et a demandé à la présidence si les orateurs pouvaient se concentrer sur le point de l’ordre du jour en cours.

    Le représentant du Maroc a déclaré que si l’Algérie ne voulait pas qu’il parle des camps de réfugiés et de l’entraînement des enfants soldats, elle ne devrait pas accueillir ces camps ou permettre à des personnes de former des jeunes à l’utilisation de kalachnikovs. L’Algérie est directement responsable de la tragédie qui se déroule dans la région, a-t-il affirmé.

    Le représentant de l’Algérie a déclaré que la délégation du Maroc poursuit son habitude de la haine aveugle envers son pays. Au lieu d’aborder la décolonisation avec sincérité, elle utilise sa phobie de l’Algérie pour éviter le problème tout en prenant en otage le Comité spécial, a-t-il ajouté, soulignant que le Maroc n’a pas le droit de donner des leçons aux autres, surtout compte tenu de son manque de respect des engagements internationaux.

    Le représentant du Maroc a déclaré que, contrairement à son pays, l’Algérie n’a lancé aucune invitation à la visite des experts des droits de l’homme des Nations Unies. Il a également demandé pourquoi le droit à l’autodétermination est refusé au peuple kabyle, qui existait avant que l’Algérie ne devienne un État.

    Le représentant de l’Argentine a réitéré la position de son pays concernant le conflit de souveraineté qui l’oppose au Royaume-Uni sur la question des îles Malvinas, des îles Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et de la zone maritime environnante. Cette situation spéciale et particulière, qui remonte à 1833, a conduit l’Assemblée générale à adopter en 1965 la résolution 2065 (XX) indiquant que la voie à suivre pour la décolonisation du territoire passe par des négociations bilatérales entre Buenos Aires et Londres, a-t-il rappelé. Ces négociations de souveraineté ont été interrompues 15 ans plus tard, et si l’Argentine reste disposée à reprendre les pourparlers, le Royaume-Uni affirme qu’il n’y aura pas de négociations sans le consentement des habitants du territoire. Ce faisant, il fait fi de la résolution 2065 (XX) en invoquant le prétendu droit à l’autodétermination des insulaires, a-t-il dit. Cela n’a aucun fondement en droit international et n’est qu’un prétexte pour le Royaume-Uni de maintenir une présence coloniale dans l’Atlantique Sud, a-t-il souligné.

    Réaffirmant que le droit à l’autodétermination ne s’applique pas aux Malouines, il a déclaré que la population du territoire est le résultat d’une colonisation qui remonte à 1833, lorsque le Royaume-Uni l’a occupé par la force et a expulsé les autorités argentines. L’Argentine a toujours montré qu’elle respectait les intérêts des habitants du territoire et est toujours prête à négocier avec le Royaume-Uni des garanties spéciales pour que leurs intérêts soient correctement protégés, a-t-il dit, soulignant que le respect de leur mode de vie est inscrit dans la Constitution argentine. Pendant la pandémie de coronavirus, l’Argentine a fait savoir au Royaume-Uni qu’elle était prête à aider les habitants de l’île en leur fournissant de la nourriture, des fournitures médicales, des tests de diagnostic, des vols humanitaires et un accès aux traitements médicaux, mais cette offre est restée sans réponse, a-t-il noté.

    En plus d’ignorer les appels internationaux à reprendre les négociations, a-t-il poursuivi, le Royaume-Uni persiste à mener des activités contraires à la résolution 31/49 de l’Assemblée, qui demande instamment aux parties de s’abstenir de prendre des mesures unilatérales dans une zone contestée jusqu’à ce qu’une solution définitive soit trouvée. Ces actions comprennent l’exploration et l’exploitation illégales de ressources renouvelables et non renouvelables, une pratique dénoncée à plusieurs reprises par l’Argentine. Il a poursuivi en réaffirmant la volonté de son pays de trouver une solution pacifique et définitive au différend et son soutien aux efforts du Secrétaire général pour aider à la reprise des négociations par ses bons offices. L’Argentine est convaincue, a-t-il ajouté, que guidée par le droit international et son attachement au principe du règlement pacifique des différends, le Comité spécial continuera d’appeler les deux parties à résoudre la question coloniale anachronique conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale.

    Le représentant du Chili a déclaré que, la question des Malvinas impliquant un différend de souveraineté spécifique entre deux États Membres, le Comité spécial n’était pas habilité à effectuer une mission de visite sur le territoire.

    La représentante de la Syrie a réaffirmé le droit de l’Argentine sur les îles Malvinas, fondé sur le principe de l’intégrité territoriale. Elle a appelé le Royaume-Uni à engager un dialogue sérieux avec l’Argentine pour résoudre la question par des moyens pacifiques, le Secrétaire général offrant ses bons offices.

    Le représentant du Venezuela a appelé à des négociations et à ce que le Secrétaire général aide les parties à établir une solution durable. Dans l’intervalle, les parties doivent s’abstenir de toute action qui pourrait changer unilatéralement la situation, a-t-il dit.

    Le représentant de l’Indonésie a encouragé le Royaume-Uni et l’Argentine à reprendre leur dialogue pour trouver une solution pacifique, juste et durable à la question.

    Le représentant de la Fédération de Russie, notant combien le Royaume-Uni est souvent mentionné dans les discussions du Comité spécial, a déclaré qu’il était regrettable que son représentant ne participe pas au séminaire. Les parties doivent se comporter de manière responsable, a-t-il dit, ajoutant que l’Argentine adopte une approche constructive. Il a ensuite exprimé sa préoccupation face à la militarisation de l’Atlantique Sud et a souligné les obligations énoncées dans le Traité pour l’interdiction des armes nucléaires en Amérique latine et dans les Caraïbes (Traité de Tlatelolco).

    Le représentant du Brésil a réitéré le ferme soutien de son pays aux droits légitimes de l’Argentine vis-à-vis du conflit de souveraineté sur les îles Malvinas, les îles Géorgie du Sud, les îles Sandwich du Sud et la zone maritime environnante. Appelant les parties à engager des négociations, il a demandé instamment au Royaume-Uni de cesser l’exploration et l’exploitation des ressources naturelles et de s’abstenir d’effectuer des exercices militaires dans la région.

    Discussion IV

    Le Séminaire a ensuite tenu une discussion sur le thème « Rôle du système des Nations Unies dans la fourniture d’une aide au développement aux territoires non autonomes, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies ».

    DALE ALEXANDER, chef du Centre de gestion des connaissances des Caraïbes, siège sous-régional pour les Caraïbes de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), a déclaré dans une présentation vidéo préenregistrée que les deux dernières années ont vu les territoires non autonomes des Caraïbes confrontés à plusieurs défis extraordinaires, notamment la pandémie de COVID-19, les impacts du changement climatique et des catastrophes naturelles, et – pour les territoires britanniques – les effets de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

    Passant en revue l’impact de la pandémie sur la santé, l’éducation et l’activité économique dans les Caraïbes, il a indiqué que la contribution réduite du tourisme au produit intérieur brut (PIB) allait de 3,5 % pour les Bermudes à plus de 20 % pour les îles Vierges britanniques. En outre, la pandémie a encore accru la vulnérabilité des territoires qui se remettent encore des ouragans Irma et Maria en 2017. Les Caraïbes sont la deuxième région la plus exposée aux catastrophes dans le monde et la saison des ouragans de 2020 a été la plus active jamais enregistrée, a-t-il noté.

    Les impacts du changement climatique se font sentir de nombreuses manières, a-t-il poursuivi, attirant l’attention sur une toute première étude sur l’augmentation du niveau des mers dans les territoires britanniques d’outre-mer. L’augmentation des températures de la mer constitue une menace majeure pour les habitats marins, notamment lorsque les vagues de chaleur touchent les récifs coralliens, a-t-il ajouté. Pour l’avenir, la CEPALC contribue à accroître la résilience des pays et territoires des Caraïbes, notamment par le biais de séminaires et d’ateliers sur des sujets tels que la gestion des risques de catastrophe et l’élaboration de politiques fondées sur des données probantes, auxquels participent des représentants des territoires non autonomes.

    Abordant l’impact du Brexit sur les territoires britanniques des Caraïbes, il a indiqué que, du fait de leur exclusion de l’accord de commerce et de coopération entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, ils ne bénéficient plus d’un accès aux marchés européens en franchise de droits et de quotas. Les services financiers, quant à eux, sont soumis aux règles de chaque État membre de l’Union européenne, plutôt qu’à la réglementation financière commune de l’Union, a-t-il expliqué, notant qu’ils n’ont plus accès au financement européen du développement. En réponse à cette situation, la CEPALC soutient les efforts déployés par les territoires concernés pour faire avancer leurs plans de développement, a-t-il ajouté, soulignant que les territoires non autonomes des Caraïbes sont tous des membres associés de la CEPALC.

    __________
    * Un différend existe entre les gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord concernant la souveraineté sur les îles Falkland (Malvinas).

    Source : UN Press, 26/08/2021

  • Sahara Occidental: Les positions marocaines à El Beggari et Mahbes pilonnées

    Sahara Occidental, Maroc, #SaharaOccidental, #Maroc


    L’armée sahraouie mène de nouvelles attaques contre les positions des forces d’occupation à El Beggari et Mahbès

    BIR LAHLOU (Territoires sahraouis libérés) – Les unités de l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) ont mené de nouvelles attaques contre les positions des forces d’occupation marocaines dans les régions d’El Ariaa, Sebkhat Tnouchad et Oum Dken dans les deux secteurs de Mahbès et El Beggari, a indiqué le communiqué militaire N° 289 du ministère sahraoui de la Défense.

    « Des détachements avancés de l’APLS ont intensifié leurs raids contre les positions des forces marocaines dans les régions d’El Ariaa et Sebkhat Tnouchad (secteur de Mahbès), alors que d’autres détachements ont attaqué

    les forces d’occupation marocaine dans la région d’Oum Dken (secteur de El Beggari) », note le communiqué rapporté par l’Agence de presse sahraouie (SPS).

    Les attaques de l’armée sahraouie se poursuivent contre les forces d’occupation depuis le 13 novembre 2020 après la répression marocaine contre les manifestations pacifiques des Sahraouis dans la brèche illégale d’El-Guerguerat, à l’extrême sud du Sahara occidental, ce qui a entrainé une violation du cessez-le-feu entre les deux parties (Maroc et Front Polisario), ajoute la source.

  • Décolonisation/ONU: L’Algérie appelle le Comité des 24 à protéger le peuple sahraoui

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    L’Algérie constante dans sa position à l’égard de la question sahraouie
    SAINT JOHN (Dominique) – De graves violations sont commises contre le peuple sahraoui, a affirmé jeudi l’ambassadeur d’Algérie aux Nations unies, Sofiane Mimouni, appelant le Comité spécial de décolonisation de l’ONU à intervenir pour protéger la population dans les territoires occupés.
    L’Algérie appelle le comité à « utiliser tous les outils dont il dispose, y compris les visites sur terrain, pour assurer la protection des droits politiques, économiques, sociaux et culturels du peuple du Sahara occidental, en particulier dans le contexte de la pandémie de COVID-19 et pour soutenir la réussite du processus de décolonisation », a déclaré Sofiane Mimouni lors de son intervention au séminaire régional du Comité spécial de la décolonisation, organisé en République dominicaine.
    « La question du Sahara occidental est à l’ordre du jour du Comité (spécial de la décolonisation) depuis son inscription à l’ordre du jour de l’Assemblée générale, il y a 58 ans. Malheureusement, l’ONU, comme cet auguste comité, a enregistré très peu d’avancées en ce qui concerne le processus lié à la tenue d’un référendum libre pour permettre au peuple de ce territoire non autonome d’exercer son droit à l’autodétermination ».
    « Ce processus s’est heurté à de multiples obstacles et à une volonté manifeste de l’écarter de l’objectif qui lui avait été fixé. Ces décennies d’inaction ont conduit à la détérioration significative de la situation sur le terrain avec la rupture du cessez-le-feu, la reprise des hostilités, l’absence de perspective pour le processus de paix et la vacance du poste d’Envoyé personnel (du secrétaire général de l’ONU) depuis plus de deux ans », déplore le représentant d’Algérie à l’ONU.
    Le Maroc a sapé toutes les initiatives de paix
    « La situation actuelle au Sahara occidental est un autre chapitre de la politique perturbatrice adoptée par l’Etat occupant, qui vise à entraver toutes les initiatives et opportunités à même d’assurer une solution juste et définitive à la question du Sahara occidental.
    Elle a commencé avec le plan de règlement ONU-OUA, formellement accepté en 1991 par le Royaume du Maroc et le Front Polisario, et avalisé par le Conseil de sécurité de l’ONU, qui prévoyait l’organisation par les Nations unies d’un référendum, au Sahara occidental, libre de toutes contraintes administratives ou militaires. Il a été suivi par des décennies d’initiatives et de négociations qui se sont toutes terminées de la même manière : l’échec », ajoute-t-il.
    « Malheureusement, et même au milieu de la pandémie mondiale, cette politique n’a pas changé, elle s’est plutôt intensifiée, soumettant le peuple sahraoui à de graves violations de ses droits humains et politiques, tandis que ses ressources naturelles sont pillées », poursuit l’ambassadeur.
    « Cette longue histoire d’échec du processus de paix au Sahara Occidental pourrait se résumer par le fait que depuis son lancement des éléments très cruciaux manquaient de la part de la même partie au conflit, à savoir « la bonne foi et la volonté politique » sans lesquelles aucune initiative ne peut réussir », précise-t-il.
    L’Algérie constante dans sa position à l’égard de la question sahraouie
    En dépit de « l’adversité », de la « déformation de la vérité », le peuple sahraoui reste « ouvert à une collaboration avec les Nations unies, pour assurer la décolonisation de sa terre à travers la tenue d’un référendum libre et crédible sous les auspices des Nations unies », signale le diplomate.
    « Il est du devoir historique, politique et juridique de ce comité de veiller à ce que la foi du peuple sahraoui dans la légalité internationale et le processus de paix des Nations Unies ne soit pas perdue », insiste M. Mimouni.
    Il fera remarquer que « le Conseil de sécurité, y compris dans sa résolution la plus récente d’octobre dernier sur le Sahara occidental, la résolution 2548 (2020), a (appelé) les deux parties à engager des négociations sans condition préalable et de bonne foi pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui assurera l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.
    C’est l’approche la plus pragmatique, qui devrait être soutenue par cet auguste comité et l’Assemblée générale ».
    « L’Algérie continuera à soutenir les efforts du secrétaire général des Nations unies et de l’Union africaine pour reprendre les négociations directes entre le Royaume du Maroc et le Front Polisario en vue d’aboutir à une issue positive garantissant au peuple sahraoui le libre exercice de son droit inaliénable à l’autodétermination ».
    « L’Algérie continuera à assurer son soutien au peuple du Sahara Occidental, et à ceux des territoires non autonomes comme dicté par le devoir de solidarité envers les peuples et les pays coloniaux », a conclu l’ambassadeur.
    APS
  • Sahara Occidental : L’Espagnol Territorio y Ciudad participe à un projet illégal à Dakhla occupée

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    Le gouvernement marocain a fait appel à un groupe espagnol pour la réalisation d’un projet illégal visant à transformer la ville occupée de Dakhla au Sahara occidental en une « éco-ville », révèle l’observatoire Western Sahara Resource Watch (WSRW).
    « L’entreprise espagnole Territorio y Ciudad, spécialisée dans l’urbanisme et l’aménagement du territoire, a réalisé un rapport dans lequel elle a exposé les principaux points d’intervention nécessaires pour faire de Dakhla une ville durable », écrit WSRW sur son site internet.
    Le rapport, intitulé « étude concernant une éco-ville à Dakhla au Maroc » situe erronément la ville sahraouie au Maroc, qui détient les trois quarts du Sahara Occidental sous occupation militaire depuis 1975, rappelle l’ONG.
    L’observatoire chargé du suivi des ressources naturelles au Sahara occidental occupé a fait savoir que, l’étude partiellement disponible sur le site Web de l’entreprise espagnole n’est pas datée.
    Sur la base d’un court communiqué de l’entreprise, Western Sahara Resource Watch « déduit que le rapport doit avoir été présenté en mai 2020 », notant que, « l’entreprise aurait été mandatée par le gouvernement marocain », annoncé comme l’un des clients de Territorio y Ciudad sur le site Web.
    L’entreprise n’a pas daigné répondre aux questions de l’observatoire. Selon WSRW, le rapport de Territorio y Ciudad contient une liste de recommandations et propositions visant à créer des quartiers multifonctionnels, de nouvelles zones d’activité qui renforcent la compétitivité de la ville et la mobilité durable.
    Ledit document met également l’accent sur la mise en œuvre de projets d’énergie renouvelable.
    Les pages du rapport rendues publiques contiennent une référence à une centrale solaire dans la ville de Dakhla. Territorio y Ciudad, qui possède un bureau à Tanger, a déjà travaillé avec le gouvernement marocain sur des projets similaires dans les villes de Benslimane et Marrakech, selon la même source.
  • Maroc-Algérie : Peu importe au roi (Edito du LQO)

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    par Abdou BENABBOU
    L’outrance du bellicisme de la monarchie marocaine envers l’Algérie ne pouvait prodiguer une autre décision que celle de rompre toute relation avec elle. 
    Avec ses soutiens étrangers, elle comptait à tort sur une fausse fragilité algérienne, due à une crise que le monde entier vit, pour réactiver ses coups de couteau dans le dos et garder intacte sa félonie légendaire dont on sait de qui elle tient et par qui elle est enseignée. 
    Face à l’agressivité continue de Rabat, l’Algérie a su garder son mal en patience jusqu’à ce que le verre déborde. Les autorités algériennes n’auraient pas décidé de rompre leurs relations diplomatiques si elles ne détenaient pas des preuves en acier de sapements confirmés d’une animosité sans limite concoctée dans des laboratoires à dessein. Ces preuves bien pesées sont si lourdes et si graves qu’elles constituaient finalement une déclaration de guerre.
    Cultivant en permanence l’art de l’hypocrisie et du renoncement à la moindre éthique, la monarchie ne s’est jamais départie de son animosité envers les Algériens qu’elle disait frères en planifiant des stratégies et leurs contraires pour rester fidèle à une sournoiserie qui constitue son principal label. 
    Toutes les étapes de son histoire ont démontré qu’elle ne lésine jamais pour vendre son âme au diable pour peu que le trône soit sauvegardé. 
    Fidèle à ses principes de non-ingérence dans les affaires des autres pays, l’Algérie a souvent fait preuve de sagesse et de pondération même quand le Sahara Occidental lui a été offert sur un plateau ou quand elle avait été priée par des Marocains de donner le coup de grâce à Hassan II quand en 1972, dans une tentative de coup d’Etat et dans son avion bombardé, il était en perdition.
    La rupture des relations diplomatiques n’est pas la manifestation d’un excès de mauvaise humeur. Elle est le doigt mis avec force sur la complicité marocaine dans la fomentation d’un large plan de déstabilisation de toute la région initié de longue date.
    Pour préserver sa couronne, peu importe au roi que les peuples de la région en payent le lourd prix et peu lui importe que les masses populaires marocaines, elles les premières, soient sacrifiées.